Ligne directrice - Révision judiciaire du maintien sous garde avant le procès - responsabilités de l'officier réviseur et de l'unité

1.  La présente ligne directrice vise à compléter les références A et B en établissant les étapes à suivre lorsque l’officier réviseur fait conduire une personne sous garde devant un juge militaire.

2.  Les révisions judiciaires de maintien sous garde avant le procès constituent un élément important de la justice militaire canadienne. En effet, la détention d’une personne avant son procès donne lieu à la privation de liberté de la personne alors qu’elle est présumée innocente. En conséquence, le Cabinet du Juge militaire en chef accorde à ces demandes toute la diligence possible. Le but de cette ligne directrice est de faciliter la révision judiciaire du maintien sous garde dans les 24 à 48 heures suivant la réception, par le Cabinet du Juge militaire en chef, de la présentation de la demande signée par l’officier réviseur, ou par la suite, dès que la personne sous garde est prête à procéder.

3.  La révision judiciaire du maintien sous garde est entamée par l’officier réviseur qui a décidé de ne pas remettre en liberté la personne, et qui doit donc faire « conduire dans les meilleurs délais, la personne sous garde devant un juge militaire. » Pour ce faire, l’officier réviseur remplit la Demande de révision judiciaire du maintien sous garde (en annexe) et l’envoie pendant les heures normales de travail ou les heures creuses, à l’administrateur de la cour martiale (ACM) par courriel non crypté. Il est primordial que toute l’information requise soit incluse dans la Demande afin d’éviter tout retard pour la tenue de l’audition. Toute autre information ou documentation concernant cette procédure (par exemple, les documents énumérés aux articles 158 et 158.1 de la LDN) doit être envoyée au représentant des Forces armées canadiennes (FAC) et à la personne sous garde ou à son avocat.

4.  Les autorités chargées des unités trouvent habituellement qu’il est utile de demander l’aide du conseiller juridique qui leur est désigné, et sont encouragées à le faire, afin de préparer cette Demande ainsi que pour être prêtes à fournir le soutien administratif minimum nécessaire pour la tenue de l’audition. Il incombe au commandant de l’unité de fournir notamment une salle de cour convenable, des bureaux et le personnel nécessaire pour la tenue de l’audition qui se tient à l’unité, comme on le fait pour un procès en cour martiale. L’ACM peut, sur demande, offrir des conseils et de l’aide à cet égard.

5.  Dès réception de la demande de l’officier réviseur, l’ACM demande aux parties de lui communiquer leur disponibilité pour l’audition. Lorsque cette information est reçue, l’ACM demande au Juge militaire en chef de désigner un juge militaire pour présider l’audition. Suivant la désignation judiciaire, le sténographe judiciaire désigné prend les dispositions nécessaires pour la tenue d’une conférence téléphonique entre le juge militaire, le représentant des FAC et l’avocat de la personne sous garde aux fins de régler les questions d’ordre procédural et de fixer la date et l’heure de l’audition.

6.  Si le juge militaire désigné pour effectuer la révision judiciaire ordonne que le processus se déroule par vidéoconférence, le sténographe judiciaire désigné prend les dispositions nécessaires afin de mettre sur pied une vidéoconférence entre les endroits où sont  situés le juge militaire, la personne sous garde, son avocat et le représentant des FAC. Ce dernier enverra au sténographe judiciaire désigné le plus tôt possible, par courriel, la preuve documentaire qu’il entend déposer à l’audition seulement s’il n’est pas physiquement présent à l’endroit où aura lieu l’audition. Ces éléments de preuve seront sous la garde et le contrôle du sténographe judiciaire désigné, qui les transmettront  au juge militaire uniquement  lorsque le représentant des FAC les déposera en preuve comme pièces lors de l’audition et demandera au sténographe judiciaire de le faire.

7.  Si la révision judiciaire du maintien sous garde n’est plus nécessaire parce que la personne sous garde a été remise en liberté par l’officier réviseur avant la tenue de l’audition, les autorités de l’unité et le représentant des FAC doivent tous deux en aviser l’ACM aussitôt que possible et confirmer ensuite par écrit la remise en liberté de la personne sous garde. L’ACM en avise ensuite le juge militaire chargé de la révision, le Juge militaire en chef et le sténographe judiciaire.  L’ACM annulera ensuite toutes les mesures  administratives prises pour l’audition.

 

Bruno Noury, CD
L'Administratrice de la cour martiale

Annexe 

Pour soumettre une demande de révision judiciaire du maintien sous garde avant-procès remplissez le formulaire ci-dessous, ou téléchargez et remplissez le formulaire et envoyez-le par courriel à : JMC-CMJ@forces.gc.caBruno.Noury@forces.gc.ca et Michel.Saindon@forces.gc.ca.

Vous devez remplir tous les champs marqués d’un astérisque (*) et tous les autres champs qui s’appliquent. Un formulaire incomplet pourrait entraîner un retard ou un rejet de votre demande.

1. Information personnelle de la personne sous garde
2. Détails de la détention

Nom et numéro de téléphone de la personne responsable de la détention (ex. le sous-officier de service de la police militaire ou le capitaine-adjudant de l’unité) :

3. Révision de la garde
4. Accusations
5. Représentant du FAC (Directeur des poursuites militaires)
6. Représentation par avocat (article 105.26 des Ordonnances et règlements royaux applicables aux Forces canadiennes)
7. L’installation de vidéoconférence la plus proche

Références 

A. Article 159 de la LDN
B. Articles 105.25 et 105.26 des ORFC

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