Mobilisation dans le cadre de la Loi sur les soins de longue durée sécuritaires : Rapport sur ce que nous avons entendu

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Introduction

Chaque personne au Canada mérite de vivre dans la dignité, la sécurité et le confort. Bien que la majorité des personnes au Canada souhaitent vieillir près de chez elles et de leur famille, si elles ont besoin de soins de longue durée (SLD), elles attendent et méritent qu'ils soient de grande qualité et sécuritaires.

Conscients de la nécessité d'améliorer la qualité, la sécurité, l'équité et la disponibilité des services de SLD au Canada, nous élaborons actuellement une Loi sur les SLD sécuritaires. Cela viendra compléter les investissements fédéraux récents, notamment :

Contexte et aperçu du processus de consultation

L'élaboration d'une Loi sur les SLD sécuritaires et de normes nationales en matière de SLD sont des priorités du mandat ministériel.

En janvier 2023, le gouvernement du Canada a accueilli favorablement la publication de normes complémentaires et indépendantes en matière de SLD du Groupe de l'Association canadienne de normalisation (Groupe CSA) et de l'Organisation de normes en santé (HSO). Ensemble, les normes portent sur la prestation de services de SLD sécuritaires, fiables et de haute qualité, ainsi que sur les pratiques d'exploitation sécuritaires et les mesures de prévention et de contrôle des infections dans les établissements de SLD.

Après la publication des normes sur les SLD, nous avons porté notre attention sur l'élaboration de la Loi sur les SLD sécuritaires. Cette législation respectera les compétences des provinces et des territoires : elle n'imposera pas de normes et ne réglementera pas la prestation des SLD. Il s'agit plutôt de définir des principes directeurs afin de soutenir la qualité et la sécurité des SLD.

Pour éclairer l'élaboration de la Loi sur les SLD sécuritaires, nous avons entendu les provinces et les territoires, d'autres ministères fédéraux, des peuples autochtones, des organisations d'intervenants, des universitaires, ainsi que des résidents d'établissements de SLD, des membres du personnel et des proches aidants dans le cadre de 5 forums différents :

Nous avons également examiné les résultats d'activités complémentaires antérieures en matière de mobilisation des Autochtones dans le cadre de l'élaboration conjointe de dispositions législatives sur la santé des Autochtones fondées sur les distinctions, d'un cadre de SLD et de soins continus, ainsi que des normes nationales en matière de SLD élaborées par le Groupe CSA et HSO.

Apprenez-en davantage sur l'élaboration conjointe de dispositions législatives sur la santé des Autochtones fondées sur les distinctions

Pour rejoindre le grand public du Canada, nous avons organisé une consultation bilingue en ligne du 21 juillet au 21 septembre 2023. Les participants pouvaient faire part de leurs réflexions au moyen d'un questionnaire en ligne, par courrier postal et par courrier électronique (LTC-SLD@hc-sc.gc.ca). Le questionnaire comprenait 6 questions thématiques, ainsi qu'une question particulière, pour les personnes se déclarant Autochtones, qui portait sur les services de SLD culturellement sécuritaires. Des efforts ont été déployés pour obtenir des réponses d'un large éventail de participants (tels que les groupes minoritaires et les résidents ruraux) grâce à une campagne ciblée par courrier électronique et à une amplification par d'autres ministères concernés, y compris Emploi et Développement social Canada et Services aux Autochtones Canada).

Nous avons reçu un total de 5 140 réponses au questionnaire. La plupart des réponses (4 631) provenaient d'individus, les 410 réponses restantes provenaient de représentants d'organisations, dont 99 ont choisi de ne pas répondre. Cinquante organisations ont envoyé des mémoires formels au compte de courrier électronique générique.

Les commentaires recueillis ont permis de déterminer des thèmes et des principes législatifs potentiels qui pourraient constituer la base d'une Loi sur les SLD sécuritaires, comme indiqué ci-dessous.

Ce que nous avons entendu lors des rencontres et de la consultation en ligne

Principe 1

Continuum de soin : Reconnaît que les SLD font partie d'un continuum de soins de soutien, appuyés par une collaboration intersectorielle, et que la plupart des personnes préfèrent vivre dans la communauté, avec un accès aux soins à domicile et en milieu communautaire.

Il faut considérer les soins de longue durée dans cette optique, comme un accompagnement nécessaire du vieillissement... L'accompagnement du vieillissement doit se faire partout, tout le temps, de sorte à agir en prévention et à soutenir collectivement nos aînés (pensons à des initiatives comme celle des "Municipalités amies des aînés"). Les soins de longue durée doivent s'inscrire dans ce continuum, ce qui inclut les soins à domicile aussi longtemps que désiré par les patients, le soutien et l'accompagnement des proches aidants par défaut.

‒ Proche aidant, Québec

Nous avons entendu avant tout que la plupart des personnes préféreraient vieillir chez elles avec les aides nécessaires plutôt que dans un établissement de SLD. Malgré cette réalité, l'accès à des services de soins à domicile adéquats peut s'avérer difficile : les services financés par l'État sont limités et l'accès à des services supplémentaires peut s'avérer coûteux. Nous avons entendu que cela fait en sorte que de nombreuses personnes à moyen et à faible revenu se tournent vers les SLD avant d'en avoir vraiment besoin. En outre, les membres de la famille et les proches sont poussés à combler les lacunes en matière de soins.

Afin de répondre à ces préoccupations, les solutions suivantes ont été proposées :

Les participants ont noté que, compte tenu du vieillissement de la population et des listes d'attente déjà longues pour les SLD, il est nécessaire de mettre en place de nouvelles infrastructures de SLD pour accueillir les personnes qui ne peuvent pas être soignées en toute sécurité à leur domicile (en particulier celles qui sont atteintes de démence). Bon nombre ont souligné la nécessité de traiter les SLD comme une composante du continuum de soins et de les relier aux services d'aide communautaire et aux soins primaires, avec des mesures de soutien pour les soins de transition. Pour atteindre cet objectif, il a été suggéré qu'il est d'abord important de promouvoir une plus grande clarté en ce qui concerne les rôles et les responsabilités du gouvernement fédéral, des gouvernements PT et des gouvernements autochtones locaux. Quelques participants ont mentionné la nécessité d'améliorer la collaboration et la communication intersectorielles à cette fin, par exemple par le biais de comités ou de groupes de travail intergouvernementaux/interdisciplinaires. Ces groupes pourraient soutenir la planification à long terme, avec la participation des résidents, des proches aidants, des membres de la famille et des travailleurs.

Beaucoup ont également cité la nécessité de s'inspirer de pays comme le Danemark, qui donne la priorité au soutien à domicile et à la communauté plutôt qu'aux soins en institution.

Découvrez-en davantage sur la prestation des SLD au Danemark (en anglais seulement)

Les participants ont cité plusieurs modèles présents au Canada et à l'étranger qui soutiennent la possibilité de vieillir dans la communauté et qui pourraient être mis en œuvre à plus grande échelle. Les exemples comprennent :

Des commentaires ont également été formulés sur la nécessité de se concentrer sur la fin de vie, en adoptant une philosophie de soins plus englobante et palliative, soulignant un lien dans le continuum des soins entre les SLD et les soins de fin de vie. Les participants ont aussi relevé l'importance d'offrir des soins palliatifs plus tôt dans le processus, de manière à ce que la douleur et les symptômes soient traités dès les premiers stades.

Les peuples autochtones

Les Autochtones qui ont participé aux activités complémentaires antérieures en matière de mobilisation des Autochtones ont fait remarquer que les SLD devraient être considérés comme faisant partie d'un continuum de soins holistique qui englobe les modes de connaissance et d'existence autochtones. L'un des plus grands défis consiste à soutenir les personnes âgées afin qu'elles restent proches de leur famille et de leur communauté d'origine.

Les jeunes personnes handicapées

Les jeunes personnes handicapées ont souligné les problèmes particuliers que posent les SLD en institution pour cette population minoritaire souvent négligée. Les discussions ont mis l'accent sur le fait que, d'abord et avant tout, les établissements de SLD ne sont pas et ne seront jamais un lieu de vie approprié pour les jeunes personnes handicapées, et qu'ils ne constituent pas une alternative appropriée aux soins à domicile et en milieu communautaire. L'absence d'autonomie et de capacité d'action pour les résidents rend les établissements de SLD dangereux pour la santé mentale des jeunes. L'accent a été mis sur le fait qu'il fallait permettre aux personnes handicapées de vivre chez elles et dans leur communauté, et que l'objectif devait être une vie indépendante.

Principe 2

Qualité de vie significative : favorise des soins et des aménagements holistiques qui valorisent le respect, l'autonomie, la dignité, les objectifs personnels et l'individualité des résidents et qui sont axés sur le bien-être global.

Lorsque l'on pense aux établissements de SLD en particulier, les indicateurs cliniques et commerciaux sont importants, mais si vous demandez à une personne qui vit dans un établissement de SLD ce qui est important pour elle, elle ne parlera pas de blessures, de chutes, de finances, de médicaments, etc. Elle vous dira […] c'est d'avoir un ami, d'être entourée de sa famille ou de ses amis, de vivre dans un endroit propre où il y a des choses intéressantes à faire pendant la journée, le soir et la fin de semaine, d'être soignée par des personnes qui s'intéressent à elle et qui sont comme sa famille (et que le nombre de membres du personnel soit suffisant pour assurer sa santé et son bien-être), d'avoir l'occasion de rendre service aux autres, de participer à la prise de décision. Nous devons mettre fin à l'attitude paternaliste qui consiste à fournir des soins là où ils existent. Les gens ont besoin d'informations pour prendre leurs décisions, mais le médecin, le personnel infirmier ou d'autres personnes peuvent ne pas savoir ce qui est important pour un résident. Ils ne veulent peut-être pas qu'ils prennent des risques, mais nous prenons tous des risques tous les jours.

– Prestataire de SLD et conjoint/membre de la famille d'un résident d'établissement de SLD, Ontario

Les participants ont insisté sur la nécessité de soins centrés sur la personne, qui soutiennent la qualité de vie et respectent l'indépendance, la dignité et le choix des résidents d'établissements de SLD. Ils ont cité plusieurs modèles présents au Canada et à l'étranger qui pourraient potentiellement être mis en œuvre à plus grande échelle à cette fin. Les exemples comprennent :

Quelques participants ont suggéré d'utiliser moins de terminologie clinique pour mettre l'accent sur l'identité et l'inclusion des personnes vivant dans des établissements de SLD. Voici quelques exemples évoqués :

Les participants ont mentionné 3 autres domaines qui contribuent à la qualité de vie significative.

Équilibrer le risque et la sécurité

Certains participants ont souligné l'importance de la joie dans les établissements de SLD et le droit des résidents à vivre avec des risques tout en trouvant un juste équilibre concernant le droit des autres résidents à la sécurité. Cela signifie que les résidents peuvent choisir de participer à des activités enrichissantes, même s'il existe un risque de préjudice. Plusieurs ont évoqué l'isolement des résidents des établissements de SLD pendant la pandémie de COVID-19 et ses conséquences négatives sur leur santé mentale et leur qualité de vie.

L'infrastructure et l'environnement bâti

Plusieurs participants ont évoqué la nécessité de disposer de chambres individuelles (ou de chambres partagées pour les couples), de toilettes privées, d'une meilleure qualité de l'air, de modèles plus petits et plus proches de la maison, de lumière naturelle, d'espaces extérieurs, de salles de sport accessibles et d'un design moderne pour favoriser le confort et la qualité de vie des résidents.

La famille et les autres proches aidants informels

Beaucoup de participants ont souligné la nécessité de reconnaître la famille et les autres proches aidants informels comme de véritables partenaires dans les soins. Les proches aidants qui s'occupent de la famille et des amis, tant dans la communauté qu'en SLD, sont essentiels au bien-être des personnes âgées et des personnes vivant avec un handicap. Il est également important de veiller à ce que le personnel des établissements de SLD puisse passer du temps en tête-à-tête avec les résidents. Dans le même ordre d'idées, beaucoup ont plaidé en faveur de niveaux de dotation sécuritaires, notant que « les conditions de travail sont les conditions de soins ».

Ce que les experts disent sur la dotation en SLD

Les réponses relatives à la dotation en personnel sont examinées plus en détail plus loin dans le rapport, à la rubrique Principe 4.

Principe 3

Inclusion : soutient les soins et les lieux de travail culturellement sécuritaires, non discriminatoires et tenant compte des traumatismes, ainsi que les établissements de SLD qui sont inclusifs, respectueux et qui valorisent la diversité des personnes qui y vivent et y travaillent.

Nous avons entendu dire que la Loi sur les SLD sécuritaires doit donner la priorité à l'inclusion et répondre à la diversité en termes d'âge, de genre et d'orientation sexuelle, d'ethnicité, de langue, d'expériences traumatisantes, de croyances religieuses et d'autres facteurs. Les participants ont relevé des lacunes dans le système actuel, où les besoins des différentes populations ne sont pas toujours satisfaits.

Il a été noté que les personnes 2ELGBTQI+ (y compris les personnes non binaires) peuvent se sentir en danger et incapables de s'exprimer librement dans les établissements de SLD. Les jeunes en situation de handicap ont indiqué qu'ils ne se sentaient pas à leur place dans les établissements de SLD, car les activités et la nourriture s'adressent plutôt aux personnes âgées. Ils ont également cité des obstacles à l'accessibilité. Les Autochtones vivant dans les établissements de SLD ont également demandé l'accès à des programmes culturels qui intègrent les aliments, les pratiques, les cérémonies et la langue traditionnels.

Des obstacles linguistiques ont également été relevés. S'il est important que les résidents aient accès aux soins dans la langue de leur choix, nous avons appris que le personnel n'est souvent pas disponible pour répondre à ce besoin. Par exemple, nous avons entendu que les francophones hors Québec reçoivent souvent des soins de la part de prestataires anglophones unilingues. Les aînés autochtones sont confrontés à des obstacles linguistiques semblables lorsqu'ils reçoivent des soins de la part d'un personnel non autochtone.

Les participants nous ont rappelé que les SLD sont principalement des soins pour les femmes, et par les femmes. D'après les données de l'Institut canadien d'information sur la santé, 64 % des résidents des établissements de SLD sont des femmes; cette proportion atteint 72 % chez les résidents âgés de 85 ans et plus. Les PSSP fournissent l'essentiel des soins. D'après les données de Statistique Canada, 87 % des PSSP sont des femmes et 35 % sont des nouveaux arrivants. Compte tenu de la complexité des besoins en soins des résidents qu'ils servent, il est important de veiller à ce que cette main-d'œuvre soit bien soutenue.

Références de renseignement :

Les participants ont proposé des idées afin de créer un environnement sécuritaire et inclusif, tant pour les résidents que pour le personnel. En voici quelques exemples :

La sécurité culturelle

Les soins de santé (et les soins de longue durée en particulier) manquent cruellement de personnel et ne pratiquent absolument pas de formation à la sensibilité culturelle au sein du personnel. Il doit y avoir 1 établissement dans au moins une des communautés inuites du Labrador. Les aînés sont envoyés à HVGB [Happy Valley-Goose Bay] pour mourir […] de vieillesse […]. de problèmes de santé […] de solitude […] de déconnexion avec la seule culture et la seule vie qu'ils aient jamais connues. Les Innus de Sheshatshiu ont pris l'initiative de bâtir un établissement de soins de longue durée dans leur communauté afin que les aînés innus puissent rester chez eux, dans leur communauté, entourés de leur famille et de leur culture. Cette toute nouvelle installation devrait être un modèle à suivre pour toutes les communautés autochtones, dans l'intérêt du bien-être de toutes et de tous.

– Proche aidant inuit et conjoint/membre de la famille d'un résident d'établissement de SLD, Terre-Neuve-et-Labrador

Le questionnaire en ligne de la consultation publique comprenait une question particulière adressée aux personnes s'identifiant comme Autochtones (ainsi que pour les organisations au service des peuples autochtones), qui demandait ce que signifie de soutenir la sécurité culturelle pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis dans les établissements de SLD. Plusieurs thèmes sont ressortis des réponses :

Principe 4

Soins de qualité et sécurité : soutient les soins intégrés, fondés sur des données probantes, dispensés par une main-d'œuvre diversifiée, qualifiée et bien soutenue, dans des environnements sécuritaires et propres.

J'adore travailler dans les établissements de SLD. Je respecte et j'aime nos résidents. Je quitte souvent le travail en larmes, car je sais que j'ai fait de mon mieux, mais que ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux pour les résidents. Ils ont besoin de médicaments, de traitements, de nourriture et de boissons, mais aussi de se sentir pris en charge. Le personnel n'a pas le temps de s'asseoir et de parler avec eux lorsqu'ils ont besoin de nous, sauf en cas d'urgence. Parfois, ils se sentent seuls, la télévision ou le fait d'être assis avec des corésidents non verbaux ne suffisent pas. Ils veulent parler de leur vie, de leur famille, de leur passé et nous, en tant que membres du personnel, devons-nous dépêcher de passer au résident suivant. Les établissements de SLD sont tellement sous-financés que c'en est dégoûtant. Notre personnel ne fait souvent pas de pause, nous sommes tellement fatigués. Nous travaillons des doubles quarts, nous manquons de personnel et nous ne faisons pas de pause. S'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît - obtenez-nous les niveaux de personnel dont nous avons besoin pour assurer les soins de nos résidents […] et préserver nos travailleurs de la santé […] je ne sais pas combien de temps nous pourrons continuer.

– Prestataire de SLD, Alberta

De nombreux participants ont fait part d'anecdotes personnelles concernant des membres de leur famille ou des proches vivant dans des établissements de SLD. Si certains sont satisfaits des soins reçus, d'autres estiment qu'ils sont insuffisants, souvent en raison d'un manque de personnel. Des participants ont signalé l'importance d'avoir des niveaux de dotation en personnel adéquats (de nombreuses personnes ont précisément cité la nécessité de fournir 4,1 heures de soins directs par résident et par jour, ce qui est communément cité comme le nombre minimum moyen d'heures de soins directs requis pour garantir la sécurité des soins aux résidents)

Nombre d'entre eux ont indiqué qu'ils devaient constamment fournir eux-mêmes des soins supplémentaires et/ou qu'ils devaient défendre les intérêts du résident. Dans le même ordre d'idées, certains participants ont exprimé leur crainte de signaler des soins inadéquats ou inappropriés par peur des répercussions (c'est-à-dire que le personnel pourrait se défouler sur le résident). Nombreux sont ceux qui ont suggéré de mettre en place une forme de protection des dénonciateurs.

Des participants sont favorables à rationaliser le recrutement des travailleurs internationaux pour remédier aux pénuries de personnel, tout en reconnaissant les préoccupations exprimées quant à la manière dont les obstacles linguistiques et les différences de formation pourraient avoir une incidence sur la qualité des soins. Ils ont souligné que l'on devrait limiter le recours aux travailleurs étrangers temporaires dans les établissements de SLD (compte tenu de l'inquiétude que les employeurs pourraient demander à ces travailleurs d'effectuer des tâches qui ne relèvent pas de leur compétence et qu'ils seraient peu susceptibles de refuser par crainte de perdre leur emploi et/ou d'être expulsés). Des participants ont également suggéré de réduire la dépendance à l'égard du personnel des agences (compte tenu des inquiétudes quant à la responsabilité du personnel des agences, ainsi qu'à la qualité et la continuité des soins)

De nombreux participants nous ont dit que la main-d'œuvre des établissements de SLD était confrontée à d'importants défis liés à la stabilité de l'emploi, aux salaires, à la formation ainsi qu'à la pénurie de personnel. Les participants ont demandé une série de mesures pour améliorer la dotation en personnel dans les établissements de SLD et, par conséquent, la qualité et la sécurité des soins pour les résidents des établissements de SLD. Citons par exemple :

Des appels ont été lancés pour que l'on ne se contente pas d'examiner les ratios résidents/personnel, mais que l'on se penche également sur les autres types de soins qui doivent être fournis, tels que les services récréatifs et le soutien émotionnel et de santé mentale. Il est importante d'avoir accès à une gamme de prestataires spécialisés afin de soutenir les soins multidisciplinaires en équipe tels que :

À un niveau plus « micro », d'autres préoccupations communes concernant la qualité et la sécurité des résidents des établissements de SLD ont été soulevées, notamment la nutrition et l'alimentation (tel que l'accès à des aliments sûrs pour les personnes souffrant de maladie cœliaque ou d'allergies alimentaires) et la qualité générale de la nourriture, ainsi que la fréquence des changements brefs, des bains, ce qui est lié à un financement et un personnel adéquats.

Pour les participants, la qualité des soins passe également par l'amélioration de l'infrastructure des établissements de SLD, comme la nécessité :

De nombreux participants ont souhaité que le gouvernement fédéral fasse preuve de plus de leadership et une approche uniforme dans tout le Canada en ce qui concerne la qualité et la sécurité des SLD. Certains ont suggéré d'inclure les SLD dans la Loi canadienne sur la santé ou de rendre obligatoires les nouvelles normes nationales en matière de SLD (élaborées par les équipes de la CSA et de l'HSO). Beaucoup ont suggéré que le financement fédéral des PT soit lié à la mise en œuvre des nouvelles normes nationales ou au respect d'autres paramètres de rendement visant à améliorer la qualité et la sécurité dans le secteur. D'autres étaient d'avis contraire et ne voyaient pas la nécessité d'une plus grande implication du gouvernement fédéral dans le cadre des SLD. Ils souhaitent plutôt que le gouvernement fédéral augmente le financement des provinces et des territoires afin qu'ils puissent apporter des améliorations en fonction de leurs propres priorités.

Les exploitants de SLD, qui sont pour la plupart favorables aux normes nationales, ont souligné la nécessité d'un financement adéquat et durable pour soutenir :

Certains participants ont encouragé la réflexion sur la question de savoir si les SLD devraient être fournis uniquement par des organisations à but non lucratif, en soulignant que la recherche de profits peut se faire au détriment de la qualité des soins. Cependant, quelle que soit la vision, il a été reconnu que l'offre actuelle de SLD par les provinces et les territoires comprend les secteurs publics à but non lucratif et à but lucratif, et qu'un tel changement serait une entreprise complexe.

Principe 5

Transparence : facilite la collecte de données afin de soutenir la mesure, l'innovation et l'amélioration continues et pour évaluer les progrès vers des soins et des aménagements qui équilibrent la sécurité et la qualité de vie, et rendre compte à la population du Canada sur une base périodique.

La transparence et l'obligation de rendre compte ont été des sujets d'une importance capitale pour les participants, qui y ont vu un moyen de garantir l'optimisation de l'argent public dépensé pour les SLD. Les intervenants ont demandé une amélioration de l'information et des rapports sur l'état des SLD au Canada. La transparence est soutenue par les efforts existants pour recueillir des données dans l'ensemble du secteur des soins de soutien et en rendre compte aux personnes au Canada, mais il existe des lacunes importantes.

Neuf suggestions communes ont été formulées quant à la manière d'améliorer l'information du public :

Les mesures actuelles de qualité et d'évaluation dans les établissements de soins de longue durée sont entièrement de nature clinique. Pour aller de l'avant, il est impératif que chaque province et territoire élabore (et mette davantage l'accent sur) des indicateurs de qualité de vie, tels qu'ils sont définis par les résidents eux-mêmes. Quels sont les facteurs qui font qu'un établissement ou un lieu de vie est une bonne expérience pour les résidents? Demandez-leur!

– Ontario Association of Residents' Councils

Si la plupart des participants sont favorables à un renforcement des mécanismes de surveillance et de production des rapports, certains d'entre eux se sont montrés prudents, estimant qu'une trop grande quantité de ces mécanismes pourrait priver le personnel de son temps pour fournir des soins.

Un certain nombre de participants ont évoqué la nécessité d'un rapport public pancanadien sur l'état des SLD. Un appel a également été lancé en faveur d'un cadre et d'un plan d'action articulant une vision forte de la qualité de vie dans les établissements de SLD et des outils de mesure.

Dans l'ensemble, les participants ont souligné l'importance d'une collaboration, d'une consultation et d'une communication permanentes avec les provinces et les territoires, les exploitants d'établissements de SLD, les peuples autochtones, les résidents, les familles et le personnel des établissements de SLD, ainsi que d'autres intervenants, tout au long des processus de mise en œuvre et de prise de décision.

Conclusion

Nous remercions toutes les personnes qui ont participé à l'élaboration de la Loi sur les SLD sécuritaires. Les réactions reçues des intervenants, des experts, des gouvernements provinciaux et territoriaux, des résidents et des proches aidants, des professionnels de la santé et des peuples autochtones ont été très variées et très instructives. Les perspectives sont prises en considération dans le cadre de nos travaux visant à présenter la législation d'ici la fin de l'année 2024. Nous restons déterminés à poursuivre la collaboration et les discussions avec tous les partenaires afin d'améliorer les SLD au Canada, de sorte que tous les personnes au Canada puissent avoir accès à des soins de qualité et sécuritaires, quel que soit leur lieu de résidence.

Annexe A : Liste de questions, questionnaire en ligne

Question préliminaire destinée uniquement aux répondants s'identifiant comme Autochtones et aux organisations au service des communautés autochtones :

Sur la base de vos connaissances et de vos expériences, que signifie soutenir des services de soins de longue durée culturellement sécuritaires et appropriés pour les Premières Nations, les Inuits ou les Métis?

1ière question :

Comment les gouvernements et les intervenants devraient-ils coopérer pour améliorer la qualité et la sécurité des soins de longue durée?

2ième question :

Comment les gouvernements et les intervenants devraient-ils coopérer pour aider à favoriser la mise en œuvre des nouvelles normes nationales sur les soins de longue durée?

3ième question :

Comment les gouvernements et les intervenants devraient-ils coopérer pour relever les défis liés aux ressources humaines en santé dans les soins de longue durée, y compris le recrutement et le maintien en poste du personnel?

4ième question :

Comment devrons-nous améliorer les rapports publics sur les soins de longue durée pour renforcer la transparence et la responsabilisation dans le secteur?

5ième question :

Quel type d'information aimeriez-vous voir dans un rapport public pancanadien sur les soins de longue durée?

6ième question :

Veuillez inclure tout commentaire supplémentaire à propos des soins de longue durée.

Annexe B : Données sur les caractéristiques démographiques des répondants, questionnaire en ligne

Individus

Figure
Auto-identification
Auto-identification Compte
Réfugié 5
Immigrant récent 24
Anciens combattants 85
Autochtone (Premières Nations, Métis et/ou Inuit) 165
Membre d'une communauté de langue officielle en situation minoritaire 192
Préfère ne pas répondre 209
Membre de la communauté 2ELGBTQI+ 222
Membre d'un groupe ethnoculturel ou racisé 227
Personne en situation de handicap 578

Notes : les répondants pouvaient sélectionner plus de 1 option; le tableau n'inclut pas les entrées « aucune des réponses ci-dessus » (54,9 % des répondants ont choisi cette option)

Figure
Endroit
Endroit Compte
Autre 21
Île-du-Prince-Édouard 29
Préfère ne pas répondre 28
Terre-Neuve-et-Labrador 54
Nouveau-Brunswick 85
Nouvelle-Écosse 86
Saskatchewan 98
Manitoba 262
Alberta 364
Québec 414
Colombie-Britannique 796
Ontario 2419

Note : Ce graphique exclut le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut, car il y avait moins de 10 répondants pour chacun des territoires.

Figure
Situation
Situation Compte
Résident en SLD 30
Bénévole dans un établissement de SLD 211
Prestataire de SLD rémunéré 447
Proche aidant 946
Autre 1052
Conjoint ou membre de la famille d'un résident en SLD 1069
Aucune de ces réponses/Préfère ne pas répondre 1538

Note : les répondants pouvaient sélectionner plus de 1 option

Figure
Âge
Âge Compte
18 à 24 30
25 à 34 209
35 à 44 432
45 à 54 594
55 à 64 1042
65 à 69 722
70 à 74 661
75 à 79 505
80 à 84 236
85 à 89 74
90 à 94 16
95 à 99 1


Figure
Identité de genre
Genre Compte
Une femme 3559
Un homme 775
Préfère ne pas répondre 151
Non binaire 25
Bispirituelle 7
Transgenre 8
Autre genre 3


Figure
Taille de la communauté
Taille de la communauté Compte
Un grand centre de population urbain, qui compte une population de 100 000 habitants et plus 2512
Un moyen centre de population, qui compte une population de 30 000 à 99 999 habitants 810
Un petit centre de population, qui compte une population de 1 000 à 29 000 habitants 790
Un milieu rural ou éloigné 349
Ne sais pas/Préfère ne pas répondre/Autre 148

Organisations

Figure
Type d'organisation
Type Compte
Préfère ne pas répondre 10
Universitaire 14
Organisme, communauté ou gouvernement autochtones 30
Autre 41
Gouvernement (fédéral, provincial ou territorial, municipal) 47
Organisme de personnes proches aidants 48
Groupe communautaire 70
Organisme de soins ou de services communautaires 80
Groupe de défense des intérêts 91
Organisme de fournisseurs de soins 113
Santé 159

Note : les répondants pouvaient sélectionner plus de 1 option

Figure
Point de Service
Point de Service Compte
Nunavut 12
Autre 12
Territoires du Nord-Ouest 15
Yukon 16
Terre-Neuve-et-Labrador 25
Île-du-Prince-Édouard 26
Nouvelle-Écosse 33
Saskatchewan 34
Nouveau-Brunswick 34
Manitoba 42
Nationale 59
Alberta 64
Québec 77
Colombie-Britannique 103
Ontario 111

Note : Les répondants pouvaient sélectionner plus de 1 point de service

Annexe C : Liste des organisations participantes

Participants aux discussions préalables à la consultation et aux table rondes

Réunions bilatérales et ad hoc

Répondants au questionnaire en ligne

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