Chien de prairie (Cynomys ludovicianus) : rapport sur la mise en œuvre du plan de gestion 2009 à 2017

Titre officiel : Rapport sur la mise en œuvre du Plan de gestion pour le chien de prairie (Cynomys ludovicianus) au Canada (2009–2017)

Le présent rapport fait le point sur les travaux réalisés en ce qui a trait au chien de prairie de 2008 à 2017. L’espèce a fait l’objet d’une surveillance annuelle, et des mesures ont été prises pour le protéger contre les maladies. L’étude du chien de prairies visait à mieux comprendre pourquoi il éprouve des difficultés et comment nous pouvons l’aider.

Citation recommandée

Agence Parcs Canada. 2018. Rapport sur la mise en œuvre du Plan de gestion pour le chien de prairie (Cynomys ludovicianus) au Canada (2009–2017).

Introduction

La version définitive du Programme de rétablissement pour le chien de prairie (Cynomys ludovicianus) au Canada a été publiée dans le Registre public des espèces en péril le 19 juin 2009. Ce programme comprend un but et des objectifs pour l’espèce, ainsi qu’une description des activités à réaliser pour les atteindre. Aux termes de l’article 46 de la Loi sur les espèces en péril (LEP), il incombe au ministre compétent d’établir un rapport sur la mise en œuvre du programme de rétablissement et sur les progrès effectués en vue des objectifs, à intervalles de cinq ans à compter de sa mise dans le Registre, et ce, jusqu’à ce que les objectifs soient atteints ou que le rétablissement de l’espèce ne soit plus réalisable. Le présent document rend compte de la mise en œuvre, de 2009 à 2017, du Plan de gestion pour le chien de prairie (Cynomys ludovicianus) au Canada et des progrès réalisés vers l’atteinte du but et des objectifs de gestion.

Mise en œuvre du plan de gestion et progrès vers l’atteinte de ses objectifs

Le Plan de gestion pour le chien de prairie (Cynomys ludovicianus) a pour but “ d’empêcher que la population de chiens de prairie au Canada ne devienne menacée ou en voie de disparition, en faisant en sorte d’assurer une probabilité d’au moins 90 % que cette population soit présente dans 100 ans ”. Ce plan comprend plusieurs objectifs liés à l’atteinte de ce but. Bien que tous les objectifs, sauf un, aient été atteints ou sont en voie de l’être (d’autres détails sont fournis ci‑dessous), le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a réévalué, en novembre 2011, la situation du chien de prairie, qu’il a désigné “ espèce menacée ”. L’analyse de viabilité de la population (AVP) préliminaire réalisée pour le rapport de situation du COSEPAC laisse croire que la fréquence de perturbations catastrophiques (p. ex. hivers rudes, maladies, sécheresses, etc.) peut avoir un plus grand effet sur la probabilité de persistance de la population que la gravité des perturbations. Des mesures de gestion visant à atténuer ces perturbations catastrophiques seront essentielles au rétablissement de l’espèce. Entretemps, le peaufinage de l’AVP se poursuit grâce aux données empiriques qui sont recueillies chaque année.

Appâts vaccinaux

Appâts vaccinaux © Parcs Canada

Chien de paririe

Chien de paririe © Josee-Anne Otis, Calgary Zoo

En collaboration avec des partenaires, le parc national du Canada des Prairies a mis en œuvre avec succès un programme de suivi pour déceler tout changement de la densité des chiens de prairie et de la zone d’occupation (voir l’annexe), ainsi que pour contrôler l’occurrence de la peste sylvatique (causée par le Yersinia pestis) et l’étendue de ses impacts. La population de chiens de prairie a également été suivie au moment de la réintroduction du putois d’Amérique aux fins d’évaluation des incidences de ce prédateur spécialisé. Les lâchers de putois sont toutefois temporairement suspendus depuis 2013 en raison des préoccupations que soulevait le bien-être des deux espèces à ce moment-là, compte tenu des faibles densités de chiens de prairie et de l’étendue de ses colonies. Le programme de suivi se poursuit et continue à fournir de l’information sur les fluctuations de la population sur plus d’une décennie. Ces données sur les tendances relatives à la population aideront à évaluer si les objectifs de gestion sont atteints et maintenus.

Conformément au plan de gestion, la population de chiens de prairie peut fluctuer selon les conditions naturelles au fil du temps, à l’exception d’une partie des colonies dans le parc national des Prairies qui sont gérées en fonction de la lutte contre la peste sylvatique. La préparation du Plan de lutte contre la peste (2011) et la surveillance subséquente visant le dépistage de la peste sylvatique dans toutes les colonies ont facilité la mise en œuvre rapide, organisée et uniforme des mesures d’atténuation après la confirmation de la présence de la peste. Pendant plusieurs années de confirmation de la peste chez des puces prélevées dans les colonies (bien que la prévalence soit faible) et de mise en œuvre de mesures d’atténuation, la superficie occupée par les chiens de prairie a fluctué, mais toutes les colonies demeurent actives.

Des partenariats de recherche complémentaires entre le parc national des Prairies, le Calgary Zoo Centre for Conservation Research et l’Université de la Saskatchewan ont été établis en vue de pallier les lacunes dans les données sur le chien de prairie au Canada. Les recherches sur la dynamique de la population (survie, reproduction et augmentation de la population) au Canada, l’efficacité des mesures de lutte contre la peste sylvatique, l’influence des facteurs climatiques sur la dynamique de la population et les besoins en matière d’habitat de l’espèce ont figuré au premier plan des activités achevées ou en cours. Des stratégies visant à accroître la superficie des colonies actives (Stephens et Lloyd, 2014) ainsi qu’à en créer de nouvelles sans nuire aux communautés d’armoises (Thorpe et Stephens, 2017) ont également été élaborées. Les récentes stratégies de gestion active ont été orientées vers la création d’habitat du chien de prairie et l’amélioration de l’habitat existant.

Depuis l’achèvement du plan de gestion, d’autres parcelles d’habitat du chien de prairie ont été protégées par des lois fédérales grâce à l’acquisition, par l’Agence Parcs Canada, de deux grands ranchs en 2014. Cette mesure a mené au transfert de six colonies de chiens de prairie aux biens fonciers du parc national des Prairies et à la gestion de deux colonies par le gouvernement de la Saskatchewan.

Seul un objectif du plan de gestion n’a pas encore été atteint : susciter et conserver l’appui des divers secteurs à l’égard de la gestion et de la conservation du chien de prairie, surtout les principales parties intéressées et la communauté locale. Un plan de communication conjoint sur le chien de prairie et le putois d’Amérique a été préparé et mis en œuvre pendant la phase initiale du rétablissement du putois (2009-2012), mais un plan de communication distinct sur le chien de prairie n’a pas été élaboré. L’utilisation des médias, de documentaires, de présentations publiques et de programmes d’éducation décrivant le rôle du chien de prairie dans l’écosystème prairial a permis de sensibiliser les publics cibles à l’échelle locale, régionale et nationale. Cependant, d’autres efforts en vue de développer et de maintenir le soutien d’intervenants clés et de collectivités locales à l’égard de la gestion et de la conservation du chien de prairie sont encore requis.

Des actions (susmentionnées), mesures et échéanciers précis pour la gestion et le rétablissement du chien de prairie ont été établis et inclus dans le Plan d’action visant des espèces multiples dans le parc national du Canada des Prairies (2016) et le Plan d’action visant plusieurs espèces en péril dans le sud-ouest de la Saskatchewan : South of the Divide (2017). Ces plans d’action complémentaires regroupent toutes les espèces en péril présentes dans les aires de répartition géographiques respectives qui nécessitaient un plan d’action aux termes de l’article 47 de la LEP, en plus d’autres espèces préoccupantes sur le plan de la conservation, en vue de l’atteinte d’une approche holistique de rétablissement des espèces en péril. Dans la mesure du possible, des mesures bénéfiques à des espèces multiples ont été cernées et priorisées, ce qui a permis d’optimiser les avantages pour les espèces en péril et leur rétablissement. Advenant le cas où le chien de prairie serait classé dans une catégorie de risque plus élevée à l’annexe 1 de la LEP, soit la catégorie “ espèce menacée ”, un programme de rétablissement de l’espèce sera élaboré, puis les plans d’action seront modifiés au besoin.

Publications associées à la mise en œuvre du plan de gestion

La liste qui suit présente une sélection de rapports et d’articles qui ont été préparés pendant la mise en œuvre du Plan de gestion pour le chien de prairie (Cynomys ludovicianus) au Canada.

Agence Parcs Canada. 2010. Environmental Assessment Screening Report for Prairie Dog Burrow Dusting to Prevent the Spread of Plague. Parc national du Canada des Prairies.

Agence Parcs Canada. 2011. Plague Mitigation Action Plan for the Black-tailed Prairie Dog Ecosystem. Parc national du Canada des Prairies.

Antonation, K. et al. 2014. Sylvatic Plague in a Canadian Black-Tailed Prairie Dog (Cynomys ludovicianus), Journal of Wildlife Diseases, 50(3), p. 699–702.

Lloyd et al. 2013. Food limitation at species range limits: Impacts of food availability on the density and colony expansion of prairie dog populations at their northern periphery. Biological Conservation 161, p. 110–117.

Rocke, T.E., Tripp, D.W., Russell, R.E. et al. 2017. Sylvatic Plague Vaccine Partially Protects Prairie Dogs (Cynomys spp.) in Field Trials. EcoHealth 14(3), p. 438-450.

Stephens, T. 2012. Habitat and population analysis of black-tailed prairie dogs (Cynomys ludovicianus) in Canada. Mémoire de maîtrise ès sciences. Department of Biological Science. University of Calgary, Calgary.

Stephens, T. et Lloyd, N. 2014. Preliminary Literature Review of Potential Tools to Enhance Prairie dog Habitat and Populations, Part 1. Rapport préparé par le Calgary Zoo Centre for Conservation Research pour le parc national du Canada des Prairies.

Stephens T., Wilson S.C., Cassidy F. et al. 2017. Climate change impacts on the conservation outlook of populations on the poleward periphery of species ranges: A case study of Canadian black-tailed prairie dogs (Cynomys ludovicianus). Global Change Biology:00:1–12.

Thorpe, J. et Stephens, T. 2017. Development of Habitat Mapping and Decision Support Tool for Greater Sage-grouse and Black-tailed Prairie Dog. Saskatchewan Research Council Pub. No 13826-1E17.

Tripp, D.W., Rocke, T.E., Runge, J.P. et al. 2017. Burrow Dusting or Oral Vaccination Prevents Plague-Associated Prairie Dog Colony Collapse. EcoHealth, 14(3), p. 451-462.

Annexe – Tendances de la densité et de l’étendue des colonies de chiens de prairie

Variation de la densité des chiens de prairie (barres orange) et de l’étendue des colonies (ligne pointillée bleue) dans le parc national des Prairies de 2007 à 2017. Les données de dénombrement visuel utilisées pour estimer la densité en 2017 ayant été recueillies selon des protocoles différents, elles sont exclues du graphique. Sources des données : Parc national des Prairies et Calgary Zoo.

Graphe. Description longue ci-dessous.
Version textuelle du Variation de la densité des chiens de prairie (barres orange) et de l’étendue des colonies (ligne pointillée bleue) dans le parc national des Prairies de 2007 à 2017
  2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Densité moyenne (nbre d'individus/ha avec un IC à 95 %) 29 7 0 6 7 6.5 4 8.5 14 19 0
Étendue des colonies (hectares) 1200 1200 1200 1200 800 800 600 600 750 750 1080

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