En raison de sa population vieillissante, le Canada est aux prises avec des défis d’ordre démographique et économique que l’immigration peut contribuer à surmonter. L’incertitude économique causée par la pandémie de COVID-19 a exacerbé la nécessité de relever ces défis.
Le Canada continue d’accueillir de nouveaux arrivants, plus particulièrement des immigrants de la composante économique, dans le cadre de multiples volets d’immigration. Ces nouveaux arrivants possèdent les compétences dont notre économie a besoin pour reprendre de la vigueur et prospérer à mesure que nous avançons.
Le Plan des niveaux d’immigration 2022-2024 trace la voie à suivre pour augmenter de façon responsable les cibles d’immigration et favoriser la relance de l’économie canadienne après la COVID-19. D’ici 2024, environ 60 % des admissions proviendront de la catégorie de l’immigration économique.
L’immigration est un pilier central de la reprise économique et de la croissance future du Canada. Les immigrants de la composante économique sont scolarisés, comblent des lacunes ciblées en matière de main-d’œuvre et de compétences, favorisent l’innovation et la diversité en milieu de travail et sont en mesure d’intégrer facilement le marché du travail canadien.
Le Canada a mis en place plusieurs programmes et programmes pilotes pour aider les régions rurales et éloignées grâce à l’immigration économique, tout en soutenant l’établissement et l’intégration afin d’assurer la réussite des nouveaux arrivants.
Messages supplémentaires
Le Plan des niveaux d’immigration 2022-2024 fixe un objectif ambitieux en matière d’immigration : accueillir 431 645 résidents permanents en 2022, 447 055 en 2023 et 451 000 en 2024. Il reconnaît l’immigration comme un moteur essentiel de la reprise économique et de la croissance future, avec près de 60 % de ses admissions prévues dans la catégorie économique.
La gamme de programmes d’immigration économique du Canada permet de sélectionner des immigrants, notamment des candidats francophones et bilingues, dans un éventail de professions et de niveaux de compétence, à l’échelle nationale et provinciale ou territoriale.
L’immigration contribue à maintenir la vitalité des communautés de langue officielle en situation minoritaire au Canada. Le gouvernement du Canada a fixé un objectif de 4,4 % pour l’immigration francophone hors Québec d’ici 2023.
Entrée express est un facteur clé de l’immigration francophone hors Québec. Une augmentation des points supplémentaires a entraîné la délivrance de 5,2 % des invitations à des candidats dont les compétences en français ont été évaluées en 2020 (contre seulement 2,9 % en 2017), ce qui représente la majorité des admissions fédérales francophones. Le taux d’admissions de francophones à titre de résidents permanents était de 3,61 % en 2021 et de 1.95 % en 2021.
Nous continuons de traiter les demandes de résidence permanente en attente dans tous les secteurs d’activité. Tout au long de la pandémie, le Ministère a pris des mesures exceptionnelles et novatrices pour respecter les niveaux d’immigration économique établis :
dépasser les taux de traitement préalables à la pandémie – en surpassant la cible d’admissions de 2021 et en accueillant 405 332 résidents permanents (presque 62 % d’entre eux appartenaient à la catégorie de l’immigration économique);
passer à la prestation de nombreux services à distance;
mettre en œuvre de nouvelles façons d’accorder le statut de nouveau résident permanent, notamment en favorisant un processus virtuel d’admission des demandeurs au Canada;
mettre en œuvre une hausse des points supplémentaires octroyés aux candidats bilingues et d’expression française dans le cadre d’Entrée express;
mettre en œuvre la voie d’accès de la résidence temporaire à la résidence permanente d’une durée limitée pour aider à garder au pays les talents des résidents temporaires qui s’y trouvent déjà dans le but d’appuyer la reprise économique;
appuyer les fournisseurs de services d’établissement afin qu’ils s’adaptent et continuent d’offrir un soutien aux nouveaux arrivants tout au long de la pandémie.
L’immigration constitue un facteur important de croissance démographique. En effet, elle comptait pour environ 86 % de la croissance en 2019. On prévoit qu’elle représentera la totalité de la croissance d’ici les années 2040. Compte tenu du vieillissement de la population et du taux de fécondité à la baisse, mais aussi en raison des défis liés à la main-d’œuvre et des défis économiques, le Canada devra compter encore plus sur l’immigration à long terme.
Résultats des immigrants de la composante économique
Le revenu d’emploi des demandeurs principaux de la catégorie de l’immigration économique est nettement supérieur au revenu d’emploi moyen de tous les immigrants et surpasse même celui de la moyenne des Canadiens peu après l’arrivée.
Au cours des dernières années, à l’exception de 2020, l’écart entre les taux d’emploi des immigrants et des personnes nées au Canada a commencé à se rétrécir. En 2021, 79,1 % des immigrants âgés de 25 à 54 ans avaient un emploi, contre 83,9 % des personnes nées au Canada.
En 2019, le rendement des immigrants sur le marché du travail au Canada était supérieur à la moyenne déclarée pour les autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), tant pour les taux d’emploi que pour les gains.
Traitement des demandes de résidence permanente
Bien que mon ministère continue d’accepter et de traiter les demandes de résidence permanente, les interruptions de service et les restrictions de voyage liées à la COVID-19 ont eu une incidence sur les délais de traitement. En conséquence, IRCC a connu une croissance importante de la taille globale de ses arriérés de demandes – et de l’âge de ces demandes – dans l’ensemble des programmes économiques.
Dans le cadre des efforts déployés pour traiter le plus grand nombre de demandes possible en 2021 afin de compenser les lacunes découlant de la pandémie, IRCC a mis l’accent sur le traitement des demandeurs qui se trouvaient déjà au Canada.
Pour réduire l’arriéré et améliorer l’expérience des clients sans impact sur les admissions, le Ministère a suspendu l’envoi d’invitations à présenter une demande à des candidats figurant dans le bassin d’Entrée express, sauf dans le cadre du Programme des candidats des provinces.
Si on insiste : Concernant le moratoire imposé aux programmes fédéraux à l’intention des travailleurs hautement qualifiés
Le moratoire visant les rondes d’invitation à présenter une demande au titre des programmes fédéraux à l’intention des travailleurs hautement qualifiés [Programme des travailleurs qualifiés (fédéral), catégorie de l’expérience canadienne et Programme des travailleurs de métiers spécialisés (fédéral)] est nécessaire pour permettre le traitement des demandes actuellement à traiter et rétablir les normes de service habituelles dans le cadre du système Entrée express.
Le moratoire se poursuivra jusqu’à la fin de mars 2022; à cette date, le Ministère réévaluera la question à savoir s’il faut prolonger le moratoire ou reprendre l’envoi d’invitations à présenter une demande aux nouveaux clients.
La suspension des invitations à présenter une demande de résidence permanente au titre des volets fédéraux des travailleurs hautement qualifiés ne change en rien l’engagement du Canada envers l’accueil de nouveaux arrivants qui possèdent les compétences dont l’économie a besoin pour croître et prospérer.
Le Ministère continue de traiter les demandes de travailleurs qualifiés et le moratoire visant les invitations ne réduira pas le nombre de nouveaux résidents permanents qualifiés qui arrivent au Canada.
Le réseau de traitement d’IRCC a travaillé avec diligence à la gestion des enjeux de traitement. Un montant supplémentaire de 85 millions de dollars, comme il a été annoncé en janvier 2022, aidera à rétablir les normes de service en matière de traitement dans divers programmes d’ici la fin de l’année. Cet investissement permettra la prise de 147 000 décisions définitives visant des demandes de résidence permanente d’ici mars 2022 et l’élargissement du portail de demande en ligne d’ici l’été 2022.
Résultats des nouvelles mesures visant à attirer des personnes dans un large éventail de professions et de niveaux de compétences
Plus de 91 000 demandes ont été déposées dans le cadre de la voie d’accès temporaire à la résidence permanente, d’une durée limitée, destinée aux jeunes diplômés étrangers, aux travailleurs de la santé et aux autres travailleurs exerçant des professions essentielles. Des volets spéciaux pour les résidents temporaires francophones et bilingues ont été inclus. Près de 32 000 nouveaux résidents permanents ont été admis par cette voie à ce jour, y compris près de 24 000 en 2021. Nous visons à accueillir un total de 40 000 personnes par cette voie en 2022 et 32 000 en 2023.
Le Programme pilote sur l’immigration agroalimentaire de trois ans, lancé en 2020, offre une voie d’accès à la résidence permanente aux personnes travaillant à plein temps et toute l’année dans des industries et des professions agricoles précises. En 2021, 187 nouveaux résidents permanents au Canada ont été accueillis dans le cadre de ce programme pilote.
Les programmes pilotes des gardiens ou gardiennes d’enfants en milieu familial et des aides familiaux à domicile, lancés en 2019, offrent une voie d’accès claire et directe à la résidence permanente aux aidants de l’étranger et à leur famille. En 2021, on comptait environ 2 800 nouveaux résidents permanents grâce à ces programmes pilotes.
Le Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord, introduit en 2019, utilise une approche communautaire de développement économique dans le but de soutenir 11 communautés rurales partenaires situées dans le nord de l’Ontario et l’ouest du Canada. En 2021, 556 admissions ont été enregistrées.
Depuis 2017, le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique a permis d’accueillir plus de 12 700 nouveaux résidents permanents au Canada atlantique (en date du 31 janvier 2022). Le programme pilote a été très bien accueilli dans la région et est devenu un programme permanent le 1er janvier 2022.
Le Programme des candidats des provinces est un programme d’immigration administré conjointement qui offre aux provinces et aux territoires la possibilité de répondre à leurs besoins particuliers en matière de développement économique tout en distribuant les avantages de l’immigration économique dans toutes les régions du Canada.
De 2019 à 2021, les provinces et territoires ont reçu des allocations supplémentaires dans le cadre du Programme des candidats des provinces (PCP) visant à augmenter les transitions vers la résidence permanente pour les travailleurs temporaires au Canada, afin de répondre aux besoins du marché du travail au niveau de compétence intermédiaire (Initiative relative au niveau de compétence C de la CNP).
Les premières données recueillies après la fin de l’initiative indiquent que le Programme des candidats des provinces connaîtra une augmentation des admissions à ce niveau de compétence. Il a aussi permis d’augmenter le nombre de voies d’accès à la résidence permanente, puisque les onze provinces et territoires qui participent au Programme des candidats des provinces ont maintenant un volet pour les travailleurs de niveau de compétence intermédiaire.
Compétences linguistiques
La maîtrise de l’une des langues officielles du Canada est un facteur déterminant de la réussite sur le marché du travail. Les demandeurs dans la plupart des programmes d’immigration économique doivent démontrer qu’ils répondent aux exigences linguistiques minimales.
Quatre organisations d’évaluation des compétences linguistiques sont actuellement désignées par IRCC à des fins d’immigration économique (deux pour l’anglais et deux pour le français). La désignation en 2018 de la deuxième organisation pour le français a permis de réduire les coûts des évaluations des compétences linguistiques en français et d’accroître leur disponibilité au Canada et dans le monde.
Les évaluations des compétences linguistiques effectuées par des organisations indépendantes désignées se sont révélées être le meilleur moyen de démontrer de façon uniforme, avec exactitude et de façon sûre les compétences linguistiques.
Le coût des évaluations linguistiques varie selon les organisations et les lieux des évaluations en raison de divers facteurs, dont la demande, les dépenses en immobilisations et la concurrence. Au Canada, la demande pour des évaluations linguistiques en anglais a été beaucoup plus forte que celle des évaluations en français (une différence moyenne du coût d’environ 40 $). Le Ministère s’est engagé à réduire l’écart entre les coûts et la disponibilité des évaluations des compétences linguistiques en anglais et en français pour l’immigration économique au Canada.
Pénurie de professeurs de français
Le ministère est conscient du besoin de professeurs de français pour répondre à la demande d'éducation française dans tout le pays.
L'immigration est un levier qui pourrait être utilisé pour augmenter l'offre. Bon nombre de programmes de résidence permanente sont ouverts aux enseignants français, qui sont considérés comme "hautement qualifiés" aux fins de l'immigration. Entre 2016 et 2020, nous avons accueilli 342 enseignants francophones dans le cadre de programmes d'immigration économique à l’extérieur du Québec.
Au cours de la prochaine année, nous avons l'intention de collaborer avec les provinces, les territoires et d'autres partenaires afin d'explorer des mécanismes permettant d'augmenter le nombre d'enseignants de français qui immigrent au Canada et s'établissent dans les provinces hors Québec, en réponse aux recommandations formulées par l'ancien ministre des Langues officielles l'an dernier.