Sa Majesté et le Canada
Sur cette page
- La Reine et le peuple canadien
- La Reine et les peuples autochtones au Canada
- La Reine, les gouverneurs généraux, premiers ministres et représentants vice-royaux
- La Reine et les Forces armées canadiennes
- La Reine et la Gendarmerie royale du Canada
- Œuvres de bienfaisance et patronages au Canada
- Moments clés de notre histoire
La Reine et le peuple canadien
La princesse Elizabeth et le prince Philip visitent le Canada pour la première fois en 1951, dans le cadre d’une tournée nationale de 5 semaines. Perçu comme le couple qui allait apporter un souffle nouveau à la monarchie, ils suscitent dès lors un intérêt débordant de la part de la population canadienne.
Leur visite, qui les mène d’un bout à l’autre du pays, marque le début d’une longue relation d’affection entre le peuple canadien et Sa Majesté, qui affirme :
Je suis convaincue que nulle part ailleurs se trouve une terre aussi débordante d’espoir, de joie et de personnes généreuses, bonnes et loyales […]. Elles nous ont insufflé leur amour pour leur pays et son peuple, amour qui ne s’éteindra jamais et nous attirera toujours.
Cette première visite sera suivie de 22 visites officielles de la reine Elizabeth II, faisant du Canada le pays le plus visité par Sa Majesté. Dans un effort délibéré pour visiter l’ensemble des provinces et territoires, la Reine développe une grande connaissance du Canada et une appréciation de ses peuples. On l’entend d’ailleurs parler du Canada comme étant « son chez soi » à maintes reprises. Notamment en juin 2010, à Halifax, elle déclare :
Les Canadiens ont, à force d’efforts, bâti un pays et une société largement admirés dans le monde entier. J’ai eu la chance d’avoir été témoin de nombre de progrès et de réalisations du Canada moderne. À titre de Reine du Canada depuis presque six décennies, ma fierté en ce pays n'a pas diminué. Merci encore de votre accueil. Il est bon d’être chez soi.
La Reine et les peuples autochtones au Canada
De nombreux peuples autochtones au Canada ont longtemps honoré leur relation avec la Couronne, pour la stabilité qu’elle offre et la Proclamation royale de 1763, qui reconnaît et protège les droits des peuples autochtones. La Couronne était aussi signataire de plusieurs traités qui visaient à établir une relation de paix, de collaboration et de respect entre les colons et les communautés autochtones. La relation s’est complexifiée au fil de l’histoire, mais la reine Elizabeth II a toujours entretenu une relation personnelle et chaleureuse avec les peuples autochtones au Canada. Plusieurs groupes autochtones la respectaient comme monarque et l’ont accueillie dans leur vie.
À titre d’exemple, le chef Joe Mathias de la Nation squamish assiste, en tant que dignitaire canadien, au couronnement de Sa Majesté à Londres. Puis, lors de sa première visite au Canada en tant que Reine, en 1959, elle rencontre plusieurs communautés autochtones d’un bout à l’autre du pays, incluant les Salish qui lui accorde le titre de Mother of All People, un témoignage de leur bonne relation.
Durant toutes les tournées royales qui s’ensuivent, Sa Majesté ne manque pas de rencontrer des chefs autochtones et d’assister à des événements culturels autochtones, reconnaissant ainsi la place fondamentale qu’occupent les peuples autochtones dans la vie, la culture et le gouvernement du Canada.
En 2002, la Reine se rend au Nunavut, un territoire alors nouvellement créé. Elle inaugure officiellement la nouvelle Assemblée législative et y prononce un discours, qu’elle termine avec quelques mots en inuktitut, un effort remarqué et alors perçu comme un signe de respect. Sa visite est aussi marquée par l’appellation d’une rue en son honneur, le Queen Elizabeth II Way.
En 2005, lors des célébrations du centenaire de la Saskatchewan, Sa Majesté se rend à l’Université des Premières Nations du Canada, où une cérémonie d’accueil l’attend. Dans le cadre de cette cérémonie, un hommage est rendu aux vétérans des Premières Nations, incluant les 9 000 d’entre eux qui ont combattu lors de la Deuxième Guerre mondiale. Elle en profite alors pour remettre une plaque de pierre à l’Université et affirme :
Cette pierre provient des terres du château Balmoral dans le haut-pays de l’Écosse — un lieu que chérissait mon arrière-arrière-grand-mère, la Reine Victoria. Cette pierre symbolise le fondement des droits des Premières Nations qui sont reflétés dans les traités signés avec Sa Majesté sous son règne. Portant le monogramme de la Reine Victoria ainsi que le mien, cette pierre est présentée à l’Université des Premières Nations du Canada dans l’espoir qu'elle servira à rappeler la relation spéciale qui existe entre la souveraine et tous les peuples des Premières Nations.
La Reine, les gouverneurs généraux, premiers ministres et représentants vice-royaux
Depuis son accession au trône en 1952, Sa Majesté la reine Elizabeth II a connu plusieurs premiers ministres et gouverneurs généraux canadiens et tous ont exprimé leur appréciation de la souveraine.
Tout au long de son règne, Sa Majesté entretient des relations conviviales avec l’ensemble des premiers ministres. Certains d’entre eux, en poste plus longtemps, ont d’ailleurs eu l’occasion et le temps de développer une relation amicale avec la Reine. Certains se sont aussi vu remettre des médailles prestigieuses, dont celle de l’Ordre du Mérite, qu’elle remet aux très honorables Lester B. Pearson (1971) et Jean Chrétien (2009).
À leur tour, les gouverneurs généraux et lieutenants-gouverneurs ont souvent fait valoir la grande connaissance de l’histoire, la perspicacité et le sens du devoir de la souveraine.
Quelques commentaires notables :
Elizabeth II a fait preuve d’un engagement indéfectible envers notre pays et a assumé ses fonctions de souveraine avec dignité, sagesse et dévouement — un modèle de service pour tous les Canadiens et Canadiennes.
Elle a une grande connaissance de l’histoire, une grande ouverture sur le monde.
[…] les Canadiens ont été inspirés par la grâce et la dignité de votre personne, par votre fidélité aux idéaux et aux devoirs auxquels votre vie a été consacrée et par votre dévouement sans faille envers autrui.
Sa Majesté s'avéra être l’une des personnes les plus sages que je rencontrai au cours de ma vie publique. Comme son règne a commencé au moment où sir Winston Churchill était premier ministre, sa sagesse ne devrait surprendre personne. Je fus en mesure de tirer profit de cette expérience lorsque je sollicitai son avis au cours des années qui ont suivi et je lui suis encore reconnaissant pour les judicieux conseils qu’elle m’a prodigués.
Après chaque discussion avec elle, nous comprenons mieux le monde dans lequel nous vivons […] car elle a été témoin de nombreux moments historiques, vécu plus d’histoire de premier plan que quiconque encore vivant de nos jours.
Il existe depuis longtemps un lien durable et profond entre Sa Majesté et les Canadiens. L’affection sincère que la Reine éprouve envers notre pays dépasse le cadre de son rôle de souveraine. Conscients de cette affinité, les Canadiennes et les Canadiens sont animés de sentiments réciproques.
Elle rayonne d’intelligence, d’intensité et de perspicacité, tout cela caché derrière un sourire brillant et souvent désarmant. Passer quelque temps avec elle permet de prendre conscience qu’elle agit avec professionnalisme et qu’elle sait exactement ce qu’elle fait.
Dans le monde entier, personne d’autre n’est resté aussi longtemps à la tête d’une démocratie. Et comme la Reine, le Royaume-Uni demeure toujours un symbole mondial de courtoisie et de l’autorité de la loi.
La Reine et les Forces armées canadiennes
En 1945, la princesse Elizabeth joint l’Auxiliary Territorial Service, la branche féminine de l’armée britannique et devient la première femme de la Famille royale à s’engager comme membre actif au sein des Forces armées.
Depuis ses débuts comme Souveraine, elle développe et entretient une relation significative avec les Forces armées. Au Canada, cet intérêt s’est traduit en une relation privilégiée avec les Forces armées canadiennes (FAC), en tant que commandante en chef.
Sa Majesté s’est constamment efforcée de mettre en lumière le rôle essentiel des FAC, notamment par de nombreuses visites des navires et des bases militaires à travers le pays, en présidant des cérémonies militaires, y compris des revues de la garde et des présentations de drapeaux, en déposant des couronnes sur des lieux commémoratifs, en prenant part aux cérémonies commémoratives et en rencontrant des anciens combattants.
Elle fait aussi preuve d’un engagement notable en agissant à titre de commandante en chef des FAC et colonelle en chef, capitaine générale et commodore de l’air en chef de plusieurs unités canadiennes :
- Le Régiment royal de l’Artillerie canadienne
- Les ingénieurs militaires canadiens
- Le Governor General’s Horse Guards
- Le King’s Own Calgary Regiment
- Le Royal 22e Régiment
- Le Governor General’s Foot Guards
- Le Canadian Grenadier Guards
- Le Stormont, Dundas and Glengarry Highlanders
- Le Régiment de la Chaudière
- Le Royal New Brunswick Regiment
- Le North Shore (New Brunswick) Regiment
- Le 48th Highlanders of Canada
- L’Argyll and Sutherland Highlanders of Canada
- Le Calgary Highlanders
- L’Aviation royale canadienne (Réserve aérienne)
- La Branche des services juridiques des Forces canadiennes
En plus de ses nominations honorifiques, les FAC soulignent la place prépondérante de la Couronne au sein de leur organisation en utilisant le préfixe « Navire canadien de Sa Majesté » (NCSM) devant le nom de tous les navires militaires du Canada. Aussi, de nombreux régiments se sont vus octroyés une désignation royale dans leur nom. Enfin, la couronne royale est représentée sur les insignes de certains grades des FAC, un autre symbole important du lien avec la Couronne canadienne.
La Reine et la Gendarmerie royale du Canada
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) est reconnue dans le monde entier pour ses policiers à cheval et son Carrousel. Réelle passionnée de chevaux et fervente entraîneuse et cavalière, il n’est pas surprenant qu’avec le temps, la Reine ait développé un rapport privilégié avec la GRC.
Son premier contact avec la GRC remonte au temps où elle était princesse, plus précisément à l’âge de 11 ans, lors du couronnement de son père, le roi George VI.
En 1953, pour le défilé du couronnement de la nouvelle Reine, la GRC envoie un contingent de 46 membres et leurs chevaux à Londres. Au cours de cette même année, Sa Majesté la reine Elizabeth II se voit attribuer le titre de commissaire honoraire de la GRC. Ces événements donnent naissance à une relation qui n’aura cessé de grandir tout au long de sa vie.
En 1969, le cheval de police Burmese est présenté à la Reine. Toujours l’un de ses chevaux les plus chers, il a accompagné Sa Majesté durant 18 parades du drapeau consacré, de 1969 à 1986. En 1981, Sa Majesté chevauchait Burmese à l’occasion de son défilé d’anniversaire lorsque des coups de feu ont été tirés dans la foule. Le cheval, qui est demeuré calme, a été encensé par la Famille royale pour son comportement impeccable.
Au fil du temps, d’autres chevaux ont été présentés à la Reine.
En 2012, pour célébrer le jubilé de diamant de la Reine, la GRC nomme la Reine « commissaire en chef de la GRC », une nomination qui incite la Reine à demander personnellement à la GRC de remplacer sa garde royale, au palais de Buckingham, pendant 24 heures. S’acquitter de cette tâche prestigieuse, accomplie par l’armée britannique depuis le XVIIe siècle, est un grand honneur. Ce fût la première fois que la Reine était gardée par une force non britannique et non militaire.
Œuvres de bienfaisance et patronages au Canada
On se souviendra de Sa Majesté la reine Elizabeth II comme d’une souveraine investie, dotée d’un sens du devoir et du service remarquable. Son dévouement constant et son appui seront venus en aide à une multitude d’œuvres de bienfaisance, partout à travers le Commonwealth. Marraine de plus de 600 organismes, dont 36 au Canada, elle fait partie des plus grands bienfaiteurs du monde.
Elle appuie les organismes qui reflètent ses intérêts variés tels que l’éducation, la santé, les institutions professionnelles, les enfants, les sciences, l’environnement, les arts, les services militaires et le bien-être des animaux. Obtenir le patronage de Sa Majesté signifiait notamment, pour un organisme, une visibilité et une reconnaissance accrues.
Au Canada, en plus des 17 unités militaires canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada, les organismes canadiens suivants ont bénéficié du patronage royal de la reine Elizabeth II :
- Société canadienne du cancer
- Société canadienne de la Croix-Rouge
- Ambulance Saint-Jean Canada
- Ligue navale du Canada
- Caisse de bienfaisance de l’Aviation royale du Canada
- Caisse de bienfaisance de la Marine royale canadienne
- Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada
- Association médicale canadienne
- Association canadienne des expositions nationales
- Société canadienne pour les causes humanitaires
- Aide à l’enfance – Canada
- Ordre impérial des filles de l’Empire
- Institut royal d’architecture du Canada
- Fédération des Instituts féminins du Canada
- Association des infirmières et infirmiers du Canada
- Collège français de Toronto
- St. John’s Ravencourt School
- Association royale canadienne de la marine
- Association de l’Aviation royale canadienne
- École du génie militaire des Forces canadiennes
Moments clés de notre histoire
Au cours d’un règne qui s’étale sur plus de 7 décennies, Sa Majesté la reine Elizabeth II est témoin de l’essor du Canada et participe à son développement. Ses visites assidues lors de moments clés de notre histoire attestent bien de son dévouement et de son engagement personnel à titre de Reine du Canada.
En 1957, Sa Majesté la reine Elizabeth II devient le premier des souverains du Canada à prononcer le discours du Trône, pour l’ouverture de la 23e législature. Elle est aussi présente lors de l’inauguration de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959, du 100e anniversaire de la réunion des Pères de la Confédération à Charlottetown en 1964 et aux cérémonies du centenaire du Canada à Ottawa en 1967. En 1982, elle signe la proclamation de la Loi constitutionnelle — qui inclut la Charte canadienne des droits et libertés — dans le cadre d’une cérémonie officielle sur la Colline du Parlement.
Plusieurs autres visites nourrissent l’affection de la Reine pour le peuple canadien telles que :
- L’Expo '67 à Montréal;
- Les célébrations du centenaire de l’entrée du Manitoba et des Territoires du Nord-Ouest dans la Confédération en 1970, de la Colombie-Britannique en 1971 et de l’Île-du-Prince-Édouard en 1973;
- La réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth à Ottawa en 1973;
- L’ouverture des XXIes Jeux olympiques d’été à Montréal en 1976;
- Les célébrations du bicentenaire du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario en 1984;
- Le 125e anniversaire de la Confédération en 1992;
- Les Jeux du Commonwealth à Victoria en 1994;
- Les célébrations en 1997 pour marquer le 500e anniversaire de l’arrivée de Jean Cabot à Terre-Neuve;
- La visite du Nunavut en 2002, quelques années seulement après sa création;
- La mise au jeu protocolaire d’une partie de hockey de la LNH à Vancouver en 2002;
- Les célébrations du centenaire de la Saskatchewan et de l’Alberta en 2005;
- Le centenaire de la Marine royale canadienne à Halifax en 2010.
La Reine a joué un rôle actif dans les affaires canadiennes au cours de son règne : de la remise de distinctions honorifiques à l’envoi de lettres et de messages de félicitations à des milliers de personnes. Parmi les moments les plus marquants, mentionnons les suivants :
- La nomination du premier gouverneur général canadien-français, le major-général Georges Vanier, en 1959;
- La proclamation du drapeau national du Canada en 1965;
- L’établissement de l’Ordre du Canada et du régime canadien de distinctions honorifiques en 1967;
- La création de l’Autorité héraldique du Canada en 1988;
- L’inauguration du Monument commémoratif du Canada à Vimy en 2007.
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