Soins de base – Globes

Les globes terrestres, lunaires et célestes ornent depuis des siècles les salles de classe, les coins détente et les salons de la planète. Le premier globe terrestre aurait été fabriqué au XVe siècle par Martin Behaim, de Nuremberg, en Allemagne.

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Constructions originales

Ce sont des artisans néerlandais qui ont perfectionné l'art de fabriquer en nombre des globes destinés à la vente. À l'origine, les globes étaient façonnés en deux parties sur une forme en bois, au moyen de couches de papier encollé. Lorsque les hémisphères en papier étaient secs, on les dégageait de la forme en bois et on les collait ensemble à la hauteur de l'équateur. Le globe en papier était ensuite enduit d'un mélange de blanc de craie, de colle et d'huile, puis tourné entre deux pointes (comme sur un tour) pour former une sphère parfaite.

L'étape suivante consistait à fabriquer des sections en papier en forme de cigare, appelées « godets », sur lesquels les caractéristiques de la carte étaient reproduites si fidèlement qu'il était possible de les coller sur la surface du globe de sorte que les joints étaient à peine visibles. Une fois les sections de papier collées sur le globe, l'ensemble de la surface était peint à la main avec de la peinture à l'aquarelle, puis vernie à plusieurs reprises. Plus tard, les procédés lithographiques ont remplacé le travail fait à la main.

Types de globes

Les globes les plus gros et les plus communs avaient un diamètre de 91 centimètres (36 pouces). Les plus petits tenaient dans la poche d'un vêtement.

Les globes de valeur étaient fixés sur une table ou un piédestal pour qu'ils pivotent sur leurs pôles, et aussi pour qu'il soit possible de régler l'inclinaison de l’axe de rotation. Les symboles du zodiaque et les autres caractéristiques étaient reproduits sur un anneau méridien horizontal ajouté. Les globes les plus coûteux pivotaient sur un anneau métallique vertical, divisé en degrés, et au niveau duquel l'axe nord-sud pouvait être déplacé. Certaines variantes plus simples comportaient uniquement un globe fixé à une base qui pivotait sur un axe unique, à 23,5 degrés par rapport à la verticale. Ces globes étaient pourvus soit d'un pivot unique au pôle sud, soit d'un support pivotant aux deux pôles, nord et sud. Les globes suspendus, pourvus d'un crochet, ont été créés comme un autre type de présentation.

Depuis deux siècles, les globes sont soit pressés dans des feuilles de fer blanc (par exemple, de l'acier étamé), soit en aluminium, soit formés dans du plastique. Le relief géographique y est reproduit par un procédé inspiré de la lithographie. Sur les globes les plus modernes, les caractéristiques du relief, comme la profondeur des océans et les chaînes de montagnes, sont frappées en surface.

Depuis quelques années, les reproductions de globes anciens sont très recherchées. En revanche, rares sont celles qui sont assez fidèles, de par la construction et le détail, pour tromper le collectionneur averti, surtout lorsque ces globes s'ouvrent pour révéler des verres, des bouteilles et des pinces à glaçons.

Datation et identification

La datation d'un globe peut être assez précise, vu les connaissances géographiques de chaque époque et les matériaux ayant servi à confectionner le globe. Dans bien des cas, le fabricant du globe y aura apposé une étiquette avec un nom et une date. Parfois, ces renseignements figurent sur les cartes mêmes, notamment dans l'océan Pacifique.

Les globes de papier et de plâtre, que l'on fabriquait encore au XXe siècle, ont graduellement été remplacés par ceux faits de fer blanc ou d'autres matériaux. Les globes en papier et en plâtre se distinguent par le son creux qu'ils rendent lorsqu'on les cogne doucement avec les doigts ainsi que par les joints, souvent très fins, entre les godets.

Le fer blanc est vite révélé avec un aimant, et par le joint évident entre les deux moitiés du globe, à la hauteur de l'équateur.

Les globes en plastique sont parfois translucides lorsqu'on les expose à une lumière puissante, mais il faut éviter de prolonger ce genre de vérification par crainte d'altérer les couleurs.

Soin et manipulation

Dans le cas des globes de fabrication traditionnelle en carton et en plâtre, les axes de rotation et les pôles constituent les points les plus faibles. La rotation continuelle use les surfaces d'appui, les agrandit et cause l'oscillation du globe. L'usure est généralement plus prononcée sur le support du pôle nord parce que la tension qui s'exerce sur ce point, lorsqu'on fait tourner le globe à la main, est plus forte.

La surface des globes, qu'elle soit en papier, en métal peint ou en plastique, est plutôt délicate et peut s'égratigner. Il faut y songer quand on déplace un globe, qu'on le manipule ou qu'on le fait tourner. Il faut aussi avoir les mains propres parce que ces surfaces se salissent très facilement et sont difficiles à bien nettoyer.

Globes dotés d’un anneau méridien

Si le globe est pourvu d'un anneau méridien, l'oscillation peut causer un frottement et l'abrasion de la surface de papier qui porte contre l'anneau. Si le globe semble s'être relâché ou osciller, le faire tourner très lentement et délicatement. S'il ne pivote pas librement, ne pas le forcer parce que cela risque d'aggraver les dommages. S'abstenir de lubrifier les surfaces d'appui – le carton et le papier se tachent très facilement et irréversiblement. Les éléments qui ne sont pas en contact avec la surface du globe, comme les cardans, peuvent être huilés avec une huile légère pour petits appareils ménagers.

Globes montés sur un support

Dans le cas des globes qui sont montés sur un support, il faut s'assurer que la fixation inférieure (au pôle sud) est solidement fixée à la base. Pour déplacer ce genre de globe, il faut le soulever et se servir d'une main pour soutenir la base, et de l'autre pour soutenir le globe à la hauteur de l'équateur. S'assurer que le support ne peut pivoter. En général, les modèles conçus pour être suspendus ne devraient l'être que si le crochet est solide et si le support de suspension peut tolérer un poids supérieur à celui du globe. Les globes sont très fragiles. Si un globe tombe et se brise, il est pratiquement impossible de parvenir à bien le réparer.

Globes montés sur un piédestal en bois

Les globes montés sur un piédestal en bois doivent être déplacés par le piédestal, jamais par l'anneau méridien. Généralement, les cardans de ces supports peuvent être verrouillés. S'assurer qu'aucun des éléments ne peut glisser ou pivoter pendant que l'on bouge le globe. Introduire une mousse de plastique douce entre la surface du globe et l'anneau méridien.

Les piédestaux en bois, qui sont souvent en acajou ou en palissandre, doivent être traités comme n'importe quel autre meuble délicat. D'autres rubriques de ce site Web contiennent des précisions sur le soin de ces objets.

Présentation

Les surfaces imprimées et peintes sont très sensibles à la lumière. Ne pas exposer les globes à la lumière directe du soleil et les protéger des sources de lumière ultraviolette, comme les fluorescents. Il faut aussi éloigner les globes des sources de chaleur, comme les radiateurs, les foyers ou autres générateurs de chaleur. On conseille d'exposer les globes dans un espace libre de poussière, comme une vitrine munie de portes en acrylique ou en verre.

Nettoyage et réparations

Le papier des globes est habituellement couvert d'une gomme laquée ou d'un revêtement semblable pour le protéger et en faciliter le nettoyage. Une foule de revêtements différents ont été utilisés à cette fin. Malgré cela, la surface des vieux globes est extrêmement fragile et doit être traitée très délicatement. Il faut se contenter d'un époussetage léger avec un pinceau à soies douces, en brossant en direction de l'embout d'un aspirateur. En règle générale, éviter l'eau et les solvants. Les vernis qui couvrent les globes anciens sont très solubles à l'alcool. Il y a donc un risque que de l’alcool renversé par un invité dans une maison privée attaque la surface d'un globe, surtout si celui-ci est exposé et bien en vue.

On peut nettoyer les globes en fer blanc à l’aide d’un chiffon doux et propre humecté avec un peu d'eau tiède additionnée de quelques gouttes de détergent liquide. Il faut d'abord s'assurer que la surface du globe est intacte et que la peinture y adhère solidement. Vérifier aussi si le globe ne présente pas de légères taches de rouille superficielle; il pourrait être affecté par un nettoyage humide. On peut enlever la rouille superficielle légère avec de la laine d'acier fine ou avec une gomme à effacer l'encre, mais il faut faire bien attention de ne pas abîmer la peinture. Les très petites taches de rouille peuvent être frottées avec un crayon de graphite 6-H bien aiguisé. Les globes en plastique peuvent aussi être nettoyés avec un chiffon humide.

Il arrive que le bord des godets de papier se soulève, surtout lorsque le globe frotte contre une autre surface. On peut se servir de colle d'amidon de blé pour recoller les morceaux en papier qui se sont détachés. Il faut alors s'assurer que l'espace entre le papier et la surface du globe est propre et ne renferme pas de poussière. On applique la colle sur le papier détaché avec un pinceau, puis on le pose en place avec le doigt. Cette technique ne doit être employée que si la surface sous le papier est intacte et si celui-ci peut facilement être remis en place. La Note de l'Institut canadien de conservation (ICC) 11/4, Colle d’amidon de blé, explique comment préparer la colle et l’utiliser.

Si l'on doit réparer une surface d'appui à un des pôles, il est indispensable que la nouvelle surface soit placée exactement au pôle, c'est-à-dire au point de pivot. Il est bon de consulter un restaurateur qui connaît ce genre de réparation.

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Ces documents sont publiés par l'Institut canadien de conservation (ICC). Pour toutes questions ou commentaires, incluant les demandes de reproduction, communiquez avec l'ICC.

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