Échange sur la compétitivité des Amériques
Discours
Notes d'allocution
L'honorable Navdeep Bains, C.P.,
député Ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique
Toronto (Ontario)
Le 26 septembre 2016
La version prononcée fait foi
Introduction
Merci, Ilse.
Bonjour, hello et holà. Bienvenue à l'Échange sur la compétitivité des Amériques.
Bienvenue au Canada.
Bienvenidos à tous nos amis de la communauté des nations de l'hémisphère occidental.
Je tiens à saluer mes homologues qui sont avec nous aujourd'hui, les ministres Roselyn Victoria Paul de la Dominique, Gale Tracy Christiane Rigobert de Sainte-Lucie et Jerome Kennedy Fitzgerald des Bahamas.
Je signale également la présence de Nestor Mendez, secrétaire général adjoint de l'Organisation des États américains, et de Jay Williams, secrétaire adjoint au Commerce des États-Unis.
Je vous souhaite une cordiale bienvenue.
Je souhaite également chaleureusement la bienvenue à nos amis de la Corée du Sud, d'Israël et de l'Allemagne.
Nous sommes vraiment en présence d'un groupe distingué de personnes aujourd'hui.
La semaine s'annonce très productive.
Nous aurons l'occasion de faire connaissance, d'échanger et d'apprendre les uns des autres, notamment au contact de nos invités de l'Allemagne, d'Israël et de la Corée du Sud, des pays qui sont de véritables chefs de file mondiaux au chapitre de l'innovation.
Enfin, vous aurez la chance de découvrir des innovations canadiennes tout à fait impressionnantes.
Partenaires
Il n'y a pas de meilleur point de départ pour votre séjour au Canada qu'ici, au District de la découverte MaRS.
Cet établissement accomplit un travail remarquable pour appuyer les entrepreneurs qui bâtissent des entreprises à forte croissance.
MaRs établit des conditions propices à une innovation florissante.
Les solutions les plus novatrices surgissent lorsque des gens possédant une variété de compétences spécialisées conjuguent leurs efforts pour atteindre un but commun.
MaRS illustre bien le pouvoir du travail d'équipe. Des scientifiques, des entrepreneurs, des étudiants, des investisseurs et des spécialistes en marketing œuvrent côte à côte dans ce foyer d'innovation.
J'aimerais aussi vous parler d'une entreprise canadienne qui s'appelle Hydrostor.
L'entreprise a connu ses débuts ici à Toronto, avec le soutien de MaRS et du gouvernement.
Hydrostor a conçu le tout premier système sous-marin d'entreposage d'énergie.
Ce système convertit l'électricité excédentaire, par exemple celle produite par des éoliennes, en air comprimé. Cet air est accumulé au fond du lac Ontario, non loin d'ici.
Lorsque la demande d'électricité est élevée, l'air est relâché et remonte à la surface, où il est transformé de nouveau en courant électrique.
Aruba, notre voisin des Caraïbes, a conclu un contrat avec Hydrostor dans le but d'utiliser cette technologie pour atteindre son indépendance énergétique d'ici 2020.
On me dit que le Chili a également manifesté un intérêt pour cette technologie.
Hydrostor est un exemple clair des avantages pouvant découler des partenariats.
L'entreprise pourrait même contribuer à résoudre les problèmes d'énergie de bon nombre de pays des Amériques.
Or, MaRS appuie les partenariats de cet ordre.
Les partenariats voient le jour dans plusieurs autres villes au Canada.
On le voit à Hamilton, une ville qui se trouve à une heure de route au sud d'ici.
Hamilton, qui a longtemps été axée sur l'industrie de l'acier, a dû faire bien des efforts pour diversifier son économie. Aujourd'hui, les sciences de la vie et les technologies de l'information sont devenues des piliers clés de son économie.
La région de Waterloo, qui se trouve à deux heures de voiture à l'ouest de Toronto, démontre aussi la force des partenariats.
C'est à Waterloo qu'a été conçu l'appareil mobile BlackBerry.
Waterloo est également un carrefour mondial de l'innovation technologique.
Et enfin, vous constaterez les fruits de la collaboration en visitant la région de Niagara, située à deux heures au sud d'ici.
C'est là que se trouvent les célèbres chutes du Niagara. C'est aussi une région fertile pour la production fruitière et vinicole. C'est en quelque sorte le pendant de la vallée de Napa, mais en Ontario.
L'agroalimentaire et l'agrotourisme sont en plein essor dans cette région, qui est aussi un carrefour dynamique pour la production manufacturière.
Vision
Plusieurs pays des Amériques, comme le Canada, ont des ressources naturelles abondantes. Mais l'abondance des ressources ne suffit pas.
Nos pays doivent mettre à profit l'ingéniosité de leurs citoyens, surtout, en période de faible croissance à l'échelle mondiale, comme c'est le cas à l'heure actuelle, aux dires de certains économistes.
Autrefois, en période de ralentissement, nous comptions sur la hausse des échanges commerciaux et le cours élevé des produits de base pour stimuler notre économie.
Nous misions aussi sur l'accroissement de la population active.
Ces solutions ne suffisent plus.
Aujourd'hui, les Amériques subissent des pressions différentes.
Les entreprises mondiales ont envahi le marché local.
Les technologies transforment nos modes de vie et nos façons de travailler.
Les changements climatiques nous amènent à repenser nos méthodes de production d'énergie pour satisfaire à la demande.
Les inégalités sociales entraînent de la pauvreté et des maladies.
Ces défis dépassent les frontières nationales.
Mais nous pouvons voir ces défis comme des possibilités à saisir. Nous pouvons prendre notre avenir en main.
Par exemple, l'Université McMaster de Hamilton collabore avec la Colombie pour mettre au point un test servant à diagnostiquer le virus Zika.
Et le Collège Niagara mène des travaux importants en collaboration avec le Pérou, la Bolivie et la Jamaïque pour renforcer l'emploi en misant sur l'éducation.
Prendre les choses en main
Ces exemples démontrent que rien ne nous oblige à accepter ces pressions comme des limites à notre action.
Rien ne nous oblige à accepter une faible croissance économique. Elle n'est pas inévitable.
Le gouvernement du Canada prend des mesures audacieuses pour façonner l'avenir.
Premièrement, nous investissons dans l'infrastructure publique.
Cette infrastructure comprend la construction de routes et de ponts pour faciliter les déplacements, et d'aqueducs et d'égouts pour assurer la propreté de l'eau.
Nous élargissons aussi la couverture du service Internet large bande pour que les Canadiens aient accès au monde numérique.
Étant donné que les taux d'intérêt se situent à des creux historiques, ces investissements ont un effet immédiat pour stimuler l'économie.
Ils contribuent à créer des emplois et à rendre la vie plus agréable pour l'ensemble des Canadiens.
Notre gouvernement prend aussi des mesures audacieuses en misant sur l'innovation pour accélérer la croissance économique.
L'innovation peut contribuer à créer des emplois bien rémunérés, accélérer la croissance de petites entreprises locales pour qu'elles réussissent sur le marché mondial, et améliorer la vie de l'ensemble des Canadiens.
Action gouvernementale
Quel rôle peuvent jouer les divers ordres de gouvernement pour favoriser l'innovation?
Certains disent que le gouvernement doit financer la construction de ponts, de routes et d'égouts, puis céder la place à d'autres.
La vérité est que, dans plusieurs pays qui doivent leur croissance à l'innovation, le gouvernement joue un rôle actif en tant que promoteur de prospérité.
Comme l'a si bien dit l'économiste Mariana Mazzucato : les gouvernements peuvent jouer un rôle entrepreneurial en stimulant l'innovation.
Notre gouvernement est prêt à voir grand, à viser haut et à faire preuve d'audace, des qualités qui sont bien présentes chez les entrepreneurs.
Nous avons d'ailleurs déjà pris des mesures audacieuses pour stimuler la croissance en misant sur l'innovation.
Premièrement, nous avons investi deux milliards de dollars dans la modernisation de l'infrastructure des universités et des collèges partout au pays.
Grâce à ces investissements, les personnes dont les idées propulsent l'innovation pourront travailler dans des installations de pointe.
Elles pourront collaborer dans des locaux bien adaptés à leurs besoins d'apprentissage continu et de perfectionnement, et oeuvrer en étroite collaboration avec leurs partenaires afin de traduire leurs découvertes en produits et en services concrets.
Ce faisant, elles se prépareront à occuper les emplois à forte valeur ajoutée de demain — et à les créer.
Je veux mentionner une autre façon dont nous investissons dans les personnes qui stimulent l'innovation.
Nous avons investi 900 millions de dollars dans la recherche de pointe.
Les investissements dans des domaines en émergence comme l'informatique quantique, l'étude du cerveau, l'apprentissage automatique et la gestion de l'eau peuvent créer un terreau propice aux prochaines percées technologiques.
Ils peuvent également favoriser l'éclosion des prochaines grandes entreprises prospères au pays.
Voilà en quoi consiste le rôle entrepreneurial que le gouvernement peut jouer.
Quelles autres mesures le gouvernement peut-il prendre pour stimuler la croissance en misant sur l'innovation?
J'aimerais mentionner deux thèmes qui sont ressortis des consultations menées auprès des Canadiens cet été.
Dans le cadre de ces consultations, notre gouvernement a invité les Canadiens de tous les horizons à soumettre leurs idées en vue d'accroître l'innovation au pays.
Nous avons agi de la sorte, parce que nous sommes convaincus que pour fournir aux Canadiens les résultats concrets auxquels ils s'attendent, le gouvernement ne peut agir seul.
Voici ce que les Canadiens m'ont dit.
Talents
En premier lieu, je vais vous parler des talents.
La nécessité de pouvoir compter sur un bassin de main-d'œuvre possédant les compétences et l'expérience requises pour stimuler l'innovation est un thème qui a été soulevé à maintes reprises lors des consultations.
Pour cela, il faut un bassin important et diversifié de talents.
En premier lieu, nous devons avoir un plus grand nombre de personnes en sciences, en technologie, en ingénierie et en mathématiques.
En particulier, il faut que plus de filles et de femmes se tournent vers ces domaines.
Aucun pays ne peut réussir en laissant sur la touche la moitié de ses ressources intellectuelles.
Pourtant, à l'heure actuelle, moins du tiers des personnes diplômées en informatique ou en génie au Canada sont des femmes.
La proportion de membres des collectivités autochtones est encore plus faible.
Moins de 1 % des personnes ayant un doctorat s'identifient comme étant autochtones.
Je crois fermement que nous avons le devoir moral de promouvoir la diversité et l'inclusion.
Ces valeurs s'appliquent également à la conduite des affaires.
L'innovation prend sa source dans les idées géniales. Et ces idées peuvent germer dans l'esprit de n'importe qui, n'importe où.
Les Canadiens nous ont aussi dit que nous devions faire davantage pour préparer les gens à s'adapter à la rapide évolution du marché de l'emploi.
Et cette adaptation devrait être possible à toute étape de la vie.
Les jeunes filles, comme mes filles qui ont maintenant six et huit ans, devraient avoir la possibilité d'apprendre les notions de base de la programmation informatique.
Elles devraient apprendre à coder, tout comme elles apprennent à écrire et à lire l'anglais ou le français.
Les étudiants des universités et des collèges devraient avoir accès à plus d'occasions d'apprentissage intégré à l'emploi.
Les programmes de stages, d'apprentissage et d'enseignement coopératif devraient occuper une place encore plus importante.
Cela pourrait aider les étudiants à intégrer plus rapidement le marché du travail après l'obtention de leur diplôme.
Il faut aussi que les personnes qui sont déjà sur le marché du travail puissent compter sur plus d'occasions d'apprentissage continu.
Les travailleurs en milieu de carrière, à tous les échelons jusqu'à la haute gestion, doivent posséder les compétences et les connaissances les plus actuelles.
Ils pourront ainsi effectuer des transitions de carrière réussies, particulièrement lorsqu'il s'agit d'emplois qui n'existent même pas encore.
Technologies émergentes
Un deuxième thème est revenu constamment dans nos discussions avec les Canadiens, soit la capacité de tirer profit des technologies émergentes pour obtenir des résultats marquants.
Le rôle du gouvernement dans ce domaine est loin de se limiter au financement de la recherche.
Le gouvernement peut fixer des objectifs d'envergure, comme la lutte contre les changements climatiques, et orienter ses ressources dans des domaines précis visant l'atteinte de ces objectifs.
Le gouvernement peut servir d'intermédiaire entre le secteur public et le secteur privé afin de façonner les nouveaux marchés qui découlent de la recherche mandatée.
Le gouvernement du Canada a investi des sommes importantes dans sa mission de lutte contre les changements climatiques.
Nous allons affecter 1,2 milliard de dollars, au cours des quatre prochaines années, pour appuyer la mise au point de technologies propres au sein d'un grand nombre d'industries.
Pourquoi investir dans les technologies propres?
Parce que de tels investissements cadrent bien avec l'engagement qu'a pris notre gouvernement de protéger la planète.
Ils témoignent également de notre orientation claire et stratégique à l'égard d'un développement économique axé sur l'innovation.
En effet, l'innovation dans les technologies propres peut contribuer à la création de produits et services qui auront une incidence sur un grand éventail de secteurs.
Comme cela s'est produit avec l'invention de l'électricité ou des ordinateurs, les technologies propres peuvent stimuler la croissance dans l'ensemble de l'économie.
Ces technologies nous permettent d'entrevoir la création de milliers d'emplois.
C'est pourquoi certains affirment que le marché mondial des technologies propres pourrait atteindre les trois mille milliards de dollars d'ici 2020.
Je suis convaincu que notre communauté de nations trouvera des moyens communs de lutter contre les changements climatiques.
Nous pourrons exploiter des possibilités d'affaires dans le marché émergent des technologies propres, qui devient de plus en plus concurrentiel.
Conclusion
Mesdames et Messieurs, je disais plus tôt que la collaboration et l'innovation sont la clé pour relever des défis communs.
C'est la raison d'être de l'Échange sur la compétitivité des Amériques.
Nous sommes réunis pour discuter de pratiques exemplaires, parler de nos réussites, cerner des améliorations possibles et établir de nouveaux liens entre nous.
Le recteur de l'Université de Toronto, Meric Gertler, vous adressera la parole dans quelques minutes.
Saviez-vous que son université possède des ramifications profondes au Brésil?
En fait, les étudiants brésiliens choisissent l'Université de Toronto plus que tout autre établissement postsecondaire à l'extérieur de leur pays.
Je souligne aussi la présence d'Alejandro Adem, le dirigeant de Mitacs.
Mitacs est un organisme canadien qui a des projets de recherche au Brésil et au Mexique, et compte également des partenariats industriels avec ces pays.
Je vous invite à explorer les occasions de collaboration pendant votre séjour ici cette semaine.
Ensemble, nous pourrons assurer la prospérité et la solidarité de notre communauté de nations.
Je vous remercie.
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