Les infirmières militaires du Canada
Document d'information
La campagne du Nord-Ouest de 1885 a été pour les infirmières canadiennes la première occasion d’exercer leur profession dans le cadre d’opérations militaires. Depuis, les infirmières militaires canadiennes ont contribué à la défense du pays en fournissant des soins de santé essentiels aux troupes pendant plusieurs conflits, notamment la guerre des Boers et les deux guerres mondiales. Les infirmières militaires, appelées d’abord Nursing Sisters puis Nursing Officers, ont prouvé leur valeur dans un conflit important lors de la Première Guerre mondiale. Elles ont fait preuve de courage et de loyauté en prodiguant avec compétence et compassion des soins aux malades et aux blessés, travaillant souvent dans des conditions pénibles et s’exposant même parfois aux tirs ennemis. En effet, lors des deux conflits mondiaux, des centaines d’entre elles ont été décorées et des dizaines ont sacrifié leur vie. Les infirmières militaires, qui ont reçu en 1908 un grade équivalent à celui de lieutenant dans les forces canadiennes, sont les premières femmes auxquelles on a attribué un grade militaire au Canada, et même dans l’ensemble du Commonwealth. Elles ont ainsi ouvert la voie à l’intégration des femmes aux forces armées dans d’autres disciplines. Particulièrement après la Première Guerre mondiale, leur dévouement à leur pays a accru le prestige accordé aux infirmières, ce qui a permis aux leaders des soins infirmiers de consolider les gains professionnels qu’elles avaient obtenus.
Les premières infirmières militaires au Canada exercent leur métier dans deux hôpitaux de campagne de la Saskatchewan pendant la campagne du Nord-Ouest en 1885. Par la suite, un petit groupe d’infirmières participe à la guerre des Boers en tant que membres de la British Expeditionary Force. Elles reçoivent en 1900 un grade équivalant à celui de lieutenant ainsi que le titre d’infirmière militaire Nursing Sister. Elles sont les premières infirmières à obtenir un grade d’officier au sein du Commonwealth. Le Corps de santé de l’armée canadienne (CSAC) est réorganisé en 1904, et un service de soins infirmiers est officiellement créé. En 1908, Georgina Fane Pope (personnage d’importance historique nationale, 1983) est nommée infirmière en chef de ce service. Malgré le malaise associé à l'intégration des femmes dans l'armée, jusque-là entièrement composée d’hommes, et à leur présence dans des zones de combat dangereuses, environ 2 800 infirmières militaires participent à la Première Guerre mondiale. Les trois quarts d’entre elles sont envoyées outre-mer et travaillent souvent dans des conditions pénibles. Les autres sont employées dans des hôpitaux militaires au Canada. Grâce à ces infirmières, pour la première fois, les soldats blessés au combat qui sont transportés jusqu’à un hôpital ont de très bonnes chances de survie. En 1929, les infirmières militaires fondent leur propre organisation, la Overseas Nursing Sisters Association of Canada (l'association des infirmières militaires du Canada à l'étranger), plus tard renommée la Nursing Sisters Association of Canada (l'association des infirmières militaires du Canada).
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Corps de santé royal canadien (CSRC) est chargé de fournir tous les soins infirmiers. Plus tard, des services de soins infirmiers distincts sont créés dans la Marine royale du Canada (MRC) en 1941 et l’Aviation royale du Canada (ARC) en 1942. En tout, 4 480 infirmières militaires participent à la guerre, soit 3 656 au sein du Corps de santé royal canadien, 481 au sein du service médical de l’Aviation royale du Canada et 343 au sein du service médical de la Marine royale du Canada. La tendance qui s’est dessinée lors de la Première Guerre mondiale se poursuit : les infirmières exercent de plus en plus de responsabilités et sont exposées à de plus grands risques, travaillant près des zones de combat dans des postes d’évacuation sanitaire et au sein d’équipes de chirurgie mobiles. Elles utilisent de nouvelles techniques comme la transfusion de sang et les médicaments antibiotiques. Certaines infirmières de l’ARC participent même à des opérations d’évacuation aérienne et de sauvetage en parachute. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, les trois services de soins infirmiers sont réduits et comptent au total 80 infirmières, dont la plupart travaillent dans des hôpitaux militaires au Canada ou au ministère des Anciens Combattants. Quelques infirmières participent à la guerre de Corée au sein des forces alliées, et d’autres font partie des forces canadiennes de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Des centaines d’infirmières militaires seront décorées lors des deux guerres mondiales, quelques‑unes perdront la vie en service et deux seront détenues comme prisonnières de guerre par les Japonais à Hong Kong pendant la Seconde Guerre mondiale.
Premières femmes à obtenir un grade militaire au sein des forces canadiennes, les infirmières ont ouvert la voie à l’intégration des femmes à l’armée dans d’autres disciplines grâce aux soins qu’elles ont prodigués avec compétence et compassion ainsi qu’au courage et à la loyauté dont elles ont fait preuve dans les zones de combat. De plus, la participation des infirmières à l’effort de guerre a donné beaucoup de prestige à la profession, particulièrement au cours de la Première Guerre mondiale, lorsque cette discipline n’en était qu’à ses débuts. En 1920, la plupart des provinces avaient déjà pris des mesures législatives pour encadrer l’agrément des infirmières, leur conférant le titre d’infirmière autorisée (IA) et permettant aux leaders de la profession d’exercer un plus grand contrôle sur les études exigées pour l’obtention du titre. La Croix-Rouge a en outre financé cinq nouveaux programmes d’études de niveau universitaire dans le domaine de la santé publique et, en 1919, le premier d’une longue liste de programmes de formation affiliés à une université a été lancé à l’Université de la Colombie-Britannique. Les infirmières ont aussi milité en faveur de la commémoration de la guerre et ont contribué à cette cause, notamment au moyen de l'érection par l'Association des infirmières et infirmiers du Canada d'un relief en marbre à l'extérieur de la Bibliothèque du Parlement à Ottawa, monument qui est dédié aux infirmières militaires et aux autres infirmières canadiennes.
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Titre de l'image: Infirmières canadiennes en mai 1917
Source de l'image: Collections Canada, Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3395829
De: http://data2.archives.ca/ap/a/a034014.jpg
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