Consultation : modification de la liste des espèces terrestres de la Loi sur les espèces en péril, résumé : janvier 2022
Bécasseau maubèche de la sous-espèce islandica

Nom scientifique
Calidris canutus islandica
Taxon
Oiseaux
Statut du COSEPAC
Non en péril
Aire de répartition canadienne
Nunavut, Territoires du Nord-Ouest
Justification de la désignation
Cet oiseau de rivage de taille moyenne se reproduit dans le nord‑est du Haut‑Arctique et migre en traversant l’océan Atlantique Nord vers les côtes d’Europe, où il hiverne. Environ 120 000 oiseaux se reproduisent au Canada et forment 40 % de la population mondiale. Les relevés hivernaux en Europe indiquent que les populations sont stables ou qu’elles ont légèrement fluctué au cours des trois dernières générations. Les individus se rassemblent dans de nombreux sites en hiver, où ils peuvent être exposés à des menaces telles que les perturbations et les effets de la stabilisation du littoral. Les risques posés par l’exposition aux tempêtes et à d’autres conditions météorologiques violentes pendant les vols transocéaniques pourraient augmenter sous l’effet des changements climatiques. Toutefois, comme les déclins dont la population a fait l’objet par le passé ont cessé et que les menaces antérieures posées par la cueillette de mollusques en Europe sont grandement réduites, la situation de la population s’est améliorée depuis la dernière évaluation.
Description et importance de l’espèce sauvage
Le Bécasseau maubèche (Calidris canutus) est un oiseau de rivage de taille moyenne présentant les caractéristiques morphologiques typiques des bécasseaux : bec moyen long, petite tête, longues pattes, et ailes longues et effilées donnant au corps un profil allongé et fuselé. En plumage nuptial, le Bécasseau maubèche a la face, le cou, la poitrine et une grande portion des parties inférieures de couleur rousse. Les plumes des parties supérieures sont brunes foncées ou noires, avec du roux et du gris. En plumage d’hiver, le Bécasseau maubèche est blanc sur les parties ventrales et gris pâle sur le dos.
Le Bécasseau maubèche est une espèce emblématique pour la conservation des oiseaux de rivage en raison de ses longues migrations intercontinentales et de sa grande vulnérabilité aux menaces due au fait qu’il se concentre en grand nombre dans seulement quelques sites clés lors de la migration et en hiver. L’espèce, qui traverse de nombreuses frontières internationales, est un symbole soulignant la nécessité de collaborer à l’échelle internationale pour assurer la réussite de la conservation. La conservation des sites utilisés par le Bécasseau maubèche est également bénéfique pour de nombreuses autres espèces d’oiseaux de rivage.
Répartition
Les six sous espèces de Bécasseaux maubèches actuellement reconnues dans le monde ont toutes des populations biogéographiques distinctes, qui diffèrent quant à la répartition, au calendrier du cycle annuel et à la génétique. Les trois sous espèces présentes au Canada sont le C. c. islandica, le C. c. roselaari et le C. c. rufa. La taxinomie des populations de Bécasseaux maubèches en Amérique du Nord a été révisée depuis le rapport de situation du COSEPAC de 2007. Les populations hivernant dans la Terre de Feu ainsi que celles hivernant dans le nord du Brésil et dans le sud des États Unis, le golfe du Mexique et les Caraïbes, qui faisaient auparavant partie de la sous espèce roselaari, sont maintenant toutes considérées comme faisant partie du C. c. rufa. Ces trois populations de rufa sont également considérées ici comme des unités désignables (UD) distinctes. Le Bécasseau maubèche de la sous espèce islandica se reproduit dans le nord-est du Haut Arctique canadien et hiverne sur la côte atlantique de l’Europe.

Zone d’occurrence et indice de zone d’occupation (IZO) du Bécasseau maubèche de la sous-espèce islandica (C. c. islandica) au Canada, selon l’aire de reproduction connue dans le nord-est de l’Arctique canadien
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Arctic Ocean = Océan Arctique
Greenland = Groenland
NorthWest Territories = Territoires du Nord-Ouest
Nunavut = Nunavut
Kilometers = kilomètres
Calidris canutus islandica [DU1] = Calidris canutus islandica [UD 1]
Breeding range = Aire de reproduction
Extent of Occurrence = Zone d’occurrence
EOO (minimum convex polygon): 1,112,451 km2 = Zone d’occurrence (plus petit polygone convexe) : 1 112 451 km2
EOO (within Canada’s jurisdiction): 1,084,949 km2 = Zone d’occurrence (à l’intérieur du territoire canadien) : 1 084 949 km2
Index of Area of Occupancy = Indice de zone d’occupation
IAO (2 km x 2 km grid laid over known breeding range): 327,212 km2 = IZO (grille à carrés de 2 km de côté superposée à l’aire de reproduction connue) : 327 212 km2
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Bécasseau maubèche (Calidris canutus), sous espèce islandica (Calidris canutus islandica), type roselaari (Calidris canutus roselaari) et sous espèce rufa (Calidris canutus rufa) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xxxix + 204 p.
Description longue
Carte montrant la zone d’occurrence et l’indice de zone d’occupation du Bécasseau maubèche de la sous espèce islandica (UD 1) au Canada.
Habitat
Dans l’Arctique, le Bécasseau maubèche niche dans un habitat dénudé, notamment sur des crêtes, des pentes et des plateaux balayés par le vent, où le couvert végétal est clairsemé. Dans les zones de migration et d’hivernage, le Bécasseau maubèche utilise des zones côtières présentant de vastes étendues de sable, de vase et de roches, où les oiseaux s’alimentent de bivalves et d’autres invertébrés. Sur la côte médio atlantique de l’est des États Unis, l’espèce choisit des plages sablonneuses et se nourrit d’œufs de limule, à forte teneur énergétique. L’espèce fréquente aussi les marais salés, les lagunes saumâtres, les mangroves, les gisements de moules, les bancs de tourbe, les plateformes intertidales rocheuses, les lacs salés intérieurs et les terres agricoles.
Biologie
Le Bécasseau maubèche est monogame. Les couples produisent habituellement une seule couvée de quatre œufs dans la deuxième moitié de juin, et les œufs éclosent vers la mi-juillet. Les femelles partent peu après, laissant les mâles accompagner les petits jusqu’à ce qu’ils prennent leur envol. Le taux de reproduction varie considérablement, selon les conditions météorologiques ainsi que selon l’abondance et les effets des prédateurs. Les bécasseaux adultes ont un taux de survie annuel relativement élevé, de 0,62 à 0,92 (moyenne de 0,80), qui varie en fonction du succès d’alimentation et des conditions météorologiques sur les lieux d’hivernage et durant la migration. La durée de génération de l’espèce est d’environ sept ans, et la plupart des individus commencent à se reproduire à l’âge de deux ans.
Le Bécasseau maubèche subit d’importants changements physiologiques pendant la migration afin d’augmenter l’efficacité du vol et d’accumuler rapidement des réserves corporelles après avoir atteint les lieux de reproduction. Les organes et les tissus nécessaires au vol augmentent en taille, tandis que les organes digestifs et les muscles des pattes rapetissent. Les réserves de graisse et de protéines restantes à l’arrivée sur les lieux de reproduction sont ensuite utilisées pour faire croître ces derniers organes de nouveau en vue de la tentative de reproduction.
Taille et tendances des populations
Selon de récents dénombrements et estimations tirées d’études de marquage-réobservation de C. c. islandica hivernant en Europe, la population canadienne compterait environ 128 000 individus matures. Les relevés hivernaux annuels dans les régions côtières européennes montrent des tendances démographiques stables ou légèrement fluctuantes au cours des trois dernières générations.
Menaces et facteurs limitatifs
Nombre des principales menaces pesant sur le Bécasseau maubèche sont associées aux migrations sur de longues distances et aux changements physiologiques visant à maximiser l’efficacité du vol et le succès de reproduction. La stratégie du cycle vital relativement inflexible de l’espèce la rend particulièrement vulnérable aux effets des interventions humaines et des changements climatiques ainsi qu’aux conditions de l’habitat. Les menaces qui touchent à divers degrés les cinq UD comprennent les modifications des systèmes naturels et l’utilisation de ressources biologiques qui influent sur les ressources de nourriture nécessaires à des moments cruciaux de l’année (p. ex. récolte des limules dans la baie du Delaware, pêche au grunion au Mexique), le déplacement et l’altération de l’habitat (p. ex. effets des changements climatiques sur les conditions de l’habitat et relations avec les prédateurs sur les lieux d’hivernage), et les changements de l’habitat côtier résultant des variations du niveau de la mer. Des perturbations importantes causées par les activités humaines se produisent dans de nombreuses régions, et la plupart des UD sont touchées par une prédation accrue ou des perturbations causées par les populations de faucons. Les déversements d’hydrocarbures constituent également une menace pour toutes les UD. La fréquence et l’intensité accrues des tempêtes sur les lieux de reproduction de même que les ouragans dans les zones de migration pourraient périodiquement entraîner des taux de mortalité élevés, notamment chez les UD qui effectuent de longues migrations transocéaniques.
Pour le Bécasseau maubèche de la sous espèce islandica, la stabilisation du littoral et le dragage pour la récolte de coques (maintenant beaucoup moins important) dans les sites d’hivernage côtiers du nord-est de l’Europe ont réduit la qualité des habitats d’alimentation et de repos. Les changements climatiques pourraient toucher l’habitat de reproduction, accroître la prédation sur les lieux de reproduction et réduire la qualité de l’habitat dans les zones de migration et d’hivernage à cause de l’élévation du niveau de la mer et de l’acidification des océans.
Protection, statuts et classements
Le Bécasseau maubèche est protégé au Canada par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. L’espèce a été inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2012, comme suit : le C. c. rufa est désigné « espèce en voie de disparition » (correspond à l’UD 3 actuelle, soit la population hivernant dans le sud de la Terre de Feu et en Patagonie); le C. c. roselaari est désigné espèce menacée (comprend l’UD 2 actuelle ainsi que l’UD 4 et l’UD 5, soit la population hivernant dans le nord-est de l’Amérique du Sud [dans le nord du Brésil] et la population hivernant dans le sud est des États Unis, le golfe du Mexique et les Caraïbes, respectivement, lesquelles sont maintenant considérées comme faisant partie de la sous espèce C. c. rufa); le C. c. islandica est désigné espèce préoccupante (correspond à l’UD 1 actuelle; les UD précédentes reflétaient les anciennes désignations taxinomiques). Le Bécasseau maubèche (C. c. rufa) figure également sur la liste des lois sur les espèces en péril de l’Ontario, du Québec, du Nouveau Brunswick, de la Nouvelle Écosse et de Terre-Neuve-et Labrador. Le C. c. islandica et le C. c. roselaari ne sont pas inscrits dans une loi provinciale ou territoriale sur les espèces en péril.
Le Bécasseau maubèche (C. c. rufa) est considéré comme espèce menacée (« Threatened ») à l’échelle fédérale aux États-Unis et à l’échelle provinciale au New Jersey, tandis qu’elle est préoccupante (« of Special Concern ») en Géorgie. Le C. c. rufa a été ajouté à l’annexe 1 de la Convention sur la conservation des espèces migratrices en 2005. Il a aussi été inscrit sur la liste des espèces gravement menacée d’extinction du Brésil en 2014, et est classé comme espèce en voie de disparition en Argentine, au Chili et en Uruguay. La France a désigné l’espèce comme étant protégée en Guadeloupe et en Martinique en 2012 et en Guyane française en 2014. Le C. c. roselaari a été désigné espèce en voie disparition au Mexique et espèce préoccupante aux États Unis.
NatureServe a attribué au C. c. rufa les cotes suivantes : G4T1 à l’échelle mondiale, N1B et N1N à l’échelle nationale au Canada, et N1N l’échelle nationale aux États Unis. Le C. c. rufa est coté S1 à S3 dans les Territoires du Nord-Ouest, en Ontario, au Québec, en Saskatchewan, à l’Île du Prince Édouard, en Nouvelle Écosse, au Nouveau Brunswick et à Terre Neuve et Labrador, au Canada, et en Virginie, aux États Unis. Le C. c. islandica est classé N3B à l’échelle nationale et S2B dans les Territoires du Nord-Ouest.
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Bécasseau maubèche (Calidris canutus), sous espèce islandica (Calidris canutus islandica), type roselaari (Calidris canutus roselaari) et sous espèce rufa (Calidris canutus rufa) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xxxix + 204 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa (Population hivernant dans le nord-est de l’Amérique du Sud)

Nom scientifique
Calidris canutus rufa
Taxon
Oiseaux
Statut du COSEPAC
Préoccupante
Aire de répartition canadienne
Nunavut, Territoires du Nord-Ouest, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau Brunswick, Nouvelle Écosse, Île du Prince Édouard, Terre Neuve et Labrador
Justification de la désignation
Cet oiseau de rivage de taille moyenne se reproduit dans le centre de l’Arctique canadien et migre sur une longue distance jusque sur la côte nord-est de l’Amérique du Sud, au centre de la côte nord du Brésil, où il hiverne. Le nombre total d’individus semble stable, et la population hivernante est estimée à environ 19 800 individus matures. Durant la migration, la population se rassemble dans des sites clés sur le littoral est des États Unis, où elle est vulnérable aux menaces associées à la pêche aux limules (dont les œufs sont une source de nourriture essentielle aux individus migrant vers le nord) dans la baie du Delaware, à la perturbation et à la prédation causées par les populations de faucons en voie de rétablissement, et aux perturbations dues aux activités récréatives. Les risques posés par l’exposition à des tempêtes et à d’autres phénomènes météorologiques violents pendant les longs vols migratoires pourraient augmenter sous l’effet des changements climatiques.
Description et importance de l’espèce sauvage
Le Bécasseau maubèche (Calidris canutus) est un oiseau de rivage de taille moyenne présentant les caractéristiques morphologiques typiques des bécasseaux : bec moyen long, petite tête, longues pattes, et ailes longues et effilées donnant au corps un profil allongé et fuselé. En plumage nuptial, le Bécasseau maubèche a la face, le cou, la poitrine et une grande portion des parties inférieures de couleur rousse. Les plumes des parties supérieures sont brunes foncées ou noires, avec du roux et du gris. En plumage d’hiver, le Bécasseau maubèche est blanc sur les parties ventrales et gris pâle sur le dos.
Le Bécasseau maubèche est une espèce emblématique pour la conservation des oiseaux de rivage en raison de ses longues migrations intercontinentales et de sa grande vulnérabilité aux menaces due au fait qu’il se concentre en grand nombre dans seulement quelques sites clés lors de la migration et en hiver. L’espèce, qui traverse de nombreuses frontières internationales, est un symbole soulignant la nécessité de collaborer à l’échelle internationale pour assurer la réussite de la conservation. La conservation des sites utilisés par le Bécasseau maubèche est également bénéfique pour de nombreuses autres espèces d’oiseaux de rivage.
Répartition
Les six sous espèces de Bécasseaux maubèches actuellement reconnues dans le monde ont toutes des populations biogéographiques distinctes, qui diffèrent quant à la répartition, au calendrier du cycle annuel et à la génétique. Les trois sous espèces présentes au Canada sont le C. c. islandica, le C. c. roselaari et le C. c. rufa. La taxinomie des populations de Bécasseaux maubèches en Amérique du Nord a été révisée depuis le rapport de situation du COSEPAC de 2007. Les populations hivernant dans la Terre de Feu ainsi que celles hivernant dans le nord du Brésil et dans le sud des États Unis, le golfe du Mexique et les Caraïbes, qui faisaient auparavant partie de la sous espèce roselaari, sont maintenant toutes considérées comme faisant partie du C. c. rufa. Ces trois populations de rufa sont également considérées ici comme des unités désignables (UD) distinctes. Le Bécasseau maubèche de la sous espèce rufa, population hivernant dans le nord‑est de l’Amérique du Sud. Au nombre des principales menaces, on compte les problèmes continus en lien avec l’abondance des limules dans la baie du Delaware, la prédation et la perturbation accrues à cause de l’augmentation des populations de faucons et les effets possibles des changements climatiques, dont la hausse de la fréquence des tempêtes sur les lieux de reproduction (altération de l’habitat, prédation) ainsi que dans les zones de migration et d’hivernage (p. ex. élévation du niveau de la mer).

Zone d’occurrence du Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa (C. c. rufa) au Canada, selon l’aire de reproduction connue de la sous-espèce dans le centre de l’Arctique canadien
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Calidris canutus rufa [DUs 3, 4 and 5] = Calidris canutus rufa [UD 3, 4 et 5]
Breeding Range = Aire de reproduction
Extent of Occurrence = Zone d’occurrence
EOO (minimum convex polygon): 1,500,261 km2 = Zone d’occurrence (plus petit polygone convexe) : 1 500 261 km2
Arctic Ocean = Océan Arctique
Greenland = Groenland
Northwest Territories = Territoires du Nord-Ouest
Nunavut = Nunavut
Kilometers = kilomètres
Source: COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Bécasseau maubèche (Calidris canutus), sous espèce islandica (Calidris canutus islandica), type roselaari (Calidris canutus roselaari) et sous espèce rufa (Calidris canutus rufa) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xxxix + 204 p
Description longue
Carte montrant la zone d’occurrence et l’indice de zone d’occupation du Bécasseau maubèche de la sous espèce rufa (UD 3, 4 et 5) au Canada.
Habitat
Dans l’Arctique, le Bécasseau maubèche niche dans un habitat dénudé, notamment sur des crêtes, des pentes et des plateaux balayés par le vent, où le couvert végétal est clairsemé. Dans les zones de migration et d’hivernage, le Bécasseau maubèche utilise des zones côtières présentant de vastes étendues de sable, de vase et de roches, où les oiseaux s’alimentent de bivalves et d’autres invertébrés. Sur la côte médio atlantique de l’est des États Unis, l’espèce choisit des plages sablonneuses et se nourrit d’œufs de limule, à forte teneur énergétique. L’espèce fréquente aussi les marais salés, les lagunes saumâtres, les mangroves, les gisements de moules, les bancs de tourbe, les plateformes intertidales rocheuses, les lacs salés intérieurs et les terres agricoles.
Biologie
Le Bécasseau maubèche est monogame. Les couples produisent habituellement une seule couvée de quatre œufs dans la deuxième moitié de juin, et les œufs éclosent vers la mi-juillet. Les femelles partent peu après, laissant les mâles accompagner les petits jusqu’à ce qu’ils prennent leur envol. Le taux de reproduction varie considérablement, selon les conditions météorologiques ainsi que selon l’abondance et les effets des prédateurs. Les bécasseaux adultes ont un taux de survie annuel relativement élevé, de 0,62 à 0,92 (moyenne de 0,80), qui varie en fonction du succès d’alimentation et des conditions météorologiques sur les lieux d’hivernage et durant la migration. La durée de génération de l’espèce est d’environ sept ans, et la plupart des individus commencent à se reproduire à l’âge de deux ans.
Le Bécasseau maubèche subit d’importants changements physiologiques pendant la migration afin d’augmenter l’efficacité du vol et d’accumuler rapidement des réserves corporelles après avoir atteint les lieux de reproduction. Les organes et les tissus nécessaires au vol augmentent en taille, tandis que les organes digestifs et les muscles des pattes rapetissent. Les réserves de graisse et de protéines restantes à l’arrivée sur les lieux de reproduction sont ensuite utilisées pour faire croître ces derniers organes de nouveau en vue de la tentative de reproduction.
Taille et tendances des populations
Quelque 32 500 Bécasseau maubèche de la sous espèce rufa, population hivernant dans le nord-est de l’Amérique du Sud de tous les âges ont été observés sur la côte nord-est du Brésil lors de relevés aériens en 2019. Ce total était considérablement plus élevé que lors de relevés précédents, mais la différence reflète probablement une amélioration des méthodes de relevé, maintenant conçues spécifiquement pour les Bécasseaux maubèches. Le nombre total semble être relativement stable ou fluctuer légèrement, avec une population estimée d’environ 19 800 individus matures hivernant dans le nord-est de l’Amérique du Sud.
Menaces et facteurs limitatifs
Nombre des principales menaces pesant sur le Bécasseau maubèche sont associées aux migrations sur de longues distances et aux changements physiologiques visant à maximiser l’efficacité du vol et le succès de reproduction. La stratégie du cycle vital relativement inflexible de l’espèce la rend particulièrement vulnérable aux effets des interventions humaines et des changements climatiques ainsi qu’aux conditions de l’habitat. Les menaces qui touchent à divers degrés les cinq UD comprennent les modifications des systèmes naturels et l’utilisation de ressources biologiques qui influent sur les ressources de nourriture nécessaires à des moments cruciaux de l’année (p. ex. récolte des limules dans la baie du Delaware, pêche au grunion au Mexique), le déplacement et l’altération de l’habitat (p. ex. effets des changements climatiques sur les conditions de l’habitat et relations avec les prédateurs sur les lieux d’hivernage), et les changements de l’habitat côtier résultant des variations du niveau de la mer. Des perturbations importantes causées par les activités humaines se produisent dans de nombreuses régions, et la plupart des UD sont touchées par une prédation accrue ou des perturbations causées par les populations de faucons. Les déversements d’hydrocarbures constituent également une menace pour toutes les UD. La fréquence et l’intensité accrues des tempêtes sur les lieux de reproduction de même que les ouragans dans les zones de migration pourraient périodiquement entraîner des taux de mortalité élevés, notamment chez les UD qui effectuent de longues migrations transocéaniques.
Au nombre des principales menaces pour le Bécasseau maubèche de la sous espèce rufa, population hivernant dans le nord-est de l’Amérique du Sud, on compte les problèmes continus en lien avec l’abondance des limules dans la baie du Delaware, la prédation et la perturbation accrues à cause de l’augmentation des populations de faucons et les effets possibles des changements climatiques, dont la hausse de la fréquence des tempêtes sur les lieux de reproduction (altération de l’habitat, prédation) ainsi que dans les zones de migration et d’hivernage (p. ex. élévation du niveau de la mer).
Protection, statuts et classements
Le Bécasseau maubèche est protégé au Canada par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. L’espèce a été inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2012, comme suit : le C. c. rufa est désigné « espèce en voie de disparition » (correspond à l’UD 3 actuelle, soit la population hivernant dans le sud de la Terre de Feu et en Patagonie); le C. c. roselaari est désigné espèce menacée (comprend l’UD 2 actuelle ainsi que l’UD 4 et l’UD 5, soit la population hivernant dans le nord-est de l’Amérique du Sud [dans le nord du Brésil] et la population hivernant dans le sud est des États Unis, le golfe du Mexique et les Caraïbes, respectivement, lesquelles sont maintenant considérées comme faisant partie de la sous espèce C. c. rufa); le C. c. islandica est désigné espèce préoccupante (correspond à l’UD 1 actuelle; les UD précédentes reflétaient les anciennes désignations taxinomiques). Le Bécasseau maubèche (C. c. rufa) figure également sur la liste des lois sur les espèces en péril de l’Ontario, du Québec, du Nouveau Brunswick, de la Nouvelle Écosse et de Terre-Neuve-et Labrador. Le C. c. islandica et le C. c. roselaari ne sont pas inscrits dans une loi provinciale ou territoriale sur les espèces en péril.
Le Bécasseau maubèche (C. c. rufa) est considéré comme espèce menacée (« Threatened ») à l’échelle fédérale aux États-Unis et à l’échelle provinciale au New Jersey, tandis qu’elle est préoccupante (« of Special Concern ») en Géorgie. Le C. c. rufa a été ajouté à l’annexe 1 de la Convention sur la conservation des espèces migratrices en 2005. Il a aussi été inscrit sur la liste des espèces gravement menacée d’extinction du Brésil en 2014, et est classé comme espèce en voie de disparition en Argentine, au Chili et en Uruguay. La France a désigné l’espèce comme étant protégée en Guadeloupe et en Martinique en 2012 et en Guyane française en 2014. Le C. c. roselaari a été désigné espèce en voie disparition au Mexique et espèce préoccupante aux États Unis.
NatureServe a attribué au C. c. rufa les cotes suivantes : G4T1 à l’échelle mondiale, N1B et N1N à l’échelle nationale au Canada, et N1N l’échelle nationale aux États Unis. Le C. c. rufa est coté S1 à S3 dans les Territoires du Nord-Ouest, en Ontario, au Québec, en Saskatchewan, à l’Île du Prince Édouard, en Nouvelle Écosse, au Nouveau Brunswick et à Terre Neuve et Labrador, au Canada, et en Virginie, aux États Unis. Le C. c. islandica est classé N3B à l’échelle nationale et S2B dans les Territoires du Nord-Ouest.
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Bécasseau maubèche (Calidris canutus), sous espèce islandica (Calidris canutus islandica), type roselaari (Calidris canutus roselaari) et sous espèce rufa (Calidris canutus rufa) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xxxix + 204 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa (Population hivernant dans le sud-est des États-Unis, le golfe du Mexique et les Caraïbes)

Nom scientifique
Calidris canutus rufa
Taxon
Oiseaux
Statut du COSEPAC
En voie de disparition
Aire de répartition canadienne
Nunavut, Territoires du Nord-Ouest, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau Brunswick, Nouvelle Écosse, Île du Prince Édouard, Terre Neuve et Labrador
Justification de la désignation
Cet oiseau de rivage de taille moyenne se reproduit dans le centre de l’Arctique canadien et hiverne le long de la côte sud‑est des États-Unis et de la côte du golfe du Mexique ainsi que sur des îles de la mer des Caraïbes. Selon des relevés réalisés pendant la migration et l’hivernage, la population connaît un déclin marqué, de l’ordre de 33 à 84 % sur 3 générations, et n’affiche aucun signe de rétablissement. La population actuelle est estimée à 9 300 individus matures. Pendant la migration, elle se rassemble dans quelques sites clés sur le littoral est des États‑Unis, où elle est vulnérable aux menaces associées à la pêche aux limules (dont les œufs sont une source de nourriture essentielle aux individus migrant vers le nord) dans la baie du Delaware, à la perturbation et à la prédation des populations de faucons en voie de rétablissement, et aux perturbations dues aux activités récréatives. Les risques posés par l’exposition à des tempêtes et à d’autres phénomènes météorologiques violents en automne et en hiver pourraient augmenter sous l’effet des changements climatiques.
Description et importance de l’espèce sauvage
Le Bécasseau maubèche (Calidris canutus) est un oiseau de rivage de taille moyenne présentant les caractéristiques morphologiques typiques des bécasseaux : bec moyen‑long, petite tête, longues pattes, et ailes longues et effilées donnant au corps un profil allongé et fuselé. En plumage nuptial, le Bécasseau maubèche a la face, le cou, la poitrine et une grande portion des parties inférieures de couleur rousse. Les plumes des parties supérieures sont brunes foncées ou noires, avec du roux et du gris. En plumage d’hiver, le Bécasseau maubèche est blanc sur les parties ventrales et gris pâle sur le dos.
Le Bécasseau maubèche est une espèce emblématique pour la conservation des oiseaux de rivage en raison de ses longues migrations intercontinentales et de sa grande vulnérabilité aux menaces due au fait qu’il se concentre en grand nombre dans seulement quelques sites clés lors de la migration et en hiver. L’espèce, qui traverse de nombreuses frontières internationales, est un symbole soulignant la nécessité de collaborer à l’échelle internationale pour assurer la réussite de la conservation. La conservation des sites utilisés par le Bécasseau maubèche est également bénéfique pour de nombreuses autres espèces d’oiseaux de rivage.
Répartition
Les six sous‑espèces de Bécasseaux maubèches actuellement reconnues dans le monde ont toutes des populations biogéographiques distinctes, qui diffèrent quant à la répartition, au calendrier du cycle annuel et à la génétique. Les trois sous‑espèces présentes au Canada sont le C. c. islandica, le C. c. roselaari et le C. c. rufa. La taxinomie des populations de Bécasseaux maubèches en Amérique du Nord a été révisée depuis le rapport de situation du COSEPAC de 2007. Les populations hivernant dans la Terre de Feu ainsi que celles hivernant dans le nord du Brésil et dans le sud des États‑Unis, le golfe du Mexique et les Caraïbes, qui faisaient auparavant partie de la sous‑espèce roselaari, sont maintenant toutes considérées comme faisant partie du C. c. rufa. Ces trois populations de rufa sont également considérées ici comme des unités désignables (UD) distinctes. Le Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa (Population hivernant dans le sud-est des États-Unis, le golfe du Mexique et les Caraïbes) se reproduit dans le centre de l’Arctique canadien, et hiverne le long des côtes du sud‑est des États‑Unis, dans le golfe du Mexique et dans les Caraïbes.

Zone d’occurrence du Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa (C. c. rufa) au Canada, selon l’aire de reproduction connue de la sous-espèce dans le centre de l’Arctique canadien.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Calidris canutus rufa [DUs 3, 4 and 5] = Calidris canutus rufa [UD 3, 4 et 5]
Breeding Range = Aire de reproduction
Extent of Occurrence = Zone d’occurrence
EOO (minimum convex polygon): 1,500,261 km2 = Zone d’occurrence (plus petit polygone convexe) : 1 500 261 km2
Arctic Ocean = Océan Arctique
Greenland = Groenland
Northwest Territories = Territoires du Nord-Ouest
Nunavut = Nunavut
Kilometers = kilomètres
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Bécasseau maubèche (Calidris canutus), sous espèce islandica (Calidris canutus islandica), type roselaari (Calidris canutus roselaari) et sous espèce rufa (Calidris canutus rufa) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xxxix + 204 p
Description longue
Carte montrant la zone d’occurrence et l’indice de zone d’occupation du Bécasseau maubèche de la sous espèce rufa (UD 3, 4 et 5) au Canada.
Habitat
Dans l’Arctique, le Bécasseau maubèche niche dans un habitat dénudé, notamment sur des crêtes, des pentes et des plateaux balayés par le vent, où le couvert végétal est clairsemé. Dans les zones de migration et d’hivernage, le Bécasseau maubèche utilise des zones côtières présentant de vastes étendues de sable, de vase et de roches, où les oiseaux s’alimentent de bivalves et d’autres invertébrés. Sur la côte médio‑atlantique de l’est des États‑Unis, l’espèce choisit des plages sablonneuses et se nourrit d’œufs de limule, à forte teneur énergétique. L’espèce fréquente aussi les marais salés, les lagunes saumâtres, les mangroves, les gisements de moules, les bancs de tourbe, les plateformes intertidales rocheuses, les lacs salés intérieurs et les terres agricoles.
Biologie
Le Bécasseau maubèche est monogame. Les couples produisent habituellement une seule couvée de quatre œufs dans la deuxième moitié de juin, et les œufs éclosent vers la mi‑juillet. Les femelles partent peu après, laissant les mâles accompagner les petits jusqu’à ce qu’ils prennent leur envol. Le taux de reproduction varie considérablement, selon les conditions météorologiques ainsi que selon l’abondance et les effets des prédateurs. Les bécasseaux adultes ont un taux de survie annuel relativement élevé, de 0,62 à 0,92 (moyenne de 0,80), qui varie en fonction du succès d’alimentation et des conditions météorologiques sur les lieux d’hivernage et durant la migration. La durée de génération de l’espèce est d’environ sept ans, et la plupart des individus commencent à se reproduire à l’âge de deux ans.
Le Bécasseau maubèche subit d’importants changements physiologiques pendant la migration afin d’augmenter l’efficacité du vol et d’accumuler rapidement des réserves corporelles après avoir atteint les lieux de reproduction. Les organes et les tissus nécessaires au vol augmentent en taille, tandis que les organes digestifs et les muscles des pattes rapetissent. Les réserves de graisse et de protéines restantes à l’arrivée sur les lieux de reproduction sont ensuite utilisées pour faire croître ces derniers organes de nouveau en vue de la tentative de reproduction.
Taille et tendances des populations
De récentes estimations fondées sur la modélisation de la population indiquent qu’un total d’environ 10 400 Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa (Population hivernant dans le sud-est des États-Unis, le golfe du Mexique et les Caraïbes) de tous les âges passent l’hiver dans les régions côtières du sud‑est des États‑Unis. Au moins 5 000 bécasseaux supplémentaires hivernent probablement sur les îles des Caraïbes, pour un total d’environ 15 400 oiseaux. Les adultes composent probablement 60 % de ce nombre, c’est‑à‑dire qu’il y aurait environ 9 300 individus matures dans la population hivernant dans le sud‑est des États‑Unis, le golfe du Mexique et les Caraïbes (UD 5). Selon le poids de la preuve provenant des relevés effectués lors de la migration et en hiver, la population a subi des déclins marqués à long terme, de l’ordre de 33 à 84 % sur 3 générations, et il n’y a aucun signe de rétablissement.
Menaces et facteurs limitatifs
Nombre des principales menaces pesant sur le Bécasseau maubèche sont associées aux migrations sur de longues distances et aux changements physiologiques visant à maximiser l’efficacité du vol et le succès de reproduction. La stratégie du cycle vital relativement inflexible de l’espèce la rend particulièrement vulnérable aux effets des interventions humaines et des changements climatiques ainsi qu’aux conditions de l’habitat. Les menaces qui touchent à divers degrés les cinq UD comprennent les modifications des systèmes naturels et l’utilisation de ressources biologiques qui influent sur les ressources de nourriture nécessaires à des moments cruciaux de l’année (p. ex. récolte des limules dans la baie du Delaware, pêche au grunion au Mexique), le déplacement et l’altération de l’habitat (p. ex. effets des changements climatiques sur les conditions de l’habitat et relations avec les prédateurs sur les lieux d’hivernage), et les changements de l’habitat côtier résultant des variations du niveau de la mer. Des perturbations importantes causées par les activités humaines se produisent dans de nombreuses régions, et la plupart des UD sont touchées par une prédation accrue ou des perturbations causées par les populations de faucons. Les déversements d’hydrocarbures constituent également une menace pour toutes les UD. La fréquence et l’intensité accrues des tempêtes sur les lieux de reproduction de même que les ouragans dans les zones de migration pourraient périodiquement entraîner des taux de mortalité élevés, notamment chez les UD qui effectuent de longues migrations transocéaniques.
Pour le Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa (Population hivernant dans le sud-est des États-Unis, le golfe du Mexique et les Caraïbes), les perturbations par les adeptes de loisirs ont des conséquences importantes sur la qualité des habitats d’alimentation et de repos dans les zones d’hivernage et de migration de l’est de l’Amérique du Nord. Au nombre des principales menaces, on compte les problèmes continus en lien avec l’abondance des limules dans la baie du Delaware, la prédation et la perturbation accrues à cause de l’augmentation des populations de faucons, et les effets possibles des changements climatiques, dont la hausse de la fréquence des tempêtes sur les lieux de reproduction (altération de l’habitat, prédation) ainsi que dans les zones de migration et d’hivernage (p. ex. élévation du niveau de la mer).
Protection, statuts et classements
Le Bécasseau maubèche est protégé au Canada par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. L’espèce a été inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2012, comme suit : le C. c. rufa est désigné « espèce en voie de disparition » (correspond à l’UD 3 actuelle, soit la population hivernant dans le sud de la Terre de Feu et en Patagonie); le C. c. roselaari est désigné espèce menacée (comprend l’UD 2 actuelle ainsi que l’UD 4 et l’UD 5, soit la population hivernant dans le nord‑est de l’Amérique du Sud [dans le nord du Brésil] et la population hivernant dans le sud‑est des États‑Unis, le golfe du Mexique et les Caraïbes, respectivement, lesquelles sont maintenant considérées comme faisant partie de la sous‑espèce C. c. rufa); le C. c. islandica est désigné espèce préoccupante (correspond à l’UD 1 actuelle; les UD précédentes reflétaient les anciennes désignations taxinomiques). Le Bécasseau maubèche (C. c. rufa) figure également sur la liste des lois sur les espèces en péril de l’Ontario, du Québec, du Nouveau‑Brunswick, de la Nouvelle‑Écosse et de Terre-Neuve-et‑Labrador. Le C. c. islandica et le C. c. roselaari ne sont pas inscrits dans une loi provinciale ou territoriale sur les espèces en péril.
Le Bécasseau maubèche (C. c. rufa) est considéré comme espèce menacée (« Threatened ») à l’échelle fédérale aux États-Unis et à l’échelle provinciale au New Jersey, tandis qu’elle est préoccupante (« of Special Concern ») en Géorgie. Le C. c. rufa a été ajouté à l’annexe 1 de la Convention sur la conservation des espèces migratrices en 2005. Il a aussi été inscrit sur la liste des espèces gravement menacée d’extinction du Brésil en 2014, et est classé comme espèce en voie de disparition en Argentine, au Chili et en Uruguay. La France a désigné l’espèce comme étant protégée en Guadeloupe et en Martinique en 2012 et en Guyane française en 2014. Le C. c. roselaari a été désigné espèce en voie disparition au Mexique et espèce préoccupante aux États‑Unis.
NatureServe a attribué au C. c. rufa les cotes suivantes : G4T1 à l’échelle mondiale, N1B et N1N à l’échelle nationale au Canada, et N1N l’échelle nationale aux États‑Unis. Le C. c. rufa est coté S1 à S3 dans les Territoires du Nord‑Ouest, en Ontario, au Québec, en Saskatchewan, à l’Île‑du‑Prince‑Édouard, en Nouvelle‑Écosse, au Nouveau‑Brunswick et à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, au Canada, et en Virginie, aux États‑Unis. Le C. c. islandica est classé N3B à l’échelle nationale et S2B dans les Territoires du Nord‑Ouest.
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Bécasseau maubèche (Calidris canutus), sous‑espèce islandica (Calidris canutus islandica), type roselaari (Calidris canutus roselaari) et sous‑espèce rufa (Calidris canutus rufa) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xxxix + 204 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Buse rouilleuse

Nom scientifique
Buteo regalis
Taxon
Oiseaux
Statut du COSEPAC
Préoccupante
Aire de répartition canadienne
Alberta, Saskatchewan et Manitoba
Justification de la désignation
Cette buse de grande taille est le seul oiseau de proie endémique dans les prairies de l’Amérique du Nord. Son aire de répartition canadienne est en grande partie limitée au sud des Prairies en Alberta et en Saskatchewan, et quelques individus se trouvent dans le sud‑ouest du Manitoba. Les tendances globales de la population sont demeurées stables ou ont légèrement augmenté au cours des trois dernières générations, malgré la perte continue d’habitats de nidification et d’alimentation. Le changement de statut de l’espèce reflète une amélioration des tendances de la population depuis la dernière évaluation, mais tient compte du fait que l’espèce pourrait redevenir « menacée » si les menaces, comme le déplacement causé par la production d’énergie, la compétition accrue pour l’habitat de nidification, la perturbation des sites de nidification ainsi que la persécution des proies, ne sont pas gérées de manière efficace.
Description et importance de l’espèce sauvage
La Buse rouilleuse est la plus grande buse d’Amérique du Nord et le seul oiseau de proie qui est endémique aux prairies du continent. La plupart des individus présentent des parties inférieures pâles et un dos de couleur orange rouille, mais certains individus sont brun foncé et leur queue est de couleur beaucoup plus pâle.
Répartition
L’aire de reproduction de la Buse rouilleuse s’étend des provinces des Prairies jusque dans le sud‑ouest des États‑Unis, et son aire d’hivernage, du sud‑ouest des États‑Unis jusque dans le nord du Mexique. En 1980, l’extrémité nord de l’aire de répartition canadienne s’était rétractée de 150 à 350 km au sud de sa limite historique, probablement en raison de facteurs tels que les tirs, la disponibilité réduite des proies et la perte d’habitat.

Aire de reproduction de la Buse rouilleuse au Canada
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
British Columbia = Colombie‑Britannique
United States of America = États‑Unis
Ferruginous Hawk (Buteo regalis) = Buse rouilleuse (Buteo regalis)
Breeding Distribution in Canada = Aire de reproduction au Canada
Legend = Légende
2010-2015 Distribution = Aire de répartition de 2010 à 2015
1980-2009 Distribution = Aire de répartition de 1980 à 2009
Historical Distribution = Aire de répartition historique
Provincial Boundary = Frontière provinciale
Universal Transverse Mercator Projection North American 1983 Datum Zn 13 = Projection de Mercator transverse universelle du Système de référence nord‑américain de 1983, Zn 13
Kilometers = Kilomètres
©2017. Her Majesty the Queen in Right of Canada = ©2017. Sa Majesté la Reine du chef du Canada
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Buse rouilleuse (Buteo regalis) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xi + 50 p.
Description longue
Carte illustrant l’aire de reproduction de la Buse rouilleuse au Canada pendant trois périodes : de 2010 à 2015, de 1980 à 2009, et l’aire historique.
Habitat
La Buse rouilleuse a besoin de milieux ouverts, notamment des prairies, des steppes arbustives ou des régions arides, et elle niche habituellement dans des éléments élevés, comme des arbres ou des plateformes de nidification. La densité des nids et la probabilité de réutilisation des nids d’une année à l’autre sont plus élevées dans les paysages qui présentent moins de 50 % de terres cultivées. La disponibilité d’habitats de nidification et d’hivernage privilégiés a connu un déclin de plus de 80 % jusqu’à présent et continue de diminuer.
Biologie
La Buse rouilleuse se reproduit pour la première fois à l’âge de deux ans, a une couvée de deux à huit œufs, et élève de deux à trois jeunes, en moyenne, chaque année. La durée d’une génération est estimée à près de 7 ans. Comparativement à d’autres oiseaux de proie, la Buse rouilleuse a un régime alimentaire spécialisé, préférant grandement le spermophile de Richardson comme proie, et elle est plus facilement perturbée par les activités humaines se déroulant près des nids.

Taille et tendances des populations
Selon des relevés ciblant précisément la Buse rouilleuse nicheuse, la population canadienne compterait de 3 000 à 4 000 individus matures. Les données du Relevé des oiseaux nicheurs indiquent d’importantes augmentations de population à long terme au Canada et aux États‑Unis, mais seulement une tendance légèrement positive dans les deux pays pour les trois dernières générations (1998‑2019), les augmentations continues dans certaines régions étant contrebalancées par des déclins dans d’autres. Des relevés effectués en Alberta et visant précisément la Buse rouilleuse semblent indiquer des effectifs à peu près stables ou en légère augmentation au cours de la période la plus récente disponible (2000‑2015), tandis que le nombre de nids au Manitoba a diminué considérablement au cours des trois dernières générations. La population de la Saskatchewan n’a pas fait l’objet d’un suivi suffisamment détaillé pour permettre de déterminer une tendance provinciale à partir de relevés ciblés.
Menaces et facteurs limitatifs
Les menaces qui pèsent sur la Buse rouilleuse englobent la perte de sites de nidification, la réduction du nombre de proies disponibles, les perturbations dues à la production d’énergie et à l’agriculture, les collisions avec des véhicules et des infrastructures ainsi que les changements climatiques et les phénomènes météorologiques violents. Toutefois, au cours des dernières années, l’impact de certaines de ces menaces a pu être partiellement compensé par des mesures de rétablissement.
Protection, statuts et classements
La Buse rouilleuse est inscrite comme étant menacée à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral, en voie de disparition en vertu du Wildlife Act de l’Alberta, et menacée en vertu de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba. L’espèce n’est pas inscrite au Wild Species at Risk Regulations de la Saskatchewan. NatureServe accorde à l’espèce la cote « apparemment non en péril (G4) » à l’échelle mondiale, « vulnérable (N3) » au Canada et « apparemment non en péril (N4) » aux États‑Unis. Au Canada, l’espèce est cotée « vulnérable (S3) » en Saskatchewan, mais « en péril à vulnérable (S2S3) » en Alberta et « gravement en péril (S1) » au Manitoba, et elle est cotée « vulnérable » ou en péril dans les États bordant la frontière avec les États‑Unis où elle a été évaluée.
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Buse rouilleuse (Buteo regalis) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xi + 50 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Cicindèle des galets

Nom scientifique
Cicindela marginipennis
Taxon
Arthropodes
Statut du COSEPAC
Préoccupante
Aire de répartition canadienne
Nouveau‑Brunswick
Justification de la désignation
Cette espèce particulière de cicindèle a une petite aire de répartition fragmentée dans trois régions géographiques distinctes du Nouveau-Brunswick : le fleuve Saint-Jean, la rivière Southwest Miramichi et la région du lac Grand. L’habitat de l’espèce, qui consiste en des plages de galets et de sable à végétation clairsemée sur les rives de lac et les îles fluviales, est très fragmenté et restreint. Jusqu’à 74 % de l’habitat potentiel sur le fleuve Saint-Jean a disparu lors de la construction du barrage de Mactaquac dans les années 1960. Les principales menaces pesant sur l’habitat sont la modification des rives associée à la construction de chalets ainsi que le compactage du sol causé par l’utilisation de véhicules tout-terrain (VTT) dans la région du lac Grand. Comme les larves vivent dans des terriers parmi les galets, la circulation de VTT et d’autres véhicules sur les plages peut écraser les terriers et causer la mortalité des larves en plus d’avoir des effets négatifs sur la structure de l’habitat. La rive située devant les chalets est souvent modifiée par l’enlèvement de la végétation et parfois par le nivellement, ce qui comprend le dépôt de sable qui ensevelit les terriers des larves. L’amélioration du statut de l’espèce reflète la découverte de nouveaux sites, dont un nouveau bassin versant, depuis la dernière évaluation ainsi qu’un changement de l’interprétation de « fragmentation grave ». Toutefois, l’espèce peut devenir « menacée » si les menaces ne sont pas gérées de manière efficace.
Description et importance de l’espèce sauvage
La cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) appartient à la sous-famille des Cicindélinés et à la famille des Carabidés. Les adultes (de 11 à 14 mm de longueur) sont prédateurs et possèdent de grandes mandibules, des élytres (ailes antérieures durcies) dont le bord externe est orné d’une étroite bande continue de couleur crème, ainsi qu’un abdomen orange-rouge vif bien visible durant le vol. Aucune sous‑espèce n’est décrite.
Les larves de cicindèles (vermiformes, elles ont la tête et le pronotum aplatis et de grandes mandibules en forme de faucille) vivent habituellement dans des terriers verticaux qu’elles creusent dans le sol. Le dessus de la tête et le pronotum (partie du thorax adjacente à la tête) forment un disque plat qui obture l’ouverture du terrier et dissimule la larve qui s’y trouve. Les larves sont prédatrices et attendent dans leur terrier dissimulé qu’une proie peu méfiante passe à la surface du sol. La surface dorsale du cinquième segment abdominal de la larve est munie de deux paires de gros crochets qui se fixent à la paroi du terrier, ce qui ancre la larve au cas où la proie tenterait de la tirer de son terrier.
Répartition
À l’échelle mondiale, la cicindèle des galets n’est présente qu’en Amérique du Nord. Son aire de répartition est discontinue, et elle forme de petites sous‑populations isolées et éloignées les unes des autres qui sont associées à de grands réseaux hydrographiques. Aux États‑Unis, l’espèce est présente depuis le Mississippi et l’Alabama au sud vers le nord jusqu’en Ohio et au Maine. Au Canada, elle est présente au Nouveau‑Brunswick dans sept sous‑populations réparties dans trois régions isolées : la rivière Saint‑Jean, la rivière Miramichi Sud‑Ouest et la région du lac Grand. L’espèce forme des colonies qui occupent des parties distinctes de rivages de galets, appelées sites dans le présent rapport.

Répartition de la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) au Nouveau-Brunswick, au Canada.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Chaleur Bay = Baie des Chaleurs
New Brunswick = Nouveau‑Brunswick
Saint John River sites = Sites de la rivière Saint‑Jean
Southwest Miramichi River sites = Sites de la rivière Miramichi Sud‑Ouest
Mactaquac Dam = Barrage de Mactaquac
Grand Lake and Maquapit Lake sites = Sites du lac Grand et du lac Maquapit
Occurrence sites = Sites d’occurrence
Targeted surveys = Relevés ciblés
Kilometers = kilomètres
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 58 p.
Description longue
Carte montrant la répartition de la cicindèle des galets au Nouveau Brunswick. Les sites d’occurrences et de relevés ciblés sont indiqués sur la carte.
Habitat
Au Canada, la cicindèle des galets occupe des plages de galets et de sable à végétation au bord de lacs et à l’extrémité amont d’îles fluviales. Le principal facteur qui influe sur la structure de son habitat est le niveau de l’eau, qui dépend de l’écoulement de la crue printanière et de la pluviosité ou de la sécheresse le reste de l’année
Biologie
La cicindèle des galets subit une métamorphose complète et passe par quatre stades vitaux : l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte. Aucune étude n’a été réalisée sur son cycle vital, mais il est semblable à celui d’autres cicindèles. Les espèces de Cicindela ont un cycle de vie de 1 à 4 ans. Leurs œufs sont pondus en été, et les larves éclosent et creusent un terrier dans lequel elles restent jusqu’à trois ans. Les cicindèles passent généralement par trois stades larvaires, qui vivent tous dans le même terrier. À la fin du troisième stade, la larve se construit une loge dans le sol et s’y transforme en nymphe, puis en adulte. Ces stades immatures peuvent résister aux inondations, car le substrat de plage dans lequel ils vivent est inondé chaque année à de nombreux sites. Les cicindèles sont des prédateurs d’arthropodes larvaires et adultes. Les adultes sont actifs pendant la journée et s’envolent rapidement lorsqu’on s’en approche
Taille et tendances des populations
La présence de la cicindèle des galets Cobblestone est documentée dans au moins 37 sites au Canada; la population canadienne actuelle (en date de 2019) est estimée entre 11 093 et 14 333 adultes. Des études sur l’abondance de la population réalisées en 2007 et 2008 ont permis d’estimer à 8 483‑9 083 le nombre d’adultes dans les huit sites connus à l’époque. Cette augmentation de la population est attribuable aux sites supplémentaires documentés dans les régions du complexe du lac Grand et de la rivière Miramichi Sud-Ouest.
Comme aucun recensement officiel de la population n’a été effectué depuis 2008, il n’y a pas de données permettant d’estimer la tendance de la population. La présence des colonies des cinq sites de la rivière Saint‑Jean et des quatre sites du complexe du lac Grand observées entre 2003 et 2005 a été confirmée en 2014 ou après. Une grande proportion (jusqu’à 74 %) des habitats insulaires potentiels de l’espèce dans la rivière Saint‑Jean a été détruite lors de la construction du barrage de Mactaquac dans les années 1960.
Menaces et facteurs limitatifs
Au Canada, la répartition de la cicindèle des galets est très fragmentée. L’espèce forme de petites colonies dans un habitat spécialisé et fragile, de sorte que la probabilité qu’elle disparaisse localement de sites existants est élevée. Les principales menaces s’appliquent à l’habitat au complexe du lac Grand et comprennent la construction de chalets et le compactage du sol causé par l’utilisation illégale de véhicules sur les plages de galets. Comme les larves vivent dans des terriers parmi les galets, la circulation des véhicules sur la plage peut écraser les terriers, tuer des larves et nuire à la structure de l’habitat. Les observations faites à un site du complexe du lac Grand portent à croire que la dégradation de l’habitat causée par le passage fréquent de véhicules y a probablement réduit le nombre de cicindèles des galets. La petite taille des colonies dans certains sites et la popularité des cicindèles auprès des collectionneurs d’insectes rendent l’espèce vulnérable aux effets d’une collecte excessive.
Protection, statuts et classements
La cicindèle des galets a été désignée espèce en voie de disparition par le COSEPAC et est inscrite à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral et à la Loi sur les espèces en péril du Nouveau‑Brunswick. Toutes les sous-populations et tous les habitats de l’espèce se trouvent sur des terres non fédérales où la LEP du gouvernement fédéral ne s’applique pas, et, à ce jour, aucune des interdictions de la Loi sur les espèces en péril du Nouveau‑Brunswick ne s’applique à l’espèce.
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la cicindèle des galets (Cicindela marginipennis) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 58 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Gomphe spéculaire

Nom scientifique
Octogomphus specularis
Taxon
Arthropodes
Statut du COSEPAC
Préoccupante
Aire de répartition canadienne
Colombie-Britannique
Justification de la désignation
Cette libellule est présente dans seulement sept cours d’eau chaude à débit rapide qui s’écoulent depuis de petits lacs des basses terres situées dans les montagnes de la vallée du bas Fraser, dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. Dans cette région, l’espèce se trouve à la limite nord de son aire de répartition, qui s’étend vers le sud jusqu’au Mexique. Les larves se nourrissent pendant trois ans dans les cours d’eau, tandis que les adultes ne se nourrissent que pendant quelques semaines dans les forêts avoisinantes. Il n’existe aucune estimation des tendances de la population obtenue à partir des quelque 150 observations effectuées au cours des 90 dernières années. La plupart des cours d’eau occupés par l’espèce sont situés dans des bassins versants forestiers subissant peu de menaces. Toutefois, les menaces locales comprennent la mortalité due aux véhicules routiers, aux traversées de cours d’eau et la perturbation des cours d’eau par des véhicules tous terrains.
Description et importance de l’espèce sauvage
Le gomphe spéculaire (Octogomphus specularis) est une libellule gracile d’une longueur de 51 à 53 mm. Le dessus et les côtés du thorax sont jaunes ou vert pâle et sont séparés par une large bande noire. L’abdomen est noir avec une fine bande pâle sur le dessus et entre les segments abdominaux. Chez le mâle, l’abdomen s’élargit vers l’arrière et comporte deux appendices (cerques) distinctifs jaunes à huit branches à l’extrémité.
Répartition
L’aire de répartition du gomphe spéculaire s’étend depuis le sud-ouest de la Colombie‑Britannique vers l’extrémité nord du Mexique, longeant la côte du Pacifique des États‑Unis. L’aire de répartition des États‑Unis se trouve principalement à l’ouest de la Sierra Nevada et de la chaîne des Cascades. Au Canada, l’espèce est présente dans sept cours d’eau de la vallée du bas Fraser, dans le sud-ouest de la Colombie‑Britannique, dans une région d’une superficie de plus de 514 514 km2.

Carte du sud de la Colombie-Britannique montrant l’aire de répartition du gomphe spéculaire.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
2019 and 2020 Grappletail Observations = Observations du gomphe spéculaire en 2019 et en 2020
Historical Grappletail Sites = Sites historiques du gomphe spéculaire
USA = É.-U.
Source: COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le gomphe spéculaire (Octogomphus specularis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, x + 43 p.
Description longue
Carte du sud de la Colombie-Britannique montrant les observations du gomphe spéculaire réalisées en 2019 et en 2020 ainsi que les sites historiques de l’espèce.
Habitat
Les larves du gomphe spéculaire s’observent dans le sable, le gravier ou les débris organiques dans des tronçons au débit faible à modéré de cours d’eau au débit généralement rapide au substrat de blocs rocheux et de galets. Toutes les sous‑populations canadiennes connues se trouvent immédiatement en aval de lacs, où l’eau des cours d’eau est plus chaude et où la disponibilité des aliments est plus grande comparativement à d’autres cours d’eau.
Biologie
Comme toutes les libellules, le gomphe spéculaire a un stade larvaire aquatique et un stade adulte terrestre. Les larves (naïades) de l’espèce occupent des cours d’eau où elles se nourrissent d’invertébrés aquatiques. Le stade larvaire de l’espèce dure trois ans. Une fois qu’elles atteignent la maturité, les naïades grimpent sur des rochers, des berges ou des arbres, où elles se métamorphosent et émergent au stade adulte. Les mâles restent habituellement près du cours d'eau, tandis que les femelles se déplacent souvent jusqu’à environ 100 m dans la forêt environnante. Les adultes se nourrissent d’insectes volants. Les mâles se posent sur des roches, des brindilles ou des feuilles exposées au soleil sur les berges du cours d’eau et cherchent de la nourriture le long de celui-ci. Les femelles reviennent au cours d’eau lorsqu’elles sont prêtes à s’accoupler. Pour pondre leurs œufs (oviposition), elles volent en boucle au-dessus d’un bassin et plongent l’extrémité de leur abdomen dans l’eau. En Colombie-Britannique, la période de vol de l’espèce s’étend de la mi-juin au début de septembre, 70 % des mentions d’adultes ayant été faites en juillet.
Taille et tendances des populations
La taille et les tendances des populations du gomphe spéculaire au Canada sont mal connues. Au total, il y a eu 154 observations de spécimens depuis 1936, mais aucune estimation de la population ni données sur les tendances ne sont disponibles. L’espèce a été observée dans quatre des six sous-populations connues lors de relevés effectués en 2019 et en 2020, mais son statut n’a pas pu être confirmé dans les deux autres sous‑populations. Une nouvelle sous-population a été enregistrée en 2020.
Menaces et facteurs limitatifs
La plus grande partie de l’habitat où vivent les sept sous-populations est relativement intacte et se trouve dans des bassins hydrographiques principalement forestiers, avec peu de conversion de l’habitat le long des cours d’eau où les larves sont susceptibles d’être présentes. Le ruisseau Sweltzer a fait l’objet d’aménagements riverains et de changements de la qualité de son eau en raison du ruissellement causé par des activités récréatives et agricoles ainsi que du ruissellement urbain. Parmi les autres menaces potentielles, mentionnons la mortalité routière (les cours d’eau coulent sous des ponts ou traversent des ponceaux à la plupart des sites), les espèces envahissantes, les changements de la qualité de l’eau et la sédimentation des cours d’eau liée à l’exploitation forestière.
Protection, statuts et classements
Le gomphe spéculaire n’est pas protégé en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada et de la Endangered Species Act des États‑Unis. Au Canada, les milieux riverains et fluviaux où l’on retrouve de l’habitat pour le poisson bénéficient d’une certaine protection en vertu de la Loi sur les pêches fédérale. En Colombie-Britannique, l’espèce est classée S2 (en péril) sur la liste rouge provinciale, mais elle n’est pas spécifiquement protégée par la loi. Les sous-populations des ruisseaux Jacobs, Loon et Blaney se trouvent dans la forêt expérimentale Malcolm‑Knapp, qui appartient à l’Université de la Colombie-Britannique. Ce site est géré comme une forêt active où se déroulent notamment des activités de recherche et d’exploitation forestière. La sous‑population du ruisseau Davis se trouve dans le parc provincial Davis Lake. La sous-population du ruisseau Rolley s’observe quant à elle dans la forêt municipale de Mission et sur une réserve routière provinciale. Le lac Rolley et ses eaux d’amont se trouvent dans le parc provincial Rolley Lake, des terres de la Couronne et des terres privées. Le ruisseau Elbow et son bassin hydrographique en amont se situent sur des terres de la Couronne. Les terres qui entourent la sous-population du ruisseau Sweltzer comprennent un parc municipal de la collectivité du lac Cultus. Le bassin hydrographique en amont comprend le parc provincial Cultus Lake, des terres de la Couronne et des terres privées et s’étend jusqu’aux États-Unis.
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le gomphe spéculaire (Octogomphus specularis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, x + 43 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Hétérodermie maritime

Nom scientifique
Heterodermia sitchensis
Taxon
Lichens
Statut du COSEPAC
Menacée
Aire de répartition canadienne
Colombie-Britannique
Justification de la désignation
Il existe 20 occurrences connues de ce lichen foliacé sur la côte ouest de l’île de Vancouver, au Canada, et 2 occurrences aux États-Unis. Cette espèce affiche une grande spécificité à l’égard de son habitat et pousse seulement sur des rameaux d’épinettes de Sitka de petit diamètre ayant perdu une partie de leurs feuilles; ces arbres présents près du rivage sont souvent riches en azote en raison de la proximité aux échoueries d’otaries ou aux sites de nidification des oiseaux. Le nombre d’individus matures (thalles) serait inférieur à 1 000. Ce lichen est très vulnérable aux effets des tempêtes violentes associées aux changements climatiques, qui détruisent les rameaux sur lesquels il vit. Le changement de statut, depuis la catégorie « en voie de disparition », reflète une meilleure connaissance de la répartition découlant de l’intensification des efforts de relevé.
Description et importance de l’espèce sauvage
L’hétérodermie maritime (Heterodermia sitchensis Goward et Noble) est un lichen foliacé semi-dressé grisâtre pâle de la famille des Physciaceae. Elle se reconnaît par ses lobes qui sont bordés de cils et présentent de petites structures en forme d’urne près de leur sommet. L’espèce a été décrite pour la première fois dans l’ouest de l’île de Vancouver.
L’hétérodermie maritime est parmi les espèces les plus nordiques de son genre, qui se rencontre principalement dans les régions tropicales à tempérées chaudes. La majeure partie de sa population mondiale se trouve au Canada, où l’espèce occupe une aire de répartition latitudinale très restreinte sur la côte ouest de l’île de Vancouver. Les « urnes » situées près du sommet des lobes, qui portent des sorédies, seraient une structure unique chez les lichens.
Répartition
Au Canada, l’hétérodermie maritime pousse seulement dans l’île de Vancouver, dans la région côtière de la Colombie-Britannique, où elle se rencontre depuis la réserve de parc national Pacific Rim jusqu’à la baie Kyuquot, à 210 km plus au nord. À l’extérieur du Canada, seulement deux sous-populations isolées sont connues, dans la région côtière de l’Oregon. Au Canada, depuis 2001, des personnes connaissant bien l’espèce ont consacré plus de 200 heures-personnes à des recherches ciblant l’hétérodermie maritime, mais seulement 20 occurrences formant quatre sous-populations ont été enregistrées.

Occurrences canadiennes de l’hétérodermie maritime (Heterodermia sitchensis) (cercles rouges) et zones à proximité où les recherches ont été infructueuses (triangles jaunes). L’aire de répartition s’étend depuis l’île Folger, dans la baie Barkley, jusqu’à la baie Kyuquot, à l’extrémité ouest de l’île de Vancouver. Les occurrences sont réparties entre quatre sous-populations : baie Kyuquot, baie Nootka, baie Clayoquot et baie Barkley.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Kyuquot Sound subpopulation = Sous-population de la baie Kyuquo
Nootka Sound subpopulation = Sous-population de la baie Nootka
Clayoquot Sound subpopulation = Sous-population de la baie Clayoquot
Barkley Sound subpopulation = Sous-population de la baie Barkley
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’hétérodermie maritime (Heterodermia sitchensis) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiv + 43 p.
Description longue
Carte indiquant la répartition mondiale de l’hétérodermie maritime sur la côte ouest de l’île de Vancouver, au Canada, et dans la région côtière de l’Oregon, aux États-Unis.
Habitat
Dans l’ensemble de son aire de répartition, l’hétérodermie maritime se rencontre exclusivement dans la région côtière, dans la portion inférieure du houppier d’épinettes de Sitka âgées, sur des rameaux qui sont abrités mais bien aérés et reçoivent un enrichissement en nutriments. Au Canada, elle a été signalée exclusivement dans la sous-zone hypermaritime très humide de la zone biogéoclimatique côtière à pruche de l’Ouest. En Oregon, une sous-population se trouve dans une forêt pluviale tempérée ancienne où pousse la pruche de l’Ouest, et l’autre a été observée dans un bosquet d’épinette de Sitka et de pin tordu côtier situé dans des dunes dégagées.
Biologie
Compte tenu de sa forte tendance à coloniser les petits rameaux, l’hétérodermie maritime a une courte durée de vie, et la durée d’une génération de l’espèce serait de l’ordre de 7 à 10 ans. À la fin de cette période, son substrat est généralement recouvert de mousses, d’hépathiques et d’autres lichens, qui tendent tous à la supplanter. L’hétérodermie maritime se reproduit uniquement au moyen de ses sorédies (propagules asexuées poudreuses combinant des cellules de l’algue et des hyphes du champignon). La dispersion serait faible et assurée par le vent, la pluie ou les oiseaux qui se nourrissent d’invertébrés vivant sur les rameaux où pousse l’espèce.
Taille et tendances des populations
L’hétérodermie maritime compte au total 314 thalles au Canada selon le plus récent dénombrement. Ces individus sont répartis entre vingt occurrences séparées, dont trois pourraient maintenant être disparues. Les occurrences forment quatre sous-populations distinctes sur le plan géographique. Selon le plus récent dénombrement, 61 % de la population totale sont concentrés dans 3 occurrences. Le nombre de thalles varie d’un site à l’autre, en fonction de l’intensité des tempêtes hivernales, qui peuvent détruire l’habitat existant et créer de nouveaux microsites qui pourront être colonisés dans le futur. Toutefois, aucune tendance à long terme quant à la taille de la population n’a été établie. Les résultats des vastes recherches et des activités de suivi visant les populations d’hétérodermie maritime au Canada indiquent que ce lichen rare a des besoins très précis en matière d’habitat et possède une population gravement fragmentée qui compte probablement au total moins de 1 000 individus matures.
Menaces et facteurs limitatifs
Il est difficile de prédire la fréquence et la gravité des menaces qui pèsent sur l’hétérodermie maritime. Les perturbations de l’habitat et les inondations associées aux tsunamis ainsi que les changements climatiques et les phénomènes météorologiques violents causant un déplacement de l’habitat sont les plus grandes menaces pour l’hétérodermie maritime, sans compter les effets des intrusions et perturbations humaines liées aux activités récréatives. La destruction de l’habitat causée par l’exploitation forestière ou l’aménagement des terres sont des menaces additionnelles dans quelques occurrences.
Plusieurs facteurs limitatifs font en sorte que l’hétérodermie maritime est rare à l’échelle de son aire de répartition. L’hétérodermie maritime est une espèce transitoire ou fugitive, et elle doit donc coloniser l’habitat convenable à mesure que celui-ci devient disponible. Cet habitat inclut les rameaux encore vivants mais partiellement défoliés de l’épinette de Sitka. L’espèce est supplantée au fil du temps par des mousses et des lichens plus compétitifs. En résumé, pour coloniser l’habitat et y survivre, l’hétérodermie maritime doit se disperser au moyen de ses propagules jusqu’aux rameaux d’une épinette de Sitka qui pousse à proximité de la mer, dans un milieu au qui présente un microclimat convenable et reçoit un apport élevé en azote provenant d’oiseaux ou d’échoueries de mammifères marins.
Protection, statut et classements
L’hétérodermie maritime a été désignée espèce en voie de disparition par le COSEPAC en 2006 et inscrite à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril fédérale. NatureServe lui a attribué les cotes « gravement en péril » (G1) à l’échelle mondiale et « gravement en péril » (S1) en Colombie-Britannique. De plus, en Colombie-Britannique, l’espèce est incrite à la liste rouge des espèces disparues de la province, en voie de disparition ou menacées.
L’hétérodermie maritime est incluse dans le Plan d’action visant des espèces multiples dans la réserve de parc national Pacific Rim, qui présente des mesures de rétablissement visant à protéger les trois occurrences de l’espèce présentes dans le parc et leur habitat essentiel. De plus, un programme de rétablissement visant l’espèce a été élaboré.
Treize des vingt occurrences de l’hétérodermie maritime au Canada bénéficient d’une certaine protection. Huit se trouvent dans la réserve de parc national Pacific Rim et sont protégées des perturbations humaines par la Loi sur les parcs nationaux et par la Loi sur les espèces en péril. Cinq se situent dans des sites récréatifs, des parcs ou des aires de gestion de la faune provinciaux.
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’hétérodermie maritime (Heterodermia sitchensis) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiv + 43 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Hibou des marais

Nom scientifique
Asio flammeus
Taxon
Oiseaux
Statut du COSEPAC
Menacée
Aire de répartition canadienne
Yukon, Territoires du Nord-Ouest, Nunavut, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador
Justification de la désignation
La population canadienne de cette espèce de hibou nomade et répandue se reproduit dans des milieux ouverts, comme les prairies, la toundra et les milieux humides, dans l’ensemble des provinces et des territoires, et hiverne dans le sud du Canada et aux États-Unis. Selon de nouvelles procédures d’estimation de la population fondée sur les atlas, la taille de la population canadienne serait d’environ 31 000 individus matures, ce qui correspond approximativement à 10 % des estimations précédentes. Les effectifs varient dans l’espace et le temps en fonction des cycles de disponibilité des petits mammifères, principales proies de l’espèce. Cette variation ajoute de l’incertitude aux estimations du taux de déclin de la population canadienne. Les données du Relevé des oiseaux nicheurs et du Recensement des oiseaux de Noël indiquent une baisse supérieure à 30 % au cours des 3 dernières générations. On s’attend à ce que la population canadienne continue à diminuer sous l’effet des menaces futures, notamment la baisse de la disponibilité d’habitats de nidification et d’hivernage attribuable à la conversion des terres en cultures, à l’intensification de l’agriculture, à l’urbanisation et à la présence de plantes envahissantes. Dans les habitats du Bas-Arctique, la croissance accrue des arbustes découlant du réchauffement du climat (arbustification) réduira davantage la disponibilité des proies et augmentera le risque de prédation.
Description et importance de l’espèce sauvage
Le Hibou des marais (Asio flammeus) est un hibou de taille moyenne qui mesure environ de 34 à 42 cm de longueur. Son plumage est tacheté de brun sur ses parties supérieures et de couleur blanc chamois avec des rayures prononcées sur ses parties inférieures, et il varie peu selon le sexe et l’âge. L’espèce est en grande partie crépusculaire et chasse le soir jusque dans la nuit, et elle est reconnaissable à son vol agile évoquant celui des papillons de nuit, dans les secteurs à découvert.
Répartition
Le Hibou des marais a la plus vaste répartition mondiale de tous les hiboux, avec une aire de répartition qui comprend la majeure partie de l’Amérique du Nord et de l’Eurasie, certaines parties de l’Amérique du Sud et de l’Afrique, et un grand nombre d’îles océaniques. En Amérique du Nord, son aire de reproduction s’étend de l’Arctique canadien jusqu’au Nevada, à l’ouest, et au Massachusetts, à l’est, et son aire d’hivernage s’étend du sud du Canada au Mexique. Il se reproduit partout au Canada, surtout dans la toundra et les prairies subarctiques, et plus rarement ailleurs.

Aires de reproduction, aires d’hivernage et aires occupées à l’année du Hibou des marais Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Hibou des marais (Asio flammeus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. xiv + 81 p.
Description longue
Carte montrant les aires de reproduction, les aires d’hivernage et les aires occupées à l’année du Hibou des marais en Amérique du Nord, illustrées à l’aide de la méthode de cartographie EBAR (Ecosystem-based Automated Range).
Habitat
L’espèce préfère les habitats ouverts tout au long de l’année, comme les prairies, la toundra et les milieux humides. Les activités de reproduction ont généralement lieu dans des paysages ouverts d’une superficie d’au moins 50 à 100 ha, et les nids sont de préférence aménagés au sol, près de touffes de végétation plus hautes, ce qui permet de les dissimuler. L’hiver, le Hibou des marais se repose dans des conifères à proximité de zones ouvertes où il chasse, ou au sol, où il s’abrite dans des graminées ou des plantes herbacées non graminoïdes de grande taille. La diminution de l’étendue et de la qualité des habitats prairiaux dégagés et des milieux humides a sans doute réduit la répartition et l’abondance de l’espèce dans le sud du Canada.
Biologie
On estime que l’âge à la première reproduction est d’un an. La durée de vie de l’espèce est n’est pas bien documentée, mais l’on considère que la durée d’une génération est de quatre ans. Une seule couvée est élevée chaque année, mais une couvée de remplacement peut être pondue suivant un échec du premier nid. Le Hibou des marais se nourrit principalement de campagnols, de lemmings et d’autres petits mammifères. Il a tendance à être nomade, se déplaçant souvent sur de longues distances tout au long de l’année vers des régions où les rongeurs sont abondants. Il en résulte des fluctuations importantes de l’abondance à l’échelle locale et régionale, ce qui complique l’estimation des effectifs et des tendances en matière de population.
Taille et tendances des populations
L’estimation précédente du COSEPAC en ce qui concerne la taille de la population canadienne de Hiboux des marais, qui était d’environ 350 000 individus matures, était fondée sur les données du Relevé des oiseaux nicheurs (RON). Cependant, le RON n’échantillonne qu’une petite partie de l’aire de reproduction canadienne et les échantillons sont de très petite taille. L’interprétation et l’extrapolation des résultats des atlas des oiseaux nicheurs fournissent probablement une estimation plus précise du nombre d’individus matures, soit environ 31 000, dont plus de la moitié se reproduit dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut.
Les tendances des populations de l’espèce estimées à partir des données du RON indiquent un déclin de 70 % entre 1970 et 2019, et de 31 % au cours de la plus récente période correspondant aux trois dernières générations, bien que le RON n’échantillonne pas la population canadienne principale de l’espèce, qui se reproduit dans la toundra. Il y a un plus grand chevauchement entre l’aire d’hivernage et la couverture par le Recensement des oiseaux de Noël (CBC). Les tendances du CBC font état d’un déclin similaire de 79 % entre 1970 et 2019, et de 27 % au cours de la période correspondant aux trois dernières générations, les diminutions les plus marquées ayant été observées en Alberta, au Manitoba, en Ontario et au Québec. On connaît mal la répartition hivernale des oiseaux canadiens, mais il est probable que la majorité des individus hivernent aux États‑Unis. À l’échelle continentale, les estimations des tendances du CBC de 2007 à 2019 varient de ‑6,5 % à -33,6 %, selon la méthode d’analyse. Depuis le précédent rapport de situation, des déclins du nombre de Hibous des marais et de l’aire de répartition de l’espèce ont également été documentés dans des atlas des oiseaux nicheurs réalisés en Colombie-Britannique et au Québec.
Menaces et facteurs limitatifs
Les modifications des systèmes naturels, les changements climatiques et les phénomènes météorologiques violents sont les plus importantes menaces pesant sur le Hibou des marais, et chacune d’elles devrait avoir un impact allant de faible à moyen sur les populations. Dans les habitats du Bas-Arctique, où niche une grande proportion de la population, la croissance accrue des arbustes (arbustification) en raison du réchauffement climatique réduira davantage la disponibilité des proies et augmentera le risque de prédation. L’effet cumulatif de ces menaces et de six autres menaces considérées comme ayant un faible impact devrait avoir un impact global moyen à élevé sur l’espèce.
Protection, statuts et classements
Le Hibou des marais est désigné « espèce préoccupante » en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada. Selon les lois provinciales qui protègent les espèces en péril, il est inscrit sur la liste des espèces menacées au Manitoba, sur la liste des espèces préoccupantes en Ontario et au Nouveau-Brunswick, de même que sur la liste des espèces vulnérables à Terre-Neuve-et-Labrador. Au Québec, il figure sur la liste des espèces sauvages susceptibles d’être désignées espèces menacées ou vulnérables.
Aux États-Unis, le Hibou des marais est protégé en vertu de la Migratory Bird Treaty Act, mais il n’est pas inscrit à la liste de l’Endangered Species Act. L’espèce est considérée en voie de disparition dans 11 États et menacée ou préoccupante dans cinq autres États.
À l’échelle mondiale, le Hibou des marais est classé comme espèce de préoccupation mineure par l’UICN. NatureServe classe l’espèce comme étant non en péril (G5) à l’échelle mondiale et comme une espèce reproductrice et migratrice apparemment non en péril, mais la population non reproductrice/hivernante du Canada est considérée vulnérable (N4B-N3N-N4M au Canada) et non en péril à l’échelle nationale (S5) aux États-Unis. Le statut de reproduction du Hibou des marais est classé comme étant gravement en péril à vulnérable (de S1 à S3) dans l’ensemble des provinces et des territoires, ce statut s’étant aggravé dans quatre provinces et un territoire depuis la publication du précédent rapport de situation.
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Hibou des marais (Asio flammeus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. xiv + 81 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Hirondelle rustique

Nom scientifique
Hirundo rustica
Taxon
Oiseaux
Statut du COSEPAC
Préoccupante
Aire de répartition canadienne
Colombie‑Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau‑Brunswick, Nouvelle‑Écosse, Île‑du‑Prince‑Édouard, Terre‑Neuve‑et‑Labrador, Yukon, Territoires du Nord‑Ouest, Nunavut
Justification de la désignation
Cet insectivore aérien, qui figure parmi les espèces d’oiseaux les plus répandus du monde, compte environ 6,4 millions d’individus matures au Canada. Pendant plus de deux décennies, depuis quelque part entre le milieu et la fin des années 1980, sa population a connu un déclin considérable en Amérique du Nord. Cependant, la population canadienne est demeurée en grande partie stable au cours des dix dernières années (de 2009 à 2019) et a connu une importante augmentation en Saskatchewan, laquelle compense largement les déclins qui se poursuivent dans plusieurs autres provinces. Les principales menaces incluent la diminution des populations d’insectes proies, la fréquence accrue de fortes fluctuations de températures pendant la migration printanière et la période de reproduction, et, dans certaines régions, la perte de sites de nidification convenables. Même si la population canadienne demeure importante et que, dans l’ensemble, le taux de déclin a diminué, l’espèce pourrait redevenir « menacée » si les menaces se poursuivent ou s’amplifient.
Description et importance de l’espèce sauvage
L’Hirondelle rustique est un passereau de taille moyenne qui a le dessus bleu métallique, le dessous de couleur cannelle et la gorge et le front de couleur marron. Sa caractéristique la plus reconnaissable est sa queue très échancrée aux longues plumes externes. Le mâle a la queue plus longue, le dessus un peu plus lustré et la poitrine plus foncée que la femelle.
L’Hirondelle rustique fait partie de la guilde écologique des insectivores aériens, dont de nombreux membres sont en déclin à l’échelle mondiale.
Répartition
L’Hirondelle rustique est l’espèce d’hirondelle la plus largement répandue au monde : elle est présente sur tous les continents sauf l’Antarctique. Dans l’hémisphère occidental, elle se reproduit au Canada principalement au sud de la limite forestière, aux États‑Unis et au Mexique; l’Argentine abrite également une petite population reproductrice. La reproduction de l’espèce a été documentée dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada. L’Hirondelle rustique migre sur de longues distances et hiverne dans le sud des États‑Unis et certaines parties du Mexique, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud.

Répartition canadienne de l’Hirondelle rustique
Source: COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’Hirondelle rustique (Hirundo rustica) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 66 p.
Description longue
Carte montrant l’aire de reproduction de l’Hirondelle rustique au Canada, laquelle comprend toutes les provinces et tous les territoires du Canada sauf le Nunavut.
Habitat
Avant la colonisation européenne de l’Amérique du Nord, l’Hirondelle rustique nichait surtout dans des fissures sur des falaises, sur des surplombs rocheux et dans des cavernes. Depuis la colonisation européenne, elle préfère nicher sur ou dans des structures artificielles, notamment des granges, des étables, des maisons, des hangars et des ponts. L’espèce préfère s’alimenter au‑dessus de milieux ouverts comme des prairies, des champs agricoles, des rivages, des clairières, des milieux humides, des dunes, de la toundra et des routes.
Biologie
L’Hirondelle rustique niche en colonie ou de façon indépendante. Elle construit un petit nid en forme de coupe fixé à une surface verticale ou parfois à une surface horizontale. Au Canada, sa période de reproduction s’étend habituellement de mai à juillet. La plupart des couvées comptent quatre ou cinq œufs; l’espèce produit souvent une seconde couvée, particulièrement dans le sud du Canada. Certains individus des deux sexes se reproduisent dans leur première année. L’espèce s’alimente surtout en vol, pourchassant et capturant des insectes volants, mais elle peut se nourrir au sol de façon opportuniste. La durée d’une génération est estimée à environ trois ans.
Taille et tendances des populations
La population d’Hirondelles rustiques du Canada est actuellement estimée à au moins 6,4 millions d’individus matures, soit environ 3,4 % de la population mondiale de l’espèce et 13,6 % de sa population aux États‑Unis et au Canada. Plus de 60 % de la population canadienne se reproduit dans les provinces des Prairies.
Les tendances de population de l’Hirondelle rustique sont estimées à partir des données du Relevé des oiseaux nicheurs. Sur la période 1970‑2019, il y a eu une tendance annuelle statistiquement significative de -2,34 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % de ‑2,66 % à ‑2,05 %) par année au Canada, ce qui correspond à un déclin global de 68,6 % sur 49 ans. Durant la plus récente période de 10 ans (2009‑2019), la population canadienne était presque stable, ne variant que de ‑0,12 % (IC à 95 % de ‑1,07 % à 0,89 %) par année, soit une baisse de ‑1,2 % durant cette période. Toutefois, à l’échelle régionale, il y a eu une importante hausse des effectifs en Saskatchewan qui a compensé les baisses considérables en Ontario et au Québec. Les comparaisons des données des atlas des oiseaux nicheurs de première et de deuxième générations de l’Alberta, de l’Ontario, du Québec et des Maritimes montrent des déclins de population à long terme au Canada, les plus fortes baisses ayant été observées dans les provinces de l’est (Ontario, Québec et les Maritimes).
Menaces et facteurs limitatifs
Il reste encore beaucoup de recherche à mener pour bien comprendre les menaces qui pèsent sur l’Hirondelle rustique. À l’heure actuelle, on croit que les menaces les plus préoccupantes sont les modifications du système naturel (menaces indirectes comme les pesticides et la perte d’habitat qui réduit la quantité et la qualité des proies), les changements climatiques, le développement résidentiel et commercial, les changements en agriculture (cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois et élevage de bétail), les routes et voies ferrées et la pollution. Ces menaces réduiraient la quantité et la qualité des proies et causeraient une baisse du taux de reproduction et de la mortalité directe. Les menaces dans les aires d’hivernage ne sont pas bien comprises à l’heure actuelle, mais elles sont sans doute liées aux changements dans l’utilisation des terres qui détruisent de l’habitat d’alimentation convenable, ainsi qu’à l’intensification des pratiques agricoles qui réduisent les populations d’insectes. L’impact global des menaces pesant sur l’Hirondelle rustique pour les dix prochaines années est jugé moyen. Les facteurs limitatifs comprennent la dépendance alimentaire de l’espèce à l’égard des insectes proies et sa faible survie post‑envol.
Protection, statuts et classements
Au Canada, la Loi de 1994 sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs protège l’Hirondelle rustique, ses nids et ses œufs. L’espèce est également inscrite comme espèce menacée à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (2002). Au Canada, elle est cotée N3N4 (vulnérable à apparemment non en péril) à l’échelle nationale, S2 (en péril) au Yukon, au Nouveau‑Brunswick, à l’Île‑du‑Prince‑Édouard et à Terre‑Neuve, S2? (en péril?) dans les Territoires du Nord‑Ouest, S2S3 (en péril à vulnérable) en Nouvelle‑Écosse, S3 (vulnérable) en Alberta et au Québec, S3S4 (vulnérable à apparemment non en péril) en Colombie-Britannique, S4 (apparemment non en péril) au Manitoba et S5 (non en péril) en Saskatchewan et en Ontario. Aux États‑Unis, l’espèce est protégée par le Migratory Bird Treaty Act et cotée N5 (non en péril) à l’échelle nationale. Sa cote mondiale est G5 (non en péril).
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’Hirondelle rustique (Hirundo rustica) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 66 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Hyménoxys herbacé

Nom scientifique
Tetraneuris herbacea
Taxon
Plantes vasculaires
Statut du COSEPAC
Préoccupante
Aire de répartition canadienne
Ontario
Justification de la désignation
Cette plante herbacée vivace est présente seulement dans la région des Grands Lacs, où elle est limitée aux rares alvars et habitats riverains de substrat rocheux calcaire. Quatre-vingt-quinze pour cent de la population mondiale se trouve au Canada. Cette espèce peut être très abondante là où elle est présente, et quelques grandes sous‑populations de l’ouest de l’île Manitoulin atténuent le niveau de risque pour le reste de la population. Les menaces continues sont la suppression des incendies, le piétinement par des humains, l’utilisation de véhicules hors route, la construction de bâtiments et de routes, l’exploitation de carrières, l’exploitation forestière dans les forêts adjacentes et l’invasion par des espèces exotiques. Le changement de statut depuis la dernière évaluation est attribuable à un effort de recherche accru et à un changement de l’interprétation de « fragmentation grave ».
Description et importance de l’espèce sauvage
L’hyménoxys herbacé (Tetraneuris herbacea) est une plante vivace à rhizome de la famille des Astéracées qui forme des colonies. Au début du printemps, cette plante produit des capitules jaunes semblables à ceux des marguerites, chacun étant porté sur une tige pubescente. L’hyménoxys herbacé est une espèce endémique des Grands Lacs qui est importante à l’échelle mondiale et dont la répartition est très restreinte.
Répartition
La présence de l’hyménoxys herbacé a été signalée uniquement dans la région des Grands Lacs, au Michigan, en Ohio, en Illinois et en Ontario. Au Canada, l’espèce se rencontre dans la région de l’île Manitoulin et sur la péninsule Bruce, en Ontario. On a répertorié 25 sous‑populations dans la région de l’île Manitoulin et 9 sous‑populations sur la péninsule Bruce, pour un total de 34 sous‑populations au Canada. La superficie occupée par les sous‑populations varie : il peut s’agir de zones de moins de 100 m2 ou de bandes riveraines de 3 km de longueur. L’aire de répartition canadienne de l’hyménoxys herbacé représente probablement plus de 95 % de la population mondiale de l’espèce. La population canadienne est considérée comme une seule unité désignable.

Répartition de l’hyménoxys herbacé dans la région de l’île Manitoulin. Les zones ombragées en violet indiquent l’emplacement général des sous-populations où se trouvent des polygones renfermant l’espèce (mais celle-ci pourrait ne pas occuper toutes les zones ombragées).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Range of Lakeside Daisy in the Manitoulin Island Region = Aire de répartition de l’hyménoxys herbacé dans la région de l’île Manitoulin
Subpopulations = Sous-populations
Manitoulin Island = Île Manitoulin
Barrie Island = Île Barrie
Lake Huron = Lac Huron
10 Kilometers = 10 kilomètres
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’hyménoxys herbacé (Tetraneuris herbacea) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. xii + 49 p.
Description longue
Carte de la répartition de l’hyménoxys herbacé dans la région de l’île Manitoulin, indiquant l’emplacement général des sous-populations.

Répartition de l’hyménoxys herbacé dans la péninsule Bruce. Les zones ombragées en violet indiquent l’emplacement général des sous-populations où se trouvent des polygones renfermant l’espèce (mais celle-ci pourrait ne pas occuper toutes les zones ombragées).
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Range of Lakeside Daisy on the Bruce Peninsula = Aire de répartition de l’hyménoxys herbacé dans la péninsule Bruce
Subpopulations = Sous-populations
Bruce Peninsula = Péninsule Bruce
Lake Huron = Lac Huron
10 Kilometers = 10 kilomètres
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’hyménoxys herbacé (Tetraneuris herbacea) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. xii + 49 p.
Description longue
Carte de la répartition de l’hyménoxys herbacé dans la péninsule Bruce, indiquant l’emplacement général des sous-populations.
Habitat
L’hyménoxys herbacé fait preuve d’une très grande spécificité à l’égard de son habitat, étant confiné aux écosystèmes d’alvar et aux rivages à assise calcaire dont le substrat rocheux est exposé. Sur la péninsule Bruce, trois sous-populations poussent sur des blocs calcaires. La majeure partie de l’habitat de l’espèce a déjà subi des incendies, mais aucun site n’a connu plus d’un incendie en plus de cent ans. Il est donc possible que les incendies ne soient nécessaires que sur de très longues périodes.
Biologie
L’hyménoxys herbacé est une plante à fleur, mais doit être pollinisé par un individu génétiquement distinct pour produire des graines. Les individus de l’espèce peuvent vivre pendant plusieurs décennies. L’âge moyen des individus est d’environ 16 ans. Les fruits ne sont dotés d’aucun mécanisme de dispersion particulier, et la plupart des semis poussent à moins d’un mètre des plantes adultes. La population canadienne de l’espèce n’est pas gravement fragmentée.
Taille et tendances des populations
Il pourrait y avoir entre 87 000 et 220 000 individus matures (genets) de l’espèce au Canada, chacun comportant de 20 à 50 ramets (pousses clonales). Selon les données sur les tendances obtenues pour douze sous‑populations, quatre sous‑populations sont en déclin, six sont stables et deux sont stables ou pourraient avoir augmenté. Les sous‑populations peuvent demeurer assez stables pendant des décennies. Il semble qu’aucune sous-population n’ait disparu. L’immigration de source externe est considérée comme hautement improbable, car les populations extérieures sont beaucoup plus petites ou se trouvent à des centaines de kilomètres de distance.
Menaces et facteurs limitatifs
Les principales menaces qui pèsent sur l’hyménoxys herbacé sont le piétinement par des randonneurs, l’utilisation de véhicules hors route, la construction de bâtiments et de routes, l’exploitation de carrières, l’exploitation forestière dans les forêts voisines et l’envahissement de l’habitat par des espèces exotiques. De plus, le prolongement artificiel de la succession naturelle dû à la suppression des incendies et aux répercussions des changements climatiques pourrait avoir une incidence sur l’habitat à très long terme. La variation du niveau d’eau des lacs pourrait être un facteur limitatif pour les sous‑populations riveraines. On compte 29 localités de l’espèce au Canada.
Protection, statuts et classements
L’hyménoxys herbacé est inscrit à titre d’espèce menacée à la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral de même qu’à la Liste des espèces en péril en Ontario (EEPEO), dressée en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) de l’Ontario. Aux États‑Unis, l’espèce est considérée comme menacée à l’échelon fédéral. Elle est cotée G3 ou vulnérable à l’échelle mondiale, N3 ou vulnérable à l’échelle nationale au Canada, et S3 ou vulnérable en Ontario. Aux États‑Unis, l’espèce est cotée N1 ou gravement en péril à l’échelle nationale, et S1 ou gravement en péril en Illinois, au Michigan et en Ohio. En 2011, l’habitat essentiel a été désigné au Canada en vertu de la LEP pour 38 % de l’habitat occupé par l’hyménoxys herbacé dans la région de l’île Manitoulin et 67 % de l’habitat occupé sur la péninsule Bruce. Environ 353 ha de l’habitat occupé par l’espèce se trouvent dans des aires protégées, 247 ha, sur des terrains privés, 71 ha sur des terrains appartenant à des entreprises, et environ 5 ha, sur des terres administrées par des Premières Nations, la Couronne ou des municipalités.
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’hyménoxys herbacé (Tetraneuris herbacea) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. xii + 49 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Lyonie faux-troène

Nom scientifique
Lyonia ligustrina
Taxon
Plantes vasculaires
Statut du COSEPAC
En voie de disparition
Aire de répartition canadienne
Nouvelle-Écosse
Justification de la désignation
Cet arbuste feuillu colonial fait partie des espèces à répartition disjointe de la flore de la plaine côtière de l’Atlantique. Il a été signalé dans un seul site, en bordure d’un lac dans une aire protégée du sud de la Nouvelle-Écosse. Ce site se trouve à plus de 245 km de l’autre site le plus proche et en est séparé par le golfe du Maine. La population canadienne semble stable, mais sa très petite taille (environ 33 individus matures) et sa répartition extrêmement restreinte (612 m2) la mettent en péril. Les menaces immédiates sont faibles, mais cette population est sujette aux menaces potentielles que représentent l’utilisation de véhicules hors route et le nerprun bourdaine, espèce envahissante.
Description et importance de l’espèce sauvage
La lyonie faux-troène est un arbuste décidu à feuilles larges composé de nombreuses tiges ligneuses dressées qui partent de rhizomes ramifiés et qui peuvent atteindre 4 m. Les feuilles, qui mesurent de 2 à 9 cm de long, sont ovales et généralement pointues aux deux extrémités, et leur marge est entière ou légèrement dentée. Les petites fleurs en forme de vase sont réunies en longues inflorescences à l’extrémité des tiges de l’année précédente, chaque fleur reposant sur un court pédicelle. Les fleurs fertilisées forment des capsules ligneuses globuleuses de 2 à 4 mm qui s’ouvrent le long de cinq sutures et qui demeurent sur l’arbuste jusqu’à la prochaine saison de croissance.
La lyonie faux-troène est intéressante, car il s’agit d’une espèce extrêmement rare au Canada et elle constitue un exemple typique d’espèce végétale géographiquement isolée de la plaine côtière de l’Atlantique, dans le sud de la Nouvelle-Écosse. Sa présence en Nouvelle-Écosse pourrait contribuer de façon importante à une colonisation vers le nord dans le contexte d’un futur climat plus chaud. La lyonie faux-troène est l’hôte d’un champignon qui s’attaque aux feuilles et est responsable la tache goudronneuse; ce champignon pourrait être uniquement présent à la seule occurrence de la lyonie faux-troène au Canada. La lyonie faux-troène est utilisée par certaines espèces d’insectes à hôte spécifique susceptibles d’être présentes au Canada. De plus, elle est à l’occasion utilisée comme plante d’ornement et comme remède homéopathique.
Répartition
La lyonie faux-troène est uniquement présente dans l’est des États-Unis, à l’exception d’une seule occurrence dans l’extrême sud de la Nouvelle-Écosse. L’espèce est présente depuis le centre-sud du Maine, le nord du Vermont et le centre de l’État de New York jusqu’au centre de la Floride, à l’est du Texas et en Oklahoma. Vers le nord, l’espèce est plus rare à l’ouest des Appalaches. La variété ligustrina que l’on retrouve au Canada est présente plus au sud et vers l’ouest jusqu’au nord de l’Alabama.

Aire de répartition mondiale de la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina). La répartition à l’échelle des États est indiquée en vert foncé. Les comtés des États-Unis où des occurrences ont été documentées sont indiqués en vert pâle. L’occurrence en Nouvelle-Écosse est désignée par un point vert pâle. La répartition de la variété ligustrina que l’on trouve au Canada se prolonge vers le sud jusqu’au sud des Appalaches, dans le nord de l’Alabama
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xi + 34 p.
Description longue
Carte de l’aire de répartition mondiale de la lyonie faux troène au Canada et aux États Unis (répartition indiquée à l’échelle des états et des comtés). Pour plus de détails, veuillez consulter le texte du rapport sous « Aire de répartition mondiale ».
Habitat
La population néo-écossaise de la lyonie faux-troène est située en bordure d’un lac, dans un marécage tourbeux assez ouvert qui est dominé par l’érable rouge et parsemé d’épinettes rouges, de sapins baumiers, de bouleaux jaunes et de grands arbustes. Aux États-Unis, la lyonie faux-troène est surtout présente dans des milieux humides : marécages, fourrés d’arbustes, tourbières ombrotrophes (surtout en bordure), rivières, ruisseaux, rives d’étangs et de lacs et parfois tourbières minérotrophes riches. Elle est aussi souvent présente dans des boisés et des fourrés situés en terrain élevé, et parfois même dans des milieux perturbés (anciens champs, emprises de lignes de transport d’électricité et forêt de seconde venue).
Biologie
La lyonie faux-troène est un arbuste vivace à longue durée de vie qui peut se reproduire par voie sexuée (graines) ou par voie végétative, à partir de rhizomes traçants. Il est difficile de déterminer la durée d’une génération à partir des données disponibles, mais elle pourrait être d’environ 20 ans. En Nouvelle-Écosse, la lyonie faux-troène fleurit de la mi-juillet à la fin juillet. Elle est avant tout pollinisée par les abeilles, y compris certaines espèces spécialistes collectrices de pollen, et elle peut être autocompatible. Le fruit atteint sa maturité à la fin de l’été ou au début de l’automne et demeure sur l’arbuste tout l’hiver, et les petites graines qu’il contient sont disséminées par le vent ou, de façon secondaire, par l’eau, et peut-être même par la boue qui macule la fourrure ou les plumes d’animaux.
Taille et tendances des populations
Au Canada, on dénombre 780 tiges représentant au moins 33 individus matures (et l’on estime qu’il existe au total bien moins de 250 individus matures) sur une zone de 51 m par 12 m. Il n’y a pas de preuve connue de changement de la taille de la population, et l’on prévoit que la population demeurera stable dans le futur tant que les menaces potentielles liées à l’utilisation de véhicules hors route et à l’invasion du nerprun bourdaine seront gérées par le Nova Scotia Nature Trust.
Menaces et facteurs limitatifs
Les menaces qui pèsent sur la lyonie faux-troène en Nouvelle-Écosse sont limitées, car la seule occurrence connue se situe dans une aire qui appartient au Nova Scotia Nature Trust. L’utilisation non autorisée de véhicules hors route et les possibles activités de débroussaillage connexes pourraient avoir des répercussions sur une petite portion d’individus situés en bordure de la population. L’exclusion compétitive par le nerprun bourdaine, un arbuste envahissant, constitue une menace potentielle pour les prochaines décennies. La plus proche occurrence connue de cette espèce est située à 45 km, mais l’espèce est probablement présente plus près. L’expansion du nerprun bourdaine se fera lentement, sur une ou plusieurs générations, et elle pourrait être facilement gérée dans la petite occurrence connue de la lyonie faux-troène.
Les facteurs limitatifs potentiels au Canada sont la capacité restreinte de dispersion de l’espèce et d’établissement des plantules, les effets de la tache goudronneuse causée par un champignon qui s’attaque aux feuilles, et le broutage par le lièvre d’Amérique et le cerf de Virginie.

Protection, statuts et classements
La lyonie faux-troène n’a aucun statut juridique dans les administrations où elle est présente. L’Ohio (SH) et le Vermont (S3S4) sont les seules administrations, outre la Nouvelle-Écosse, dans lesquelles la cote attribuée dénote un certain niveau de préoccupation. Partout ailleurs, l’espèce est classée comme étant non en péril ou apparemment non en péril (S4 ou S5), ou encore non classée (SNR; dans le cas de cette espèce, le fait qu’elle ne soit pas classée indique probablement qu’elle est généralement considérée comme non en péril).
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la lyonie faux-troène (Lyonia ligustrina) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xi + 34 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Mouette rosée

Nom scientifique
Rhodostethia rosea
Taxon
Oiseaux
Statut du COSEPAC
En voie de disparition
Aire de répartition canadienne
Nunavut, Manitoba, Terre‑Neuve‑et‑Labrador, océan Arctique, océan Atlantique
Justification de la désignation
Cette petite mouette peu connue niche dans une à trois colonies situées dans l’Extrême‑Arctique canadien et hiverne probablement dans la mer du Labrador. Moins de 20 individus matures se reproduisent au Canada, bien qu’un nombre à peu près similaire d’individus puissent être présents sans être détectés. Grand nombre d’individus migrant à l’automne observés chaque année au large du nord de l’Alaska proviennent probablement d’une grande population distincte de l’est de la Russie. Au Canada, la productivité de l’espèce est faible, et souvent, la reproduction est reportée ou abandonnée; aucun oisillon n’a pris son envol dans la seule colonie canadienne active connue sur une période de 14 ans. Ces facteurs contribuent au déclin continu inféré de la population. L’abandon des sites de nidification dans le Bas‑Arctique depuis la dernière évaluation a entraîné une diminution de l’aire de répartition de l’espèce et du nombre de localités au Canada; l’aire de reproduction de l’espèce est maintenant limitée à l’Extrême‑Arctique. Les principales menaces nuisant au succès de reproduction comprennent la prédation des oisillons par la Sterne arctique dans les colonies et la contamination par des substances chimiques toxiques aéroportées. Les effets des changements climatiques en cours sur la disponibilité de nourriture, le succès de reproduction et la survie des adultes sont en grande partie inconnus.
Description et importance de l’espèce sauvage
La Mouette rosée est une petite mouette de l’Arctique dont le vol est léger et flottant et les battements d’ailes, rapides et peu amples, qui se distingue par une queue unique en biseau. Les adultes nicheurs présentent un collier noir distinctif, et les plumes pâles de la tête et du corps prennent une teinte rosée. Les juvéniles arborent des rémiges primaires noires et une large bande diagonale noire traversant l’aile intérieure.
La Mouette rosée est le seul membre du genre Rhodostethia, et son plumage, son répertoire vocal, son comportement associé à la parade nuptiale et son écologie générale sont uniques parmi les mouettes. Les études scientifiques se limitent principalement à des observations fortuites de petites colonies en Russie et au Canada et d’individus migrateurs à Point Barrow, en Alaska. Son écologie hivernale est très peu connue, mais son aire de répartition hivernale chevauche probablement celle des mouettes pélagiques et des alcidés dans les eaux subarctiques. La Mouette rosée est connue des Inuits du Nunavut et des résidents autochtones de Barrow, en Alaska, et recherchée par les ornithologues, car elle visite rarement les basses latitudes en hiver.
Répartition
Il est présumé que la Mouette rosée se reproduit principalement dans l’est de la Russie, mais le Canada et le Groenland comptent également des mentions éparses de nidification. Il semblerait que les grands groupes de Mouettes rosées qui passent chaque année devant la pointe Barrow pendant leur migration automnale proviennent de l’est de la Russie. Les individus de la très petite population nicheuse de l’Arctique canadien hivernent probablement dans la mer du Labrador.

Sites de reproduction existants de la Mouette rosée au Canada
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Ross’s Gull Distribution in Canada = Répartition de la Mouette rosée au Canada
Extant Breeding Sites = Sites de reproduction existants
Extent of Occurrence [Extant] = Zone d’occurrence [existante]
EOO (minimum convex polygon): 1,268 km2 = Zone d’occurrence (selon la méthode du plus petit polygone convexe) : 1 268 km2
Index of Area of Occupancy [Extant] = Indice de zone d’occupation [existant]
IAO (based on 2 km x 2 km grid): 12 km2 = IZO (d’après une grille à carrés de 2 km de côté) : 12 km2
Nunavut = Nunavut
Cheyne Islands = Îles Cheyne
Bathurst Island = Île Bathurst
Kalivik Island = Île Kalivik
Nasaruvaalik Island = Île Nasaruvaalik
Milne Island = Île Milne
Emikutailaq Island = Île Emikutailaq
Cornwallis Island = Île Cornwallis
Devon Island = Île Devon
Kilometers = Kilomètres
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Mouette rosée (Rhodostethia rosea) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 41 p.
Description longue
Carte illustrant la répartition des sites de reproduction existants (de 2009 à 2018) de la Mouette rosée au Canada, la zone d’occurrence actuelle et l’indice de zone d’occupation actuel.
Habitat
La Mouette rosée niche habituellement dans des zones plates de basses terres dotées d’un couvert végétal bas, et elle niche dans deux types d’habitat au Canada. La Mouette rosée se rencontre maintenant plus fréquemment dans les îles de l’Extrême‑Arctique, dans le chenal Queens, au Nunavut, dans de petites îles de gravier à végétation éparse, adjacentes à des polynies (étendues d’eau libre entourées d’une banquise). Un petit nombre d’individus nichaient auparavant dans l’habitat marécageux de la plaine inondable du Bas‑Arctique près de Churchill, au Manitoba, où la nidification n’a pas été confirmée depuis 2005.
Biologie
La Mouette rosée se reproduit probablement pour la première fois au cours de sa deuxième année, et la durée d’une génération de l’espèce est d’environ cinq ans. Elle pond de un à trois œufs dans une dépression du sol, en colonies clairsemées habituellement composées de deux à dix couples. Fréquemment, la Mouette rosée reporte ou abandonne la nidification, ou se déplace vers un autre site de nidification, en réaction à la couverture de neige, à des intempéries prolongées ou à des prédateurs terrestres. Des études réalisées à partir d’oiseaux bagués ont montré que le succès global de reproduction et la fidélité au partenaire étaient très faibles.
La Mouette rosée adulte se nourrit de petits invertébrés dans les milieux d’eau douce, et de zooplancton et de petits poissons pendant la migration et l’hivernage en mer. Les œufs et les oisillons sont vulnérables aux prédateurs terrestres et aviaires. Des cas de Sternes arctiques, une espèce qui niche en sympatrie avec la Mouette rosée, tuant des oisillons de cette dernière dans des colonies de l’Extrême‑Arctique ont été relevés et constituent probablement une cause importante du faible succès de reproduction de la Mouette rosée au Canada.
Taille et tendances des populations
La situation de la population de Mouettes rosées au Canada est peu connue. L’espèce n’a été surveillée régulièrement que dans l’île Nasaruvaalik, qui appartient au Nunavut et se trouve dans l’Extrême Arctique, et où de un à six couples nichent chaque année. Il est probable que beaucoup moins de 250 individus matures se reproduisent au Canada. De vastes zones d’habitat apparemment convenable pourraient abriter de petites colonies non détectées. Les dénombrements et les extrapolations d’individus en migration réalisés à partir des relevés des oiseaux nicheurs effectués en Sibérie portent à croire que la population mondiale serait d’environ 50 000 individus matures.
Le nombre de Mouettes rosées se reproduisant au Canada a varié au cours des trois dernières générations, et est relativement stable ou en légère baisse à court terme. Un déclin continu prévu de la population est inféré d’après la faiblesse du taux de reproduction détectée dans le cadre d’études réalisées pendant 14 ans à la seule colonie canadienne connue. Selon les données accessibles, la Mouette rosée ne niche plus près de Churchill, ville canadienne du Bas Arctique, ce qui entraîne un déclin important de la zone d’occurrence apparente. Toutefois, les relevés des Mouettes rosées qui passent devant la pointe Barrow pendant leur migration ne semblent pas indiquer un déclin global des populations mondiales.
Menaces et facteurs limitatifs
Les menaces qui pèsent sur la Mouette rosée au Canada sont peu comprises. Le taux élevé de mortalité des oisillons dû à des attaques de Sternes arctiques dans les colonies que les deux espèces partagent ainsi que la prédation et les perturbations par l’ours blanc et le renard arctique sont des menaces majeures. Le faible taux d’éclosion pourrait être attribuable à l’infertilité des œufs liée aux concentrations élevées de mercure et de polluants organiques persistants provenant de sources aériennes. La plupart des Mouettes rosées nichent dans des zones éloignées où l’activité humaine est limitée ou absente. Le transport maritime dans la mer du Labrador présente un faible risque pour les individus qui y hivernent. Il est peu probable que de nombreux changements liés au climat dans l’habitat de reproduction terrestre de l’Extrême‑Arctique affectent cette espèce pendant trois générations, et les effets des changements des conditions maritimes dans les aires de reproduction et d’hivernage sont inconnus.
Protection, statuts et classements
La Mouette rosée, ses œufs et ses nids sont protégés au Canada en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, et l’espèce a été inscrite comme étant menacée en vertu de la Loi sur les espèces en péril de 2002. Elle est également inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba. À l’échelle internationale, la Mouette rosée figure sur la liste des espèces menacées ou en voie de disparition du livre rouge de la Russie, et elle est entièrement protégée en Russie et au Groenland contre toute atteinte ou perturbation délibérée. L’espèce est également protégée aux États‑Unis aux termes du Migratory Birds Treaty Act. Selon l’UICN, l’espèce est gravement en péril/en péril au Canada et, à l’échelle mondiale, elle constitue une préoccupation mineure.
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Mouette rosée (Rhodostethia rosea) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 41 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Océanite cul‑blanc – population de l’Atlantique

Nom scientifique
Oceanodroma leucorhoa
Taxon
Oiseaux
Statut du COSEPAC
Menacée
Aire de répartition canadienne
Québec, Nouveau‑Brunswick, Île‑du‑Prince‑Édouard, Nouvelle‑Écosse, Terre‑Neuve‑et‑Labrador, océan Atlantique
Justification de la désignation
Ce petit oiseau de mer pélagique et longévif a une vaste aire de répartition mondiale et niche sur des îles extracôtières au sein de populations isolées dans l’Atlantique Nord et le Pacifique Nord. La population de l’Atlantique niche dans des terriers dans plus de 80 colonies dans l’Est canadien. L’espèce parcourt souvent des centaines de kilomètres pour se nourrir de minuscules poissons bioluminescents. Cette population hiverne dans les eaux équatoriales productives de l’océan Atlantique, et certains individus se rendent jusque dans les eaux au large de l’Afrique du Sud et du Brésil. Selon des relevés réalisés dans 8 grandes colonies, le nombre d’individus a diminué de 54 % au cours des 3 dernières générations (44 ans), et le taux de déclin est à la hausse. Certaines colonies du Québec ont disparu ces dernières années. De plus, des colonies croissantes de Macareux moines ont évincé l’espèce de son habitat de nidification de prédilection dans plusieurs de ses grandes colonies. Le faible taux de survie des adultes lié aux taux de prédation accrus par les goélands semble être un facteur démographique clé des déclins observés. Les déclins devraient se poursuivre. Parmi les autres menaces figurent les changements dans le réseau trophique de l’Atlantique Nord‑Ouest, la production pétrolière et gazière extracôtière et l’attirance de l’espèce pour les sources de lumière artificielle, qui peuvent causer des collisions et piéger les jeunes oiseaux. Malgré ces diminutions, la population globale, qui compte un nombre estimé à environ 5 millions d’individus matures se reproduisant au Canada, demeure grande et répandue.
Description et importance de l’espèce sauvage
L’Océanite cul‑blanc est la plus petite (environ 45 g) et la plus répandue des espèces procellariiformes (pétrel) nichant dans l’hémisphère Nord. Cet oiseau de mer à narines tubulaires se caractérise par un plumage brun noirâtre foncé, une queue fourchue, une large bande diagonale pâle sur les ailes et une tache blanche distinctive sur le croupion. Il se reproduit en grandes colonies et niche dans des terriers qu’il creuse dans les îles côtières et extracôtières.
Le Canada a une responsabilité mondiale importante envers l’Océanite cul‑blanc, puisqu’il abrite environ 40 % de la population reproductrice mondiale. L’Océanite cul‑blanc de l’Atlantique au Canada représente environ un tiers des effectifs mondiaux, et la plus grande colonie se trouve sur l’île Baccalieu, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador. BirdLife International a désigné l’espèce comme étant menacée à l’échelle mondiale en 2016; l’espèce a ensuite été classée dans la catégorie de risque plus élevée « vulnérable » de la liste rouge de l’UICN, en raison des déclins importants de la population, en particulier dans l’Atlantique Ouest.
Répartition
L’Océanite cul‑blanc se reproduit principalement dans l’hémisphère Nord, sur des îles extracôtières dans les océans Atlantique (vers le sud jusqu’à environ 41° N) et Pacifique (vers le sud jusqu’à environ 25° N). Les populations de l’Atlantique et du Pacifique sont considérées comme des unités désignables (UD) distinctes, car elles sont géographiquement isolées et il y a très peu de possibilités d’échange de gènes. L’UD de l’Atlantique est la seule prise en compte dans le présent document.
Il existe jusqu’à 93 colonies de nidification actives de l’Océanite cul‑blanc de l’Atlantique dans l’Est du Canada, depuis le sud du Labrador jusqu’à l’embouchure de la baie de Fundy, au Nouveau‑Brunswick, ce qui comprend le golfe du Saint‑Laurent, au Québec. L’espèce se reproduit le plus abondamment le long des côtes est et sud de Terre‑Neuve et de la côte atlantique de la Nouvelle‑Écosse. L’Océanite cul‑blanc de l’Atlantique hiverne principalement entre les eaux équatoriales de l’océan Atlantique et la côte sud‑ouest de l’Afrique, ainsi que dans l’océan Atlantique Ouest au large du Brésil.

Carte montrant les récentes colonies où la nidification a été confirmée depuis 1970 (cercles pleins noirs) et les colonies de nidification passées (aucune confirmation depuis 1970; cercles vides) de l’Océanite cul-blanc de l’Atlantique dans l’Est du Canada. La zone d’occurrence est délimitée par le polygone orange, et l’indice de zone d’occupation (IZO) est indiqué par un point rouge dans les cercles pleins noirs montrant les colonies récentes
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Atlantic Leach’s Storm-Petrel colonies in Eastern Canada = Colonies d’Océanites cul-blanc de l’Atlantique dans l’Est du Canada
Recent = Colonies récentes
Historical = Colonies passées
Extent of Occurrence = Zone d’occurrence
EOO (minimum polygon): 850,992 km2 = Zone d’occurrence (plus petit polygone convexe) : 850 992 km2
Index of Area of Occupancy = Indice de zone d’occupation
IAO (based on 2 km x 2 km grid): 284 km2 = IZO (selon une grille à carrés de 2 km de côté) : 284 km2
New-Brunswick = Nouveau-Brunswick
Nova Scotia = Nouvelle-Écosse
Gulf of St. Lawrence = Golfe du Saint-Laurent
Cabot Strait = Détroit de Cabot
Bay of Fundy = Baie de Fundy
Kilometres = Kilomètres
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’Océanite cul‑blanc (Oceanodroma leucorhoa) (population de l’Atlantique) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 82 p.
Description longue
Map showing the distribution of recent colonies (with confirmed breeding records since 1970) and historical colonies (no breeding confirmation since 1970) for the Atlantic Leach’s Storm-Petrel in Eastern Canada. Extent of occurrence and index of area of occupancy are also shown.
Habitat
L’Océanite cul‑blanc se reproduit sur des îles recouvertes de végétation où il n’y a généralement pas de mammifères prédateurs et préfère les habitats bien drainés où il est possible de creuser des terriers, comme les forêts basses et les prés. Il se reproduit généralement sur des îles abritant d’autres oiseaux de mer, dont de grands goélands, et tend à utiliser un habitat différent de celui qu’utilisent d’autres espèces nichant dans des terriers. La quantité et la qualité de l’habitat convenable ont diminué dans certaines colonies, principalement en raison de l’empiétement par des espèces comme le Macareux moine.
L’Océanite cul‑blanc de l’Atlantique se nourrit en surface et cherche de la nourriture au‑dessus ou au‑delà du plateau continental pendant la période de reproduction. Il parcourt des distances allant de 400 à 800 km pour s’alimenter la nuit dans les eaux libres des océans; il se nourrit, entre autres, de poissons‑lanternes bioluminescents qui migrent verticalement. En dehors de la période de reproduction, l’Océanite cul‑blanc de l’Atlantique est principalement associée aux eaux chaudes productives dans les zones à forte remontée de nutriments ou dans les régions côtières.
Biologie
Au Canada, l’Océanite cul‑blanc de l’Atlantique se reproduit habituellement pour la première fois à l’âge de 6 ou 7 ans; dans des conditions normales, la durée d’une génération est estimée à 14,8 ans. Cependant, dans l’Est du Canada, la durée d’une génération réelle est probablement moins élevée, puisque l’estimation du taux de survie des adultes est seulement d’environ 0,78 à 0,86 dans plusieurs colonies de l’Atlantique canadien. Les adultes sont monogames et se montrent très fidèles au site de nidification, retournant généralement dans le même terrier de nidification chaque année pour élever un seul oisillon. En revanche, les jeunes oiseaux retournent rarement dans leur colonie natale pour se reproduire, ce qui laisse croire que les colonies d’Océanites cul‑blanc présentes dans l’océan Atlantique forment une seule métapopulation en raison d’une dispersion natale élevée. L’incubation dure entre 37 et 50 jours, et les oisillons prennent leur envol entre l’âge de 58 et 77 jours. L’Océanite cul‑blanc de l’Atlantique est strictement nocturne dans la colonie : les arrivées et les départs des adultes ainsi que l’envol des oisillons ont lieu la nuit.
Taille et tendances des populations
En tout, 106 colonies ont abrité ou abritent des Océanites cul‑blanc nicheurs dans l’Est du Canada, et la population actuelle est estimée à environ 5 277 000 individus matures. Vingt îles, qui soutiennent chacune plus de 2 000 individus matures, abritent collectivement 99,7 % de la population. Dix colonies qui accueillaient autrefois des océanites nicheurs ont été abandonnées au cours des 3 dernières générations, ce qui a causé une réduction estimée de l’indice de zone d’occupation d’environ 11 % au cours de cette période.
Les tendances de 8 colonies représentant environ 91 % de la population de l’Est du Canada, ce qui comprend toutes les grandes colonies, ont été analysées. Un taux annuel moyen de déclin de 1,74 %/an a été observé dans les colonies ayant fait l’objet d’un suivi au cours des 3 dernières générations (44 ans), et le taux de déclin était plus marqué (2,64 %/an) au cours des 2 dernières générations (30 ans). L’estimation des déclins pour ces 2 périodes est similaire, car le taux de déclin s’est accentué au cours des dernières années : la baisse notée était de 55,2 % au cours des 2 dernières générations et de 53,8 % au cours des 3 dernières générations. Selon des études paléoécologiques menées sur l’île Baccalieu, la taille de la population a atteint un pic au milieu des années 1980, suivi d’un déclin rapide, ce qui corrobore les tendances démographiques estimées à partir de relevés conventionnels. Les populations d’Océanites cul‑blanc dans une colonie de Saint‑Pierre‑et‑Miquelon, archipel français adjacent à Terre‑Neuve, semblent généralement stables, tandis que la population beaucoup plus petite du Maine, aux États‑Unis, augmente. Cependant, toutes les colonies sources potentielles dans l’est de l’Atlantique sont en déclin.
Menaces et facteurs limitatifs
Les causes du déclin de la population d’Océanites cul‑blanc de l’Atlantique sont actuellement inconnues, mais seraient plurifactorielles. De faibles taux de survie annuels des adultes dans les colonies de l’Est du Canada semblent être un facteur démographique clé qui contribue aux déclins observés et sont en partie déterminés par le taux élevé de prédation par de grands goélands présents dans les colonies de nidification. Le faible taux de survie annuel de l’Océanite cul‑blanc de l’Atlantique diffère des taux estimés d’environ 0,97 pour les populations le long de la côte du Pacifique du Canada. L’Océanite cul‑blanc de l’Atlantique est menacé par la production pétrolière et gazière extracôtière et par d’autres industries maritimes, principalement en raison de l’attirance de l’espèce pour les sources de lumière, qui cause des collisions et piège les oiseaux sur des structures extracôtières et des navires. À cause des sources de lumières artificielles dans les collectivités ou les sites industriels près des colonies, des Océanites cul‑blanc ayant récemment pris leur envol entrent en collision avec des structures, ou restent piégés au sol, où ils sont vulnérables à la prédation. Par ailleurs, dans les plus grandes colonies d’océanites, les colonies croissantes de Macareux moines empiètent sur l’habitat de nidification de l’espèce. La hausse des températures mondiales semble être associée à une réduction du succès reproductif dans certaines colonies à la limite sud de l’aire de répartition. Les phénomènes météorologiques violents associés aux changements climatiques sont de plus en plus fréquents, ce qui contribue à l’échouage massif d’Océanites cul‑blanc, et les changements écosystémiques associés à des températures anormalement élevées peuvent avoir une incidence sur la disponibilité de proies dans les aires de reproduction et d’hivernage. L’exposition à des teneurs élevées de mercure, ainsi qu’à d’autres contaminants par l’ingestion de particules de plastique, peut avoir des effets négatifs sur la survie des adultes, le succès reproductif et le recrutement.
Protection, statuts et classements
L’Océanite cul‑blanc est protégé au Canada par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs; il est également protégé aux États‑Unis et au Mexique en vertu d’une législation parallèle. À l’heure actuelle au Canada, 29 îles, qui abritent au total 93 % de la population d’Océanites cul‑blanc de l’Atlantique, sont protégées à titre de refuges d’oiseaux migrateurs ou de parcs nationaux par le gouvernement fédéral, ou à titre d’aires de gestion de la faune ou de réserves écologiques d’oiseaux de mer par des provinces.
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’Océanite cul‑blanc (Oceanodroma leucorhoa) (population de l’Atlantique) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 82 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Paruline du Canada

Nom scientifique
Cardellina canadensis
Taxon
Oiseaux
Statut du COSEPAC
Préoccupante
Aire de répartition canadienne
Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau‑Brunswick, Nouvelle‑Écosse, Île‑du‑Prince‑Édouard, Yukon, Territoires du Nord‑Ouest
Justification de la désignation
Quatre-vingts pour cent de l’aire de reproduction de ce petit oiseau chanteur, qui hiverne dans le nord de la cordillère des Andes, se trouve au Canada. Selon les résultats du Relevé des oiseaux nicheurs, le déclin à long terme de la population canadienne a commencé à ralentir en 2003, et les effectifs connaissent une hausse stable depuis 2012, le taux de croissance global de la dernière décennie s’élevant à 46 %. Toutefois, d’importantes menaces persistent, notamment le défrichage des forêts en Amérique du Sud aux fins d’élevage du bétail et d’autres activités agricoles. Le changement de statut de l’espèce reflète l’amélioration notable de la tendance de la population depuis la dernière évaluation, qui l’avait désignée espèce « menacée ». Néanmoins, l’espèce pourrait retrouver ce statut d’espèce « menacée » si les menaces ne sont pas gérées efficacement.
Description et importance de l’espèce sauvage
La Paruline du Canada est un petit oiseau chanteur coloré. Les mâles arborent des couleurs plus vives que les femelles et les juvéniles, leurs parties supérieures et leur queue bleu-gris contrastant avec leur gorge et leur poitrine jaunes. Des rayures noires forment un collier sur la poitrine qui est plus marqué chez les mâles que chez les femelles. Près de 80 % de la population mondiale de l’espèce se reproduit au Canada, ce qui confère au pays une grande responsabilité en matière de conservation de l’espèce.
Répartition
La Paruline du Canada se reproduit dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada sauf le Nunavut et Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Aux États‑Unis, elle se reproduit dans plusieurs États du nord et vers le sud, le long des Appalaches. Elle migre vers le nord‑ouest de l’Amérique du Sud pour y passer l’hiver.

Aire de répartition mondiale de la Paruline du Canada selon la saison
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
United States = États-Unis
Rocky mountains = Montagnes rocheuses
Mexico = Mexique
Gulf of Mexico = Golfe du Mexique
Caribbean Sea = Mer des Caraïbes
Breeding = Reproduction
Wintering = Hivernage
Migrating = Migration
1:47,015,971 = 1/47 015 971
Kilometres = kilomètres
Coordinate System: WGS 1984 Web Mercator Auxiliary Sphere = Système de coordonnées : WGS 1984 Web Mercator (sphère auxiliaire)
Projection: Mercator Auxiliary Sphere = Projection : sphère auxiliaire Mercator
Datum: WGS 1984 = Système de référence : WGS 1984
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Paruline du Canada (Cardellina canadensis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 61 p.
Description longue
Carte montrant les aires de reproduction, d’hivernage et de migration de la Paruline du Canada. Pour de plus amples détails, veuillez consulter la section « Aire de répartition mondiale » du rapport.
Habitat
La Paruline du Canada préfère généralement se reproduire dans des forêts mixtes (feuillus et conifères) humides dont l’étage arbustif est bien développé, mais elle utilise également des forêts arbustives riveraines occupant des pentes et des ravins ainsi que des peuplements qui se régénèrent après avoir subi des perturbations naturelles ou anthropiques. Dans son aire d’hivernage, l’espèce préfère les forêts matures situées entre 1 000 et 2 000 m d’altitude, mais on la trouve également dans des forêts secondaires, à l’orée de forêts, dans des plantations de caféiers d’ombre et dans d’autres milieux semi-dégagés. Durant sa migration, elle fréquente le plus souvent des forêts au sous-étage dense, y compris des forêts de plaine inondable.
Biologie
La Paruline du Canada se reproduit une fois par année, pondant habituellement quatre ou cinq œufs. L’incubation dure environ 12 jours. Les oisillons demeurent dans le nid pendant 10 jours et dépendent de leurs parents pendant deux à trois semaines après avoir quitté le nid. La durée d’une génération est estimée à deux ans.
Taille et tendances des populations
On estime que la population canadienne de Parulines du Canada compte entre 2 et 10,4 millions d’individus. Les données du Relevé des oiseaux nicheurs sur l’espèce au Canada indiquent que la population a diminué de 51 % de 1970 à 2019, mais que la tendance s’améliore depuis 2003 environ, la population ayant augmenté de 46 % de 2009 à 2019, de sorte qu’elle s’est rétablie à son niveau du milieu des années 1990. Les tendances varient d’une région à l’autre au Canada, les plus fortes hausses à court terme étant observées dans la partie centrale de l’aire de répartition dans le centre et l’est de la forêt boréale, tandis que les effectifs continuent de baisser en Alberta et dans les Maritimes. Des données d’autres sources indiquent également une baisse à long terme de la population de Parulines du Canada; la plupart de ces données montrent aussi des baisses à court terme, mais, dans bien des cas, les plus récentes données remontent au moins à 5‑10 ans, soit avant la récente hausse documentée par le Relevé des oiseaux nicheurs.
Menaces et facteurs limitatifs
On croit que la perte et la dégradation de l’habitat dans l’aire d’hivernage située dans les Andes en Amérique du Sud constituent les facteurs les plus probables à l’origine du déclin à long terme de la Paruline du Canada. En effet, plus de 90 % de la superficie des forêts montagnardes primaires a été rasée depuis les années 1970 dans l’aire d’hivernage de l’espèce. Ces dernières années, la forêt a repoussé dans certaines parties de l’aire d’hivernage situées en altitude, mais les pertes de forêts se poursuivent ailleurs et à plus faible altitude. Des pertes d’habitat se sont également produites dans certaines parties de l’aire de reproduction au Canada et le long de corridors de migration, particulièrement là où l’on a drainé des forêts humides pour le développement urbain ou la conversion en terres agricoles (particulièrement dans l’est) ou pour l’expansion industrielle et la construction de routes (particulièrement dans l’ouest). Des données suggèrent que, durant sa migration, l’espèce est particulièrement vulnérable aux collisions avec de hauts bâtiments ou d’autres structures élevées.
Le besoin d’un habitat d’hivernage forestier dans le nord des Andes est un important facteur limitatif pour la Paruline du Canada. L’espèce fait preuve d’une certaine souplesse quant à sa capacité d’occuper des plantations de caféiers d’ombre, mais celles‑ci sont de plus en plus converties en plantations de caféiers de plein soleil, qui ne conviennent pas à la Paruline du Canada.

Protection, statuts et classements
Au Canada, les adultes, les nids et les œufs de la Paruline du Canada sont protégés par la Loi de 1994 sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs. Elle est également protégée à titre d’espèce menacée par la Loi sur les espèces en péril du Canada. Elle est inscrite comme espèce en voie de disparition à l’Endangered Species Act de la Nouvelle-Écosse, comme espèce menacée à la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba et à la Loi sur les espèces menacées d’extinction du Nouveau-Brunswick et comme espèce préoccupante à la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. L’espèce est considérée comme vulnérable en Colombie‑Britannique et figure à la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables au Québec. Partenaires d’envol la considère comme une espèce dont la conservation est très préoccupante au Canada et aux États‑Unis. NatureServe la classe comme non en péril à l’échelle mondiale, et l’UICN la range dans la catégorie « préoccupation mineure ».
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Paruline du Canada (Cardellina canadensis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 61 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Perce-tige d’Aweme

Nom scientifique
Papaipema aweme
Taxon
Arthropodes
Statut du COSEPAC
Données insuffisantes
Aire de répartition canadienne
Saskatchewan, Manitoba, Ontario
Justification de la désignation
Jusqu’à 2009, ce papillon nocturne avait été signalé dans seulement quelques sites au Canada. À cause d’une interprétation erronée des associations d’habitat et d’hypothèses fondées sur les sites de récolte connus, les recherches ont été menées dans les mauvais habitats durant de nombreuses années. En 2015, le trèfle d’eau (Menyanthes trifoliata) a été confirmé à titre d’hôte larvaire de l’espèce, ce qui a permis de déterminer que les tourbières minérotrophes et les tourbières à végétation flottante constituent l’habitat principal de l’espèce. De plus, il a été établi que la chenille vit à l’intérieur de la tige de cet hôte, ce qui la rend difficile à détecter. De nouvelles mentions depuis le centre-est de la Saskatchewan jusqu’à la vallée de l’Outaouais, en Ontario, sont venues élargir l’aire de répartition géographique de l’espèce et donnent à penser que celle-ci est probablement plus commune et répandue que ce que l’on croyait auparavant. Cependant, beaucoup de milieux convenant à l’espèce à l’intérieur de son aire de répartition n’ont pas encore fait l’objet de relevés. La taille et les tendances des populations sont inconnues. Compte tenu de ces inconnues, le statut de l’espèce est passé de « en voie de disparition » à « données insuffisantes ».
Description et importance de l’espèce sauvage
Le perce-tige d’Aweme (Papaipema aweme) est un papillon nocturne d’une envergure de 33 à 37 mm. Les ailes antérieures sont brun clair avec des marques d’un brun plus foncé, et les ailes postérieures sont blanc-jaune pâle. La chenille présente des rayures latérales continues de couleur pâle.
Répartition
L’aire de répartition mondiale du perce-tige d’Aweme s’étend depuis le centre de la Saskatchewan jusqu’à l’Ontario en passant par le Manitoba, et vers le sud aux États‑Unis jusqu’au Minnesota, au Wisconsin, au Michigan et à l’État de New York. L’espèce compte 22 sous-populations dans le monde. L’aire de répartition mondiale pourrait être beaucoup plus grande, car de vastes étendues d’habitat potentiel n’ont fait l’objet d’aucun relevé.
L’aire de répartition canadienne va du sud de l’Ontario jusqu’en Saskatchewan en passant par le Manitoba. Au Canada, il y a 13 sous-populations (12 existantes et une présumée disparue à cause de l’absence d’habitat convenable). L’espèce est probablement présente en Alberta, mais aucune mention ne confirme encore cette possibilité.

Répartition canadienne et sous-populations du perce-tige d’Aweme (Papaipema aweme)
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Aweme Borer Canadian distribution = Répartition canadienne du perce-tige d’Aweme
Extant = Existante
Extirpated = Disparue
Lake Superior = Lac Supérieur
Lake Michigan = Lac Michigan
Lake Huron = Lac Huron
Lake Erie = Lac Érié
Kilometers = kilomètres
Source : COSEWIC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le perce-tige d’Aweme (Papaipema aweme) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 53 p.
Description longue
Carte de la répartition canadienne du perce-tige d’Aweme indiquant les sous populations existantes et disparues en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario.
Habitat
Le perce-tige d’Aweme se rencontre dans des tourbières minérotrophes riches à plantes graminoïdes et à strate arborée nulle ou éparse qui présentent une végétation flottante ou une eau stagnante peu profonde. L’habitat est variable et inclut les grandes tourbières minérotrophes dégagées, les tourbières minérotrophes de chenal traversant les milieux humides arborés ainsi que les tourbières riveraines bordant des lacs. Tous les habitats hébergent le trèfle d’eau, plante hôte de la chenille, et sont dominés par le carex à fruits tomenteux (Carex lasiocarpa) ainsi que d’autres carex. Certains habitats se trouvent à l’intérieur de complexes de tourbières d’une superficie de plus de 15 km2.
Biologie
Le perce-tige d’Aweme a un cycle vital annuel. Il ne compte qu’une période de vol par année, qui débute à la fin août au Canada et a une plus longue durée aux États‑Unis. L’espèce produit des œufs hivernants qui éclosent au printemps. La chenille est monophage du trèfle d’eau et elle effectuerait sa nymphose sur les tiges de la plante hôte ou à l’intérieur de celles-ci. Les adultes, principalement les femelles, peuvent se déplacer à plusieurs kilomètres de leur habitat larvaire. Il est peu probable que la population soit gravement fragmentée.
Taille et tendances des populations
Les données sur l’abondance ou la répartition du perce-tige d’Aweme sont insuffisantes pour qu’on puisse évaluer les fluctuations ou les tendances au Canada ou ailleurs dans l’aire de répartition mondiale de l’espèce. Peu de signes d’une grande abondance de l’espèce ont été observés; plus de 150 adultes ont toutefois été observés dans un même site au cours d’une date de relevé. L’immigration de source externe est considérée comme possible compte tenu du potentiel de dispersion de l’espèce et de la proximité d’une sous-population, qui chevauche la frontière internationale. Le nombre de sous-populations et l’étendue des aires de répartition canadienne et mondiale devraient augmenter grâce à des activités de recherche additionnelles.
Menaces et facteurs limitatifs
Le perce-tige d’Aweme possède une vaste aire de répartition, et la plupart des sous-populations se trouvent dans des aires naturelles où elles sont soumises à peu de menaces immédiates. Les modifications de l’écosystème associées à la propagation de plantes indigènes et non indigènes constituent la principale menace pesant sur la sous-population de perce‑tige d’Aweme la plus méridionale (no 11). Les effets des changements climatiques ou du développement qui modifient le régime hydrologique des tourbières pourraient avoir une incidence sur le développement des chenilles. En effet, les conditions trop sèches peuvent induire la sénescence prématurée de la plante hôte et ainsi causer la mort des chenilles, qui creusent des galeries dans les tiges de la plante hôte et dépendent de l’humidité de celles-ci pour demeurer en vie. À l’opposé, les inondations prolongées noient les plantes et les chenilles. Certains de ces effets pourraient être le résultat d’un déplacement de l’habitat et de sécheresses associés aux changements climatiques, qui sont actuellement considérés comme une menace probable dont la portée et la gravité sont inconnues.
Protection, statuts et classements
Le perce-tige d’Aweme figure sur la liste des espèces en voie de disparition de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) fédérale et est inscrit à la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario (LEVD). L’espèce n’est protégée par aucune loi provinciale en Saskatchewan et au Manitoba.
Le perce-tige d’Aweme est classé comme vulnérable à apparemment non en péril à l’échelle mondiale (G3G4) et nationale (N3N4). La situation de l’espèce est classée comme inconnue en Ontario (SU) et au Manitoba (SU). En Saskatchewan, l’espèce n’a pas été classée (SNR). La plante hôte n’est pas en péril. Une sous-population se trouve dans un parc provincial de l’Ontario et une autre, dans une base militaire canadienne, une est située sur un terrain privé et deux sont présumées être dans une propriété municipale. Sept sous-populations se trouvent sur des terres de la Couronne provinciale.
Source : COSEWIC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le perce-tige d’Aweme (Papaipema aweme) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 53 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Petit Chevalier

Nom scientifique
Tringa flavipes
Taxon
Oiseaux
Statut du COSEPAC
Menacée
Aire de répartition canadienne
Colombie‑Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec, Terre‑Neuve‑et‑Labrador, Nouveau‑Brunswick, Île‑du‑Prince‑Édouard, Nouvelle‑Écosse, Yukon, Territoires du Nord‑Ouest et Nunavut
Justification de la désignation
Quatre-vingts pour cent de l’aire de reproduction de cet oiseau de rivage de taille moyenne se trouve dans la région boréale du Canada. L’espèce migre en passant par les États‑Unis et les Caraïbes et hiverne principalement en Amérique du Sud. Elle connaît des déclins importants à long et à court terme : les taux les plus récents sont estimés à 25 % sur 3 générations (12 ans), d’après le Relevé des oiseaux nicheurs, et à plus de 50 % sur 10 ans, d’après les Relevés internationaux des oiseaux de rivage. Les déclins devraient se poursuivre. Les principales préoccupations sont la perte de milieux humides et de zones intertidales utilisés pendant la migration et en hiver, ainsi que la chasse sportive et de subsistance, qui a été réduite dans certaines régions, mais qui demeure la menace la plus importante. En outre, parmi les menaces émergentes dues aux changements climatiques figurent le risque accru de sécheresse dans les sites de reproduction, les inondations côtières et la gravité élevée des ouragans pendant la migration automnale.
Description et importance de l’espèce sauvage
Le Petit Chevalier est un petit oiseau de rivage élancé au plumage grisâtre, possédant un long cou, un bec noir et droit, à peu près aussi long que la tête, et de longues pattes jaune vif. Ce migrateur peut effectuer un aller‑retour de jusqu’à 30 000 km entre son aire de reproduction et son aire d’hivernage. Environ 80 % des Petits Chevaliers nichent au Canada.
Répartition
Le Petit Chevalier niche principalement dans la forêt boréale de l’Alaska et du Canada, toutes les provinces et tous les territoires compris, à l’exception des Maritimes. Il hiverne dans les zones côtières depuis le sud des États‑Unis jusqu’en Amérique du Sud, étant plus densément présent sur la côte nord de l’Amérique du Sud et dans les pampas du nord de l’Argentine, en Uruguay et dans le sud du Brésil.

Aire de reproduction canadienne et superficie estimée de la zone d’occurrence du Petit Chevalier
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Lesser Yellowlegs = Petit Chevalier
Range = Aire de reproduction
Extent of Occurrence = Zone d’occurrence
EOO: 7 055 275 km2 [minimum convex polygon] = Zone d’occurrence : 7 055 275 km2 [plus petit polygone convexe]
EOO: 6 996 722 km2[Within Canada’s jurisdiction] = Zone d’occurrence : 6 996 722 km2 [à l’intérieur du territoire canadien]
Great plains = Grandes plaines
Kilometers = kilomètres
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Petit Chevalier (Tringa flavipes) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, x + 70 p.
Description longue
Carte montrant l’aire de reproduction et la zone d’occurrence estimée du Petit Chevalier au Canada, qui s’étendent dans la forêt boréale, depuis le nord du Yukon jusqu’à l’ouest du Labrador.
Habitat
Le Petit Chevalier niche sur un sol sec près de tourbières, de marais, d’étangs et d’autres milieux humides dans la forêt boréale et la taïga. En hiver et pendant la migration, l’espèce fréquente des marais d’eau salée côtiers, des estuaires et des étangs ainsi que des lacs, d’autres milieux humides d’eau douce et des milieux humides anthropiques tels que les rizières inondées et les étangs d’épuration.
Biologie
Le Petit Chevalier peut commencer à nicher à l’âge d’un an, et la durée d’une génération de l’espèce est estimée à quatre ans. Les femelles pondent généralement une seule couvée de quatre œufs à la mi‑mai et peuvent en pondre une deuxième si la première est perdue à cause de la prédation. L’incubation dure environ 22 jours; les jeunes quittent le nid peu après l’éclosion. Le Petit Chevalier est monogame et ne défend qu’une petite zone autour du nid ou de la couvée. Les adultes peuvent parcourir de nombreux kilomètres entre le nid et les milieux humides où ils se nourrissent, de sorte que leur domaine vital peut atteindre plusieurs dizaines de kilomètres carrés.
Taille et tendances des populations
En date de 2020, la population nord‑américaine de Petits Chevaliers est estimée à au moins 527 000 individus matures, dont 80 % (422 000) nichent au Canada. D’après les données du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) d’Amérique du Nord, on estime une tendance annuelle moyenne de ‑2,40 % au Canada pour les trois dernières générations (2007 à 2019), ce qui correspond à une perte cumulative de 25 %. De 1970 à 2019, la tendance annuelle moyenne selon le BBS est de ‑2,36 %, ce qui équivaut à un déclin total de 69 %. Ce pourcentage est comparable au déclin annuel significatif de 2,75 % (perte cumulative de 69 %) obtenu à partir des données de surveillance de la migration des oiseaux de rivage en Amérique du Nord entre 1974 et 2016; au cours de la plus récente décennie (2006 à 2016; un peu moins de trois générations), le déclin, compte tenu de ces relevés, s’est accéléré pour atteindre 7,28 % par année, équivalant donc à une perte de 53 %. Cette estimation inclut la population de l’Alaska, les résultats du BBS indiquant que cette population subit un déclin plus rapide que la population canadienne. Des relevés périodiques réalisés dans les haltes migratoires des Caraïbes et dans les principales régions d’hivernage en Amérique du Sud indiquent également des taux de déclin marqués au cours des trois dernières générations.
Menaces et facteurs limitatifs
La chasse pendant la migration et dans les lieux d’hivernage des Caraïbes et de l’Amérique du Sud semble être la plus grande menace pour l’espèce. La perte continue de l’habitat est également préoccupante, particulièrement à cause de l’expansion agricole et de l’aménagement du littoral en Amérique du Sud. Diverses répercussions liées aux changements climatiques demeurent peu connues, mais pourraient devenir de plus en plus importantes. D’autres menaces qui peuvent contribuer au déclin actuel sont la production d’énergie et l’exploitation minière, l’abondance de plus en plus grande des prédateurs et diverses formes de pollution.
Protection, statuts et classements
Au Canada, le Petit Chevalier, ses nids et ses œufs sont protégés par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. L’espèce a été désignée menacée par le COSEPAC en novembre 2020. NatureServe a classé le Petit Chevalier comme « non en péril » ou « apparemment non en péril » au Canada, bien que ce dernier ait été classé « vulnérable » dans cinq provinces et territoires, et « en péril » à « apparemment non en péril » dans les Territoires du Nord‑Ouest. Le Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage dans l’hémisphère occidental (RRORHO) vise à désigner et à protéger les haltes migratoires importantes à l’échelle régionale et de l’hémisphère, mais n’offre aucune protection juridique. Les lacs Quill en Saskatchewan sont le seul site canadien du RRORHO où l’on trouve des effectifs d’importance mondiale du Petit Chevalier, mais l’habitat s’y est gravement détérioré en raison de l’assèchement non réglementé et non autorisé des milieux humides.
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Petit Chevalier (Tringa flavipes) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, x + 70 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Petite oréohélice

Nom scientifique
Oreohelix cooperi
Taxon
Mollusques
Statut du COSEPAC
En voie de disparition
Aire de répartition canadienne
Alberta, Saskatchewan
Justification de la désignation
À l’échelle mondiale, ce petit escargot terrestre (coquille d’environ 1 cm de largeur) est confiné à quatre collines ou montagnes isolées des Grandes Plaines de l’Amérique du Nord. Au Canada, il se trouve seulement sur les collines Cypress de l’Alberta et de la Saskatchewan. Connue pour occuper cette région depuis 1905, bien que sous un nom différent, l’espèce se trouve sur des crêtes, des falaises, des pentes et des sommets de colline, dans un milieu au substrat de sable, de limon, de galets et de conglomérats de la Formation de Cypress Hills ou à proximité de celui-ci. Les individus de l’espèce sont répartis de manière éparse au sein de ces milieux. L’espèce est absente du versant sud à pente douce des collines Cypress, et se trouve rarement dans les fonds de vallée. Cet escargot, qui se déplace lentement, est vulnérable aux feux de forêt catastrophiques, lesquels sont exacerbés par une accumulation de combustibles attribuable à la suppression des incendies au cours du dernier siècle et les sécheresses associées aux changements climatiques. Les espèces introduites, notamment le Dindon sauvage, qui recherche de la nourriture au sol, ainsi qu’un parasite, sont de plus en plus préoccupantes.
Description et importance de l’espèce sauvage
La petite oréohélice est l’une des trois espèces du genre Oreohelix présentes sur les collines Cypress. Elle se distingue nettement des autres espèces du genre par sa taille plus petite et sa génétique. La coquille, opaque et de couleur blanc grisâtre ou brune, mesure environ 1 cm de diamètre. Elle présente habituellement une ou deux bandes spirales brunes, mais ces bandes peuvent aussi être absentes. La surface de la coquille est garnie de rides et de stries d’accroissement irrégulières. Les très jeunes escargots ont une coquille aplatie, carénée, grossièrement sculptée et pourvue de côtes squameuses.
La petite oréohélice, à l’instar d’autres espèces d’escargots terrestres, joue des rôles écologiques importants : elle consomme de la matière végétale morte, favorisant ainsi sa décomposition; elle est essentielle au cycle du calcium dans l’écosystème, en mettant cet élément à la disposition d’autres organismes; elle est l’hôte et la proie d’une variété d’autres organismes.
Faisant partie des quelques mollusques de grande taille des collines Cypress, la petite oréohélice est un mollusque représentatif de la faune et de la flore uniques de cette région exempte de glace. L’espèce est importante du point de vue scientifique dans les contextes suivants : glaciation, espèces reliques, disjonction géographique, dispersion, et importance des « sky islands » (zones de montagnes isolées entourées d’un terrain bas complètement différent) en tant que génératrices de biodiversité.
Répartition
La petite oréohélice est confinée à quatre « sky islands » des Grandes Plaines (Dakota du Sud; Wyoming; Montana; Alberta et Saskatchewan). Au Canada, l’espèce se rencontre seulement sur la butte ouest des collines Cypress (Alberta/Saskatchewan), où elle est principalement associée à la Formation de Cypress Hills, strate variable de gravier, de sable, de grès et de conglomérats. Dans certains sites de la Formation de Cypress Hills, les escargots se trouvent vers le bas des pentes. Sur les collines Cypress, il est probable que les sites connus soient reliés, par exemple le long de pentes et de lignes de crête. L’espèce est absente de la butte centrale des collines Cypress. Toutes les occurrences connues au Canada, sauf une, se trouvent à l’intérieur du parc interprovincial Cypress Hills (en Alberta ainsi que dans le bloc de l’Ouest, en Saskatchewan). Durant le Pléistocène, cette espèce vivait dans l’est, jusqu’en Iowa et en Illinois.

Aire de répartition mondiale de la petite oréohélice
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
North Dakota = Dakota du nord
United states = États-unis
South Dakota = Dakota du sud
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Petite oréohélice (Oreohelix cooperi) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 53 p.
Description longue
Carte montrant l’aire de répartition mondiale de la petite oréohélice (mentions individuelles) au Canada et aux États-Unis. Les mentions du Pléistocène sont exclues.
Habitat
L’habitat typique de la petite oréohélice comprend des pentes et des falaises abruptes de la Formation de Cypress Hills. L’espèce vit dans des milieux secs, par exemple sous des genévriers, dans des herbes mortes aplaties et sous des arbustes tels que les potentilles, à la lisière des prairies de plateau et de la végétation très clairsemée de sommets de colline exposés. On la trouve aussi dans des milieux plus humides, où la végétation du sous-étage est abondante et variée, en bordure de falaises de forêts conifériennes ou sous celles-ci. Une couche de litière de feuilles doit être présente. Les milieux humides et frais, considérés comme l’habitat optimal de l’espèce, abritent des individus de plus grande taille, peut-être en plus grand nombre.
Biologie
La petite oréohélice est un escargot à hermaphrodisme simultané, c’est-à-dire que chaque individu présente à la fois des organes génitaux mâles et femelles. À l’instar de tous les Oreohelix, l’espèce est ovovivipare, les œufs demeurant et éclosant dans le corps du parent. Il y a vraisemblablement une ponte par année. La croissance a probablement lieu lorsque les escargots sont le plus actifs. Les escargots sont dormants durant l’hiver (hibernation) et l’été (estivation). En général, les espèces du genre Oreohelix sont réputées atteindre la maturité à l’âge d’un à trois ans et avoir une longévité de six ans; la durée de vie moyenne serait de moins de deux ans. La durée de génération de la petite oréohélice est estimée à deux à trois ans.
La petite oréohélice, comme la plupart des escargots terrestres, a une capacité de dispersion limitée. Peu de signes indiquent que l’espèce se disperse loin de la couche de conglomérats, de galets ou de limon de la Formation de Cypress Hills.
L’espèce étant un détritivore et herbivore généraliste, elle ne s’alimente pas de végétaux spécifiques. Elle semble compter quelques prédateurs, probablement de petits mammifères. Elle est fréquemment infectée par un trématode envahissant d’Europe.
Taille et tendances des populations
Aucune information n’est disponible sur la taille et les tendances des populations. Les relevés réalisés à ce jour visaient à détecter la présence de l’espèce. La petite oréohélice est plutôt grégaire, et, là où elle est présente, elle l’est souvent par dizaines, parfois par centaines.
Menaces et facteurs limitatifs
Les facteurs limitatifs des escargots terrestres en général sont leur très faible capacité à se disperser et leur faible tolérance à certaines conditions environnementales (humidité et température). La menace la plus grave et la plus plausible découle des feux de forêt catastrophiques, exacerbés par un siècle d’activités de suppression des incendies et de changements climatiques. Un feu produisant une très forte chaleur et brûlant jusqu’au sol minéral serait dévastateur; des escargots seraient tués, et la végétation et la litière de feuilles, détruites. D’autres impacts, plus faibles, sont causés par les activités touristiques, le piétinement par les amateurs de plein air et les animaux d’élevage, et l’introduction d’espèces envahissantes, dont les oiseaux se nourrissant sur le sol et un parasite d’origine européenne qui nuit à la reproduction des escargots.
Protection, statuts et classements
La petite oréohélice ne jouit actuellement d’aucune protection juridique directe au Canada et aux États-Unis. Puisque la totalité des sites, sauf un, se trouvent à l’intérieur du parc interprovincial Cypress Hills, l’habitat est généralement bien protégé.
Source : COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Petite oréohélice (Oreohelix cooperi) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xii + 53 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
Sauterelle de Davis

Nom scientifique
Atlanticus davisi
Taxon
Arthropodes
Statut du COSEPAC
Menacée
Aire de répartition canadienne
Ontario
Justification de la désignation
Cette sauterelle incapable de voler ne se trouve que dans six petites zones des habitats de landes de sable et de savanes à chênes, situés dans la plaine sablonneuse de Norfolk, dans le sud-ouest de l’Ontario. Elle y côtoie d’autres espèces rares dont la conservation est préoccupante, notamment la gérardie fausse-pédiculaire et la téphrosie de Virginie. La population canadienne est estimée à moins de 1 500 individus matures. On présume que le déclin de l’espèce au cours des 150 dernières années est dû à une réduction de plus de 90 % des habitats de chênaies claires et sèches, de savanes à chênes et de landes de sable dans le sud de l’Ontario. L’espèce dépend de communautés écologiques dont la persistance est assurée par les incendies. La superficie et la qualité de son habitat ont diminué en raison de la suppression des incendies, de la succession forestière, des activités de reboisement et des espèces envahissantes. Ces menaces persistent; un site ayant probablement disparu en 2020 à la suite d’activités de défrichage.
Description et importance de l’espèce sauvage
La sauterelle de Davis (Atlanticus davisi) est une sauterelle incapable de voler qui appartient à la famille des Tettigoniidés. Les adultes mesurent 20 à 25 mm de longueur et sont tachetés de brun et de gris. Comme c’est le cas généralement chez les sauterelles de la sous-famille des Tettigoniinés, l’espèce possède un corps robuste et une tête arrondie et présente un pronotum sculpté sur le dessus et les côtés du thorax ainsi qu’un gros abdomen gonflé. Les mâles sont munis de courtes ailes antérieures coriaces qui dépassent à peine du pronotum ainsi que de deux courtes projections à l’extrémité de l’abdomen (cerques). Chez les femelles, les ailes sont entièrement recouvertes par le pronotum et l’abdomen se prolonge en un long ovipositeur en forme de glaive. La larve ressemble à l’adulte, à l’exception du fait qu’elle est plus petite et que, chez les mâles, les ailes antérieures ne sont pas entièrement développées.
Au Canada, la sauterelle de Davis se rencontre seulement dans le sud de la région physiographique de la plaine sablonneuse de Norfolk, dans le sud de l’Ontario. Ces milieux abritent d’autres espèces préoccupantes en matière de conservation, dont la gérardie fausse‑pédiculaire et la téphrosie de Virginie.
Répartition
La sauterelle de Davis est présente dans l’est de l’Amérique du Nord. Son aire de répartition s’étend depuis l’Iowa jusqu’au Vermont et de la Caroline du Nord jusqu’à l’Arkansas et comprend une population isolée dans le centre du Michigan. Au Canada, l’espèce est restreinte à une petite zone au nord du lac Érié, dans le sud de l’Ontario. La population canadienne se compose de six sous-populations existantes, mais la persistance d’une sous-population est incertaine.

Répartition de la sauterelle de Davis (Atlanticus davisi) au Canada. Les cercles noirs indiquent les sites où la présence de l’espèce a été confirmée en 2019 ou en 2020. Les cercles dont une des moitiés est noire indiquent la position approximative de deux sites déjà connus où la présence de l’espèce n’a pas été confirmée au cours des activités de recherche de 2019-2020. Les carrés contenant un X indiquent d’autres zones où l’habitat est potentiellement convenable et où l’espèce n’a pas été détectée durant les activités de recherche ciblées en 2019-2020.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Lake Ontario = Lac Ontario
Lake Erie = Lac Érié
Kilometres = kilomètres
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la sauterelle de Davis (Atlanticus davisi) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xi + 51 p.
Description longue
Carte de la répartition de la sauterelle de Davis au Canada, montrant les sites où la présence de l’espèce a été confirmée en 2019 ou en 2020. La carte montre également les sites déjà connus où la présence de l’espèce n’a pas été confirmée et les zones où l’habitat est potentiellement convenable et où l’espèce n’a pas été détectée durant les activités de recherche ciblées réalisées au cours de la même période.
Habitat
Au Canada, la sauterelle de Davis est étroitement associée aux sols sableux secs des chênaies, des savanes à chênes et des terrains sableux dénudés. Elle se rencontre principalement près de la lisière des forêts, dans les clairières de terrains boisés ou dans les éclaircies bordant les routes d’accès forestières ou les sentiers. Les principales caractéristiques de l’habitat incluent la présence de sols sableux bien drainés, d’une litière de feuilles sèche et d’arbustes bas ou de gaules, ainsi qu’un ensoleillement au niveau du sol. Les sauterelles vivent généralement dans la litière de feuilles et la partie aérienne des arbustes.
Biologie
La sauterelle de Davis compte une génération par année et est un insecte à métamorphose incomplète. Elle hiverne probablement au stade d’œuf; la larve émerge au printemps et passe par une série de mues avant d’atteindre la maturité au début de l’été. Les adultes sont actifs de juillet à septembre et meurent quand les températures chutent sous le point de congélation.
Les adultes et les larves se nourrissent de matières végétales et animales. Ils sont partiellement nocturnes, c’est-à-dire qu’ils sont principalement actifs du crépuscule jusqu’à peu après minuit et présentent une activité intermittente durant le jour. Les mâles adultes « chantent » (produisent des stridulations) en frottant leurs ailes; les femelles ne produisent pas de son. Le chant discret, mais distinctif des mâles est utile pour repérer des individus aux fins d’identification. La femelle pond dans le sol au moyen de son ovipositeur.
Taille et tendances des populations
On présume que la population de sauterelle de Davis au Canada a connu un déclin; l’étendue des chênaies sèches, des savanes et des terrains sableux dénudés a diminué de plus de 90 % dans le sud de l’Ontario au cours des 150 dernières années. Le déclin de l’habitat se poursuit, bien que le nombre de sous-populations connues ait augmenté en raison de l’intensification des activités de recherche. Les données disponibles donnent à penser que la population canadienne est relativement petite et compterait, selon les estimations préliminaires, 300 à 1 310 individus matures répartis entre les six sous-populations existantes.
Menaces et facteurs limitatifs
Les menaces qui pèsent sur la sauterelle de Davis sont principalement associées aux modifications de l’écosystème qui découlent de la combinaison de la suppression des incendies, de la succession forestière, de l’afforestation et des espèces végétales envahissantes non indigènes et indigènes. Une perte d’habitat se produit actuellement à cause de la construction routière, du déboisement et d’un développement industriel léger dans une des six sous-populations (1-6).
L’habitat de la sauterelle de Davis se compose de communautés écologiques dépendantes des incendies. La suppression des incendies et l’invasion connexe des clairières de terrains boisés par les espèces ligneuses indigènes et non indigènes constituent une menace généralisée pour l’habitat de toutes les sous-populations. Ces menaces sont en partie atténuées par les brûlages dirigés et d’autres activités de gestion de la végétation réalisés dans certaines aires protégées.
L’établissement à grande échelle de plantations de conifères dans les clairières sableuses sèches et les boisés clairs représente une importante cause historique de perte d’habitat dans l’aire de répartition canadienne de l’espèce. Le boisement des zones ouvertes constitue une menace possible dans les sites hébergeant la sauterelle de Davis qui ne se trouvent pas dans des aires protégées.
Protection, statuts et classements
La sauterelle de Davis et son habitat ne bénéficient d’aucune protection juridique au Canada ou en Ontario. Les six sous-populations sont réparties entre 17 sites ayant des propriétaires distincts : neuf sites se trouvent dans des aires protégées provinciales, notamment le parc provincial Turkey Point et deux parcelles de terre distinctes dans la réserve de conservation St. Williams. Trois autres sites se trouvent sur des terres publiques qui ne sont pas des aires protégées.
La sauterelle de Davis est gravement en péril au Canada (N1) et en Ontario (S1). L’espèce n’a pas été classée à l’échelle mondiale. Au Michigan, la sauterelle de Davis est considérée comme en péril ou vulnérable (S2S3) et a été désignée espèce préoccupante (Special Concern). Aucune autre administration aux États-Unis n’a attribué de cote de conservation à l’espèce.
Source : COSEPAC. 2020. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la sauterelle de Davis (Atlanticus davisi) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xi + 51 p.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter l’adresse suivante : Registre public des espèces en péril
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec le Centre de renseignements à la population d’Environnement et Changement climatique Canada au 1-800-668-6767 (au Canada seulement) ou 819-997-2800 ou par courriel à ec.enviroinfo.ec@canada.ca.
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