ARCHIVÉE - Hybrides 1401F, H282F 11013F et 7913F de la tomate où l'activité de la polygalacturonase est supprimée
DA/BBA-096-180-A
Octobre 1999
Santé Canada a prévenu Zeneca Plant Science que le Ministère ne s'oppose pas à l'utilisation alimentaire d'hybrides de tomate transgéniques 1401F, H282F, 11013F et 7913F, que l'on a mis au point pour réduire la dégradation de la pectine en supprimant l'activité de la polygalacturonase. Le Ministère a effectué une évaluation détaillée de ces nouveaux hybrides conformément à ses Lignes directrices relatives à l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux (septembre 1994). Ces lignes directrices sont fondées sur des principes internationaux d'évaluation de l'innocuité des aliments dérivés d'organismes modifiés génétiquement.
Contexte :
Le texte qui suit résume l'avis que Zeneca Plant Science a donné à Santé Canada et ne contient aucun renseignement commercial confidentiel.
1. Introduction
On a mis au point les hybrides 1401F, H282F, 11013F et 7913F de la tomate (Lycopersicon esculentum) par hybridation avec une lignée consanguine transgénique, la lignée F, issue d'une modification génétique spécifique visant à réduire l'activité de la polygalacturonase (PG). On a mis au point la lignée F transgénique à partir de la lignée consanguine commerciale de tomate de transformation, TGT7, en introduisant un gène PG tronqué qui a entraîné une «régulation à la baisse» du gène PG endogène. L'enzyme PG est le principal mécanisme de dégradation de la pectine dans la tomate. C'est cette dégradation qui fait ramollir le fruit. Les nouveaux hybrides mûrissent normalement mais la dissociation de la pectine y est moindre, ce qui fait que leur épaisseur et leur uniformité augmentent et représentent un avantage dans toutes les étapes de la récolte et de la transformation.
2. Mise au point de la plante modifiée
On a créé la lignée consanguine F par transformation produite par l'Agrobacterium, au cours de laquelle l'ADN de transfert (ADN-T) contenait un cadre de lecture ouvert tronqué 3' correspondant à la séquence des nucléotides 5'-terminal 731 provenant du gène PG de la variété de tomate Alisa Craig. On a contrôlé l'expression de ce gène PG tronqué en incluant des séquences provenant du promoteur 35S du virus de la mosaïque du chou-fleur et le signal de 3'-polyadénylation provenant du gène de la nopaline synthase (nos) d'Agrobacterium tumefaciens. L'ADN-T contenait en outre des séquences codant la néomycine phosphotransférase II (NPTII), une enzyme, provenant du transposon Tn5 d'Escherichia coli, souche K12, contrôlé par le promoteur de la nos d'A. tumefaciens. On a utilisé l'expression de l'activité de la NPTII comme caractéristique sélectible afin de dépister la présence du gène PG tronqué dans les plantes transformées. Il n'y a pas eu intégration de séquence d'ADN plasmidique traductible en dehors de la région de l'ADN-T.
3. Information concernant le produit
Même s'il n'est pas entièrement compris, le mécanisme de la «régulation à la baisse» du gène PG endogène est très probablement lié à la suppression coordonnée de la transcription à la fois du gène endogène et du gène PG tronqué introduit. On a réduit l'accumulation de ces transcrits dans le fruit mûr rouge provenant des hybrides de tomate modifiés. On a détecté la protéine de la NPTII dans des tomates crues provenant de deux des lignées hybrides, soit 1401F et H282F, à des niveaux de 2,63 ± 0,89 mg/g et de 3,46 ± 0,72 mg/g de tissu frais respectivement, mais on ne l'a pas détectée dans de la sauce tomate produite après transformation de l'un ou l'autre de ces hybrides. On a déterminé que la présence de la protéine de la NPTII n'est pas significative en ce qui a trait aux risques pour la santé humaine attribuables à l'exposition. L'alphatomatine est le principal glycoalkaloïde naturel de la tomate et le niveau d'a-tomatine diminue à mesure que le fruit mûrit : les quantités contenues dans les tomates rouges mûries sur pied sont donc négligeables. On a trouvé dans la tomate des quantités moindres de solanine et de chaconine, les principaux glycoalkaloïdes de la pomme de terre. Le niveau d'a-tomatine dans la pâte de tomates préparée à partir de la lignée F transgénique s'est établi à 58 ppm, comparativement à 74 ppm dans le cas de la lignée parentale TGT7 non modifiée. Les glycoalkaloïdes supplémentaires, soit la solanine et la chaconine, n'étaient pas détectables dans les lignées transgéniques ou modifiées. Une analyse des niveaux d'amines biogènes (tyramine, tryptamine et sérotonine), qui sont considérées comme des toxines possibles dans la tomate, n'a pas révélé de différences significatives entre les concentrations respectives de ces composés dans des tomates crues provenant de la lignée F transgénique ou de la lignée parentale non modifiée. Les tomates provenant des nouvelles lignées hybrides 1401F et 282F contenaient des niveaux non détectables d'histamine et de nicotine, tout comme leurs homologues non modifiés. Outre l'activité réduire de la polygalacturonase, les caractéristiques relatives à la maladie, aux parasites et à l'agronomie des hybrides 1401F, H282F, 11013F et 7913F étaient comparables à celles des hybrides non modifiés.
4. Exposition alimentaire
Les hybrides 1401F, H282F, 11013F et 7913F seront consommés chez les êtres humains principalement sous forme de produit de transformation de la tomate : soupes, conserves, ketchup, pâtes et sauces préparées. La modification génétique de ces nouveaux hybrides n'entraînera pas de changement des tendances de la consommation des produits de transformation de la tomate. Les nouveaux hybrides devraient remplacer d'autres cultivars de tomate actuellement utilisés à cause de l'amélioration de leurs caractéristiques de qualité et de manutention. On offrira ainsi un substitut ou un autre choix aux consommateurs et aux producteurs d'aliments.
5. Nutrition
L'analyse des nutriments provenant de la nouvelle lignée hybride 1401F et de l'hybride 1401 non transgénique n'a pas révélé de différences importantes quant aux niveaux des macronutriments et des micronutriments dans les tomates fraîches ou la pâte de tomate transformée. La consommation de ce produit n'aura donc aucune incidence importante sur la qualité nutritive de l'approvisionnement en aliments au Canada.
6. Innocuité
La synthèse réduite de la PG native découlant de la suppression coordonnée de la transcription du gène PG par l'introduction d'une séquence de gène PG tronqué ne devrait pas présenter de risque toxique ou allergène supplémentaire pour les êtres humains.
Conclusion :
Après avoir examiné les renseignements présentés pour appuyer l'utilisation alimentaire des hybrides 1401F, H282F, 11013F et 7913F de la tomate où l'activité de la polygalacturonase est réduite, Santé Canada a conclu que ces hybrides ne posent aucune préoccupation en ce qui concerne l'innocuité. Santé Canada est d'avis que les produits provenant des hybrides 1401F, H282F, 11013F et 7913F de la tomate sont aussi sûrs et nutritifs que ceux qui proviennent des cultivars de tomate actuellement disponibles sur le marché.
L'avis de Santé Canada ne porte que sur l'utilisation alimentaire des hybrides 1401F, H282F, 11013F et 7913F de la tomate. Les processus réglementaires en vigueur à l'Agence canadienne d'inspection des aliments s'appliquent aux enjeux liés à la culture des hybrides 1401F, H282F, 11013F et 7913F de la tomate au Canada et à leur utilisation comme provende.
Le présent document d'information sur des aliments nouveaux résume l'avis donné sur le produit visé par la Direction des aliments, Direction générale de la protection de la santé, Santé Canada. Cet avis est fondé sur l'analyse détaillée des renseignements fournis par le pétitionnaire conformément aux Lignes directrices relatives à l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux.
Pour obtenir plus de renseignements, prière de communiquer avec :
Bureau de la biotechnologie alimentaire
Direction des aliments
Direction générale de la protection de la santé
Santé Canada
Parc Tunney
Ottawa (Ontario) K1A 0L2
Téléphone : (613) 941-5535
Télécopieur : (613) 952-6400
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