Cisco de l'Alaska (Coregonus laurettae) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 9
Taille et tendances des populations
Les biologistes des pêches de l’Alaska qui travaillent dans le cours inférieur du Yukon estiment que le nombre de ciscos de l’Alaska reproducteurs est largement supérieur à celui des autres espèces de Salmonidés à la fin de l’été et en automne. Leur rareté dans la partie canadienne du fleuve Yukon est probablement attribuable au fait que la majeure partie de la fraye a lieu plus en aval, en Alaska. Le fait que l’on continue à capturer occasionnellement des ciscos de l’Alaska dans la partie canadienne du fleuve Yukon indique une certaine constance dans les déplacements de l’espèce.
Le nombre d’individus qui remontent jusqu’aux eaux canadiennes est inconnu. Les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) révèlent que l’espèce est connue des Aînés à Dawson et que sa présence est historique (Nagano, comm. pers., 2004). Le nombre d’individus dénombrés dans les tourniquets depuis les années 1980 est faible (< 100/an). Par contre, le dénombrement n’est pas uniforme, et les techniciens ne sont pas formés pour identifier l’espèce, qui peut être aisément confondue avec d’autres Corégoninés sympatriques.
Très peu de travaux de recherche, d’évaluation ou de gestion portant spécifiquement sur le cisco de l’Alaska ont été entrepris, et ce, dans l’ensemble de son aire de répartition. L’information existante sur l’espèce consiste surtout en de simples mentions de sa présence ou de son absence et provient d’études portant sur d’autres Salmonidés. Les statistiques sur les prises ne sont pas uniformes d’une région à l’autre. Les tendances des prises sont difficiles à établir étant donné que les captures de ciscos de l’Alaska sont combinées à celles d’autres Corégoninés (Buklis, 2002).
Dans le territoire du Yukon, une centaine ou moins d’individus sont capturés chaque année dans des tourniquets près de Dawson; cependant, tous les poissons capturés ne sont pas échantillonnés. Jusqu’à récemment, on ne s’intéressait qu’aux migrations de saumons; la plupart des captures d’autres espèces n’étaient pas consignées. Depuis 1999, on tente de recueillir de l’information sur des espèces autres que les saumons, mais ces tentatives ont été sporadiques et, souvent, les techniciens n’arrivent pas à distinguer le cisco de l’Alaska des autres Corégoninés sympatriques, alors qu’il semble bien que certains ciscos de l’Alaska frayent dans les eaux canadiennes (Milligan, comm. pers., 2003). Le tableau 1 indique le nombre de ciscos adultes non identifiés capturés récemment dans les tourniquets en amont de Dawson; cependant, il faut noter que ces chiffres n’indiquent pas les nombres totaux de ciscos qui ont été capturés au cours de ces années, mais seulement les observations documentées. En se fondant sur les périodes de fraye, les probabilités de capturer des ciscos sardinelles seraient plus élevées en juin, en juillet et en août, alors qu’il serait plus probable de capturer des ciscos de l’Alaska en septembre et en octobre .
Année | Juin | Juillet | Août | Septembre | Octobre | Total |
---|---|---|---|---|---|---|
1999 | 1 | 1 | 2 | |||
2000 | 3 | 1 | 2 | 6 | ||
2001 | 1 | 8 | 9 | |||
2002 | 3 | 6 | 1 | 7 | 17 | |
2003 | 1 | 1 | 2 | |||
2004 | 1 | 1 |
Source : Pat Milligan, MPO, Whitehorse.
Depuis 2002, la Yukon Salmon Commission utilise des pièges rotatifs (figure 5) pour capturer des jeunes dans le fleuve Yukon près de Dawson. L’auteur a assisté à l’élaboration des critères d’identification des jeunes. À l’aide de ces critères, 379 jeunes ont été identifiés en 2004 (tableau 2), ce qui porte à croire que l’espèce se reproduit dans les eaux canadiennes. Le lecteur doit prendre note que ces données sont préliminaires, des analyses génétiques étant en cours pour les confirmer.
Figure 5 : Photographie du piège rotatif installé sur le fleuve Yukon près de Dawson
Photo gracieusement fournie par Jim Duncan de la Yukon Salmon Commission.
Espèces | Nombre de captures | |||
---|---|---|---|---|
2002 | 2003 | 2004 | Total | |
Ombre arctique | 585 | 646 | 478 | 1 709 |
Lamproie arctique | 18 | 79 | 71 | 168 |
Cisco de l’Alaska | 379 | 379 | ||
Corégone tschir | 215 | 51 | 29 | 295 |
Lotte | 7 | 28 | 12 | 47 |
Saumon quinnat | 1 583 | 1 169 | 5 713 | 8 465 |
Saumon kéta | 159 | 268 | 599 | 1 026 |
Saumon coho | 4 | 4 | ||
Inconnu | 264 | 88 | 80 | 432 |
Méné de lac | 60 | 69 | 36 | 165 |
Grand corégone | 1 406 | 763 | 958 | 3 127 |
Cisco sardinelle | 499 | 164 | 359 | 1 022 |
Meunier rouge | 499 | 364 | 301 | 1 164 |
Grand brochet | 16 | 3 | 8 | 27 |
Ménomini pygmée | 74 | 74 | ||
Ménomini rond | 1 751 | 738 | 410 | 2 899 |
Chabot visqueux | 6 | 10 | 9 | 25 |
Poissons non identifiés | 16 | 16 | ||
Corégoninés non identifiés | 2 107 | 648 | 365 | 3 120 |
Grand total | 9 191 | 5 092 | 9 881 | 24 164 |
Données gracieusement fournies par Jim Duncan, de la Yukon Salmon Commission.
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