Information sur les aliments nouveaux : Betterave à sucre tolérant le glufosinate ammonium (événement T120-7)
Sur cette page:
- Contexte
- Introduction
- Mise au point et production de la plante modifiée
- Information concernant le produit
- Exposition alimentaire
- Nutrition
- Innocuité
- Conclusion
Contexte
Santé Canada a prévenu Aventis CropScience Canada que le Ministère ne s'oppose pas à l'utilisation alimentaire de la betterave à sucre événement T120-7, qui tolère le glufosinate-ammonium, herbicide à spectre large. Le Ministère a effectué une évaluation détaillée de cet événement conformément à ses Lignes directrices relatives à l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux (septembre 1994). Ces lignes directrices sont fondées sur des principes internationaux d'évaluation de l'innocuité des aliments qui présentent des caractéristiques nouvelles.
Le texte qui suit résume l'avis qu'Aventis CropScience Canada a donné à Santé Canada et ne contient aucun renseignement commercial confidentiel.
Introduction
La betterave à sucre transformée événement T120-7 a été mise au point par une modification génétique précise qui visait à rendre la betterave résistante à l'activité du glufosinate-ammonium, un herbicide. La betterave à sucre événement T120-7 servira aux mêmes utilisations alimentaires que la betterave à sucre classique. On cultive la betterave à sucre principalement pour sa racine, dont on extrait du sucrose qui est transformé en sucre raffiné destiné à la consommation humaine.
Mise au point et production de la plante modifiée
L'événement T120-7 a été produit au moyen d'une transformation par Agrobacterium qui visait à introduire de l'ADN dans des cellules végétales de la betterave à sucre. L'ADN introduit comprend le gène pat, isolé à l'origine de Streptomyces viridochromogenes, bactérie que l'on trouve couramment dans le sol et qui encode la phosphinothricine-N-acétyl transférase (PAT), une enzyme.
L'enzyme PAT détoxifie la L-phosphinothricine, ingrédient actif du glufosinate-ammonium. On a aussi inclus avec l'ADN introduit le gène nptII qui encode la résistance à la kanamycine, un antibiotique. Obtenu à l'origine du transposon Tn5 d'Escherichia coli, le gène marqueur nptII est utilisé couramment comme marqueur sélectible de cellules transformées. Le marqueur biologique permet aux chercheurs d'identifier les plantes modifiées. L'analyse moléculaire a indiqué qu'une copie de l'ADN transféré a été incorporée au génome de la betterave à sucre. L'analyse des données de ségrégation confirme que l'intégration de l'ADN dans le génome de la betterave à sucre est stable.
Information concernant le produit
La modification génétique ajoute deux gènes nouveaux au génome de la betterave à sucre et entraîne l'expression de leurs produits protéiques PAT et NPTII. La protéine PAT intervient dans le métabolisme rapide du glufosinate-ammonium. La quantité de protéine PAT est de l'ordre de 0,1 % à 0,025 % de la quantité totale de protéine contenue dans les feuilles et de 0,01 % à 0,0013 % de celle que contiennent les racines. La quantité de protéine NPTII détectable s'établissait à un ordre de grandeur de moins dans les feuilles et les racines. Le sucre raffiné et la mélasse tirés de la betterave à sucre modifiée destinée à la consommation humaine ne contiennent pas de quantités détectables de protéines PAT ou NPTII.
Exposition alimentaire
L'industrie alimentaire devrait utiliser les betteraves à sucre tolérant le glufosinate dans des applications semblables à celles des variétés classiques de betteraves à sucre. Comme on l'a indiqué ci-dessus (partie 3), le sucre raffiné ne contient pas de protéines PAT et NPTII. C'est pourquoi on ne prévoit aucune exposition humaine aux protéines PAT et NPTII introduites à la suite de la consommation de sucre raffiné provenant de la betterave à sucre événement T120-7.
Nutrition
L'analyse de la composition des racines et des verts de la betterave à sucre T120-7 a indiqué qu'on n'a constaté aucune différence importante entre la betterave à sucre T120-7 tolérant le glufosinate et son homologue non modifiée. Le sucre raffiné constitue la principale contribution de la betterave à sucre à l'approvisionnement en aliments. Comme le sucre apporte à l'alimentation des niveaux négligeables de nutriments essentiels, l'utilisation d'aliments tirés de la betterave à sucre T120-7 ne devrait avoir aucun effet important sur la qualité nutritionnelle de l'approvisionnement en aliments au Canada.
Innocuité
Le pétitionnaire a fourni des données pour démontrer que la présence de deux protéines nouvelles dans la betterave à sucre T120-7, aux niveaux exprimés, ne soulève aucune préoccupation sur le plan toxicologique. Les protéines PAT et NPTII n'ont pas montré d'homologie significative quant à la séquence des acides aminés lorsqu'on les a comparées à des allergènes ou des toxines protéiques connus. Il a été démontré que les deux enzymes sont très spécifiques quant au substrat. Elles sont en outre omniprésentes dans la nature et n'ont aucune stabilité protéolytique ou thermique. On n'a signalé aucun effet indésirable associé à l'une ou l'autre des enzymes.
Conclusion
Après avoir étudié les renseignements présentés à l'appui de l'utilisation alimentaire de la betterave à sucre tolérant le glufosinate (événement T120-7), Santé Canada a conclu que l'événement T120-7 ne soulève aucune préoccupation en ce qui concerne l'innocuité. Santé Canada est d'avis que la betterave à sucre événement T120-7 est aussi sécuritaire et nutritive que les variétés classiques. L'avis de Santé Canada ne porte que sur l'utilisation alimentaire de la betterave à sucre événement T120-7 qui tolère le glufosinate. Les processus réglementaires de l'Agence canadienne d'inspection des aliments s'appliquent aux enjeux liés à la production de la betterave à sucre événement T120-7 au Canada et à son utilisation comme provende.
Le présent document d'information sur des aliments nouveaux résume l'avis donné sur le produit visé par la Direction des aliments, Direction générale de la protection de la santé, Santé Canada. Cet avis est fondé sur l'analyse détaillée des renseignements fournis par le requérant conformément aux Lignes directrices relatives à l'évaluation de l'innocuité des aliments nouveaux (septembre 1994).
Pour obtenir plus de renseignements, prière de communiquer avec :
Section des aliments nouveaux
Direction des aliments
Direction générale des produits de santé et des aliments
Santé Canada, PL2204A1
251, promenade Frederick Banting
Ottawa (Ontario) K1A 0K9
bmh-bdm@hc-sc.gc.ca
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