Mary Ellen Spear Smith (1863-1933)
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Mary Ellen Spear Smith est une figure importante de la lutte pour le droit de vote des femmes; elle a pris part à la campagne menée à cette fin en Colombie‑Britannique et à la mise en place d’autres réformes. Elle est ainsi une des rares femmes à avoir réussi le passage vers la politique active après avoir été du côté des militants.
Elle est devenue une femme politique accomplie au cours de la période qui a immédiatement suivi l’obtention du droit de vote pour les femmes; elle s’est faite la voix des femmes nouvellement émancipées et elle a porté leurs préoccupations dans l’arène politique. Elle a ainsi piloté un certain nombre d’initiatives importantes en matière de législation sociale en Colombie‑Britannique pendant ses trois mandats, dont celles qui visaient l’établissement d’un salaire minimum et la création de généreuses allocations pour les mères. Les efforts qu’elle a déployés à cette époque pour faire aux femmes une meilleure place au sein des grands partis politiques, par exemple le Parti libéral de la Colombie-Britannique, ont permis aux femmes d’acquérir un poids politique.
Mary Ellen Spear est née le 11 octobre 1863 à Gunnislake, en Cornouailles (Angleterre), et grandit à Cramlington, une collectivité en périphérie de Newcastle-on-Tyne. En 1883, elle épouse un mineur de charbon veuf du nom de Ralph Smith.
Smith commence sa carrière politique à Nanaimo, en Colombie‑Britannique, où elle s’établit avec son mari à la fin du XIXe siècle. Elle commence par l’aider à réaliser ses aspirations politiques, puis fonde une association d’auxiliaires bénévoles à Nanaimo, établit la Laurier Liberal Ladies’ League et milite en faveur de l’émancipation des femmes. Elle s’installe ensuite à Vancouver où elle devient la première vice-présidente de la Political Equality League, poste qu’elle occupe tout au long de la période d’effervescence qui précède l’obtention du droit de vote par les femmes en Colombie‑Britannique en 1916. Une fois cette victoire remportée et après le décès de son mari, qui survient en 1917, elle décide de satisfaire ses propres ambitions politiques en s’appuyant sur ses nombreuses années de travail bénévole dans un grand nombre d’organismes progressistes voués à la politique, aux droits des femmes ou à la philanthropie.
Elle est d’abord élue à l’assemblée législative de la province en 1918 dans l’ancienne circonscription de son mari et devient ministre lorsqu’elle est réélue en 1920. Un an plus tard, elle est nommée ministre sans portefeuille et devient la première femme à siéger à un cabinet dans tout l’Empire britannique. Elle espère se voir confier un ministère responsable du bien-être des enfants, voire des questions féminines. Voyant que le portefeuille espéré ne vient pas, elle démissionne. Politicienne populaire et conférencière infatigable, elle est réélue en 1924 et agit brièvement comme présidente de la Chambre en 1928. Après avoir subi la défaite à l’élection de 1928, à l’instar de la plupart de ses collègues libéraux, elle représente pendant une courte période le Canada à une conférence internationale du travail, à Genève.
Mary Ellen Smith meurt en mai 1933.
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