Mandat du Groupe de travail sur la productivité dans la fonction publique
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Contexte
Une économie saine dépend d’une forte productivité, ce qui se traduit par une croissance plus rapide, une création d’emplois et une hausse des salaires. Au cours des dernières décennies le Canada a constaté un ralentissement constant de la croissance de la productivité. Entre-temps, le secteur public au Canada n’a cessé de croître et, selon le Fonds Monétaire International (FMI), représente maintenant près de 40 % du produit intérieur brut (PIB) du pays (en prenant en compte tous les ordres de gouvernement). Parce que le secteur public compte pour un pourcentage appréciable de la main-d’œuvre et des retombées économiques au pays, il importe de réfléchir au rôle que le secteur public peut jouer pour inverser la baisse de la productivité au Canada.
La productivité dans le secteur public est difficile à évaluer étant donné que les intrants et les extrants pour les secteurs d’activité de la fonction publique fédérale varient considérablement. À titre d’exemple, il est plus facile de mesurer l’efficacité d’un centre d’appels que de mesurer celle d’une équipe responsable d’élaborer des propositions de nouveaux programmes.
De nombreux facteurs font en sorte que l’étude de la productivité dans la fonction publique fédérale tombe à point :
- le contexte fiscal actuel et le besoin de guider la prise de décisions en matière de gestion de la fonction publique;
- le manque de données et de compréhension de l’état actuel de la productivité dans la fonction publique fédérale;
- l’apparition de nouvelles technologies susceptibles d’améliorer la productivité, comme l’intelligence artificielle;
- les attentes toujours plus grandes des citoyens en ce qui concerne la prestation et l’accessibilité des programmes et des services; et
- la complexité croissante des programmes gouvernementaux, dont un grand nombre s’appuient sur des systèmes informatiques désuets qui nécessitent une intervention manuelle considérable.
Mandat
Le Groupe de travail sur la productivité dans la fonction publique (le « Groupe de travail ») a pour mandat d’examiner la productivité dans la fonction publique fédérale du pays et d’éclairer le plan économique du gouvernement. Le groupe de travail examinera la prestation de services aux Canadiens et la façon dont la technologie peut aider à réduire les obstacles afin de réaliser des gains d’efficacité dans l’intérêt de la population canadienne et des entreprises. Le Groupe de travail évaluera les options qui permettraient à la fonction publique de faire preuve d’innovation, de flexibilité et d’efficacité dans la prestation des services aux Canadiens. Le groupe de travail présentera ses constatations et des recommandations à la présidente du Conseil du Trésor.
Le groupe de travail devrait avoir rempli son mandat d’ici le 31 mars 2025. Toutefois, le gouvernement pourra au besoin prolonger ou renouveler ce mandat, auquel cas la présidente du Conseil du Trésor en fera l’annonce.
Portée du travail : domaines prioritaires
Le Groupe de travail évaluera l’état actuel de la productivité dans la fonction publique fédérale en s’appuyant sur les travaux réalisés au Canada et à l’étranger.
Cette tâche pourrait notamment inclure :
- d’examiner comment la productivité est mesurée ailleurs et en déterminant si des méthodologies similaires peuvent être utilement appliquées au contexte canadien;
- d’explorer les domaines où la fonction publique fédérale pourrait créer des gains de productivité significatifs pour les services, comme les services basés sur l’information;
- de cerner les possibilités de collaboration avec d’autres ordres de gouvernement au Canada;
- d’étudier en quoi les règles, la culture et les processus actuels influent sur la productivité dans la fonction publique fédérale;
- de trouver des occasions de s’attaquer aux obstacles à la productivité dans la fonction publique fédérale, notamment :
- les modifications potentielles aux lois, aux politiques ou aux exigences réglementaires qui freinent la productivité;
- les moyens de promouvoir l’innovation et l’expérimentation pour réduire les coûts ou rehausser l’offre de services;
- les mesures incitatives améliorant la productivité; et
- les occasions d’accroître la capacité des services internes et des fonctions habilitantes afin de soutenir efficacement les organisations dans l’atteinte des résultats attendus;
- de chercher des occasions d’améliorer la prestation des services et d’accroître la productivité dans la fonction publique fédérale en intégrant mieux les technologies numériques et en adoptant les technologies émergentes (comme l’intelligence artificielle), tout en tenant compte des défis inhérents à l’adoption de ces technologies (comme les facteurs relatifs à la protection de la vie privée).
Le Groupe de travail pourra examiner d’autres questions qui s’inscrivent dans son mandat ainsi que dans les domaines d’expertise des membres, et qui peuvent être entièrement étudiées dans les délais prescrits (par exemple, des recommandations sur la façon d’améliorer les capacités fonctionnelles dans les domaines clés, comme les technologies numériques, les processus internes et la gestion des talents).
Pour faire avancer ses travaux, le Groupe de travail peut mener des consultations à l’externe et lancer des invitations spéciales afin d’apporter des perspectives supplémentaires à ses réunions. Ces points seront importants lorsque viendra le temps d’examiner la meilleure façon de tirer des leçons d’autres administrations et de l’ensemble de la fonction publique fédérale.
Bien que le Groupe de travail se concentre sur la fonction publique du Canada, ses constatations et recommandations pourraient être appliquées à un cadre élargi, comme le secteur public fédéral (dont les sociétés d’État fédérales) ou canadien (notamment les autres ordres de gouvernement et les institutions publiques telles que les hôpitaux et les universités).
Résultats attendus
Le Groupe de travail présentera des conseils et des recommandations à la présidente du Conseil du Trésor, par l’intermédiaire d’un rapport final. Les rapports exposeront les observations du Groupe de travail quant à l’état actuel de la productivité dans la fonction publique fédérale, les facteurs influençant cette dernière et les mesures devant être prises en priorité. Le rapport final devra être présenté à la présidente du Conseil du Trésor au plus tard le 31 mars 2025. Le rapport final exposera les recommandations du Groupe de travail.
Les recommandations visant l’amélioration de la productivité dans la fonction publique fédérale :
- s’inscriront dans le mandat du gouvernement fédéral et tiendront compte du contexte fiscal;
- seront regroupées en fonction du délai dans lequel ils peuvent être mis en œuvre (dans l’immédiat, à moyen terme [de six mois à deux ans] ou à long terme [plus de deux ans]);
- seront classées en ordre de priorité selon leurs retombées attendues et leur faisabilité, tant en ce qui touche les ressources nécessaires à leur mise en œuvre que le degré requis de gestion du changement.
Structure de fonctionnement
Le Groupe de travail comportera jusqu’à 9 membres. Il mènera ses travaux au moyen d’une série de réunions à l’automne 2024 et à l’hiver 2025. Il sera appuyé par un secrétariat, qui relèvera du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada.
- La présidente du Conseil du Trésor et le secrétaire du Secrétariat du Conseil du Trésor seront coprésidents.
- Les membres prodigueront des conseils en fonction de leurs compétences, de leur expérience et de leur savoir-faire. Ils seront choisis sur une base individuelle plutôt que comme représentants d’organisations. Ils proviendront du milieu universitaire, d’associations syndicales et d’associations commerciales ou industrielles, ou seront d’anciens fonctionnaires.
- Le secrétariat soutiendra les coprésidents et les membres du Groupe de travail en :
- gérant l’organisation et la logistique des réunions;
- préparant des sommaires et des documents de référence pour les réunions;
- assurant la liaison avec les ministères ayant une expertise connexe aux travaux, le cas échéant; et
- appuyant la recherche et la rédaction de rapports.
Membres du groupe de travail
Benoît Robidoux | Ancien sous-ministre adjoint principal, Emploi et Développement social Canada
Benoît Robidoux était sous-ministre adjoint de la Direction de la politique économique et fiscale à Finances Canada, supervisant l’analyse et les prévisions économiques et financières et la coordination du plan budgétaire et de la mise à jour économique et fiscale. Il a publié des recherches dans diverses revues économiques. Benoît est titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en économie de l’Université du Québec à Montréal. Il s’est joint à Finances Canada en 1985 et a occupé plusieurs postes de direction, ce qui a grandement contribué à l’analyse et aux prévisions de la politique économique.
Laura Dawson | Directrice générale, Future Borders Coalition
Laura Dawson, Ph. D., est directrice générale de la Future Borders Coalition. Auparavant, elle a dirigé la division Amérique du Nord à l’Amazon Web Services (AWS) Institute et a occupé des postes importants comme directrice de la Canada Institute au Wilson Center, fondatrice de Dawson Strategic et conseillère économique principale à l’ambassade des États-Unis au Canada. Elle enseigne au programme de maîtrise en politiques publiques de l’Université McGill et siège au conseil d’administration de l’Institut canadien des affaires mondiales. Laura Dawson, Ph. D., est titulaire d’un doctorat en sciences politiques de l’Université Carleton.
Neil Yeates | Ancien sous-ministre, Citoyenneté et Immigration Canada
Neil Yeates a été sous-ministre de Citoyenneté et Immigration Canada de 2009 à 2013, après avoir occupé divers postes de direction au sein du gouvernement du Canada et du gouvernement de la Saskatchewan au cours d’une carrière de 32 ans dans la fonction publique. Depuis sa retraite en 2013, il a assumé un certain nombre de rôles au sein de conseils d’administration et de comités, notamment en tant que vice-président du Sentier transcanadien, du Club alpin du Canada, de l’Institut C.D. Howe, du Bow Valley College (Calgary), de Travel Alberta, d’Akita Drilling et des comités ministériels d’audit d’IRCC et d’Affaires mondiales Canada.. Neil est titulaire d’un B.A. (avec distinction) en sciences politiques et en histoire de l’Université Queen’s et d’une maîtrise en sciences politiques de l’Université de Regina.
Shingai Manjengwa | Directrice principale, Éducation et développement, Talent et écosystème, Mila
Shingai Manjengwa est la directrice principale de l’éducation et du développement de l’IA, des talents et de l’écosystème chez Mila, un institut de recherche sur l’IA de renommée mondiale. Scientifique des données et leader en intelligence artificielle agentique, elle transforme la recherche complexe sur l’IA en programmes éducatifs pratiques et en solutions innovantes. Shingai a précédemment dirigé l’enseignement technique à l’Institut Vecteur et a fondé Fireside Analytics Inc, une société d’enseignement de la science des données. Ses cours en ligne ont touché plus de 500 000 apprenants et elle est l’auteur de « The Computer and the Cancelled Music Lessons » (L’ordinateur et les leçons de musique annulées). Reconnue par le 2023 Womxn in Data Science Guiding Light Award, Shingai est membre du Forum des politiques publiques et siège à plusieurs conseils consultatifs axés sur la sécurité, la productivité et la gouvernance de l’IA.
Trevor Tombe | Professeur, Département d’économie, Université de Calgary
Trevor Tombe est professeur d’économie à l’Université de Calgary et directeur de la politique fiscale et économique à l’École de politique publique. Il est titulaire d’un doctorat en économie de l’Université de Toronto et d’un diplôme en finance de l’Université Simon Fraser. Ses recherches portent sur le commerce international, les finances publiques et le fédéralisme fiscal. Trevor a publié dans des revues d’économie de premier plan et a également co-écrit plusieurs manuels. Il conseille aussi les gouvernements et contribue aux discussions sur les politiques au moyen de divers médias.
Wendy R. Carroll, PhD, CPHR | Professeure agrégée, Faculté de gestion, Sobey School of Business, Université Saint Mary’s
Wendy R. Carroll est la coordinatrice académique des programmes EMBA (Executive MBA) et EDBA (Executive Doctor of Business Administration) et professeure agrégée à la Sobey School of Business de l’Université Saint Mary’s. Avec 20 ans d’expérience dans l’industrie, y compris à des postes de direction dans des entreprises nationales et multinationales, elle a fait la transition au milieu universitaire il y a quelque 15 ans. Ses recherches explorent les stratégies de main-d’œuvre, la gestion des ressources humaines, le silence des employés, ainsi que la prise de décisions fondées sur des données probantes. Récipiendaire de plusieurs prix d’enseignement, dont le Geraldine Thomas Educational Leadership Award, Wendy a également été reconnue commeune des meilleures professionnelles des RH de 2016 au Canada par le magazine Canadian HR Reporter.
Réunions
Le Groupe de travail devrait se réunir au moins six fois à partir de decémbre 2024 jusqu’à la fin de son mandat; des réunions spéciales s’ajouteront, si nécessaire.
Rémunération, voyages et hébergement
Les membres participent au Groupe de travail à titre bénévole, sans rémunération. Les dépenses de voyage et les dépenses connexes admissibles leur seront remboursées conformément à la Directive sur les voyages du Conseil national mixte si des réunions en personne sont requises et conformément aux modalités de la lettre d’entente du Groupe de travail sur la productivité dans la fonction publique.
Transparence
Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, conscient de l’importance de tenir le public au fait du but, de la composition et des activités du Groupe de travail, publiera le présent mandat et les noms des membres du Groupe de travail. En outre, les constatations et les recommandations du comité seront publiées sur le site Web Canada.ca.
Confidentialité
Les renseignements reçus par l’entremise du groupe de travail seront traités comme confidentiels et ne seront pas divulgués.
Conflit d’intérêts
En reconnaissance de l’importance de présenter des conseils et des recommandations en toute neutralité et de bonne foi, il est attendu des membres qu’ils prennent toutes les mesures nécessaires pour éviter les conflits d’intérêts réels, apparents ou potentiels entre leurs intérêts privés, professionnels ou commerciaux et leur participation au Groupe de travail, conformément aux modalités de l’entente.
Changements au mandat
Le gouvernement du Canada, par l’entremise de la présidente et du secrétaire du Conseil du Trésor, peut modifier en tout temps le présent mandat en avisant les membres du groupe de travail de tels changements.
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