L'explosion d'Halifax

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Au matin du 6 décembre 1917, la collision dans le port d’Halifax entre le navire norvégien SS Imo et le cargo français chargé de munitions SS Mont‑Blanc cause la plus grande explosion artificielle avant la bombe atomique. D’une puissance de 2,9 kilotonnes d’équivalent TNT, la déflagration fait près de 2 000 morts et 9 000 blessés, détruit 1 630 habitations et en endommage des milliers d’autres. Elle laisse 6 000 personnes sans abri. L’ampleur inégalée de la dévastation provoque un vaste mouvement national et international de secours et de soutien, notamment dans la ville de Boston et le Commonwealth du Massachusetts. À l’échelle locale et nationale, la catastrophe modifiera en profondeur et durablement divers domaines comme la médecine, la santé publique et la protection sociale et entraînera la reconstruction des zones dévastées selon des normes plus sécuritaires.

En 1917, la ville d’Halifax participe activement à la Première Guerre mondiale. Le port sert de point de rassemblement et de départ des convois transatlantiques transportant troupes et matériel outremer. Affrété par la Commission de secours belge, le SS Imo, est en partance pour New York afin d’y ramasser du matériel de secours. Lourdement chargé d’explosifs, le SS Mont-Blanc traverse le bassin pour se joindre à un convoi. La collision déclenche un incendie sur le Mont‑Blanc et l’équipage, craignant une explosion immédiate, abandonne le navire. Le feu continue pendant environ 20 minutes, le navire dérive et bute le quai 6. La collision et le feu ont attiré une grande foule de curieux. Seule une poignée d’officiers de marine pressentent le danger imminent. Peu après 9 h 04, la cargaison volatile du Mont‑Blanc explose. Des milliers de personnes sont tuées ou blessées par des débris volants, des incendies et l’effondrement de bâtiments. La déflagration crée un vaste tsunami dont les vagues se fracassent sur le rivage de la pointe Nord des villes d’Halifax et de Dartmouth.

Le secteur dévasté a l’apparence d’une zone de guerre. À moins de 500 mètres du lieu de l’explosion, peu de structures sont encore debout et la plupart sont irrécupérables. Le district de Richmond est un amas de ruines et d’autres secteurs de la pointe Nord d’Halifax et de Dartmouth subissent d’importants dommages. La plupart des décès surviennent dans les deux premiers kilomètres de l’épicentre, mais des gens sont blessés grièvement dans d’autres quartiers de la ville, notamment par les éclats de verre projetés dans les airs. Les secouristes se déploient immédiatement et des comités de secours se forment en quelques heures. Les collectivités voisines offrent d’accueillir blessés et sans-abri, les hôpitaux et les refuges étant vite débordés. Des fournitures et du personnel médical d’autres régions du Canada et des États‑Unis arrivent par train. La ville de Boston envoie un train chargé de matériel quelques heures seulement après l’explosion.

La reconstruction des quartiers ouvriers détruits de Richmond favorise la mise en œuvre rapide de projets civiques et sociaux novateurs, notamment le plan directeur d’urbanisme de 1921 dans le secteur de la pointe Nord d’Halifax, qui débouche sur le premier projet de logement public au Canada. Le traitement médical, la protection sociale et la santé publique progressent et s’améliorent parallèlement. Le nombre important de graves lésions oculaires causées par la déflagration donne une impulsion majeure à la fondation de l’Institut national canadien pour les aveugles. Le traitement des brûlés, dont beaucoup d’enfants, favorise l’avancement de la chirurgie pédiatrique liée aux déséquilibres hydroélectrolytiques. De nombreux historiens considèrent que l’explosion d’Halifax, qui fit vivre à de nombreux Canadiens les horreurs de la guerre en direct, marque un moment décisif dans l’histoire du Canada.

Vue générale d’Halifax, N-É après l’explosion (6 décembre 1917) au bord de la mer (Bibliothèque et Archives Canada).

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