Allocution prononcée par l'honorable Marc Miller, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté : Le gouvernement du Canada réduit l'immigration

Discours

Sous réserve de modification. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

Prononcé le 24 octobre 2024, à Ottawa, Ontario

Bonjour tout le monde. Good morning. Je vous remercie de votre présence.

J’aimerais commencer par reconnaître que nous sommes réunis aujourd’hui sur le territoire traditionnel et non cédé de la Nation algonquine Anishinaabeg.

Je tiens à remercier le premier ministre et mes collègues de leur présence aujourd’hui.

L’immigration est essentielle à l’économie de notre pays et elle compte pour presque la totalité de la croissance de la population active au Canada. En réponse à la pandémie mondiale et aux pénuries de main‑d’œuvre, nous avons pris des mesures temporaires pour attirer les meilleurs et les plus brillants au monde pour qu’ils étudient et travaillent au Canada, ce qui appuie les besoins urgents des entreprises.

Le plan a aidé notre économie à traverser une période difficile et à se rétablir plus rapidement.

Depuis, notre économie et le monde ont changé. Bien que nous observions des signes d’amélioration, les familles et les communautés de tout le pays restent confrontées à des défis.

Les pressions exercées sur le logement et les services sociaux exigent une approche plus durable de l’accueil des nouveaux arrivants. Il est également clair que la population canadienne souhaite que le gouvernement fédéral gère mieux le système d’immigration.

Pour la première fois, le Plan des niveaux d’immigration comprend des cibles pour les résidents temporaires, comme les étudiants étrangers et les travailleurs étrangers temporaires, ainsi que pour les résidents permanents. Cette approche plus complète pour l’accueil de nouveaux arrivants aidera à préserver l’intégrité de notre système d’immigration, à répondre aux besoins et aux défis des communautés et à favoriser la réussite des nouveaux arrivants en nous permettant de disposer des ressources adéquates pour les appuyer.

Programmes des Résidents Temporaires

Au cours des deux dernières années, 60 % de l’ensemble des nouveaux arrivants étaient des résidents temporaires, ce qui comprend les étudiants étrangers, les travailleurs temporaires et les personnes qui arrivent dans le cadre de programmes humanitaires.

Cette croissance rapide a engendré, pour les Canadiennes et Canadiens ainsi que les nouveaux arrivants, des défis et des problèmes d’intégrité que nous avons déjà commencé à résoudre.

Le plan présenté aujourd’hui respecte l’engagement que j’ai pris au début de l’année, à savoir réduire le nombre de résidents temporaires qui viennent et restent au Canada.

Cela permet d’harmoniser la planification pour les résidents temporaires avec les programmes pour les résidents permanents, améliorant ainsi la prévisibilité et la transparence de notre système d’immigration.

Dans le cas des étudiants étrangers, nous avons collaboré avec des partenaires :

  • pour mettre en œuvre un plafond visant les étudiants étrangers
  • pour resserrer les mesures de contrôle liées aux permis d’études, y compris l’exigence relative aux lettres d’attestation provinciales
  • pour limiter l’accès des diplômés au permis de travail – notamment les partenariats privés-publics qui faisaient augmenter le nombre d’admissions au programme.

Les modifications ont fonctionné : pendant les 9 premiers mois de l’année, nous avons accueilli moins d’étudiants étrangers au Canada. Leur nombre est inférieur par rapport à 2023 dans une mesure de 43 %. Résultat : Le prix des loyers a diminué dans les communautés locales de régions du pays qui accueillaient un grand nombre d’étudiants au cours des dernières années, et les étudiants étrangers bénéficient de meilleurs services et d’un soutien accru. Par exemple, à Vancouver, le loyer pour un appartement d’une ou de deux chambres a diminué de plus de 10 %, et à Toronto, de plus de 8 %.

Avec mon collègue, le ministre Boissonnault, le gouvernement a mis fin aux mesures temporaires du Programme des travailleurs étrangers temporaires liées à la pandémie en instaurant des restrictions et des contrôles pour limiter l’accès des entreprises employant des travailleurs à bas salaires au programme.

Ces changements aideront nos partenaires (dont les provinces, les territoires et les municipalités) à ajuster leurs capacités et permettront aux populations de croître à un rythme plus viable alors que nous encourageons les établissements à fournir leur part d’efforts pour mieux accueillir les nouveaux arrivants.

Notre plan réitère l’engagement du gouvernement de faire passer le nombre de résidents temporaires à 5 % de la population canadienne d’ici la fin de 2026.

Si l’on tient compte des permis de séjour temporaire qui arriveront à expiration et du nombre de nouveaux résidents temporaires qui seront accueillis au Canada, la population de résidents temporaires au Canada diminuera au cours des prochaines années, parce que le nombre de résidents temporaires qui feront la transition vers la résidence permanente ou qui quitteront le Canada sera grandement supérieur à celui des nouveaux résidents temporaires qui arriveront au pays. Plus particulièrement, par rapport à l’année précédente, nous verrons la population de résidents temporaires au Canada :

  • diminuer de 445 901 en 2025;
  • diminuer de 445 662 en 2026;
  • augmenter de façon modeste de 17 439 en 2027.

En raison des mesures prises jusqu’à présent et du plan des niveaux de 2025, le nombre de nouveaux arrivants diminuera au cours des prochaines années parce que le nombre de résidents temporaires qui quitteront le Canada sera grandement supérieur à celui des nouveaux résidents temporaires qui arrivent au pays.

Programmes des Résidents Permanents

Il est clair que notre pays a encore besoin de nouveaux arrivants pour contribuer à la croissance de notre économie, combler les lacunes en matière de compétences et de main‑d’œuvre et relever des défis tels que la construction de nouveaux logements et la fourniture de soins de santé de qualité.

Compte tenu du vieillissement de la population et de l’augmentation de l’espérance de vie, nous avons besoin de plus de travailleurs pour soutenir d’importants programmes sociaux tels que les soins de santé, les pensions publiques et les infrastructures.

Mais nous sommes conscients des pressions auxquelles notre pays est confronté et nous adaptons nos politiques afin que la population canadienne et les nouveaux arrivants aient accès aux emplois de qualité, aux logements et au soutien dont ils ont besoin pour s’épanouir.

Nous avons écouté les Canadiens. C’est pourquoi nous modifions le plan dans le but de réduire les cibles liées aux résidents permanents. Le plan vise à attirer des travailleurs qualifiés, à faciliter la réunification des familles et à réinstaller des réfugiés.

Le Canada réduira ses cibles liées à l’immigration permanente afin de les harmoniser à ses besoins économiques.

  • La cible passera de 500 000 à 395 000 en 2025;
  • Elle passera de 500 000 à 380 000 en 2026;
  • La cible sera établie à 365 000 en 2027.

Ces cibles inférieures pour les résidents permanents et temporaires devraient permettre de réduire la pénurie de logements en rendant disponibles environ 670 000 unités d’ici la fin de 2027.

Nous accorderons la priorité aux places de résidence permanente pour les résidents temporaires, comme les étudiants étrangers ou les travailleurs temporaires, qui sont déjà au Canada, en facilitant leur transition.

Ainsi, les résidents temporaires qui se trouvaient déjà au Canada représenteront plus de 40 % des résidents permanents admis. Ces nouveaux arrivants scolarisés et qualifiés peuvent continuer d’appuyer la population active et l’économie, sans exercer des pressions supplémentaires sur les logements, les soins de santé et les autres services sociaux. Les nouveaux arrivants qui ont de l’expérience au Canada présentent de meilleures chances de réussite à long terme.

Des modifications seront apportées aux volets de l’immigration économique pour accorder la priorité à la transition à la résidence permanente des travailleurs qui sont déjà au pays et pour répondre aux besoins du marché du travail : Orientation Canada. Nous mettrons l’accent sur les priorités économiques du gouvernement fédéral dans les programmes, notamment le Programme des candidats des provinces, la catégorie de l’expérience canadienne et les programmes d’immigration régionaux, pour attirer les travailleurs dont nous avons besoin, comme ceux qui exercent des métiers et des professions dans le secteur des soins de santé.

Les Canadiennes et Canadiens sont fiers de la réputation de leader de notre pays en matière de réinstallation de réfugiés.

Bien que nos cibles concernant la réinstallation des réfugiés soient réduites en raison des réductions globales, notre engagement envers certaines des personnes les plus vulnérables du monde demeure.

Il est important de réunir les familles et les proches, y compris les conjoints, les enfants, les parents et les grands-parents. C’est pourquoi nous continuons à allouer près de 24 % de l’ensemble des admissions de résidents permanents à l’immigration familiale en 2025.

Et nous continuons à renforcer les communautés francophones hors Québec. La cible pour les nouveaux arrivants francophones sera de 30 000 en 2025, soit plus de 8,5 % des admissions globales, elle augmentera à 9,5 % des nouveaux arrivants en 2026 et à 10 % en 2027.

Cela signifie que malgré la diminution des cibles globales de RP, le nombre de nouveaux arrivants francophones que nous espérons voir s’établir à l’extérieur du Québec continuera d’augmenter d’une année à l’autre. Cela soutiendra notre plan visant à rétablir le poids démographique des communautés francophones hors Québec.

Régularisation

En ce qui concerne les personnes sans papiers au Canada, nous avons indiqué clairement qu’aucun programme général ne serait établi. Cependant, nous établirons un petit nombre d’admissions pour les personnes dont le statut serait régularisé par l’intermédiaire d’une initiative à l’intention de celles qui ont travaillé dans des industries qui offrent des services essentiels.

Conclusion

Je veux que les Canadiennes et les Canadiens sachent que nous les écoutons. Nous sommes conscients des défis auxquels notre pays est confronté, et nous intervenons pour répondre aux besoins en constante évolution du Canada.

Le plan d’immigration permettra de soutenir l’économie, tout en répondant aux pressions avec lesquelles les familles et les communautés composent aujourd’hui.

Le plan d’immigration du Canada pour les trois prochaines années interrompra la croissance démographique à court terme pour maintenir une croissance bien gérée et soutenable à long terme.

Les changements que nous avons apportés pendant la dernière année fonctionnent. Le plan d’aujourd’hui s’appuiera sur le soutien que nous offrons aux communautés et aux employeurs, tout en respectant les engagements humanitaires et les valeurs du Canada.

Nous interromprons la croissance liée à l’immigration pendant deux ans. Cette mesure nous permettra de rétablir la trajectoire de croissance démographique qui avait cours avant la pandémie d’ici 2027, afin qu’à long terme, nous puissions continuer de stimuler la prospérité économique et sociale du pays grâce à l’immigration.

Nous faisons en sorte que l’immigration fonctionne et nous tirons parti de nos programmes existants pour que toute personne ait accès aux emplois de qualité, aux logements et au soutien dont elle a besoin. Nous soutenons l’intégration des nouveaux arrivants et leur donnons la chance de réussir au Canada.

Merci.

Détails de la page

Date de modification :