Ian Scott au Sommet Canadien des Télécommunications

Discours

17 novembre 2020

Ian Scott, président et premier dirigeant
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC)

Priorité à l’allocution

Bonjour.

Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’adresser à vous aujourd’hui. Je me joins à vous depuis les bureaux du CRTC, qui sont situés sur le territoire traditionnel algonquin non cédé. Je remercie le peuple Anichinabé et rends hommage à ses ancêtres.

C’est un plaisir pour moi de participer à ce sommet cette année encore, même si nous ne pouvons pas tous être dans la même pièce. Néanmoins, j’ai quelques idées à transmettre qui s’inscrivent bien dans le cadre du thème de votre conférence, à savoir la gestion des perturbations dans un monde connecté intelligent.

C’est ce que nous faisons aujourd’hui, bien sûr. Et c’est ce que nous avons fait au cours des huit derniers mois. Nous parvenons à traverser une période perturbante – j’ose dire que c’est l’une des plus perturbantes que nous ayons jamais connues – grâce à l’utilisation des technologies de connectivité.

Et heureusement que nous disposons de cette technologie. Imaginez à quoi ressemblerait notre monde du travail respectif si nous n’avions pas la chance d’avoir l’Internet à haut débit et la connectivité sans fil pendant cette pandémie. Pour certains Canadiens vivant dans des collectivités rurales et éloignées, cependant, ce monde est une dure réalité à laquelle il faut remédier. Nous n’avons pas tous effectué une transition sans heurts vers le monde numérique lorsque la première vague de la pandémie a frappé. Je parlerai plus tard du fossé numérique au Canada et des mesures que nous prenons au CRTC pour faire en sorte que tous les Canadiens aient accès à un service à large bande fiable et de haute qualité.

Cependant, pour l’instant, j’aimerais commencer par exprimer ma reconnaissance pour le travail accompli par les entreprises que vous représentez afin que les Canadiens que vous servez restent connectés à leurs communautés numériques.

Élargissement des services pendant la pandémie

Lorsque cette pandémie a frappé en mars, notre monde a changé presque du jour au lendemain. Soudain, les notions comme le télétravail et les réunions virtuelles, qui étaient occasionnels pour beaucoup d’entre nous, sont devenues monnaie courante. La plupart des Canadiens ont relevé le défi posé par cette pandémie perturbatrice en tirant parti des outils de connectivité à leur disposition pour conserver au moins quelque peu intactes leurs fonctions professionnelles essentielles et leurs habitudes quotidiennes.

C’est en grande partie grâce aux services fournis par les entreprises que beaucoup d’entre vous représentent qu’ils ont réussi à le faire.

Alors merci pour cela.

Mais le message de reconnaissance ne s’arrête pas là. Alors que vous avez tous réorienté vos opérations pour assurer la sécurité de vos employés et de vos clients au cours des premiers jours de la pandémie, vous avez également réussi à augmenter considérablement le trafic sur vos réseaux. Vous avez également fait d’autres choses pour que les services que vous fournissiez ne perdent pas de leur qualité élevée et que les Canadiens puissent continuer à accéder à ces services au moment où ils en avaient le plus besoin.

Vous avez maintenu les points de vente ouverts pour accueillir sur rendez-vous uniquement les clients qui avaient besoin d’une assistance en personne.

Vous avez mis un terme aux interruptions et déconnexions de service pour les clients qui ont payé en retard ou qui n’ont pas pu payer leurs factures du tout.

Vous avez travaillé avec les clients pour créer des ententes de paiement qui convenaient à leur situation.

Vous avez renoncé aux frais correspondant à une utilisation excédentaire des données ou supprimé les plafonds de données, et supprimé les pénalités pour retard de paiement.

Vous avez offert des avant-premières de chaînes gratuites et renoncé aux frais pour le contenu éducatif qui était normalement proposé par abonnement.

Vous avez fait don d’appareils et de forfaits de services à des écoles, à des étudiants issus de familles à faible revenu, à des travailleurs en milieu hospitalier, à des patients, et à des populations à risque comme les femmes dans les refuges.

Les radiodiffuseurs ont créé de nouveaux contenus à distribuer et ont donné du temps d’antenne gratuit aux entreprises locales qui luttaient pour survivre.

Le plus impressionnant, c’est que vous avez fait tout cela spontanément. Personne ne vous l’a demandé. Ce n’est pas le gouvernement qui vous a dit de le faire. Vous l’avez fait en sachant que ce que vous faisiez était la bonne chose à faire.

Ces actions parlent d’elles-mêmes à un moment où notre vie numérique a été transformée. Les Canadiens dépendent des services que vous leur fournissez pour se sortir de cette grande perturbation et pour rester en contact avec leurs amis et leur famille, leurs collègues et leurs institutions civiques.

Encore une fois, merci.

Soit dit en passant, tous les fournisseurs n’ont pas pris ce genre de mesures dans d’autres pays. Cette réponse était une spécificité bien canadienne.

Au sud de la frontière, la Commission fédérale des communications (FCC) des États-Unis a rédigé l’engagement intitulé « Keeping Americans Connected » et a exhorté les fournisseurs à le signer. Cet engagement demandait aux entreprises de faire beaucoup de choses identiques à celles que vous avez tous faites. Il a été couronné de succès, dans le sens où il a été signé par plus de 800 fournisseurs. Le message que je voudrais faire passer, c’est que l’initiative n’est pas venue de l’industrie, mais de son organisme de réglementation.

J’espère qu’à mesure que cette pandémie perdurera et évoluera, vous continuerez à placer les besoins de vos clients au premier plan de vos décisions. Vous avez fixé des normes. Vous avez placé la barre plus haut, et je vais être franc : j’attends de vous que vous mainteniez un niveau de service aussi élevé. Du point de vue du consommateur, il est impératif que vous le fassiez, car parlons-nous franchement un instant : cette pandémie n’est pas terminée. Loin de là.

Si beaucoup d’entre nous ont eu la chance d’adapter leur monde pour gérer les perturbations, d’innombrables autres personnes luttent pour maintenir leur entreprise à flot, pour payer leurs employés et pour nourrir leur famille.

Défense des intérêts des consommateurs

La pandémie n’a pas seulement bouleversé notre quotidien. Elle a créé de nouvelles possibilités pour les escrocs en ligne de pratiquer leur métier malveillant. Permettez-moi donc de vous parler un peu de la manière dont le CRTC a réagi à une nouvelle vague de menaces en ligne apparues pendant la pandémie, ainsi qu’à un certain nombre d’autres questions de protection des consommateurs qui se présentent à nous.

Nous avons reçu notre première plainte concernant les arnaques liées à la COVID en janvier. Entre cette date et la fin du mois de septembre, près de 10 100 personnes supplémentaires se sont adressées à notre centre de notification des pourriels.

Depuis les premiers jours de la pandémie, nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires au sein du gouvernement pour réduire le préjudice causé aux Canadiens par les pourriels sur le thème de la COVID. Nous avons examiné plus de 10 000 domaines potentiellement malveillants liés à la COVID, et en avons signalé plus de 1 200 à nos partenaires gouvernementaux pour qu’ils les examinent de plus près et interviennent à cet égard. Environ un tiers de ces sites, soit 375 au total, ont été désactivés par la suite.

Ces faits ne font que souligner la nécessité d’une coopération – au sein du gouvernement et entre les secteurs public et privé – pour protéger les Canadiens contre les escroqueries. Des solutions innovantes sont également nécessaires pour éviter que les menaces potentielles ne se concrétisent.

En juillet, le CRTC a approuvé un projet pilote proposé par Bell Canada dans le cadre duquel la société vise à utiliser l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique pour bloquer certains types d’appels frauduleux et d’escroqueries. Les résultats de ce projet pilote sont impressionnants. Au cours de ses 61 premiers jours, le système a bloqué plus de 200 millions d’appels frauduleux.

Depuis lors, Bell a déposé une demande pour faire de cette initiative une solution permanente, et nous sommes en train d’évaluer cette demande. Si l’on en croit ces premiers résultats, ce type d’approche, qui repose sur l’utilisation de technologies émergentes, pourrait constituer un nouvel outil impressionnant dans l’arsenal canadien.

Cependant, je dois dire que les nouvelles ne sont pas toutes bonnes sur le front de la protection des consommateurs.

Les résultats du projet de client mystère du CRTC sont connus.

Nous avons lancé ce programme l’année dernière en réponse aux préoccupations concernant les pratiques de vente trompeuses ou agressives que les Canadiens nous avaient signalées, ainsi qu’au gouvernement, au cours des deux dernières années. Le rapport, qui est basé sur le travail de terrain effectué en personne, par téléphone et en ligne au cours des premiers mois de cette année, montre que la majorité des interactions des acheteurs avec le personnel de vente ont été positives. Cela dit, 20 % des interactions signalées, soit une sur cinq, ont été considérées comme agressives ou trompeuses.

D’une part, c’est un progrès. D’autre part, les progrès sont loin d’être suffisants.

Un examen plus approfondi des données du rapport sur les acheteurs mystères montre des tendances inquiétantes lorsqu’il s’agit de sous-groupes précis de la population. Par exemple, environ 45 % des acheteurs handicapés et confrontés à des barrières linguistiques ont indiqué qu’ils n’avaient pas été suffisamment accommodés pour prendre des décisions éclairées.

Le message que je veux faire passer aujourd’hui, c’est que nous devons travailler plus dur pour gagner la confiance de tous les consommateurs – et de ces publics en particulier. Cela peut être difficile, mais au bout du compte, en servant mieux ces publics, vous servirez mieux tous les publics. Cela permet alors de fidéliser les clients et de gagner leur confiance, ce qui est bénéfique pour vos résultats. Ces personnes méritent de se sentir aussi bien accueillies que n’importe quel autre Canadien.

Notre rapport sur le client mystère établit une base de référence à partir de laquelle nous travaillerons pour garantir de nouveaux progrès. Nous continuerons à utiliser cette mesure et d’autres pour améliorer la confiance des consommateurs.

Permettez-moi également de vous mettre au courant de trois autres questions relatives à la protection des consommateurs qui sont au centre de nos préoccupations ces jours-ci. Les premières visent les mesures de sécurité mises en place par les fournisseurs de services sans fil pour protéger les Canadiens contre les activités frauduleuses liées aux cartes SIM et aux transferts de numéros de téléphone cellulaire.

Les fraudeurs utilisent ces tactiques pour accéder aux données personnelles des clients, telles que les coordonnées bancaires, les comptes de messagerie électronique et les profils de médias sociaux. Ces risques exposent les clients à des pertes financières, des pertes de données, des demandes de rançon, du chantage et des vols d’identité.

L’industrie a fait un pas en avant pour renforcer les mesures qu’elle a mises en place afin de freiner ces tactiques frauduleuses. Elle l’a fait volontairement, ce dont nous vous félicitons.

Avec l’Association canadienne des télécommunications sans fil, nous suivrons de près l’efficacité de ces mesures afin de nous assurer que toutes les mesures nécessaires sont prises pour protéger les consommateurs. Nous ne serons satisfaits que lorsque cette question sera résolue.

L’autre question relative à la protection des consommateurs dont je voulais discuter est la mise en œuvre des normes STIR/SHAKEN. Comme vous le savez, à la demande de l’industrie, le lancement de ces normes a été reporté à l’été prochain.

Le CRTC a accepté cette prolongation de délai pour donner aux fournisseurs de services plus de temps pour résoudre les problèmes techniques et logistiques auxquels ils étaient confrontés, et pour garantir la réussite de la mise en œuvre des normes STIR/SHAKEN.

Lorsque les normes STIR/SHAKEN seront enfin opérationnelles, elles permettront aux fournisseurs de services de certifier si l’identité de l’appelant est crédible en authentifiant et en vérifiant les données d’identification de l’appelant pour les appels vocaux basés sur le protocole Internet. En retour, elles aideront les Canadiens à savoir si l’identité de l’appelant est légitime ou si elle doit être considérée comme suspecte avant qu’ils répondent au téléphone.

Un autre aspect de la protection des consommateurs qui nous occupe actuellement concerne le traitement des données confidentielles sur les clients. Le Centre pour la défense de l’intérêt public a déposé une demande auprès du CRTC concernant l’application Alerte COVID et le rôle joué par les fournisseurs de services de télécommunications lorsqu’il s’agit de protéger les données qu’ils recueillent par l’intermédiaire de l’application. Bien que toutes les questions mentionnées dans la demande du CDIP ne relèvent pas du mandat du CRTC, la demande soulève certainement des préoccupations valables pour nous.

Fin octobre, nous avons lancé une instance pour étudier les aspects de la demande du CDIP qui relevaient de la Loi sur les télécommunications. Il s’agit notamment du rôle des fournisseurs de services dans le traitement des données confidentielles sur les clients, de ce qui constitue des données confidentielles sur les clients, et de toute mesure qui devrait s’appliquer aux fournisseurs lorsqu’ils recueillent, utilisent ou divulguent ces données.

Nous n’avons pas posé ce genre de questions sur la vie privée des consommateurs depuis un certain temps, donc cette révision est peut-être attendue depuis longtemps.

Les tactiques de vente trompeuses et agressives, les nouvelles mesures de sécurité pour les téléphones cellulaires, les nouvelles technologies d’authentification des appels et la protection des données privées sont autant de problèmes importants pour les consommateurs. Ce sont des enjeux importants pour nous aussi. Nous sommes heureux de travailler avec vous pour aider à résoudre ces problèmes et à rendre la vie numérique des consommateurs plus sûre.

Réduction du fossé numérique

J’ai déjà abordé à plusieurs reprises la question de la connectivité et son importance accrue pendant cette pandémie. Je veux cependant continuer à l’explorer. Mais dans un contexte un peu différent.

En effet, si ceux d’entre nous qui vivent dans les grands centres urbains tels que Halifax, Toronto et Vancouver bénéficient d’un large choix de fournisseurs de services et d’une panoplie de forfaits avec données et haute vitesse, ce n’est pas le cas pour tous les Canadiens. Loin de là.

La malheureuse réalité de la grande superficie du Canada est que de nombreuses collectivités rurales et isolées ont toujours été mal desservies par les technologies Internet. Elles ne peuvent pas accéder aux technologies qui leur permettent d’atteindre l’objectif de service universel du CRTC pour la large bande fixe de 50 mégabits par seconde en téléchargement (Mbps), de 10 Mbps pour le téléversement et des options de forfaits de données illimitées.

Les dernières données dont nous disposons, et qui datent de 2019, montrent que 45,6 % des ménages des zones rurales et isolées peuvent accéder à la norme de 50/10 avec données illimitées. C’est une amélioration par rapport aux 40,8 % qui pouvaient accéder à ces vitesses en 2018, mais ce n’est pas suffisant. Il reste du travail à faire.

Les chiffres sont d’ailleurs encore plus alarmants dans les réserves des Premières Nations, où seulement 34,8 % de la population peut accéder à la norme de 50/10 avec données illimitées, contre 31,3 % en 2018. De plus, en 2019, ce type de service n’était absolument pas disponible pour les réserves des Premières Nations de Terre-Neuve-et-Labrador, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest.

Je vous invite à continuer à travailler avec ces collectivités pour apporter les améliorations nécessaires.

La réduction du fossé numérique au Canada est l’une de nos préoccupations depuis des années. Elle est devenue une priorité encore plus importante depuis le mois de mars, étant donné que tant d’aspects de notre vie ont migré en ligne avec la pandémie.

Nous prévoyons que 90 % des foyers et des entreprises de ce pays auront accès à des services Internet à large bande fixes d’ici la fin de l’année prochaine et qu’une couverture complète sera assurée dès que possible. Je suis heureux de dire que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre cet objectif. Les dernières données pour la fin 2019 montrent que la connectivité dans les grands centres urbains est passée de 99,4 % en 2018 à 99,6 % en 2019, et que la connectivité globale est passée de 85,7 % à 87,4 %.

Nous sommes sur la bonne voie, grâce aux investissements du secteur privé ainsi qu’aux programmes gouvernementaux. À ce propos, j’ai été très heureux d’entendre le premier ministre annoncer la semaine dernière que le gouvernement fédéral avait augmenté de 750 millions de dollars le financement du Fonds pour la large bande universelle. Cet argent permettra d’apporter la technologie à large bande à un nombre encore plus important de foyers et d’entreprises canadiens dans les collectivités mal desservies au cours des six prochaines années.

Le gouvernement fédéral n’est pas seul. Récemment, les provinces aussi ont annoncé des mesures visant à susciter des projets de connectivité dans leurs régions.

Au CRTC, nous jouons notre rôle pour combler ce fossé numérique. Je suis heureux d’annoncer que le Fonds pour la large bande financera bientôt ses premiers projets.

En août, nous avons accordé un financement de 72 millions de dollars pour cinq projets visant à améliorer les services d’accès à Internet pour plus de 10 000 ménages dans 51 collectivités du Nord, dont une grande majorité de collectivités autochtones.

Quatre de ces projets sont situés au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest. Une fois achevés, ils offriront des vitesses de 50 Mbps de téléchargement et de 10 Mbps de téléversement avec données illimitées à environ un quart des ménages de ces deux territoires.

Le cinquième est un projet dans le Nord du Manitoba, qui permettra aux habitants de cette région d’accéder à des vitesses de 10 Mbps en aval et de 1 Mbps en amont avec des données illimitées. Ces vitesses sont inférieures à notre objectif du service universel pour la large bande fixe, bien sûr, mais elles représentent une grande amélioration par rapport au service actuellement disponible. Nous considérons que ce projet est une étape intermédiaire importante et que d’autres améliorations seront apportées à l’avenir.

Ces projets ne sont que la partie visible de l’iceberg en ce qui concerne le travail de financement qui nous attend. Nous avons lancé un deuxième appel de demandes pour des projets dans le cadre du Fonds pour la large bande en novembre dernier. La portée de cet appel était beaucoup plus large. En fait, il s’agissait d’un appel au niveau national.

Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre qu’à la clôture de notre deuxième appel le 1er juin, nous avions reçu près de 600 demandes de financement pour un montant total de 1,5 milliard de dollars. Il est évident que ce montant est supérieur à ce que permet le Fonds pour la large bande, donc notre travail est clairement défini. Nous examinons attentivement les demandes afin d’approuver des projets, certains plus tôt que d’autres, qui permettront de réduire le fossé numérique dans toutes les régions du pays.

Je viens de vous donner quelques statistiques et chiffres. Si ce genre de données vous intéresse – et je sais que bon nombre d’entre vous sont avides de ce genre de renseignements – sachez que le prochain Rapport de surveillance des communications devrait être publié en décembre. Le rapport de cette année sera plus complet que jamais, mais il présentera une nouvelle approche. Tout d’abord, conformément à notre philosophie « priorité au numérique », nous publierons une version simplifiée du rapport. Il y aura certes moins de graphiques et de tableaux que ce à quoi vous êtes habitués, mais cela permettra un deuxième changement important qui, je pense, sera bien accueilli par nos lecteurs. Plutôt que d’échelonner la publication des données sur plusieurs mois, nous publierons tous les ensembles de données en même temps sur le portail de données ouvertes du gouvernement du Canada.

Pour ceux qui souhaitent survoler rapidement les faits marquants, notre rapport vous fournira tout ce dont vous avez besoin. Pour ceux qui aiment creuser plus profondément et comparer et opposer les mesures – sur la pénétration des appareils mobiles à l’échelle du pays, par exemple – le portail de données ouvertes est un complément idéal.

Un dernier élément qui, je pense, intéressera ceux qui ont soif de chiffres et d’analyses est notre rapport sur l’avenir de la distribution de la télévision et de la vidéo, qui sera publié bientôt. Nous avons chargé Omdia d’examiner en profondeur les services en ligne au Canada et dans neuf autres pays, et d’étudier les effets de ces services sur la distribution télévisuelle. Nous visons ici à renforcer nos capacités de prévision stratégique en analysant les facteurs d’autres pays qui pourraient également avoir des répercussions sur l’évolution de la distribution de la télévision et de la vidéo en ligne au Canada.

Ce rapport doit être publié avant la fin de l’année. Restez à l’affût.

Le point sur les initiatives

J’aimerais terminer mes remarques par un bref rappel de certaines des questions relatives aux télécommunications dont le Conseil est actuellement saisi. Il s’agit évidemment de dossiers actifs, je ne peux donc pas commenter leurs résultats potentiels, mais certaines mises à jour méritent certainement d’être communiquées.

L’un des thèmes délicats dans notre salle virtuelle aujourd’hui est la question des demandes de révision et de modification que nous avons reçues pour les tarifs définitifs pour les services d’accès haute vitesse de gros groupé que nous avons fixés en août 2019. Cette question est soumise à l’examen du Conseil et je ne peux pas en dire plus, sauf pour dire que nous avons accordé une suspension pour la mise en œuvre de ces tarifs définitifs en septembre. Les tarifs provisoires restent donc en vigueur jusqu’à ce que le processus soit terminé. Je dois ajouter que la décision de suspension est également contestée devant la Cour d’appel fédérale.

J’ai déjà dit et je répète que lorsque le Conseil réglemente, il le fait en tenant compte de l’intérêt public. Nous établissons un dossier public grâce aux consultations et aux audiences publiques que nous organisons et nous prenons en compte tous les éléments de preuve qui nous sont présentés. Nous rendons nos décisions sur la base de ce dossier public tout en examinant les expériences passées et en regardant vers l’avenir – du mieux que nous pouvons. Ce faisant, nous devons parfois concilier des intérêts contradictoires tels que la concurrence, le caractère abordable, l’investissement, les intérêts des consommateurs et l’innovation. Nous le faisons dans les limites du mandat et de la compétence que nous a confiée le Parlement.

C’est ce que nous appelons la réglementation dans l’intérêt du public.

La consultation que nous avons lancée en juin pour déterminer la configuration la plus appropriée pour le service d’accès haute vitesse de gros dégroupés dans tout le Canada est liée à cette question. Nous continuons à enrichir le dossier public.

Deux autres instances devant nous concernent l’accès à la large bande. La première est une nouvelle instance que nous avons lancée le 30 octobre,dans le cadre de laquelle nous cherchons à examiner les solutions possibles pour l’accès rapide et abordable aux poteaux de télécommunications pour la distribution à large bande. Je vous invite à apporter votre précieuse contribution au dossier public.

Cette instance complète le travail que nous faisons avec le Fonds pour la large bande, et fait suite à une consultation que nous avons lancée en décembre dernier. Nous y avons examiné les obstacles qui peuvent compliquer la construction ou l’extension des réseaux de transport dans les zones mal desservies. Cette consultation nous a clairement fait comprendre que l’obstacle numéro un au déploiement était l’accès aux poteaux de télécommunications.

L’autre instance en cours concernant la large bande concerne Norouestel, l’entreprise de télécommunications titulaire au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut, dans le Nord de la Colombie-Britannique et dans le Nord de l’Alberta. Étant donné que la pandémie a mis en évidence le rôle essentiel joué par la connectivité à large bande dans tout le pays, et en particulier dans les collectivités rurales et éloignées, notre consultation portera sur l’état des services de télécommunications dans le Nord du Canada, et sur les mesures qui peuvent être prises pour garantir aux Canadiens du Nord l’accès à des services de haute qualité à des tarifs raisonnables.

Les premiers commentaires sont attendus pour le 20 janvier 2021.

La quatrième instance dont je veux vous parler est notre examen des services mobiles sans fil. J’ai mentionné lors de ce sommet l’année dernière que nous avons lancé cette étude pour examiner l’état du marché des communications mobiles sans fil. Maintenant que la consultation, la recherche sur l’opinion publique et l’audience publique ont eu lieu, nous sommes en train d’analyser le dossier public.

Le dernier point que je souhaite souligner est notre enquête sur les forfaits de services mobiles sans fil et la mesure dans laquelle ils répondent aux besoins des Canadiens vivant avec de divers handicaps.

Conformément au cadre réglementaire actuel, les fournisseurs de services sans fil de détail doivent proposer des forfaits de téléphonie mobile qui répondent aux besoins des Canadiens handicapés. Ils doivent également promouvoir ces forfaits auprès de ces consommateurs par des moyens accessibles.

En juin, nous avons lancé une consultation afin de déterminer si nous devions prendre des mesures supplémentaires pour faire en sorte que les fournisseurs répondent aux besoins particuliers de ces consommateurs. Cette instance est actuellement suspendue pendant que nous déterminons si et comment nous ajouterons un volet d’audience publique en temps de pandémie de COVID-19. La solution que nous proposerons dépendra des réseaux que vous gérez et dont nous sommes devenus si dépendants en tant que société.

Comme vous pouvez le constater, nous avons devant nous un certain nombre de dossiers importants. Permettez-moi de dire que, malgré toutes les complexités qu’entraîne cette pandémie, nous avons reçu de nombreuses contributions très bonnes et très bien étayées de la part de tous les groupes d’intervenants. Je vous en remercie. Votre contribution nous aide à constituer un dossier public vaste et approfondi.

Conclusion

Tout au long de ces remarques, j’ai abordé un peu les changements apportés par la pandémie de COVID-19. Le forum virtuel d’aujourd’hui n’est qu’un exemple de la manière dont nous nous sommes attaqués de front aux perturbations causées par cette pandémie et dont nous avons utilisé les outils de connectivité à notre disposition pour maintenir une cohérence dans notre vie professionnelle et personnelle.

Au CRTC, nous avons eu notre part de perturbations dues à la pandémie. Toutefois, mis à part des retards ou des reports de quelques échéances, nous avons largement maintenu nos activités. Il le fallait, bien sûr.

Les affaires ne s’arrêtent pas en cas de pandémie. En effet, lorsqu’il s’agit de l’industrie des communications, l’activité du CRTC en tant qu’organisme de réglementation et la vôtre en tant que fournisseurs de services est amplifiée. Aux quatre coins du pays, les Canadiens comptent plus que jamais sur les services de télécommunications pour maintenir des liens avec leur lieu de travail, leur famille et leurs institutions civiques.

Notre travail au CRTC est le même que d’habitude. Nous continuons à étudier les problèmes, à poser des questions et à évaluer les contributions des intervenants sur les sujets qui touchent le plus les Canadiens. Nous publierons des décisions qui auront clairement des répercussions sur l’industrie des télécommunications en général et les fournisseurs de services Internet et sans fil en particulier.

Bien que nous ne puissions pas nous rencontrer en personne pour discuter de ces questions ou tenir des audiences traditionnelles pour le moment, nous restons concentrés sur nos principes directeurs en matière de réglementation. Nous tenons compte des nombreux intérêts qui nous sont présentés dans le cadre d’un processus rigoureux de consultation publique auquel participent des organisations comme celles que vous représentez tous.

Au plaisir de continuer de travailler avec vous!

Merci.

Personnes-ressources

Relations avec les médias
819‑997‑9403

Renseignements généraux
819‑997‑0313
Sans frais : 1‑877‑249‑CRTC (2782)
Ligne ATS : 819‑994‑0423
Poser une question ou déposer une plainte

Restez connecté
Suivez-nous sur Twitter @CRTCfra
Donnez-nous votre avis sur Facebook

Détails de la page

Date de modification :