Déclaration nationale du Canada pour la 64e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies
Discours
1 juillet 2020
Plus que jamais, la promotion de l’égalité entre les sexes s’impose
En 2020, nous soulignons de nombreux anniversaires ainsi que des jalons majeurs sur la voie de l’égalité entre les sexes, tant à l’échelle internationale qu’au Canada.
Au Canada, cette année marque le 50e anniversaire du rapport de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme, qui comprenait des recommandations sur la mise à jour du système législatif et sur des questions aussi critiques pour les femmes que la pauvreté, le droit de la famille, la Loi sur les Indiens et la nécessité d’une représentation des femmes à l’échelon fédéral.
Cette année marque également le 25e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, le 25e anniversaire de l’engagement du Canada envers l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+), les 40 ans écoulés depuis que le Canada a ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes des Nations Unies et l’adoption, il y a cinq ans des objectifs de développement durable des Nations Unies.
Certes, nous continuons à progresser sur plusieurs fronts, mais aucun pays ne peut prétendre avoir atteint l’égalité des genres. Il reste beaucoup à faire et chacun a un rôle à jouer. Personne ne peut y parvenir seul. Nous devons travailler ensemble, toutes et tous ensemble.
Cette réalité est d’autant plus vraie dans le contexte difficile actuel que nous connaissons maintenant. Nous sommes globalement confrontés à la pandémie de COVID-19, qui touche chacune et chacun d’entre nous. La pandémie révèle et exacerbe les nombreuses inégalités existantes, nous rappelant avec force que notre travail est plus important que jamais.
Les répercussions de la pandémie de COVID-19 se manifestent en fonction du genre, et elles sont encore plus dévastatrices sur les groupes les plus vulnérables parmi nous, en particulier les femmes et les filles, dans toute leur diversité, y compris les femmes et les filles racialisées, les femmes et les filles autochtones, les femmes et les filles nouvellement arrivées, les femmes et les filles en situation de handicap, les personnes LGBTQ2, les femmes âgées, les femmes et les filles vivant dans des communautés rurales et éloignées, les personnes à faible revenu ainsi que leurs enfants.
Ces répercussions disproportionnées sont claires : à l’échelle mondiale, les femmes représentent 70 % du personnel de la santé et sont en première ligne du risque d’infection. Les femmes assument le lourd fardeau des soins non rémunérés, des soins à des parents malades et aux enfants à la maison. Les secteurs des services ont interrompu leurs activités en raison de la COVID-19, ce qui accroît la précarité économique des femmes, qui sont surreprésentées dans ce secteur. Par ailleurs, les mesures d’éloignement physique visant à réduire la propagation de la pandémie ont une incidence sur l’accès aux services de santé sexuelle et génésique, y compris pour les nouvelles mères qui souffrent de dépression post-partum ou les femmes qui demandent des services d’avortement. De plus, la COVID-19 a engendré une pandémie cachée en exacerbant le problème de la violence fondée sur le sexe, car les femmes et les filles sont incapables de demander de l’aide ou de fuir une situation de violence en raison des mesures d’isolement.
Au Canada, les mesures d’intervention d’urgence fédérales ont été éclairées par l’ACS+ pour garantir que notre approche met l’accent sur le soutien aux personnes qui en ont le plus besoin, notamment en aidant celles qui ont des responsabilités en matière de soins, qui fournissent des services essentiels, et celles qui font face à des pertes d’emploi et de revenu en raison de la pandémie, ainsi que les femmes et les enfants victimes de violence et qui fuient la violence.
Comme l’ont souligné le Secrétaire général des Nations unies et bien d’autres personnes, nous sommes à un moment critique où les droits de nombreuses femmes et filles sont menacés dans le monde entier. Cela est particulièrement vrai en temps de crise ou de conflit, et la situation actuelle liée à la COVID-19 ne fait pas exception.
Ces préoccupations mettent en évidence l’importance cruciale d’adopter une approche fondée sur les droits et intersectorielle dans notre effort d’élaboration des politiques, y compris les efforts de préparation, d’atténuation et d’intervention. Elles soulignent par ailleurs l’importance d’assurer l’inclusion des femmes dans la prise de décision afin d’optimiser l’efficacité des interventions sanitaires, de promouvoir les objectifs d’égalité des sexes et d’équité en matière de santé et de planifier les efforts de relance économique.
En tenant compte des répercussions propres au genre de la pandémie et en intégrant la voix des femmes et des filles à notre réponse à la crise engendrée par la COVID-19, nous ferons en sorte que nos mesures soient non seulement plus inclusives, mais aussi plus fortes et plus efficaces.
Optimiser les progrès du Canada vers l’égalité des sexes
Le Canada est un fervent défenseur de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing depuis leur adoption il y a 25 ans. Et dans le contexte actuel, nous réitérons notre engagement à faire progresser l’égalité des sexes cette année pour toutes les femmes et les filles, tant au Canada qu’ailleurs.
Le Canada continue de faire fond sur ses progrès en matière d’égalité des genres.
Cela inclut la promotion des droits de la personne et de l’égalité des genres pour les femmes et les filles autochtones, les membres de la communauté LGBTQ2, les femmes et les filles en situation de handicap, et les femmes et les filles à l’échelle internationale. Nous devons construire une société saine et inclusive pour laisser un héritage durable à nos enfants et petits-enfants.
Dans le cadre de ce travail, le Canada dressera un plan d’action national sur la violence fondée sur le sexe afin de garantir que toute personne confrontée à cette violence dispose d’un accès fiable et en temps opportun à des services, où qu’elle vive au Canada.
Nous reconnaissons également le rôle majeur que jouent les femmes et les organismes qui œuvrent à l’atteinte de l’égalité dans la création d’un Canada plus juste et égalitaire. C’est pour cette raison que le Canada continuera à investir à un niveau inégalé dans le mouvement des femmes, en appuyant des organismes voués à faire tomber les obstacles qui empêchent la pleine participation des femmes dans toutes les sphères de la société canadienne.
En plus de travailler à l’échelle nationale, nous nous efforçons en permanence de nous mobiliser et de contribuer à l’avancement des droits de la personne, de l’égalité des genres et de l’autonomisation de toutes les femmes et les filles par le biais de notre assistance internationale et du multilatéralisme. Le Canada s’est engagé à adopter une approche véritablement féministe en matière de politique étrangère, y compris une Politique d’aide internationale féministe du Canada, qui soutient l’autonomisation économique, politique et sociale des femmes et des filles dans toute leur diversité, et qui fait de l’égalité des genres une priorité.
Conclusion
L’année 2020 offre de nombreuses occasions de mobiliser nos efforts pour accélérer les progrès vers l’égalité des genres.
À cet égard, le Canada est fier de jouer un rôle de chef de file au sein du Forum Génération Égalité, à titre de coresponsable de la Coalition d’action sur les mouvements et le leadership féministes. C’est avec plaisir que nous collaborons avec les Pays-Bas, l’Éthiopie et le milieu du leadership de façon générale, dont la société civile, des organisations philanthropiques et internationales, pour réaliser d’importants progrès dans ce domaine. Grâce à ce partenariat novateur, nous voulons obtenir des résultats concrets et audacieux qui serviront de tremplin pour atteindre l’égalité des genres avant l’échéance des Objectifs de développement durable de 2030 et changer réellement les choses dans la vie des femmes et des filles au Canada et dans le monde entier.
Malgré la réorganisation sans précédent de la 64e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies, nous restons plus déterminés que jamais à collaborer avec nos partenaires pour relever les défis auxquels la communauté mondiale est confrontée. Les obstacles actuels et communs ne tarissent pas notre détermination à faire progresser l’égalité des genres, et n’ébranlent pas notre volonté de procéder de manière inclusive, tant par le biais de ce forum qu’ailleurs. Nous nous réjouissons à l’idée de continuer à travailler en étroite collaboration avec ONU Femmes, aux côtés de nos partenaires internationaux et nationaux, vers l’atteinte de notre but commun, soit celui de faire progresser l’égalité des genres ici, chez nous, et partout dans le monde.
Merci.
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