Violence : Considérations liées à l’entrevue
Cette section contient des politiques, des procédures et des instructions destinées au personnel d’IRCC. Elle est publiée sur le site Web du ministère par courtoisie pour les intervenants.
L’entrevue a pour but de recueillir des renseignements afin de prendre une décision concernant la demande. Une entrevue peut n’être requise que s’il y a des préoccupations quant à l’admissibilité ou à la recevabilité de la demande. S’il y a des signes montrant que le client subit de la violence et qu’une entrevue est nécessaire pour évaluer la demande, l’agent pourrait devoir clarifier la situation de violence pendant l’entrevue pour mieux la traiter, en évaluer l’incidence sur la demande et diriger la personne vers les ressources qui s’offrent à elle.
Sur cette page
- Style de l’entrevue
- Considérations relatives aux interprètes
- Facteurs d’évaluation des risques pour la sécurité
- Aiguillage vers des ressources pour les victimes de violence
Style de l’entrevue
Lors de la collecte d'informations, les agents doivent procéder comme suit afin de rester sensibles et de ne pas victimiser à nouveau les personnes qui signalent la violence :
- Créer les conditions optimales pour réduire le stress autant que possible. Si une personne n’est pas en mesure de terminer l’entrevue, les agents doivent, dans la mesure du possible, permettre des pauses fréquentes, au besoin.
- Les agents doivent être conscients des questions liées à la culture et au sexe qui peuvent avoir des répercussions sur la communication; par exemple, veiller à ce que la personne qui procède à l’entrevue et l’interprète soient du même sexe, si possible.
- Les agents doivent s’assurer de parler en privé à la personne rencontrée en entrevue dans un environnement confidentiel, et lui demander si elle est à l’aise de parler en présence de membres de sa famille (en particulier des personnes apparentées ou des membres de sa famille de sexe masculin).
- Traiter la personne avec délicatesse et empathie tout en respectant entièrement ses droits en tant que personne
- Offrir à la victime une occasion équitable de raconter son histoire
- Il se peut qu’il n’y ait qu’une seule occasion de parler à une victime de violence et de l’aiguiller vers des services de soutien aux victimes. La personne peut avoir très peu d’occasions de communiquer avec les autorités. Dans la mesure du possible, les demandes d’aide doivent être considérées comme des cas prioritaires.
- Faire preuve de courtoisie, de respect et de délicatesse et être conscient de ses propres préconceptions
- Éviter d’adopter une approche autoritaire
- Éviter d’être trop familier – par le contact visuel ou le langage corporel
- Poser des questions simples – encourager la victime
- Faire preuve d’écoute active
- Permettre la libre expression et éviter d’interrompre
- Être conscient que certaines questions peuvent rappeler à la victime des événements douloureux
- Il se peut que la victime ait besoin de prendre une pause n’importe quand.
- Les personnes vulnérables peuvent avoir besoin de mesures spéciales pendant l’entrevue.
- Les victimes d’un traumatisme sévère peuvent avoir de la difficulté à supporter le processus d’entrevue parce qu’elles sont confinées dans une salle fermée avec la personne qui les interroge.
- Les enfants qui sont victimes de violence peuvent avoir peur des personnes en situation d’autorité et être intimidés par les nombreuses questions qui leur sont posées par une personne en uniforme.
- Les agents doivent être conscients que les personnes réagissent de façon différente à la violence et aux traumatismes et que les victimes ne présentent pas toutes les mêmes symptômes, voire des symptômes semblables. Si certaines personnes présentent des signes de détresse, y compris de l’anxiété, de l’irritabilité, de la nervosité, de l’agitation, de la colère et de l’agressivité, d’autres peuvent facilement être intimidées et avoir de la difficulté à communiquer.
- S’il est possible d’obtenir des preuves suffisantes de violence par d’autres moyens, comme un rapport médical, il n’est peut-être pas nécessaire de recueillir des renseignements sur la violence pendant l’entrevue.
- Si une personne indique qu’elle n’est pas à l’aise de répondre à une question sur la situation de violence ou si l’information n’est pas nécessaire pour évaluer la demande, n’insistez pas pour qu’elle y réponde et ne cherchez pas à obtenir des précisions sur cette question particulière. Si cette information est nécessaire pour l’évaluation du cas, expliquez-lui pourquoi. Les agents devront peut-être alors mettre la série de questions de côté et y revenir plus tard au cours de l’entrevue.
Considérations d’interprétation
Des services d’interprétation peuvent être nécessaires et offerts par le Ministère. Si la personne a besoin des services d’un interprète, elle doit être d’accord avec le choix de l’interprète avant que son identité ne soit révélée à ce dernier, pour qu’elle ne soit pas exposée accidentellement à un risque accru si l’interprète appartient à sa famille ou à sa communauté.
- Éviter de présumer que la personne parrainée veut parler à un agent ou à un interprète de sa communauté ethnique ou linguistique.
- Les agents doivent être conscients des questions liées à la culture et au sexe qui peuvent avoir des répercussions sur la communication; par exemple, veiller à ce que la personne qui procède à l’entrevue et l’interprète soient du même sexe, si possible.
- Si possible, offrez à la personne le choix d’avoir recours à un interprète de sexe masculin ou féminin.
- Avant l’entrevue, assurez-vous que l’interprète est informé des normes de confidentialité et de professionnalisme attendues et qu’il les comprend.
- Au début de l’entrevue, donnez l’occasion à l’interprète d’expliquer pleinement son rôle, son code de conduite et ses obligations en matière de confidentialité.
- Restez à l’affût des difficultés ou de la détresse manifestées par le client pendant l’interprétation.
- Après l’entrevue, informez l’interprète de l’importance de maintenir la confidentialité.
Pour plus de renseignements sur les services d’interprétation, veuillez consulter la page suivante :
Facteurs liés à l’évaluation des risques
Lors de l’évaluation de la nature et du niveau de risque pour la sécurité de la personne, l'agent doit considérer les points suivants :
- Quel est le statut d’immigration actuel de la victime? Y a-t-il des craintes à ce sujet?
- Dans quelle mesure la victime est-elle isolée?
- La personne, a-t-elle signalé avoir reçu des menaces directes ou indirectes de blessures physiques graves ou de mort?
- La famille de la personne a-t-elle auparavant utilisé la violence ou la force ou approuvé le recours à la violence ou à la force pour obliger une personne à accepter un mariage?
- La personne est-elle enceinte?
- Si la personne est mariée, a-t-elle demandé le divorce?
- A-t-on grandement restreint la liberté de la personne? (p. ex. est-elle constamment « accompagnée » par des membres de la famille en classe, au travail et partout où elle va? Lui interdit-on d’avoir un téléphone cellulaire ou d’avoir accès à Internet?)
- Est-ce que d’autres membres de la famille se sont enfuis, ont tenté de se suicider ou se sont suicidés pour éviter la violence?
- Est-ce que d’autres membres de la famille sont également à risque de subir de la violence?
Aiguillage vers des ressources pour les victimes de violence
Si la victime est aiguillée vers des outils en ligne pour l’aider à trouver des ressources, il faut lui conseiller de faire ce qui suit :
- Utiliser un appareil auquel l’auteur de la violence n’a pas accès (p. ex. ordinateur dans une bibliothèque, ordinateur, tablette ou téléphone d’un membre de la famille ou d’un ami digne de confiance ou appareil au travail).
- Brouiller les pistes par les moyens suivants :
- prévoir une stratégie pour quitter la page rapidement (p. ex. avoir une autre page ouverte pour la navigation si on utilise un ordinateur);
- effacer l’historique des recherches;
- supprimer les témoins.
Ressources au Canada
Type de service | Ressources disponibles |
---|---|
Intervention d’urgence |
|
Abri |
|
Planification de la sécurité |
|
Counseling et soins de santé |
|
Ordonnances de protection et conseils juridiques |
|
Ressources à l’étranger
Les pages Web suivantes énumèrent les ressources destinées aux victimes de violence qui se trouvent à l’extérieur du Canada :
- HotPeachPages : Répertoire international des agences de violence domestique (Ce lien est disponible en anglais seulement; par contre, l’information sur le site peut être traduit en français en utilisant l’outil Traduction sur Google directement sur le site.)
- Lignes téléphoniques propre à chaque pays
- Pixel Project : Liste d’organismes locaux de lutte contre la violence familiale (en anglais seulement)
Les citoyens canadiens peuvent également communiquer avec les Services consulaires d'Affaires mondiales Canada :
- Par courriel à sos@international.gc.ca
- Par téléphone :
- À l’extérieur du Canada
- 613-996-8885 (appels à frais virés lorsque le service est offert)
- Numéros sans frais dans certains pays
- Au Canada (pour obtenir des conseils préventifs dans le cas des citoyens canadiens qui risquent d’être emmenés à l’étranger seulement)
- 613-996-8885
- 1-800-387-3124 (sans frais aux États-Unis et au Canada seulement).
- À l’extérieur du Canada
L’agent peut aussi suggérer des ressources en ligne (voir les liens dans la section ci-dessus), mais il faut se rappeler que les trousses de planification de la sécurité ont été élaborées pour les victimes qui se trouvent physiquement au Canada, et que certains aspects peuvent ne pas s’appliquer aux victimes à l’étranger.
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