Kiyi des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) : plan de gestion
Table des matières
- Préface
- Remerciements
- Évaluation environmentale stratégique
- Sommaire
- 1. Information sur l'espèce
- 2. Gestion
- 3. Calendrier de mise en oeuvre proposé
- 4. Plans connexes
- 5. Références
- 6. Personnes-ressources
- 7. Acronymes
Liste des figures
Liste des tableaux
- Tableau 1. Rang de conservation aux échelles mondiale, nationale et infranationale du kiyi
- Tableau 2. Classification des menaces pour le kiyi
- Tableau 3. Résumé des relevés effectués récemment par divers organismes dans le lac Supérieur
- Tableau 4. Calendrier de mise en œuvre
Kiyi
À propos de la série des plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril
Qu'est-ce que la Loi sur les espèces en péril (LEP)?
La LEP est la loi fédérale qui constitue l'une des pierres d'assise de l'effort national commun de protection et de conservation des espèces en péril au Canada. Elle est en vigueur depuis 2003 et vise, entre autres, à « favoriser la gestion des espèces préoccupantes pour éviter qu'elles ne deviennent des espèces en voie de disparition ou menacées ».
Qu'est-ce qu'une espèce préoccupante?
Selon la LEP, une espèce préoccupante est une espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou une espèce en voie de disparition par l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces signalées à son égard. Les espèces préoccupantes sont inscrites sur la Liste des espèces en péril de la LEP.
Qu'est-ce qu'un plan de gestion?
Selon la LEP, un plan de gestion est un document de planification axé sur l'action qui désigne les activités de conservation et les mesures relatives à l'utilisation des terres qu'il faut prendre pour éviter, à tout le moins, que l'espèce préoccupante ne devienne menacée ou en voie de disparition. Pour de nombreuses espèces, l'objectif ultime du plan de gestion sera d'atténuer les menaces d'origine humaine et de radier ces espèces de la Liste des espèces en péril. Le plan établit des buts et des objectifs, définit les menaces et indique les principaux champs des activités à entreprendre pour contrer ces menaces.
L'élaboration de plans de gestion est obligatoire en vertu des articles 65 à 72 de la LEP.
Le plan de gestion doit être préparé au plus tard trois ans après l'inscription de l'espèce sur la Liste des espèces en péril. Dans le cas des espèces qui ont été inscrites sur la liste lorsque la LEP a été adoptée, le délai est de cinq ans.
Quelle est la prochaine étape?
Les orientations contenues dans le plan de gestion permettront aux entités responsables, aux collectivités, aux utilisateurs des terres et aux agents de protection de la nature de mettre en œuvre des mesures de conservation qui auront des effets préventifs ou de rétablissement. Le manque de certitude scientifique ne doit pas justifier de retarder la prise de mesures rentables pour éviter qu'une espèce ne devienne davantage en péril; la mise en œuvre de telles mesures pourrait en effet entraîner d'importantes économies de coûts pour l'avenir.
La série
La série présente les plans de gestion élaborés ou adoptés par le gouvernement fédéral dans le cadre de la LEP. De nouveaux documents s'ajouteront régulièrement à mesure que de nouvelles espèces seront inscrites sur la Liste des espèces en péril et que les plans de gestion seront mis à jour.
Pour en savoir davantage
Pour en savoir davantage sur la Loi sur les espèces en péril et les initiatives de conservation, veuillez consulter le Registre public de la LEP.
Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada
2016
Citation recommandée :
Pêches et Océans. 2016. Plan de gestion pour kiyi, des Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) au Canada. Série des plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa, vii + 29 p.
Exemplaires supplémentaires :
Il est possible de télécharger des exemplaires de la présente publication à partir du Registre public de la LEP.
Illustration de la couverture : © Joseph Tomelleri
Also available in English under the title:
"Management Plan for Kiyi, Upper Great Lakes (Coregonus kiyi kiyi) in Canada"
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre des Pêches et des Océans, 2016. Tous droits réservés.
ISBN 978-0-660-22934-8
Numéro de catalogue : En3-5/47-2014F-PDF
Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, à condition que la source soit adéquatement citée.
Préface
Le kiyi est un poisson d'eau douce qui relève de la responsabilité du gouvernement fédéral. Le ministre des Pêches et des Océans est un « ministre compétent » en matière d'espèces aquatiques en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP)1. Le cisco kiyi (populations des Grands Lacs supérieurs) a été désigné comme une espèce préoccupante en vertu de la LEP en mai 2005. Les populations du lac Ontario ont été déclarées « disparues » et ne sont donc pas couvertes par le présent document. La LEP (article 65) stipule que les ministres compétents doivent préparer des plans de gestion pour les espèces inscrites comme espèces préoccupantes. L'élaboration du présent plan de gestion a été dirigée par Pêches et Océans Canada, région du Centre et de l'Arctique, en collaboration et en consultation avec plusieurs personnes, organismes et agences gouvernementales, notamment la province de l'Ontario. Ce plan répond aux exigences de la Loi sur les espèces en péril en matière de contenu (LEP, articles 65 à 67).
La réussite de la conservation de cette espèce dépend de l'engagement et de la collaboration des nombreuses parties qui participeront à la mise en œuvre des orientations formulées dans le présent plan et ne peut reposer uniquement sur Pêches et Océans Canada et sur l'Agence Parcs Canada ou sur une autre autorité. Le plan vise à guider les administrations et les organisations qui participent ou qui souhaitent participer aux activités de conservation de l'espèce. Dans l'esprit de l'Accord national pour la protection des espèces en péril, le ministre des Pêches et des Océans et la ministre de l'Environnement et du Changement climatique invitent toutes les autorités compétentes ainsi que tous les Canadiens à se joindre à Pêches et Océans Canada et à l'Agence Parcs Canada pour appuyer le présent plan et le mettre en œuvre au profit du cisco kiyi et de l'ensemble de la société canadienne. Les ministres compétents rendront compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.
Remerciements
Pêches et Océans Canada tient à remercier les auteurs suivants pour leur rôle dans l'élaboration de la première ébauche du présent plan de gestion : Peter L. Jarvis et Shelly Dunn. Par ailleurs, les personnes et organisations suivantes ont apporté leur aide lors des étapes de révision, d'élaboration ou de mise à jour du plan de gestion : Peter Ross (ministère de la Justice); l'Agence Parcs Canada (Joanne Tuckwell et Chantal Vis); le ministère des Richesses naturelles de l'Ontario (MRNF) (Scott Reid, Section de recherche-développement en matière de pêche; Alan Dextrase, Section de la biodiversité; Lloyd Mohr, Ken Cullis et Eric Berglund, Unité de gestion des ressources des Grands Lacs supérieurs; Amelia Argue, Direction des espèces en péril); l'Équipe de rétablissement des poissons d'eau douce de l'Ontario, notamment Tom Pratt (MPO, Laboratoire des Grands Lacs pour les pêches et les sciences aquatiques); la Station biologique du lac Supérieur du United States Geological Survey (USGS) (Daniel Yule et Owen Gorman) en ce qui a trait aux renseignements concernant les relevés récents de ciscos, et le Minnesota Department of Natural Resources (Don Schreiner, Lake Superior Area Fisheries Office) en ce qui a trait aux renseignements concernant les pêches commerciales aux cyprinidés dans la partie américaine du lac Supérieur. Les cartes ont été élaborées pour le MPO par Shady Abbas.
Évaluation environnementale stratégique
Conformément à la Directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, tous les documents de planification du rétablissement sont soumis à une évaluation environnementale stratégique (EES). Ce type d'évaluation vise à intégrer des considérations environnementales dans l'élaboration de politiques publiques, de plans et de propositions de programme pour appuyer une prise de décision éclairée en matière d'environnement.
La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général, mais certains plans peuvent avoir des effets imprévus sur l'environnement qui vont au-delà des avantages recherchés. Le processus de planification du rétablissement est fondé sur des lignes directrices nationales et tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des répercussions possibles sur les espèces ou les habitats non ciblés. Les résultats de l'EES sont directement intégrés au plan de gestion, mais ils sont également résumés ci-après.
Le présent plan de gestion aura manifestement des répercussions positives sur l'environnement en favorisant la conservation du kiyi. La possibilité que ce plan ait des répercussions nuisibles non voulues sur d'autres espèces a été prise en compte. Voir plus particulièrement les parties suivantes du document : Besoins en matière d'habitat et besoins biologiques (Partie 1.4.1); Rôle écologique (Partie 1.4.2); Facteurs limitatifs (1.4.3); Description des menaces (1.5.2); Mesures de gestion (Partie 2.3) et Effets sur les autres espèces (Partie 2.5). L'EES a permis de conclure que le plan de gestion permettra très certainement de protéger l'environnement et n'aura pas d'effets nocifs notables.
Sommaire
En 2005, le cisco kiyi (des Grands Lacs supérieurs) a été désigné comme une espèce préoccupante au Canada par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et a été inscrit en 2007 à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. Cette désignation par le COSEPAC a été faite sur la base de la disparition de l'espèce dans le lac Huron (ainsi que dans le lac Michigan aux États-Unis); la présence du kiyi est ainsi restreinte au lac Supérieur. Il semble que l'introduction d'espèces envahissantes et l'exploitation soient les causes principales du rétrécissement de l'aire de répartition du kiyi, et que la destruction de son habitat, l'eutrophisation et les rejets toxiques soient aussi probablement en cause. Une sous-espèce qui peuplait le lac Ontario par le passé a été déclarée « disparue » par le COSEPAC et n'est donc pas couverte par le présent document.
Le kiyi est un cisco de profondeur de la famille des salmonidés. Il existe d'autres espèces de ciscos de profondeur dans le lac Supérieur, comme le cisco de fumage et le cisco à mâchoires égales; pour sa part, le cisco ou hareng de lac est une espèce des eaux peu profondes. Le kiyi, dont le corps est principalement allongé et argenté, peut mesurer plus de 300 mm de long et peser plus de 125 g; cependant, sa taille est habituellement comprise entre 100 et 200 mm et son poids entre 20 et 40 g. Le kiyi est plus abondant dans les eaux hauturières et peut se trouver à n'importe quelle profondeur, mais il est généralement plus abondant entre 100 et 200 m en journée et à moins de 75 m la nuit. Pour chasser sa proie principale, la mysis spp, et échapper à son plus grand prédateur, le touladi, le kiyi effectue une migration verticale diurne, se déplaçant à la surface de la colonne d'eau pendant la nuit puis rejoignant des eaux plus profondes pendant la journée. En général, la biomasse du kiyi n'a pas été bien évaluée car aucune étude ciblée et exhaustive n'a été réalisée et les espèces de ciscos peuvent s'avérer difficiles à distinguer. Il est difficile d'estimer de façon appréciable l'abondance à long terme du kiyi, mais l'espèce semble être largement répartie dans le lac Supérieur.
L'implantation d'espèces envahissantes dans le lac Supérieur (notamment la lamproie marine, le gaspareau et l'éperlan arc-en-ciel) a entraîné une modification fondamentale de la communauté de poissons et est susceptible de représenter une menace pour le kiyi sous forme de concurrence et de prédation. Bien que les connaissances sur le kiyi soient limitées, les renseignements concernant d'autres corégonidés plus connus (p. ex., Stockwell et al. 2009 à propos du cisco) peuvent être utilisés pour mieux comprendre le kiyi lorsque l'on estime que les caractéristiques du cycle biologique sont similaires. Par exemple, des comparaisons croisées entre plusieurs lacs portant sur d'autres corégonidés (kiyi exclu) ont montré que l'apparition de fortes classes d’âge s'était produite en même temps dans les lacs Huron, Michigan et Supérieur (Gorman et Bunnell 2011), permettant de supposer une relation entre les besoins du cisco pendant les premiers stades de son cycle biologique et les variations des facteurs climatiques régionaux, et faisant ressortir une influence similaire de la phénologie sur la réussite du recrutement à l'âge 1 (Stockwell et al. 2009).
Dans le cadre de la gestion durable de l'espèce, il est essentiel de mettre en place un cadre de recherche global permettant de mieux comprendre la dynamique et les phénomènes écologiques entourant les populations de kiyi. L'objectif à long terme du présent plan de gestion consiste à garantir la survie à long terme du kiyi dans l'ensemble de son aire de répartition actuelle dans le lac Supérieur. Les objectifs de gestion à court terme suivants ont été fixés pour les cinq prochaines années :
- déterminer l'état de santé et l'étendue des populations existantes, ainsi que leurs tendances en matière de démographie et d'habitat;
- améliorer les connaissances en ce qui a trait aux exigences biologiques, écologiques et en matière d'habitat de l'espèce;
- évaluer et atténuer les menaces pour l'espèce et son habitat;
- maintenir et accroître les populations existantes si possible;
- veiller à utiliser les ressources de façon efficace dans la gestion de l'espèce;
- faire connaître davantage le kiyi à la population et favoriser l'engagement du public dans la conservation de l'espèce.
Les approches à utiliser pour atteindre les objectifs décrits cidessus ont été divisées de façon thématique dans les cinq catégories suivantes, auxquelles correspondent des mesures clés :
Surveillance et évaluation
- Établir des protocoles uniformes pour effectuer les relevés et la surveillance des populations de kiyi.
- Intégrer les exigences à long terme en matière de surveillance du kiyi aux mesures existantes de relevés de la communauté de poissons.
- Surveiller la situation des populations de mysis.
- Surveiller la présence et l'arrivée éventuelle d'espèces envahissantes dans l'habitat du kiyi. Dans la mesure du possible, cette mesure doit être appliquée en coordination avec les programmes écosystémiques appropriés.
Gestion
- Collaborer, par l'intermédiaire des réseaux déjà en place ainsi que des groupes, des initiatives et des équipes de gestion ou de rétablissement pertinents (p. ex. le MRNF), afin de coordonner la mise en œuvre de mesures de gestion profitant au kiyi.
- Collaborer avec les chercheurs américains prenant part aux activités de gestion consacrées au lac Supérieur et avec ceux participant régulièrement aux relevés de kiyi (p. ex., United States Geological Survey).
- Incorporer les connaissances dans une base de données centrale, comprenant les paramètres sur l'habitat, pour faciliter la synthèse et le transfert des données sur le kiyi.
Recherche et protection
- Approfondir les connaissances générales sur le kiyi, notamment en matière de biologie et d'écologie, afin d'appuyer les efforts de planification de la conservation, plus particulièrement dans les domaines où il existe des lacunes dans les données.
- Déterminer la quantité et la qualité de l'habitat requis pour garantir la conservation à long terme du kiyi et pour appuyer l'objectif de gestion à long terme.
- Recueillir des renseignements sur la dynamique des populations de kiyi et des communautés de poissons associées, et notamment éclaircir le rôle joué par le kiyi dans la communauté de poissons du lac Supérieur et dans le réseau trophique des eaux hauturières.
- Évaluer les menaces pour cerner les facteurs qui pourraient avoir une incidence sur le kiyi (p. ex., espèces envahissantes, eutrophisation, maladies) et élaborer des plans d'atténuation afin de tenir compte de ces facteurs. Ces données seront mises à jour à mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.
- Élaborer et mettre en œuvre un plan de surveillance de la conformité des activités susceptibles de nuire au kiyi (des Grands Lacs supérieurs) afin de sensibiliser davantage le public et de l'inciter à s'investir dans la conservation du kiyi.
- Déterminer les mécanismes ayant mené à la perte des stocks de kiyi dans les lacs Huron, Ontario et Michigan afin de soutenir les efforts de conservation des populations de kiyi restantes.
Intendance et restauration
- Coordonner les activités d'intendance et les programmes et initiatives déjà en place en matière de sensibilisation, de signalement et de surveillance des espèces aquatiques envahissantes (p. ex., le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes de l'Ontario).
- Promouvoir les initiatives d'intendance (p. ex., programmes de financement du fédéral et du provincial) liées à la conservation du kiyi et veiller à communiquer les renseignements sur les possibilités de financement des mesures d'intendance et de restauration aux groupes intéressés.
Sensibilisation et communication
- Intégrer le kiyi aux plans de rétablissement écosystémique et soutenir les programmes de prévention, de contrôle et de sensibilisation aux espèces aquatiques envahissantes dans le cadre des programmes de communication et de sensibilisation, actuels et à venir.
- Encourager la participation des communautés autochtones, en faisant part de leurs connaissances traditionnelles, à l'approfondissement des connaissances actuelles sur la biologie, l'écologie et la répartition du kiyi.
- Sensibiliser les intervenants de l'industrie (p. ex., industrie du transport ou pêcheurs commerciaux), les groupes d'utilisateurs (p. ex., plaisanciers) et les propriétaires fonciers afin de les encourager à adopter des pratiques de gestion exemplaires des terres et des cours d'eau de manière à réduire les répercussions sur le kiyi.
- Élaborer des documents éducatifs présentant les principales caractéristiques permettant de différencier les espèces de ciscos, et les distribuer aux principaux groupes et aux intervenants (p. ex., sociétés de transport, plaisanciers, pêcheurs commerciaux) qui sont de passage dans le bassin versant du lac Supérieur ou qui y habitent.
1. Information sur l'espèce
1.1 Information du COSEPAC sur l'évaluation de l'espèce
Date de l'évaluation : Mai 2005
Nom commun (population) : Kiyi des Grands Lacs supérieurs
Nom scientifique : Coregonus kiyi kiyi Koelz, 1929
Statut selon le COSEPAC : espèce préoccupante
Justification de la désignation : Actuellement, l'espèce se trouve uniquement dans le lac Supérieur; les sous-espèces ont disparu des lacs Huron et Michigan sous l'effet d'un ensemble de facteurs tels que l'exploitation et l'introduction d'espèces exotiques (envahissantes). La disparition des sous-espèces du lac Huron et du lac Michigan s'est produite il y a plus de trois générations. La population qui reste dans le lac Supérieur semble stable et fait l'objet d'une pêche réglementée de faible importance. D'autres menaces qui ont nui aux populations des lacs inférieurs, telles que l'introduction d'espèces envahissantes2, ne semblent pas importantes dans le lac Supérieur.
Présence au Canada : Ontario
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée comme préoccupante en avril 1988. Division en deux sous-espèces (kiyi des Grands Lacs supérieurs et kiyi du lac Ontario) en mai 2005. Le kiyi des Grands Lacs supérieurs a été désigné comme espèce préoccupante en mai 2005. La dernière évaluation se fonde sur une mise à jour du rapport de situation.
1.2 Description
Le cisco kiyi (Coregonus kiyi; Koelz 1921) appartient à la sous-famille des corégoninés, qui fait partie de la famille des salmonidés. Il se caractérise par un corps allongé aux flancs comprimés, de grands yeux et une bouche terminale dont la mâchoire inférieure s’étend habituellement au-delà de la mâchoire supérieure (voir la figure 1). Il est généralement de couleur argentée avec des reflets roses à violets. Le dos est plus sombre (nageoires dorsale et caudale comprises), tandis que le ventre et les nageoires anale, pelviennes et pectorales sont blancs. Le cisco kiyi se distingue facilement des autres espèces de cisco de profondeur, telles que le cisco de fumage (C. hoyi) et le cisco à mâchoires égales (C. zenithicus) par sa combinaison unique de grands yeux et de longues nageoires paires. Toutefois, la différenciation certaine des espèces peut s'avérer difficile et nécessite une analyse d'un grand nombre de caractéristiques méristiques et morphométriques (Pratt et Mandrak 2007). Parmi les trois espèces de ciscos de profondeur, le cisco kiyi semble bénéficier de l'aire de répartition la plus profonde, suivi du cisco à mâchoires égales, tandis que le cisco de fumage occupe les zones moins profondes (Gorman et Todd 2005).
La longueur à la fourche du kiyi des Grands Lacs supérieurs (appelé kiyi dans la suite du texte) peut dépasser les 300 mm (Yule et al. 2013). Une étude récente couvrant neuf stations différentes du lac Supérieur et portant sur 845 kiyis capturés a enregistré des longueurs à la fourche allant de 41 à 254 mm (Gamble et al. 2011a); une autre étude a relevé un éventail de taille similaire et une distribution bimodale des fréquences de la longueur, avec un mode à 130 mm et un entre 190 et 210 mm (Stockwell et al. 2010a). La masse corporelle est généralement comprise entre 10 et 60 g.et peut parfois dépasser 125 g.(calculé à partir des données d'Isaac 2010). Le développement sexuel du kiyi est rapide : la maturité sexuelle est rarement atteinte à deux et trois ans, mais est achevée à cinq ans (O. Gorman, United States Geological Survey, communication personnelle 2012). Bien que l'on connaisse mal la durée de vie du kiyi, peu d'individus de plus de 13 ans ont été observés (O. Gorman, United States Geological Survey [USGS], comm. pers. 2012), tandis que des relevés récents dans les eaux canadiennes ont révélé la présence de mâles âgés de 16 ans et de femelles âgées de 22 ans (Pratt et Chong 2012). D'autres résultats préliminaires de cette étude comparant le kiyi à trois autres espèces de ciscos ont montré, entre autres, que le kiyi est l'espèce la plus petite (longueur à la fourche et masse) et a la durée de vie la plus courte (jusqu'à 22 ans), le rapport des sexes le plus biaisé (77 % de femelles), l'estimation de mortalité annuelle la plus élevée et le coefficient de croissance le plus bas.
Figure 1. Cisco kiyi (Coregonus kiyi)
(© Joseph Tomelleri)
Description longue de figure 1
La figure 1 montre une illustration en couleur d'un kiyi (Coregonus kiyi kiyi) de Joseph Tomelleri (qui en détient les droits d'auteur). C'est un poisson de couleur argenté avec une pigmentation d'un rouge bordeaux le long de son dos.
1.3 Populations et répartition
Aire de répartition
Aire de répartition mondiale : L'aire de répartition du kiyi se limite au lac Supérieur (Figure 2). Par le passé, des populations étaient présentes dans le lac Michigan et le lac Huron, et une sous-espèce (Coregonus kiyi orientalis) peuplait le lac Ontario.
Figure 2. Aire de répartition mondiale du kiyi
Les zones quadrillées indiquent les lacs desquels l'espèce a disparu, tandis que les zones en pointillés indiquent les aires de répartition actuelles de l'espèce dans le lac Supérieur (tiré de COSEPAC 2005).
Description longue de figure 2
La figure 2 est intitulée « Aire de répartition mondiale du kiyi » et montre la région des Grands Lacs. Les zones quadrillées comprenant les lacs Huron, Michigan et Ontario indiquent les lacs desquels l'espèce a disparu, tandis que les zones en pointillés indiquent les aires de répartition actuelles de l'espèce dans le lac Supérieur. Cette figure renvoie au rapport du COSEPAC de 2005.
Aire de répartition canadienne :Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a subdivisé les populations de kiyi en deux unités désignables (UD) au Canada. L'une regroupe des Grands Lacs supérieurs et l'autre inclut du lac Ontario (COSEPAC 2005). Ce plan de gestion ne couvre que l'unité désignable des Grands Lacs supérieurs, qui comprend uniquement la sous-espèce Coregonus kiyi kiyi présente dans le lac Supérieur (Figure 3), les populations du lac Huron semblant avoir disparu. La sous-espèce Coregonus kiyi orientalis, autrefois présente dans le lac Ontario et qui composait l'unité désignable du lac Ontario, a été déclarée disparue et ne sera donc pas couverte par le présent plan de gestion.
Figure 3. Aire de répartition canadienne du kiyi (des Grands Lacs supérieurs) (Coregonus kiyi kiyi)
Description longue de figure 3
La figure 3 s'intitule « Aire de répartition canadienne du kiyi, Grands Lacs supérieurs (Coregonus kiyi kiyi) ». Toutes les observations rapportées de kiyi sont incluses dans l'aire de distribution actuelle du lac Supérieur.
Taille, situation et tendances de la population
Taille, situation et tendances de la population à l'échelle mondiale : À l'échelle mondiale, le kiyi est considéré comme vulnérable et est désigné par le statut G33; l'espèce est également considérée comme vulnérable en Ontario (NatureServe 2011) (tableau 1).
Rang de conservation | Classement de la compétence |
---|---|
Mondial (G) | G3 (dernière évaluation : 9 septembre 1996) |
National (N) Canada États-Unis |
N3? N3 |
Infranational (S) Canada États-Unis |
Ontario (S3) Minnesota (S3), Michigan (S3), Wisconsin (S3S4) |
Source : NatureServe (2011) (consultation le 3 octobre 2011).
Le kiyi semble être largement réparti dans le lac Supérieur et être une composante importante de la communauté de poissons pélagiques évoluant au-delà du rivage (plus de 80 m) (Gamble et al. 2011a), mais reste plus rare dans les communautés de poissons évoluant à proximité du rivage (moins de 80 m) (Gamble et al. 2011b).Le kiyi ne faisant pas l'objet d'un échantillonnage approfondi ou progressif, il n'est pas possible pour l'instant d'estimer la taille de la population et d'en dégager les tendances. L'utilisation des registres des pêches commerciales n'a pas permis de mesurer l’abondance historique car en général on ne séparait pas les différentes espèces de ciscos. Gorman et Todd (2005) ont déterminé que l'abondance du cisco de fumage et du kiyi avait augmenté (en comparant des données du début des années 1920 et des années 1950 aux relevés qu'ils ont menés entre 2001 et 2003) au détriment du cisco à mâchoires égales dans la plupart des écorégions du lac Supérieur. Ils ont conclu que le cisco de fumage était la principale espèce de cisco présente à une profondeur comprise entre 40 et 160 m, cette place revenant au kiyi pour les profondeurs supérieures à 160 m. Les données historiques regroupaient fréquemment les ciscos de profondeur, et la diversité morphologique au sein d'une même population et entre les populations, ainsi qu'entre les espèces, a été à l'origine de nombreuses erreurs d'identification.
Entre mai 2001 et octobre 2005, l’USGS a entrepris des travaux d'échantillonnage à divers endroits hauturiers (plus de 80 m. du rivage) dans les eaux canadiennes et américaines, de jour et de nuit, à l'aide de chaluts de fond, de chaluts pélagiques et de techniques acoustiques : le kiyi a été capturé en plus grande quantité durant les traits diurnes utilisant des chaluts de fond (Stockwell et al. 2006, 2010b). Les estimations de densité et de biomasse moyennes étaient de 21,0 ± 5,8 poissons/ha et de 0,75 ± 0,170 kg/ha pour toutes les profondeurs échantillonnées (80 à 325 m). Le kiyi était plus abondant entre 110 et 225 m (30 ± 8 poissons/ha et 1,04 ± 0,23 kg/ha), tandis que très peu de kiyis ont été capturés pendant les traits nocturnes au chalut de fond. Les relevés acoustiques et au chalut pélagique ont révélé que la densité moyenne nocturne de kiyis dans les zones pélagiques était de 126 ± 40,8 poissons/ha. Les échantillonnages connexes réalisés par l’USGS entre 2005 et 2006 ont révélé une densité moyenne (± écart-type) de 76 ± 95,2 poissons/ha pour les traits diurnes au chalut de fond, avec un nombre de kiyis capturés proche de zéro lors des traits nocturnes au chalut de fond (Stockwell et al. 2010a). Par ailleurs, les relevés acoustiques ont permis d'estimer que la densité pélagique des petits poissons de proie (que l'on suppose être des kiyis) atteignait en moyenne 13,9 ± 9,8 poissons/ha en journée et 111 ± 77,8 poissons/ha la nuit. En 2006, Yule et al. (2009) ont mené des relevés acoustiques et au chalut pélagique au-delà du rivage (plus de 80 m) du bras occidental du lac Supérieur et ont évalué que la densité de kiyi était comprise entre 115 et 195 poissons/ha, en fonction de la saison d'échantillonnage. Une étude portant sur l'ensemble du lac et combinant relevés acoustiques et au chalut pélagique a évalué que la biomasse de kiyis s'élevait à environ 2 500 tonnes pour le lac ouvert (eaux canadiennes et américaines incluses) en 2003 et 2004 (Ebener et al. 2008). Isaac (2010) a évalué la densité de kiyis (kg/ha ± erreur type) à 3,4 ± 0,7 pour l'ensemble du lac en 2005 et à 4,5 ± 2,2 en 2006 pour la partie occidentale du lac Supérieur dans des stations hauturières (93 à 312 m. du rivage), d'après des relevés nocturnes au chalut pélagique et des relevés acoustiques.
Au cours de l'été 2011, l’USGS a effectué deux relevés sur l'ensemble du lac Supérieur (D. Yule, USGS, comm. pers. 2011). Au début de l'été, des échantillons prélevés à l'aide de chaluts de fond ont été recueillis à 54 points du lac. Le plan d'échantillonnage a permis de stratifier le lac en quatre zones bathymétriques (0 à 30 m, 30 à 100 m, 100 à 200 m, and plus de 200 m) et de prélever un nombre à peu près égal d'échantillons au chalut dans chaque zone. Grâce à des estimations de la superficie de chaque zone (0 à 30 m = 387 736 ha, 30 à 100 m = 1 647 190 ha, 1000 à 200 m = 3 726 890 ha et plus de 200 m = 2 287 570 ha), la densité moyenne pondérée pour l'ensemble du lac a été calculée à 50 32 poissons/ha, et la densité moyenne pondérée pour la zone bathymétrique au-dessus de 100 m à 64 40 poissons/ha. Par ailleurs, la distribution des fréquences de la longueur du kiyi était bimodale, avec un mode à 135 mm et un mode à 205 mm. En comparant les estimations de l'abondance du kiyi réalisées précédemment (Stockwell et al. 2010a,b) et les relevés de 2011, l’USGS a conclu qu'il n'y avait pas eu de variation substantielle de la densité du kiyi dans le lac Supérieur au cours des dernières années. En outre, la capture d'individus plus petits laisse entendre que la population a connu au moins un recrutement réussi depuis 2005. À la fin de l'été 2011, des échantillons ont été recueillis dans les mêmes zones lors de relevés nocturnes acoustiques et au chalut pélagique. Les estimations de l'abondance du kiyi réalisées à partir de ces relevés (47,7 poissons/ha pour l'ensemble du lac et 62,6 poissons/ha pour la zone au-dessus de 100 m) sont quasiment identiques à celles réalisées à partir des relevés effectués en début d'été (Yule et al. 2013).
Taille, situation et tendances de la population canadienne : Il n'existe aucune estimation fiable du nombre de kiyis dans les eaux canadiennes du lac Supérieur. Le kiyi (des Grands Lacs supérieurs) a été désigné comme espèce préoccupante en 2005 par le COSEPAC (COSEPAC 2005) et a été inscrit en 2007 à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). La liste exhaustive des efforts d'échantillonnage menés est présentée dans le rapport du COSEPAC (COSEPAC 2005). Au moment de l'adoption de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition par la province de l'Ontario, le 30 juin 2008, du kiyi des Grands Lacs supérieurs a été évaluée comme espèce préoccupante.
L’USGS, par l'intermédiaire du Great Lakes Science Center, effectue chaque printemps dans le lac Supérieur des relevés au chalut de fond durant la journée, y compris à des stations dans les eaux canadiennes (Gorman et al. 2010a). Ces chaluts n'atteignent que la partie supérieure de la plage de profondeur dans laquelle le kiyi se trouve habituellement (jusqu'à 80 m). Depuis le début du XXe siècle, on peut davantage détecter les populations de kiyi se trouvant au-delà du rivage, populations canadiennes incluses (Gorman et Todd 2005). Afin d'échantillonner l'assemblage de ciscos des eaux canadiennes du lac Supérieur, Pêches et Océans Canada (MPO) a effectué des relevés à l'aide de filets maillants en 2004 et entre 2006 et 2008 (Pratt 2012). Le MPO a ainsi découvert que le cisco de fumage et le cisco étaient les espèces de ciscos dominantes dans les eaux canadiennes du lac Supérieur. Le kiyi était plus abondant dans les zones hauturières le long de la rive nord (c.-à-d. dans l'aire marine nationale de conservation du lac Supérieur), tandis que des niveaux d'abondance moyens ont été enregistrés dans les eaux occidentales. Entre 2007 et 2009, le MPO a effectué d'autres relevés au filet maillant afin d'en apprendre plus sur le cycle biologique des ciscos de profondeur (Pratt et Chong 2012). Les relevés ont montré que les kiyis étaient répartis de manière assez uniforme dans les zones d'échantillonnage. En l'absence de tendances et de données sur l'abondance, il est actuellement difficile de se prononcer avec certitude sur le statut de l'espèce dans la partie canadienne du lac Supérieur.
1.4 Besoins du kiyi
1.4.1 Besoins en matière d’habitat et besoins biologiques
On observe généralement le kiyi dans les zones plus profondes du lac; cependant, des kiyis ont été capturés en petit nombre dans les eaux peu profondes (moins de 10 m) (Yule et al. 2006). Gamble et al. (2011a) ont capturé des kiyis dans les neufs stations échantillonnées, dont les profondeurs étaient comprises entre 85 et 305 m. De même, Pratt (2012) a relevé que le kiyi était relativement plus abondant à des profondeurs de 130 à 150 m et que la présence du kiyi est fortement liée à la profondeur, mais pas aux autres variables de l’habitat qui étaient évaluées (pente, température ou substrat). La profondeur de plus forte abondance est grandement influencée par le moment de l'observation, car le kiyi effectue une migration verticale diurne avant de rejoindre des eaux moins profondes la nuit (généralement 'une profondeur de moins de 50 m) afin de pourchasser sa proie principale, la mysis (Hrabik et al. 2006a; Stockwell et al. 2010a; Ahrenstorff et al. 2011). Les proies secondaires du kiyi sont les chironomes, les Bythotrephes, les copépodes calanoïdes, les myes et les Daphnia spp. (Gamble et al. 2011a; Isaac et al.2012;). Il convient de souligner que pendant la saison automnale, les Bythotrephes constituent un élément clé du régime alimentaire du cisco (Coregonus artedi), mais il semblerait que ce ne soit pas le cas pour le kiyi (Gamble et al. 2011a). L'habitat de frai n'est pas connu, mais se trouve probablement dans les eaux profondes. Il a été signalé entre 91 et 168 m de profondeur (Scott et Crossman 1973). Bon nombre des besoins biologiques du kiyi sont mal compris et auront des répercussions sur la réussite des efforts de rétablissement entrepris.
1.4.2 Rôle écologique
Le kiyi, qui se nourrit principalement d'invertébrés et est à son tour la proie du touladi (Salvelinusnamaycush) et de la lotte (Lota lota), contribue largement au transfert de l'énergie de la matière organique se trouvant au fond du lac (détritus benthiques) vers les éléments du réseau trophique des eaux libres (pélagiques) (Stockwell et al. 2010c; Gamble et al.2011a; Gorman et al. 2012). Seul le lac Supérieur a conservé un ensemble complet d'espèces de la communauté des corégonidés; cet assemblage de poissons, diversifié et écologiquement important, comprend la majeure partie de la biomasse des poissons de fourrage évoluant au-delà du rivage. Pendant l'hiver, il semblerait que les œufs de ciscos soient des sources d'énergie importantes pour les poissons évoluant dans les eaux les plus profondes du lac, tels que le grand corégone (Coregonus clupeaformis) (Yule et al.2010); il est possible que les œufs de kiyis jouent un rôle semblable. On dispose de plus en plus d’éléments probants permettant d’affirmer que les œufs de ciscos sont importants pour les benthivores vivant à proximité du rivage pendant les premiers mois de l’hiver (décembre et janvier) (D. Yule, USGS, comm. pers. 2013). On envisage de réintroduire plusieurs espèces de ciscos de profondeur dans certaines de leurs anciennes aires de répartition (Zimmerman et Krueger 2009) : le lac Supérieur ferait alors office de lac source pour le kiyi.
1.4.3 Facteurs limitatifs
En raison de la prédation qu'il exerce sur le kiyi, le touladi offre le meilleur potentiel de régulation du nombre de kiyis dans le lac Supérieur; le nombre de touladis semblant s'accroître, on peut s'attendre à un recul général du nombre de kiyis (D. Yule, USGS, comm. pers. 2012). Bien que certains facteurs tels que la prédation puissent être considérés comme des menaces plutôt que des facteurs limitatifs intrinsèques, on estime que la prédation est un facteur limitatif écosystémique; c'est la raison pour laquelle elle est abordée dans cette section. Bien que cet aspect n'ait pas été démontré dans le cas précis du kiyi, il semblerait que les ciscos juvéniles aient besoin d'une quantité de nourriture et de températures suffisantes pour pouvoir atteindre une taille adéquate leur permettant de passer l'hiver (Edsall et Frank 1997; Pangle et al. 2004). Les habitats d’alevinage chauds et productifs sont des ressources limitées pour les ciscos juvéniles du lac Supérieur, qui est un lac froid et oligotrophe (Bronte et al. 2010). On pense que la croissance des ciscos de profondeur est lente et que les taux de réussite du recrutement sont extrêmement variables; il s'agit donc d'une espèce qui se rétablit lentement après un déclin (voir Gorman etTodd [2005] au sujet du cisco à mâchoires égales). Les changements survenant dans l'abondance des corégonidés sont attribués en grande partie à l'échec du recrutement (Ray et al. 2007; Gorman 2012); les causes principales de la forte variabilité en matière de recrutement observée chez les corégonidés sont mal comprises. Il semblerait que le kiyi se nourrisse presque exclusivement de mysis (Gamble et al. 2011a; Isaac et al. 2012). Par exemple, Gamble et al. (2011) ont découvert que la masse du contenu stomacal du kiyi était composée à 96 % ou plus de mysis, indépendamment de la saison ou de la profondeur de la capture. Par conséquent, tout changement de l'abondance des mysis pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur le réseau trophique des eaux hauturières et sur les populations de kiyis. De plus, il se pourrait que le nombre de kiyis soit limité par des facteurs génétiques : en effet, il a également été avancé que l'hybridation introgressive était l'une des causes du déclin du cisco de profondeur (Smith 1964).
Une évaluation génétique récente des ciscos de profondeur (Reid et al. 2012) confirme clairement une spéciation sympatrique chez ces espèces; en d’autres termes, les différentes formes ou espèces ont évolué indépendamment dans chaque lac. Cela pourrait entraîner un réexamen taxonomique des espèces de ciscos de profondeur présentes en Amérique du Nord et a une incidence sur les espèces précédemment décrites, dont le kiyi.
1.5 Menaces
1.5.1 Classification des menaces
Le tableau 2 présente les menaces actuelles et anticipées pour le kiyi. Elles y sont classées en fonction de leur incidence relative, de leur étendue spatiale et de leur gravité prévue. Les menaces sont présentées par ordre d'importance en commençant par la menace la plus grave pour la survie de l'espèce, selon les éléments de preuve les plus probants. Il pourrait y avoir une certaine variabilité quant à la gravité et au niveau de préoccupation définis pour certaines menaces pesant sur des populations précises. L'évaluation des menaces, en particulier lorsque les éléments à l'appui sont limités, est un processus continu lié à l'évaluation de l'espèce et, le cas échéant, à la gestion de celle-ci. Les paramètres de classification des menaces sont définis de la manière suivante :
Étendue – Étendue spatiale de la menace dans l'aire de répartition de l'espèce ou les plans d'eau où celleci vit (généralisée ou localisée);
Occurrence – Statut actuel de la menace (p. ex., actuelle, imminente ou anticipée);
Fréquence – Fréquence à laquelle la menace se concrétise dans l'aire de répartition de l'espèce ou les plans d'eau où celleci vit (saisonnière ou continue)
Certitude causale – Niveau de certitude selon laquelle une menace pèse sur l'espèce (élevée, moyenne ou faible);
Gravité – Gravité de la menace dans l'aire de répartition de l'espèce ou les plans d'eau où celleci vit (élevée, moyenne ou faible);
Niveau de préoccupation – Niveau de préoccupation global à l'égard de la menace pour l'espèce, lequel tient compte des cinq paramètres cidessus (élevé, moyen ou faible)
Sommaire du tableau
Le tableau 2. Le tableau comporte 7 colonnes et 6 rangées. La première rangée contient le titre des colonnes. Le titre de la première colonne est « menace ». Les cinq menaces énumérées dans les rangées de la première colonne sont les suivantes : espèces exotiques, qualité de l'eau (divisé en apports de contaminants et charge en éléments nutritifs), changements climatiques, maladies et pressions exercées par la pêche.
Les six colonnes restantes définissent les paramètres de classification des menaces de la manière suivante :
- Titre de la deuxième colonne : Étendue – Étendue spatiale de la menace dans l'aire de répartition de l'espèce ou les plans d'eau où celleci vit (généralisée ou localisée);
- Titre de la troisième colonne : Occurrence – Statut actuel de la menace (p. ex., actuelle, imminente ou anticipée);
- Titre de la quatrième colonne : Fréquence– Fréquence à laquelle la menace se concrétise dans l'aire de répartition de l'espèce ou les plans d'eau où celleci vit (saisonnière ou continue);
- Titre de la cinquième colonne : Certitude causale– Niveau de certitude selon laquelle une menace pèse sur l'espèce (élevée – É, moyenne – M ou faible – F);
- Titre de la sixième colonne : Gravité – gravité de la menace dans l'aire de répartition de l'espèce ou les plans d'eau où celleci vit (élevée, moyenne ou faible);
- Titre de la septième colonne : Niveau de préoccupation– Niveau de préoccupation global à l'égard de la menace pour l'espèce, lequel tient compte des cinq paramètres cidessus (élevé, moyen ou faible).
Les menaces sont classées en fonction de leur incidence relative, de leur étendue spatiale et de leur niveau de gravité anticipé. Les menaces sont présentées par ordre d'importance en commençant par la menace la plus imminente pour la survie de l'espèce, selon les éléments de preuve les plus probants.
- De gauche à droite, la rangée 2 indique que les espèces exotiques sont censées représenter une menace caractérisée par une étendue généralisée, une occurrence actuelle et anticipée, une fréquence continue ainsi qu'une certitude causale, une gravité et un niveau de préoccupation élevés.
- De gauche à droite, la rangée 3 indique que la qualité de l'eau (aussi bien les apports de contaminants que la charge en éléments nutritifs) est censée représenter une menace caractérisée par une étendue généralisée, une occurrence actuelle, une fréquence continue ainsi qu'une certitude causale, une gravité et un niveau de préoccupation faibles.
- De gauche à droite, la rangée 4 indique que les changements climatiques sont censés représenter une menace caractérisée par une étendue généralisée, une occurrence actuelle et anticipée, une fréquence continue, une certitude causale et une gravité inconnues et un niveau de préoccupation faible.
- De gauche à droite, la rangée 5 indique que les maladies sont censées représenter une menace caractérisée par une étendue inconnue, une occurrence anticipée, une fréquence continue, une certitude causale et une gravité inconnues, et un niveau de préoccupation faible.
- De gauche à droite, la rangée 6 indique que les pressions exercées par la pêche sont censées représenter une menace caractérisée par une étendue localisée, une occurrence anticipée, une fréquence saisonnière, une certitude causale faible, une gravité inconnue et un niveau de préoccupation faible.
Menace | Étendue (généralisée ou localisée) | Occurrence (actuelle, imminente ou anticipée) |
Fréquence (saisonnière ou continue) | Certitude causale (élevée, moyenne ou faible) |
Gravité (élevée, moyenne ou faible) |
Niveau de préoccupation global (élevé, moyen ou faible) |
---|---|---|---|---|---|---|
Espèces envahissantes | Généralisée | Actuelle ou anticipée | Continue | Élevée | Élevée | Élevé |
Qualité de l'eau | ||||||
Apports de contaminants | Généralisée | Actuelle | Continue | Faible | Faible | Faible |
Charge en éléments nutritifs | Généralisée | Actuelle | Continue | Faible | Faible | Faible |
Changements climatiques | Généralisée | Actuelle ou anticipée |
Continue | Inconnue | Inconnue | Faible |
Maladies | Inconnue | Anticipée | Continue | Inconnue | Inconnue | Faible |
Pressions exercées par la pêche | Localisée | Anticipée | Saisonnière | Faible | Inconnue | Faible |
1.5.2 Description des menaces
Les principales menaces qui pèsent sur le kiyi semblent être les introductions d'espèces envahissantes ainsi que la détérioration des fonctions de l'écosystème et du réseau trophique qui en découlent. L'apparition continue d'espèces envahissantes a une incidence fondamentale sur la structure et les fonctions des populations de kiyi.
Espèces envahissantes : Selon Dextrase et Mandrak (2006), les espèces envahissantes représentent la deuxième menace en importance pour les espèces en péril après la perte et la dégradation de l'habitat, et cette menace plane sur 26 des 41 espèces canadiennes inscrites sur la liste fédérale des espèces en péril. Les espèces envahissantes peuvent nuire au kiyi de plusieurs façons (notamment en lui disputant directement son territoire, son habitat et sa nourriture), et en en faisant leur proie ou en perturbant la dynamique du réseau trophique. Bien que le lac Supérieur abrite le nombre d'espèces envahissantes le plus faible de tous les Grands Lacs, on a observé une augmentation du taux d'introduction non intentionnelle d'espèces envahissantes dans ses eaux (Bronte et al. 2003) et les effets néfastes potentiels de ce phénomène sur les populations de kiyis sont source d'inquiétude. Le lac Supérieur étant le lac qui abrite le moins d'espèces de tous les Grands Lacs, il risque d'être le plus vulnérable aux dommages écologiques provoqués par les introductions d'espèces envahissantes (Bronte et al. 2003). Cependant, la structure à long terme du réseau trophique du lac semble rester stable (Schmidt et al. 2009) et les corégonidés supportent apparemment assez bien les changements touchant la structure du réseau trophique (Schmidt et al. 2011). Les stocks de touladis sont essentiels au maintien de la stabilité du lac, puisqu'ils semblent réguler l'abondance de toutes les espèces envahissantes existantes (L. Mohr, MRNF, comm. pers. 2012).
Si l'augmentation prévue de la température des eaux attribuable aux changements climatiques se produit, le lac risque de subir de nouvelles intrusions d'espèces envahissantes. Certaines d’entre elles, telles que la lamproie marine, (Petromyzon marinus), l'éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax) et le gaspareau (Alosa pseudoharengus) sont susceptibles de nuire aux populations de kiyi du lac Supérieur. Il est reconnu que la lamproie marine parasite les corégonidés (Harvey et al. 2008), et que l'éperlan arc-en-ciel (Myers et al. 2009) et le gaspareau (O’Gorman et Stewart 1999) se nourrissent de larves de corégonidés.
Qualité de l'eau : Apports de contaminants – Les sources et les types d'apports de contaminants dans l'habitat du kiyi sont variés, tout comme les effets qu'ils ont sur la survie de l'espèce. Si l'expansion industrielle est relativement limitée dans le bassin versant du lac Supérieur, les dépôts atmosphériques constituent la principale source de charge de produits chimiques, notamment de biphényles polychlorés (BPC), mercure et toxaphène. Les taux de contaminants mesurés dans les poissons et la colonne d'eau ont diminué et sont plus faibles que ceux qui ont été mesurés dans les autres Grands Lacs, à l'exception du toxaphène (Glassmeyer et al. 2000; Bronte et al. 2003; Gorman et al. 2010b). Même si on ne connaît pas les effets des contaminants sur le kiyi, de nombreuses études ont montré que certains composés chimiques (biphényles polychlorés, hydrocarbures aromatiques polycycliques, métaux lourds, etc.) peuvent lui être fatals, alors que d'autres peuvent perturber le système endocrinien des organismes exposés, causer des difformités et nuire à la reproduction et à la croissance de nombreuses espèces de poissons (Kidd et al.2007).
Charge en éléments nutritifs – Les détériorations physiques du bassin versant causées par le développement urbain, l'agriculture, l'exploitation minière et l'exploitation forestière sont susceptibles d'entraîner une augmentation des apports en nutriments et en sédiments, se traduisant par une dégradation de la qualité de l'eau. L'enrichissement en nutriments des voies navigables peut nuire à la santé aquatique par l'apparition de blooms phytoplanctoniques et la réduction correspondante des concentrations d'oxygène dissous. Traditionnellement, le lac Supérieur est le Grand Lac le moins touché par les charges en éléments nutritifs d'origine anthropique et, par conséquent, par l'eutrophisation (Bronte et al. 2003). Cependant, dans un contexte de développement continu du bassin versant du lac Supérieur, il est essentiel de poursuivre les activités de surveillance.
Changements climatiques : Même si on a observé des altérations attribuables aux changements climatiques dans la distribution des poissons marins (Perry et al.2005), on n'a pas mené suffisamment d'analyses à long terme sur les réseaux d'eau douce. On prévoit que les changements climatiques auront des effets considérables sur les communautés aquatiques du lac Supérieur par l'intermédiaire de plusieurs mécanismes, comme l'augmentation de la température de l'eau et de l'air, la baisse des niveaux d'eau, la réduction de la durée de la couverture de glace, l'augmentation de la fréquence des événements météorologiques extrêmes, l'émergence de maladies ainsi que des changements dans la dynamique prédateurproie (Lemmen et Warren 2004; Jones et al. 2006). Le lac Supérieur connaît une hausse de ses températures de surface en été, couplée à une baisse de sa couverture de glace en hiver (de 1979 à 2006) (Austin et Colman 2007); toutefois, aucun changement important concernant la communauté de poissons du lac et attribuable aux changements climatiques n'a encore été observé (Bronte et al. 2003). De plus, les tendances au réchauffement résultant des changements climatiques peuvent favoriser l'établissement d'espèces envahissantes potentiellement nuisibles qui, pour le moment, pourrait être limité par les eaux froides. Les changements climatiques peuvent tout spécialement nuire au kiyi en provoquant la diminution de l'étendue de la niche thermique et en favorisant l'arrivée de nouvelles espèces envahissantes ou l'augmentation des populations actuelles d'espèces envahissantes. Par exemple, le nombre d'éperlans arc-en-ciel (Nyberg et al. 2001) et de gaspareaux (Bronte et al. 1991, 2003), deux prédateurs du kiyi, risque d'augmenter si le réchauffement lié aux changements climatiques se produit.
Maladies : L'introduction d'agents pathogènes peut elle aussi constituer une menace pour le kiyi. Par exemple, la septicémie hémorragique virale (SHV), décelée dans le bassin versant du lac Supérieur en 2010, est une maladie virale contagieuse qui touche diverses espèces de poissons du bassin des Grands Lacs (Whelan 2009; Bain et al. 2010). Décelée pour la première fois dans les Grands Lacs en 2005 (Centre canadien coopératif de la santé de la faune 2005), cette maladie potentiellement mortelle est associée à des mortalités massives chez plusieurs espèces de poissons de la région. L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a instauré en 2007 un plan biennal visant à surveiller la présence du virus de la SHV dans les espèces canadiennes de poissons sauvages (ACIA 2011). Étant donné l'aire de répartition limitée du kiyi au Canada, les mortalités massives associées à cette maladie pourraient grandement compromettre la survie de l'espèce.
Pressions exercées par la pêche : Étant donné sa faible productivité, les rendements de la pêche sont relativement faibles dans le lac Supérieur par rapport aux autres Grands Lacs. Traditionnellement, des kiyis ont été capturés lors des activités de pêche commerciale aux ciscos de profondeur (« pêches commerciales aux cyprinidés ») menées dans le lac Supérieur. De faibles activités de pêche commerciale aux cyprinidés se poursuivent dans les eaux américaines du lac Supérieur (D. Schreiner, Minnesota Department of Natural Resources, comm. pers. 2012). Bien qu'un quota soit toujours en place pour cette pêche dans les eaux canadiennes du lac Supérieur, les cyprinidés n'ont pas fait l'objet de pêches depuis un certain nombre d'années, principalement en raison de facteurs économiques (K. Cullis, MRNF, comm. pers. 2011). Du fait de sa petite taille, le kiyi n’est généralement pas capturé régulièrement par les filets maillants utilisés pour la pêche commerciale aux cyprinidés (mailles de 6,35 à 6,5 centimètres [2 ½ et 2 9/16 po]).
1.6 Mesures déjà prises ou en cours
Relevés récents : Le tableau 3 résume les relevés de poissons effectués par divers organismes dans les zones d'occurrence connues du kiyi. Par exemple, le MPO a effectué des relevés à l'aide de filets maillants afin d'échantillonner l'assemblage de ciscos dans les eaux canadiennes du lac Supérieur. Ces efforts ont permis d'accroître les connaissances disponibles sur la structure des populations de kiyi et de mieux connaître le cycle biologique du cisco de profondeur.
Tableau 3. Résumé des relevés effectués par divers organismes dans le lac Supérieur.
Description du relevé
- L’USGS réalise chaque printemps des relevés diurnes au chalut de fond, y compris dans des stations situées dans les eaux canadiennes (Gorman et al. 2011). Il a été proposé d'étendre la portée de ces relevés aux stations en eaux profondes.
- Des contre-relevés acoustiques et optiques couplés à des relevés au chalut pélagique et au chalut de fond portant sur le plancton ont été effectués dans le bras occidental du lac Supérieur entre 2005 et 2008 afin d'étudier les caractéristiques de la migration verticale diurne (Ahrenstorff et al. 2011).
- Entre 2001 et 2005, l’USGS a effectué des relevés diurnes et nocturnes acoustiques, au chalut de fond et au chalut pélagique, afin d'étudier la communauté de poissons évoluant au-delà du rivage (Stockwell et al. 2006, 2010b).
- En 2005 et 2006, l’USGS a effectué des échantillonnages à l'occasion de relevés acoustiques, au chalut de fond et au chalut pélagique, afin d'étudier le comportement de migration verticale diurne des corégonidés (Stockwell et al.2010a).
- En 2006, l’USGS a effectué des relevés acoustiques et au chalut pélagique dans les eaux hauturières du bras occidental du lac Supérieur (Yule et al. 2009).
- Entre 2001 et 2004, le United States Geological Survey, en collaboration avec le MRNF, a réalisé des relevés en eaux profondes (Gorman et Todd 2005, 2007). Ces relevés ciblaient le cisco à mâchoires égales, mais des kiyis ont également été capturés.
- En 2004, le United States Geological Survey, en collaboration avec le MRNF, a réalisé des relevés acoustiques dans les eaux côtières et hauturières de l'Ontario ( Gorman, O., USGS, comm. pers. 2012).
- Pendant l'automne 2007, 2008 et 2009, le United States Geological Survey, en collaboration avec le MRNFO, a réalisé des relevés acoustiques et au chalut pélagique à Thunder Bay et ses environs (Yule et al., 2010). Ces relevés ciblaient les agrégations de pré-géniteurs de ciscos, mais des kiyis ont également été capturés.
- Pendant l'été 2011, l’USGS a effectué des relevés diurnes au chalut de fond et des relevés nocturnes acoustiques et au chalut pélagique sur l'ensemble du lac.
- En 2003 et 2004, un relevé acoustique et au chalut pélagique a été effectué dans les eaux du lac Supérieur relevant du Minnesota (Hrabik et al. 2006b).
- En 2003 et 2004, des études portant sur l'ensemble du lac et combinant des relevés acoustiques et au chalut pélagique ont été effectuées (Ebener et al. 2008).
- En 2005 et 2006, des relevés nocturnes visant à évaluer l'importance des mysis pour la communauté de poissons ont été effectués à l'aide de chaluts de fond et de chaluts pélagiques, sur l'ensemble du lac (Isaac et al. 2012).
- En 2004 et entre 2006 et 2008, le MPO a effectué des relevés ciblant les ciscos à l'aide de filets maillants dans les eaux canadiennes du lac. (Pratt et Mandrak 2007; T. C. Pratt comm. pers. 2012).
- Entre 2007 et 2009, le MPO a effectué des relevés ciblant les ciscos de profondeur à l'aide de filets maillants dans les eaux canadiennes du lac. (T. C. Pratt 2012).
- Entre 2009 et 2012, l'unité de gestion des ressources des Grands Lacs supérieurs du MRNF a effectué des relevés à l'aide de filets maillants multi-mailles à toutes les profondeurs des eaux canadiennes du lac Supérieur ( Berglund, E., MRNFO, comm. pers. 2012).
Sensibilisation et éducation : Des efforts supplémentaires sont déployés afin de sensibiliser le public et de surveiller la menace grandissante posée par les espèces envahissantes.
Le Plan de prévention contre les espèces aquatiques envahissantes du lac Supérieur est une initiative binationale visant à éviter que de nouvelles espèces aquatiques envahissantes ne s'établissent dans l'écosystème du lac Supérieur. Il offre aussi des recommandations importantes sur les mesures qui doivent être prises tant par les États-Unis que par le Canada, ainsi qu’une liste des vecteurs et des voies d’entrée des espèces aquatiques envahissantes qui sont traités par le plan. Le Plan d'aménagement panlacustre du lac Supérieur est un plan d'action binational ayant pour objectif de collaborer à la restauration et à la protection de l'écosystème du lac Supérieur. Le Plan d'aménagement panlacustre du lac Supérieur est coordonné par un comité dont les membres viennent du Canada et des États-Unis, avec la participation d'Environnement Canada, d'autres gouvernements fédéraux, provinciaux et des États, ainsi que d'organisations et de tribus des Premières Nations. Le Programme binational du lac Supérieur comprend le Plan d'aménagement panlacustre (PAP) et le Programme de démonstration du rejet nul, qui s'occupe de la pollution chimique dans le bassin du lac Supérieur (Rapport annuel de 2012 du Plan d’aménagement panlacustre du lac Supérieur, consulté en mars 2013). L'adoption de pratiques de gestion exemplaires standards visant à atténuer les répercussions éventuelles des projets sur les poissons, leur habitat et la qualité de l'eau est toujours encouragée afin de limiter les répercussions dans la région.
Depuis 1992, le Programme de sensibilisation aux espèces envahissantes de l'Ontario, élaboré par l'Ontario Federation of Anglers and Hunters et le MRNF, informe le public et le sensibilise aux questions des espèces envahissantes. Ces renseignements permettent de faire comprendre au public les menaces que les espèces aquatiques envahissantes font peser sur nos écosystèmes naturels et de l'inciter à participer aux efforts de surveillance et de suivi de la propagation des nouvelles espèces aquatiques et terrestres envahissantes dans la province (Invading Species [en anglais seulement], consulté en novembre 2012).
1.7 Lacunes dans les connaissances
Les lacunes liées à la compréhension des caractéristiques du cycle biologique, de l'écologie, de la dynamique de recrutement, de la mortalité et de la structure du stock demeurent un obstacle à la mise en place de mesures de gestion. Des efforts supplémentaires doivent être déployés afin de découvrir les facteurs qui ont provoqué la disparition du kiyi des lacs Huron, Michigan et Ontario. L'élaboration d'un schéma représentant la répartition spatiale et l'abondance du kiyi dans le lac Supérieur sera un point de départ important qui permettrait de préparer un plan d'action détaillé. Une fois que l'on comprendra mieux la répartition et la biologie du kiyi, il faudra recueillir d'autres données sur les menaces qui pèsent sur la survie de l'espèce.
2. Gestion
Le but et les objectifs de gestion qui suivent, ainsi que les mesures à prendre pour les atteindre, ont été établis à partir de l'évaluation et du rapport de situation du COSEPAC sur le kiyi (COSEPAC 2005), ainsi que des récents relevés et travaux de recherche portant sur le kiyi.
2.1 But
Le but à long terme du présent plan de gestion est d'assurer la survie à long terme du kiyi dans l'ensemble de son aire de répartition actuelle dans le lac Supérieur. Les mesures de gestion devraient viser à mieux comprendre le cycle biologique du kiyi et les causes de la réduction de son aire de répartition, et chercher à lutter contre la menace que représentent les espèces envahissantes pour les populations de kiyi. On établira des objectifs plus quantifiables pour les différentes populations une fois que les échantillonnages et les analyses requis auront été réalisés.
2.2 Objectifs
Les objectifs à court terme suivants ont été définis pour les cinq à dix prochaines années en vue de favoriser l'atteinte du but à long terme :
- Connaître l'état de santé et la répartition des populations existantes et en déterminer les tendances en matière de démographie et d'habitat;
- Améliorer les connaissances sur les exigences biologiques, écologiques et en matière d'habitat de l'espèce;
- Évaluer et atténuer les menaces qui pèsent sur l'espèce et son habitat;
- Maintenir et accroître les populations existantes si possible;
- Veiller à utiliser les ressources de façon efficace dans la gestion de l'espèce;
- Faire connaître davantage le kiyi à la population et favoriser l'engagement du public dans la conservation de l'espèce.
2.3 Mesures
Les stratégies définies pour chaque catégorie sont nécessaires pour encourager la protection, le maintien et l'amélioration des populations de kiyi et de leur habitat. Bon nombre de ces mesures peuvent et devraient être réalisées en collaboration avec les autres équipes de rétablissement et de gestion qui s'occupent d'autres espèces et qui adoptent des approches axées sur l'écosystème. Le fait de veiller à ce que, dans la mesure du possible, le kiyi soit inclus dans les relevés et dans les activités de vulgarisation et de sensibilisation visant les espèces en péril améliorera l'efficacité et la rentabilité des efforts de conservation.
Les priorités de gestion du kiyi ont été réparties dans les cinq grandes catégories suivantes :
- Surveillance et évaluation;
- Gestion;
- Recherche et protection;
- Intendance et restauration;
- Sensibilisation et communication.
2.3.1 Surveillance et évaluation
Pendant que des mesures de gestions sont élaborées et mises en œuvre, un programme de surveillance devrait être mis en place afin de mieux comprendre la biologie du kiyi, les tendances de ses populations et les menaces qui pèsent sur ces dernières . Il faudrait réévaluer régulièrement ce programme afin de s’assurer qu’il fait appel aux nouvelles technologies et à la meilleure information scientifique disponible. On devrait recourir à des techniques d'échantillonnage normalisées dans les relevés visant le kiyi. Gorman et Todd (2005) ont découvert que les mailles de 1,5 pouces (3,8 cm) sont les plus efficaces pour capturer le kiyi. La conception du relevé doit prendre en compte le comportement de frai et les migrations diurnes du poisson. Par exemple, en 2006, Yule et al. (2009) ont effectué des relevés au chalut à trois périodes différentes (juillet/août, octobre et novembre) et ont constaté une chute considérable de l'abondance des kiyis pendant les relevés au chalut effectués en novembre, chute attribuable selon toute probabilité au comportement précédant le frai. Par ailleurs, les migrations diurnes du kiyi ont été mises en évidence à plusieurs reprises, celui-ci rejoignant des eaux moins profondes pendant la nuit (Yule et al. 2007). Ce comportement varie en fonction des saisons, mais reste cohérent dans l'espace (Stockwell et al. 2010a). Des relevés acoustiques couplés à des relevés au chalut (Hrabik et al. 2006a; Yule et al. 2007) se sont révélés encourageants et pourraient fournir un indice de l'abondance permettant d'estimer le nombre de poissons pélagiques dans le lac Supérieur, kiyi inclus. Des procédures d'exploitation normalisées pour les relevés acoustiques des pêches dans les Grands Lacs ont été élaborées (Parker-Stetter et al. 2009). Les données des relevés seront ajoutées aux données de répartition actuelles et permettront d'établir des renseignements de base à partir desquels nous pourrons élaborer d'autres initiatives de gestion. Dans la mesure du possible, il faudrait coordonner un programme normalisé de surveillance de l'habitat et des populations indicatrices avec les programmes de surveillance existants. Un programme de surveillance à long terme permettra d'évaluer les changements et les tendances dans la zone occupée par l'espèce, la répartition et l'abondance des populations et les principales caractéristiques démographiques de l'espèce, de même que les changements et les tendances dans les paramètres de l'habitat (c.-à-d., température, oxygène dissous, niveaux de nutriments). En outre, étant donné que les mysis constituent la composante principale du régime alimentaire du kiyi, des relevés portant sur les mysis seraient fort utiles afin de mieux comprendre la dynamique des populations de kiyi.
Mesures :
- Établir des protocoles clairs pour effectuer les relevés et la surveillance des populations de kiyi.
- Intégrer les exigences à long terme en matière de surveillance du kiyi aux relevés actuels de la communauté de poissons.
- Surveiller la situation des populations de mysis.
- Surveiller la présence et l'arrivée éventuelle d'espèces envahissantes dans l'habitat du kiyi. Dans la mesure du possible, cette mesure doit être appliquée en coordination avec les programmes écosystémiques appropriés.
2.3.2 Gestion
Les efforts de gestion visant le kiyi devraient être coordonnés avec ceux des équipes de gestion et de rétablissement concernées afin de faciliter le partage des ressources et des connaissances et d'éviter le chevauchement des efforts ainsi que des conflits éventuels. Ces efforts devraient être définis dans des plans de gestion intégrée, dans la mesure du possible (p. ex., le Plan d'aménagement panlacustre du lac Supérieur).
Comme on trouve le kiyi dans des eaux partagées par le Canada et les ÉtatsUnis, les efforts de conservation en cours aux États-Unis pourraient avoir une incidence directe sur la santé des populations évaluées au Canada. Il est donc impératif de continuer à coordonner les relevés et la protection des bassins versants avec les représentants des ÉtatsUnis. Étant donné que la surveillance à long terme des populations de poissons prédateurs (kiyi inclus) dans le lac Supérieur est du ressort de l’USGS, il sera essentiel de coordonner les activités avec nos partenaires américains afin d’obtenir des estimations précises de la dynamique des populations de kiyi.
Mesures :
- Collaborer, par l'intermédiaire des réseaux déjà en place ainsi que des groupes (p. ex., comité technique de la Commission des pêcheries des Grands Lacs pour le lac Supérieur), des initiatives et des équipes de gestion ou de rétablissement pertinents (p. ex., le MRNF), afin de coordonner la mise en œuvre de mesures de gestion profitant au kiyi.
- Collaborer avec les chercheurs américains prenant part aux activités de gestion consacrées au lac Supérieur et avec ceux participant régulièrement aux relevés du kiyi (p. ex., USGS).
- Incorporer les connaissances dans une base de données centrale, comprenant les paramètres sur l'habitat, pour faciliter la synthèse et le transfert des données sur le kiyi.
2.3.3 Recherche et protection
Les connaissances actuelles sur la biologie générale du kiyi et sur les menaces pour l'espèce sont limitées. La protection des populations et de leur habitat est le fondement du présent plan de gestion. Pour mettre en œuvre des mesures de protection viables et ciblées, il faut élaborer une évaluation détaillée des menaces et quantifier les répercussions des menaces possibles. Il est important de veiller à ce que les menaces soient différenciées par zone géographique, lorsque nécessaire.
Mesures :
- Approfondir les connaissances générales sur le kiyi, notamment en matière de biologie et d'écologie, afin d'appuyer les efforts de planification de la conservation, plus particulièrement dans les domaines où il existe des lacunes dans les données.
- Déterminer la quantité et la qualité de l'habitat requis pour garantir la conservation à long terme du kiyi et pour appuyer l'objectif de gestion à long terme.
- Recueillir des renseignements sur la dynamique des populations de kiyi et des communautés de poissons associées, et notamment éclaircir le rôle joué par le kiyi dans la communauté de poissons du lac Supérieur et dans le réseau trophique des eaux hauturières.
- Évaluer les menaces pour cerner les facteurs qui pourraient avoir une incidence sur le kiyi (p. ex., espèces envahissantes, eutrophisation, maladies) et élaborer des plans d'atténuation afin de tenir compte de ces facteurs. Ces données seront mises à jour à mesure que de nouveaux renseignements seront disponibles.
- Élaborer et mettre en œuvre un plan de surveillance de la conformité des activités susceptibles de nuire au kiyi (populations des Grands Lacs supérieurs) afin de sensibiliser davantage le public et de l'inciter à s'investir dans la conservation du kiyi.
- Déterminer les mécanismes ayant mené à la perte des stocks de kiyi dans les lacs Huron, Michigan et Ontario afin de soutenir les efforts de conservation des populations de kiyi restantes.
2.3.4 Intendance et restauration
La promotion active des activités d'intendance permettra de sensibiliser la collectivité aux questions de conservation du kiyi et de mieux faire connaître les occasions d'améliorer les habitats aquatiques et de réduire les principales menaces auxquelles l'espèce doit faire face, permettant ainsi d'éviter l'introduction de nouvelles espèces envahissantes et de contrôler l'impact des espèces envahissantes existantes.
Mesures :
- Collaborer, par l'intermédiaire des réseaux déjà en place ainsi que des groupes (p. ex., comité technique de la Commission des pêcheries des Grands Lacs pour le lac Supérieur), des initiatives et des équipes de gestion ou de rétablissement pertinents (p. ex., le MRNF), afin de coordonner la mise en œuvre de mesures de gestion profitant au kiyi.
- Promouvoir les initiatives d'intendance (p. ex., programmes de financement du fédéral et du provincial) liées à la conservation du kiyi et veiller à communiquer les renseignements sur les possibilités de financement en matière d'intendance et de mesures de restauration aux groupes intéressés.
2.3.5 Sensibilisation et communication
Même s'il est inscrit en vertu de la Loi sur les espèces en péril, le kiyi est méconnu, et peu de documents de communication et d'éducation lui sont consacrés. Par conséquent, il est primordial d'obtenir la collaboration de tous les propriétaires fonciers concernés dans le contrôle des nutriments et des espèces envahissantes et de sensibiliser le public au kiyi. Ce poisson devrait faire partie des programmes de communication et de vulgarisation visant à la fois le rétablissement axé sur l'écosystème et le rétablissement des espèces aquatiques en voie de disparition ou menacées pour garantir que les ressources sont utilisées efficacement, ainsi que pour mieux faire connaître l'importance de la protection des poissons d'eau douce et de la protection de la santé des écosystèmes d'eau douce.
Mesures :
- Intégrer le kiyi aux plans de rétablissement écosystémique et soutenir les programmes de prévention, de contrôle et de sensibilisation aux espèces aquatiques envahissantes dans le cadre des efforts de communication et de sensibilisation, actuels et à venir.
- Encourager la participation des communautés autochtones, en faisant part de leurs connaissances traditionnelles, à l'approfondissement des connaissances actuelles sur la biologie, l'écologie et la répartition du kiyi.
- Sensibiliser les intervenants de l'industrie (p. ex., industrie du transport ou pêcheurs commerciaux), les groupes d'utilisateurs (p. ex., plaisanciers) et les propriétaires fonciers afin de les encourager à adopter des pratiques de gestion exemplaires des terres et des cours d'eau de manière à réduire les répercussions sur le kiyi.
- Élaborer des documents éducatifs présentant les principales caractéristiques permettant de différencier les espèces de ciscos, et les distribuer aux principaux groupes et aux intervenants (p. ex. sociétés de transport, plaisanciers, pêcheurs commerciaux) qui sont de passage dans le bassin versant du lac Supérieur ou qui y habitent.
2.4 Autres lois et règlements fédéraux et provinciaux potentiellement applicables dans le cadre de la gestion du poisson et de son habitat
Canada
En plus de la Loi sur les espèces en péril, d'autres lois fédérales et règlements connexes comportent des dispositions qui s'appliquent directement ou indirectement à la gestion du kiyi et de son habitat dans les eaux canadiennes. Il s'agit, entre autres, des lois et règlements suivants :
- La Loi sur les pêches, administrée par Pêches et Océans Canada et par Environnement Canada.
- La Loi sur la protection de la navigation, administrée par Transports Canada.
- La Loi canadienne sur l'évaluation environnementale (2012),administrée par l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. Au Canada, la LEP et la LCEE (2012) réglementent directement et indirectement la gestion du kiyi. En vertu de l’article 79 de la LEP, les évaluations environnementales doivent préciser les effets d’un projet sur toutes les espèces inscrites sur la liste des espèces en péril dans la zone concernée. Lorsque la LCEE de 2012 s’applique et qu'une espèce en péril a été désignée comme une composante valorisée de l'écosystème dans le cadre de l'examen en vertu de cette Loi, l'évaluation environnementale doit tenir compte de tout changement subi par les espèces aquatiques au sens défini par le paragraphe 2(1) de la LEP. De plus, aux termes de l'article 79 de la LEP, pendant l'évaluation environnementale d'un projet visé par la LCEE de 2012, il faut aviser le ministre pertinent si on pense que le projet aura des effets néfastes sur une espèce inscrite.
- La Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada, administrée par l'Agence Parcs Canada. L'aire marine nationale de conservation du lac Supérieur sera assujettie à la Loi sur les aires marines nationales de conservation . Selon la Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada, « les aires marines de conservation sont gérées et utilisées de manière à répondre, de façon durable, aux besoins des générations présentes et futures sans compromettre les éléments et fonctions des écosystèmes des terres immergées qui en font partie et des eaux qui les recouvrent ».
Ontario
En Ontario, plusieurs lois provinciales et règlements connexes comportent des dispositions qui s'appliquent directement ou indirectement à la gestion du kiyi et de son habitat dans la province. Il s'agit, entre autres, des lois et règlements suivants :
- La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, la Loi de 1997 sur la protection du poisson et de la faune, la Loi sur l'aménagement des lacs et des rivières, la Loi sur les terres publiques, la Loi sur les ressources en agrégats et la Loi de 1994 sur la durabilité des forêts de la Couronne, administrées par le MRNF.
- Par ailleurs, le paragraphe 3(5) de la Loi sur l'aménagement du territoire indique que les décisions prises par les différents organismes doivent être conformes aux déclarations de principe provinciales faites en vertu du paragraphe 3(1) de la Loi. L'article 2.1.7 de la Déclaration de principes provinciale de 2014, prise en vertu du paragraphe 3(1) de la Loi sur l'aménagement du territoire, interdit l'aménagement et la modification d'emplacements « dans les habitats des espèces en voie de disparition et des espèces menacées , sauf en conformité avec les exigences provinciales et fédérales ». La disposition susmentionnée engendrera des bénéfices indirects pour les espèces préoccupantes qui coexistent avec des espèces menacées ou en péril. L'article 2.1. 6 de la Déclaration de principes provinciale de 2014 interdit l'aménagement et la modification d'emplacements dans les habitats du poisson et terres adjacentes pour certaines caractéristiques patrimoniales naturelles (article 2.1.8), sauf en conformité avec les exigences provinciales et fédérales , ce qui confère un certain niveau de protection à l'habitat du kiyi. Les termes « aménagement », « modification d'emplacements » et « zones et caractéristiques patrimoniales naturelles » ont un sens bien précis dans la Déclaration de principe.
- la Loi sur les évaluations environnementales, la Loi sur la protection de l'environnement et la Loi sur les ressources en eau , administrées par le ministère de l'Environnement et du Changement climatique de l'Ontario.
Eaux américaines des Grands Lacs
Les effets directs et indirects des lois fédérales et provinciales ainsi que des lois des États américains voisins (p. ex., le Minnesota ou le Wisconsin) sont susceptibles d'avoir des répercussions sur les efforts de conservation du kiyi dans les eaux canadiennes.
2.5 Effets sur les autres espèces
Les mesures de gestion proposées devraient avoir un effet positif évident sur d'autres espèces indigènes partageant la même aire de répartition (p. ex., le cisco à mâchoires égales et le chabot de profondeur [Myoxocephalus thompsonii]). Même s'il y a des possibilités de conflits avec d'autres espèces en péril (tant aquatiques que semi-aquatiques) durant la mise en œuvre de certaines mesures de gestion, elles seront atténuées par une coordination rigoureuse avec les divers groupes, institutions et organismes gouvernementaux susceptibles de mener des activités de recherche, de sensibilisation et d'intendance sur des espèces en péril dans l'aire de répartition du kiyi.
3. Calendrier de mise en œuvre proposé
Le MPO encourage d'autres organismes et agences à participer à la conservation du kiyi par la mise en œuvre du présent plan de gestion. Le tableau 4 comporte un résumé des mesures recommandées pour atteindre les buts et les objectifs de gestion. Les activités mises en œuvre par Pêches et Océans Canada sont conditionnelles à la disponibilité des fonds et des autres ressources nécessaires. Au besoin, des partenariats conclus avec des organisations et des secteurs particuliers fourniront l’expertise et les ressources requises pour la réalisation des mesures énumérées. Toutefois, le calendrier de mise en œuvre n’est présenté qu’à titre indicatif pour les autres organismes et l'exécution des mesures en question dépendra des priorités et des contraintes budgétaires de chaque organisme. (Il est à noter que la liste des organismes participants ne constitue pas une liste exhaustive.) La mise en œuvre de ce plan sera évaluée dans un délai de cinq ans à compter de la publication du plan dans le registre public (article 72 de la Loi sur les espèces en péril) et il est prévu de le revoir à des intervalles semblables jusqu'à ce que ses objectifs soient atteints.
Sommaire du tableau
Le tableau 4 s'intitule « Calendrier de mise en œuvre ». Il résume les mesures recommandées pour atteindre les buts et les objectifs de gestion.
Il comporte six (6) colonnes. De gauche à droite, le titre de la colonne 1 est « Mesure »; celui de la colonne 2, « Objectifs »; celui de la colonne 3, « Priorité »; celui de la colonne 4, « Menaces visées » (avec une note qui renvoie à la section 1.5.2, Description des menaces); celui de la colonne 5, « Organismes participants » (avec un renvoi à la section 7 pour les acronymes utilisés et qui précise que les mesures seront mises en œuvre en partenariat avec d'autres organismes de gestion du lac Supérieur dans la mesure du possible); celui de la colonne 6, « Échéancier approximatif » (avec une note précisant que les échéanciers peuvent être modifiés en fonction des demandes de ressources).
Le tableau en dessous de ces titres se divise en cinq sections. Chaque section correspond à une (1) des cinq (5) catégories de mesures établies en vue d'atteindre les buts et les objectifs du plan de gestion. Ces catégories sont les suivantes : surveillance et évaluation, gestion, recherche et protection, intendance et restauration, ainsi que vulgarisation et communication. Une série de mesures apparaissent dans les rangées en dessous de chacune des 5 catégories comme suit :
La première catégorie est « Surveillance et évaluation » et renvoie à la section 2.3.1. Les quatre mesures énumérées en dessous sont recommandées afin d'atteindre les buts et objectifs du plan de gestion. La première mesure est l'élaboration du protocole. Cette mesure vise l'objectif (v) et elle est considérée comme nécessaire pour contrer toutes les menaces; on prévoit que le MPO et le MRNF seront les organismes participants, avec 2013 à 2018 comme échéancier approximatif. La deuxième mesure est la surveillance à long terme. Cette mesure vise l'objectif (i) et elle est considérée comme nécessaire pour contrer toutes les menaces; le MPO et le MRNF figurent comme organismes participants et 2013 à 2018 comme échéancier. La troisième mesure est la surveillance des populations de mysis. Cette mesure vise les objectifs (ii) et (iv); elle sera bénéfique pour contrer toutes les menaces. Les organismes participants pourraient être le MPO, le MRNF, les établissements d'enseignement (ÉE) et l'USGS, avec la période de 2013 à 2018 comme échéancier prévu. Cette mesure visera l'objectif (iii) et elle sera bénéfique pour contrer la menace des espèces exotiques. Le MPO et le MRNF figurent comme organismes participants, avec 2013 à 2019 comme échéancier.
La deuxième catégorie est la « Gestion » et renvoie à la section 2.3.2. Les trois mesures énumérées en dessous sont recommandées afin d'atteindre les buts et objectifs du plan de gestion. La première mesure est de collaborer. Cette mesure vise l'objectif (v) et elle est considérée comme nécessaire pour contrer toutes les menaces; on prévoit que le MPO, le MRNF et l'USGS seront les organismes participants, avec 2013 à 2018 comme échéancier approximatif. La deuxième mesure est de coordonner les mesures de gestion. Cette mesure vise l'objectif (v) et elle est considérée comme bénéfique pour contrer toutes les menaces; on prévoit que le MPO et le MRNF seront les organismes participants, avec 2014 à 2019 comme échéancier. La troisième mesure est la gestion de données. Cette mesure visera l'objectif (i) et elle est considérée comme bénéfique pour contrer toutes les menaces; on prévoit que le MPO, le MRNF et l'USGS seront les principaux organismes participants, avec 2014 à 2019 comme échéancier.
La troisième catégorie est « Recherche et protection » et renvoie à la section 2.3.3. Les six mesures énumérées en dessous sont recommandées afin d'atteindre les buts et objectifs du plan de gestion. La première mesure est d'approfondir les connaissances sur la biologie de l'espèce qui servent de base aux efforts de planification, notamment s'il y a des lacunes dans les données. Cette mesure vise l'objectif (ii) et elle est considérée comme nécessaire pour contrer toutes les menaces. On prévoit que les principaux organismes participants seront le MPO, le MRNF, les ÉE et l'USGS, avec 2013 à 2018 comme échéancier.
La deuxième mesure est de déterminer la quantité et la qualité de l'habitat de kiyi. Cette mesure vise l'objectif (i) et elle est considérée comme nécessaire pour contrer toutes les menaces. On prévoit que les organismes participants seront le MPO, le MRNF et l'USGS, avec 2013 à 2018 comme échéancier.
La troisième mesure est de recueillir des renseignements sur la dynamique des populations du kiyi et des communautés de poissons connexes. Cette mesure vise l'objectif (i) et elle est considérée comme nécessaire pour contrer toutes les menaces. On prévoit que les organismes participants seront le MPO, le MRNF, les ÉE et l'USGS, avec 2013 à 2018 comme échéancier.
la quatrième mesure est l'évaluation des menaces, qui vise l'objectif (iii) et qui est considérée comme nécessaire pour contrer toutes les menaces. On prévoit que les organismes participants seront le MPO, le MRNF et les ÉE à l'intérieur des limites de l'aire de répartition du kiyi au Canada, avec 2013 à 2018 comme échéancier.
La cinquième mesure est la surveillance de la conformité des activités qui pourraient avoir une incidence sur le kiyi. Cette mesure vise les objectifs (iii) et (v); elle est considérée comme bénéfique pour contrer toutes les menaces. Parmi les possibles organismes participants, on peut citer ceux qui ont une capacité d'application de la loi au sein du MPO, de l'Agence Parcs Canada (APC), d'Environnement Canada (EC), de Transports Canada (TC), du MRNF et du ministère de l'Environnement de l'Ontario (MECCO). L'échéancier approximatif est de 2013 à 2018.
La sixième mesure est de déterminer les mécanismes qui ont conduit au déclin des populations de kiyi en dehors du lac Supérieur et en tirer des leçons pour les efforts de conservation des populations de kiyi restantes. Cette mesure vise les objectifs (i), (ii) et (vi); elle sera bénéfique pour contrer toutes les menaces. On prévoit que les organismes participants seront le MPO, le MRNF, les ÉE et l'USGS, avec 2013 à 2018 comme échéancier.
La quatrième catégorie est « Intendance et restauration » et renvoie à la section 2.3.4. Les deux mesures énumérées en dessous sont recommandées afin d'atteindre les buts et objectifs du plan de gestion. La première mesure est de coordonner les activités d'intendance avec les initiatives et les programmes existants en ce qui concerne les espèces aquatiques envahissantes. Cette mesure vise les objectifs (v) et (vi); elle est considérée comme bénéfique pour contrer toutes les menaces. Le MPO et le MRNF sont les principaux organismes participants, avec 2013 à 2018 comme échéancier.
La deuxième mesure est de promouvoir les initiatives d'intendance liées à la conservation du kiyi. Cette mesure vise les objectifs (iv) et (vi); elle est considérée comme bénéfique pour contrer toutes les menaces. Le MPO et le MRNF sont les principaux organismes participants, avec 2013 à 2018 comme échéancier.
La cinquième catégorie est « Vulgarisation et communication » et renvoie à la section 2.3.5. Les quatre mesures énumérées en dessous sont recommandées afin d'atteindre les buts et objectifs du plan de gestion. La première mesure est d'inclure le kiyi dans les programmes de communication et de vulgarisation, actuels et à venir. Cette mesure vise l'objectif (vi) et elle est considérée comme nécessaire pour contrer toutes les menaces. Le MPO et le MRNF sont les principaux organismes participants, avec 2013 à 2018 comme échéancier.
La deuxième mesure est d'encourager la participation des communautés autochtones et de tenir compte des connaissances traditionnelles des peuples autochtones sur le kiyi. Cette mesure vise l'objectif (vi) et elle est considérée comme bénéfique pour contrer toutes les menaces. Le MPO et le MRNF sont les principaux organismes participants, avec 2013 à 2018 comme échéancier.
La troisième mesure est d'accroître la sensibilisation et de promouvoir des pratiques de gestion exemplaires parmi l'industrie et les propriétaires fonciers pour réduire les répercussions de la gestion des terres et des cours d'eau sur le kiyi. Cette mesure vise l'objectif (iii) et elle est bénéfique pour contrer toutes les menaces. Le MPO et le MRNF sont les principaux organismes participants, avec 2013 à 2018 comme échéancier.
La quatrième mesure est d'élaborer et de distribuer des documents éducatifs sur les espèces de ciscos pour les différencier. Cette mesure vise l'objectif (vi) et elle est bénéfique pour contrer toutes les menaces. Le MPO et le MRNF sont les principaux organismes participants, avec 2013 à 2018 comme échéancier.
Mesure | Objectifs | Priorité | Menaces viséesa | Organismes participantsb | Échéancier approximatifc |
---|---|---|---|---|---|
2.3.1. Surveillance et évaluation | |||||
1. Élaboration du protocole | v | Nécessaire | Toutes | MPO, MRNF | 2015–2020 |
2. Surveillance à long terme | i | Nécessaire | Toutes | MPO, MRNF, APC | 2015–2020 |
3. Surveillance des populations de mysis | Ii, iv | Bénéfique | Toutes | MPO,MRNF, APC, ÉE, USGS | 2015–2020 |
4. Surveillance des espèces envahissantes | iii | Bénéfique | Espèces envahissantes | MPO, MRNF, APC | 2015–2020 |
2.3.2. Gestion | |||||
1. Collaborer | v | Nécessaire | Toutes | MPO, MRNF, APC, USGS | 2016–2021 |
2. Coordonner les mesures de gestion | v | Bénéfique | Toutes | MPO, MRNF | 2016–2021 |
3. Gestion des données | i | Bénéfique | Toutes | MPO, MRNF, USGS | 2016–2021 |
2.3.3. Recherche et protection | |||||
1. Biologie de l'espèce | ii | Nécessaire | Toutes | MPO, MRNF, ÉE, USGS | 2015–2020 |
2. Quantité et qualité de l'habitat | i | Nécessaire | Toutes | MPO, MRNF, ÉE, USGS | 2015–2020 |
3. Dynamique des populations | i | Nécessaire | Toutes | MPO, MRNF, ÉE, USGS | 2015–2020 |
4. Évaluation des menaces | iii | Nécessaire | Toutes | MPO, MRNF, ÉE | 2015–2020 |
5. Surveillance de la conformité | iii, v | Bénéfique | Toutes | MPO, APC, EC, TC, MRNF, MECCO | 2015–2020 |
6. Mécanismes du déclin | i, iv, vi | Bénéfique | Toutes | MPO, MRNF, ÉE, USGS | 2015–2020 |
2.3.4. Intendance et restauration | |||||
1. Coordonner les activités d'intendance | v, vi | Bénéfique | Toutes | MPO, MRNF | 2015–2020 |
2. Promouvoir l'intendance | iv, vi | Bénéfique | Toutes | MPO, MRNF | 2015–2020 |
2.3.5. Sensibilisation et communication | |||||
1. Programmes de communication et de sensibilisation, actuels et à venir | vi | Nécessaire | Toutes | MPO, MRNF | 2015–2020 |
2. Encourager la participation des communautés autochtones | vi | Bénéfique | Toutes | MPO, MRNF | 2015–2020 |
3 Accroître la sensibilisation et promouvoir des pratiques de gestion exemplaires | iii | Bénéfique | Toutes | MPO, MRNF | 2015–2020 |
4. Élaborer des documents éducatifs sur les espèces de ciscos | vi | Bénéfique | Toutes | MPO, MRNF | 2015–2020 |
a Voir la section 1.5.2, Description des menaces.
b Voir la section 7, Acronymes. Les mesures seront mises en œuvre en partenariat avec d'autres organismes de gestion du lac Supérieur dans la mesure du possible.
c Les échéanciers peuvent être modifiés en fonction des demandes de ressources.
4. Plans connexes
Un certain nombre d'espèces en péril partagent les mêmes eaux que le kiyi (p. ex., le cisco à mâchoires égales et le chabot de profondeur), lesquelles font l'objet de programmes de rétablissement et de plans de gestion, en cours d'élaboration ou achevés, visant une seule ou plusieurs espèces. Les initiatives de rétablissement qui s'inscrivent dans ces programmes et plans peuvent aussi être bénéfiques pour le kiyi. En outre, bon nombre de plans et d'initiatives de gestion axés sur les bassins versants pourraient être profitables au kiyi, dont les plans d’aménagement panlacustres des Grands Lacs, les plans de gestion du poisson et de son habitat, les plans de protection de l'eau de source et les objectifs pour les communautés de poissons définis par la Commission des pêcheries des Grands Lacs.
5. Références
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6. Personnes-ressources
Les personnes et organismes suivants ont pris part à l'élaboration du présent plan de gestion pour le kiyi :
7. Acronymes
- ÉE
- Établissements d'enseignement
- ACIA
- Agence canadienne d'inspection des aliments
- COSEPAC
- Comité sur la situation des espèces en péril au Canada
- MPO
- Pêches et Océans Canada
- UD
- Unité désignable
- MVD
- Migration verticale diurne
- EC
- Environnement Canada
- LEVD 2007
- Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition
- MRNF
- Ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l'Ontario
- MECCO
- Ministère de l’Environnement et du Changement climatique de l'Ontario
- MDNR
- Minnesota Department of Natural Resources
- APC
- Agence Parcs Canada
- USGS
- United States Geological Survey
- LEP
- Loi sur les espèces en péril
- EES
- Évaluation environnementale stratégique
- TC
- Transports Canada
- LF
- Longueur à la fourche
- SHV
- Septicémie hémorragique virale
1 Le cisco kiyi (populations des Grands Lacs supérieurs) est également présent dans l'aire marine nationale de conservation du lac Supérieur, une zone administrée par l'Agence Parcs Canada. En 2015, les modifications apportées à la Loi sur les aires marines nationales de conservation du Canada garantissent que l'aire marine nationale de conservation du lac Supérieur sera formellement établie au titre de cette loi dans un avenir proche. Une fois cet établissement formalisé, la ministre responsable de l'Agence Parcs Canada deviendra une autre ministre compétente en vertu de la LEP pour cette aire marine nationale de conservation. D'ici là, le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière reste le seul ministre compétent pour cette zone en vertu de la LEP.
2 L'impact des espèces exotiques ( aussi appelées « espèces envahissantes ») sur les réseaux trophiques des autres Grands Lacs a complètement modifié l'écosystème hauturier. Si un changement similaire devait se produire dans le lac Supérieur, le kiyi disparaîtrait probablement également. C’est pourquoi, même si la menace que représentent les espèces envahissantes n’était pas considérée comme aussi importante au moment de l’évaluation du COSEPAC, l’implantation potentielle d’espèces envahissantes de moules et de poissons est désormais perçue comme une menace grave.
3 Le statut de conservation d'une espèce ou d'une communauté est désigné par un chiffre compris entre 1 et 5, précédé d'une lettre qui représente la portée géographique de l'évaluation (G = Mondial, N = National, S = Infranational). Les chiffres ont la signification suivante : 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = vulnérable (risque de disparition ou d'extinction); 4 = apparemment non en péril; 5 = non en péril (manifestement répandus, abondants et non en péril). S#S# : Rang de conservation – Un rang de conservation numérique de statuts (p. ex., S2S3) est utilisé pour indiquer le degré d'incertitude au sujet de la situation d'une espèce ou d'une communauté. Un rang de S2S3 indique que les chances qu'une espèce ait un statut de S2 ou S3 sont à peu près égales, et que les autres statuts sont beaucoup plus improbables. ? – Indique un rang numérique inexact. Se reporter aux définitions du statut de conservation mondiale.
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