Bram Abramson à la National Emergency Number Association ON

Discours

St. Catharines (Ontario)
Le 11 septembre 2024

Bram Abramson, Conseiller, Ontario
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC)

Le discours prononcé fait foi

Bonjour. Comme vous venez de l’entendre, je suis avocat en communication de profession et de formation et, dans le passé, j’ai été un participant très occasionnel au Groupe de travail Services d’urgence (GTSU). J’ai commencé ma carrière au CRTC comme conseiller pour l’Ontario il y a environ un an et demi, en février 2023.

À titre de conseiller, c’est vraiment un honneur pour moi d’être ici avec vous aujourd’hui, dans le territoire des peuples Haudenosaunee et Anishinaabeg. Je remercie ces nations et je rends hommage à leurs aînés.

Prendre un pas de recul

Au cours des dernières années, vous avez tous été occupés par des activités frénétiques que l’on pourrait comparer à vouloir construire un avion alors qu’il est en plein vol.

Pour commencer, j’aimerais prendre une grande respiration et quelques instants pour reconnaître le privilège que j’ai de m’adresser à un auditoire qui se consacre au travail des premiers intervenants, en ce jour particulier de l’année et à ce moment précis de la journée.

Il y a exactement 23 ans, j’étais à Washington DC, dans un autobus en route pour le bureau. Je n’avais pas encore commencé mes études de droit. Mon travail à l’époque consistait à analyser l’infrastructure et les modèles de trafic des réseaux de télécommunications internationaux. Je venais tout juste de recevoir mon premier téléphone cellulaire, un téléphone pliable Ericsson fonctionnant sur le réseau VoiceStream. J’étais assis dans la grande section à l’arrière de l’autobus quand j’ai reçu un appel de mon père. Il voulait me parler de ce qui se passait aux nouvelles.

J’ai dû répéter ce qu’il m’a raconté pour être sûr d’avoir bien entendu. Les autres passagers autour de moi ont commencé à me regarder. Certains d’entre eux se sont mis à texter leurs proches pour savoir ce qui se passait.

Même pour une personne comme moi, dont le travail est de réfléchir longuement et profondément aux réseaux de télécommunication, ce moment bouleversant m’a permis de vraiment prendre conscience de la manière dont la connectivité était en train de changer le monde. Les appareils mobiles étaient importants pour des raisons très précises comme signaler un danger ou appeler à l’aide. Mais il y avait aussi une série de cercles concentriques émanant du centre. Nous voulons savoir que nous pouvons obtenir de l’aide. Nous voulons vérifier si nos proches vont bien. Nous voulons appeler des gens pour être rassurés. Nous voulons confirmer des choses auprès de personnes en qui nous avons personnellement confiance. Et ainsi de suite.

Le CRTC a la responsabilité de vérifier la santé des marchés qui font que tous ces cercles concentriques fonctionnent bien et comme il se doit. Nous devons intervenir sur ces marchés quand, lorsque laissés à eux-mêmes, ils n’arrivent pas à protéger les intérêts des utilisateurs ou d’atteindre les objectifs énoncés dans la Politique des télécommunications du Canada et les directives que nous donne le Cabinet de temps à autre.

Mais au cœur de ces cercles concentriques se trouve la capacité à obtenir de l’aide rapidement, que nous soyons à la maison ou à l’extérieur. Et, de plus en plus, compter sur nous-mêmes ne suffit plus : ce sont nos appareils qui assurent notre sécurité. Qu’il s’agisse d’un moniteur cardiaque intégré à notre montre, d’un algorithme d’analyse des pannes connectées aux capteurs de notre téléphone ou du système complet intégré à une voiture, le service 9‑1‑1 PG a l'objectif d’améliorer la vitesse et l’efficacité des appels d’urgence reçus et traités, mais aussi de suivre le rythme des technologies qui sont à nos portes. Il faut faire en sorte que la population canadienne puisse joindre le service 9-1-1 à l’aide de téléphones intelligents et de la télématique, par des services de voix, de texte et, un jour, de photos et vidéos.

Voilà qui boucle la boucle. Au cours des 23 dernières années, notre façon de fournir le service 9‑1‑1 a changé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

À l’extérieur, nous sommes guidés par les appareils, nous ciblons des emplacements avec précision, et les volumes d’appels sont bien différents ce qu’ils étaient. En 2023, nous estimions que 80 % des appels au 9‑1‑1 étaient faits avec des appareils sans fil. Le changement est radical si nous comparons à la génération précédente.

En même temps, à l’interne, vous êtes devenus meilleurs pour gérer les situations qui touchent plusieurs organismes et administrations. Vous avez mis à niveau la technologie et la formation pour favoriser l’amélioration de la coordination et de la gestion des appels. La santé mentale, la prévention de l’épuisement professionnel et la gestion des répercussions émotionnelles de votre travail sont plus importantes que jamais pour vous. Cette conférence en est un excellent témoin.

Mon premier message ce matin est donc simple. Mes collègues du CRTC et moi-même reconnaissons l’importance de votre travail et les progrès stables et continus que vous avez accomplis. Nous saluons votre engagement à cet égard. Merci.

Demande actuelle

Permettez-moi que j’explique ce que je veux dire quand je parle de mes collègues au CRTC. Je travaille à Toronto comme l’un des neuf conseillers du CRTC.

Trois d’entre eux, notre présidente, notre vice-présidente et notre vice-président, travaillent à l’administration centrale du CRTC à Gatineau. Les six autres conseillers, dont moi, vivons et travaillons dans diverses régions du pays. Nous recevons des avis de membres experts du personnel, lesquels administrent nos processus courants et formulent des recommandations détaillées pour que nous les examinions. Aujourd’hui, je suis accompagné par Mylène Germain, analyste principale de notre secteur des télécommunications qui travaille sur les dossiers des services d’urgence depuis de nombreuses années et que bon nombre d’entre vous connaissent.

Vous connaissez peut-être cette structure. À certains égards, elle n’est pas très différente de celle des municipalités où plusieurs d’entre vous travaillez tous les jours. Les municipalités ont aussi un conseil dont les membres, ou conseillers, prennent des décisions officielles. Elles aussi ont du personnel qui administre les processus courants et donne son avis à leur sujet.

Évidemment, à bien d’autres égards, nous sommes organisés assez différemment d’une municipalité. L’une des principales différences est la suivante : le CRTC est un tribunal quasi judiciaire. Ce n’est toutefois pas la même chose qu’une cour de justice. Nous pouvons être proactifs et amorcer des instances de notre propre chef. Mais, comme pour un tribunal, nous devons examiner les demandes équitablement, attentivement et uniquement en fonction des arguments et des éléments que nous avons devant nous.

Voilà pourquoi je ne peux aborder certaines questions. Je ne peux exprimer des avis ou examiner des arguments dans des dossiers qui sont ou qui seront bientôt devant le Conseil.

Comme vous le savez, un de ces dossiers concerne trois demandes de report au 4 mars 2025 de la date limite pour achever la transition au service 9‑1‑1 PG et mettre hors service les réseaux 9-1-1 évolués. Je veux être clair à ce sujet.

Je n’ai pas d’annonce pour vous aujourd’hui. Je ne peux pas discuter de l’instance parce que le dossier est en cours d’examen. Je ne peux même pas dire quand nous attendons une décision.

Je vous remercie donc de votre patience. Je sais à quel point cette décision sera importante pour vous. Nous nous y affairons.

Collaboration entre les administrations

Je sais que certains d’entre vous sont avant-gardistes. Et je sais aussi que nous avons plusieurs centres d’appels de la sécurité (CASP) publique ici, en Ontario, qui sont déjà passés au 9-1-1 PG. Vous avez déployé des efforts pour :

  • trouver le financement requis;
  • vous assurer que votre municipalité a tout bien planifié;
  • mettre à niveau le matériel et les logiciels;
  • travailler avec des fournisseurs pour personnaliser la plateforme selon vos besoins;
  • donner de la formation;
  • comprendre comment tout s’assemble;
  • ne rien oublier.

Ou peut-être que vous travaillez pour un fournisseur en veillant à ne pas manquer une occasion importante, mais aussi à ce que le travail soit fait. Ou pour une entreprise de services locaux titulaire qui scrute chaque détail, intégrant le plus de monde possible et se préoccupant de ceux et celles qui ne l’ont pas encore été.

Évidemment, même si vos démarches sont déjà bien entamées, vous pouvez faire face à des problèmes; comme la difficulté à expliquer aux décideurs pourquoi vous avez besoin de financement, à quel point certains des changements requis dans les systèmes sont vastes et, de manière générale, comment concrétiser tout cela.

Je sais que d’une certaine façon, je prêche à des convertis. Ceux qui sont les moins bien outillés pour passer au 9‑1‑1 PG ne participent pas toujours activement au processus ni aux conférences comme celles-ci. Mais, pour faire écho au thème de notre conférence, « nous faisons la transition ensemble ». Tout le monde doit en faire partie.

J’ai eu l’occasion de visiter les CASP de la région de Peel et de Hamilton. J’ai hâte d’en visiter d’autres ailleurs dans la province. Je suis aussi ouvert à rencontrer des représentants municipaux pour parler de la date limite de mise hors service du service 9-1-1 évolué et les types de changements requis pour garantir que le service 9‑1‑1 PG fonctionne avant la mise hors service. Je sais que parfois, pour que tout monde puisse avancer dans la même direction, il faut que le bon représentant ou conseiller municipal assiste à la bonne présentation au bon moment pour que tous soient sur la même longueur d’onde et pour comprendre pourquoi, même si cela semble rentable, attendre beaucoup plus longtemps pourrait être une catastrophe si leurs citoyens continuent d’être desservis par le 9‑1‑1. Nos exploitants se tiennent prêts.

En même temps, je tiens à clarifier la compétence et le rôle du CRTC dans l’écosystème du 9‑1‑1. Nous exerçons une surveillance réglementaire sur l’accès que les fournisseurs de services de télécommunications supervisent pour que les Canadiens puissent contacter le CASP établi par leur administration locale, le cas échéant.

Cela signifie deux choses.

Premièrement, que nous sommes un organisme fédéral. Notre rôle est différent de celui des provinces et des municipalités.

Deuxièmement, cependant, cela signifie que même au niveau fédéral, notre mandat est relativement restreint. D’autres organismes et ministères fédéraux ont la responsabilité générale des programmes et des initiatives de sécurité. Nous sommes responsables des télécommunications.

Pour beaucoup d’entre vous, il n’y a rien de neuf là-dedans.

Il y a 10 ans, nous avons publié notre plan d’action pour le 9‑1‑1, la politique réglementaire de télécom 2014-342. Elle faisait suite à un rapport préparé par mon prédécesseur, le conseiller Timothy Denton. En voici un extrait :

« Étant donné que seuls les FST relèvent de sa compétence, le Conseil estime qu’il ne serait pas approprié de prendre l’initiative de créer un organisme de gouvernance ou d’élaboration de politiques en vue de surveiller l’ensemble du système 9-1-1, y compris les politiques et les normes relatives aux CASP provinciaux, territoriaux et municipaux ou aux premiers intervenants. Cependant, une collaboration entre les divers intervenants dans le cadre d’un forum commun contribuerait grandement à régler les questions techniques complexes impliquant plusieurs acteurs. Par exemple, le GTSU continuera à réunir divers intervenants afin de trouver des solutions, des normes et des processus correspondant aux exigences techniques et opérationnelles de la mise en œuvre des services 9-1-1 au Canada. »

Le système 9-1-1 est un système fédéré. Il ne fonctionne que si de multiples entités indépendantes, chacune ayant ses propres responsabilités, pressions et urgences, collaborent et se coordonnent. Ici, en Ontario, les responsabilités sont déléguées aux organismes régionaux et locaux. Cela veut donc dire de multiples territoires de compétence, divers services dans chaque territoire, ainsi qu’une mosaïque de technologies, d’enveloppes de financement et de secteurs de gestion.

Et pourtant, dans cette mosaïque, la marque 9‑1‑1, un terme emprunté au rapport du conseiller Denton, tente d’offrir une expérience homogène dans tout le pays.

Et le 9-1-1 connait du succès : vous avez fait beaucoup de progrès dans ce domaine :

  • la Coalition canadienne des services 9‑1‑1 PG est un mécanisme actif et important;
  • les associations professionnelles comme la NENA et APCO, ainsi que les rencontres comme celle-ci, représentent d’importantes occasions de coordination;
  • la province a commencé à jouer un plus grand rôle, par exemple dans la création de programmes de financement;
  • il faut souligner que la demande de report a été déposée par une coalition entre l’Association canadienne des chefs de police, l’Association canadienne des chefs de pompiers et les Chefs paramédics du Canada;
  • enfin, le travail que vous accomplissez par l’intermédiaire du Groupe de travail Services d’urgence dont le président, Ryan Antsey, prendra la parole après moi est d’une valeur inestimable. Ceux d’entre vous qui participent au GTSU, y compris notre propre personnel, mettent à profit leur expertise et veillent à ce que nous avancions d’une manière coordonnée, en nous guidant sur des normes.

D’où nous venons et où nous allons

En fait, le travail du GTSU s’est révélé essentiel pour réaliser des progrès dans bon nombre des volets de travail réglementaire liés au service 9‑1‑1. Il comprend le cadre et l’architecture du système, la résilience et la gestion des pannes, ainsi que l’exploitation des différents types de plateformes, dont la clarification de l’approche des systèmes multilignes dans les bureaux et sur les campus, et bien sûr la détermination des emplacements sur les appareils mobiles.

Pendant les prochaines minutes, je vais faire le point sur quatre volets de travail réglementaire, parler de quelques défis qui nous attendent, puis laisser du temps pour la période de questions et réponses.

Cadre et architecture

Dans l’ensemble, nous avons été guidés par des examens essentiels du cadre, surtout depuis la mise en œuvre de notre plan d’action pour le 9‑1‑1 en 2014, qui a eu 10 ans l’été dernier :

  • En 2017, nous avons mis les gros morceaux en place avec la politique réglementaire de télécom 2017-182, intitulée Modernisation des réseaux 9-1-1, qui fixait au 30 juin 2023 la date limite pour désactiver le service 9‑1‑1 évolué et activer le service 9‑1‑1 PG.
  • Puis en 2021, en raison de la pandémie, la date limite a été repoussée au 4 mars 2025 dans la décision de télécom 2021-199.

En cours de route, nous avons publié des décisions pour :

  • confirmer l’utilisation de la norme i3 de la NENA;
  • appliquer les obligations relatives au service 9‑1‑1 directement aux fournisseurs de réseau d’origine qui ne sont pas des entreprises;
  • définir et redéfinir les points de démarcation et les CASP secondaires comme des composantes du système, afin de nous assurer que tout le monde sait où leur pièce du puzzle commence et finit;
  • établir des formats de données communs et des exigences communes pour le trafic localisé, l’interconnexion à deux chemins, de même que l’emploi de solutions hébergées et une gamme d’autres décisions d’ensemble, cadres ou systémiques;

Des décisions sur ces éléments du cadre et les questions relatives au système continueront d’être mises en œuvre. Nous en avons quelques-unes entre les mains qui concernent les règles et les environnements des essais de préproduction. Restez à l’affût.

En même temps, des enjeux de ce genre s’insèrent dans un contexte plus large. Certains de nos autres volets de travail qui ne sont pas directement liés au service 9-1-1 auront une incidence sur vous.

Le travail que nous réalisons pour que les concurrents puissent utiliser les réseaux de fibre et les réseaux d’accès radio des grandes compagnies, tout en préservant les incitatifs aux investissements dans des réseaux de grande qualité, signifiera qu’une diversité de fournisseurs de réseau d’origine exerceront leurs activités au sein du système et devront participer au système 9‑1‑1 fédéré.

De même, notre travail pour soutenir les projets qui améliorent l’accès aux services de téléphonie cellulaire et à large bande dans les communautés rurales, éloignées et autochtones, au moyen du Fonds pour la large bande, vise à fournir à la population canadienne partout dans la province et au pays un accès aux services essentiels, y compris des appareils et des réseaux qui peuvent toujours appeler le 9‑1‑1.

Résilience et gestion des pannes

Un deuxième volet de travail sur l’activité réglementaire concernant le service 9‑1‑1 consistait à assurer la résilience du système face aux menaces humaines et naturelles. En 2015, nous avons approuvé un rapport de consensus sur les recommandations visant à régler la question des attaques par déni de service en téléphonie contre les CASP. L’année suivante, nous avons imposé aux entreprises l’obligation de prendre des mesures raisonnables pour renforcer la fiabilité et la résilience des réseaux 9‑1‑1 et pour informer les CASP des pannes et ce que nous appelons maintenant les fournisseurs de réseau d’origine.

Ce travail s’est poursuivi au sein du GTSU et directement devant le Conseil. Ensemble, nous avons adopté des pratiques exemplaires en matière de cybersécurité pour les CASP et des mesures techniques relatives à la comptabilité, à la fiabilité, à la résilience et à la sécurité dans l’environnement de prochaine génération. En même temps, nous avons cerné des situations où des initiatives pouvaient être reportées, par exemple le mécanisme d’authentification des appels STIR/SHAKEN qui est destiné aux environnements de protocole Internet interconnectés que la transition au service 9‑1‑1 PG verra bel et bien se matérialiser, et ce bien avant la mise en œuvre dans le reste du réseau vocal avec numérotation.

Ici encore, ce travail est au centre d’un ensemble de cercles concentriques qui s’étendent bien au-delà du 9‑1‑1. Les conditions météorologiques extrêmes, les cyberattaques et les accidents ont augmenté en intensité et en fréquence, mais notre environnement d’exploitation a aussi changé. Avant, nous ne comptions que sur un seul réseau téléphonique. Aujourd’hui, nous éliminons plusieurs appareils dont la fiabilité collective dépend du recoupement d’un ensemble diversifié d’entreprises de services mobiles et de fournisseurs de services Internet fixes, chacun exploité de manière relativement autonome. Nos méthodes pour réduire les pannes de service ont donc dû changer.

À ce jour, nous avons exigé que tous les fournisseurs de services nous informent des pannes de service majeures dans un délai de deux heures et qu’ils nous fassent parvenir un rapport complet sur la nature des pannes dans les 14 jours. Il est essentiel, pour éviter les pannes et pour assurer le maintien de l’accès aux services d’urgences pendant une panne, de comprendre comment et pourquoi celles-ci se produisent. Nous travaillons en ce moment sur une décision qui déterminera ce que devraient être ces avis de pannes aux autorités compétentes et les exigences en matière de rapports après les pannes.

Cependant, cette décision sera seulement la première étape pour améliorer la résilience des réseaux de manière plus générale. Par exemple, signaler les pannes aux autorités est une chose. Rendre l’information largement accessible en est une autre. Devons-nous officialiser et coordonner la procédure pour informer les consommateurs des pannes? De quelle façon une approche normalisée des avis aux consommateurs serait-elle utile en ce qui concerne les pannes du service 9‑1‑1? De même, quels genres de principes concernant la résilience des réseaux, de services d’alerte publique et d’urgence, de dédommagement des consommateurs, de mesures d’accessibilité, de mesures techniques et de pénalités financières seront requis pour créer une approche globale des réseaux résilients qui prennent en charge les appareils que les Canadiens utilisent pour toutes sortes de choses, qu’il s’agisse d’appeler les services d’urgences ou de communiquer avec leurs amis et leurs proches? Nous continuerons de consulter le public sur ces questions au cours des mois et des années à venir. Ce que vous avez appris et les connaissances que vous tirez de vos travaux seront fort utiles pour mettre en place un cadre fiable.

Plateformes

En ce qui a trait aux plateformes, la population canadienne accède au service 9‑1‑1 à partir de lignes téléphoniques fixes de résidence, avec des services de voix sur IP mobiles, à partir de systèmes téléphoniques multilignes et des téléphones mobiles, et de plus en plus depuis d’autres points d’extrémité, comme des montres intelligentes et des systèmes intégrés aux automobiles.

Nous avons publié des décisions pour établir des modalités et des normes et répondre aux enjeux spécifiques aux appareils, aux plateformes et aux points d’extrémité pour la plupart d’entre eux. À propos des systèmes multilignes, comme on en trouve dans un bureau ou sur un campus d’entreprise, le GTSU a fait de l’excellent travail pour réunir des pratiques exemplaires, que nous avons approuvées. Une décision au sujet des appels directs au service 9‑1‑1 et au service de crise et de prévention du suicide 9‑8‑8 sera rendue sous peu.

Et bien sûr, les appareils mobiles constituent un écosystème de points d’extrémité unique qui soulève des questions très fondamentales et apporte des occasions intéressantes pour aider davantage et plus rapidement la population canadienne. Dans ce domaine, le travail du GTSU est vital. La dynamique a été d’interagir de manière bidirectionnelle avec le GTSU sur des questions comme les exigences et les seuils d’exactitude de la localisation et, plus récemment, l’intégration des outils de localisation par téléphone avec le protocole de localisation mobile avancée (AML) dans le système 9‑1‑1.

L’AML, tant sur les appareils Android que sur les appareils Apple, améliorera considérablement l’exactitude de la localisation dans le système 9‑1‑1 et permettra d’atteindre plus rapidement que jamais de nombreuses personnes qui ont besoin d’aide. Cela n’aurait pas été possible sans le travail considérable accompli dans l’industrie, entre autres par les entreprises de télécommunication qui ont approuvé et adopté ces exigences, ont mis en place ces systèmes dans les organisations, les ont testés en profondeur et les ont mis en production. Ces efforts ont été accomplis en adjacence aux travaux relatifs au service 9‑1‑1 PG. Cela illustre bien tout ce que vous avez accompli, vous qui travaillez dans ce domaine, et qui êtes motivés par votre mission de servir le public.

Respect de la vie privée

Une des questions que suscitent l’AML et les services de localisation en général est la protection de la vie privée. Le CRTC a un mandat particulier dans ce domaine :

  • la récente révision de la Loi sur la radiodiffusion, qui nous a amenés à considérer la diffusion continue en ligne comme une composante du système de radiodiffusion, nous appelle désormais à « protéger la vie privée des personnes physiques qui constituent le public des émissions radiodiffusées par les entreprises de radiodiffusion »;
  • la Loi sur les télécommunications a pendant longtemps fait de l’objectif de « contribuer à la protection de la vie privée des personnes » l’un des neuf objectifs de la politique de télécommunications du Canada qui guide notre travail.

À mesure que les systèmes 9‑1‑1 PG transforment la communication d’urgence et que nous adoptons des approches plus axées sur les logiciels et les données en ce qui concerne les systèmes de communication d’urgence fédérés en général, l’obligation de contribuer à la protection de la vie privée des personnes ne fera que croître.

Les systèmes 9-1-1 PG recueillent et stockent plus de données que les anciens systèmes de communication d’urgence. Ces données peuvent être échangées et consultées par de multiples organismes et administrations, ce qui nous amène à nous demander qui y a accès et qui les utilisent. La protection des données, surtout dans les environnements à trafic mixte et les environnements hébergés, devient donc plus importante comme moyen de protéger non seulement l’intégrité et la disponibilité, mais aussi la confidentialité : vous avez déjà vu les exigences de chiffrement de bout en bout dans certaines des normes approuvées par le GTSU que nous avons adoptées. De plus, les politiques claires sur les périodes de conservation des données et les circonstances dans lesquelles les données peuvent être échangées deviennent essentielles.

À cette fin, certains d’entre vous qui surveillez le processus réglementaire avez peut-être remarqué une demande de renseignements concernant les détails de la protection de la vie privée et de la souveraineté des données dans le contexte du déploiement de l’AML, qui intègre la connaissance de l’emplacement d’Apple et de Google dans le processus d’une manière qui est relativement nouvelle pour le système. L’importance de ces questions continuera de croître.

Droits

Un dernier volet de travail réglementaire dont il faut parler aujourd’hui concerne les frais que les entreprises de télécommunication participant au système 9‑1‑1 facturent au public et se facturent entre elles. Il est question ici des sommes requises pour couvrir les coûts de la prise en charge des différentes composantes, dont certaines sont réglementées par des tarifs et d’autres non. Mais c’est aussi lié à des questions telles que ce qu’il en coûte de maintenir le service 9-1-1 évolué et le service 9-1-1 PG en fonction en parallèle, les classifications réglementaires et les responsabilités assignées aux différents intervenants dans le système, etc.

Ces questions ne concernent pas aussi directement les CASP que d’autres volets de travail dont j’ai parlé aujourd’hui, mais elles représentent un important volet de travail réglementaire. Elles sont parfois liées à certaines des grandes questions concernant les différentes parties et composantes conceptuelles de l’architecture du système.

Affronter l’avenir ensemble

La transition au service 9-1-1 PG est en retard et réellement nécessaire. Elle n’est pas facile. Tantôt, je l’ai comparée à construire l’avion alors qu’il est en plein vol. En même temps que nous assistons à la croissance des CASP compatibles avec la prochaine génération, le système actuel doit continuer d’être soutenu pour éviter que quiconque perde l’accès aux services 9‑1‑1.

Nous savons que le résultat final en vaudra la peine. Cette transition vers la prochaine génération dans tout le système représentera la fin d’un processus et le début de quelque chose de nouveau.

Nous sommes passés par là. Pendant des décennies, les appels téléphoniques représentaient vraiment l’application révolutionnaire des services de télécommunication. Mais une fois la téléphonie englobée dans le protocole Internet, transformée en logiciel et intégrée à un environnement de convergence où elle peut interagir avec d’autres logiciels, nous avons obtenu Facetime, Teams et Zoom. Nous nous envoyons des messages vocaux, nous travaillons dans des groupes de courriels, de textos et de clavardage, et tous les différents moyens flexibles de communication à distance d’aujourd’hui.

De même, l’environnement de prochaine génération et sa première génération d’outils sont une couche d’infrastructure de base pour les prochaines innovations, comme les textos en temps réel. Ou comme le déploiement continu du transfert d’appels entre les villes et les provinces, pour qu’une personne appelant le 9-1-1 et ayant appris, à distance, de l’information sur la santé ou la sécurité d’un proche d’un autre endroit, puissent fournir cette information dans une situation où une vie est en jeu.

Votre façon d’utiliser le 9‑1‑1 PG se transformera graduellement et dépendra de vous. Ça viendra. Qu’il s’agisse de déterminer et d’étiqueter des zones géographiques auxquelles envoyer des alertes, ou d’envoyer proactivement des alertes à des appareils dans une zone géographique circonscrite, ou encore d’envoyer des mises à jour visuelles sur des événements en cours aux appareils à proximité qui donnent leur consentement. Les appelants, les CASP, les intervenants et leurs appareils respectifs pourront collaborer plus étroitement et plus efficacement et les appels seront mieux acheminés à l’aide d’une meilleure gestion de la situation. Cela permettra de réduire les fausses alertes et les déploiements injustifiés, optimisant ainsi l’utilisation de toutes les ressources. Les innovations telles que la télésanté sur les appareils et les appels des satellites aux appareils mobiles exigeront de nouveaux partenaires et de nouveaux membres dans l’écosystème 9‑1‑1.

Conclusion

En conclusion, laissez-moi revenir au début, quand je vous disais qu’au CRTC, nous sommes très reconnaissants de toutes vos réalisations et celles de vos équipes au cours des dernières années – durant la dernière décennie en fait, depuis que nous suivons notre plan d’action. Nous sommes reconnaissants de vos efforts et essayons de vous rendre la pareille. Cependant, nous sommes conscients qu’il reste encore beaucoup de travail à faire et que nous sommes en plein milieu du chantier.

Nous savons que tous, ici présents, faisons tout notre possible pour concrétiser cette transition. Pour y parvenir, nous devrons surmonter de nombreux défis et obstacles. Mais ce sont là des difficultés qu’il vaut la peine de résoudre, parce nos objectifs communs sont simplement trop importants.

Le CRTC n’est que l’un des participants de cet écosystème, avec d’autres administrations et autorités sectorielles. En même temps, nous continuons de travailler et demeurons prêts à le faire avec toutes les parties pour faire avancer les choses. Si vous pensez que nous pouvons faire quoi que ce soit pour vous aider à faire avancer les choses, n’hésitez pas à nous en faire part. Nous avons beaucoup de pain sur la planche; nous devons saisir chaque occasion de travailler de manière créative.

Au CRTC, nous sommes impatients de réaliser ensemble l’avenir du service 9‑1‑1 PG. Je serai heureux de répondre à chacune de vos questions.

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