Servir notre pays, chez nous et à l’étranger
4 juin 2021
Adjudant Avril Jno-Baptiste-Jones
Pour de nombreuses recrues militaires, choisir entre la Force aérienne, l’Armée ou la Marine peut être un défi. Certains prennent leur décision en fonction de l’intensité de l’entraînement, des lieux d’affectation ou même de l’histoire et de la tradition – des raisons toutes aussi bonnes les unes que les autres.
La décision de l’adjudant Avril Jno-Baptiste-Jones de s’enrôler dans l’Armée a finalement reposé sur l’uniforme. Elle rit en se souvenant d’elle-même, plus jeune, entrant dans un centre de recrutement local de Winnipeg, convaincue qu’elle était destinée aux cieux. Mais après avoir comparé les uniformes, elle a été charmée par la tenue de garnison sur mesure avec motifs de camouflage de l’armée.
Pendant plus de 25 ans, l’adjudant Avril Jno-Baptiste-Jones a porté fièrement l’uniforme de l’Armée, gravissant les échelons et travaillant dans des collectivités partout au Canada avant de s’installer à Milton, en Ontario. Elle a été déployée deux fois à l’étranger, en Afghanistan et au Koweït, et une fois au pays, à la Station des Forces canadiennes Alert au Nunavut. Elle a reçu des mentions élogieuses pour sa force et son leadership. En 2013, elle a reçu la Médaille du jubilé de diamant de la Reine pour l’excellence en reconnaissance des services qu’elle a rendus au Canada.
« Quand je mets mon uniforme, je suis fière de défendre le Canada, le pays qui m’a donné une belle vie », dit-elle. « Je me sens particulièrement fière lorsque je suis déployée, que je porte le drapeau sur mon épaule et que je fais partie d’une organisation qui aide les gens. »
Avril est venue au Canada depuis l’île caribéenne de la Dominique. Son premier souvenir du Canada est de voir les lumières vives du centre-ville de Toronto. Lorsqu’elle était jeune adulte, elle a déménagé à Winnipeg, où on lui a parlé pour la première fois de l’idée de s’enrôler dans l’armée. Elle n’était pas très enthousiaste au début.
L’engagement d’Avril envers son travail et le bien-être de son unité a été déterminant tant sur le plan opérationnel que social. La Station des Forces canadiennes Leitrim est une famille, et Avril est le ciment qui nous unit. On se souviendra toujours d’elle pour son professionnalisme sans faille, son mentorat, son dévouement, son sourire et sa bonne humeur.
Colonel (à la retraite) Colin Lachance
« Je ne pensais pas pouvoir être à la hauteur », dit-elle. « Ce n’était pas mon monde. J’étais très “fille”, et le rôle de soldat ne correspond pas à cette idée. »
Son incertitude était également alimentée par le manque de représentation.
« Personne ne me ressemblait. À l’époque, je me disais : “Je suis noire. J’ai un accent. Je ne suis pas née ici. Ma place n’est pas ici.” »
Un jour, une rencontre fortuite avec une policière noire en uniforme à un arrêt de bus lui a fait changer d’avis. Avril s’est enrôlée dans les Forces armées canadiennes en tant que commis aux finances.
Le colonel à la retraite Colin Lachance a été le commandant d’Avril pendant deux ans à la Station des Forces canadiennes Leitrim à Ottawa, en Ontario.
« Avril a surmonté les nombreux défis associés à une nouvelle vie dans un nouveau pays. Elle a travaillé d’arrache-pied et a consacré sa vie à servir son nouveau pays et son nouveau foyer, et elle est devenue un leader et un soldat remarquables », dit-il.
Avril a assumé de nombreux rôles de leadership au sein des Forces armées canadiennes, à titre d’adjudant et de mentor. Elle est devenue membre du Groupe des minorités visibles de la Défense et a milité pour l’adoption de changements pour les militaires noirs, comme le droit de porter leurs cheveux au naturel. Elle a également fait du bénévolat pour The Applause Institute, où elle a encadré de jeunes Noirs pour qu’ils excellent dans leur carrière.
« Elle a encouragé des jeunes à se tourner vers la possibilité d’une carrière militaire – à y voir une bonne vocation », a déclaré Frances Delsol, leader communautaire et directrice générale de la Black Business and Professional Association Canada, qui connaît Avril depuis son tout jeune âge.
Avril remercie les Forces de lui avoir permis d’être elle-même : « Je ne corresponds peut-être pas au stéréotype d’une femme qui porte l’uniforme, mais je suis toujours restée moi-même. Dans le cadre de mon service, j’ai pu visiter divers endroits, je me suis fait des amis et j’ai même rencontré mon mari. J’ai toujours fait les choses à ma façon, à mon rythme. Les Forces armées canadiennes m’ont permis de grandir, mais je suis toujours restée fidèle à moi-même. »
Profil d’immigration : Milton, Ontario
Faits en bref
- Plus de 35 % de la population de Milton est issue de l’immigration.
- Le Pakistan est le premier pays source d’immigrants à Milton, suivi de l’Inde et du Royaume-Uni.
- Entre 1980 et 2016, 58 % des immigrants qui se sont établis à Milton étaient des immigrants économiques, alors que 29 % étaient parrainés par un membre de la famille et que près de 12 % étaient des réfugiés.
Le saviez-vous?
- Les femmes font partie du milieu militaire du Canada et contribuent à la riche histoire et au riche patrimoine militaires du pays depuis plus de 100 ans. Depuis plus de 20 ans, elles sont pleinement intégrées dans toutes les professions et tous les rôles des Forces armées canadiennes.
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