Gatineau (Québec)
30 avril 2015
As delivered
Merci beaucoup, Monsieur le Sénateur, et Vos Excellences, membres du corps diplomatique, y compris le nouvel ambassadeur du Japon, collègues parlementaires, y compris le ministre d’État du Multiculturalisme, l’honorable Tim Uppal, l’honorable Stéphane Dion et les autres députés et sénateurs que je ne vois pas.
Chers amis, Mesdames et Messieurs, [Text in other languages]. Et ainsi de suite. Bonsoir à tous. Je suis heureux d’être ici.
Chaque année, lorsque je fais ainsi mes salutations, quelqu’un vient me voir et me dit « vous avez oublié ma langue natale ». Donc je vous présente d’avance mes excuses. Mais je vous souhaite à tous la bienvenue ici, au Musée canadien de l’histoire, pour une merveilleuse célébration d’une partie énorme du magnifique tissu multiculturel qui fait du Canada l’un des plus grands pays du monde, cette remarquable expérience d’unité dans la diversité qu’est le pluralisme canadien. Et de tous les fils qui composent le tissu de ce pluralisme, l’un des plus importants est bien sûr les nombreuses communautés asiatiques qui ont enrichi notre pays par leur dynamisme, leur éthique du travail, leur esprit d’entrepreneuriat et leurs cultures belles et anciennes qui, ensemble, façonnent la culture canadienne.
Je tiens à remercier l’Asian Heritage Month Society d’Ottawa de nous avoir aidés à organiser l’activité de ce soir, et bien sûr le Musée de nous accueillir et les employés exceptionnels de Citoyenneté et Immigration Canada de nous avoir aussi aidés.
Chaque année, le Mois du patrimoine asiatique permet à tous les Canadiens de célébrer la contribution des Canadiens d’origine asiatique qui ont joué un rôle important dans tous les aspects de la vie canadienne, en passant par les sports, la culture, l’entreprise et la science, entre autres.
Comme le Canada accueillera les Jeux panaméricains cette année, le gouverneur général a désigné 2015 comme l’année du sport au Canada.
J’encourage donc tous les Canadiens à découvrir les exploits inspirants de ces athlètes, y compris d’Arjan Singh Bhullar, un lutteur qui a remporté l’or pour le Canada aux Jeux du Commonwealth de 2010. Nous avons la chance de l’avoir parmi nous ce soir. Lori Fung, gymnaste rythmique qui a reçu la première médaille d’or de l’histoire du Canada dans cette discipline sportive aux Jeux olympiques de 1984. Pamela Rai, la première femme punjabi à gagner une médaille olympique, à savoir le bronze en natation en 1984. Et Nam Nguyen, patineur artistique qui est bien sûr l’actuel champion canadien et le champion du monde junior de 2014 et qui, nous en sommes tous convaincus, est appelé à devenir médaillé d’or olympique.
Je me dois aussi de mentionner la lutteuse Carol Huynh, qui a remporté la médaille d’or et la médaille de bronze aux Olympiques. Carol est la fille de réfugiés qui ont fui le Vietnam durant l’exode qui a suivi la chute de Saigon il y a 40 ans.
Comme 60 000 autres personnes qui ont fui le Vietnam à la fin des années 1970, la famille Huynh a trouvé du soutien et pu prendre un nouveau départ ici, dans ce merveilleux pays d’hospitalité et de possibilités.
This year, cette année, aujourd’hui même en fait, cela fait 40 ans depuis la chute de Saigon, le 30 avril 1975 et l’exode massif des réfugiés qui a suivi. Quelque 840 000 personnes ont quitté le Vietnam dans les années qui ont suivi, entreprenant ainsi un voyage en mer périlleux qui a coûté la vie à un quart de million de personnes en raison des maladies, de mers agitées et de la piraterie.
Aidés par les efforts des familles, d’organismes de bienfaisance, d’organisations non gouvernementales et de groupes religieux canadiens, le Canada a accepté plus de 60 000 réfugiés de la mer vietnamiens, comme on les appelait alors, desquels environ 34 000 ont été parrainés par le secteur – par la société civile et 26 000 soutenus par le gouvernement du Canada.
C’est ainsi que grâce aux efforts de familles, d’organismes de bienfaisance et de groupes religieux canadiens, le Canada a accepté plus de 60 000 réfugiés de la mer vietnamiens durant ces premières années, ce qui a contribué à mener à une population d’un quart de million de Canadiens d’origine vietnamienne qui a un apport énorme dans notre pays. Et aujourd’hui, le 30 avril, nous célébrons le début de leur voyage, le tout incarné dans la Loi sur la Journée du Parcours vers la liberté récemment adoptée par le Parlement. En fait, elle a été promulguée il y a une semaine, lorsqu’elle a reçu la sanction royale de Son Excellence le gouverneur général.
Il s’agit d’un récit incroyable de survie malgré l’ampleur de l’adversité et de la tragédie et tout ce qui avait été perdu, le récit de personnes qui ont risqué leur vie en quête de liberté et qui ont trouvé cette liberté ici, au Canada, grâce à la générosité du peuple canadien.
Et de fait, devant la réponse du Canada à la crise, le haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, dont le représentant est parmi nous ce soir, a décerné au Canada la médaille Nansen en reconnaissance de notre contribution majeure à la cause des réfugiés. C’était la première fois que la médaille – exposée ici ce soir – était remise à toute une nation.
Pour reconnaître les sacrifices des personnes qui ont entrepris le dangereux voyage depuis le Vietnam et les contributions des Canadiens d’origine vietnamienne, le gouvernement est fier d’appuyer le projet de loi S-219 du Sénat, la Loi sur la Journée du Parcours vers la liberté.
Au nombre des personnes extraordinaires qui sont arrivées au Canada durant cet exode, mentionnons la travailleuse humanitaire Kim Phuc, dont le travail auprès des enfants victimes de la guerre a été reconnu à l’échelle internationale.
Et Kim Thúy, gagnante du prix du gouverneur général pour son ouvrage intitulé Ru, dans lequel elle décrit ce qu’ont vécu les réfugiés de la mer vietnamiens. Si je ne me trompe pas, Kim a participé à l’une de nos activités du Mois du patrimoine asiatique il y a quelques années. Si vous n’avez pas lu son livre, qui a été écrit originalement en français, mais qui a été traduit en anglais dernièrement, je vous – je propose que vous lisiez Ru, le livre, ce drame des réfugiés vietnamiens dès que possible.
Chers amis, le Mois du patrimoine asiatique est une merveilleuse occasion pour les Canadiens de célébrer les nombreuses réalisations des Canadiens d’origine asiatique. J’incite tout le monde à prendre part aux nombreuses activités prévues de part et d’autre du pays, ainsi qu’à encourager nos athlètes canadiens aux Jeux panaméricains cet été.
Ces activités ne seraient pas possibles sans le travail acharné des nombreux bénévoles et associations communautaires, et je tiens à les remercier tous de leur travail et de leur dévouement.
Enfin, avant de présenter une vidéo sur les réfugiés de la mer venus du Vietnam qui, je le sais, nous émouvra et nous inspirera tous, je suis fier de faire une annonce importante au nom du gouvernement du Canada.
Comme vous êtes nombreux à le savoir, depuis sa fondation en 1993 par Rana et Minto Vig, le magazine Mehfil est l’une des principales voix qui propagent les récits de la communauté sud-asiatique ici, au Canada. Rana, qui est justement avec nous ce soir, a compilé bon nombre de ces récits incroyables dans un ouvrage intitulé The 100 Year Journey, et j’ai eu l’honneur d’assister à son lancement l’an dernier à Vancouver. C’est l’histoire phénoménale des premiers pionniers punjabis.
Il y a à peine une semaine, j’ai accompagné le premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, le premier chef de gouvernement indien à effectuer une visite consacrée au Canada en 42 ans. Je l’ai accompagné au temple de la société Khalsa Diwan sur la rue Ross, dans le Sud de Vancouver, qui a succédé au premier gurdwara sikh à être érigé au Canada il y a très longtemps, en 1906. Il est important pour nous de reconnaître que l’histoire des Asiatiques au Canada n’est pas entièrement nouvelle, mais fait partie de l’histoire du Canada depuis plus d’un siècle. Par exemple, on trouve sur la côte Ouest du Canada des migrants punjabis et chinois depuis plus de 125 ans.
Et donc la visite du premier ministre Modi au gurdwara de Khalsa Diwan était un signe de respect de la part du peuple de l’Inde, la plus grande démocratie du monde, pour la communauté indienne du Canada et ses 100 ans d’existence.
Ainsi, alors que nous célébrons ce soir les 40 ans du parcours vers la liberté des Canadiens d’origine vietnamienne, qui a commencé il y a aujourd’hui exactement quatre décennies, nous célébrons aussi le parcours centenaire des Canadiens du Punjab qui ont tant fait pour bâtir notre pays, et c’est pourquoi je suis honoré aujourd’hui d’annoncer que le gouvernement du Canada versera près de 200 000 $ pour faire en sorte que plus de personnes puissent découvrir ces récits des pionniers punjabis au Canada, de nombreuses façons différentes.
Plus tard ce soir, mon collègue Tim Uppal vous décrira tous les détails de ce projet fantastique. Donc félicitations, Rana, et merci de votre patience.
Maintenant, comme je vous l’avais promis – donnez-lui une main d’applaudissement pour son bon travail, s’il vous plaît.
Alors je suis très heureux de vous présenter la vidéo, À Destination du Canada, commémoration du parcours vers la liberté des réfugiés vietnamiens, produite par le gouvernement du Canada à l’occasion de la commémoration de cette année. Cette vidéo aidera à faire connaître à tous les Canadiens l’histoire du voyage extraordinaire et déchirant des réfugiés de la mer.
Alors je vous souhaite un bon visionnement. Passez une belle soirée. Merci de votre participation. Merci à toutes les communautés de votre apport. Vive le Canada.
[projection de la vidéo]
Je voulais ajouter une chose, je viens de me rendre compte que j’ai oublié de le faire : ce beau récit des réfugiés de la mer vietnamiens et de leur parcours vers la liberté, de l’accueil qu’ils ont reçu au Canada, a une fin heureuse. Certains Vietnamiens réfugiés de la mer se sont trouvés bloqués dans diverses parties de l’Asie du Sud-Est lorsque le programme de réinstallation du HCR a pris fin en 1983, et ont dû vivre apatrides dans divers pays d’Asie du Sud-Est.
Or, il y a quelques années – environ dix ans –, les Vietnamiens au Canada, en Australie et aux États‑Unis se sont réunis pour faire valoir les droits des personnes qui avaient été laissées derrière et qui, dans les faits, n’avaient aucun avenir à titre d’apatrides dans ces pays.
Le gouvernement du Canada s’est donc mis à la tâche – a réagi positivement. L’un de mes grands – j’ai eu le grand honneur comme ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration en fait d’autoriser deux programmes, dont l’un a permis la venue au Canada de centaines de ces réfugiés de la mer vietnamiens apatrides qui étaient coincés aux Philippines, et plus récemment de plus de 200 réfugiés de la mer apatrides en provenance du Vietnam qui avaient été laissés derrière en Thaïlande et y étaient bloqués depuis. Et maintenant plusieurs centaines de ces personnes nous ont rejoints. Et vous savez qui a recueilli les fonds pour les parrainer au Canada, qui a défendu leur cause, qui a pris soin de ne pas les oublier et les a maintenant accueillis et aidés dans leur intégration au Canada? Ce sont les réfugiés mêmes qui sont arrivés ici en 1979 et en 1980.
C’est ce qui est merveilleux dans notre pays. Des gens luttent, surmontent l’adversité, réussissent, puis font bénéficier les autres de la chance qu’ils ont eue. C’est le récit de la communauté vietnamienne du Canada.
Merci.