Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada – Antimoine : Considérations relatives à la exposition

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Sources, utilisations et identité

L'antimoine (Sb) élémentaire est un métalloïde du groupe 15, qui possède deux isotopes stables (121Sb et 123Sb) et deux formes allotropiques : la forme métallique stable et la forme noire amorphe. L'antimoine métallique est un solide cristallin insoluble, blanc argenté et friable, dont les propriétés de conductivité électrique et thermique sont mauvaises (Reimann et coll., 2010; Anderson, 2012; Tylenda et coll., 2015; Multani et coll., 2016; Hammond et Lide, 2019).

L'antimoine élémentaire est rarement présent à l'état libre dans l'environnement, mais plutôt sous forme de composés organiques ou inorganiques. Plus de 200 composés inorganiques de l'antimoine existent dans l'environnement, la stibine étant la plus abondante, suivie par les oxydes d'antimoine et les antimoniures de métaux lourds, l'arsenic (As; un autre élément du groupe 15) étant le plus courant (Andrewes et Cullen, 2003; McCallum, 2005; Reimann et coll., 2010; Tylenda et coll., 2015).

L'antimoine se présente sous quatre états d'oxydation (-3, 0, +3 et +5), les formes trivalentes [Sb(III)] et pentavalentes [Sb(V)] étant les plus répandues dans l'environnement et les plus pertinentes du point de vue toxicologique (DFG, 2007; Filella et coll., 2009). Les propriétés physiques et chimiques de certains composés de l'antimoine sont présentées dans le tableau 1.

Tableau 1. Propriétés physiques et chimiques de l'antimoine élémentaire et de certains composés de l'antimoine. Données telles que publiées par l'ATSDR (2019), Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et Santé Canada (2020)
Propriété Antimoine (élémentaire) Trioxyde d'antimoine Pentoxyde d'antimoine Tartrate d'antimoine et de potassium Hexahydroxy-antimoniate de sodium
No du CAS 7440-36-0 1309-64-4 1314-60-9 28300-74-5 33908-66-6
Formule moléculaire Sb Sb2O3 Sb2O5 C8H4K2O12Sb23H2O NaSb(OH)6
Masse moléculaire (g/mol) 121,75 291,50 323,5 (anhydre) 333,93 246,79
Hydrosolubilité (mg/L) Insoluble Légèrement soluble Très légèrement soluble 8,3 x 104 (très soluble) 594 (modérément soluble)
Pression de vapeur (mm Hg) 1 à 886 °C 1 à 574 °C n.d. n.d. n.d.

n.d. – Non disponible

Devenir dans l'environnement

L'antimoine pénètre dans l'environnement à partir de sources naturelles (p. ex. la poussière transportée par le vent, l'altération des roches minérales [principalement les sulfures et les sulfosels ou les cendres volcaniques] et d'activités anthropiques, la combustion du charbon, l'exploitation minière et la fusion étant les plus importantes. L'antimoine est également émis dans les zones de forte circulation automobile (par exemple, abrasion des pneus et des garnitures de freins). Les autres sources anthropiques comprennent les produits ignifuges, les champs de tir (sur les sites militaires), les produits pharmaceutiques et les pesticides (Andrewes et Cullen, 2003; Filella et coll., 2009; Environnement Canada et Santé Canada, 2010; Belzile et coll., 2011; Multani et coll., 2016; Herath et coll., 2017). L'antimoine peut être présent dans l'eau potable en raison des soudures de plomberie dans les réseaux de distribution d'eau potable (OMS, 2003).

En général, les émissions de composés inorganiques d'antimoine, plus particulièrement le trioxyde d'antimoine ou le trioxyde de diantimoine (TOA; no du CAS : 1309-64-4), représentent les principales sources d'antimoine environnemental dans les régions industrielles (Oorts et coll., 2008; Filella et coll., 2009). Selon l'Inventaire national des rejets de polluants (INRP) du Canada, en 2017, les composés d'antimoine rejetés dans l'environnement totalisaient environ 5,4 tonnes (INRP, 2017).

Une fois dans l'environnement, l'antimoine subit des oxydoréductions, les formes Sb(III) et Sb(V) s'interconvertissent entre elles, ce qui entraîne la formation de divers espèces chimiques d'antimoine dissous. Les ions Sb(III) et Sb(V) s'hydrolysent facilement en formant des hydroxydes dissous à l'état Sb(III) et Sb(V), comme l'antimonite [Sb(OH)3] et l'anion antimoniate [oxyanion Sb(OH)6-], respectivement (Oorts et coll., 2008; Okkenhaug et coll., 2012; Ilgen et coll., 2014; Hockmann et coll., 2015).

L'antimoine sous forme de particules est mobile et facilement transporté dans l'air, ce qui favorise les dépôts humides (Belzile et coll., 2011). Une fois dans le sol et l'eau, le sort de l'antimoine est déterminé par la précipitation et par l'adsorption sur les oxyhydroxydes métalliques. L'antimoine peut être immobilisé dans le sol et l'eau par complexation avec des métaux alcalins (par exemple, calcium et magnésium), alcalis (par exemple, sodium et potassium) et lourds (fer et manganèse sont les plus importants) formant des minéraux secondaires très stables tels que les antimoniates de calcium. Les (oxyhydr) oxydes amorphes naturels et synthétiques de fer et de manganèse sont connus pour favoriser l'oxydation du Sb(III) en Sb(V) (l'espèce le plus stable) (Ettler et coll., 2007; Oorts et coll., 2008; Filella et coll., 2009; Reimann et coll., 2010; Okkenhaug et coll., 2012; Ilgen et coll., 2014; Cai et coll., 2015; Hockmann et coll., 2015; Herath et coll., 2017). Des études sur le devenir environnemental ont montré que, en raison de sa plus grande capacité de sorption, l'antimonite prédomine dans le sol, en particulier dans la couche arable.

La majeure partie de l'antimoine dissous (pentavalent) qui pourrait être rejeté dans des eaux naturelles serait rapidement précipité sous forme de trioxyde ou de pentoxyde d'antimoine, et éliminé par sédimentation (McKee et Wolf, 1963). Dans les sources d'eau naturelles, l'anion antimoniate est plus mobile et constitue la forme d'antimoine la plus répandue dans des conditions aérobies (ATSDR, 2019). Dans l'eau potable, la prévalence du Sb(V) peut s'expliquer par la nature oxydante des processus de traitement généralement appliqués (p. ex. la chloration ou l'ozonation) qui oxydent le Sb(III) en Sb(V), et par les types de soudures et de tuyaux des réseaux de distribution. Malgré tout ce qui précède, certaines données probantes soutiennent que les deux espèces peuvent coexister dans le même environnement dépendant de l'oxygène, car ils s'interconvertissent entre eux (Andrewes et Cullen, 2003; Leuz et coll., 2006; Ettler et coll., 2007; Oorts et coll., 2008; Filella et coll., 2009; Reimann et coll., 2010; Belzile et coll., 2011; Okkenhaug et coll., 2012; Skeaff et coll., 2013; Ilgen et coll., 2014; Cai et coll., 2015; Hockmann et coll., 2015; Herath et coll., 2017).

L'antimoine élémentaire est principalement utilisé dans la fabrication d'alliages et de certains types de semi-conducteurs tels que les détecteurs infrarouges et les diodes (Multani et coll., 2016; Hammond et Lide, 2019). Les alliages d'antimoine et de nombreux composés inorganiques d'antimoine sont largement utilisés dans la fabrication de batteries d'accumulateurs au plomb, d'équipement électrique, de matériaux antifriction, de matériaux ignifuges, de peintures, d'alliages d'imprimerie pour les presses à imprimer, de produits artisanaux en verre et céramique, de plastiques et de poterie, de munitions et de feux d'artifice, de soudures et de tuyaux de plomberie, de véhicules de transport et de lubrifiants (Hjortenkrans et coll., 2007; Tylenda et coll., 2015; Multani et coll., 2016; Hammond et Lide, 2019). Les composés organiques de l'antimoine sont largement utilisés comme agents thérapeutiques pour certaines maladies parasitaires, notamment la leishmaniose viscérale, muqueuse et cutanée, la schistosomiase, la trypanosomiase et le granulome ulcératif (Santé Canada, 1997; DFG, 2007; Tylenda et coll., 2015; Multani et coll., 2016; NTP, 2018; ECCC et Santé Canada, 2020). Malgré ses utilisations passées, au Canada, l'antimoine est interdit dans les cosmétiques et n'est pas utilisé comme matière active dans les pesticides (ECCC et Santé Canada, 2020).

La production canadienne d'antimoine est minime et elle diminue considérablement au fil du temps, passant d'une estimation de 148 tonnes en 2013 (environ 0,1 % de la production mondiale) à 1 tonne en 2015, sans aucune production prévue après 2016 (ECCC et Santé Canada, 2020). La production mondiale estimée de ce métalloïde en 2020 était de 153 000 tonnes, en baisse par rapport aux 162 000 tonnes en 2019, la Chine étant le plus grand producteur (U.S. GS, 2020).

Le trioxyde d'antimoine est le composé d'antimoine commercial le plus important, représentant plus de 80 % de l'utilisation mondiale d'antimoine (l'estimation de la production en 2005 était de 120 000 tonnes) (Environnement Canada et Santé Canada, 2010; ECCC et Santé Canada, 2020). De 1 à 10 millions de kilogrammes de ce composé ont été fabriqués au Canada en 2006, avec une importation supérieure à 1,8 million de kilogrammes et une utilisation moyenne d'environ 3 millions de kilogrammes déclarées par les entreprises canadiennes la même année (Environnement Canada et Santé Canada, 2010). Au Canada, le trioxyde d'antimoine est principalement utilisé en combinaison avec d'autres composés pour obtenir des propriétés ignifuges. Au niveau mondial, les matériaux ignifuges devraient rester le principal produit de consommation de l'antimoine (U.S. GS, 2016).

Les composés d'antimoine ne sont pas autorisés comme additifs alimentaires au Canada. L'oxyde d'antimoine est utilisé dans la fabrication du polyéthylène de téréphtalate (PET) qui est utilisé dans diverses applications d'emballage alimentaire (Environnement Canada et Santé Canada, 2010; ACIA, 2016; ECCC et Santé Canada, 2020).

Exposition

Les Canadiens peuvent être exposés à l'antimoine par l'alimentation, l'eau potable, l'air et les produits de consommation. L'exposition au trioxyde d'antimoine et aux substances contenant de l'antimoine (11 composés inorganiques) a été évaluée précédemment (Environnement Canada et Santé Canada, 2010; ECCC et Santé Canada, 2020); la présente section s'appuie sur ces évaluations antérieures de l'exposition. L'exposition à l'antimoine parle biais de l'environnement des aliments et de l'eau devrait être faible puisque l'absorption quotidienne moyenne estimée d'antimoine est de 0,019 à 0,057 µg/kg poids corporel (p.c.) par jour et l'absorption estimée la plus élevée (c.-à-d. 0,27 µg/kg p.c. par jour) est chez les nourrissons âgés de moins de 6 mois. Les aliments (y compris le lait maternel et les boissons; variant de 68 % à 80 %) et, dans une moindre mesure, l'eau potable (variant de 17 % à 29 %) ont été déterminés comme étant les principaux facteurs contribuant à l'exposition (ECCC et Santé Canada, 2020). À la lumière de ces apports quotidiens estimés, un facteur d'attribution à la source de 30 % est considéré comme approprié pour l'eau potable.

Eau

Des données de surveillance de l'eau des provinces (approvisionnements municipaux et non municipaux) ont été obtenues et portent sur l'eau brute, l'eau traitée et l'eau du réseau de distribution. Lorsque cela était indiqué, les données ont été séparées en sources d'eau souterraine et d'eau de surface. Lorsque le type de source ne pouvait pas être discerné, il a été classé comme eau souterraine ou/et eau de surface. Les échantillons ont été divisés en eau brute, eau traitée et eau de distribution et lorsque cela n'était pas indiqué ou était impossible à déterminer, les échantillons ont été classés comme B/T/D (brut/traité/distribué). Les concentrations d'antimoine total ont également été obtenues auprès de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits (Services aux Autochtones Canada, 2019) et de l'Enquête nationale sur l'eau potable (Santé Canada, 2017). Les données d'exposition fournies reflètent les différentes limites de détection (LD) des laboratoires accrédités utilisés par les secteurs de compétence, ainsi que leurs programmes de surveillance respectifs. Par conséquent, l'analyse statistique des données d'exposition n'offert qu'un portrait limité.

Globalement, dans les trois ensembles de données, la fréquence de détection était très faible, ce qui indique qu'un grand nombre d'échantillons avaient des concentrations d'antimoine inférieures à la LD. Pour cette raison, la moyenne, la médiane et les percentiles inférieurs n'ont pas été calculés. La gamme des LD, le nombre de détections, la taille de l'échantillon, le 90e percentile et la concentration maximale d'antimoine sont présentés dans le tableau 2 (pour les données provinciales et celles de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits et dans le tableau 3 (pour les données de l'Enquête nationale sur l'eau potable). Lorsque le pourcentage de détection est inférieur à 10 %, le 90e percentile est présenté comme < LD. Les ensembles de données sur l'antimoine ambiant ont été obtenus à partir de la surveillance des eaux de surface d'ECCC (ECCC, 2017) et de certaines études de surveillance des eaux souterraines fournies par certaines provinces (annexe C). Dans l'ensemble, ces ensembles de données montrent que, pour l'antimoine total :

Tableau 2. Présence d'antimoine total dans l'eau potable au Canada
Secteur de compétence (LD en μg/L) Type de système d'eau municipal/ non municipal Type d'eau Détections/échantillons % détections Antimoine total (μg/L)
90e percentile Maximum

Atlantique – DGSPNI

(0,1 à 1,0)

[2013–2018]Footnote 1

Public et semi-public Souterraine – Brute 2/41 4,9 < LD 0,5
Souterraine – Traitée 0/58 0 < LD < LD
Souterraine – Distribuée 4/185 2,2 < LD 1,2
Surface – Brute 0/9 0 NC < LD
Surface – Traitée 0/19 0 < LD < LD
Surface – Distribuée 0/27 0 < LD < LD
Puits et réseaux privés Souterraine – Brute 0/1 0 NC < LD
Souterraine – Distribuée 10/95 10,5 0,5 1,9

Colombie-BritanniqueFootnote 2

(0,1 à 1)

[2014–2019]

Municipal Souterraine – Brute 87/280 31,1 1,00 15,0
Souterraine – Traitée 2/21 9,5 < LD 0,50
Souterraine – Distribuée 54/257 21,0 1,00 2,00
Souterraine – B/T/D 99/256 38,7 0,05 1,28
Surface – Brute 10/56 17,9 0,65 3,00
Surface – Traitée 2/2 100 NC 0,05
Surface – Distribuée 11/30 36,7 1,00 2,00
Surface – B/T/D 1/24 4,2 < LD 0,25
Souterraine et/ou surface – Brute 17/39 43,6 1,00 1,46
Souterraine et/ou surface – Traitée 6/9 31,6 1,23 2,50
Souterraine et/ou surface – Distribuée 95/240 37,4 0,50 11,30
Souterraine et/ou surface – B/T/D 40/134 30,0 0,50 1,95

ManitobaFootnote 3

(0,2 à 2)

[2009–2018]

Municipal Souterraine – Brute 58/775 7,5 0,20 0,99
Souterraine – Traitée 65/1 141 5,7 < LD 1,08
Souterraine – Distribuée 6/88 6,8 < LD 0,92
Surface – Brute 131/578 23 0,36 1,65
Surface – Traitée 94/618 15 0,27 1,69
Surface – Distribuée 22/74 30 0,40 0,58
Souterraine et/ou surface – Brute 30/174 17,2 0,25 0,5
Souterraine et/ou surface – Traitée 27/205 13 0,23 0,58
Souterraine et/ou surface – Distribuée 6/29 21 0,25 0,42

Manitoba – DGSPNIFootnote 1

(0,1 à 1,0)

[2013–2018]

Public et semi-public Souterraine – Brute 26/164 15,9 0,5 1,5
Souterraine – Traitée 19/155 12,3 0,5 0,9
Souterraine – Distribuée 2/29 6,9 < LD 0,2
Surface – Brute 31/239 13,0 0,5 1,7
Surface – Traitée 20/241 8,3 < LD 0,7
Surface – Distribuée 0/4 0 NC < LD
Puits et réseaux privés Souterraine – Brute 1/12 8,3 < LD 0,2
Souterraine – Distribuée 0/13 0 < LD < LD
Surface – Brute 4/7 57 NC 0,2
Surface – Traitée 3/7 43 NC 0,3

Nouveau-BrunswickFootnote 4

(0,1 à 2)

[2013–2018]

Municipal Souterraine – Brute 72/1 053 6,8 < LD 6,3
Souterraine – Traitée 5/74 6,8 < LD 0,5
Souterraine – Distribuée 10/504 2,0 < LD 0,5
Surface – Brute 3/99 3,0 < LD 0,1
Surface – Distribuée 9/298 3,0 < LD 0,2
Souterraine et/ou surface – Brute 6/91 6,6 < LD 0,3
Souterraine et/ou surface – Traitée 25/268 9,3 < LD 4,9
Souterraine et/ou surface – Distribuée 7/188 3,7 < LD 0,3

Terre-NeuveFootnote 5

(0,5 à 1)

[2015–2017]

Municipal Souterraine – Brute 0/99 0 < LD < LD
Souterraine – Distribuée 37/1 216 3,0 < LD 4,5
Surface – Brute 0/627 0 < LD < LD
Surface – Distribuée 1/3 225 0,03 < LD 0,7

Nouvelle-ÉcosseFootnote 6

(1 à 2)

[2014–2019]

Municipal Souterraine – Brute 0/388Footnote a 0 < LD < LD
Souterraine – Traitée 2/388Footnote a 0,5 < LD 2,6
Surface – Brute 0/400Footnote b 0 < LD < LD
Surface – Traitée 1/400Footnote b 0,3 < LD 5,0

OntarioFootnote 7

(0,08)

[2014–2018]

Municipal Souterraine et/ou surface – Brute 1 613/1 613 100 0,80 4,0
Souterraine et/ou surface – Traitée 1 305/1 305 100 0,80 1,1
Souterraine et/ou surface – Distribuée 1 367/1 367 100 0,80 2,2

Ontario – DGSPNIFootnote 1

(0,1 à 0,6)

[2013–2018]

Public et semi-public Souterraine – Brute 0/22 0 < LD < LD
Souterraine – Traitée 1/236 0,4 < LD 0,5
Souterraine – Distribuée 13/111 11,7 0,3 2,3
Surface – Brute 0/60 0 < LD < LD
Surface – Traitée 2/377 0,5 < LD 0,6
Surface – Distribuée 0/34 0 < LD < LD
Puits et réseaux privés Souterraine – Brute 0/1 0 NC < LD
Souterraine – Traitée 0/4 0 NC < LD
Souterraine – Distribuée 0/53 0 < LD < LD
Surface – Traitée 0/5 0 NC < LD
Île-du-Prince-ÉdouardFootnote 8 (1,00) Non municipal Souterraine – Brute 0/ taille de l'échantillon non indiquée 0 < LD < LD

SaskatchewanFootnote 9

(0,001 à 1)

[2014–2018]

Municipal

Souterraine – Brute 3/50 6,0 < LD 2,6
Surface – Brute 6/61 9,8 < LD 0,8
Souterraine et/ou surface – Traitée 10/50 20 0,5 0,7
Souterraine et/ou surface – Distribuée 55/607 9,0 < LD 1,1

Footnotes

Footnote 1

Services aux Autochtones Canada (2019)

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Footnote 2

British Columbia Ministry of Health (2019)

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Footnote 3

Développement durable – Manitoba (2019)

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Footnote 4

Ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux du Nouveau-Brunswick (2019)

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Footnote 5

Newfoundland and Labrador Municipal Affairs and Environment (2019)

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Footnote 6

Ministère de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse (2019)

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Footnote 7

Ministère de l’Environnement de la Protection de la nature et des Parcs (2019)

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Footnote 8

Ministère des Communautés, des Terres et de l’Environnement de l’Île-du-Prince-Édouard (2019)

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Footnote 9

Water Security Agency de la Saskatchewan (2019)

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Footnote 10

Total des échantillons d’eau souterraine brute et traitée

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Footnote 11

Total des échantillons d’eau de surface brute et traitée

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B/T/D – Brut/traité/distribué; DGSPNI – Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits; LD – Limite de détection; < LD – Sous la limite de détection (pour le maximum avec 0 % de détections; pour le 90e percentile avec < 10 % de détections); NC – Non calculé en raison de la taille insuffisante de l'échantillon

Tableau 3. Résumé des concentrations d'antimoine total de l'Enquête nationale sur l'eau potable (2009–2010)
Type d'eau Été (μg/L)Footnote a Hiver (μg/L)Footnote a
Détections/ échantillons % détections Maximum Détections/ échantillons % détections Maximum
Puits – Brute 1/18 5,6 0,90 1/17 5,9 0,60
Puits – Traitée 1/17 5,9 0,50 0/16 0 < LD
Puits – Distribuée 1/18 5,6 0,80 1/9 11,1 0,50
Lac – Brute 3/21 14 0,50 4/20 20 9,40
Lac – Traitée 1/21 4,8 0,50 3/20 15 9,00
Lac – Distribuée 1/21 4,8 0,80 0/10 0 < LD
Rivière – Brute 1/26 3,8 0,80 2/22 9,1 0,80
Rivière – Traitée 2/26 7,7 0,60 1/22 4,5 0,60
Rivière – Distribuée 1/26 3,8 0,50 1/12 8,3 0,60

Footnotes

Footnote 1

Limite de détection de la méthode = 0,5 μg/L; les échantillons ont été analysés par digestion thermique en milieu acide; en raison du faible pourcentage de détection, le 90e percentile est dans tous les cas inférieur à la limite de détection de la méthode

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LD – limite de détection; < LD – sous la limite de détection (pour le maximum avec 0 % de détections; pour le 90e percentile avec < 10 % de détections).

Source : Santé Canada, 2017

De plus, des données américaines ont été examinées, et une campagne d'échantillonnage de 1 172 puits privés en Caroline du Nord a montré des concentrations d'antimoine inférieures à 0,1 µg/L dans 74,5 % des échantillons de premier prélèvement et 91,4 % des échantillons de purge de 5 minutes. Les 90e percentiles étaient de 0,3 µg/L et 0,1 µg/L dans les échantillons du premier prélèvement et les échantillons prélevés après purge de 5 minutes, respectivement (Pieper, 2021).

Aliments

L'antimoine est absorbé par les racines des légumes et d'autres cultures dans les sols contenant de l'antimoine (OMS, 2003). La Direction des aliments de Santé Canada a estimé l'exposition par les aliments à l'antimoine total pour l'ensemble de la population canadienne et s'est basée sur plus de 40 000 résultats d'analyse provenant de 19 enquêtes menées par l'Agence canadienne d'inspection des aliments. L'antimoine total a été mesuré dans une variété d'aliments (dont les céréales, les produits laitiers, les fruits et légumes, la viande et les fruits de mer, et les boissons), la plupart (87 %) des résultats présentaient des concentrations inférieures aux limites de détection (c.-à-d. de 0,0001 à 0,01 µg/g) (ACIA, 2016; ECCC et Santé Canada, 2020). Des concentrations moyennes similaires ont été observées (de 0,001 à 0,002 µg/g) pour l'antimoine total dans les aliments et les boissons dans l'Étude canadienne sur l'alimentation totale 2016–2018 (Santé Canada, 2020). Une concentration de 0,002 µg/g a été signalée pour l'antimoine total dans le lait maternel et représente une moyenne arithmétique de concentrations tirées de la littérature scientifique en l'absence de données pour le lait humain au Canada (ECCC et Santé Canada, 2020).

L'exposition alimentaire à l'antimoine total devrait être faible, les apports quotidiens moyens d'antimoine total étant estimés entre 0,013 et 0,130 µg/kg p.c. par jour et l'apport le plus élevé (c.-à-d. 0,26 µg/kg par jour) étant estimé chez les nourrissons âgés de moins de 6 mois (95e percentile d'exposition 0,023 à 0,27 µg/kg p.c. par jour). Les estimations de l'exposition médiane et du 95e percentile à l'antimoine pour les nourrissons de moins de 6 mois nourris exclusivement au sein étaient respectivement de 0,259 et 0,306 µg/kg p.c. par jour, déterminées à partir de la littérature scientifique en l'absence de données d'occurrence canadiennes (ECCC et Santé Canada, 2020). Le jus d'orange, le lait et les céréales pour petit-déjeuner étaient les principaux contributeurs à l'exposition totale par voie alimentaire à l'antimoine total chez les adultes âgés de 19 ans ou plus, représentant respectivement environ 16 %, 12 % et 9 %. L'exposition totale par voie alimentaire à l'antimoine total chez les enfants âgés de 1 à 3 ans était influencée par la consommation de lait (26 %), de jus de pomme (19 %) et de jus d'orange (14 %) parmi les aliments du régime alimentaire (ECCC et Santé Canada, 2020).

Outre les sources environnementales, les matériaux d'emballage alimentaire en PET, tels que les barquettes et les bouteilles, peuvent également contribuer à la présence d'antimoine dans les aliments (Filella et coll., 2009), car des catalyseurs avec antimoine sont utilisés dans la fabrication des résines PET. De faibles concentrations en parties par milliard (ppb) d'antimoine total ont été mesurées dans l'eau conditionnée en bouteilles de PET (Shotyk et coll., 2006; Westerhoff et coll., 2008; Carneado et coll., 2015). Toutefois, aucun des échantillons d'aliments emballés (c.-à-d. boissons, beurres de noix et de graines, condiments, repas surgelés et de longue conservation à réchauffer et prêts-à-servir, produits transformés à base de fruits et de légumes provenant du Canada ou de l'étranger) de l'Enquête 2012–2014 de l'Agence canadienne d'inspection des aliments ne présentait des concentrations détectables d'antimoine (ACIA, 2016; ECCC et Santé Canada, 2020). Au Canada, la contribution des emballages alimentaires à l'exposition globale par voie alimentaire à l'antimoine est considérée comme étant négligeable.

Produits de consommation

Les Canadiens peuvent être exposés à l'antimoine en raison de son utilisation (spécifiquement le TOA) dans les produits de consommation, soit comme catalyseur de polymérisation, soit comme pigment ou produit ignifuge. La concentration de composés d'antimoine dans les produits de consommation se situe généralement entre 2 % et 5 %, selon le type de polymère et l'utilisation prévue des produits finis (Environnement Canada et Santé Canada, 2010; ECCC et Santé Canada, 2020). Des enquêtes ont montré que les enfants sont censés être les plus exposés en raison du contact direct avec la peau (par exemple, sur les tapis lorsqu'ils rampent), en portant à la bouche des jouets et d'autres produits et en inhalant potentiellement des poussières contenant de l'antimoine (NTP, 2018; ECCC et Santé Canada, 2020).

Air

Les Canadiens peuvent être exposés à l'antimoine dans l'air par les particules fines (PM2,5) qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons. Les concentrations d'antimoine dans l'air sont généralement plus élevées dans les zones urbaines. On sait peu de choses sur les formes chimiques de l'antimoine dans l'air (ECCC et Santé Canada, 2020). On a signalé des concentrations d'antimoine dans les aérosols atmosphériques ruraux allant de 0,04 ng/m3 au Québec à 2,17 ng/m3 en Nouvelle-Écosse (Hopper et Barrie, 1988). En outre, l'exposition extérieure est plus élevée que l'exposition intérieure découlant des produits ménagers (par exemple, tissus, tapis, peintures). À Windsor, en Ontario, une concentration de 1,9 ng/m3 (n = 447) a été estimée pour le 95e percentile d'antimoine dans les particules fines (PM2,5) de l'air extérieur canadien (Rasmussen, 2016), ce qui représente une augmentation par rapport à un 95e percentile de 0,7 ng/m3 (n = 910) signalé précédemment par le Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique en 2011. Un 95e percentile inférieur de 0,7 ng/m3 a été estimé pour les PM2,5 dans l'air intérieur canadien au cours de la même période (Rasmussen, 2016). On a fait état d'une concentration médiane allant jusqu'à 8,5 mg/kg dans la poussière (95e percentile de 32 mg/kg) lors d'une étude canadienne sur la poussière domestique en 2010; et des concentrations encore plus élevées, jusqu'à 63 mg/kg, ont été relevées dans des endroits près de fonderies en 2016 (ECCC et Santé Canada, 2020).

Sol

L'exposition environnementale à l'antimoine du sol varie en fonction de la minéralogie de la roche-mère et de la proximité des sources anthropiques. Des concentrations d'antimoine total allant de 0 à 8 mg/kg ont été mesurées dans les sols de certaines provinces canadiennes (c.-à-d. l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique) (ECCC et Santé Canada, 2020).

Données de biosurveillance canadiennes

L'antimoine total a été mesuré dans l'urine de Canadiens âgés de 6 à 79 ans et de 3 à 79 ans dans le cycle 1 (2007–2009) et dans le cycle 2 (2009–2011) respectivement, de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé. Des concentrations médianes dans l'urine allant jusqu'à 0,045 µg/L (95e percentile jusqu'à 0,19 µg/L) et 0,048 µg/L (95e percentile jusqu'à 0,22 µg/L) ont été déclarées pour les cycles 1 et 2, respectivement. En général, les concentrations d'antimoine mesurées étaient légèrement plus élevées chez les adolescents (12 à 19 ans) et avaient tendance à être légèrement plus élevées chez les hommes que chez les femmes (Santé Canada, 2013).

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