Enquête sur les répercussions de la pandémie sur les sites de consommation supervisée : Les résultats en un coup d’œil

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Contexte

Diverses approches sont nécessaires pour s'attaquer au problème complexe des méfaits causés par la crise actuelle liée à l'approvisionnement en drogues toxiques et aux surdoses. Parmi les approches clés relevées dans la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances, citons la fourniture de services qui soutiennent un continuum de soins, notamment le traitement, la réduction des méfaits et les options de rétablissement pour les personnes qui consomment des droguesNote de bas de page 1. Ces services peuvent aider les personnes à réduire leur consommation de substances ainsi que la probabilité des méfaits qui y sont liés. Les sites de consommation supervisée (SCS) constituent un élément important de cette approche. Les SCS sont des lieux sûrs et propres où les personnes peuvent apporter leur propre drogue à consommer en présence d'un personnel qualifié, et qui donnent accès à d'importants services sanitaires et sociaux, y compris un traitement de la dépendance aux substances pour les personnes qui sont prêtes à recevoir ce service. Les SCS aident à :

La pandémie de COVID-19, y compris les mesures de santé publique mises en œuvre pour réduire la propagation de la COVID-19, a eu des répercussions sur la disponibilité et l'accessibilité des services de soins de santé, y compris les services de réduction des méfaits tels que les SCSNote de bas de page 2. En outre, la pandémie peut avoir entraîné des changements dans les comportements et les milieux de consommation de substances, ce qui a augmenté le risque pour les clients des SCS. Parmi ces facteurs, citons l'augmentation de la consommation de substances comme moyen d'adaptation, la diminution de l'accès aux réseaux de soutien social, les changements dans l'approvisionnement en drogues et l'augmentation de la consommation en solitaireNote de bas de page 3.

Afin de mieux comprendre les répercussions persistantes potentielles de la pandémie de COVID-19 sur les SCS bénéficiant d'une exemption fédérale, Santé Canada a mené l'Enquête sur les répercussions de la pandémie sur les sites de consommation supervisée.

Le présent rapport contient un résumé des résultats de cette enquête, y compris les répercussions sur les services fournis, les comportements de consommation de substances et l'humeur des clients et du personnel, tels qu'ils ont été décrits par les exploitants de SCS, depuis le début des mesures de santé publique liées à la pandémie au début de 2020 jusqu'en septembre 2022.

Approche d'évaluation

L'enquête s'est déroulée en trois cycles. La collecte des données du cycle 1 a eu lieu en juillet et en août 2020, et les participants ont été invités à répondre à l'enquête en fonction de leurs perceptions depuis la mise en œuvre de mesures de santé publique généralisées dans leur province. La collecte de données du cycle 2, qui s'est déroulée entre avril et juin 2021, a porté sur la perception des sites depuis le 1er septembre 2020. Pour le cycle 3, les données collectées entre juillet et septembre 2022 ont porté sur la perception des sites depuis le 1er septembre 2021 (tableau 1).

Tableau 1. Collecte des données et périodes de déclaration par cycle d'enquête
  Cycle 1 Cycle 2 Cycle 3
Période de collecte de données Juillet et août 2020 Avril à juin 2021 Juillet à septembre 2022
Période de référence Depuis la mise en œuvre de mesures de santé publique généralisées Depuis le 1er septembre 2020 Depuis le 1er septembre 2021

Les questionnaires ont porté sur les points suivants :

Méthode d'évaluation

Les questionnaires ont été remplis en ligne et comportaient 20 questions pour le cycle 1 et 26 questions pour les cycles 2 et 3. Les questionnaires ont été envoyés par courrier électronique aux exploitants des sites, et il fallait compter de 10 à 15 minutes pour y répondre. La plupart des questions étaient à choix multiples, avec quelques questions ouvertes. Le superviseur de chaque site était chargé de remplir et de soumettre le questionnaire. Un seul questionnaire rempli par site était accepté au cours de chaque cycle de l'enquête. Les questionnaires étaient exclus si moins de la moitié des réponses étaient fournies.

Résultats

Réponses à l'enquête et prestation de services

Le taux de réponse global pour l'ensemble des cycles se situait entre 68 % et 73 %, les superviseurs de 27 des 37 SCS ayant répondu à l'enquête au cours du cycle 1, 25 des 37 SCS ayant répondu au cours du cycle 2, et 27 des 39 SCS ayant répondu au cours du cycle final. Un répondant du cycle 2 n'a pas rempli l'intégralité du questionnaire, mais ses réponses ont été conservées dans l'analyse car il avait répondu à plus de la moitié du questionnaire.

Dans l'ensemble, la plupart des sites qui ont répondu aux questionnaires ont indiqué avoir continué à fournir des services pendant la mise en œuvre de mesures de santé publique généralisées dans leur province en réponse à la pandémie de COVID-19 (figure 1). Sur les 27 sites du cycle 1 (depuis la mise en œuvre des restrictions jusqu'en août 2020), 81 % sont restés ouverts et 19 % ont fermé temporairement, puis rouvert. Aucun des sites n'a dû fermer définitivement au cours de l'un ou l'autre des cycles. À partir du cycle 2, des questions ont été ajoutées concernant les répercussions sur les heures d'activité. De nombreux sites ont déclaré avoir réduit leurs heures d'activité : 40 % au cours du cycle 2 (septembre 2020 à juin 2021) et 33 % au cours du cycle 3 (septembre 2021 à septembre 2022).

Figure 1 : Répercussions sur les activités des SCS

Équivalent textuel
Réponse Cycle 1 (n = 27)
juillet et août 2020
Cycle 2 (n = 25)
avril à juin 2021
Cycle 3 (n = 27)
juillet à septembre 2022
Aucune répercussion 81 % 48 % 67 %
Réduction des heures d'activitéNote de bas de page * n/d 40 % 33 %
Augmentation des heures d'activitéNote de bas de page * n/d 12 % 0 %
Fermeture, puis réouverture 19 % 16 % 0 %

Question: De quelle manière la pandémie de COVID-19 a-t-elle influé sur les activités de votre site?

Remarques : Non disponible (n/d) – Les données n'ont pas été collectées au cours du cycle d'enquête.

Notes de bas de page

Note de bas de page *

Les questions sur les heures d'activité ne sont disponibles qu'à partir du cycle 2.

Retour à la référence de la note de bas de page *

La plupart des sites (82 %) ont déclaré une diminution du nombre de visites après la mise en œuvre initiale des mesures de santé publique généralisées au cours du cycle 1 (figure 2). Toutefois, après septembre 2020, les sites ont connu une expérience plus mitigée, certains d'entre eux déclarant une diminution des visites de clients par rapport au cycle précédent (56 % au cours du cycle 2 et 48 % au cours du cycle 3), et d'autres, une augmentation des visites de clients (40 % au cours du cycle 2 et 37 % au cours du cycle 3). Les participants au cycle 3 ont relevé quelques motifs potentiels pour expliquer les changements dans l'utilisation des services, notamment les confinements et la nécessité pour le personnel de s'isoler en cas de maladie. Les répondants ont également indiqué que la réaffectation du personnel pour soutenir la réponse à la pandémie a entraîné une réduction de la main-d'œuvre disponible pour les sites de consommation supervisée.

Figure 2 : Répercussions sur le nombre de visites aux SCS

Équivalent textuel
Réponse Cycle 1 (n = 27)
juillet et août 2020
Cycle 2 (n = 25)
avril à juin 2021
Cycle 3 (n = 27)
juillet à septembre 2022
Augmentation 11 % 40 % 37 %
Diminution 82 % 56 % 48 %
Aucun changement 7 % 4 % 15 %

Question : Avez-vous remarqué un changement dans le nombre de visites qu'a connu votre site?

Consommation de substances

À chaque cycle de l'enquête, une grande majorité des répondants a signalé un changement dans les comportements de consommation de substances à leur site (23 (85 %) pour le cycle 1, 20 (80 %) pour le cycle 2 et 18 (67 %) pour le cycle 3). Parmi ces sites, certains des changements les plus fréquemment signalés étaient liés à des comportements de consommation de substances potentiellement nocifs. La plupart des sites (61 %) ont observé des pratiques de consommation de drogues plus dangereuses chez les clients au cours du cycle 1 (par exemple, l'injection de drogues qui sont normalement inhalées en raison des craintes suscitées par la COVID-19), alors que cette observation était moins fréquente dans les sites à partir de septembre 2020 (30 % au cours du cycle 2 et 37 % au cours du cycle 3). Toutefois, la proportion de sites ayant signalé une consommation plus fréquente de drogues chez leurs clients est restée élevée tout au long des trois cycles (48 %, 45 % et 48 % aux cycles 1, 2 et 3, respectivement). De nombreux sites ont déclaré une augmentation de la consommation de différentes substances chez leurs clients. Cette observation était particulièrement fréquente au cours du cycle 2 (70 %), mais était également présente dans plusieurs sites au cours du cycle 1 (44 %) et du cycle 3 (37 %) (figure 3).

Figure 3 : Changements dans les comportements de consommation de substances

Équivalent textuel
Réponse Cycle 1 (n = 23)
juillet et août 2020
Cycle 2 (n = 20)
avril à juin 2021
Cycle 3 (n = 18)
juillet à septembre 2022
Consommation plus fréquente 48 % 45 % 48 %
Pratiques plus dangereuses en matière de consommation de drogues 61 % 30 % 37 %
Consommation de substances différentes de la normale 44 % 70 % 37 %

Question : Avez-vous remarqué des changements dans les comportements de consommation de vos clients? Quels changements avez-vous observés?

Presque tous les sites ont signalé des changements dans l'offre de drogues à partir de septembre 2020 (24 (96 %) dans le cycle 2 et 26 (96 %) dans le cycle 3). La majorité de ces sites (67 % et 63 % pour les cycles 2 et 3, respectivement) ont fait état de préoccupations des clients concernant la difficulté à se procurer la substance de leur choix (figure 4). Parmi les autres changements préoccupants dans l'offre de drogues, on a noté que la puissance des substances était plus élevée par rapport au cycle précédent (46 % dans le cycle 2 et 59 % dans le cycle 3). Les questions sur les changements dans l'offre de drogues n'ont pas été incluses dans le cycle 1.

Figure 4 : Évolution de l'offre de drogues

Équivalent textuel
Réponse Cycle 1 (n/d)
juillet et août 2020
Cycle 2 (n = 24)
avril à juin 2021
Cycle 3 (n = 26)
juillet à septembre 2022
Augmentation du prix des drogues n/d 38 % 26 %
La puissance des substances est plus élevée n/d 46 % 59 %
Clients ayant plus de difficulté à obtenir la substance de leur choix n/d 67 % 63 %

Question : Vos clients ont-ils exprimé des inquiétudes quant aux changements dans l'offre de substances sur le marché? Qu'ont exprimé vos clients?

Remarques : Non disponible (n/d) – Les données n'ont pas été collectées au cours du cycle d'enquête.

La majorité des sites ont fait état d'un changement dans les habitudes de consommation par type de drogue : 16 (59 %) au cours du cycle 1, 16 (64 %) au cours du cycle 2 et 14 (52 %) au cours du cycle 3. Parmi ceux-ci, 63 % des sites ont signalé une augmentation de la consommation de stimulants au cours du cycle 1, suivie d'une diminution du nombre de sites ayant signalé une consommation de stimulants (44 % au cours du cycle 2 et 50 % au cours du cycle 3). La proportion de sites ayant déclaré une augmentation de la consommation d'opioïdes était de 56 % au cours du cycle 1 et de 38 % au cours du cycle 2. Au cours du cycle 3, 71 % des sites ont déclaré avoir constaté une augmentation de la consommation d'opioïdes à leur site. À partir du cycle 2, une question a été ajoutée sur les changements dans la consommation de benzodiazépines. Cela a permis de constater que la consommation de cette classe de drogues était un enjeu en émergence. Au cours des cycles 2 et 3, 75 % et 86 % des sites, respectivement, ont indiqué une augmentation de la consommation de benzodiazépines (figure 5).

Figure 5 : Augmentation des habitudes de consommation de drogues par type de drogue

Équivalent textuel
Réponse Cycle 1 (n = 16)
juillet et août 2020
Cycle 2 (n = 16)
avril à juin 2021
Cycle 3 (n = 14)
juillet à septembre 2022
Augmentation de la consommation d'opioïdes 56 % 38 % 71 %
Augmentation de la consommation de stimulants 63 % 44 % 50 %
Augmentation de la consommation de benzodiazépines n/d 75 % 86 %

Question : Avez-vous remarqué un changement dans le type de substances consommées à votre site? Quels changements avez-vous observés?

Remarques : Non disponible (n/d) – Les données n'ont pas été collectées au cours du cycle d'enquête.

Surdoses, interventions d'urgence et orientations vers des services

La plupart des sites ont signalé une augmentation des cas de surdose aux SCS tout au long de la période de référence (figure 6). Ce phénomène a été particulièrement marqué au cours du cycle 2, où 84 % des sites ont signalé une augmentation des cas de surdose par rapport au cycle précédent. Un grand nombre de sites ont également signalé une augmentation des surdoses au cours des cycles 1 (44 %) et 3 (48 %). Les données du Tableau de bord des sites de consommation supervisée révèlent des tendances dans la déclaration des cas de surdose qui semblent confirmer ces perceptions. Une augmentation soutenue des événements de surdose a été observée de juillet 2020 à novembre 2021 (approximativement la période visée par le cycle 2), tandis que les surdoses ont diminué entre décembre 2021 et août 2022 pour augmenter à nouveau à partir de septembre 2022 (période du cycle 3).

Environ 44 % des sites ont signalé une augmentation des appels aux services médicaux d'urgence (SMU) au cours du cycle 2, contre 26 % au cours du cycle 3. La question sur les appels aux SMU n'a pas été incluse dans le cycle 1.

Au fur et à mesure que la période d'enquête avançait, la proportion de sites orientant les personnes vers d'autres services augmentait. Au cours du cycle 1, 22 % des sites ont signalé une augmentation des orientations vers des services tels que les services de santé mentale, de logement/refuge, de sécurité alimentaire, de traitement par agonistes opioïdes, et d'approvisionnement plus sécuritaire sur ordonnance, contre 44 % au cours du cycle 2 et 56 % au cours du cycle 3.

Figure 6 : Augmentation du nombre de surdoses, d'appels aux SMU et d'orientations vers différents services

Équivalent textuel
Réponse Cycle 1 (n = 27)
juillet et août 2020
Cycle 2 (n = 25)
avril à juin 2021
Cycle 3 (n = 27)
juillet à septembre 2022
Cas de surdose 44 % 84 % 48 %
Appels aux SMU n/d 44 % 26 %
Nombre d'orientations fournies 22 % 44 % 56 %

Question : Avez-vous remarqué un changement dans le taux de surdoses, les services aux SMU (ambulanciers), et les orientations que vous avez fournies à votre site? Oui, une augmentation

Remarques : Non disponible (n/d) – Les données n'ont pas été collectées au cours du cycle d'enquête.

Incidence sur l'humeur des clients et du personnel

Presque tous les sites ont déclaré que leurs clients avaient connu un changement d'humeur générale tout au long de la période d'enquête : 24 (89 %) au cours du cycle 1, 24 (100 %) au cours du cycle 2 et 23 (85 %) au cours du cycle 3. Parmi les changements d'humeur, l'anxiété (63 %) était particulièrement prédominante au cours du cycle 1. Le sentiment de désespoir était un changement d'humeur couramment observé chez les clients à chaque cycle (46 %, 33 % et 28 % pour les cycles 1, 2 et 3, respectivement) (figure 7). Au cours des deuxième et troisième cycles, la proportion de sites ayant déclaré des sentiments tels que la dépression et l'isolement social chez leurs clients était respectivement de 29 % et 35 % (figure 7). Cette question n'a pas été incluse dans le cycle 1.

Figure 7 : Changement de l'humeur générale des clients

Équivalent textuel
Réponse Cycle 1 (n = 24)
juillet et août 2020
Cycle 2 (n = 24)
avril à juin 2021
Cycle 3 (n = 23)
juillet à septembre 2022
Anxiété 63 % 29 % 25 %
Moins d'optimisme/plus de désespoir 46 % 33 % 28 %
Irritabilité/frustration 21 % 33 % 10 %
Agressivité/colère/violence 33 % 21 % 25 %
Isolement/déconnexion 33 % 17 % 21 %
Dépression/repli sur soi/abattement n/d 29 % 35 %
Stress n/d 21 % 7 %

Question : Avez-vous remarqué un changement dans l'humeur générale de vos clients? Décrivez en quelques mots comment l'humeur de vos clients a changé.

Remarques : Non disponible (n/d) – Les données n'ont pas été collectées au cours du cycle d'enquête.

Sur l'ensemble des cycles, une grande majorité des répondants ont déclaré un changement notable de l'humeur générale de leurs collègues des SCS : 93 % au cycle 1, 100 % au cycle 2 et 78 % au cycle 3. Au cours du cycle 1, 32 % des sites ont décrit l'épuisement professionnel, la fatigue et la baisse de moral comme étant les changements d'humeur les plus fréquents, 28 % ont fait part de leur inquiétude pour les clients et 20 %, de leurs craintes/anxiété face à la COVID-19. Au cours des deux cycles suivants, un nombre encore plus important de sites a déclaré des niveaux plus élevés d'épuisement professionnel parmi le personnel des SCS (50 % au cycle 2 et 57 % au cycle 3). Dans les réponses ouvertes du cycle 3, les sites ont indiqué que la fatigue résultant de la pandémie et de la crise de la toxicité des drogues, ainsi que l'augmentation du nombre de décès parmi les pairs et les clients, a fortement contribué à modifier l'humeur des clients et du personnel. Un taux de roulement plus élevé et le besoin de faire face aux mesures de prévention et de contrôle des infections ont également été signalés comme des facteurs supplémentaires ayant eu une incidence négative sur l'humeur du personnel des SCS.

Changements en matière de dotation en personnel des sites et de procédures en cas de pandémie

Tout au long des cycles de l'enquête, de nombreux sites ont déclaré disposer des ressources nécessaires pour fournir les services dans des circonstances normales (63 % au cycle 1, 58 % au cycle 2 et 59 % au cycle 3), mais cela indique qu'un certain nombre de sites ont été confrontés à des ressources limitées. Le maintien des effectifs a été l'une des principales contraintes signalées, le personnel malade et la quarantaine étant les raisons les plus courantes pour lesquelles les sites n'ont pas pu maintenir les niveaux d'effectifs. Au cours des cycles 2 et 3, 100 % et 96 % des sites, respectivement, ont déclaré avoir accès à des quantités suffisantes d'équipements de protection individuelle, contre 79 % des sites au cours du cycle 1.

Les services de vérification des drogues sont un outil efficace de réduction des méfaits permettant de mieux informer les consommateurs de drogues sur ce qu'ils consomment. Au cours du cycle 1, 4 répondants sur un total de 18 (22%) ayant indiqué que leur site était exempté par Santé Canada de fournir des services de vérification des drogues, ont déclaré avoir dû suspendre temporairement la fourniture de ce service, tandis qu'un seul répondant à chacun des cycles 2 et 3 (sur 14 et 16 sites exemptés de vérification des drogues, respectivement) a signalé cette suspension des services de vérification des drogues.

Malgré la fermeture temporaire de certains sites, la réduction des heures d'activité et l'interruption de services tels que la vérification des drogues, plus de 50 % des sites aux cycles 2 et 3 ont déclaré avoir entrepris de nouvelles activités pour rejoindre les clients qui ne pouvaient pas se rendre en personne au site. Les activités de sensibilisation les plus courantes signalées par les sites comprenaient la création de partenariats avec des organismes communautaires, la consultation des participants pour obtenir des recommandations sur la manière de joindre d'autres personnes qui consomment des drogues, la communication de renseignements sur les sites dans des trousses de réduction des méfaits, et le plaidoyer en faveur d'une augmentation des ressources telles que des secouristes pour aider à répondre aux surdoses dans les environs immédiats des sites.

Limites

Cette étude présente des limites importantes :

Conclusion

Les sites de consommation supervisée constituent un élément important de la réponse de Santé Canada à la crise actuelle des surdoses et fournissent des données pertinentes sur les comportements des personnes qui consomment des drogues au Canada. La pandémie de COVID-19 a eu un impact négatif sur les services des SCS et sur les comportements de consommation de substances et les méfaits qui y sont liés chez les personnes qui consomment des drogues, ainsi que sur le personnel des SCS dans une large mesure. Malgré ces défis considérables, les SCS ont pu, pour la plupart, rester ouverts et opérationnels, tandis que de nombreux SCS ont entrepris de nouvelles activités pour joindre leurs clients.

Ces résultats peuvent nous aider à orienter nos efforts pour relever les défis complexes de la consommation de substances et de l'accès aux services de réduction des méfaits au Canada, en particulier pendant les périodes de crise telles que les pandémies et les restrictions majeures en matière de santé publique. En outre, ces résultats fournissent des indications qui soutiennent les principes directeurs de la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances concernant les principes directeurs de compassion, d'équité, de collaboration et d'intégralité.

Références

Note de bas de page 1

Gouvernement du Canada. (2023). Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances : Aperçu. Consulté à l'adresse : https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/toxicomanie-strategie-canadienne-drogues-substances.html

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Note de bas de page 2

Gouvernement du Canada. (2020). Rapport de l'administratrice en chef de la santé publique du Canada sur l'état de la santé publique au Canada 2020. Consulté à l'adresse : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/organisation/coronavirus-covid-19/approche-risque-resilience-equite.html#a2.3

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Note de bas de page 3

Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances. (2020). Répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la capacité des services de traitement de l'usage de substances au Canada. Consulté à l'adresse : https://www.ccsa.ca/sites/default/files/2020-12/CCSA-COVID-19-Impacts-Pandemic-Substance-Use-Treatment-Capacity-Canada-2020-fr.pdf

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