Rapport 2017 du Canada à l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (AIMH)

Pour la période de 2011 à 2017

Introduction

L’Holocauste est une tragédie unique et sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Ce plan systématique, délibéré et concerté de l’Allemagne nazie et de ses collaborateurs pour anéantir tous les Juifs a marqué à tout jamais l’histoire de l’humanité. Le Canada a le devoir de perpétuer la mémoire de l’Holocauste. Il a le devoir, envers tous les survivants et leurs descendants, ainsi que tous les Canadiens, de commémorer l’Holocauste et de tirer des leçons de ce terrible épisode de l’histoire de l’humanité afin de bâtir un avenir plus juste, équitable et inclusif pour tous. Pour perpétuer la mémoire de l’Holocauste, le Canada continuera à collaborer avec les provinces et territoires, les collectivités, les institutions religieuses, la société civile, les universités, les musées et les chercheurs. Il collaborera avec les principaux partenaires et parties prenantes afin de soutenir les projets de recherche et de sensibilisation qui contribuent à renforcer la mémoire de l’Holocauste et à renouveler l’engagement de tous les Canadiens envers les droits et libertés de la personne.

Le Canada demeure attaché aux principes de la Déclaration de Stockholm et déterminé à collaborer étroitement avec les États membres de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (AIMH) afin de faire progresser leurs objectifs. Le Canada continue de tirer des leçons de l’Holocauste, non seulement dans le contexte du massacre de masse et des violations flagrantes des droits de la personne en Europe, mais aussi par rapport à ses propres actions et inactions.

L’adhésion du Canada à l’AIMH a contribué à mieux faire connaître la mémoire de l’Holocauste et à faire valoir son importance auprès de tous les Canadiens. Elle confirme notre ferme engagement, tant sur la scène nationale qu’internationale, à l’égard de la lutte contre le racisme, la discrimination et toute autre forme de haine, y compris l’antisémitisme.

Dans le cadre du 150e anniversaire de la Confédération, le Canada a amorcé une réflexion fondamentale sur quelques-unes de ses actions à titre de nation. Afin de se réconcilier avec son passé, notamment avec les peuples autochtones, le Canada se tourne vers l’avenir. Il se doit de reconnaître les actions posées pendant la Deuxième Guerre mondiale, notamment le refus d’accueillir des réfugiés juifs d’Europe ou l’emprisonnement de Canadiens japonais et même de Juifs de l’ancien Axe, ainsi que de s’en souvenir et d’en tirer des leçons.

Le Canada abrite la quatrième population juive en importance dans le monde et est la terre d’accueil de l’une des plus grandes communautés de survivants de l’Holocauste, ce qui donne encore plus de valeur à son adhésion à l’AIMH.

Indéniablement, les efforts de sensibilisation, de recherche et de commémoration sur l’Holocauste au Canada ont eu une incidence positive et ils ont contribué à élever la lutte contre le racisme et le respect des droits de la personne au rang d’enjeu d’actualité, ainsi qu’à rapprocher le Canada de son objectif de réconciliation entre le racisme historique et les enjeux auxquels il est confronté aujourd’hui.

Actions d’hier et d’aujourd’hui

Reconnaissance historique

À titre d’État, le Canada a mis en place plusieurs mesures pour reconnaître les erreurs commises dans le passé et qui ne reflètent pas les valeurs que nous chérissons aujourd’hui. Grâce à son initiative quinquennale achevée en 2013 et intitulée Programme de reconnaissance historique pour les communautés (PRHC), le gouvernement du Canada a fait des efforts remarquables afin de reconnaître les expériences historiques des communautés touchées par ses mesures discriminatoires et restrictions à l’immigration, ainsi qu’informer le public à ce sujet. Dans le cadre du PRHC, 2,5 millions de dollars ont été mis à la disposition d’organismes qui représentent les communautés juives pour qu’ils mettent sur pied des projets de sensibilisation sur le refus du Canada d’accorder l’asile aux passagers juifs du S.S. St. Louis, qui tentaient de fuir l’Europe, ainsi que l’emprisonnement de près de 2 300 hommes, principalement des Juifs d’Allemagne et d’Autriche, dans des camps au Canada sur la base de leur statut de « sujets de pays ennemis ». Les projets du PRHC ont favorisé une prise de conscience durable de l’expérience des communautés au moyen de témoignages, de documentaires et de monuments commémoratifs. Bien que l’éducation relève de la compétence stricte des provinces et des territoires, le matériel et les outils pédagogiques élaborés grâce au soutien financier du PRHC ont contribué à la création d’une masse de ressources éducatives qui est désormais à la disposition des enseignants et ont, dans une certaine mesure, permis au Canada de franchir une autre étape en vue de la constitution de thèmes et d’approches communs en matière d’Holocauste. On trouvera de plus amples renseignements sur le PRHC à l’annexe A.

Réfugiés

La crise des réfugiés que le monde traverse actuellement a incité le Canada à réfléchir aux nombreux rapports embarrassants concernant les événements de son passé lors desquels il a fermé ses portes aux Juifs qui tentaient de fuir l’Holocauste, particulièrement le refoulement du paquebot S.S. St. Louis. Le Canada a depuis modifié ses lois en matière d’asile en s’appuyant sur les leçons tirées de ses mesures historiques de refus des réfugiés avant et après l’Holocauste. Les leçons tirées de l’Holocauste constituent aussi le fer de lance des efforts de la communauté juive de Winnipeg visant au rétablissement de réfugiés yézidis, un peuple pratiquement oublié qui a été la cible d’un génocide. On dit aussi que les leçons de l’Holocauste ont été un facteur déterminant dans la décision du Canada d’ouvrir ses portes aux réfugiés syriens et qu’elles expliquent la réussite du Programme de parrainage privé de réfugiés.

Système de pensionnats

Le Canada lutte aussi pour panser les blessures infligées par le système de pensionnats. Ce réseau d’écoles religieuses soutenues par le gouvernement avait pour but d’assimiler les enfants autochtones à la culture eurocanadienne. Le réseau a vu le jour dans les années 1870 et a disparu en 1996 avec la fermeture de la dernière école administrée par le gouvernement fédéral.

La Commission de vérité et de réconciliation est un élément essentiel de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens. Publié en 2015, le rapport final de la Commission de vérité et de réconciliation aboutit à la conclusion déterminante que ce qui s’est passé dans le système de pensionnats relève du « génocide culturelNote de bas de page 1 ».

La question du génocide culturel est complexe et on en a encore qu’une connaissance limitée. Au Canada, ce concept a surtout été examiné par les historiens de l’époque postcoloniale en tant que phénomène du colonialisme. Plus récemment, la question a aussi commencé à susciter l’intérêt des chercheurs dans le domaine du génocide. De nombreuses questions restent cependant à élucider : Dans quelle mesure les objectifs du système de pensionnats coïncident avec ceux du concept de génocide? Quel effet peut avoir l’association du descriptif « culturel » au concept de génocide? Comment doit-on traiter le génocide culturel par rapport aux autres formes de génocide et surtout à l’Holocauste?

Bien qu’on doive se garder d’établir des comparaisons ou d’assimiler d’autres types de génocide à l’Holocauste, on peut néanmoins relever des similitudes entre les atrocités commises pendant l’Holocauste et le vécu des Autochtones. De nombreux projets visant à explorer de tels points de convergence ont vu le jour. Ils se concentrent principalement sur la « douleur partagée » et les « expériences communes de reconstruction post-traumatique ». Lors de la Semaine de sensibilisation à l’Holocauste de 2012, la Commission de vérité et de réconciliation et le Centre consultatif des relations juives et israéliennes ont coprésenté l’événement Compelled to Remember (en anglais), où on a été exploré les points de convergence et de divergence entre le patrimoine de l’Holocauste et celui du système de pensionnats, et plus particulièrement de la nécessité pour les communautés touchées de perpétuer la mémoire et d’en parler. Lors de la Semaine de sensibilisation à l’Holocauste de 2016, le Sarah and Chaim Neuberger Holocaust Education Centre s’est associé à la Fondation Azrieli pour présenter l’événement The Power of Memoir and Storytelling: How do we Teach Others about the Pain of the Past? (en anglais). Le programme proposait d’explorer deux récits distincts, un de la période suivant l’Holocauste et un autre de l’époque des pensionnats, afin de réfléchir sur le préjudice, le traumatisme et le recours aux mémoires dans le cheminement vers la guérison. En partenariat avec la Fondation autochtone de l’espoir, Femmes Autochtones du Québec et Wapikoni Mobile, le Musée de l’Holocauste à Montréal a aussi organisé des expositions, des tables rondes et d’autres débats, ainsi qu’enregistré des témoignages sur support audiovisuel.

En collaboration avec le Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre et grâce au soutien financier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, l’Université du Manitoba a organisé un colloque scientifique sur le génocide culturel, auquel ont assisté des chercheurs de partout au Canada qui étudient l’Holocauste et le vécu autochtone. Le colloque était intitulé Cultural Genocide in Comparative Perspective: Indigenous Studies and the Holocaust (en anglais). Parmi les conférenciers, mentionnons : David MacDonald, Université de Guelph (Cultural Genocide and Knowledge Destruction in Oral and Written Cultures: Sketching a Comparative Research Agenda), Valerie Hébert, Université Lakehead (Destruction Before Murder: Jews under Nazi Power in Europe), Doris Bergen, Université de Toronto (Saving Churches, Killing Jews: German Accusations of Soviet Destruction of Christianity in 1941), Erica Lehrer, Université Concordia (Decolonizing Eastern European Jewish Culture? Redressing Cultural Genocide in Polish Ethnographic Museums) et Dorota Glowacka, Université King’s College (Never Forget: Indigenous Memory of the Genocide and the Holocaust).

Activités générales

Le Canada a démontré son appui déterminé et constant, sur le plan financier et politique, envers la recherche et l’éducation sur l’Holocauste et sa mémoire.

Activités internationales

À l’échelle internationale, le Canada a accordé une subvention de 400 000 $ en 2012 à la Fondation Auschwitz-Birkenau afin d’appuyer ses efforts de conservation du monument commémoratif d’Auschwitz-Birkenau en Pologne. Le soutien financier du Canada servira à la conservation des bâtiments, de l’enceinte et des milliers d’objets historiques du site menacés par l’érosion et la détérioration.

Le Canada a aussi renforcé son engagement sur la scène internationale à l’égard des droits de la personne, y compris la liberté de religion et de conviction, en créant en 2016 le Bureau des droits de la personne, des libertés et de l’inclusion, qui relève d’Affaires mondiales Canada. Le Bureau gère la prestation de programmes en étroite collaboration avec le Programme pour la stabilisation et les opérations de paix d’Affaires mondiales Canada. En 2016, le Canada a annoncé le versement de 600 000 $ à l’UNESCO pour la mise en place d’un programme conjoint avec le Musée commémoratif de l’Holocauste des États-Unis ayant pour objectif de promouvoir la sensibilisation sur l’Holocauste et d’autres génocides dans le monde. Cette contribution financière s’ajoute à une subvention antérieure de 100 000 $ au programme d’éducation sur l’Holocauste de l’UNESCO.

Activités nationales

Sur la scène nationale, l’une des principales réalisations du Canada durant la période visée par le présent rapport a été son passage fructueux à la présidence de l’AIMH en 2013 et l’effet que cela a eu sur le renouvellement du financement par le gouvernement du Canada aux initiatives d’éducation et de mémoire sur l’Holocauste, y compris le financement de projets de préservation des témoignages de survivants de l’Holocauste et d’autres projets à caractère éducatif.

La sensibilisation par les témoignages de première main des survivants de l’Holocauste est une expérience de plus en plus rare. Dans ce contexte, des éducateurs sur l’Holocauste de partout au Canada ont conçu et mis en branle un plan de transition vers une ère d’éducation et de mémoire sans témoignage direct.

Les projets de préservation de la mémoire des survivants, qui ont été entrepris par le Sarah and Chaim Neuberger Holocaust Education Centre, le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal, la Marche des vivants et le Vancouver Holocaust Education Centre et financés en partie par le gouvernement du Canada et la Fondation Azrieli, ont permis la numérisation de milliers de récits et leur mise à disposition en ligne. Combinés au matériel pédagogique d’accompagnement produit par ces organismes, ces récits sont une importante contribution et un volet clé de l’éducation et de la mémoire de l’Holocauste pour les générations à venir. Le Musée canadien pour les droits de la personne et le Freeman Family Foundation Holocaust Education Center ont conjugué leurs efforts pour enregistrer les témoignages de survivants et les archiver. Le Friends of Simon Wiesenthal Center for Holocaust Studies a aussi mené des projets visant à préserver les témoignages et à les rendre accessibles sur son nouveau site Web (www.neverforgetme.ca), qu’il a lancé en 2016. Enfin, ouvert depuis 2011, le Musée canadien de l’immigration du Quai 21, à Halifax, en Nouvelle-Écosse, a rendu publique sa collection de récits d’immigrants et de survivants de l’Holocauste sur son site Web.

En offrant un soutien financier aux efforts de préservation des témoignages, le Canada a franchi une étape importante dans la préservation de la mémoire des survivants, qui ont accepté de relater leur douloureuse histoire. Il a contribué à la conception d’outils pour remplacer la méthode traditionnelle de témoignages de première main, ainsi qu’à la vaste diffusion d’information sur l’histoire de l’Holocauste et de récits personnels.

Une autre réalisation importante du Canada est la promulgation de la Loi sur le Monument national de l’Holocauste en 2011. En application de cette Loi, le Canada a érigé un monument national commémoratif dans sa capitale. Inauguré le 27 septembre 2017, ce monument aidera les générations futures à prendre conscience des erreurs du passé pour qu’elles aient toujours leur place dans notre conscience collective. À ce jour, le Canada était le seul grand pays allié à ne pas avoir érigé de monument national commémoratif.

Le projet de loi S-232 du Canada, qui a été adopté par le Sénat et qui est en attente d’être examiné par la Chambre des communes, vise à instituer le mois de mai comme Mois du patrimoine juif canadien en reconnaissance de « l’apport substantiel des Canadiens juifs au patrimoine social, économique, politique et culturel du pays ». Le mois de mai sera l’occasion de se souvenir de cet apport, de le célébrer et d’en transmettre l’importance aux générations à venir, ainsi que de favoriser une acceptation et une inclusion accrues au sein de la société. La province de l’Ontario, qui compte la plus grande population de Juifs du Canada, a promulgué une loi similaire en 2012.

Enjeux continus

Malgré ses nombreux accomplissements, le Canada continue de faire face à des enjeux. Parmi eux, mentionnons qu’en tant que membre de l’AIMH et d’État partie à la Déclaration de Stockholm, le Canada est tenu d’élaborer et de mettre en œuvre des objectifs stratégiques qui cadrent avec le plan stratégique à venir de l’AIMH.

Un autre enjeu sur lequel le Canada doit se pencher est le renforcement des canaux de communication sur la participation du Canada à l’AIMH afin de s’assurer que l’information est communiquée à tous les secteurs — diplomates, experts et société civile.

Le renforcement des discussions et du partage d’information entre les délégués canadiens dans le cadre de la préparation aux réunions de l’AIMH aidera le Canada à mieux transmettre à l’AIMH son approche en matière de sensibilisation, de recherche et de mémoire de l’Holocauste. Le chef de délégation du Canada, Artur Wilczynski, a récemment mené une série de consultations partout au Canada afin de trouver des manières d’accroître la visibilité du Canada en tant que membre de l’AIMH, ainsi que de discuter de l’approche du Canada en ce qui a trait aux engagements futurs de l’AIMH et de recevoir des commentaires à cet égard. Il a aussi amélioré le dialogue et le partage d’information en organisant des téléconférences avant et après chaque réunion de l’AIMH avec les délégués et d’autres experts et parties prenantes de la société civile.

En 2014, le gouvernement du Canada a réduit l’enveloppe pour les frais de voyage de sa délégation d’experts. À l’heure actuelle, le système de financement en place subventionne en partie la participation d’un maximum de deux experts canadiens qui président les groupes de travail ou les comités en application du système troïka, et, conformément à l’engagement du Canada à l’égard de la jeunesse, il subventionne en totalité la participation de jeunes experts sur les questions considérées. Certains délégués ont manifesté leur inquiétude à l’égard de ces changements, car cela pourra avoir une incidence sur la capacité des petits organismes à participer aux réunions. Ces changements sont néanmoins compatibles avec l’approche d’autres pays qui ne remboursent aucuns frais de voyage aux membres de leur délégation.

Recherche sur l’Holocauste

Depuis les années 1970, l’Holocauste a fait l’objet de nombreuses recherches et études au Canada. À cette époque, plusieurs chercheurs d’une variété de disciplines universitaires ont commencé à étudier la question de l’Holocauste. La publication, en 1982, de l’ouvrage None is Too Many. d’Harold Troper et d’Irving Abella, est souvent considéré comme le moment charnière où nous avons pris conscience à l’égard de notre propre histoire.

Bourses et disciplines de recherche

Le Canada compte un grand nombre d’érudits et de chercheurs de renom qui étudient l’Holocauste, ainsi que de chaires universitaires sur la recherche dans ce domaine ou celui des génocides. Parmi les centres de recherche et chaires universitaires du Canada, mentionnons le Max and Tessie Zelikovitz Centre for Jewish Studies de l’Université Carleton; le Resistance Collection de l’Université McMaster; l’Institut montréalais d’études sur le génocide et les droits de la personne; le Holocaust Centre de l’Université St. Thomas; le Holocaust Literature Research Institute de l’Université Western Ontario; et la chaire Rose and Ray Wolfe de recherche sur l’Holocauste de l’Université de Toronto, dirigée par la professeure Doris Bergen (professeur émérite Michael R. Marrus). Parmi les autres chercheurs canadiens de renom, mentionnons Jan Grabowski de l’Université d’Ottawa, qui a cofondé le Polish Centre for Holocaust research de l’Institute of Philosophy and Sociology of the Polish Academy of Sciences (Varsovie); John-Paul Himka de l’Université de l’Alberta, auteur prolifique sur la question des Juifs et de l’Holocauste en Ukraine; Sara Horowitz de l’Université York, dont les recherches portent sur l’antisémitisme, les témoignages, le patrimoine et les traumatismes liés à l’Holocauste, plus particulièrement l’expérience des femmes qui en ont été victimes et y ont survécu; Dorota Glowacka de l’Université King’s College, qui s’intéresse beaucoup aux relations des Juifs polonais après l’Holocauste et qui a reçu en 2016-2017 une bourse de recherche scientifique du Jack, Joseph and Morton Mandel Center for Advanced Holocaust studies du United States Holocaust Museum pour ses travaux à la croisée de la mémoire et du patrimoine de l’Holocauste et le génocide des Autochtones au Canada motivé par le colonialisme; et Richard Menkis de l’Université de la Colombie-Britannique, qui est fondateur et rédacteur en chef du journal Canadian Jewish Studies.

Les champs d’études sont multiples et les études portent sur des sujets qui empruntent à la fois à l’histoire de l’Holocauste et à l’histoire du Canada, notamment le développement de l’antisémitisme au Canada avant et pendant l’Holocauste, les politiques et pratiques discriminatoires à l’immigration, l’emprisonnement des Juifs d’Europe qui s’étaient réfugiés en Angleterre et d’où ils ont été expulsés vers le Canada, et les effets de ces événements sur le Canada d’aujourd’hui. Comme on l’a mentionné précédemment, les chercheurs ont récemment commencé à examiner l’histoire du système de pensionnats et ses points de convergence avec l’Holocauste, notamment en ce qui a trait au concept de génocide culturel. Outre les études dans le champ de l’histoire du Canada, de nombreuses autres disciplines ont aussi reçu des bourses pour examiner cette question, comme les arts et la culture, le droit et la justice, la mémoire et l’identité, l’identité de genre, le rôle de la religion et bien d’autres. De nombreuses recherches sur l’Holocauste ont bénéficié du financement du gouvernement du Canada, par le truchement du Conseil de recherches en sciences humaines. Des exemples de recherches en cours sont présentés à l’annexe B.

Des bourses ont aussi été accordées dans le domaine communautaire. En collaboration avec la Zaglembier Society, qui est un groupe constitué de survivants de l’Holocauste de la province de Zaglembie en Pologne et de leurs descendants, le Friends of Simon Wiesenthal Center remet annuellement deux bourses d’études postsecondaires d’une valeur de 1 800 $.

Au Canada, le nombre de programmes ou de subventions pour les professeurs est demeuré relativement stable. La plupart des programmes d’études concernées par l’Holocauste, par exemple les études allemandes ou juives, s’efforcent d’établir des partenariats avec les experts en la matière de leur région. Par exemple, le Vancouver Holocaust Education Centre a conclu un partenariat avec iWitness Field School de l’Université de Victoria, ainsi que le programme Witnessing Auschwitz de l’Université de la Colombie-Britannique, visant à offrir des occasions d’apprentissage, de bénévolat et de stage aux étudiants.

De plus, les centres canadiens d’éducation sur l’Holocauste travaillent en étroite collaboration avec les chercheurs et les universitaires afin de veiller à ce que les ressources éducatives sur l’Holocauste qu’ils utilisent au centre et dans les écoles reflètent les plus récentes découvertes.

Le gouvernement a subventionné de nombreuses conférences scientifiques. En 2013, il a entre autres cofinancé, avec la chaire Rose and Ray Wolfe de recherche sur l’Holocauste de l’Université de Toronto, la conférence internationale Holocaust: New Scholars-New Research (en anglais), à laquelle ont participé des experts de partout dans le monde qui ont présenté de nouvelles perspectives et approches de recherche sur l’Holocauste.

La même année, le gouvernement a aussi soutenu financièrement le colloque If Not Now, When? Responsibility and Memory after the Holocaust (en anglais) à l’Université Carleton. Cet événement a réuni des parlementaires, des survivants, des chercheurs et des leaders de la communauté qui ont discuté de la commémoration de l’Holocauste et débattu des leçons douloureuses qu’on en tire. Le colloque a donné lieu à de nombreux autres débats publics sur l’importance de l’éducation sur l’Holocauste et de la préservation de sa mémoire.

Le gouvernement prend activement part aux projets de recherche menés par les experts et dans les communautés. Par exemple, à la fin de 2016, lorsque le Musée canadien pour les droits de la personne a fait l’acquisition d’un portefeuille fabriqué avec un rouleau de parchemin profané de la Torah, les rabbins locaux et le Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre ont largement contribué aux recherches en vue de découvrir l’histoire de cet artefact. Jeremy Maron, du Musée canadien pour les droits de la personne, a présenté une conférence sur le processus de recherche lors du séminaire Cultural Genocide in Comparative Perspective: Indigenous Studies and the Holocaust (en anglais), organisé par le Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre en collaboration avec l’Université du Manitoba et financé en partie par le gouvernement du Canada.

En ce qui a trait à l’engagement communautaire envers la recherche, on mentionnera le partenariat entre le Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre, l’Université du Manitoba et le gouvernement de l’Allemagne qui a donné lieuà la présentation au Canada de l’événement Synagogues in Germany: A Virtual Reconstruction (en anglais), qui consiste en une exposition multimédia et une série de conférences. L’exposition reproduit 25 synagogues parmi les plus de mille qui ont été détruites pendant la Nuit de cristal. Ces reconstructions, de même que les affiches, les photographies, les panneaux d’information, les livres et trois documentaires, témoignent de la nature et de la valeur du préjudice culturel comme instrument de génocide. Le gouvernement de l’Allemagne, le Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre, l’Université du Manitoba, le gouvernement du Canada, le Mennonite Heritage Centre Gallery, Kuehne + Nagel et Hapag-Lloyd AG ont contribué financièrement à cet événement.

Accès aux archives

Financée par le gouvernement du Canada, la publication d’un nouveau guide de recherche par Bibliothèque et Archives Canada a largement amélioré l’accès aux fonds de recherche sur l’Holocauste préservés dans les archives du gouvernement du Canada. Suivant l’exemple d’organismes comme le Vancouver Holocaust Education Centre et le Musée de l’Holocauste à Montréal, le guide porte sur les fonds liés à une vaste gamme d’événements et de décisions ayant eu lieu avant, pendant et après la Deuxième Guerre mondiale.

Des obstacles continuent néanmoins d’entraver l’accès aux fonds d’autres archives publiques et privées. Par exemple, plusieurs organismes n’ont pas numérisé leurs collections sur l’Holocauste ni conçu d’outils pour la recherche en ligne dans les catalogues, alors que d’autres archives proposent peu ou pas du tout d’heures d’ouverture pour la recherche sur place. Certains de ces obstacles à l’accès pourraient être éliminés grâce à un appui financier et professionnel qui aidera les organismes à répertorier et à numériser leurs collections. La grande partie des subventions octroyées en vue d’améliorer l’accès aux fonds d’archives privées proviennent d’organismes non gouvernementaux, comme la Fondation Azrieli ou des instituts de recherche internationaux.

Les initiatives de financement, comme le Programme pour les collectivités du patrimoine documentaire de Bibliothèque et Archives Canada lancé en 2016, offrent un soutien à la recherche de documents d’archives dans ce domaine. Le programme « adopte une approche axée sur la collaboration avec les collectivités du patrimoine documentaire local pour que la mémoire continue du Canada soit documentée et rendue accessible aux générations actuelles et futures ». Le Vancouver Holocaust Education Centre a reçu des fonds à deux cycles de financement grâce auxquels il a développé un plan de préservation numérique et un projet de traitement et d’accès d’archives. Du coup, il a considérablement amélioré l’accès à son fonds d’archives sur la vie des Juifs en Europe d’avant-guerre, l’Holocauste et l’établissement des survivants au Canada dans l’après-guerre.

Restitution de biens

Des efforts ont aussi été consentis pour la recherche des biens juifs et leur restitution. Au Canada, la problématique des biens culturels déplacés concerne principalement les musées d’art et les collectionneurs privés ayant acquis des œuvres d’art et d’arts décoratifs de provenance inconnue entre 1933 et 1945.

Les établissements du patrimoine au Canada ont contribué à la mise en place de la base de données Artefacts Canada. Cette ressource en ligne est hébergée par le Réseau canadien d’information sur le patrimoine du gouvernement du Canada. Elle contient cinq millions d’entrées et un million d’images d’objets que l’on trouve dans les musées canadiens. Cette grande base d’information est accessible aux spécialistes de musée et au public et aide les victimes de l’Holocauste et leurs descendants à repérer et à récupérer leurs biens.

En 2013, dans le cadre de son engagement continu envers la mémoire de l’Holocauste et la problématique de la restitution des biens, le gouvernement du Canada a contribué financièrement à la conférence Plundered Cultures, Stolen Heritag. (en anglais). Tenue à l’Université Concordia, cette conférence a traité des attaques délibérées contre les biens dans le cadre des atrocités de masse.

En 2014, le Canada a aussi versé une subvention de 190 000 $ à l’Organisation des directeurs des musées d’art canadiens pour la mise sur pied d’une initiative sur la recherche de provenance et l’élaboration de lignes directrices destinées aux musées de petite ou moyenne dimension sur la recherche de biens de l’époque de l’Holocauste dans leurs fonds d’objets. Le guide de pratiques exemplaires devrait être accessible en ligne en 2017.

Le projet Max Stern Art Restitution mené par l’Université Concordia à Montréal (Québec) a également entrepris de vastes recherches pour retrouver les œuvres d’art de Dr Max Stern perdues pendant la Deuxième Guerre mondiale. Grâce aux recherches entreprises, on en a récupéré sept au cours des cinq dernières années.

La recherche de restitution s’est soldée par la restitution de nombreuses œuvres d’art qui se trouvaient dans les collections canadiennes. En 2013, le Musée des beaux-arts de Montréal a restitué une toile du 17e siècle du peintre hollandais Gerrit van Honthorst aux héritiers du collectionneur juif Bruno Spiro. En 2014, la galerie d’art d’Hamilton a restitué la toile Portrait of a Lady, peinte au 17e siècle par Johannes Verspronck, aux héritiers d’Alma Bertha Salomonsohn.

Éducation sur l’Holocauste

Enjeux

La diversité de la population, l’étendue du territoire et le régime politique fédéral constituent des enjeux pour l’éducation sur l’Holocauste au Canada. Le Canada est une société multiculturelle et il possède une identité culturelle, ethnique et linguistique particulière qui n’existe nulle part ailleurs. La population se compose d’habitants de plus de 200 origines ethniques et linguistiques, et un habitant sur cinq est né à l’étranger.

La politique du multiculturalisme du Canada reconnaît la liberté, pour tous ses membres, de maintenir, de valoriser et de partager leur patrimoine culturel. Cette politique a créé un environnement qui est réceptif à l’éducation sur l’Holocauste, non seulement à titre d’événement historique, mais aussi de moyen pour lutter contre la discrimination et promouvoir le respect de la diversité culturelle.

Parallèlement, la diversité de la population confronte le Canada à l’obstacle suivant : communiquer la valeur de la mémoire de l’Holocauste aux nouveaux Canadiens qui viennent de pays où cet événement n’a pas autant d’importance (Chine, Inde et Philippines), de pays qui ont nié l’Holocauste (Iran et États arabes) ou de pays qui ont connu un génocide (Rwanda, Arménie, Ukraine). Graduellement, cela nous oblige à basculer vers une approche où l’Holocauste est intégré à un modèle comparatif, enseigné sous l’angle des droits de la personne et présenté avec les thèmes de la tolérance et de la diversité.

Le régime politique fédéral et l’étendue du territoire sont d’autres enjeux. Au Canada, l’éducation ne relève pas de la compétence fédérale, mais de celle des provinces et territoires. Il s’ensuit que le Canada n’a pas un seul système d’éducation pancanadien et que les deux paliers gouvernementaux n’ont pas réellement débattu de la question de l’éducation sur l’Holocauste. Les systèmes d’éducation des provinces et territoires se ressemblent beaucoup, mais les particularités géographiques, linguistiques, historiques et culturelles de chaque région ont une incidence sur l’approche adoptée pour enseigner l’Holocauste.

La formation des enseignants relève également de la compétence des provinces et territoires et le gouvernement fédéral ne peut pas mettre en place un programme pancanadien de formation des enseignants. Dans les programmes de formation des enseignants existants, il n’existe aucune obligation formelle de formation des enseignants sur l’Holocauste. Dans ce contexte, des organismes non gouvernementaux et de la communauté juive ont pris les devants pour combler cette lacune. Ils ont fait preuve de leadership en vue de faire progresser l’éducation sur l’Holocauste et la formation des enseignants. Bien que leurs initiatives de formation aient eu une grande incidence sur la capacité des enseignants à informer les élèves sur l’Holocauste, elles ne donnent lieu à aucune accréditation formelle des gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral.

En collaborant avec les enseignants et les leaders communautaires, les organismes non gouvernementaux ont réellement fait avancer l’éducation sur l’Holocauste. Le Sarah and Chaim Neuberger Holocaust Education à Toronto s’est associé à la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario pour proposer aux enseignants un voyage d’études sur l’Holocauste. Au niveau international, le centre accueille un stagiaire du programme Austrian Holocaust Memorial Service. Dans le cadre de la Semaine annuelle de la sensibilisation à l’Holocauste, il propose également un programme d’information du grand public, le plus complet qui soit en son genre au monde. Dans la région du Grand Toronto, environ 35 000 personnes participent aux activités de cette Semaine.

Le Friends of Simon Wiesenthal Center a aussi mis en place un programme d’information sur l’Holocauste qui met en vedette des leaders et des personnalités influentes du Canada, comme des chefs de police, des maires, des parlementaires provinciaux et fédéraux et des leaders d’opinion. Reconnaissant le rôle des agents de l’application de la loi dans le contexte de l’Holocauste et leur contribution continue à la prévention de problèmes d’actualité, comme l’antisémitisme et les crimes haineux, le centre a aussi mis en place un programme de formation à leur intention intitulé Lessons in Humanity (en anglais). Dans le cadre de son programme de formation des enseignants, le Friends of Simon Wiesenthal Center remet une accréditation d’éducation sur l’Holocauste.

En 2015, le Centre commémoratif de l’Holocauste à Montréal, qui joue un rôle clé dans la sensibilisation des communautés francophones du Canada et de partout dans le monde, a développé un nouvel outil pédagogique destiné aux enseignants : Une brève histoire de l’antisémitisme au Canada. Cet outil leur propose de l’information sur les volets de l’antisémitisme historique, tout en mettant l’accent sur l’histoire du Canada et du Québec et sur les réactions à la situation des Juifs d’Europe pendant l’Holocauste.

Bien que le secteur non gouvernemental ait accompli de grandes choses en matière d’éducation sur l’Holocauste, l’absence de structure organisationnelle nécessaire à la mise en place d’une vision pancanadienne commune sur cette question a donné lieu à une approche fragmentée et à un message et du contenu disparates. En revanche, ce contexte a permis aux organismes voués à l’éducation sur l’Holocauste de développer une vaste gamme de ressources qui sont adaptées aux différents programmes d’enseignement et aux exigences linguistiques de chaque province et territoire.

L’absence de financement central pour soutenir les organismes voués à l’éducation sur l’Holocauste est un autre enjeu. À l’heure actuelle, les fonds nécessaires à la planification et à l’articulation de programmes éducatifs sont principalement recueillis auprès de la communauté juive par des organismes non gouvernementaux. Ces derniers sollicitent ensuite des fonds du gouvernement du Canada ou de donateurs privés pour mener des projets spécifiques. Certains organisent également des initiatives de financement, comme la campagne Spirit of Hope Benefit du Friends of Simon Wiesenthal Center. Il s’agit d’un dîner de gala qui est une occasion de dialogue et d’information sur l’Holocauste et d’autres enjeux d’actualité. En raison du manque de financement, les organismes ont commencé à explorer de nouvelles approches de travail collaboratif.

La centralisation de l’expertise sur l’Holocauste dans les grands centres urbains est un défi pour les enseignants des régions rurales qui ne jouissent pas d’un accès direct aux ressources pédagogiques d’accompagnement. Les organismes voués à l’éducation sur l’Holocauste ont pris des mesures pour développer des trousses pédagogiques complètes qu’ils prêtent aux enseignants de partout au Canada, comme le Discovery Kits (en anglais) du Vancouver Holocaust Education Centre, le Teaching Trunks (en anglais) du Sarah and Chaim Neuberger Holocaust Education Centre, et la valise d’Hana du Musée de l’holocauste à Montréal.

Les organismes ont aussi recours à la technologie pour que les enseignants des régions rurales aient accès à des ressources pédagogiques de qualité en ligne. Les principaux organismes ont tous investi des sommes importantes en vue d’élaborer de telles ressources qui sont offertes gratuitement aux enseignants de partout au Canada. Dans un pays aussi vaste, la mise en ligne des ressources est la meilleure stratégie à adopter pour s’assurer que les élèves des régions rurales ont une expérience d’apprentissage similaire à celle des élèves des grands centres, mais on a aussi recours à d’autres méthodes.

En 2013, le Musée de l’Holocauste à Montréal a mis au point une application pour tablette. Conçue au départ pour la visite sans guide du musée, l’application est désormais utilisée dans les salles de classe et par d’autres utilisateurs à l’extérieur du musée. Outre les visiteurs du musée, plus de 2 000 personnes ont téléchargé l’application en 2016. Une version pour téléphone intelligent a aussi été élaborée et rendue publique en 2017. Le Musée a également produit 250 séquences vidéo sur différents thèmes et les a diffusées sur YouTube. Elles ont été visionnées 48 000 fois en 2016. La même année, les outils d’éducation sur l’Holocauste en ligne du Musée ont été téléchargés, en tout ou en partie, plus de 55 000 fois.

Le Friends of Simon Wiesenthal Center for Holocaust Studies a également adopté une approche avant-gardiste en matière de sensibilisation du public dans les régions rurales : le Tour for Humanity (en anglais), qui est un autobus contenant une salle de classe de 30 places. Chaque jour, il sensibilise environ 200 élèves de partout en Ontario sur la diversité, la démocratie et les droits et responsabilités civiques des Canadiens, par l’enseignement d’événements du passé et de leur importance pour le Canada, mais aussi pour le monde entier. Parmi les outils pédagogiques du Tour for Humanity, mentionnons un documentaire de six minutes sur l’Holocauste. En 2016, cette initiative a reçu le prix d’excellence de la Fondation canadienne des relations raciales, qui est une société d’État vouée à l’élimination de la discrimination raciale. Jusqu’à maintenant, le Tour for Humanity s’est rendu dans plus de 300 écoles en Ontario et a sensibilisé plus de 50 000 élèves.

Le nouveau site Web Re:Collection de la Fondation Azrieli est un site interactif de pointe qui invite les utilisateurs à explorer les récits de première main de survivants de l’Holocauste de sa collection Mémoires de survivants de l’Holocauste. Cette plateforme numérique procure aux Canadiens une expérience multimédia unique d’immersion dans la vie de survivants. On y trouve des entrevues, des fragments de souvenir, des photographies, des artefacts, et une carte et une ligne du temps interactives.

La numérisation des témoignages de survivants de l’Holocauste, dont il a été question précédemment, est une autre étape importante qu’a franchie le Canada en matière d’éducation sur l’Holocauste. Elle fournit une solution de remplacement aux témoignages en personne et peut être utilisée partout au Canada. Il convient de souligner les travaux du Musée de l’Holocauste à Montréal et du Sarah and Chaim Neuberger Holocaust Education Centre qui ont consolidé les témoignages de survivants de partout au Canada dans une seule collection canadienne. Hébergée dans les archives audiovisuelles historiques de la USC Shoah Foundation, la collection contient plus de 1 250 témoignages. Outre la préservation des témoignages, un site Web et des outils pédagogiques ont été conçus afin de veiller à ce que ces témoignages soient utilisés.

Tel qu’indiqué précédemment, le Canada est en plein processus national de vérité et de réconciliation avec ses communautés autochtones. Les provinces sont en train de réviser leur programme d’enseignement afin d’y intégrer l’histoire des Autochtones et les perspectives mondiales. Dans ce contexte, le prochain défi à relever en matière d’éducation sur l’Holocauste consistera à établir les points de convergence entre la réconciliation avec les Autochtones et l’Holocauste.

Les autres enjeux plus généraux sont : le programme d’enseignement surchargé dans lequel l’enseignement sur l’Holocauste n’est pas obligatoire; l’harmonisation de l’enseignement sur l’Holocauste aux nouvelles compétences de base définies lors de la révision des programmes d’enseignement des provinces; et la promotion de pratiques exemplaires d’enseignement dans le contexte fort compétitif des activités de perfectionnement professionnel des enseignants.

En raison des enjeux liés à la compétence gouvernementale en matière d’éducation, certains des problèmes susmentionnés peuvent difficilement être surmontés. Le gouvernement fédéral pourrait explorer de quelle manière il peut contribuer à la formation des enseignants des provinces et territoires et mettre de l’avant une approche nationale commune à l’égard de l’éducation sur l’Holocauste.

Éducation sur l’Holocauste dans les écoles

Partout au Canada, l’Holocauste est le plus souvent enseigné dans le contexte de la Deuxième Guerre mondiale ou encore intégré à différents thèmes, comme les enjeux mondiaux, la justice sociale, les religions du monde, les études sociales et les langues. Une telle configuration de l’éducation sur l’Holocauste au titre de sujet d’enseignement complémentaire peut contribuer à renforcer les résultats d’apprentissage, même si cette ouverture à d’autres thèmes nécessite un suivi rigoureux afin de veiller à l’articulation adéquate entre les thèmes, du plus petit détail factuel jusqu’à l’établissement de relations appropriées et non abusives avec d’autres faits historiques mondiaux.

En raison des contextes d’enseignement de plusieurs provinces et territoires, la stratégie d’intégration de l’Holocauste aux plans de cours que privilégient les enseignants consiste à l’aborder avec l’étude de l’histoire du Canada. Le Vancouver Holocaust Education Centre a créé plusieurs expositions destinées à l’enseignement (mobile ou avec accompagnement en ligne) qui intègrent l’enseignement de l’Holocauste dans l’histoire nationale. Ces expositions s’intitulent (en anglais seulement) : Enemy Aliens; The Internment of Jewish Refugees in Canada, 1940-43; More Than Just Games:Canada and the 1936 Olympics; Open Hearts – Closed Doors: The War Orphans Project; et Canada Responds to the Holocaust, 1944-45. Chaque année, des milliers d’élèves visitent ces expositions. À titre d’exemple, entre octobre 2016 et juin 2017, l’exposition Canada Responds to the Holocaust, 1944-45 a accueilli 65 groupes scolaires, ce qui représente plus de 1 400 élèves. Ces projets, de même que le matériel et le programme pédagogique complets d’accompagnement, ont grandement contribué à l’éducation sur l’Holocauste en Colombie-Britannique et ailleurs au Canada. Récemment, le Musée de l’Holocauste à Montréal a lancé la toute première exposition mobile complète sur l’Holocauste grâce à l’appui du Fonds communautaire de commémoration des guerres mondiales du gouvernement du Canada. L’exposition Et en 1948, je suis arrivé au Canada – L’Holocauste en six dates propose du matériel audiovisuel, des artefacts et un guide d’enseignement.

Conçu autour de six concepts de la pensée historique, le Projet de la pensée historique s’appuie sur une nouvelle approche de l’enseignement de l’histoire. Elle repose sur la proposition soutenant que la pensée historique est essentielle à l’enseignement de l’histoire et que les élèves devraient devenir de meilleurs penseurs historiques à mesure qu’ils progressent dans leur cheminement scolaire. Cette approche a été largement adoptée au Canada : la province de l’Ontario l’a adoptée officiellement dans son programme d’enseignement de 2015, et les ressources pédagogiques sur l’Holocauste du Vancouver Holocaust Education Centre s’appuient sur ses principes (notamment la mise à contribution de sources premières), tout comme la série de ressources de témoignages de survivants élaborées par le Sarah and Chaim Neuberger Holocaust Education Centre et le Musée de l’Holocauste à Montréal.

Que ce soit dans les cours en anglais ou en français, les témoignages de survivants, comme ceux de la Fondation Azrieli, ont remplacé les ouvrages La Nuit ou Le Journal d’Anne Frank comme outils d’approfondissement. Quelques provinces ont aussi ajouté le cours Facing History and Ourselves, Genocide and Crimes Against Humanit. à leur programme. Il traite de l’approche du Canada à l’égard de cas de génocide dans le monde.

Les centres canadiens d’éducation sur l’Holocauste continuent de jouer un rôle clé dans l’amélioration des programmes et des ressources pédagogiques sur l’Holocauste. Dans le cadre de son Programme des mémoires de survivants de l’Holocauste, la Fondation Azrieli, qui est la seule organisation nationale bilingue de sensibilisation et de diffusion, s’est fixé comme objectif de publier et de diffuser à grande échelle la mémoire de survivants de l’Holocauste, ce qui a du coup permis aux élèves et enseignants d’avoir accès à des ressources. La Fondation a produit plus de 100 récits écrits de survivants qui se sont réfugiés au Canada. Les établissements d’enseignement anglophones et francophones de partout au Canada y ont accès gratuitement. Au cours des cinq dernières années, le programme a organisé des événements avec des survivants et des éducateurs dans toutes les provinces, auxquels ont participé plus de 200 000 élèves.

La portée des efforts de sensibilisation des centres canadiens d’éducation sur l’Holocauste est impressionnante. Par exemple, le colloque sur l’Holocauste destiné aux élèves du secondaire qu’organise annuellement le Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre attire jusqu’à 2 000 élèves, y compris quelques-uns qui font le voyage à partir des États-Unis. En 2016-2017, la conférence biennale Shafran Teachers Conference (en anglais) organisée par le Vancouver Holocaust Education Centre a attiré 50 enseignants, professeurs d’université, bibliothécaires scolaires et éducateurs de la Colombie-Britannique et de l’État de Washington.

Le Musée canadien pour les droits de la personne à Winnipeg, au Manitoba, a aussi joué un grand rôle dans la sensibilisation des élèves et des adultes sur l’Holocauste et sur ses relations avec l’histoire du Canada. La pièce maîtresse de la galerie Examiner l’Holocauste du Musée est un documentaire sur l’antisémitisme omniprésent au Canada à l’époque nazie. Avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale, l’antisémitisme et le racisme ont connu un essor dans de nombreux secteurs de la société canadienne. Cela a donné lieu à la réaction d’indifférence du Canada à l’égard des Juifs qui ont tenté d’y trouver refuge. Quelques Canadiens ont bien tenté de défendre les Juifs qui fuyaient l’Holocauste, mais en vain; avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Canada affichait l’un des pires tableaux en matière d’accueil des réfugiés. Le but du documentaire est d’établir un lien étonnant entre l’histoire de l’Holocauste et celle du Canada. Un mythe courant veut que les Canadiens aient pris part à la Deuxième Guerre mondiale afin de sauver les Juifs de l’Holocauste, mais le documentaire dissipe ce mythe. Il replace aussi le national-socialisme dans un contexte mondial d’antisémitisme, auquel le Canada n’échappe pas. En conclusion, le documentaire traite de la présence continue de l’antisémitisme au Canada et montre le rapport entre l’Holocauste et les préoccupations contemporaines en matière de droits de la personne.

Influence de l’adhésion à l’AIMH sur l’éducation sur Holocauste

En tant que tribune vouée à l’éducation, l’AIMH a conçu et diffusé des pratiques exemplaires en matière d’enseignement de l’Holocauste qui ont orienté l’élaboration du matériel pédagogique sur l’Holocauste au Canada. À titre d’exemple, citons les travaux du comité consultatif d’enseignants du Vancouver Holocaust Education Centre. Formé d’experts en élaboration de contenu pédagogique, ce comité fournit des conseils sur la conception de matériel pédagogique et les initiatives de perfectionnement professionnel des enseignants. Le Sarah and Chaim Neuberger Holocaust Education Centre a proposé des programmes de sensibilisation dans le cadre de la Semaine annuelle de sensibilisation sur l’Holocauste. Il a également conçu un programme spécialisé d’introduction à l’Holocauste pour les nouveaux-arrivants au Canada inscrits dans un programme de cours d’anglais financé par le gouvernement, ainsi que des activités pédagogiques pour les élèves du secondaire. En tant qu’organisme d’éducation, le Neuberger Holocaust Education Centre sensibilise 18 000 élèves du secondaire chaque année.

L’adhésion du Canada à l’AIMH a largement contribué à améliorer l’accès aux réseaux internationaux de professionnels et à créer des occasions de collaboration avec les autres États membres de l’AIMH. L’Ambassade du Canada à Budapest a soutenu un projet créatif de lutte contre la discrimination intitulé Training Bystanders to Become Upstanders (en anglais), qui a été exécuté par Visual World Foundation. Dans le cadre de ce projet, on a interviewé les ambassadeurs du Canada en Hongrie, en Slovénie et en Bosnie-Herzégovine. Les entrevues ont été intégrées au matériel pédagogique destiné aux élèves.

L’adhésion du Canada à l’AIMH lui a permis d’en assurer la présidence en 2013, ce qui a entraîné des retombées très positives, occasionné un appui et un intérêt accrus pour les activités d’éducation sur l’Holocauste et contribué au renouvellement du soutien pour les initiatives de sensibilisation et de commémoration. Voici quelques exemples : la préservation des témoignages de survivants de l’Holocauste; le prix d’excellence en éducation sur l’Holocauste; la participation d’élèves du Canada au concours international d’affiches, une initiative commune de l’AIMH et de Yad Vashem d’Israël; l’élaboration d’un guide de recherche dans les archives consacrées à l’Holocauste par Bibliothèque et Archives Canada; et la tenue de plusieurs conférences scientifiques.

Évaluation des programmes éducatifs

L’évaluation est un volet important de l’éducation. Régulièrement, on évalue l’apprentissage des élèves après leur visite des centres d’éducation sur l’Holocauste, leur utilisation des ressources pédagogiques offertes aux écoles (comme la trousse Discovery Kits [en anglais] et la collection Book Set. [en anglais]) et leur participation à des colloques. Le Vancouver Holocaust Education Centre a établi un comité consultatif d’enseignants afin d’obtenir son avis sur le contenu à élaborer et son aide pour concevoir des outils d’évaluation pour les élèves et les enseignants. De plus, la professeure Andrea Webb (Faculté de l’éducation, Université de la Colombie-Britannique) a mis au point une méthodologie pour évaluer l’efficacité de la nouvelle ressource pédagogique élaborée par le Vancouver Holocaust Education Centre, qui s’intitule Primary Voices: Teaching Through Holocaust Survivor Testimony (en anglais).

La Fondation Azrieli soumet régulièrement les ressources de son Programme des mémoires de survivants de l’Holocauste à des essais de l’utilisateur auprès d’enseignants et d’élèves afin d’en évaluer l’efficacité, notamment les outils de la plateforme interactive Re:Collection.

Le Musée de l’Holocauste à Montréal a aussi été mis à contribution dans quelques récents projets de recherche menés par des universitaires du Québec, dont Marie McAndrew (Université de Montréal), Sabrina Moisan (Université de Sherbrooke) et Sivane Hirsch (Université du Québec à Trois-Rivières). Le premier projet, qui a bénéficié d’un financement du gouvernement du Canada, a consisté à évaluer l’effet des visites scolaires au Musée et de l’usage des outils pédagogiques de musées sur les comportements antiracistes. Le deuxième projet visait à examiner la représentation de la communauté juive et de l’Holocauste dans les manuels scolaires du Québec. Le dernier projet, qui est en cours, consiste à analyser les modes d’enseignement et de commémoration de l’Holocauste dans les écoles juives et se donne comme objectif d’élaborer des programmes spécifiques destinés aux enseignants des niveaux 6 à 11 du système d’écoles juives.

Commémoration de l’Holocauste

Sites historiques et commémoratifs

Comme mentionné précédemment, plusieurs mesures ont été mises en place au niveau fédéral pendant la période visée par le présent rapport en ce qui a trait aux sites historiques et commémoratifs, notamment la promulgation de la Loi sur le Monument national de l’Holocauste en 2011. En vertu de la Loi, on a procédé à la construction du Monument national de l’Holocauste à la mémoire des victimes et des survivants canadiens de l’Holocauste. Inauguré le 27 septembre, le Monument est désormais accessible au public. Le Monument devrait contribuer à accroître l’intérêt du public sur la question de l’Holocauste et servira de point central pour la tenue d’événements nationaux de commémoration.

En septembre 2014, le Musée canadien des droits de la personne a ouvert ses portes à Winnipeg, au Manitoba. Sa mission est « d’explorer le thème des droits de la personne, en mettant un accent particulier sur le Canada, en vue d’accroître la compréhension du public à cet égard, de promouvoir le respect des autres et d’encourager la réflexion et le dialogue ». Une des dix galeries d’exposition du Musée est consacrée à l’Holocauste. Il s’agit de la galerie Examiner l’Holocauste. Elle propose d’explorer cet événement en mettant en lumière à la fois sa nature spécifique et ses caractéristiques plus générales qui invitent à la réflexion sur les droits de la personne. Y sont aussi mis en évidence les rapports avec le Canada, comme les témoignages de survivants qui se sont installés au Canada après la Deuxième Guerre mondiale et un court documentaire sur l’antisémitisme social et politique au Canada pendant les années 1930 et 1940, qui s’est soldé par le refoulement des réfugiés juifs qui tentaient d’échapper à l’Allemagne nazie. Le documentaire est d’ailleurs un élément clé du programme éducatif du Musée destiné aux élèves des niveaux 9 à 12, qui s’intitule Quand on dénie des droits.

En collaboration avec le Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre, le Musée canadien pour les droits de la personne a organisé des rencontres avec des survivants pour les élèves du secondaire qui visitent le Musée. On les invite aussi à visiter l’exposition du Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre, qui a été mise sur pied par des survivants établis à Winnipeg. Le centre a aussi soutenu des projets de recherche et de partage d’artefacts du Musée.

À l'échelon provincial, le Québec a annoncé en 2016 une subvention de 407 465 $ sur trois ans au Musée de l’Holocauste à Montréal à titre de reconnaissance de l’importance et des retombées positives des travaux du Musée.

À Ripples, au Nouveau-Brunswick, on a érigé un panneau sur le site du camp d’internement où ont été enfermés des réfugiés juifs provenant principalement d’Allemagne et d’Autriche pendant les premières années de la guerre. De plus, un site Web renseigne le public sur l’histoire du camp, et des artefacts du camp sont exposés dans un petit musée situé dans une ville voisine.

Culture de commémoration

En 2003, en vertu de la Loi sur le Jour commémoratif de l’Holocauste (voir l’annexe C), le gouvernement du Canada a institué le Jour commémoratif de l’Holocauste – Yom ha-Choah, qui coïncide avec le 27e jour du mois de Nisan selon le calendrier lunaire juif. Le Canada célèbre aussi la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, la Journée Raoul Wallenberg et la Nuit de cristal. Le premier ministre, quelques ministres et d’autres leaders de tous les paliers gouvernementaux ont fait des déclarations sur la commémoration de l’histoire de l’Holocauste et ils ont encouragé les Canadiens à tirer des leçons de cet événement. De plus, pendant leurs visites d’État à l’étranger, des représentants élus ont visité des sites commémoratifs de l’Holocauste. En 2016, le premier ministre Trudeau a visité le site d’Auschwitz-Birkenau, attirant ainsi l’attention du public sur l’Holocauste, ce qui a contribué à la sensibilisation à ce sujet et à sa commémoration.

Au Canada, la plupart des événements de commémoration sont organisés et orchestrés par des organismes non gouvernementaux. Y participent des représentants de tous les paliers de gouvernement, de même que des représentants diplomatiques et le grand public. À Vancouver, l’organisation des journées de commémoration est confiée au Vancouver Holocaust Education Centre, et le programme comprend une déclaration par les autorités de la Ville. À Winnipeg, le Freeman Family Foundation Holocaust Education Centre propose un programme commémoratif pour le grand public. Cette année, le maire de Winnipeg a publiquement reconnu la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste en mettant en berne le drapeau de la mairie et en soulignant l’importance de cette journée au Conseil de ville. Cette année, dans le cadre des commémorations du 27 janvier, le Friends of Simon Wiesenthal Center a publié un petit livret contenant quelques réflexions pertinentes, notamment des déclarations du premier ministre du Canada, de leaders religieux, de mairies et de services de police. D’autres organismes, notamment le Sarah and Chaim Neuberger Holocaust Education Centre à Toronto, le Musée de l’Holocauste à Montréal et la Fondation Azrieli, ont aussi proposé des programmes complets de commémoration pour le grand public.

Les organisateurs d’événements commémoratifs ont noté la participation accrue des descendants de survivants de l’Holocauste. Ils notent aussi que les participants non juifs sont de plus en plus représentatifs de la diversité de la population du Canada.

Des occasions de collaboration avec d’autres organismes en vue d’organiser des événements commémoratifs se sont aussi présentées. Depuis plusieurs années, l’ONG canadienne Ukrainian Jewish Encounter s’efforce de renforcer la coopération et le dialogue sur les plans politiques et académiques entre les Ukrainiens et les Juifs. Pour souligner le 75e anniversaire de Babi Yar (Babyn Yar en ukrainien), l’ONG a établi un partenariat avec le Congrès juif mondial, le gouvernement d’Ukraine et d’autres instances pour parrainer une série d’événements publics de commémoration. Parmi eux, mentionnons une conférence pour la jeunesse qui a attiré plus de 200 participants d’Ukraine, d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Israël; un colloque public doublé de la publication d’un collectif intitulé Babyn Yar : History and Memory. (en anglais); un concours d’architecture et de design d’un site commémoratif à Babi Yar; et un concert commémoratif à l’opéra de Kyiv.

Grâce à l’important investissement consenti par l’Ukrainian Jewish Encounter pour organiser la commémoration du 75e anniversaire de Babi Yar, ainsi que pour mener les vastes consultations auprès des politiciens et fonctionnaires du gouvernement de l’Ukraine au cours de l’année précédant l’événement, l’organisme a tenu, le 29 septembre 2016, la plus importante cérémonie de commémoration à ce jour à laquelle ont assisté des leaders et dignitaires du monde entier. Le Canada continuera de collaborer avec la présidence de l’AIMH afin de promouvoir les objectifs de l’AIMH en Ukraine.

Mis à part l’Holocauste, le Canada a aussi reconnu le génocide arménien, la famine et le génocide ukrainiens (« Holomodor »), le génocide au Rwanda et le génocide de Srebrenica, en Bosnie. En 2015, pour commémorer ces quatre génocides et l’Holocauste, la Chambre des communes a adopté à l’unanimité une motion désignant le mois d’avril de chaque année comme le Mois de la mémoire, de la condamnation et de la prévention du génocide.

Pour commémorer ces cinq génocides, les Canadiens prennent part à des activités commémoratives organisées dans les collectivités et les représentants officiels font des déclarations. En principe, on ne mentionne l’Holocauste que dans les événements qui le concernent spécifiquement. Les éducateurs sur l’Holocauste profitent néanmoins de ces occasions pour collaborer avec d’autres communautés touchées par le génocide. Par exemple, de concert avec la communauté rwandaise, la Fondation Azrieli organise l’événement Write to Heal (en anglais) qui explore deux vécus distincts et l’usage de mémoires dans le cheminement vers la guérison.

Négation de l’holocauste, autres crimes haineux et leurs rapports avec l’antisémitisme

La société canadienne est avant tout une société inclusive et diversifiée qui s’élève contre la négation de l’Holocauste et l’antisémitisme. Tout signalement d’incident de négation de l’Holocauste ou d’antisémitisme est largement condamné par la société canadienne, ainsi que par les médias classiques.

L’antisémitisme continue pourtant à se manifester au Canada par des actes de vandalisme et des graffitis; la distribution de propagande haineuse; la résurgence de l’intolérance et des propos racistes sur le Web, comme sur Twitter et dans les sections de commentaires, les forums et les billets; des séries d’alertes à la bombe dans les écoles et centres communautaires juifs; des actes d’intimidation visant les étudiants universitaires juifs; et le mouvement Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) qui cherche à délégitimiser l’État d’Israël.

Les données recueillies par B’nai Brith Canada et présentées dans son rapport annuel de 2016 sur les incidents à caractère antisémite (2016 Annual Audit of Antisemitic Incidents) indiquent une tendance à la hausse des incidents au cours des dix dernières années. En 2016, on a signalé 1 728 incidents à caractère antisémite, ce qui représente une hausse de 26 % par rapport à 2015. Ces données sont basées sur les appels logés à la ligne téléphonique antiraciste de l’organisme et les rapports de police.

Selon le rapport, le harcèlement continue d’être la principale forme d’antisémitisme au Canada, avec 1 559 cas (90 %) signalés en 2016, suivie du vandalisme avec 158 cas (9 %) et de 11 incidents violents (1 %). L’un des changements les plus notables observés en 2016 est la hausse des incidents de négation de l’Holocauste, qui représente 20 % de tous les incidents à caractère antisémite, en hausse par rapport au taux de 5 % de 2015.

Les plus récentes données recueillies par Statistique Canada sur les crimes haineux déclarés par la police font état d’une hausse générale de 5 % des crimes haineux au Canada. Les années précédentes, on avait signalé moins d’incidents, soit 1 295 incidents en 2014 et 1 362 en 2015. On attribue cette hausse à un plus grand nombre d’incidents visant les populations des pays arabes et de l’Asie occidentale. Bien que les Juifs demeurent la principale cible des crimes fondés sur la religion, on a noté une baisse du nombre de cas les concernant : de 213 en 2014 à 178 en 2015. De fait, la population juive a été la cible de 13 % de tous les crimes haineux, suivie de la population musulmane (12 %). En revanche, le nombre de crimes haineux visant la population musulmane est passé de 99 cas en 2014 à 159 en 2015, ce qui représente une hausse de 61 %. Statistique Canada admet que ces données ne traduisent pas nécessairement l’ampleur du phénomène des crimes haineux au Canada, car les crimes ne sont pas tous signalés à la police.

Les crimes haineux déclarés par la police désignent les affaires criminelles dont une enquête policière permet de déterminer qu’elles ont été motivées par la haine d’un groupe identifiable, comme défini dans le Code criminel du Canada. Au Canada, on prévoit quatre infractions précises comme crimes haineux : l’encouragement au génocide, l’incitation publique à la haine, la fomentation volontaire de la haine et les méfaits motivés par la haine envers les biens religieux. De plus, en vertu du sous-alinéa 718.2a)(i) du Code criminel, on peut imposer des peines plus sévères lorsqu’il s’agit d’infractions criminelles (comme les voies de fait et le méfait) dont on a des preuves qu’elles ont été motivées par un préjugé ou par la haine à partir de plusieurs critères qui sont prévus au sous-alinéa. Ces infractions sont également qualifiées de crimes haineux. Pour déterminer si un crime est motivé ou non par la haine, la police se fonde sur les renseignements recueillis pendant l’enquête ainsi que sur les lignes directrices nationales communes en matière de classification des dossiers.

Entre 2010 et 2015, la majorité (85 %) des incidents visant la population juive étaient de nature non violente. Les trois quarts des crimes haineux visant cette population étaient des méfaits, comme des actes de vandalisme ou des graffitis. De tous les crimes haineux visant la population juive, 15 % étaient de nature violente. L’infraction violente la plus fréquente est la profération de menaces. Pour la même période, la majorité des victimes (62 %) de crimes haineux visant la population juive était des hommes de 35 ans et plus, mais dans la majorité des cas (89 %), aucune blessure physique n’a été déclarée. Plus de la moitié (58 %) des victimes ont déclaré que leur assaillant était étranger.

Selon le rapport de 2016 des services de police de la ville de Toronto (2016 Annual Hate/Bias Crime Statistical Report), le nombre de crimes haineux est en hausse; il est passé de 134 affaires en 2015 à 145 en 2016. Quelque 46 % des crimes signalés sont motivés par la religion, ce qui constitue le taux le plus élevé de la dernière décennie. La communauté juive de Toronto en est la principale cible, avec 30 % des attaques signalées.

Statistique Canada ne recueille pas de données spécifiques sur la négation de l’Holocauste, mais les rapports des médias et le rapport annuel de B’nai Brith Canada indiquent que des incidents de cette nature continuent d’avoir lieu et qu’ils se manifestent de plus en plus sur le Web. On note d’ailleurs que 20 % des incidents dont fait état le 2016 Annual Audit of Antisemitic Incidents concernent la négation de l’Holocauste. Il s’agit d’une forte hausse par rapport au taux de 5 % de 2015.

Négation de l’Holocauste

Le rapport 2016 Annual Audit of Antisemitic Incidents met en évidence une tendance troublante : la hausse de la négation de l’Holocauste au Canada. Ce qui est particulièrement préoccupant est l’ampleur de ce phénomène au sein des communautés de la diaspora et que ces opinions se font de plus en plus entendre dans les médias en langue étrangère. Dans certains cas, les valeurs négationnistes et les versions déformées et épurées de l’histoire de l’Holocauste sont par la suite relayées du Canada vers les pays d’origine des personnes qui les véhiculent. Raviver de telles idées dans les pays d’origine peut avoir une incidence très néfaste tant sur le plan social que politique.

À titre de société multiculturelle, le Canada envisage la diversité comme un point fort qui contribue à l’identité nationale et à la fierté. Cela dit, aucune société n’est complètement à l’abri de la discrimination et le Canada reconnaît qu’il reste du chemin à parcourir pour favoriser l’inclusion sociale pour tous les Canadiens. Voici quelques mesures prises par le gouvernement du Canada pour lutter contre l’antisémitisme au Canada.

Efforts de lutte contre l’antisémitisme

En 2010, le Canada a été l’hôte de la deuxième Conférence de la Coalition interparlementaire pour la lutte contre l’antisémitisme, dans le cadre de laquelle il a dirigé l’élaboration du Protocole d’Ottawa sur la lutte contre l’antisémitisme. Ce plan d’action international aidera les nations à mesurer leurs progrès dans la lutte contre l’antisémitisme. En 2011, le Canada a été le premier pays à signer le Protocole.

Sur la scène internationale, un certain nombre de mesures ont été prises par le Bureau des droits de la personne, des libertés et de l’inclusion (BDPLI) du Canada en vue de lutter contre l’antisémitisme, de combattre l’incitation à la haine sur le Web et de promouvoir la diversité et l’inclusion de manière générale. En partenariat avec les États-Unis, l’Union européenne (UE) et Israël, le Canada a coorganisé le forum mondial sur l’antisémitisme (2016) à l’Organisation des Nations unies (ONU). Il a aussi été l’hôte d’un débat interactif sur le pouvoir de l’inclusion et de la diversité lors d’une Assemblée générale de l’ONU (2016). Il a coorganisé le tout premier forum de lutte contre la discrimination visant les musulmans à l’ONU (2017) en collaboration avec les États-Unis, l’UE et l’Organisation de la coopération islamique. Enfin, il a été l’hôte d’un débat de haut niveau sur l’inclusion et la diversité au Conseil des droits de l’homme à Genève (2017).

En outre, le Canada a dirigé une déclaration commune novatrice lors de la 34e session du Conseil des droits de l’homme à Genève le 20 mars 2017. Cette déclaration souligne le pouvoir de l’inclusion et les avantages de la diversité et leurs liens intrinsèques avec un respect accru pour les droits de la personne. Au total, 83 pays ont officiellement signé la déclaration commune.

Le Canada a aussi collaboré étroitement avec Israël et les États-Unis aux efforts de lutte contre l’antisémitisme, y compris par la participation au niveau ministériel à des activités de l’ONU à ce chapitre. Les efforts du Canada ont aussi été déterminants dans la recherche d’un consensus en ce qui a trait à l’adoption de la définition ad hoc de l’antisémitisme par l’AIMH. En décembre 2016, le Canada a appuyé pleinement les efforts de la présidence occupée par l’Allemagne en vue de faire adopter la définition ad hoc par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), et a publiquement exprimé sa déception à la suite de l’échec des efforts en raison des manœuvres obstructionnistes de certains États membres.

En 2015, la Chambre des communes a adopté à l’unanimité une motion qui condamne la montée de l’antisémitisme à travers le monde. La motion est née d’un débat de quatre heures, appelé « débat exploratoire », sur la montée de l’antisémitisme dans le monde.

En 2016, la Chambre des communes a adopté une motion qui condamne officiellement le mouvement BDS à l’encontre de l’État d’Israël. La motion stipule que le mouvement BDS « encourage la diabolisation et la délégitimation de l’État d’Israël ». L’Assemblée législative de l’Ontario a aussi adopté une motion similaire en 2016, qui condamne le mouvement pour le traitement qu’il réserve à l’État d’Israël.

En 2016, l’humoriste français antisémite Dieudonné M’bala s’est vu refuser l’entrée au Canada. Il a fait l’objet de plusieurs condamnations en Europe pour ses propos haineux.

Pour traiter les cas regrettables de crimes haineux au Canada, le gouvernement du Canada offre un soutien financier continu au Programme de financement des projets d’infrastructure de sécurité pour les collectivités à risque. Dans le budget de 2017, il s’est engagé à verser cinq millions de dollars sur cinq ans à ce Programme. Ce dernier a été créé pour aider les collectivités qui risquent d’être la cible de crimes motivés par la haine à améliorer leurs infrastructures de sécurité dans des lieux de culte, les centres communautaires et les établissements d’enseignement reconnus par une province ou un territoire.

Outre ces mesures gouvernementales, de nombreux organismes non gouvernementaux contribuent à la lutte contre l’antisémitisme au Canada. Parmi eux, mentionnons les centres d’éducation sur l’Holocauste, la Fondation canadienne des relations raciales et d’autres organismes, comme FAST (Finissons-en avec l’antisémitisme sans tarder) qui a été fondé par une coalition de chefs d’entreprises non juifs en 2005.

Persécution et génocide des Roms

Recherche sur la persécution et le génocide des Roms

Ce n’est que récemment que le Canada a entrepris de consigner l’histoire tragique des Roms. La monographie Writing the Roma (en anglais) (Fernwood publishing, 2016), de Cynthia Levine-Rasky, professeure agrégée à l’Université Queen’s, est le premier ouvrage à décrire les origines et l’histoire des réfugiés roms ainsi que la manière dont ils ont été traités. L’ouvrage retrace les origines historiques et culturelles des Roms d’Europe, leur génocide pendant l’époque nazie, leur persécution en Europe de l’Est à l’époque postcommuniste et leur installation au Canada en tant que réfugiés. Cet ouvrage ébranle les stéréotypes véhiculés à propos de ce peuple sans pays, tout en exposant les répercussions des politiques d’immigration du Canada sur les Roms.

Dans sa collection de ressources éducatives en ligne, l’Office national du film du Canada propose le documentaire A People Uncounted, qui a reçu un prix d’excellence en 2011. Réalisé par Aaron Yeger et dirigé par Robi Botos (musicien rom ayant fui la Hongrie et établi à Toronto depuis longtemps), ce documentaire a été rendu possible grâce aux efforts des cinéastes torontois Tom Rasky et Len Binder, dont les parents sont des survivants juifs de l’Holocauste. Le documentaire témoigne des siècles d’intolérance et de persécution qui ont marqué les Roms d’Europe, particulièrement pendant l’époque nazie, et démontre à quel point les tragédies du passé ont façonné l’état actuel de ce peuple. En 2012, le documentaire a été présenté dans le cadre d’une série de séminaires sur l’Holocauste à l’Université Vanderbilt.

Sensibilisation aux Roms dans l’enseignement sur l’Holocauste

Au Canada, on encourage la sensibilisation au génocide des Roms au moyen de programmes publics d’éducation, comme la Semaine de sensibilisation à l’Holocauste organisée par le Sarah and Chaim Neuberger Holocaust Education Centre. Ce centre, comme d’autres centres d’éducation à l’Holocauste, met notamment à contribution les outils éducatifs conçus dans le cadre de projets financés par l’AIMH et encourage les enseignants à les utiliser.

La galerie Examiner l’Holocauste du Musée canadien des droits de la personne aborde aussi le génocide des Roms. Une section est consacrée aux attaques visant les minorités perpétrées par l’Allemagne nazie et ses collaborateurs pendant l’Holocauste. Outre les Roms, les personnes handicapées et quelques peuples d’origine slave (Polonais, Russes, etc.) ont aussi été la cible de telles attaques en raison de leur « infériorité raciale ». D’autres groupes encore ont été persécutés pour leur idéologie politique ou leurs comportements, notamment des communistes, des socialistes, des témoins de Jehovah et des homosexuels. Ces attaques ciblées sont présentées comme des actes distincts de l’Holocauste, mais y étant tout de même liées.

On intègre d’ailleurs de plus en plus les Roms dans la grande catégorie des victimes du national-socialisme dans le contexte historique de l’Holocauste et de la naissance du national-socialisme.

D’autres efforts restent à faire en ce qui a trait à l’intégration du génocide des Roms dans l’enseignement sur l’Holocauste. Le soutien à la création d’expositions et de ressources pédagogiques y contribuera.

Commémoration des Roms

En reconnaissance de l’expérience commune vécue par les Juifs et les Roms en tant que victimes de la persécution motivée par la race des nazis, plusieurs centres canadiens d’éducation sur l’Holocauste ont collaboré avec la communauté rom en vue de l’organisation d’événements commémoratifs pour souligner le 2 août la journée internationale de commémoration du génocide des Roms. Cette journée a été choisie par les organismes de défense des Roms afin de commémorer le génocide des Roms par les nazis.

Holocauste, génocide et crimes contre l’humanité

Le rapport du sondage A Matter of Comparison (en anglais) mené par le Comité de l’Holocauste, du génocide et des crimes contre l’humanité dresse la liste des activités de recherche, d’éducation et de commémoration et montre un aperçu comparatif des activités liées à l’Holocauste et à d’autres génocides et crimes contre l’humanité. Avez-vous relevé des erreurs à corriger ou des éléments à ajouter en ce qui a trait à votre pays ou domaine d’expertise? Le cas échéant, veuillez fournir ou mettre à jour les renseignements pertinents.

Pour le moment, le Canada n’a relevé aucune erreur ou omission le concernant.

Annexe A

Programme de reconnaissance historique pour les communautés

Le Programme de reconnaissance historique pour les communautés (PRHC) était une initiative de subventions et de contributions du gouvernement du Canada visant à sensibiliser les Canadiens aux expériences vécues par les communautés touchées par des mesures discriminatoires et des restrictions à l’immigration appliquées en temps de guerre au Canada.

Dans le cadre du PRHC, 2,5 millions de dollars ont été mis à la disposition d’organismes qui représentent les communautés juives en vue de mettre sur pied des projets de sensibilisation sur le refus du Canada d’accorder l’asile aux passagers juifs du S.S. St. Louis qui tentaient de fuir l’Allemagne, ainsi que sur l’emprisonnement de réfugiés juifs dans des camps au Canada à titre de sujets des pays ennemis de l’Autriche et de l’Allemagne.

Selon les modalités du PRHC, les demandeurs suivants étaient admissibles :

  • des associations ou des organisations canadiennes à but non lucratif et des organisations caritatives constituées en société en vertu de la Loi sur les corporations canadiennes, partie II ou de toute autre loi fédérale, provinciale ou territoriale correspondante, qui ont un mandat pertinent ou qui entretiennent un partenariat ou un lien manifeste avec les communautés touchées;
  • les médias de communication (p. ex., les journaux, les revues, la radio et la télévision), les conseils scolaires, ainsi que les écoles, les collèges et les universités qui entretiennent un partenariat ou un lien manifeste avec les communautés touchées.

Les critères utilisés pour évaluer les demandes de financement sont présentés dans le tableau suivant. Les propositions de projets ont aussi été soumises à un comité consultatif afin d’obtenir son point de vue sur leur bien-fondé. Le comité était formé de représentants d’organismes voués à la défense des communautés touchées.

Critères d’évaluation
Objectifs Résultats, intégrité du budget et rapport qualité-prix Probabilité de réussite

Les objectifs sont précis, réalistes et clairement définis.

Les résultats attendus sont réalistes et mesurables, et ils apporteront une contribution marquée à l’atteinte des objectifs du PRHC.

La communauté touchée appuie le projet et, dans les cas où il est pertinent qu’ils le soient, les intervenants communautaires clés sont mis à contribution.

Le projet permettra de reconnaître ou de commémorer l’expérience historique en question, ou d’informer le public à ce propos, et ce d’une manière qui est enrichissante pour la communauté touchée.

Le projet saura rejoindre de façon efficace le public cible et permettra d’obtenir des résultats qui représenteront une bonne optimisation des ressources.

Le demandeur est en mesure de réaliser le projet (si l’on considère son expérience, sa situation financière, sa capacité et la structure de gouvernance en place).

Le projet ne reproduit pas d’initiatives déjà mises en place.

Un plan complet et pertinent d’évaluation du rendement décrivant la façon de mesurer l’atteinte des résultats attendus du projet est inclus.

L’approche et le plan d’action proposés soutiennent les objectifs du projet et sont conçus de façon à veiller à son bon déroulement dans les délais prescrits.

Le projet répondra à une priorité ou à un besoin ou à une priorité ciblé dans la communauté.

Le budget proposé est raisonnable. Il reflète l’attention particulière accordée à l’utilisation efficace et prudente des fonds, ainsi qu’à la disponibilité des sources de financement.

Les ressources prévues pour le projet permettront l’exécution réussie, efficace et opportune de ce dernier.

Le budget proposé est suffisamment détaillé et les liens entre les dépenses et les activités sont clairs.

Lorsque des accords de collaboration sont requis afin d’assurer l’exécution ou la réussite du projet, les partenaires ou les intervenants concernés ont confirmé leur participation au projet.

Les projets suivants ont reçu une subvention du PRHC.

Exposition The St. Louis: Ship of Fate (Le St. Louis : un navire et sa destinée)

Entité bénéficiaire : Atlantic Jewish Council, Halifax

Le Conseil a créé une version itinérante de son exposition chaudement applaudie St. Louis: Ship of Fate, inaugurée en 2009, en partenariat avec le Musée maritime de l’Atlantique pour commémorer le 70e anniversaire du refus de la part du Canada de laisser entrer les réfugiés du S.S. St. Louis.

Le projet comprenait une exposition itinérante bilingue et un site Web contenant du matériel éducatif, de marketing et d’évaluation (le matériel produit par des tierces parties a été inclus dans la langue originale de ces dernières seulement).

Le projet comportait également la conclusion d’ententes avec au moins deux musées dans des grandes villes canadiennes en vue de montrer l’exposition itinérante durant des périodes d’au moins trois mois, couvrant le transport, le marketing, le lancement de l’exposition, la programmation éducative et l’évaluation

None is Too Many: Memorializing the MS St. Louis (Personne n’est de trop : commémorer le S.S. St. Louis)

Entité bénéficiaire : Congrès juif canadien, Ottawa

Le projet du Congrès visait à célébrer le 70e anniversaire de l’incident du S.S. St. Louis lors duquel 937 passagers juifs cherchant à fuir l’Allemagne à la veille de la Deuxième Guerre mondiale n’ont pu trouver refuge au Canada. Le projet comprend l’érection d’un monument historique au Quai 21 du port d’Halifax, la création de matériel pédagogique désigné sous le nom de Programme éducatif St. Louis et le lancement d’un concours national de rédaction pour les jeunes intitulé Soixante-dix ans plus tard : Quelles sont les leçons du S.S. St. Louis pour le Canada du vingtième siècle?

The Fortunate Few: The Story of the 5,000 European Jews admitted to Canada between 1933 and 1947 (Les quelques fortunés : L’histoire des 5 000 juifs européens admis au Canada entre 1933 et 1947

Entité bénéficiaire : Services d’aide aux immigrants juifs, Toronto

Ce projet comprend un film documentaire bilingue, un livret pédagogique bilingue et des profils personnels d’immigrants juifs sur cartes volantes. Il expose les expériences des quelque 5 000 juifs européens admis au Canada entre 1933 et 1947, malgré les politiques d’immigration antijuives, telles qu’illustrées par le refus de la part du Canada, en 1939, de laisser entrer les 937 réfugiés juifs à bord du S.S. St. Louis

Commemorating the MS St. Louis (Projet de commémoration du S.S. St. Louis)

Entité bénéficiaire : Jewish Youth Library of Ottawa

Ce projet a permis d’élaborer une série de produits commémorant l’incident du S.S. St. Louis, notamment un livret commémoratif bilingue de 20 pages, une exposition permanente sous forme de murale mosaïque créée à l’aide de techniques mixtes, des photographies montées au mur du navire et ses passagers et un livre pour enfants.

L’exposition est en montre pour le grand public, et les écoles sont invitées à prendre part à des visites formelles guidées. Le livret commémoratif est distribué gratuitement aux visiteurs, aux écoles juives, aux écoles publiques, au public et à certaines bibliothèques.

Creation of a National Task Force on Holocaust Research, Remembrance and Education (Création d’un groupe de travail national sur la recherche et l’éducation concernant l’Holocauste et le souvenir de celui-ci)

Entité bénéficiaire : Ligue des droits de la personne du B’nai Brith, Toronto

Ce projet triennal comprenait une conférence bilingue intitulée The MS St. Louis: Looking Back, Moving Forward (en anglais), tenue à Toronto les 1er et 2 juin 2009, et la création du groupe de travail national sur la recherche et l’éducation concernant l’Holocauste et le souvenir de celui-ci.

La Ligue a également produit une étude pour mieux comprendre l’incident du S.S. St. Louis et le contexte historique de l’événement, ainsi que du matériel pédagogique à l’intention des enseignants et des élèves des écoles secondaires.

Drame radiophonique – The Voyage of the MS St. Louis, a Radio Diary / Radio Shalom raconte le S.S. St. Louis

Entité bénéficiaire : Radio Shalom, Montréal

Le projet comportait un drame radiophonique et un programme scolaire intitulé The Voyage of the MS St. Louis, a Radio Diary — Radio Shalom raconte le S.S. St. Louis. Radio Shalom a produit 14 épisodes d’une heure en anglais et en français, qui présentaient des panélistes et une composante d’appels téléphoniques des auditeurs. Ces derniers avaient l’occasion de participer à une radiodiffusion à tribune téléphonique, alors qu’un animateur interviewait des invités (des descendants, des survivants, des historiens de musées et des auteurs) connaissant bien l’incident du S.S. St. Louis au sujet des politiques de restriction à l’immigration de l’époque. De plus, quatre élèves ont animé deux épisodes de 30 minutes.

Les enregistrements audio ont été archivés sur le site Web de Radio Shalom et pourront servir de matériel de référence pour les écoles et d’autres chercheurs.

Not Wanted: The Tragedy of the St. Louis Era (Indésirés : la tragédie de l’époque du St. Louis)

Entité bénéficiaire : Stitch Media Inc., Toronto

Ce projet visait à créer un portail interactif exhaustif qui décrit l’incident du S.S. St. Louis, les mesures de guerre adoptées entre 1939 et 1947, et les conséquences de ces politiques sur la population juive canadienne. Stitch Media a également conçu une courte série animée pour informer les jeunes du Canada et du monde entier des leçons tirées de l’époque du S.S. St. Louis.

Le portail permet aux éducateurs d’adapter le contenu du site Web à leurs plans de cours. Les fonctions en ligne comprennent la capacité de visualiser des webinaires ou des leçons à l’intérieur d’une salle de classe virtuelle contenant des vidéos, des témoignages audio et de l’animation.

Internment of Jewish Refugees in Canada from 1940 to 1943 (L’internement des réfugiés juifs au Canada de 1940 à 1943)

Entité bénéficiaire : Vancouver Holocaust Education Centre

Les recherches effectuées dans le cadre de ce projet ont permis de puiser dans la riche source principale de matériel des quelque 2 000 hommes juifs internés au Canada en tant que « sujets d’un pays ennemi » de 1940 à 1943. Les témoignages de certains des quelques témoins oculaires encore vivants ont été enregistrés sur vidéo.

Le projet met l’accent sur l’histoire peu connue des réfugiés juifs, nombre d’entre eux adolescents, de l’Allemagne et de l’Autriche nazies, qui ont demandé l’asile à la Grande-Bretagne, pour ensuite être déportés au Canada en réponse à la demande de Winston Churchill « d’appréhender le lot ». Les expériences des internés juifs dans des camps en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick, où ils ont été emprisonnés avec des ressortissants allemands, autrichiens et italiens, y compris des nazis, n’ont jamais été racontées au moyen d’une exposition exhaustive.

Annexe B

Recherche sur l’Holocauste

La liste ci-dessous n’est pas exhaustive. Il s’agit d’un échantillon de recherches menées au Canada.

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Fischer Spiro, Zsuzsanna, et Eva Shainblum. 2016. In Fragile Moments / The Last Time. Toronto : Fondation Azrieli.

Freund, John. 2014. Spring’s End. Toronto : Fondation Azrieli.

Goldenberg, Myrna. 2017. Before All Memory Is Lost: Women’s Voices from the Holocaust. Toronto : Fondation Azrieli.

Grossman, Ibolya, et Andy Réti. 2016. Stronger Together. Toronto : Fondation Azrieli.

Hirschprung, Rabbi Pinchas. 2016. The Vale of Tears. Toronto : Fondation Azrieli.

Jockel, Helena. 2014. We Sang in Hushed Voices. Toronto : Fondation Azrieli.

Klein, Eddie. 2016. Inside the Walls. Toronto : Fondation Azrieli.

Kutz, Michael. 2013. If, By Miracle. Toronto : Fondation Azrieli.

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Meisels, Leslie. 2015. Suddenly the Shadow Fell. Toronto : Fondation Azrieli.

Molnár Hegedűs, Anna. 2014. As the Lilacs Bloomed. Toronto : Fondation Azrieli.

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Newman, David. 2015. Hope’s Reprise. Toronto : Fondation Azrieli.

Ney, Arthur. 2015. W Hour. Toronto : Fondation Azrieli.

Opatowski, Felix. 2015. Gatehouse to Hell. Toronto : Fondation Azrieli.

Rakitova, Maya. 2016. Behind the Red Cutain. Toronto : Fondation Azrieli.

Reinhartz, Henia. 2007. Bits and Pieces. Toronto : Fondation Azrieli.

Rich, Betty. 2012. Little Girl Lost. Toronto : Fondation Azrieli.

Rips, Paul-Henry. 2014. E/96 : Fate Undecided. Toronto : Fondation Azrieli.

Rotschild, Steve. 2014. Traces of What Was. Toronto : Fondation Azrieli.

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Sermer, Zuzana. 2012. Survival Kit. Toronto : Fondation Azrieli.

Shtibel, Rachel, et Adam Shitbel. 2015. The Violin / A Child’s Testimony. Toronto : Fondation Azrieli.

Solan, Gerta. 2014. My Heart Is At Ease. Toronto : Fondation Azrieli.

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Annexe C

Loi sur le Jour commémoratif de l’Holocauste
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