Un traîneau inuit traditionnel devient une source d’inspiration pour un outil militaire dans l’Arctique

Le 5 décembre 2024 - Lcol (ret) Mike Lagace, Affaires publiques du 38e Groupe‑brigade du Canada

Alors que la Première réserve a pour tâche d’appuyer les Forces armées canadiennes (FAC) lors des déploiements rapides dans l’Arctique, une question demeure – comment réussir à répondre efficacement à l’appel lorsque les températures qui chutent à ‑50 C gèlent le souffle et entraînent constamment des bris d’équipement?

Une partie de la réponse peut se trouver dans votre capacité à transporter les fournitures, y compris des tentes pour conditions arctiques et du pétrole, et de vivre dans un terrain dangereux.

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L’adjudant Tom Hughes du 38e Régiment du génie de combat démontre une partie de la capacité de transport de la luge utilitaire auquel il a contribué à la conception à partir d’un traîneau traditionnel inuit Qamutiik (Komatik).

Photos du Lcol (ret.) Mike Lagace, 38e Groupe‑brigade du Canada

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Le sergent Robert Human démontre les capacités de communication d’un casque de motoneige lors de la partie en salle de classe du cours d’entraînement du Groupe‑compagnie d’intervention dans l’Arctique, qui s’est tenu à Winnipeg, au Man., le 23 novembre.

Alors que le 38e Groupe‑brigade du Canada (38 GBC) organise ses tâches pour exercer le Groupe‑compagnie d’intervention dans l’Arctique (GCIA), il prépare ses militaires dans le cadre de nombreux exercices d’entraînement « seuils » afin de faire en sorte que, lorsqu’ils seront envoyés dans le Nord, ils pourront survivre. L’exercice KOMATIC est le premier exercice, et l’un des plus importants, qui permet aux militaires d’entamer leur initiation à l’Arctique afin de survivre.

L’exercice s’est déroulé au Manège militaire de Minto à Winnipeg, au Man., les 23 et 24 novembre. Un contingent de 50 militaires y a pris part pour se préparer à affronter l’environnement arctique.

Pendant des siècles, les Inuits savaient comment survivre. La chasse, la pêche et la survie en hiver dépendaient d’outils de base, dont le traîneau Qamutiik (Komatik) – un traîneau traditionnel qui continue d’être utilisé encore aujourd’hui. Ces traîneaux sont généralement tirés par des groupes de chiens, des toboggans motorisés et même des humains.

« Il y a plusieurs années, j’ai appris à fabriquer le Komatik traditionnel lorsque j’ai intégré le Groupe‑compagnie d’intervention dans l’Arctique », a expliqué l’adjudant Tom Hughes du 38e Régiment du génie de combat.

Ce vétéran de l’entraînement dans l’Arctique qui compte 12 années d’expérience au 38 GBC occupe cette année le poste d’adjudant des Plans du GCIA. Préparer les militaires et l’équipement au terrain incroyablement difficile fait partie de sa mission.

« J’ai été formé à fabriquer le Komatik par les Inuits en 2012 », a‑t‑il déclaré. Il a ajouté que le Komatik, dans sa forme actuelle, ne pourrait pas répondre aux besoins des FAC. « Il ne durerait pas en raison de la force du terrain rocheux du Nord. »

Il a comparé la Suède et la Norvège. La différence au niveau de l’environnement est évidente.

« Le terrain n’est pas semblable à celui du Canada – nous avons de la neige dure et des roches et nous avons besoin de quelque chose de mieux. »

Ainsi, en 2019, une équipe canadienne formée de l’Adj Hughes et d’un autre réserviste du Manitoba, le caporal‑chef Anson Pops du Royal Winnipeg Rifles, un charpentier Sceau rouge, a transformé un nouveau style de traîneau acheté en Alberta en une « luge utilitaire » incroyablement fonctionnelle, qui glisse sur la roche et la glace et la neige profonde de l’Arctique.

Grâce à l’utilisation d’un polyéthylène de poids moléculaire très élevé, l’Adj Hughes et le Cplc Pop ont transformé un traîneau traditionnel de 400 livres en un outil de transport tout terrain de 100 livres. La « luge utilitaire » peut être raccordée pour former une remorque de trois traîneaux pouvant être tirée par un toboggan motorisé. Chaque luge utilitaire a une capacité de transport maximale de 1 500 livres.

« Nous l’avons modifié de sorte qu’il soit même possible de récupérer un traîneau motorisé », a fièrement affirmé l’Adj Hughes. Il a expliqué que la « luge utilitaire » peut demeurer sur la piste sur un traîneau motorisé alors que les skis se déplacent dans la neige.

En raison de la mission de souveraineté des FAC qui évolue dans le Nord, où les missions nationales et les missions de recherche deviennent des entraînements à la guerre, la capacité de transporter des armements doit être développée et constamment améliorée.

« Je modifie certaines de ces luges utilitaires pour permettre l’évacuation médicale ainsi que le transport de notre trousse d’armes – une [mitrailleuse lourde] de calibre .50, des [mitrailleuses] C6, C7 [et] C9 et même notre [lance‑grenades automatique] », a expliqué l’Adj Hughes.

Chaque militaire traînera également ses propres armes personnelles C7 pendant qu’ils sont sur les traîneaux.

L’Adj Hughes a également parlé des avantages économiques des traîneaux.

« Chaque traîneau coûte environ 2 000 $ et nous pouvons en fabriquer 20 par semaine, ce qui devient très abordable et procure une grande capacité », a‑t‑il déclaré.

De plus, les Rangers canadiens, nos gardiens du Nord qui enseignent la survie militaire dans le Nord, ont expérimenté l’équipement créé au Manitoba, a affirmé l’Adj Hughes.

« Les groupes de patrouilles des Rangers dans l’Arctique l’adore. »

Un sergent qui terminait sa journée de préparation sur la luge utilitaire a fait un commentaire très simple : « Elle est vraiment excellente pour l’Arctique. »

Le GCIA mettra les traîneaux à l’essai au Manitoba en janvier 2025, dans le parc provincial Netley Creek. Les militaires mettront l’équipement à rude épreuve et survivront à une fin de semaine de janvier dans une province hivernale très connue. En février, le GCIA se rendra à Carcross, au Yukon, où les températures pourraient être plus clémentes qu’au Manitoba.

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