John Macoun (1831-1920)

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John Macoun, naturaliste de terrain et scientifique, est le premier à étudier, à consigner et à classifier la flore canadienne selon une méthode systématique. Il consacre sa vie à la cueillette de spécimens botaniques qui formeront la base de la collection nationale du pays. Après la Confédération du Canada, Macoun réalise soigneusement une analyse des terres des Prairies, communément appelées « le triangle de Palliser », et conclut de façon controversée que les terres de cette région semi-aride permettent  l’élevage et à la culture du blé. Tout au long de sa carrière, il établit des liens avec de grands botanistes de langue anglaise partout sur la planète. Cet échange de renseignements botaniques et de spécimens permettra non seulement d’enrichir l’étude des végétaux au pays, mais aussi d’intégrer la flore canadienne aux nouvelles études botaniques internationales.

Né en Irlande, John Macoun immigre avec sa famille en Ontario en 1850. En 1868, il devient chef du département de sciences naturelles de l’Université Albert (aujourd’hui le Collège Albert), à Belleville, en Ontario. Entre 1872 et 1881, il sillonne l’Ouest canadien à titre d’explorateur et de botaniste de terrain en compagnie d’arpenteurs du Canadien Pacifique. Il est chargé par le gouvernement fédéral d’étudier la géologie, les ressources naturelles, les perspectives économiques et les possibilités de développement dans le Nord-Ouest. À l’époque, ses conclusions sur la fertilité des terres situées dans le Sud de la région suscitent la controverse, parce qu’elles vont à l’encontre de l’opinion répandue selon laquelle le triangle de Palliser est trop aride pour l’exploitation agricole à grande échelle. Le gouvernement conservateur de sir John A. Macdonald adhère aux évaluations de Macoun pour des raisons politiques, l’expansion de l’Ouest constituant un élément clé de sa politique nationale. De plus, on se fonde partiellement sur les travaux de Macoun pour tracer la ligne du chemin de fer à travers le Sud des Prairies plutôt qu’à travers Edmonton, au nord, comme il avait été prévu. À long terme, l’évaluation de Macoun concernant le potentiel agricole de la région se révélera trop optimiste dans certaines circonstances, comme lors de la grande sécheresse des années 1930.

De 1879 à 1912, Macoun travaille comme haut fonctionnaire : il est nommé botaniste officiel du Dominion en 1881 et devient, à compter de 1885, directeur adjoint de la Commission géologique et d’histoire naturelle du Canada (CGC). Macoun dirige les efforts scientifiques de la CGC sur le terrain et recueille un très grand nombre de spécimens de plantes, mais aussi d’oiseaux, d’insectes, d’os de dinosaures, de fossiles, de roches et de minéraux. Ses collections formeront la base des dossiers de recherche et des expositions du Musée commémoratif Victoria, aujourd’hui devenu le Musée canadien de la nature, qui sera construit en grande partie pour abriter l’immense collection d’artéfacts et de spécimens de Macoun. On trouve d’autres éléments importants de son legs dans des herbiers partout au Canada, de Victoria à Montréal, ainsi que dans des collections à l’étranger, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Suède.

Son catalogue des plantes canadiennes (1883-1902) représente un effort d’avant-garde pour répertorier de façon scientifique l’ensemble des plantes connues au pays. En collaboration avec son fils, James Melville Macoun, il réalise de même un catalogue des oiseaux du Canada (1900-1904). Malheureusement, il mourra en 1920 avant d’achever sa dernière œuvre, portant sur les mammifères du Canada.

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