Patrick Ostiguy travaillait dans de jeunes sociétés de télécommunications qui fournissaient à leurs clients l'accès à des réseaux Ethernet lorsqu'il a eu l'idée qui l'a incité à lancer sa propre entreprise.
M. Ostiguy, ingénieur électricien, savait, d'après son expérience en gestion de produits, que la connexion entre le réseau à fibres optiques d'une entreprise de télécommunications et le réseau Ethernet privé d'une entreprise cliente est cruciale pour la transmission sécurisée et transparente des données entre les différents bureaux.
Il reconnait aussi que la source des problèmes dans l'un des deux réseaux n'est pas toujours claire et qu'il faut déterminer à qui revient la responsabilité du maintien de cette partie de la connexion.
C'est pourquoi il a fondé Réseaux Accedian en 2004.
Par le passé, lorsqu'un problème se présentait dans le réseau Ethernet, le fournisseur de services devait dépêcher une équipe et un camion au point de connexion entre son réseau et celui du client pour déterminer l'origine du problème et le corriger. Le processus était couteux et prenait beaucoup de temps.
Aujourd'hui, grâce à Accedian, les fournisseurs de services n'ont plus besoin d'envoyer d'équipes ou de camions. L'entreprise sise à Saint-Laurent, au Québec, a créé un appareil de démarcation d'Ethernet, périphérique qui relie les fournisseurs de services à leurs clients et qui délimite clairement les deux réseaux. Non seulement l'appareil permet-il de déterminer où se trouve le problème et qui doit le régler, mais il permet aussi aux fournisseurs de services de diagnostiquer des pannes sans jamais devoir quitter leur bureau.
Le périphérique renferme un logiciel qui recueille l'information sur le rendement du réseau et l'achemine aux fournisseurs de services, un peu comme le fait la boite noire d'un avion, d'expliquer M. Ostiguy, président et chef de la direction d'Accedian.
« Le dispositif est intelligent et peut être téléguidé pour que le fournisseur de services puisse se relier au point limite, où il peut examiner ce qui se passe sur le plan de la qualité du service », d'expliquer M. Ostiguy.
« L'appareil enregistre des données sur l'utilisation que fait le client du réseau. »
Les appareils de démarcation d'Ethernet peuvent vérifier si les fibres optiques ou les câbles Ethernet sont défectueux, enregistrer la vitesse de la transmission des données, localiser toutes les erreurs et acheminer l'information sur la qualité du service que reçoit un client.
Parce que l'appareil utilise du silicium programmable, il est plus rapide et plus précis que les autres appareils sur le marché, selon M. Ostiguy.
Il ajoute que le produit répond à un besoin évident. « Les fournisseurs de services recherchaient un moyen de réduire le nombre de sorties de leurs véhicules ainsi que leurs dépenses d'exploitation connexes », précise-t-il. « Ils cherchaient aussi un moyen de garantir la qualité du service offert. »
M. Ostiguy a lancé l'entreprise Accedian avec six employés seulement. Ensuite, il a obtenu des fonds du Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada (PARI-CNRC).
« Le PARI-CNRC a été le premier partenaire qui a pris un engagement financier à l'égard des Réseaux Accedian », d'affirmer M. Ostiguy. « Les responsables du programme ont aussi été les premiers à formuler des observations sur le plan d'affaire. » L'investissement du PARI-CNRC a permis à l'entreprise de créer sa validation de principe de départ et d'obtenir des investissements en capital-risque de 4 millions de dollars.
À la fin de 2005, l'entreprise a commencé à vendre ses dispositifs avant même d'avoir touché le financement de démarrage. Accedian a mobilisé une deuxième fois des fonds de capital-risque de 7,5 millions de dollars au début de 2008.
Actuellement, l'entreprise est en expansion et vend ses produits à 85 fournisseurs de services. Elle compte des clients dans le monde entier, notamment en Finlande et en Australie, et d'un trimestre à l'autre, ses revenus ne cessent d'augmenter.
Par l'entremise du PARI-CNRC, Accedian a aussi été en mesure d'avoir accès aux études du marché de la technologie, qui ont étoffé les résultats de ses propres efforts en recherche-développement.
« Ces études nous ont été très utiles », a-t-il affirmé.
M. Ostiguy a toujours rêvé d'être chef d'entreprise, et grâce à l'aide du PARI-CNRC, il a réalisé son rêve.
« On est maitre de son propre destin, déclare-t-il. Lorsqu'on lance sa propre entreprise, tout est possible. »