Synthèse des commentaires recueillis : Consultations sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones — 27 octobre 2020 — Québec
Contexte
Le gouvernement du Canada entreprend, un peu partout au pays, diverses activités de consultation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones. Ces activités mettent l’accent sur le commissaire aux langues autochtones, les directeurs et le modèle de financement des langues autochtones.
Ces séances de consultation aideront le ministre du Patrimoine canadien à formuler des recommandations à l’intention du gouverneur en conseil pour la nomination du commissaire aux langues autochtones et d’au plus trois directeurs. Les commentaires obtenus dans le cadre de ces séances contribueront à l’élaboration du modèle de financement des langues autochtones.
Pour en savoir plus sur la Loi sur les langues autochtones et les consultations en cours, nous vous invitons à lire le Guide de discussion : Consultations et mobilisation sur la mise en œuvre de la Loi sur les langues autochtones.
Un résumé de la plus récente séance de consultation est présenté ci-dessous. Il ne s’agit pas d’un compte rendu exhaustif des discussions. On y expose plutôt les principaux thèmes qui sont ressortis de la séance. Veuillez vous rendre au portail de consultation en ligne et lire le guide de discussion afin de pouvoir faire connaître votre opinion ou tout autre point de vue à cet égard.
Commentaires généraux et suggestions des participants
Bureau du commissaire aux langues autochtones
Les points et les thèmes suivants ont été soulevés lors de la discussion sur le Bureau du commissaire aux langues autochtones
Rôles et responsabilités :
Un thème abordé fréquemment durant cette séance a été la crainte que le Bureau du commissaire aux langues autochtones détourne vers des dépenses telles que des salaires, des espaces de bureaux, etc., les ressources qui devraient plutôt être investies dans le travail communautaire sur les langues autochtones. À la lumière de ces préoccupations, les participants ont indiqué que le Bureau devrait :
- Étudier les façons de s’acquitter de ses responsabilités dans un environnement virtuel de façon à réduire les coûts;
- Simplifier ses activités et mettre l’accent sur le travail de revitalisation des langues autochtones;
- Accroître sa présence dans les communautés au moyen d’une structure décentralisée ou régionalisée.
Les participants ont également demandé si la nomination d’un directeur issu des Premières Nations serait suffisant pour veiller aux intérêts liés aux langues autochtones de l’ensemble des Premières Nations vu le nombre de communautés et la taille globale de cette population. Certains ont suggéré qu’il serait bon d’évaluer le rendement du Bureau pour ainsi déterminer s’il aide les communautés à revitaliser leurs langues.
Plans et priorités, et premiers succès – Bureau du commissaire aux langues autochtones :
Les participants ont mentionné que le Bureau devrait établir les priorités suivantes :
- Collaborer avec les communautés pour regrouper les recherches et les connaissances existantes sur l’état des langues autochtones, les travaux en cours sur la revitalisation des langues et les plans pour l’avenir;
- Animer des réseaux et des rencontres à l’intention des communautés autochtones et des professionnels des langues de partout au Canada pour qu’ils puissent mettre en commun l’information, les connaissances et les pratiques exemplaires.
De nombreux participants étaient d’avis que le Bureau devait absolument axer ses efforts sur le regroupement des nombreuses recherches et connaissances déjà existantes en matière de langues autochtones plutôt que mener d’autres recherches. Si le Bureau devait effectuer de nouvelles recherches, il faudrait alors qu’il collabore avec les communautés et les organisations dirigées par des Autochtones.
Choix du commissaire et des directeurs :
D’après les participants, les personnes nommées au Bureau du commissaire aux langues autochtones devraient :
- Être d’origine autochtone et s’exprimer avec une certaine aisance dans une langue autochtone;
- Posséder une expérience considérable en matière de revitalisation des langues autochtones;
- Posséder des connaissances et des expériences dans le secteur communautaire.
Modèle de financement des langues autochtones
Les points et les thèmes suivants ont été soulevés durant la discussion sur le Modèle de financement des langues autochtones proposé :
Vitalité de la langue et capacité de gouvernance :
Selon les participants, le Modèle de financement des langues autochtones devrait :
- Accorder la priorité aux langues autochtones en voie de disparition et prendre en considération le nombre ou le pourcentage de locuteurs;
- Prévoir un montant en fonction de la population ainsi qu’un seuil de financement adéquat pour les petites collectivités;
- Tenir compte des besoins établis par la communauté et répondre à ceux-ci.
À maintes reprises durant cette discussion, les participants ont abordé le caractère inadéquat des niveaux de financement actuels compte tenu des besoins et de la multitude de langues ainsi que la nécessité de valoriser les langues autochtones et de les financer à un degré comparable au français et à l’anglais.
Activités à financer :
Selon les participants, le modèle de financement devrait être flexible et adapté aux communautés, car celles-ci connaissent leurs besoins et possèdent l’expertise nécessaire pour réaliser les activités liées à la revitalisation des langues autochtones. Voici des exemples d’efforts qui devraient bénéficier d’un financement dans le cadre du modèle :
- programmes d’immersion et de renaissance des langues pour tous les âges, soutien et rémunération appropriées des professeurs et des Aînés pour leur contribution, recrutement et formation de professeurs de langues;
- mesures qui favorisent le niveau d’aisance avec lequel s’exprime un locuteur, travail auprès de jeunes adultes et de parents, mesures incitatives pour les apprenants en langues;
- initiatives et activités existantes qui sont offertes pour tous les âges, connaissent du succès et promeuvent l’utilisation des langues autochtones dans les écoles, les maisons, les communautés et les espaces commerciaux ainsi qu’à la radio, dans les conseils de bande, au moyen des technologies ainsi que dans la littérature et les arts.
Reconnaissant que les communautés se trouvent à des points de départ différents, certains participants ont souligné l’importance de fournir des activités de renforcement des capacités et d’autres mesures de soutien aux communautés qui sont en mode « rattrapage ». D’autres participants ont indiqué que le financement devrait permettre de donner suite aux plans linguistiques stratégiques déjà mis en place par de nombreuses communautés.
Processus de financement :
Les participants croient que le modèle devrait fournir en temps opportun un financement pluriannuel, prévisible et à long terme. Certains participants étaient d’avis que le financement devrait être versé directement aux communautés et aux Nations, tandis que d’autres souhaitaient un plus grand contrôle par les Autochtones sur le financement par l’entremise d’un organisme régional ou provincial.
Définition et évaluation du succès :
Selon les participants, le succès pourrait se traduire par une hausse du nombre de locuteurs de langues autochtones ou par une sensibilisation accrue du grand public à l’égard de ces langues. Certains participants ont établi un lien entre les langues autochtones et la santé, et les effets d’entraînement positifs de la revitalisation des langues autochtones dans les communautés.
Autres commentaires
Les participants ont abordé à maintes reprises le caractère urgent du travail requis pour revitaliser les langues autochtones. Certains participants ont indiqué que les langues autochtones devraient avoir le statut de « première » langue ou de langue officielle, tandis que d’autres ont rappelé au groupe que certaines langues sont dormantes et doivent être ravivées. Enfin, certains participants ont mentionné que les langues autochtones appartiennent aux communautés et aux Nations, et non pas à d’autres entités ou organisations.
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