Politique sur la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts-à-manger (2023) : Aperçu
Santé Canada a maintenant terminé sa mise à jour de la « Politique sur la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts-à-manger ». La politique sur la Listeria (2023) qui remplace la version datée du 1er avril 2011, a été élaborée par Santé Canada, avec la participation de l'Agence canadienne d'inspection des aliments et l'Agence de la santé publique du Canada, et elle tient compte des rôles et des responsabilités de l'industrie, du gouvernement et des consommateurs. La politique sur la Listeria (2023) vise à faciliter l'application et la vérification d'activités concernant Listeria monocytogenes dans les aliments prêts-à-manger pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens. Sa mise en œuvre devrait permettre de déceler rapidement la persistance de l'espèce Listeria dans l'environnement de transformation des aliments et d'évaluer l'efficacité des mesures de contrôle mises en place pour lutter contre Listeria monocytogenes dans les aliments prêts-à-manger.
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La politique sur la Listeria mise à jour (2023) est entrée en vigueur le 1er octobre 2023.
Sur cette page
- Contexte législatif
- Sommaire
- Objectif et portée
- Application de la politique
- Rôles et responsabilités
Contexte législatif
La Loi et Règlement sur les aliments et drogues, s'appliquent généralement à tous les aliments vendus au Canada, y compris les aliments importés et ceux produits au pays et échangés entre provinces ou territoires et dans les provinces ou territoires. La Loi et Règlement sur la salubrité des aliments au Canada, visent principalement les aliments importés, ceux préparés en vue de l'exportation et ceux servant à des échanges commerciaux entre provinces ou territoires. Ensemble, ils forment le fondement législatif des lois fédérales sur les aliments.
Santé Canada est chargé d'administrer les dispositions de la Loi sur les aliments et drogues ayant trait à la santé publique, à la sécurité et à la nutrition. Par conséquent, la politique sur la Listeria de Santé Canada vise à appuyer l'interprétation et l'application de la Loi sur les aliments et drogues. En particulier, la fabrication, la préparation, la conservation, l'emballage ou l'emmagasinage d'aliments destinés à la vente dans des conditions non hygiéniques et la vente d'aliments prêts-à-manger contenant L. monocytogenes à des concentrations supérieures à celles indiquées dans le tableau 1 de la politique sur la Listeria peuvent être considérés comme des infractions aux alinéas 4(1)(a), 4(1)(e) et à l'article 7 de la Loi sur les aliments et drogues.
En plus de l'administration et de la mise en vigueur de la Loi et Règlement sur la salubrité des aliments au Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) est responsable de la mise en vigueur des dispositions relatives aux aliments de la Loi et Règlement sur les aliments et drogues, et tient compte des normes, lignes directrices et politiques établies par Santé Canada. Par conséquent, l'organisme de réglementation fédéral concerné mentionné dans la politique sur la Listeria de Santé Canada est l'ACIA. La politique sur la Listeria est appliquée dans la conduite des inspections fédérales des aliments. L'ACIA est aussi chargée de conseiller les fabricants et les importateurs d'aliments prêts-à-manger pour les aider à respecter les exigences liées aux mesures de contrôle énoncées dans le Règlement sur la salubrité des aliments au Canada citées dans le document suivant fondé sur la politique sur la Listeria de Santé Canada : Mesures de contrôle contre la Listeria monocytogenes dans les aliments prêts-à-manger (le document sur les mesures de contrôle). Les entreprises alimentaires qui ont besoin d'une licence en vertu du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada devraient savoir que certaines mesures de contrôle et recommandations de déclaration énoncées dans la politique sur la Listeria de Santé Canada peuvent être des exigences réglementaires à respecter en vertu du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada et devraient consulter le document sur les mesures de contrôle pour de plus amples détails. Des lignes directrices fondées sur les risques concernant les fréquences d'échantillonnage et d'analyse figurent aussi dans le document sur les mesures de contrôle.
De plus, étant donné que les organismes provinciaux/territoriaux de réglementation des aliments peuvent assurer la mise en vigueur de leur propre législation sur les aliments, ils peuvent appliquer des considérations stratégiques similaires en ce qui concerne l'application de leurs lois. Par conséquent, la politique sur la Listeria de Santé Canada peut servir de ressource à cette fin. Dans ces cas, la politique sur la Listeria de Santé Canada peut jouer un rôle complémentaire, mais elle ne vise pas à fournir des conseils sur la législation qui ne relève pas de la compétence ou du mandat de Santé Canada.
En fin de compte, il incombe à l'industrie de produire des aliments salubres et de satisfaire toutes les exigences établies par les lois canadiennes en vigueur.
Pour faciliter votre lecture
L'annexe A contient les définitions de la terminologie utilisée dans la présente politique, y compris les définitions pertinentes de la Loi et Règlement sur les aliments et drogues. Dans le premier cas pertinent, la terminologie définie à l'annexe A a fait l'objet d'un hyperlien pour faciliter la lecture et la compréhension. D'autres hyperliens dirigent la lectrice ou le lecteur vers des sections, des figures ou des tableaux précis. Certains hyperliens mènent directement les lectrices ou les lecteurs à des ressources complémentaires disponibles sur le site Web du gouvernement du Canada.
Sommaire
La bactérie Listeria monocytogenes est unique parmi les agents pathogènes d'origine alimentaire. Elle est très répandue dans la nature, peut proliférer à des températures de réfrigération et peut survivre dans l'environnement des usines de transformation des aliments pendant des mois, voire des années. Bien que rares, les infections à L. monocytogenes peuvent entraîner des maladies graves et sévères, en particulier chez les personnes vulnérables. Les éclosions d'origine alimentaire de listériose ont été pour la plupart liées à des aliments prêts-à-manger (PAM) qui ne nécessitent normalement aucune préparation complémentaire avant d'être consommés. Par conséquent, ce document décrit la politique de Santé Canada liée à l'application, à la mise en œuvre et à la vérification des mesures de contrôle (mesures de maîtrise) pour L. monocytogenes dans les aliments PAM.
La « Politique sur la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts-à-manger » de Santé Canada (ci-après appelée la politique sur la Listeria) s'applique à la fabrication et à l'importation d'aliments PAM qui sont vendus au Canada. Ces aliments ont été classés dans 2 catégories (voir les Principes du contrôle de L. monocytogenes) en fonction de leur capacité de favoriser la prolifération de L. monocytogenes. La politique sur la Listeria tient compte du potentiel de prolifération de L. monocytogenes ainsi que de la présence ou des concentrations de L. monocytogenes dans les aliments PAM comme facteurs pour déterminer les préoccupations pour la santé que ces aliments posent aux consommateurs (tableau 1). De plus, les consommateurs pour lesquels la fabrication d'aliments PAM est visée (par exemple, les populations vulnérables) sont également pris en compte dans la détermination des préoccupations pour la santé.
La politique sur la Listeria fait appel à une approche fondée sur le risque et est basée sur les bonnes pratiques de fabrication (BPFs) et les principes de l'analyse des risques et maîtrise des points critiques (sigle anglais : HACCP). La mise en œuvre de la politique sur la Listeria repose sur l'examen des procédés, l'échantillonnage environnemental (incluant les surfaces qui entrent en contact avec les aliments et les surfaces qui n'entrent pas en contact avec les aliments) et l'analyse de produits finis. Afin de fabriquer des aliments PAM qui sont sans danger pour la consommation, la politique sur la Listeria met l'accent sur l'échantillonnage environnemental dans les aires de post-transformation où les aliments sont exposés à l'environnement avant leur emballage.
Cette politique sur la Listeria mise à jour remplace la « Politique sur la présence de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts-à-manger » datée du 1er avril 2011. La mise à jour est axée sur ce qui suit :
- présentation des concepts, y compris le contexte législatif de la politique sur la Listeria, dans un nouvel ordre pour en améliorer la lisibilité et leur peaufinage pour plus de clarté
- le paysage réglementaire actuel axé sur les résultats pour les fabricants canadiens, les importateurs et les exportateurs d'aliments PAM
- les entreprises alimentaires, les activités et les aliments particuliers qui ne sont pas visés par la politique sur la Listeria (mise à jour avec plus de détails; voir la section Objectif et portée, ci-dessous)
- la définition des aliments PAM (modifiée pour inclure plus de détails, voir la section Application de la politique, ci-dessous)
- un arbre décisionnel pour faciliter la catégorisation des aliments PAM (Figure 1)
- plus de détails concernant les aliments spécialement produits pour être consommés par des populations vulnérables
Objectif et portée
La politique sur la Listeria vise à faciliter l'application et la vérification d'activités concernant L. monocytogenes dans les aliments PAM pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens. La mise en œuvre de la politique sur la Listeria devrait permettre de déceler rapidement la persistance de l'espèce Listeria (Listeria spp., cela comprend L. monocytogenes) dans l'environnement de transformation des aliments et d'évaluer l'efficacité des mesures de contrôle mises en place pour lutter contre L. monocytogenes dans les aliments PAM. Dans ce contexte particulier, la politique sur la Listeria guide l'industrie sur les façons de se conformer à la législation fédérale en lien avec les aliments et peut servir de ressource à l'organisme de réglementation concerné pour une telle mise en vigueur. Les détails concernant les fréquences d'échantillonnage, de vérification et d'attestation de conformité fondées sur le risque sont laissés à la discrétion de l'organisme de réglementation concerné (ACIA, 2023).
Conformément à la politique sur la Listeria, les aliments PAM devraient être produits dans des conditions qui réduiront le plus possible ou empêcheront l'introduction et/ou la prolifération de L. monocytogenes. Pour ce faire, il faut :
- respecter les bonnes pratiques agricoles (BPAs) et/ou les BPFs
- suivre un plan HACCP ou un plan de contrôle préventif (PCP)
- réaliser un échantillonnage environnemental de Listeria spp. dans l'usine
- contrôler les étapes de transformation qui éliminent ou réduisent le nombre de L. monocytogenes pendant la fabrication
- prévenir l'introduction de L. monocytogenes dans les aires de post-transformation où les aliments sont exposés à l'environnement avant l'emballage
La politique sur la Listeria ne s'applique pas aux entreprises alimentaires suivantes :
- les entreprises de vente au détail d'aliments qui vendent des aliments directement aux consommateurs et qui ne sont pas tenues d'obtenir une licence en vertu du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada
- entrepôts ou distributeurs qui ne fabriquent ni n'importent d'aliments
- restaurants ou entreprises semblables (par exemple, restaurant avec service aux tables, buffet, restaurant de service rapide, restaurant de mets pour emporter, cafétéria, traiteur, service d'alimentation à partir d'un stand ou d'un chariot, bar à crème glacée ou café-restaurant)
- fabricants d'aliments qui ne sont pas destinés à la consommation humaine ou qui ne sont pas vendus à cette fin (par exemple, aliments pour animaux de ferme, aliments pour animaux de compagnie)
- fabricants de cannabis comestible (gouvernement du Canada, 2023b)
- fabricants de produits de santé naturels (Santé Canada, 2017a)
- producteurs agricoles primaires (par exemple, exploitation agricole qui produit des cultures, élèvent des animaux (y compris des poissons), ou récoltent des plantes, des animaux ou des produits animaux (CCA, 2020))
Néanmoins, toutes les entreprises qui vendent des aliments au Canada sont assujetties à toutes les dispositions pertinentes de la Loi sur les aliments et drogues, y compris les articles 4 et 7 (gouvernement du Canada, 2023a).
De plus, la politique sur la Listeria ne s'applique pas aux activités suivantes :
- analyse avant la transformation (par exemple, analyse des ingrédients entrants)
- transformation ou traitement d'un aliment PAM sachant qu'il contient L. monocytogenes à des concentrations qui dépassent celles indiquées dans le tableau 1 afin qu'il soit attesté conforme
Par ailleurs, la politique sur la Listeria ne traite pas de la conduite d'enquêtes sur la salubrité des aliments ou d'activités de rappel par les organismes de réglementation, comme elles ne sont pas visées par la portée de ce document.
Cependant, dans les situations où la politique sur la Listeria ne s'applique pas, la présence de L. monocytogenes devrait tout de même entraîner une évaluation par l'entreprise alimentaire pour déterminer si des mesures de suivi sont nécessaires et si la situation représente une préoccupation pour la santé. Des mesures de gestion des risques peuvent être envisagées.
Note : Santé Canada, dans le cadre de son mandat, effectue des évaluations des risques pour la santé qui peuvent identifier des risques pour la santé humaine provenant d'agents pathogènes d'origine alimentaire. Sur demande, les organismes de réglementation peuvent communiquer avec la Division de l'évaluation microbiologique, Bureau des dangers microbiens, Direction des aliments, Direction générale des produits de santé et des aliments pour obtenir du support.
Application de la politique
Aux fins de la politique sur la Listeria, les aliments PAM sont définis comme suit :
Les aliments PAM sont des aliments qui sont normalement consommés dans le même état que celui dans lequel ils sont achetés. Ils ne nécessitent normalement aucune préparation complémentaire avant d'être consommés, sauf peut-être d'être lavés ou rincés, décongelés ou réchauffés (c'est-à-dire, un traitement thermique permettant une réduction de moins de 5-log du nombre de L. monocytogenes).
Les aliments PAM assujettis à la politique sur la Listeria doivent souvent être réfrigérés (c'est-à-dire, emballage portant la mention 'Garder réfrigéré') ou congelés (c'est-à-dire, emballage portant la mention 'Garder congelé') pour leur conservation jusqu'au moment de la consommation. Ces aliments doivent avoir été soumis à un procédé par le fabricant afin de les rendre PAM ou à un autre procédé pour en prolonger leur durée de conservation, y compris, mais sans s'y limiter, à l'utilisation de chaleur, de produits chimiques, à la réduction du pH, à la réduction de l'activité de l'eau (sigle anglais : aw), à l'usage d'emballage sous atmosphère modifiée et/ou de conditions d'entreposage.
Les fruits et légumes crus frais et coupés qui ont été pelés, tranchés, hachés ou râpés avant d'être emballés pour la vente et qui sont destinés à être consommés dans le même état que celui dans lequel ils sont achetés sont considérés PAM et sont assujettis à la politique sur la Listeria. Exemples : laitue coupée finement en sac, champignons tranchés, chou râpé pour la salade de chou, melons frais coupés et salade de fruits.
Aliments exclus de la politique
Néanmoins, à partir de la définition des aliments PAM ci-dessus, les aliments suivants sont exclus de la politique sur la Listeria :
- aliments qui ont fait l'objet d'une étape de transformation permettant une réduction minimale de 5-log du nombre de L. monocytogenes dans un récipient hermétiquement fermé par le fabricant et qui ne sont pas par la suite exposés à l'environnement avant la consommation (par exemple, aliments en conserve, aliments réfrigérés de type sous vide, sachets stérilisés, aliments transformés et emballés de façon aseptique, comme les aliments traités à ultra haute température (UHT))
- aliments emballés à chaud, qui ont une exposition très limitée à l'environnement après avoir été versés dans le contenant (par exemple, sirop d'érable, confitures, gelées, fromage fondu)
- produits secs ou aliments à faible teneur en eau qui n'ont pas besoin d'être entreposés dans des conditions de réfrigération ou de congélation (par exemple, céréales, pain, pâtes sèches, noix et graines, herbes séchées, mélanges d'épices séchées, mélanges à soupe déshydratés)
- boissons qui n'ont pas besoin d'être entreposées dans des conditions de réfrigération ou de congélation (par exemple, boissons alcoolisées, eau embouteillée, boissons gazeuses, boissons non gazeuses)
- fruits et légumes frais entiers crus qui ont seulement été parés, nettoyés, brossés, lavés, classés ou emballés (par exemple, herbes fraîches, fruits et légumes entiers ou parés, légumes à feuilles entières, micropousses, champignons entiers, baies) et graines germées
- viande crue, fruits de mer crus ou œufs crus
- à l'exception de ceux spécialement transformés pour la consommation crue (par exemple, les huîtres sur demi-coquille vendues comme PAM, les sushis contenant du poisson cru, les fruits de mer vendus en tube pour tartare ou ceviche ainsi que certains produits de viande bovine comme le steak tartare et le Carpaccio) qui sont assujettis à la politique sur la Listeria
Note : Les fabricants de produits de viande bovine transformés pour consommation à l'état cru devraient également consulter le « Document d'orientation de Santé Canada sur la présence d'E. coli O157:H7 et d'E. coli O157:NM dans le bœuf cru » de Santé Canada et prendre des mesures pour également adresser E. coli O157 comme un danger probable (Santé Canada, 2014a).
- huîtres en écaille (vivantes) destinées à être consommées crues
- les aliments transformés réfrigérés ou congelés qui sont uniquement destinés à être cuits avant la consommation, dont l'emballage comporte une étiquette qui l'indique clairement (par exemple, 'bien faire cuire', 'cuire et servir', 'cuire et manger') et des instructions de cuisson validées complètes permettant une réduction minimale de 5-log du nombre de L. monocytogenes
- à l'exception de ceux définis comme étant PAM en vertu des Normes d'identité canadiennes du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada (par exemple, saucisses fumées, saucisses de Francfort, hot dogs) (gouvernement du Canada, 2021a; 2023c) qui sont assujettis à la politique sur la Listeria
Note : Dans le contexte des instructions de cuisson qui figurent sur l'étiquette de l'emballage, 'cuisson', s'entend d'un traitement qui permet une réduction d'au moins 5-log en nombre de L. monocytogenes qui sera appliqué par l'utilisateur final de l'aliment. Les instructions de cuisson devraient être validées, complètes (c'est-à-dire, combinaisons temps/température) et comprendre une température finale interne (par exemple, température interne minimale de 74°C). L'information inscrite sur l'étiquette d'un aliment ne doit pas être fausse ou trompeuse (notamment, aucune impression mensongère ou fausse quant à leur sûreté) et leur étiquetage doit être conforme à l'article 5 de la Loi sur les aliments et drogues (gouvernement du Canada, 2023a). Par ailleurs, les fabricants devraient communiquer les instructions de cuisson de façon uniforme dans la publicité (par exemple, l'information affichée sur le site Web du fabricant).
S'il y a une incertitude quant à savoir si l'aliment est assujetti à la politique sur la Listeria, l'organisme de réglementation concerné devrait être contacté.
Exigences et pratiques exemplaires pour les aliments exclus de la politique
Bien que la politique sur la Listeria ne s'applique pas aux aliments exclus, toutes les dispositions pertinentes de la législation fédérale sur les aliments, comme les articles 4 et 7 de la Loi sur les aliments et drogues, s'appliquent toujours à ces aliments (gouvernement du Canada, 2023a). Les entreprises alimentaires devraient demeurer vigilantes quant à la présence de L. monocytogenes si elle a été identifiée comme un danger à contrôler pour la salubrité alimentaire (par exemple, dans un plan HACCP ou un PCP). Afin d'atténuer le risque posé par L. monocytogenes (c'est-à-dire, empêcher l'introduction et/ou la prolifération de L. monocytogenes) dans les aliments exclus de la politique sur la Listeria, les fabricants de ces aliments sont toujours censés mettre en œuvre de BPFs et avoir recours à l'échantillonnage environnemental ou l'analyse de produits finis, en fonction de leurs activités. Des lignes directrices sur les pratiques exemplaires propres à l'industrie pour le contrôle de L. monocytogenes dans les aliments qui ne sont pas assujettis à la politique sur la Listeria peuvent constituer une bonne ressource pour aider à cerner et à appliquer les mesures de contrôle appropriées en fonction de leurs activités. Des facteurs comme les étapes de transformation, l'étiquetage, l'information sur l'analyse des tendances, le lien bien établi avec les maladies (par exemple, certains légumes congelés (groupe BIOHAZ de l'EFSA et coll., 2020), champignons enoki (OMS, 2020)) peuvent également avoir une incidence sur le degré de priorité de la fréquence des activités de vérification et des stratégies de communication du risque. Les fabricants devraient être en mesure de démontrer que leur système de salubrité des aliments contrôlera L. monocytogenes dans leurs aliments.
Si des aliments sont spécialement produits pour les populations vulnérables, qui ont une susceptibilité accrue à l'infection par L. monocytogenes, des activités de vérification plus fréquentes seraient attendues par rapport aux aliments produits pour la consommation par la population générale. En particulier, l'échantillonnage environnemental et l'analyse de produits finis conformément aux figures 2 à 4 sont recommandés pour les aliments transformés réfrigérés ou congelés uniquement destinés à être cuits avant la consommation et exclus de la politique sur la Listeria (voir la section Aliments exclus de la politique, ci-dessus), si spécialement produits pour les populations vulnérables. De plus, le respect rigoureux et la surveillance des BPFs, du contrôle des procédés et autres mesures de contrôle sont recommandés (CCA, 2020).
La présence de L. monocytogenes dans un aliment exclu de la politique sur la Listeria devrait entraîner une évaluation par l'entreprise alimentaire pour déterminer quelles mesures de suivi sont nécessaires, notamment de gestion du risque, particulièrement si la situation représente une préoccupation pour la santé.
Rôles et responsabilités
La politique sur la Listeria a été élaborée par Santé Canada, avec la participation de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) et l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Elle tient compte des rôles et des responsabilités de l'industrie, du gouvernement et des consommateurs.
Industrie
Il incombe aux entreprises alimentaires de se conformer à toutes les exigences législatives canadiennes applicables (gouvernement du Canada, 2023a; 2023c; 2023d; 2023e). Les entreprises alimentaires qui ont besoin d'une licence en vertu du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada devraient savoir que certaines mesures de contrôle et recommandations en matière de rapports décrites dans la politique sur la Listeria peuvent être des exigences réglementaires en vertu du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada. Par exemple, les fabricants d'aliments PAM qui ont besoin d'une licence en vertu du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada doivent être en mesure de démontrer que leur système de salubrité des aliments contrôlera L. monocytogenes dans les aliments PAM.
Fabricants d'aliments prêts-à-manger
Puisque la bactérie L. monocytogenes est très répandue dans la nature et peut se trouver dans l'environnement de transformation des aliments, les fabricants d'aliments PAM devraient être en mesure de démontrer que leur système de salubrité des aliments contrôlera L. monocytogenes. Les fabricants devraient procéder à un échantillonnage environnemental, tel que décrit aux figures 2 à 4 (voir la section Échantillonnages environnementaux à des fins d'analyses), compte tenu du principe selon lequel l'environnement où se trouvent des aliments à risque élevé devrait faire l'objet d'une fréquence d'échantillonnage accrue. Ceci devrait être effectué à des fins de vérification de l'efficacité de leurs programmes d'assainissement (c'est-à-dire, nettoyage et désinfection) et de leurs contrôles des procédés. La présence de Listeria spp. peut être une indication de la présence de L. monocytogenes et devrait entraîner une intensification du nettoyage et de la désinfection. Un examen du système de salubrité des aliments peut également être nécessaire.
Les fabricants doivent voir à ce que leurs étiquettes soient conformes à l'article 5 de la Loi sur les aliments et drogues selon lequel il est interdit à toute personne d'étiqueter, d'emballer, de traiter, de préparer ou de vendre un aliment - ou d'en faire la publicité - de manière fausse, trompeuse ou mensongère ou susceptible de créer une fausse impression quant à sa nature, sa valeur, sa quantité, sa composition, ses avantages ou sa sûreté (gouvernement du Canada, 2023a). D'un point de vue de la salubrité alimentaire, cela est particulièrement important en ce qui concerne les instructions d'entreposage et de préparation pour les consommateurs.
Importateurs d'aliments prêts-à-manger
Les aliments importés doivent être préparés avec au moins le même niveau de contrôle de la salubrité des aliments que les aliments préparés au Canada, car ils doivent satisfaire aux mêmes résultats en matière de salubrité des aliments. Les importateurs d'aliments sont tenus d'avoir une licence en vertu du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada et d'élaborer, de conserver, de tenir à jour et de mettre en œuvre un PCP écrit, conformément à la partie 4 du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada. Ils doivent également disposer d'un système de traçabilité, conformément à la partie 5 du Règlement sur la salubrité des aliments au Canada. Les importateurs doivent rendre ces renseignements facilement accessibles à l'ACIA. De plus, ils devraient toujours suivre des procédures sécuritaires d'entreposage et de manipulation des aliments.
Exportateurs d'aliments prêts-à-manger
Le terme fabricants d'aliments PAM auquel il est fait référence dans la politique sur la Listeria comprend les fabricants d'aliments PAM destinés à l'exportation. Les exportateurs canadiens sont responsables, au minimum, d'exporter des aliments qui répondent aux exigences canadiennes en matière de salubrité des aliments (voir la section Industrie, ci-dessus).
Gouvernement
Santé Canada élabore des politiques, des lignes directrices et des normes de salubrité des aliments dans le but de protéger la santé et la sécurité des Canadiens. Cela se fait en consultation avec les intervenants (par exemple, les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, l'industrie alimentaire et leurs associations). Les publications de Santé Canada visent à aider l'industrie à se conformer aux exigences législatives canadiennes applicables et servent de ressource aux organismes de réglementation.
C'est le rôle de l'ACIA de vérifier la conformité à la législation fédérale sur les aliments.
Le rôle de l'ASPC consiste à promouvoir et à protéger la santé des Canadiens grâce au leadership, aux partenariats, à l'innovation et aux interventions en matière de santé publique (ASPC, 2020).
Conformément à leurs mandats, Santé Canada, l'ACIA et l'ASPC travaillent ensemble et contribuent à ce qui suit :
- prestation de services de laboratoire
- surveillance des aliments et enquêtes sur la salubrité des aliments
- réalisation d'évaluations des risques pour la santé
- prise de mesures de rappel
Santé Canada, l'ACIA et l'ASPC collaborent également avec d'autres responsables de la santé publique et les ministères provinciaux et territoriaux pour enquêter sur la source de toute maladie liée à L. monocytogenes lorsqu'une éclosion est soupçonnée, le cas échéant.
Il incombe également au gouvernement du Canada de fournir de l'information et du matériel éducatif scientifique à la communauté médicale, aux responsables de la santé publique, à l'industrie alimentaire et aux consommateurs au sujet des maladies d'origine alimentaire et de fournir aux Canadiens des renseignements fiables et cohérents sur la salubrité des aliments.
Consommateurs, traiteurs et fournisseurs de soins
Outre l'industrie alimentaire et les autorités gouvernementales, les consommateurs jouent un rôle important dans la réduction des maladies d'origine alimentaire. Les Canadiens sont ainsi appelés à apprendre, à adopter et à suivre des techniques de manipulation sécuritaire des aliments, de sélection responsable des aliments, et de préparation sécuritaire des aliments. Les « Directives pour l'application des principes généraux d'hygiène des denrées alimentaires à la maîtrise de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts à consommer » de la Commission du Codex Alimentarius fournissent des renseignements pertinents sur la sensibilisation des consommateurs (CCA, 2009a).
Il faut insister sur le fait que les traiteurs et les fournisseurs de soins (par exemple, fournisseurs de soins de santé, soignants) aux personnes vulnérables (c'est-à-dire, les personnes dont le système immunitaire est affaibli, les adultes de 60 ans et plus, ainsi que les personnes enceintes) ont une grande responsabilité dans la préparation des aliments, car les personnes vulnérables sont plus susceptibles d'être infectées par L. monocytogenes. Les personnes vulnérables devraient essayer d'éviter la consommation d'aliments spécifiques ou faire des choix alimentaires plus sûrs. De plus, les connaissances sur la sélection responsable des aliments, les pratiques sécuritaires de manipulation et de préparation des aliments sont particulièrement importantes pour les populations vulnérables et les personnes qui préparent les aliments pour elles (par exemple, traiteurs, fournisseurs des soins) (gouvernement du Canada, 2016; 2021b; 2021c; 2021d; 2023f).
Bien que les fabricants d'aliments fournissent beaucoup d'information sur la nutrition, il est de plus en plus courant de trouver sur les emballages alimentaires un plus grand nombre de renseignements sur la salubrité. Les instructions indiquées sur l'emballage devraient être respectées, car elles indiquent les intentions particulières du fabricant en ce qui concerne la manipulation, la préparation et l'utilisation appropriées de l'aliment.
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