Information sur les aliments nouveaux : Maïs résistant aux insectes et aux herbicides DP-915635

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Contexte :

Santé Canada a avisé Pioneer Hi-Breed Canada qu'il ne s'opposait aucunement à l'utilisation pour l'alimentation du maïs résistant aux insectes et aux herbicides DP-915635. Le Ministère a effectué une évaluation exhaustive de cette variété conformément à ses Lignes directrices pour l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux. Les présentes lignes directrices sont fondées sur des principes internationalement reconnus pour établir l'innocuité des aliments ayant des caractéristiques nouvelles.

Le texte qui suit est un résumé de l'avis remis par Pioneer Hi-Breed Canada Company et de l'évaluation réalisée par Santé Canada. Il ne contient aucun renseignement commercial de nature confidentielle.

1. Introduction

Pioneer Hi-Breed Canada Company a mis au point le maïs DP-915635, variété mise au point pour résister aux pressions nuisibles des chrysomèles des racines du maїs et à l'application d'herbicides à base de glufosinate.

L'évaluation de l'innocuité effectuée par les évaluateurs de laDirection des aliments a été effectuée conformément aux Lignes directrices pour l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux de Santé Canada. Ces dernières s'appuient sur des efforts d'harmonisation avec d'autres organismes de réglementation et reflètent les documents d'orientation internationaux dans ce domaine (p. ex. Codex Alimentarius). L'évaluation a tenu compte de la façon dont le maïs DP-915635 a été créé, de sa composition et de sa qualité nutritionnelle par rapport à celle des variétés de maïs non modifiées et les risques que ce maïs soit toxique ou provoque des réactions allergiques. Pioneer Hi-Breed Canada Company a fourni des données montrant que le maïs DP-915635 est aussi sûr et de la même qualité nutritionnelle que les variétés classiques de maïs utilisées dans l'alimentation au Canada.

La Direction des aliments est chargée par la loi de l'évaluation préalable des aliments nouveaux et les ingrédients alimentaires nouveaux avant leur mise en marché, comme le précise le Règlement sur les aliments et drogues (Titre B.28). Le maïs DP-915635 utilisé en alimentation est considéré comme un aliment nouveau en vertu de la partie suivante de la définition d'un aliment nouveau :

2. Mise au point de la plante modifiée

Le maïs DP915635-4 a été réalisé par la création d'un site d'intégration spécifique de la séquence d'ADN codant trois cassettes d'expression. La création de ce site d'intégration spécifique a été réalisée en deux étapes, à savoir 1) l'insertion d'une « aire d'atterrissage » à un endroit précis dans le génome de la plante, à l'aide de la biolistique et d'une insertion médiée par CRISPR-Cas9, et 2) l'insertion des cassettes d'expression prévues, contenant les gènes de protection contre des insectes et de tolérance aux herbicides, dans l'aire d'atterrissage. Cette deuxième étape a été réalisée par une transformation médiée par Agrobacterium.

La première étape de transformation a été réalisée par cobombardement biologique avec quatre plasmides (PHP73878, PHP70605, PHP21193 et PHP21875). Ce cobombardement a fourni les composants nécessaires à la transformation de la plante, à l'amélioration de la régénération de la plante, et à l'insertion de l'aire d'atterrissage dans le génome de la plante par insertion ciblée à médiation par CRISPR-Cas9.

L'aire d'atterrissage elle-même se compose du site loxP, du promoteur ubiZM1 comprenant les 5 UTR et l'intron, le site cible de recombinaison FRT1,du gène nptII, du terminateur pinII et du site de recombinaison FRT6.

Les plasmides ayant été bombardés et l'insertion d'une aire d'atterrissage ont entraîné l'expression transitoire de l'ARN guide de zm-41CR1 et de cas9 (PHP70605), de zm-wus2 (PHP21139) et de zm-odp2 (PHP21875).

L'expression transitoire de zm-wus2 et de zm-odp2 code les protéines WUS et ODP2 respectivement, ce qui améliore la transformation et la régénération des plantes.

L'expression transitoire d'ARN guide de zm-41CR1 (ARNg) code la protéine Cas9, endonucléase d'ADN guidée par ARN, et produit une coupure de l'ADN à double brin entre les séquences endogènes zm-SEQ-158 et zm-SEQ159 du génome du maïs.

L'aire d'atterrissage est intégrée de manière spécifique au site entre lessites zm-SEQ158 et zm-SEQ159 dans le génome du maïs. Les séquences de ces sites sont identiques à celles qui flanquent la séquence de l'aire d'atterrissage à partir du plasmide PHP73878. Le système CRISPR-Cas9 permet l'intégration de l'aire d'atterrissage sur le site cible par réparation de l'ADN dirigée par homologie.

Une lignée de maïs contenant l'aire d'atterrissage, mais sans aucune autre séquence d'ADN non intentionnelle, a été sélectionnée et a permis la transformation suivante.

La transformation par Agrobacterium de la lignée de maïs contenant l'aire d'atterrissage a été effectuée à l'aide de PHP83175 de l'ADN-T contenant un plasmide. Cela a permis le transport de l'ADN t dans le noyau de la plante, mais, dans l'événement sélectionné, la séquence complète de l'ADN t n'a pas été incorporée dans le génome du maïs. Legène nptII etle terminateur pinII dans la séquence de l'aire d'atterrissage, qui était dans le génome de maïs de la première transformation, ont été échangés contre les cassettes des gène pmi, mo-pat et ipd072Ea de PHP83175 de l'ADN-T. Le résultat de cet échange a permis d'obtenir la modification génétique prévue.

Le gène pmi PHP83175 de l'ADN-T code une phosphomannose isomérase. Lorsqu'elle est exprimée, cette protéine permet la sélection positive et la récupération des cellules végétales transformées. Cette protéine a été introduite dans cinq produits1 qui ont déjà été examinés par Santé Canada et pour lesquels une lettre indiquant l'absence d'objection a été envoyée.

Le gène mo-pat de l'ADN-T PHP83175 code une phosphinothricine N-acétyl transférase. Lorsqu'elle est exprimée, cette protéine confère à la plante une tolérance à l'herbicide glufosinate, qui est utilisé pour lutter contre les mauvaises herbes dans les cultures du maïs. Cette protéine a été introduite dans 14 produits2 qui ont déjà été autorisés par Santé Canada.

Le gène ipd079Ea du PHP83175 de l'ADN-T code une protéine insecticide. Lorsqu'elle est exprimée, cette protéine confère aux racines de maїs une résistance à la chrysomèle des racines (Diabrotica spp.). Santé Canada n'a pas encore examiné l'innocuité de cette protéine dans les aliments.

3. Caractérisation de la plante modifiée

Le nombre d'insertions d'ADN-T dans le maïs DP915635-4 a été caractérisé par l'utilisation du séquençage à haut débit, à l'aide de Southern-blot. Les résultats des analyses ont montré qu'il existait un seul site d'intégration intact dans le maïs DP915635-4 au locus génomique prévu entre lesséquences zm-SEQ158 et zm-SEQ159.

Comme lesséquences zm-SEQ158 et zm-SEQ159 sont contiguës et non géniques, les gènes endogènes du maïs n'ont pas été perturbés.

On a effectué une étude bioinformatique pour trouver des cadres de lecture ouverts (ORF, open reading frame en anglais) à la fois dans l'insert d'ADN et à travers les jonctions insert-génome. Ces recherches ont cherché des séquences qui codent des protéines d'au moins 30 acides aminés (AA) qui partagent une similarité de séquence avec des toxines ou des allergènes connus. Quatre-vingt-douze (92) ORF putatifs supérieurs ou égaux à 30 AA ont été identifiés dans le maïs DP915635-4.

On a ensuite examiné les ORF prédits pour vérifier leur similarité avec des allergènes et des toxines connus. Afin de détecter d'éventuelles toxines, les 92 ORF ont été comparés à une base de données interne de toxines, mise à jour annuellement et constituée d'un sous-ensemble de la base de données UniProtKB/Swiss-Prot, filtrée par des mots-clés sous-entendant une toxicité ou des effets néfastes pour la santé (par exemple, toxine, hémagglutinine, vasoactif, etc.). Aucune correspondance d'alignement n'a été trouvée. À la lumière des résultats de cette étude, il est raisonnable de conclure qu'aucune toxine putative ne serait produite.

Pour détecter la présence d'allergènes possibles, les mêmes séquences d'acides aminés ont été utilisées pour effectuer une recherche dans la base de données Comprehensive Protein Allergen Resource 2021, qui contient 2248 séquences. La première recherche a consisté à trouver des homologies protéiques avec des E-valeurs < 0,0001 et > 35 % d'identité sur la longueur de protéine (>80AA) aux allergènes connus. La deuxième recherche a consisté à trouver des cadres de lecture ouverts avec des séquences de peptides prédites avec n'importe quel résidu parfait de 8 AA (100 %) correspondant à un allergène. Un seul résultat a été obtenu pour 8 résidus d'acides aminés contigus identiques (DLSDKETT) entre la séquence de protéine PMI dans le maïs DP915635-4 et la séquence d'un allergène (alpha-parvalbumine de grenouille, GenBank Accession CAC83047.1). Il est peu probable que ces résidus identiques et contigus présentent un danger lié à des substances allergènes puisque Santé Canada a déjà examiné la protéine PMI pour vérifier son innocuité dans d'autres produits.

La stabilité générationnelle de l'ADN inséré a été évaluée au moyen d'une analyse du transfert de Southern sur cinq générations de maïs DP915635-4. Les résultats de cette analyse ont démontré que les bandes spécifiques à l'événement d'une génération à l'autre avaient des régions frontalières génomiques cohérentes, comme en témoignent les tailles de signal cohérentes d'une génération à l'autre, et par conséquent l'insertion a été héritée de façon stable.

Pour comprendre le mode de transmission, 100 plants de maïs de chacune des cinq générations de maïs DP915635-4 (F1, T2, T3, T4 et T5) ont été étudiés par génotypage et phénotypage. Une étude génotypique a utilisé qPCR pour évaluer la présence ou l'absence des gènes DP915635-4 ipd079Ea, mo-patet pmi. L'analyse phénotypique a utilisé une lésion par herbicide visible pour confirmer la présence ou l'absence d'une tolérance à l'herbicide glufosinate-ammonium dans chaque plante. Les résultats phénotypiques ont été comparés aux résultats génotypiques pour évaluer la co-ségrégation du génotype avec le phénotype. Aucune différence statistique n'a été observée entre les rapports de ségrégation observés et prévus pour chacune des générations en ségrégation. En conséquence, les phénotypes se séparent avec le locus d'ADN inséré, et que le locus d'ADN inséré se sépare selon les règles mendéliennes de l'hérédité.

L'expression de la protéine transgénique IPD079Ea dans le maïs DP915635-4 a été évaluée au moyen d'un essai immunoenzymatique. Dans le grain, on a mesuré la protéine IPD079Ea à 0,18 (+ 0,065) ng/mg de poids sec, la protéine PAT à 6,4 (+ 1,5) ng/mg de poids sec et la protéine PMI à 3,1 (+ 1,1) ng/mg de poids sec.

Pour évaluer l'innocuité de la protéine IPD079Ea, on a utilisé l'IPD079Ea recombinant comme substitut pour le maïs DP915635-4 exprimé par IPD079Ea. L'IPD079Ea recombinant a été produit dans E. coli sous forme de protéine de fusion poly-histidine N-terminale et a ensuite été purifié par chromatographie d'affinité au nickel. L'étiquette polyhistidine a été découpée à l'aide de la thrombine, et la thrombine a été éliminée par chromatographie sur colonne de gel d'héparine SepharoseMD. Cette protéine recombinante a été comparée à la protéine IPD079Ea qui a été partiellement purifiée à partir de la feuille de maïs DP915635-4 par chromatographie par immuno-affinité pour établir l'équivalence protéique et l'adéquation de la protéine recombinante pour les études d'innocuité de protéines.

La caractérisation visant à établir l'équivalence entre les protéines DP915635-4 IPD079Ea produites par les microbes et celles produites par les plantes a été effectuée par 1) électrophorèse sur gel de polyacrylamide de dodécylsulfate de sodium (SDS-PAGE), 2) analyse par transfert de Western, 3) étude de la glycosylation, 4) spectrométrie de masse, et 4) analyse de la séquence des acides aminés n-terminaux. Par SDS-PAGE, les protéines IPD079Ea d'origine végétale et microbienne ont migré vers un MW d'environ 52 kDa. L'analyse par transfert occidental a montré que les protéines IPD079Ea d'origine végétale et microbienne étaient immunoréactives, révélant des bandes qui ont migré vers un MW d'environ 52 kDa. L'étude de la glycosylation des protéines a confirmé qu'aucune des versions de la protéine IPD079Ea ne contenait de modifications de la glycosylation post-translationnelle. La cartographie des peptides par spectrométrie de masse a été effectuée en excisant les bandes pertinentes des gels SDS-PAGE teintés de Coomassie pour chaque échantillon. L'analyse de glycosylation des protéines a confirmé qu'aucune des versions de la protéine IPD079Ea ne contenait de modifications de glycosylation post-translationnelle. On a réalisé la cartographie des peptides par spectrométrie de masse en excisant les bandes pertinentes des gels SDS-PAGE teintés de Coomassie pour chaque échantillon. On a utilisé les données MS obtenues pour effectuer une recherche et une correspondance par rapport à la séquence de protéines prévue IPD079Ea, et le pourcentage de couverture a été calculé. La couverture de la protéine IPD079Ea dérivée du maïs cartographié était de 94,8 %, tandis que la couverture de la protéine IPD079Ea dérivée des microbes cartographiés était de 91 %. Les séquences d'acides aminés déduites étaient identiques entre les deux échantillons.

D'après les résultats des études d'équivalence, l'IPD079Ea produit par des bactéries peut servir de substitut approprié pour l'IPD079Ea produit par des plantes dans les études d'innocuité des protéines.

Aucune donnée d'équivalence des protéines n'a été présentée pour PAT et PMI. On a plutôt présenté une justification de l'innocuité de ces protéines dans les aliments en fonction des résultats des examens effectués pour des autorisations antérieures. Legène mo-pat du maïs DP915635 code la protéine PAT identique trouvée dans un certain nombre d'aliments nouveaux examinés antérieurement par Santé Canada et qui ont des antécédents d'utilisation sécuritaire (Hérouet et coll., 2005)3. De la même manière, le gène pmi du maïs DP915635 code la même protéine PMI que l'on trouve dans un certain nombre d'aliments nouveaux examinés antérieurement par Santé Canada.

D'après les données fournies, le Bureau des dangers microbiens n'a aucune inquiétude sur l'innocuité du maïs DP-915635-4 du point de vue de la biologie moléculaire.

4. Exposition par consommation alimentaire

On s'attend à ce que le maïs DP915635-4 soit consommé de la même façon que le maïs actuellement offert sur le marché canadien.

En ce qui concerne les modèles d'expression attendus, l'expression IPD079Ea est commandée par des promoteurs et des amplificateurs spécifiques dans la racine; l'expression PAT est commandée par un promoteur constitutif; la cassette d'expression pmi n'a pas de promoteur, mais on s'attend à ce qu'en raison de la proximité du FRT1, cette expression du gène de pmi soit commandée par un promoteur proximal non spécifié.

Des échantillons de tissus ont été prélevés à six sites différents au cours de la saison de croissance 2019 aux États-Unis et au Canada. Des échantillons de tissus ont été prélevés pour les racines (V6, V9, R1 et R4), les feuilles (V9, R1 et R4), le pollen (R1), le fourrage (R4) et le grain (R6). Les abondances de protéines pour les protéines IPD079Ea, PAT et PMI ont été déterminées à l'aide d'ELISA.

Le grain de maïs est la partie de la plante utilisée pour l'alimentation humaine. La protéine IPD079Ea a été observée dans le grain à 0,18 (± 0,065) ng/mg de poids sec. La protéine PAT a été observée à 6,4 (± 1,5) ng/mg de poids sec. La protéine PMI a été observée à 3,1 (±,1) ng/mg de poids sec.

Aucune inquiétude quant à la salubrité des aliments n'a été soulevée par les renseignements fournis par le demandeur relativement à l'exposition par consommation alimentaire.

5. Nutrition

Le demandeur a fourni des données sur la composition du maïs DP-915635-4, d'un maïs témoin non génétiquement modifié proche de l'essence (témoin) et de quatre variétés de référence non génétiquement modifiées recueillies dans huit essais en plein champ aux États-Unis et au Canada pendant la saison de croissance 2019. Dans chaque essai, quatre répétitions de chaque entrée ont été plantées dans un plan en blocs complets randomisés. Des pratiques de production agricole commerciales typiques ont été utilisées pour les essais sur le terrain.

Des échantillons de grains ont été prélevés et analysés à l'aide de méthodes acceptables pour connaître le degré d'humidité, la teneur en protéines brutes, graisses brutes, fibres au détergent acide, en fibres alimentaires totales, fibres au détergent neutre, fibres brutes, cendres, glucides, calcium, cuivre, fer, magnésium, manganèse, phosphore, potassium, sodium, zinc, β-carotène, thiamine, niacine, acide pantothénique, vitamine B6, acide folique, tocophérols, acides aminés, acides gras, acide p-coumarique, acide férulique, inositol, acide phytique, raffinose, inhibiteur de trypsine et lectine. Les données fournies concernaient tous les éléments nutritifs et les éléments nutritifs essentiels décrits dans le document de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) intitulé Consensus Document on Compositional Considerations for New Varieties of Maize (Zea Mays) : Key Food and Feed Nutrients, Anti-nutrients and Secondary Plant Metabolites (2002).

Des différences importantes sur le plan statistique entre le témoin classique et le DP-915635-4 ont été observées lorsqueles valeurs p étaient < 0,05. Lorsqu'une différence statistique a été observée, on a examiné la pertinence nutritionnelle de ces différences plus en profondeur en comparant les résultats aux plages prévues pour le maïs classique, comme il est expliqué dans le document de consensus de l'OCDE (2002), la plage des valeurs de référence de l'étude, et l'intervalle de tolérance fondé sur des données exclusives découlant de 31 études sur le terrain multisites entre 2003 et 2018 comprenant un total de 167 lignées de maïs de référence commerciales non génétiquement modifiées et 171 environnements uniques représentatifs des régions de culture commerciale aux États-Unis, au Canada, au Chili, au Brésil et en Argentine.

Des différences importantes sur le plan statistique par rapport au groupe témoin ont été observées pour les composants suivants (témoin par rapport au DP-915635-4) : acide palmitoléique (0,119 par rapport à 0,122 % d'acides gras totaux), acide stéarique (1,98 par rapport à 2,02 % d'acides gras totaux), acide oléique (24,1 par rapport à 23,8 % d'acides gras totaux)l'acide linoléique (58,8 % contre 59,2 % des acides gras totaux), l'acide lignocerique (0,301 % contre 0,294 % des acides gras totaux), la méthionine (0,214 % contre 0,200 % en poids sec) et le α-tocophérol (3,67 % contre 3,97 mg/kg en poids sec). Dans tous les cas, la composition de la DP915635 était comprise dans la plage des valeurs de référence fournies par le demandeur et dans la plage prévue pour le maïs classique. Il n'y avait aucune différence de teneur en métabolites immédiats, fibreux, minéraux, anti-nutriments ou secondaires entre le maїs DP915635 et le maïs témoin.

L'utilisation du maїs DP915635 résistant aux insectes et tolérant aux herbicides n'a soulevé aucune inquiétude pour la consommation alimentaire.

6. Chimie

Le demandeur n'a fourni aucune donnée sur les oligoéléments toxiques. Toutefois, il a fourni les résultats d'une étude de la composition visant à comparer des échantillons de grain et de fourrage provenant du maïs DP915635-4, de sa contrepartie non génétiquement modifiée (GM) et de variétés de référence, au cours desquelles on a analysé des échantillons pour établir les concentrations de divers éléments nutritifs, minéraux (calcium, cuivre, fer, magnésium, manganèse, phosphore, potassium, sodium, zinc), anti-nutriments et métabolites secondaires. Le demandeur a établi que les teneurs en minéraux étaient semblables entre le DP915635-4, la contrepartie non génétiquement modifiée et les variétés de référence. D'après les renseignements ci-dessus, rien n'indique que les modifications auraient une incidence sur le transport et l'absorption du maïs DP915635-4 ou entraîneraient des différences importantes de teneurs en d'autres oligo-éléments par rapport au maïs classique.

Le demandeur n'a pas non plus fourni de données sur les mycotoxines. Toutefois, une évaluation qualitative a été effectuée pour comparer les réponses aux insectes, aux maladies et aux facteurs de stress abiotiques naturels pour le maïs DP915635-4, son homologue non génétiquement modifié et les variétés de référence. Les données fournies dans le communiqué indiquent que le maïs DP915635-4 ne présente pas d'importantes différences de réponses aux insectes, maladies ou facteurs de stress abiotiques d'origine naturelle. Étant donné que l'infection par des insectes nuisibles, des maladies et des facteurs de stress abiotiques peut accroître la sensibilité d'une plante aux champignons mycotoxinogènes, on peut déduire que les modifications apportées au DP915635-Il sont peu susceptibles s'accroître sa sensibilité aux mycotoxines par rapport aux variétés classiques de maïs.

Le demandeur a fourni des données comparatives des caractéristiques agronomiques du maïs DP915635-4, de celles de sa contrepartie non génétiquement modifiée et celles des variétés de référence. Dans son communiqué, il a indiqué qu'il n'y avait aucune différence significative sur le plan statistique pour la majorité des caractéristiques des divers types de maïs évalués dans l'étude agronomique. Pour les deux caractéristiques pour lesquelles une différence a été observée (c.-à-d. dénombrement précoce des peuplements et nombre de jours avant la floraison) entre le maïs DP915635-4 et le témoin, le demandeur a indiqué qu'il s'agissait probablement de faux positifs et non significatifs sur le plan biologique puisqu'ils se situaient bien dans la plage des variations naturelles observées chez d'autres variétés de référence. L'absorption accrue de contaminants chimiques et une plus grande sensibilité aux mycotoxines pourraient avoir une incidence sur la croissance et le rendement des plantes. Les données ci-dessus semblent indiquer que la modification génétique du maïs DP915635-4 ne devrait pas avoir d'effets défavorables sur le rendement des cultures par rapport aux autres variétés de maïs classiques.

L'étude de la caractérisation moléculaire n'a révélé aucun problème qui ferait que le maïs DP915635-4 soit différent du maïs classique en ce qui a trait à une capacité accrue d'absorption de contaminants chimiques ou à une plus grande sensibilité aux champignons produisant des mycotoxines par rapport au maïs non génétiquement modifié.

7. Toxicologie

L'organisme hôte, le maïs (Zea mays), est un aliment salubre depuis longtemps au Canada et n'est pas associé à des préoccupations toxicologiques. La source dugène ipd079Ea (qui code la nouvelle protéine IPD079Ea) provient de la fougère Ophioglossum pendulum. Le demandeur a déclaré qu'il n'y avait aucune mention dans la littérature qu'Ophioglossum est toxique pour les humains ou le bétail.

Aucun décès lié à la substance à l'étude n'a été enregistré (DL50 > 5 000 mg/kg de poids corporel chez la souris) dans une étude de toxicité aiguë par voie orale de la nouvelle protéine IPD079Ea produite dans un système d'expression microbienne. Aucune manifestation clinique liée à la substance à l'étude n'a été observée, et les animaux ont pris du poids pendant la période d'observation de 2 semaines avant d'être sacrifiés.

Une analyse bioinformatique de la séquence d'acides aminés de la nouvelle protéine IPD079Ea a été effectuée à l'aide de la base de données UniProtKB/Swiss-Prot. Il n'y a eu aucune correspondance pour l'IPD079Ea avec des protéines associées à des effets toxiques ou nocifs sur la santé.

La source dugène mo-pat (qui produit la protéine PAT) n'est pas une bactérie pathogène.

Aucun effet lié au traitement n'a été observé (jusqu'à 5 050 mg/kg de poids corporel chez la souris) dans une étude de toxicité orale aiguë de la protéine PAT précédemment réalisée selon les lignes directrices de l'OCDE.4

Une étude bioinformatique de la séquence d'acides aminés de la protéine PAT a été effectuée à l'aide de la base de données UniProtKB/Swiss-Prot. Aucune correspondance n'a été établie entre la protéine PAT et les protéines associées à des effets toxiques ou nocifs sur la santé.

L'utilisation de la protéine PAT a aussi été approuvée dans plusieurs cultures différentes au Canada (p. ex. LLRICE62, maïs TC6275, maïs MS3, maïs DBT418, canola 7MS8/RF3).

La mannose-6 phosphate isomérase (PMI) est une enzyme largement répandue dans la nature. On la trouve dans le soja et plusieurs autres légumineuses.

D'après les résultats d'une étude antérieure, la toxicité aiguë par ingestion orale de PMI est faible5. Aucun signe clinique de toxicité ou d'effets sur le gain de poids corporel n'a été décelé, ni aucune anomalie grave n'a été observée à l'autopsie, à 3030 mg/kg de poids corporel chez la souris.

Une étude bioinformatique de la séquence d'acides aminés de la protéine PMI a été effectuée à l'aide de la base de données UniProtKB/Swiss-Prot. Aucune de correspondance n'a été établie entre la PMI et les protéines associées à des effets toxiques ou effets nocifs sur la santé.

La protéine PMI sert aussi de marqueur de sélection dans plusieurs cultures différentes autorisées par Santé Canada (p. ex. MIR162, riz doré, maïs MIR604, maïs 5307, maïs 3272).

On s'attend à ce que les expositions par ingestion aux protéines IPD079Ea, PAT et à l'enzyme PMI soient faibles, et elles sont probablement surestimées parce qu'on suppose que tous les produits de maïs consommés proviendraient de cette variété, et que de plus, on ne tient pas compte des réductions découlant de la transformation des aliments.

Aucune préoccupation toxicologique n'a été relevée pour les protéines IPD079Ea, PAT ou PMI. Il a été conclu que le maïs DP915635 serait aussi sûr que le maïs classique.

8. Allergénicité

L'organisme hôte, le maïs (Zea mays), est depuis longtemps considéré comme un aliment salubre au Canada et n'est pas associé à des préoccupations liées aux allergènes.

La nouvelle protéine IPD079Ea est sensible à une chaleur de 50 °C et au-delà, ce qui donne à penser que cette protéine serait dénaturée pendant la cuisson ou la transformation, ce qui la rendrait plus facile à digérer.

L'incubation de la nouvelle protéine IPD079Ea dans un liquide gastrique simulé (LGS), suivie d'un test sur liquide intestinal simulé (LIS), a causé la dégradation complète de la protéine en moins de 0,5 minute. Ce résultat semble indiquer que la protéine est complètement et rapidement digérée dans des conditions simulant celles du tube digestif.

La séquence d'acides aminés de la nouvelle protéine IPD079Ea a été comparée aux séquences d'acides aminés d'allergènes connus ou présumés6. Aucune similarité de séquence égale ou supérieure à 35 % n'a été observée pour 80 acides aminés pour des allergènes connus7. Aucune correspondance exacte entre la séquence de protéines IPD079Ea et les séquences des allergènes connus n'a été relevée, ce qui laisse croire qu'il est peu probable que l'IPD079Ea provoque une réaction croisée avec des allergènes connus ou présumés.

On a présenté des preuves8 montrant que la protéine PAT s'est complètement dégradée (en moins de 0,5 minute) dans un essai avec LGS et un essai avec LIS. Ces preuves semblent indiquer que la protéine est complètement et rapidement digérée dans des conditions simulant le tube digestif.

La séquence d'acides aminés de la protéine PAT a été comparée aux séquences d'acides aminés d'allergènes connus ou présumés. Aucune similarité de séquence ou correspondance exacte n'a été relevée, ce qui donne à penser que la PAT est peu susceptible de réagir contre des allergènes connus ou présumés.

Le demandeur a présenté des preuves9 que la protéine PMI est complètement dégradée (dans les 2 minutes) dans un essai SGF et un essai SIF. Ces résultats suggèrent que la protéine est complètement et rapidement digérée dans des conditions simulant le tube digestif.

La séquence d'acides aminés de la protéine PMI a été comparée aux séquences d'acides aminés d'allergènes connus ou présumés. Aucune similarité de séquence supérieure à 35 % sur 80 acides aminés ou plus n'a été identifiée. Une correspondance pour 8 acides aminés contigus a été observée pour la parvalbumine alpha CAC83047.1 chez la grenouille. Une justification scientifique acceptable a été fournie pour cette correspondance tenue pour un faux positif.

Dans une lignée de maïs ayant déjà été évaluée et contenant la même protéine PMI (Santé Canada, 2010)10, une correspondance exacte de 8 acides aminés contigus pour l'alpha-parvalbumine chez la grenouille a été aussi observée. Il a été établi la liaison des IgE à l'aide du sérum de la personne ayant cette allergie était négative pour la réactivité croisée.

Aucune préoccupation liée aux allergènes n'a été relevée pour les protéines IPD079Ea, PAT ou PMI. Le PTAS conclut que le maïs DP915635 serait aussi sûr que le maïs classique.

Ensemble, les données présentées appuient la conclusion selon laquelle le maïs DP915635-4 serait tout aussi sûr que le maïs classique en ce qui concerne les contaminants chimiques, les substances toxiques et les allergènes potentiels.

Conclusion :

L'examen par Santé Canada de l'information présentée à l'appui de l'utilisation alimentaire du maïs DP915635-4 ne soulève pas de préoccupations liées à la sécurité alimentaire. Santé Canada est d'avis que les aliments dérivés du maïs DP915635-4 sont aussi sûrs et nutritifs que les aliments issus des variétés de maïs actuellement offertes dans le commerce.

L'avis de Santé Canada ne porte que sur l'utilisation alimentaire du maïs DP915635-4.

Le présent document d'information sur les aliments nouveaux a été préparé pour résumer l'avis concernant le produit en question fourni par la Direction des aliments, Direction générale des produits de santé et des aliments de Santé Canada. Cet avis est fondé sur l'examen exhaustif des renseignements soumis par le demandeur conformément aux Lignes directrices sur l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux.

(Also available in English)

Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :
Santé Canada
Section des aliments nouveaux
Direction des aliments
Direction générale des produits de santé et des aliments
251, promenade Sir Frederick Banting
PL2204E
Ottawa (Ontario) K1A 0K9
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1

La protéine PMI a été examinée par Santé Canada au cours de l'évaluation de plusieurs autres événements; Riz doré (2018), Mais MIR604 (2007), Maїs MIR162 (2010), Maїs 5307 (2013), Maїs 3272 (2008).

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2

La protéine PAT a été examinée au cours de l'évaluation de plusieurs autres événements; LLRICE62 (2006), Maïs TC6275 (2006), Maïs MS3 (1997), Maïs résistant au glufosinate DLL5 (1996), Maïs DBT418 (1997), Maïs Bt176 (1996), Lignée de cotonnier T304-40 (2011), coton MON88701 (2014), Coton LCotton25 (2004), Coton GHB119 (2011), Canola MS8/RF3 (1997), MS11 (2018), MS1/RF2 (1995), Canola HCN92 (1995).

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3

Hérouet, Corinne et coll. « Safety evaluation of the phosphinothricin acetyltransferase proteins encoded by the pat and bar sequences that confer tolerance to glufosinate-ammonium herbicide in transgenic plants. Regulatory Toxicology and Pharmacology 41.2 (2005) : 134-149.

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4

Organisation de coopération et de développement économiques. 1999.Consensus document on general information concerning the genes and their enzymes that confer tolerance to phosphinothricin herbicide. Série sur l'harmonisation de la surveillance réglementaire en biotechnologie, no 11. ENV/JM/MONO(99)13.

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5

Reed, J., Privalle, L., Powell, M.L., Meghi, M., Dawson, J., Dunder, E., Suttie, J., Wenk, A., Launis, K., Kramer, C., Chang, Y., Hansen, G., Wright, M. 2001. Phosphomannose isomerase: an efficient selectable marker for plant transformation. In vitro Cellular & Developmental Biology-Plant, 37, 127-132.

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6

Comprehensive Protein Allergen Resource (COMPARE), janvier 2020 : 2248 séquences.

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7

Codex Alimentarius Commission, 2009; FAO/OMS, 2001.

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8

Hérouet, C., Esdaile, D.J., Mallyon, B.A., Debruyne, E., Schulz, A., Currier, T., Hendrickx, K., van der Klis, R-J., Rouan, D. 2005. Safety evaluation of the phosphinothricin acetyltransferase proteins encoded by the pat et bar sequences that confer tolerance to glufosinate-ammonium herbicide in transgenic plants. Regulatory Toxicology and Pharmacology, 41: 134-149.

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9

Reed, J., Privalle, L., Powell, M.L., Meghi, M., Dawson, J., Dunder, E., Suttie, J., Wenk, A., Launis, K., Kramer, C., Chang, Y., Hansen, G., Wright, M. 2001. Phosphomannose isomerase: an efficient selectable marker for plant transformation. In vitro Cellular & Developmental Biology-Plant, 37, 127-132.

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10

Santé Canada. 2010. « Renseignements sur les aliments nouveaux – Lignée de maїs résistant aux insectes MIR162 » Accessible à https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/aliments-nutrition/aliments-genetiquement-modifies-autres-aliments-nouveaux/produits-approuves/renseignements-aliments-nouveaux-lignee-mais-mir162-resistant-insectes.html

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