Violence entre partenaires intimes
La violence entre partenaires intimes (VPI), également connue sous le nom de violence conjugaleNote de bas de page 1 , est une forme répandue de violence fondée sur le sexe (VFS). Elle fait référence à plusieurs formes de préjudices causés par une ou un partenaire intime ou, encore, par une conjointe ou un conjoint, y compris aux préjudices causés après la fin de la relation intime.

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À propos
L’Organisation mondiale de la santé considère la VFS comme un problème majeur de santé publique à l’échelle mondiale, car cette violence touche des millions de personnes et peut entraîner des conséquences sanitaires, sociales et économiques immédiates et durablesNote de bas de page 1 . La VPI touche les gens de tous genres, âges, niveaux de scolarité et milieux socioéconomiques; elle fait fi des différences raciales, ethniques, religieuses et culturelles. Toutefois, les femmes sont beaucoup plus nombreuses à subir cette forme de violence fondée sur le sexe, le plus souvent perpétrée par des hommesNote de bas de page 2 . La VPI peut se produire dans les espaces publics comme dans les espaces privés, ainsi qu’en ligne. Toute exposition des enfants à cette forme de violence est considérée comme de la maltraitance.
La VPI peut se produire dans une variété de contextes :
- dans le cadre d’un mariage, d’une union de fait ou d’une relation amoureuse;
- peu importe le sexe et l’orientation sexuelle des partenaires;
- n’importe quand pendant une relation, voire même après la relation;
- entre partenaires vivant ou non sous le même toit, qui ont ou non des relations sexuelles.
La VPI prend diverses formes :
- contrôle coercitif;
- harcèlement criminel (traque);
- maltraitance émotionnelle ou psychologique;
- exploitation financière (aussi appelée violence économique);
- violence physique;
- coercition reproductrice;
- violence sexuelle;
- violence spirituelle;
- VFS facilitée par la technologie (aussi appelée cyberviolence).
Découvrez ces termes et plus encore dans le glossaire sur la violence fondée sur le sexe.
Répercussions
La VPI peut avoir des répercussions très graves qui peuvent de surcroît durer longtemps. Ces répercussions peuvent être :
physiques, y compris :
- blessures mineures à graves;
- problèmes de santé à court ou à long terme;
- maladie liée au stress;
- mort.
psychologiques/émotionnels, y compris :
- troubles mentaux (dépression, anxiété ou trouble de stress post-traumatique);
- sentiments de honte, stress et peur;
- déclassement social.
financiers, y compris :
- réduction de ses moyens financiers;
- salaires perdus;
- conséquences professionnelles;
- coût des services juridiques.
Il n’est pas rare que la santé mentale des personnes ayant subi de la violence de la part d’une ou un partenaire intime soit affectée. Une enquête de 2018 a révélé que 12 % des jeunes femmes de 15 à 24 ans ayant été victimes d’une telle violence avaient des symptômes caractéristiques d’un trouble de stress post-traumatiqueNote de bas de page 2 . D’autres recherches indiquent en outre que, chez 36 % des femmes dans les refuges canadiens pour victimes et personnes survivantes de violence, la santé mentale est un défi majeurNote de bas de page 3 .
Comment intervenir
Si vous êtes victime ou témoin d’actes de VPI, vous avez plusieurs options d’action.
Si vous êtes victime de VPI, vous pouvez :
- parler à une personne de confiance
- communiquer avec la police
- demander de l’aide aux services aux victimes locaux
Si vous êtes témoin d’actes de VPI, vous pouvez :
- communiquer avec la personne concernée et lui offrir des ressources
- signaler l’incident aux autorités
- parler de la situation à une personne de confiance
Pour obtenir de plus amples renseignements sur la manière d’intervenir en toute sécurité en cas de VPI, consultez la section Ressources ci-dessous.
Faits
Les données communiquées par la police indiquent que les femmes sont surreprésentées parmi les victimes de VPI, notamment parmi les victimes d’homicides commis par une ou un partenaire intime. Malgré ses graves répercussions, la VPI est rarement déclarée.
- En 2019, 80 % des victimes de VPI ne l’ont pas signalée à la police (seulement 22 % des femmes et 14 % des hommes l’ont déclaréeNote de bas de page 4 ).
- La violence était plus susceptible d’être signalée à la police lorsqu’elle était fréquente, par exemple si elle se produisait au moins une fois par mois (13 %); inversement, il était rare qu’on la signale si elle était occasionnelle (5 %) ou s’était produite une seule fois (2 %)Note de bas de page 5 .
Comme les autres formes de violence, la VPI est rarement déclarée à la police. Diverses raisons poussent les victimes à taire cette violence. D’après les données autodéclarées, les raisons les plus fréquemment invoquées par les victimes/personnes survivantes pour ne pas signaler leur expérience de VPI à la police sont les suivantes :
- la croyance que la violence est une affaire privée ou personnelle;
- la perception que l’incident n’était pas assez grave pour être signaléNote de bas de page 6 .
Aux raisons précédentes peuvent s’ajouter les suivantes :
- la peur de la stigmatisation ou de la honteNote de bas de page 7 ;
- la crainte d’une intervention du système judiciaire;
- le manque de confiance dans le système de justice pénaleNote de bas de page 8 .
Les femmes autochtones peuvent être confrontées à des obstacles particuliers lorsqu’elles veulent signaler des expériences de victimisation avec violence ou chercher de l’aide après une victimisation vécue, notamment :
- un manque de ressources adaptées à leur réalité culturelle;
- l’inaccessibilité des services de soutien;
- une méfiance générale des autorités policières;
- la perception d’un manque de confidentialité au sien du système judiciaireNote de bas de page 9 .
Dans 34 % des cas, les personnes qui ont été victimes de VPI n’en parleront pas à d’autres, ce qui rend la perspective d’un signalement d’autant moins envisageableNote de bas de page 5 .
Statistiques
Données autodéclarées
- 44 % des femmes et des filles ayant eu une relation intime — soit environ 6,2 millions de femmes de 15 ans et plus — déclarent avoir subi une forme de violence psychologique, physique ou sexuelle dans le contexte d’une relation intime au cours de leur vie (c’est-à-dire, depuis l’âge de 15 ans)Note de bas de page 5 .
- Les femmes et les filles étaient beaucoup plus susceptibles que leurs homologues masculins d’avoir subi une forme de violence dans le contexte d’une relation intime, y compris de la violence physique (23 % comparativement à 17 %), de la violence sexuelle (12 % comparativement à 2 %) et de la violence psychologique (43 % comparativement à 35 %)Note de bas de page 4 .
- Comparativement aux hommes, les femmes étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir subi des formes graves de violence dans le contexte d’une relation intime durant leur vie (depuis l’âge de 15 ans), ce qui comprend : les actes sexuels (8 % comparativement à 1 %) ou les rapports sexuels (10 % comparativement à 2 %) non désirés, le confinement ou la séquestration (3 % comparativement à 0,5 %), l’étouffement (7 % comparativement à 1 %) et l’utilisation de la violence ou de menaces de violence contre leurs animaux de compagnie comme moyen de coercition (4 % comparativement à 0,8 %)Note de bas de page 5a .
- Parmi les personnes ayant été violentées par une ou un partenaire intime durant leur vie (depuis l’âge de 15 ans), les femmes sont environ quatre fois plus susceptibles que les hommes (37 % comparativement à 9 %) d’avoir déjà eu peur d’une ou un partenaire.
- 55 % des femmes violentées physiquement ou sexuellement par une ou un partenaire intime ont craint leur partenaire à un moment ou à un autre. La peur peut dénoter une violence de nature plus coercitive, plus grave et, possiblement, plus habituelleNote de bas de page 5 .
- Les femmes ayant subi de la violence physique ou sexuelle avant l’âge de 15 ans étaient environ deux fois plus susceptibles que les autres d’avoir depuis vécu de la violence dans le contexte d’une relation intime (67 %, contre 35 % pour les autres femmes) ou au cours de la dernière année (18 % contre 10 %)Note de bas de page 5 .
- Parmi les personnes ayant subi la violence d’une ou un partenaire intime au cours des 12 mois précédant l’enquête, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’en subir une forme quelconque de manière quotidienne ou quasi quotidienne (12 % contre 6 %)Note de bas de page 5 .
-
Jeunes femmes (15 à 24 ans)
- Parmi les jeunes femmes de 15 à 24 ans qui ont déclaré être ou avoir déjà été dans une relation intime, près de trois sur dix (29 %) avaient subi une forme de violence dans une telle relation au cours des 12 mois précédant l’enquête. Cette proportion est beaucoup plus élevée que parmi les femmes de 25 ans et plus (10 %)Note de bas de page 10 .
- Les jeunes femmes étaient cinq fois plus susceptibles que celles de 25 ans et plus d’avoir été agressées sexuellement (5 % contre 1 %), trois fois plus susceptibles d’avoir été agressées physiquement (6 % contre 2 %) et près de trois fois plus susceptibles d’avoir subi de la violence émotionnelle, de l’exploitation financière ou de la violence psychologique dans le cadre d’une relation intime au cours des 12 mois précédant l’enquête (28 % contre 10 %)Note de bas de page 10 .
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Femmes autochtones
- Au Canada, les femmes autochtones étaient beaucoup plus susceptibles que les femmes allochtones d’avoir subi de la violence dans le contexte d’une relation intime durant leur vie (depuis l’âge de 15 ans — 61 % contre 44 %)Note de bas de page 11 .
- Au cours des 12 mois précédant l’enquête, 1 femme autochtone sur 6 (17 %) avait subi au moins une forme de violence — psychologique, physique ou sexuelle — dans le contexte d’une relation intime; cette proportion était de 12 % pour les femmes allochtonesNote de bas de page 11 .
- Les femmes autochtones 2ELGBTQI+ étaient plus susceptibles (86 %) que les allochtones 2ELGBTQI+ (59 %) de subir une telle violence au cours de leur vieNote de bas de page 11 .
- Comparativement aux femmes allochtones (25 %), les femmes des Premières Nations (43 %), les Métisses (48 %) et les Inuites (35 %) étaient aussi plus susceptibles d’avoir été agressées physiquement ou sexuellement par une ou un partenaire intime depuis l’âge de 15 ansNote de bas de page 11a .
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Personnes 2ELGBTQI+
- Dans l’ensemble, 67 % des femmes LGB+ qui avaient déjà été dans une relation intime avaient subi au moins un type de VPI depuis l’âge de 15 ans; ce pourcentage était de 44 % pour les femmes hétérosexuellesNote de bas de page 12 .
- Près de la moitié (49 %) des femmes LGB+ ont indiqué avoir été agressées physiquement ou sexuellement par une ou un partenaire intime depuis l’âge de 15 ans; c’est presque deux fois plus que les femmes hétérosexuelles (25 %)Note de bas de page 12 .
- Une femme LGB+ sur cinq (20 %) avait subi certaines formes de violence de la part d’une ou un partenaire intime au cours de la dernière année, c’est presque deux fois plus que les hétérosexuelles (12 %)Note de bas de page 12 .
- Les hommes LGB+ (54 %) sont beaucoup plus nombreux que les hétérosexuels (36 %) à avoir subi de la violence psychologique, physique ou sexuelle dans le contexte d’une relation intime depuis l’âge de 15 ansNote de bas de page 12 .
- Selon les données autodéclarées de 2018, les personnes transgenres ou de diverses identités de genre sont beaucoup plus susceptibles que les cisgenres d’avoir subi des agressions sexuelles et physiques au cours de leur vie (59 % contre 37 %). En raison de la taille de l’échantillon, toutes les expériences d’agression sexuelle et physique sont incluses dans ce nombre, y compris la VPINote de bas de page 13 .
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Femmes en situation de handicap
- Parmi celles qui avaient déjà été dans une relation intime, plus de la moitié (55 %) des femmes en situation de handicap avaient subi une forme quelconque de violence de la part d’une ou un partenaire durant leur vie (depuis l’âge de 15 ans), comparativement à 37 % des femmes sans handicapNote de bas de page 14 .
- Au cours des 12 mois précédant l’enquête, 16 % des femmes en situation de handicap avaient subi une forme quelconque de violence de la part d’une ou un partenaire intime, comparativement à 10 % pour les autres femmesNote de bas de page 14 .
- Environ sept femmes 2ELGBTQI+ sur dix vivant en situation de handicap (71 %) avaient connu la VPI depuis qu’elles avaient atteint ou dépassé l’âge de 15 ansNote de bas de page 14 .
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Femmes des minorités visibles
- Selon les données autodéclarées, 29 % des femmes appartenant à un groupe ethnoculturel désigné comme minorité visible au Canada avaient subi une forme de violence psychologique, physique ou sexuelle de la part d’une ou un partenaire intime durant leur vie (depuis l’âge de 15 ans)Note de bas de page 14 .
- Les taux de VPI de nature physique (2 %) ou sexuelle (1 %) étaient les mêmes pour les femmes de minorités visibles et celles de minorités non visibles au cours des 12 derniers moisNote de bas de page 14 .
- La majorité des femmes de minorités visibles qui avaient été victimes de telles violences durant la période les avaient subies à plus d’une reprise.
- Plus du quart (26 %) a déclaré que la violence s’était produite au moins une fois par mois; 53 %, qu’elle s’était produite à plusieurs reprises durant l’annéeNote de bas de page 14 .
- La VPI avait touché le quart (25 %) des femmes de minorités visibles âgées de 15 à 24 ans au cours des 12 mois précédant l’enquêteNote de bas de page 14 .
Données policières
- Au Canada, en 2022, on dénombrait 117 093 victimes de VPI parmi les 12 ans et plusNote de bas de page 15 .
- En 2022, parmi les cas de VPI déclarés à la police, les victimes ou personnes survivantes étaient des femmes ou des filles 8 fois sur 10 (78 %); c’est trois fois plus que chez les hommes et les garçonsNote de bas de page 15 .
- Comparativement aux autres années pour lesquelles on dispose de données comparables, l’année 2014 a les plus faibles taux de VPI. Depuis, les taux augmentent. De 2014 à 2022, ils ont augmenté de 19 % chez les femmes et les filles et de 21 % chez les hommes et les garçonsNote de bas de page 15 .
- De 2014 à 2022, la VPI a augmenté de 163 %; à l’intérieur de cette catégorie générale, les agressions physiques ont augmenté de 14 % et les communications indécentes ou harcelantes, de 38 %Note de bas de page 15 .
Les féminicides
- De 2011 à 2021, la police a déclaré 1 125 féminicides de femmes et de filles liés au genre au Canada. Parmi ces féminicides, les deux tiers (66 %) avaient été perpétrés par des partenaires intimes; 28 %, par une ou un membre de la famille de la victime; 5 %, par un proche ou une connaissance; et le reste (1 %), par une personne inconnue de la victimeNote de bas de page 16 .
- Si le taux de féminicides a généralement diminué depuis 2001, il y a eu une augmentation de 14 % entre 2020 et 2021 (le taux est passé de 0,48 à 0,54 victime pour 100 000 femmes et filles); c’est le taux le plus élevé qui ait été enregistré depuis 2017Note de bas de page 16 .
- En 2021, le taux de féminicides d’autochtones était trois fois plus élevé que le taux global de féminicides (1,72 contre 0,54 pour 100 000 femmes et filles)Note de bas de page 16 .
- En 2021, comparativement aux villes, les régions rurales avaient un taux de féminicides plus de 2,5 fois supérieur (1,13 contre 0,44 pour 100 000 femmes et filles)Note de bas de page 16 .
Ressources
- Obtenez de l’aide maintenant.
- Signaler de la violence commise par une ou un partenaire intime.
- Trouvez des services près de chez vous dans le répertoire des services aux victimes.
- Trouvez des ressources provinciales et territoriales.
Renseignements additionnels
- Apprenez-en davantage sur la VFS.
- Découvrez comment arrêter la violence familiale.
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