Québec (Québec), le vendredi 17 octobre 2014
Sous réserve de modifications
Merci de votre amabilité. Je suis ravi d’être ici pour ce rassemblement important, qui arrive à point nommé.
Le 150e anniversaire de la Conférence de Québec nous offre l’occasion de célébrer, mais aussi celle d’étudier notre fédération canadienne unique et d’en discuter.
Voilà pourquoi je suis heureux de voir autant de participants réunis ici, au Musée de la civilisation.
Votre prémisse — à savoir qu’il faut comprendre notre constitution et le contexte dans lequel elle est devenue une loi afin de comprendre le Québec et le Canada contemporains — est un excellent point de départ.
Il est remarquable de constater tout ce que l’on peut apprendre sur le Canada d’aujourd’hui en étudiant les évènements survenus à Québec et à Charlottetown en 1864.
Pensons par exemple à Étienne-Paschal Taché, l’un des Pères de la Confédération trop souvent oublié, qui a présidé la Conférence de Québec.
Le mois dernier, j’ai eu le privilège de participer à l’inauguration d’une statue à son effigie érigée tout près d’ici, dans le parc Notre-Dame-de-la-Garde.
J’étais heureux qu’une statue de bronze lui soit ainsi consacrée, car son dévouement à l’égard du bien collectif et de l’esprit de compromis a été crucial au succès de la Conférence de Québec et, au bout du compte, à la naissance du Canada. Il avait une force et une détermination hors du commun.
Je cite l’historienne Andrée Désilets :
« Pour évaluer justement toute la carrière de Taché, il faut renverser ses normes habituelles d’appréciation, il faut comprendre que la force qui anime l’action conciliatrice peut être aussi grande que celle qui sous-tend la création ou la résistance. »
Je crois que nous conviendrons tous que la plus belle qualité du Canada, au fil du dernier siècle et demi, a sans doute été la volonté de ses peuples diversifiés à coopérer et à trouver des compromis.
Autrement dit, sans la volonté de collaborer, de trouver des compromis et de soutenir la diversité, le Canada ne peut exister. Ce qui s’appliquait il y a 150 ans et s’applique encore aujourd’hui.
Lorsqu’ils se sont réunis pour la Conférence de Québec en octobre 1864, les délégués ont posé les assises d’un pays qui valait beaucoup plus que la somme de ses parties.
Malgré leurs différences et leurs rivalités, ils ont travaillé ensemble, dans un esprit de collaboration. Ambitieux et pragmatiques, ils comprenaient que les provinces seraient plus fortes si elles se ralliaient à une même cause.
Bien entendu, la fédération canadienne n’est pas que le fruit des travaux réalisés à Québec. Il aura fallu près de trois autres années de négociation et de travail acharné avant que la fédération et la monarchie constitutionnelle unique du Canada ne deviennent réalités.
Nombreux ont été les débats et les délibérations entendus par les assemblées législatives des colonies de l’époque et, surtout, dans les foyers et les lieux de rassemblement des gens ordinaires.
Les effets de la Conférence de Québec se font encore ressentir aujourd’hui. Il va sans dire que la Loi constitutionnelle de 1867, un document vivant, a eu une influence majeure sur le développement du Québec et du Canada.
Voilà pourquoi il est si important que les Canadiens comprennent l’histoire de la Conférence et la nature de notre constitution. Une telle compréhension favorise la prise de décisions éclairées à propos du Québec et du Canada.
En tant que gouverneur général du Canada, je salue votre dévouement à apprendre et à transmettre vos connaissances. Vous contribuez de manière éloquente à l’édification d’un Canada plus averti et bienveillant.
Je vous souhaite une conférence enrichissante.