Biographies des lauréates des Prix du Gouverneur général en commémoration de l’affaire personne de 2022
Lynn Gehl, Ph. D.
Lynn Gehl est une algonquine Anishinaabe-Ikwe et membre de la Première Nation Pikwàkanagàn de la vallée de la rivière des Outaouais.
Lynn est née dans le contexte du génocide colonial canadien, de la misère et du traumatisme intergénérationnel. En tant que jeune personne, elle a été transférée d’un projet de centre-ville à un autre. Son père est mort en situation d’itinérance. Sa mère a fréquenté le pensionnat. Sa grand-mère a fréquenté l’externat indien. Son arrière-grand-mère et son arrière-grand-père, un vétéran de la Première Guerre mondiale, ont subi un déplacement forcé en raison de la discrimination sexuelle dans la Loi sur les Indiens.
Bien qu’elle soit née avec une déficience visuelle congénitale qui rendait la lecture difficile, lorsque la Loi sur les Indiens a été modifiée en 1985 pour se conformer à la Charte des droits et libertés, Lynn a pris conscience que le Canada avait promulgué une loi réparatrice qui a échoué, en créant délibérément une lacune de la loi sur la paternité inconnue et non déclarée. Pendant 30 ans, tout en s’occupant des mères autochtones et de leurs bébés, elle a saisi le plus grand cabinet d’avocats au Canada de l’affaire, le ministère de la Justice, et remporté une victoire limitée en 2017 devant la Cour d’appel de l’Ontario.
Dans la trentaine, Lynn, après avoir appris à lire et à écrire au-delà du niveau primaire, a obtenu un doctorat en études autochtones. Aujourd’hui, elle défend les femmes et les filles autochtones en situation de handicap, qui sont de plus grandes cibles de la violence sexuelle. Dans son « rapport Gehl » de 2021, elle aborde une lacune dans le rapport sur les FFADA et a soumis des observations au Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.
Toujours une infatigable défenseure anticoloniale des droits des Autochtones, Lynn est une critique anti‑hégémonique du génocide en cours par le biais du processus actuel de revendication territoriale des Algonquins de l’Ontario qui a divisé la nation algonquine, entraînant l’annexion du territoire algonquin sur lequel réside le parlement du Canada.
Dre Shimi Kang
Dre Shimi Kang est une défenseure de renommée internationale de la santé mentale, de la diversité et de l’égalité pour les filles et les femmes. Elle est psychiatre, auteure, conférencière et scientifique.
Dre Kang a d’abord rejoint le département de psychiatrie de l’Université de la Colombie-Britannique en tant qu’enseignante clinique en 2003, puis a été promue professeure adjointe d’enseignement clinique en 2009. Elle a non seulement contribué aux programmes d’enseignement médical de l’Université de la Colombie-Britannique au cours des vingt dernières années, mais elle a également été un pilier et une promotrices exceptionnels de la sensibilisation à la santé mentale et aux toxicomanies des filles et des femmes, et de la recherche et du traitement connexes.
Son travail a été transformateur, permettant aux femmes d’accéder aux ressources lorsqu’elles sont confrontées à des problèmes de santé mentale et de toxicomanie. Bien que ce domaine soit très stigmatisé et doté de peu de ressources, Dre Kang a consacré sa carrière à faire progresser la science, l’éducation et le traitement pour les femmes et les filles aux prises avec ces problèmes de santé.
Étant l’une des premières psychiatres en toxicomanie au Canada ayant une sous-spécialisation dans les femmes enceintes, elle a défendu le programme provincial de santé mentale procréative des femmes au BC Women’s Hospital de 2003 à 2015 et a joué un rôle de leadership dans le cadre de celui-ci.
Au cours de cette période, elle a préparé et diffusé de nombreux séminaires et ateliers sur des thèmes en santé mentale pendant la grossesse pour former le personnel, réduire la stigmatisation et améliorer les soins dans les unités d’obstétrique de l’hôpital. Dre Kang a également contribué de façon significative au Réseau de recherche sur la santé des femmes en produisant plusieurs publications sur le syndrome d’alcoolisation fœtale, l’abus de benzodiazépines, la santé mentale et la toxicomanie périnatales.
Son travail a été reconnu par le Prix Femmes de mérite du YWCA et la Médaille du jubilé de diamant de la Reine pour le service communautaire. Elle a en outre reçu le prix d’impact communautaire de Canadian Tire et le prix du palmarès des 100 femmes les plus puissantes du Canada du Réseau des femmes exécutives.
Farrah Khan
Farrah Khan est reconnue à l’échelle internationale pour ses travaux innovateurs dans le soutien des personnes survivantes de violence fondée sur le sexe, la défense des collectivités marginalisées, ses conférences publiques et l’inspiration de changements systémiques.
En tant que PDG de Possibility Seeds, Farrah dirige Courage to Act, un projet de collaboration national qui vise à contrer la violence fondée sur le sexe dans les établissements post-secondaires canadiens. Le projet mobilise 3 500 intervenantes et intervenants, et a permis de créer 82 outils.
Farrah est gestionnaire de Consent Comes First, Office of Sexual Violence Support and Education, à l’Université métropolitaine de Toronto. Elle appuie les personnes survivantes, fournit des conseils sur les politiques et les protocoles, et mène des initiatives d’éducation telles que le balado Healing Comes in Waves.
Elle travaille à résoudre des problèmes complexes en créant conjointement avec d’autres des projets communautaires comme Use The Right Words, une série de guides médiatiques à l’intention des journalistes qui traitent de la violence fondée sur le sexe, et Heartbeats: The Izzat Project, un roman graphique qui aborde les expériences de violence familiale et étatique vécues par des jeunes filles d’Asie du Sud.
Farrah incarne la notion d’échelle de réussite; elle s’engage à conseiller de jeunes groupes féministes et à apprendre de ceux-ci, y compris High School Too, We Give Consent et Consent Action Team.
Farrah est une conseillère de confiance pour les organismes, les institutions et les gouvernements sur les questions et les politiques de justice sexospécifique. Elle a été coprésidente de la Table ronde sur la lutte contre la violence faite aux femmes de la province de l’Ontario, et membre du Conseil consultatif sur la Stratégie pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe du gouvernement du Canada. En 2018, elle a été nommée au Conseil consultatif sur l’égalité des sexes pour le Sommet du G7. Lorsqu’elle s’est adressée aux responsables mondiaux participant à l’événement, elle a insisté sur le fait que toute discussion sur un monde prospère, durable et pacifique est impossible sans mesures concrètes en matière d’égalité des genres.
Le travail de Farrah accompli jusqu’ici démontre son engagement, ancré dans la joie, l’équité et les soins communautaires, pour la justice sexospécifique.
Dre Sylvia Maracle
Dre Sylvia Maracle (Skonaganleh:ra) est membre du Clan du loup, dirigeante et gardienne du savoir du territoire mohawk de Tyendinaga. Elle a largement contribué à la revitalisation des rôles et des identités de genre traditionnels.
Au cours de sa carrière longue et variée, elle a été directrice générale de l’Ontario Federation of Indigenous Friendship Centres pendant 42 ans, membre fondatrice du conseil d’administration d’Aide juridique Ontario, membre du conseil d’administration du Centre de toxicomanie et de santé mentale au Canada, présidente fondatrice de l’Ontario Aboriginal Housing Services, présidente fondatrice de la Stratégie ontarienne de ressourcement pour le mieux-être des Autochtones, membre du conseil d’administration/vice-présidente de l’Association nationale des centres d’amitié autochtones et présidente de Native Child and Family Services of Toronto. Dre Maracle a agi à titre de conseillère durant le processus de la Loi constitutionnelle du Canada.
Dre Maracle est titulaire d’un doctorat en droit de l’Université de Guelph, de l’Université York, de l’Université Trent et de l’Université Queen’s, et elle a également été nommée Officière de l’Ordre du Canada et Inspire lui a décerné un prix de la fonction publique.
Dre Maracle continue à faire progresser les concepts de « Pathways to Peace » (chemins vers la paix) grâce à ses écrits et à ses approches créatives pour mettre fin à la violence faite aux femmes autochtones et aux personnes bispirituelles LGBTQQIA+ (2E) en tant que présidente du Comité national 2E du Plan d’action national pour les FFADA pour retrouver « notre pouvoir et notre place ».
Les principaux engagements de Dre Maracle visent la revitalisation de la culture, la guérison et la correction des injustices pour les femmes autochtones et les personnes 2E, en agissant au sein des cercles en tant que sœur, gardienne du savoir, dirigeante et guerrière de la paix.
Judy White
Judy White est Mi’kmaq et membre de la bande de Flat Bay.
Elle est avocate et possède une expérience considérable dans les domaines des droits de la personne, de la gouvernance autochtone et des questions législatives. Actuellement, elle est directrice de la mobilisation pour la législation fondée sur les distinctions pour les services aux Autochtones au gouvernement du Canada dans le cadre d’un processus d’échange avec le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador. Elle y est sous-ministre adjointe de la Réconciliation et des Affaires autochtones.
Judy est une mentore, une éducatrice et une experte en la matière concernant les groupes autochtones de Terre-Neuve-et-Labrador. En tant que membre de l’Association du Barreau de Terre-Neuve et titulaire de la désignation de conseil du Roi, elle a gagné le respect de la collectivité juridique.
Elle a occupé divers postes de haute direction, notamment de directrice générale de l’Assemblée des Premières Nations (APN), un organisme national qui défend, élabore des politiques et favorise l’unité entre les peuples autochtones.
L’impartialité de Judy se manifeste dans de nombreux rôles et fonctions dans le cadre desquels elle aide les femmes et les personnes de diverses identités de genre à accéder à des fonctions publiques, quelle que soit leur affiliation politique. Judy est coprésidente d’À voix égales, présidente de la Commission des droits de la personne de Terre-Neuve-et-Labrador, présidente du Conseil d’arbitrage de l’Inuvialuit et administratrice pour le conseil d’administration de la Central Health Authority.
Judy est décrite comme étant une source d’inspiration pour les femmes et les Autochtones partout au pays. Son travail et sa participation exemplaires toute sa vie au service des peuples, des collectivités, des conseils et des organismes autochtones sont reconnus publiquement.
Ishita Aggarwal – Prix jeunesse
Ishita Aggarwal est une professionnelle de la santé publique, étudiante en quatrième année de médecine et défenseure de la santé des femmes et des droits de la personne.
Après une série d’expériences personnelles, Ishita a pris conscience que les systèmes de santé ne sont que des systèmes de « soins des malades ». Elle a ensuite lancé MOM’S THE WORD (MTW), un organisme à but non lucratif qui gère des programmes de santé sexuelle, reproductive et maternelle et fournit des ressources aux groupes s’identifiant comme femmes sans abri, à faible revenu ou vulnérables. À ce jour, MTW a organisé plus de 100 ateliers sur les soins prénataux, et enseigné à plus de 1 200 femmes pauvres comment mener une grossesse en santé.
Ishita est également membre de CoverContraceptiON, une campagne dirigée par du personnel de la santé pour défendre la contraception universelle gratuite en Ontario. Les contributions de son équipe ont récemment été intégrées à la campagne électorale du NPD en 2022.
Elle consacre une grande partie de son énergie à faire de l’École de médecine de l’Université Queen’s et de l’ensemble de la collectivité un espace plus accessible et inclusif grâce à sa participation à de nombreuses initiatives sur l’équité et la diversité.
Ishita a également été membre de l’équipe de recherche et développement du Municipal Day of Action (MDoA) à l’École de médecine de l’Université Queen’s. Le MDoA donne l’occasion aux étudiantes et étudiants en médecine de s’organiser et de porter un sujet de préoccupation concernant la santé publique à l’attention des administrations locales. Le sujet était le logement et l’itinérance et la question de savoir pourquoi les personnes s’identifiant comme autochtones et femmes sont surreprésentées dans cette population. En présentant le travail de l’équipe du MDoA, elle a convaincu les responsables municipaux d’adopter une motion qui a contribué à conduire l’initiative là où elle en est aujourd’hui.
Tout son travail vise à comprendre les inégalités et à lutter pour défaire les systèmes de pouvoir. Elle croît dans le fait qu’il faut donner la parole aux personnes qui ne l’ont pas, en particulier celles s’identifiant comme femmes et les personnes autochtones, noires et de couleur.
Elle incarne ce que signifie être une étudiante chef de file et être au service de sa collectivité.
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