Sommaire des notes : table ronde sur l’accessibilité et la participation des personnes en situation de handicap dans les secteurs des arts, de la culture et du sport
L’objectif du sommaire des notes est de consigner les principales conclusions découlant de la table ronde sur l’accessibilité et la participation des personnes en situation de handicap dans les secteurs des arts, de la culture et du sport, qui a eu lieu le 1er octobre 2020. Cette table ronde sectorielle comptait 15 participants issus de groupes et d’associations de premier plan représentant différentes disciplines, régions et communautés d’identités intersectorielles. Les objectifs de la table ronde étaient les suivants :
- Veiller à ce que les divers intervenants représentant différents secteurs et industries soient entendus et aient l’occasion d’exprimer leurs points de vue et idées.
- Comprendre les répercussions concrètes de la pandémie de la COVID-19 sur les secteurs et les organisations.
- Tenir des discussions constructives en vue de contribuer à la détermination des mesures possibles qui pourraient permettre d’accélérer la relance.
- Établir une compréhension commune des types de mesures de soutien requises ainsi que du rôle du gouvernement ou des gouvernements en la matière.
Au début de la table ronde, les représentants ont fait part de leur expérience générale sur l’incidence de la pandémie de COVID-19 sur la promotion de l’équité, particulièrement en ce qui concerne l’accessibilité et la participation des personnes handicapées dans les secteurs des arts, de la culture et du sport. L’introduction a été suivie d’une discussion ouverte portant sur deux thèmes :
- efforts et obstacles actuels; et
- possibilités pour les secteurs.
Efforts et obstacles actuels
Dans le premier segment, la question suivante a été posée aux participants afin de stimuler la discussion : Quels efforts déployez-vous, ou avez-vous déployés, pour faire progresser l’équité dans le milieu des arts, de la culture, du patrimoine et des sports, et quels sont les obstacles auxquels vous êtes confronté?
Voici certaines des idées et conclusions clés :
- La COVID-19 a mis au jour les faiblesses des systèmes de soutien et de financement des secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport en ce qui concerne les personnes handicapées, et a exacerbé les obstacles physiques et les défis techniques auxquels sont déjà confrontées les personnes handicapées.
- Il existe une certaine incompréhension chez des pourvoyeurs de fonds en ce qui concerne les œuvres d’artistes sourds ou malentendants et handicapés. Les artistes handicapés sont souvent considérés du point de vue caritatif plutôt qu’en tant qu’artistes professionnels. Cette vision a une incidence négative sur la capacité des artistes sourds ou malentendants et handicapés d’accéder à des possibilités de générer des revenus et de se faire connaître, ainsi que sur la capacité d’organisations dirigées par des artistes sourds ou malentendants et handicapés de recueillir des fonds.
- Les directives du gouvernement concernant les décisions relatives aux politiques et aux programmes ne tiennent pas compte de l’accessibilité de façon uniforme.
- L’accessibilité physique aux établissements culturels et aux installations sportives n’est pas uniforme, ce qui limite la capacité des artistes et des athlètes handicapés d’utiliser ceux-ci.
- Les plateformes et les outils numériques ne sont pas toujours conçus de manière à être inclusifs, ce qui est devenu un obstacle encore plus important durant la pandémie alors que de nombreuses activités ont été transférées en ligne.
- La COVID-19 empêche les athlètes handicapés de participer à des activités sportives en raison du manque de disponibilité des services de transport et de sécurité.
- Les structures et les processus de demande rigides constituent un obstacle à un accès équitable à la formation professionnelle dans le domaine des arts et aux possibilités d’apprentissage pour les artistes sourds ou malentendants et handicapés.
- Les personnes handicapées ne reçoivent pas leur juste part de financement en raison d’une répartition inéquitable des fonds.
- Le soutien inadéquat apporté relativement à l’American Sign Language (ASL) et à la langue des signes québécoise (LSQ) [p. ex. par la sensibilisation, la formation, le perfectionnement] empêche les artistes sourds ou malentendants de participer pleinement au secteur des arts.
- De nombreux artistes et athlètes handicapés souffrent d’un profond isolement social, et la COVID-19 engendre des problèmes de santé mentale ou exacerbe les problèmes existants.
- En plus des obstacles structurels qui limitent l’accès à l’aide en santé mentale pour la population générale, les personnes handicapées se heurtent à d’autres obstacles qui rendent la tâche encore plus difficile.
- Les mécanismes de financement actuels sont davantage axés sur le sport de haut niveau que sur les sports et les loisirs à l’échelle communautaire, ce qui signifie que moins de ressources sont consacrées à la majorité des personnes handicapées qui souhaitent participer à des activités sportives et récréatives.
- Les artistes sourds ou malentendants et handicapés peinent à établir un équilibre entre le travail artistique rémunéré et les critères d’admissibilité aux programmes de prestations provinciaux.
Possibilités pour les secteurs
Dans le second segment, la question suivante a été posée aux participants afin de stimuler la discussion : Quelles possibilités peut-on tirer des circonstances actuelles pour mieux soutenir les personnes en situation de handicap dans les secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et des sports, et quel devrait être le rôle du gouvernement du Canada?
Voici certaines des idées et conclusions clés :
- La reprise à la suite de la crise de la COVID-19 est une occasion inattendue de privilégier les mesures de relance qui favorisent l’inclusion et de tenir compte des problèmes d’accessibilité en ce qui a trait aux programmes de financement de Patrimoine canadien.
- Il faut prolonger le Fonds d’urgence pour soutenir les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport de Patrimoine canadien jusqu’en 2021-2022.
- Il est important de veiller à ce que les initiatives de relance aillent au-delà d’un simple exercice de vérification du respect des normes minimales d’accessibilité.
- Il est important de veiller à ce que les principaux intervenants représentant les différents groupes de personnes handicapées et les communautés culturelles soient consultés et invités à participer à de vastes discussions (et non seulement aux discussions portant sur l’accessibilité), et à collaborer étroitement au processus décisionnel.
- Il est important de veiller à ce que les décideurs possèdent les connaissances et l’expertise requises pour bien servir les intérêts des groupes de personnes sourdes ou malentendantes et handicapées (p. ex. en offrant de la formation et des possibilités de perfectionnement liées à l’accessibilité et à l’inclusivité, en embauchant des spécialistes qui peuvent évaluer les répercussions sociales de la construction ou de la modernisation d’installations en fonction de différents types de handicaps, comme les incapacités physiques, la perte d’audition, la perte de la vision).
- Il faut moderniser les programmes de financement actuels afin de les rendre plus accessibles aux groupes sous-représentés, en particulier aux artistes sourds ou malentendants et handicapés, et aux athlètes handicapés (p. ex. inclure des clauses d’accessibilité dans les ententes de financement avec Patrimoine canadien, réviser les règles des programmes et distribuer le financement de manière plus équitable afin de tenir compte des besoins uniques de ces groupes).
- Il faut créer des politiques, des nouveaux programmes ou volets de financement, ainsi que des systèmes ou structures administratifs permettant d’inclure les personnes souffrant de différents types de handicaps (p. ex. incapacité physique, perte d’audition, perte de la vision). Les mesures d’accessibilité doivent être adaptées à tous les types d’incapacité définis dans la Loi canadienne sur l’accessibilité puisque chaque type d’incapacité comporte ses propres particularités.
- Il faut augmenter le financement des soins personnels et des services d’assistance individuels spécialisés pour aider les athlètes ayant des incapacités complexes.
- Il est nécessaire de mener des recherches et de recueillir des données pour mieux comprendre les défis auxquels sont actuellement confrontés les groupes de personnes handicapées sous-représentés et mal desservis (p. ex. un examen de l’intersectionnalité, examen de l’analyse comparative entre les sexes plus [ACS+]).
- Il convient d’adopter des pratiques exemplaires d’autres administrations (pays, provinces, municipalités, etc.) afin d’accroître la participation socioéconomique des artistes sourds ou malentendants et handicapés, des athlètes handicapés et des consommateurs de culture handicapés.
- Il faut tenir compte des différents besoins des groupes visés dans le cadre du processus de demande de financement (p. ex. communiquer de manière proactive les possibilités de financement offertes, rendre accessible en ASL et LSQ la documentation relative à la présentation des demandes, offrir davantage d’orientation relativement aux critères d’admissibilité et au processus ou encore sur la façon dont les fonds doivent être utilisés, laisser plus de temps aux personnes ou à leurs fournisseurs de soins personnels ou de services d’assistance pour présenter la demande).
- Offrir des possibilités gratuites de formation et de réseautage à l’échelle nationale pour les artistes sourds ou malentendants et handicapés (p. ex. formation en leadership, programmes de mentorat et possibilités de perfectionnement).
- Il faut augmenter la représentation des artistes et des athlètes handicapés dans les rôles de direction à différents niveaux.
- Il faut offrir du financement pour la création d’initiatives, de structures et de plateformes de coopération qui favorisent le codéveloppement.
- Des investissements dans des infrastructures physiques et numériques accessibles sont nécessaires afin que les artistes disposent d’un espace pour exposer et vendre leurs œuvres. Les investissements dans les infrastructures gouvernementales du secteur du patrimoine devraient également permettre d’améliorer l’accessibilité pour les édifices du patrimoine afin que les personnes handicapées puissent également les visiter.
- Il faut augmenter l’aide en santé mentale offerte aux professionnels du domaine culturel et aux athlètes handicapés.
- Il faut s’assurer que les mesures sont financées de façon durable et conçues de manière universelle et inclusive afin d’éliminer les obstacles.
- Il faut offrir un soutien gouvernemental permettant d’encourager les donateurs et les commanditaires à appuyer les organisations artistiques représentant les personnes sourdes ou malentendantes et handicapées, car ces organisations dépendent largement des dons et des commandites (p. ex. au moyen d’un programme de financement, d’incitatifs fiscaux ou de programmes de subventions).
- Il est important de tenir compte des considérations et des répercussions à long terme que les travaux du Ministère peuvent avoir pour les artistes sourds ou malentendants et handicapés, les athlètes handicapés et les consommateurs de culture handicapés après la pandémie (p. ex. ce que signifie le retour à la « normale » après la pandémie).
- Il faut créer des occasions de discuter de l’inclusion de la langue des signes au sein du secteur des arts et de la culture (p. ex. comment dispenser une formation en ASL ou LSQ adéquate, comment intégrer la communauté des personnes sourdes ou malentendantes dans la formation en ASL ou LSQ).
- Il faut appuyer les possibilités de partenariat et de collaboration futures avec des organisations artistiques, culturelles, sportives et communautaires représentant des personnes handicapées pour accroître la sensibilisation aux problèmes d’accessibilité.
- Il faut faire preuve de leadership en ce qui concerne le développement de ressources Web accessibles afin d’établir un meilleur contact avec la communauté et offrir des ressources en ligne pour le réseautage à l’intention des personnes sourdes et handicapées.
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