UNESCO : Parlons sciences
Discours
Notes d’allocution
L’honorable Kirsty Duncan, C.P., députée
Ministre des Sciences et des Sports
Ottawa (Ontario)
Le 27 novembre 2018
La version prononcée fait foi
Distingués invités, Mesdames et Messieurs,
Bonjour à tous.
Je tiens à souligner que nous sommes réunis sur les terres faisant partie du territoire non cédé du peuple algonquin.
J’aimerais saluer en particulier l’aînée algonquine Claudette Commanda.
Et bien sûr, Liette Vasseur et Sébastien Goupil de la Commission canadienne pour l’UNESCO.
Merci encore une fois à Bonnie Schmidt et à toute l’équipe de Parlons sciences.
Je vois également des amis de Mitacs parmi nous. J’ai hâte d’assister à la cérémonie de remise des prix ce soir.
J’étais très honorée d’être invitée à prendre la parole à l’occasion de cette rencontre.
Je suis heureuse d’être ici pour vous présenter la perspective du gouvernement et vous parler d’un sujet qui me tient à cœur : l’équité, l’inclusion et le futur de l’apprentissage des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. Ce sont des sujets qui me tiennent vraiment à cœur. Toute personne qui m’a rencontrée le sait très bien.
Vous avez sans doute entendu le premier ministre parler de la diversité.
« Le Canada tire sa force de notre diversité », dit-il.
Et il a raison. Le Canada est l’un des pays les plus diversifiés au monde sur le plan ethnique.
Un cinquième des Canadiens sont nés dans un autre pays. La moitié de la population de Toronto, notre métropole, est née à l’extérieur du Canada.
Cette diversité des perspectives, des expériences et des connaissances a grandement contribué à faire du Canada ce qu’il est aujourd’hui.
Notre société est ouverte, progressiste et prospère. La diversité est notre force. Et si nous y sommes parvenus, c’est en raison de notre diversité et non en dépit de celle-ci.
Cela s’applique également aux sciences au Canada : il faut prôner et encourager la diversité en sciences.
Lorsque nos laboratoires, salles de cours et salles de conseil sont représentatifs du Canada d’aujourd’hui, nous en profitons tous.
Et notre engagement envers la diversité, ce n’est pas facultatif.
L’inclusion que nous visons n’est pas une fin en soi.
Et nous ne sacrifions pas le mérite par souci d’équité.
Au contraire. Notre engagement découle du fait que, dans l’économie mondiale concurrentielle d’aujourd’hui, le Canada ne peut se permettre de laisser des gens de talent à l’écart.
Nous voulons que le Canada soit parmi les meilleurs. Mais pour cela, il faut une plus grande diversité dans les postes supérieurs des universités.
Imaginez le potentiel de découvertes, de perspectives et d’innovations que nous pourrions avoir en élargissant les approches et les enjeux de recherche.
La diversité ne peut faire autrement que de stimuler l’activité scientifique au Canada.
Voici un exemple qui porte à réfléchir. Nommée dernièrement titulaire d’une chaire de recherche Canada 150, Judith Elizabeth Mank étudie les causes génétiques des différences entre les hommes et les femmes.
Ses recherches visent à savoir — et on se demande pourquoi la question n’a pas été posée auparavant, c’est d’une telle évidence — si nous passons outre à des traitements plus efficaces pour les femmes lorsque les activités de contrôle ne portent que sur des souris mâles pour le ciblage de médicaments!
Voilà le genre de perspective qui ne peut être issue que de la diversité.
Il s’agit d’un virage important. Il touchera non seulement les programmes et les politiques, mais aussi les cœurs et les esprits.
Et je vous assure que nous travaillons très fort pour que ce virage soit une réussite.
Pour relever un défi, quel qu’il soit, il faut en premier lieu en mesurer la portée et l’ampleur réelles.
C’est pourquoi nous avons opté, comme promis, pour une approche scientifique.
Nous avons commandé un examen approfondi des mesures prises par le gouvernement pour prêter main-forte aux activités scientifiques au pays.
J’ai confié cet examen à un groupe d’experts et je lui ai demandé de fournir des conseils précis sur la marche à suivre pour favoriser davantage la diversité et l’inclusion.
Le rapport qu’il a publié fait état de disparités qui persistent pour quatre groupes de l’écosystème canadien de la recherche, à savoir les femmes, les personnes handicapées, les Autochtones et les membres des minorités visibles.
Nous le savions déjà. Mais le rapport d’experts confirme que ce sont les groupes à cibler.
La bonne nouvelle, c’est que nous avons déjà commencé à le faire.
Il y avait un déséquilibre entre les hommes et les femmes, tant au sein du Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada que du Programme des chaires de recherche du Canada.
Nous avons donc apporté des changements.
Aux termes des nouvelles exigences applicables au concours du Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada, les universités sont tenues de soumettre des plans détaillés en matière d’équité avec leurs demandes.
Et dans le cadre du Programme des chaires de recherche du Canada, les établissements d’enseignement doivent désormais soumettre des plans d’action en matière d’équité, de diversité et d’inclusion. De nouvelles obligations sont prévues pour rendre des comptes au public.
J’ai par ailleurs clairement précisé aux recteurs des universités que je demanderai aux responsables de ce programme de retenir le financement d’universités qui n’atteignent pas leurs objectifs.
Les conversations n’ont pas été faciles. Le changement n’est jamais facile ou rapide. Mais il se fera, c’est essentiel.
Je suis fort encouragée par les gains déjà obtenus.
Nous avons nommé dernièrement des titulaires des Chaires de recherche Canada 150, dont 60 % sont des femmes.
À mon avis, il y a vraiment lieu de le célébrer.
Le rapport signalait également un manque de ressources pour appuyer et accroître la capacité des chercheurs autochtones.
Nous avons donc apporté des changements.
J’ai le plaisir de vous annoncer que nous collaborons actuellement avec les milieux autochtones en vue d’élaborer de concert un plan stratégique afin que les chercheurs autochtones puissent diriger des projets de recherche et faire partie de partenariats de recherche.
À cette fin, un investissement de 3,8 millions de dollars est prévu en reconnaissance de la valeur des forces, des atouts et du savoir des Autochtones.
Ce sont des pas importants. Je sais bien, en tant que ministre des Sciences, que mon défi est de favoriser l’établissement au Canada d’une culture scientifique où tous se sentent accueillis.
À quoi faut-il s’attendre maintenant?
Notre dernier budget affecte un montant sans précédent de 1,7 milliard de dollars, destiné à nos conseils subventionnaires. Or, pour obtenir ce financement, on s’attend à ce qu’ils dressent de nouveaux plans afin d’assurer une plus grande diversité au sein de la prochaine génération de chercheurs.
Nous cherchons également des moyens de recueillir de meilleures données sur les groupes sous-représentés afin que les programmes des conseils subventionnaires bénéficient de meilleures informations.
Pour continuer d’aller de l’avant, nous cherchons à mettre en place une version canadienne de l’initiative Athena SWAN, l’acronyme de Scientific Women’s Academic Network, ou réseau scientifique universitaire pour les femmes.
Créé au Royaume-Uni en 2005, Athena SWAN est un programme mondialement reconnu qui célèbre les établissements d’enseignement supérieur qui travaillent à l’avancement de l’équité, de la diversité et de l’inclusion en sciences.
Durant l’été, j’ai réuni des dirigeants et des chercheurs d’universités canadiennes. Nous avons discuté des possibilités et des défis associés à la mise en place d’un programme de type SWAN au Canada.
Nous avons l’intention de lancer notre projet pilote Athena SWAN en 2019, alors restez à l’affût.
Il y aura également de nouvelles subventions pour aider les établissements d’enseignement supérieur à cerner et à éliminer les obstacles qui entravent l’inclusion et l’avancement des groupes sous-représentés.
Voilà pour les progrès à réaliser à court et à moyen termes, mais nous pensons également à l’avenir des sciences au pays.
Je parle évidemment des jeunes qui s’intéressent aux STIM.
Il s’agit des Art McDonald et Donna Strickland de demain.
J’adore interagir avec les jeunes scientifiques et chercheurs.
Cela me remplit d’espoir pour l’avenir des sciences au Canada.
En septembre, j’ai accompagné le premier ministre pour accueillir des élèves de partout au pays à l’Expo-sciences du premier ministre sur la Colline du Parlement.
Les jeunes scientifiques, chercheurs et innovateurs qui ont participé à la foire cette année ont exposé le fruit de leur travail exceptionnel.
Leurs inventions, leur curiosité et leur créativité permettront de bâtir un monde meilleur pour tous. Notre gouvernement met tout en œuvre pour favoriser un écosystème scientifique qui les incite et les inspire à faire de leur mieux.
J’adore prendre part à de telles rencontres. Nos jeunes ont besoin de savoir que rien ne les arrête et que les sciences sont peut-être le début de leur parcours pour réaliser leur plus grand rêve.
C’est à mon avis un message très valorisant. Les jeunes peuvent voir grand, et nous sommes là pour les aider à atteindre leurs objectifs.
Notre gouvernement veut réellement favoriser une culture où les jeunes et le public sont engagés et enthousiastes à l’endroit des sciences.
Nous savons que c’est en favorisant une plus grande participation des jeunes aux programmes de formation scientifique et en les sensibilisant davantage aux carrières en STIM que nous augmenterons l’offre de gens de talent et innovants qui assurent l’essor de l’économie canadienne.
Et tout compte fait, même si les jeunes ne font pas carrière dans la recherche, une plus grande sensibilisation du public à l’importance des sciences contribue à inspirer les Canadiens à être innovateurs.
Elle permettra de faire mieux reconnaître le rôle des sciences fondamentales dans notre société et de reconnaître l’apport de données scientifiques fiables pour prendre des décisions avisées.
Que du bon!
Pour favoriser une telle culture de curiosité, nous avons lancé dans les médias sociaux la campagne nationale #OptezSciences, qui encourage les jeunes au pays — en particulier les filles et les jeunes femmes — à se lancer en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques.
La campagne a pour but de sensibiliser les jeunes femmes aux sciences, par la réalisation d’expériences à faire à la maison et de projets de science citoyenne ainsi que par les témoignages de femmes canadiennes qui travaillent dans les domaines des STIM.
Nous investissons aussi des sommes importantes pour donner à la prochaine génération de chercheurs les compétences et l’éducation dont ils ont besoin pour réaliser de grandes choses.
Par exemple, nous appuyons PromoScience, un programme qui offre de l’aide financière à des organismes qui donnent aux jeunes Canadiens l’occasion d’en apprendre davantage sur les STIM. Il offre d’excellentes occasions d’apprentissage pratique aux jeunes élèves ainsi qu’à leurs enseignants de sciences.
Un investissement de près de 11 millions de dollars était annoncé dans le budget de 2017 pour soutenir les efforts de PromoScience en vue d’éveiller l’intérêt des jeunes — notamment les jeunes filles et les jeunes Autochtones — à faire carrière en STIM.
Nous venons également en aide à Mitacs, un formidable partenaire à but non lucratif du gouvernement dont les efforts sont axés sur la création de liens entre les milieux universitaires et industriels.
Pour donner une longueur d’avance aux jeunes universitaires sur le marché concurrentiel du travail d’aujourd’hui, nous avons investi pour aider Mitacs à offrir 10 000 stages d’apprentissage intégré en milieu de travail chaque année.
L’Énoncé économique de l’automne 2018 prévoit de plus un financement de 7 millions de dollars destiné à l’expansion du programme de stages en incubateurs internationaux de Mitacs.
Permettez-moi d’ajouter que ce financement s’ajoute à l’investissement de 73 millions de dollars accordé au Programme d’apprentissage intégré en milieu de travail pour étudiants afin de créer 10 000 stages rémunérés pour des étudiants postsecondaires dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie, des mathématiques et de l’administration.
Donc, nous fournissons beaucoup d’aide pour les stages, qui sont autant d’expériences enrichissantes pour préparer les étudiants à se lancer dans une carrière.
J’aimerais également signaler le programme CodeCan, qui permettra aux jeunes Canadiens d’acquérir les compétences numériques et en programmation dont ils auront besoin pour les emplois de l’avenir en STIM.
Je suis ravie de dire que près d’un million de jeunes Canadiens bénéficieront des initiatives éducatives financées par CodeCan d’ici la fin mars de l’an prochain.
Ces efforts reflètent notre vision à long terme pour l’avenir des sciences au Canada.
Nous voulons renforcer la prise de décisions fondées sur les sciences et les données probantes.
Nous voulons créer une culture de la curiosité dans ce pays.
Nous envisageons les sciences canadiennes comme une quête mondiale audacieuse, débordant d’une nouvelle vitalité et résolument tournée vers l’avenir; une économie prospère, propulsée par les découvertes et les innovations d’ici; et un pays jouissant d’une renommée mondiale à titre de chef de file mondial en sciences.
Ce sont des objectifs que nous tous ici avons en commun.
C’est donc un réel plaisir de travailler aux côtés de partenaires aussi formidables pour les atteindre.
Permettez-moi en dernier lieu de vous remercier tous, pour tout ce que vous faites jour après jour pour l’excellence des sciences au pays.
Merci.
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