TITRE:
Avocat·e
Je suis le capitaine de corvette Marc-André Vary, originaire d’Ottawa, conseiller juridique de l’État-major interarmées stratégique des Forces armées canadiennes.
Je suis le Major Nadine Déry, originaire de Montréal, je travaille présentement comme chef d’État-major adjoint à la formation, à Ottawa.
DÉRY: Les avocats militaires travaillent au sein des trois éléments des Forces armées canadiennes, devant les tribunaux, en terrain opérationnel et en tant qu’avocat-conseil auprès de la gestion. Nous sommes conseillers juridiques auprès des officiers supérieurs et nous sommes experts en matière de droit du travail, codes de conduite et discipline militaire.
VARY : En déploiement à l’étranger, les avocats militaires ont la responsabilité de conseiller la chaîne de commandement et nous offre l’occasion de travailler avec les forces alliées, les autorités locales et les organisations internationales comme les Nations Unies. Nous sommes des officiers militaires et des avocats, des experts en droit international et canadien, applicable aux opérations des Forces armées canadiennes, incluant le droit des conflits armés et la justice militaire.
C’est une pratique vraiment unique. Un jour, on peut être déployé en soutien d’une mission de maintien de la paix, et ensuite, sur la Colline du Parlement en train d’aider le Ministre de la Défense nationale sur un projet de loi.
DÉRY: Les avocats militaires abordent des questions juridiques complexes très tôt dans leur carrière. Au cours des 5 dernières années, j’ai eu l’opportunité de donner des avis juridiques aux décideurs mais aussi de faire partie intégrante de l’équipe de commandement.
VARY : Plusieurs avocats militaires voient les déploiements internationaux et domestiques comme des points culminants de leur carrière. J’ai servi en Égypte et au Qatar et sur le NCSM Iroquois. Personnellement, je trouve ça vraiment gratifiant.
DÉRY: Avant d’entrer dans les Forces, les avocats militaires doivent déjà être admis à un barreau provincial canadien. Par contre, ils n’ont pas besoin d’avoir une expérience militaire préalable.
VARY : Après l’enrôlement, on débute par compléter la qualification militaire de base comme tous les autres officiers des Forces armées canadiennes.
DÉRY : Ensuite, on entreprend une formation en langue seconde au besoin, suivie d’une formation en droit militaire au sein du cabinet du Juge-avocat général. Durant les 4 premières années, on travaille comme avocat militaire et on développe nos aptitudes dans les 3 piliers du droit militaire que sont le droit opérationnel expéditionnaire et domestique, le droit administratif et la justice militaire.
La courbe d’apprentissage nécessite qu’on soit souple et rapide. Nos champs de pratique sont très pointus et rarement enseignés en faculté de droit. Ça fait en sorte qu’on apprend constamment, suivant chaque affectation et promotion.
VARY : En tant qu’avocat militaire, on n’arrête jamais d’apprendre. La justice militaire, le droit lié à la sécurité nationale et le droit maritime. Il y a toujours de nouveaux défis à relever et des occasions de se développer.
DÉRY: La plupart des avocats militaires débutent leur carrière au Cabinet du JAG, au Quartier général de la Défense nationale à Ottawa, où l’on œuvre sur une variété de dossiers dans les 3 piliers du droit militaire, au sein d’une équipe similaire à celle d’un cabinet juridique de taille moyenne.
VARY : Les autres avocats militaires sont affectés aux bases des Forces armées canadiennes à travers le Canada mais aussi à l’étranger, comme en Europe aux États-Unis.
DÉRY: Comme conseiller juridique de la base, chaque jour amène son lot de surprises et d’imprévus, et c’est ce qui rend le travail des plus stimulants. Les commandants me soumettent une multitude de problèmes à résoudre et c’est mon travail de déterminer quels sont les enjeux juridiques, qu’ils soient stratégiques, opérationnels ou tactiques, et d’offrir des solutions pour faciliter l’accomplissement de la mission militaire. Qu’ils soient liés à des questions de discipline ou de nature administrative, mes avis peuvent avoir une incidence importante sur la carrière d’un membre des Forces.
VARY : Je suis devenu avocat militaire pour relever des défis intellectuels mais aussi pour servir le Canada. Comme avocat militaire, j’influence la prise de décisions qui peut avoir un impact important sur la vie des gens autant au Canada qu’à l’étranger.
DÉRY: Les voyages et les déplacements sont très fréquents, souvent à court préavis et partout dans le monde, font partie du quotidien, autant en zone de conflit que simplement pour de la formation. Je dois l’avouer, c’est très excitant.
VARY : Si tu as les compétences et le désir de pratiquer le droit partout à travers le monde, de servir le Canada, de faire quelque chose de stimulant et de profondément gratifiant, devenir avocat militaire pour les Forces armées canadiennes est ta seule option.