2. Résultats des ateliers

Environnement Canada a tenu les ateliers à Toronto, Montréal, Halifax, Vancouver et Calgary afin de consulter un vaste échantillon d'intervenants. Il a invité l'industrie, les transporteurs, les sociétés de gestion de déchets et les organismes environnementaux non gouvernementaux à y déléguer des représentants.

Chaque atelier a duré deux jours et comprenait quatre séances plénières et trois réunions en petits groupes. Pour favoriser la participation maximale à ces réunions, les responsables des ateliers ont formé des groupes de 20 participants tout au plus formés de représentants du plus grand nombre possible de secteurs d'activité.

Les quatre sujets de discussion étaient répartis comme suit :

Séance 1 :
Partie I - Définitions
Partie II - Portée de la couverture
Partie III - Exemptions
Partie IV - Interdictions
Séance 2 :
Partie V - Mécanismes de contrôle transfrontalier
Partie VI - Permis de niveaux de sécurité environnementale équivalent ( PNSEE )
Partie VII - Responsabilité et assurances
Partie VIII - Plans de réduction des déchets
Séance 3 :
Partie IX - Gestion écologiquement rationnelle
Séance 4 :
Réglementation provinciale
Prochaines étapes

La figure 1 fait voir l'ordre du jour de l'atelier. Celui-ci a été suivi dans tous les ateliers et légèrement modifié aux endroits pour tenir compte de sujets particuliers.

Jour 1
Jour 2

Au début de chaque atelier, les animateurs ont présenté les sujets de discussion à l'ensemble des participants. Ensuite ont eu lieu les réunions en petits groupes et les séances plénières. Au cours des réunions en petits groupes, les participants ont discuté d'une série pré établie d'aspects du sujet traité (la liste de ces aspects est présentée à l'annexe A). Les échanges à l'intérieur de chaque groupe étaient menés par un animateur, qui veillait à ce que les participants ne sortent pas du sujet et à ce que les préoccupations et les demandes de clarification soient notées. À la fin de chaque réunion, les membres des groupes chargeaient un des participants de présenter leurs commentaires et points de vue à la séance plénière.

Les documents d'invitation aux ateliers et le document de travail ont été fournis aux intervenants en français ou en anglais. Afin de favoriser la participation maximale des intervenants, on a offert un service de traduction simultanée à l'atelier de Montréal. La plupart des exposés à l'atelier de Montréal ont été faits en français.

Au total, 148 personnes ont participé aux ateliers. Ces personnes représentaient des industries, des entreprises de recyclage de déchets, des transporteurs, des associations d'entreprises et des organisations non gouvernementales de l'environnement (ONGE).

Ce sont les ateliers de Toronto et de Vancouver qui ont réuni le plus et le moins de participants respectivement (60 et 13) . Vingt-huit personnes ont participé à l'atelier de Montréal, 27 à celui de Calgary et 20 à celui de Halifax. À tous les ateliers, plusieurs personnes qui s'étaient inscrites ne se sont pas présentées. Ainsi, 80 personnes devaient participer à l'atelier de Toronto. On a invité plusieurs ONGE à l'atelier de Calgary, mais aucune d'elles ne s'est présentée même si on a tenté de confirmer leur présence par téléphone. L'annexe B donne la liste de ces organisations. Le tableau 1 indique le nombre de participants représentant chaque secteur d'activité à chaque atelier.

Tableau 1 - Nombre de participants à chaque atelier
Endroit Nombre Nombre de participants par secteur d'activité
Industrie/ Association Transporteur Recyclage/
Gestion des déchets
ONGE Consultants Autres
Route Rail
Toronto 60 25 2 3 17 5 2 6
Montréal 28 13 3 1 2 1 0 8
Halifax 20 9 1 0 0 2 0 8
Vancouver 13 5 0 0 3 2 0 3
Calgary 27 10 1 3 6 0 1 6

Les participants ont soulevé un certain nombre de questions communes à l'ensemble des ateliers. Ces questions sont résumées ci après, avec les recommandations des participants.

Pour la plupart, les participants étaient en faveur d'une harmonisation stratégique de la réglementation entre les pays et les provinces. Cependant, ils étaient à peu près tous frustrés par la lenteur des progrès dans ce domaine même après les nombreuses discussions sur la question.

L'harmonisation aiderait les industries et le gouvernement à améliorer l'efficacité et à offrir des services plus rentables. Elle devrait également inclure des modalités génériques de ventilation. Des participants ont également proposé que la législation canadienne ne devrait pas viser les exportations. Ils étaient d'avis que les pays importateurs (pays signataires de la Convention de Bâle, pays de l'OCDE) imposeraient leurs propres conditions sur les importations. La plupart des participants ont appuyé solidement l'harmonisation avec les États-Unis.

Les participants estimaient qu'il est urgent d'harmoniser la réglementation interprovinciale avec les règlements intraprovinciaux et la réglementation sur l'importation/l'exportation et le transport. À leur avis, si cette harmonisation n'est pas réalisée, il sera très laborieux de respecter la nouvelle réglementation et il faudra composer avec une paperasserie inutile.

L'impression générale était que la différenciation ne facilite et ne favorise pas le recyclage. Plusieurs intervenants étaient d'avis qu'EC devrait éliminer les entraves à la circulation des matières recyclables. La plupart des participants estimaient qu'il est peu utile d'établir des définitions distinctes des matières recyclables et des déchets si le règlement ne fait pas de distinction entre ces deux notions. Ils ont déclaré que le respect du Règlement ne favoriserait pas les 3R. Pour encourager le recyclage, les matières recyclables devraient être perçues comme des produits. Ils ont proposé que les différences devraient viser uniquement les matières recyclables dont les résidus ne sont pas dangereux après transformation. La majeure partie des participants se sont prononcés en faveur d'une réglementation distincte entre les déchets et les matières recyclables.

Les participants aimeraient qu'une distinction soit faite entre les transporteurs de déchets dangereux et de produits dangereux et que les matières recyclables soient réputées des produits dangereux. Plusieurs ont invité EC à élaborer des critères qui permettront de démontrer que les matières recyclables dangereuses, une fois recyclées, sont un produit. Lorsque le produit peut être utilisé à certaines fins, il ne constitue plus un déchet.

Tous s'entendaient pour dire que ces matières devraient être traitées comme des produits et non comme un sujet de responsabilité. Cette opinion a été exprimée à plusieurs reprises pendant les ateliers.

Pour la plupart, les participants étaient en faveur d'un mécanisme permettant les écarts administratifs dans le règlement. Les participants se posaient des questions sur l'efficacité du processus d'obtention du PSEE qu'ils confondaient parfois à l'exclusion conditionnelle. En outre, plusieurs participants s'inquiétaient de la quantité de temps et d'efforts qu'ils devront consacrer à l'obtention des permis. À titre d'exemple, ils doutaient de l'utilité des permis s'il fallait compter un an et engager d'énormes frais pour les obtenir. La plupart des participants étaient d'avis que les deux mécanismes seraient avantageux s'ils permettaient d'obtenir les deux autorisations dans un délai raisonnable. Plusieurs participants prônaient la prudence en raison des pièces justificatives qu'ils devraient fournir - quels renseignements devra-t-on fournir pour obtenir un PSEE ou obtenir une exclusion conditionnelle. Les participants ne croyaient pas qu'EC pourraient traiter les demandes avec la rapidité nécessaire pour que ces autorisations puissent être utilisées par les expéditeurs et transporteurs.

Dans les échanges sur le PSEE, les participants ont également parlé de la disponibilité de l'information et de l'accès du public à celle-ci. Certains s'inquiétaient du fait que le public pourraient prendre connaissance des demandes de PSEE et d'exclusion conditionnelle, ce qui comprend les audiences publiques et l'affichage pour commentaires des demandes de PSEE dans les grands quotidiens et sur l'Internet.

En s'inspirant de l'expérience concernant la loi sur la protection environnementale des É.-U., les participants ont dit vouloir un système juste, uniforme, économique et opportun. Ils ont demandé que le règlement précise le processus et les critères qui seront utilisés par l'autorité émettrice.

La majeure partie des participants appuient l'exemption pour les quantités minimales. Le projet de règlement prévoit une exemption de 5 kg ou de 5 litres pour les déchets et les matières recyclables dangereuses et de 25 kg et 25 litres pour les matières recyclables qui sont des échantillons. Plusieurs participants trouvaient que cette limite était trop restrictive parce que les échantillons sont souvent utilisés pour tester des processus et des technologies d'essai. L'industrie du recyclage des métaux et des minerais est principalement touchée dans ce cas, Les participants étaient d'avis qu'EC devrait fixer des limites distinctes pour les échantillons exportés à des fins de recherche.

La plupart des participants étaient en faveur de l'allégement du fardeau opérationnel. Les intervenants et surtout les transporteurs des déchets dangereux étaient très réceptifs aux propositions visant à réduire les fardeaux opérationnels. Les participants étaient en faveur de méthodes telles que les demandes électroniques (présentation plus facile et efficace des demandes), les mécanismes de renouvellement (renouvellement annuel plus facile sur présentation des données appropriées) et l'allégement du fardeau sur l'industrie où les déchets sont dangereux au Canada s'ils servent à des fins de recyclage. En somme, les participants ont demandé une administration plus efficace du règlement et, si possible, des exigences connexes.

La section suivante résume les réponses clés des réunions en petits groupes ainsi que les points saillants et les questions des séances plénières afférentes. On présente les sujets généraux plutôt que d'aborder chaque question ayant fait l'objet de discussions. On a constaté en général que ces thèmes constituaient les points clés de ces discussions.

En général, les participants à tous les ateliers étaient satisfaits des définitions données aux termes clés et comprenaient comment ces définitions s'inscriront à l'intérieur du nouveau règlement. Certaines définitions ont cependant présenté des difficultés aux participants qui en ont discuté dans la plupart des ateliers. Certains participants comprenaient les définitions mais demandaient des éclaircissements sur certains des termes afin d'en assurer une interprétation correcte. Les principales inquiétudes portaient sur les définitions de « déchet » et de « recyclable ». Les commentaires reçus lors des réunions en petits groupes indiquent que la distinction entre ces deux termes était difficile à saisir. On a aussi soulevé les points suivants lors des discussions au sujet des définitions :

Étant donné l'introduction relativement récente de la notion de GER, des discussions approfondies ont porté sur cette question. Bien qu'il y ait un accord unanime sur la nécessité de gérer les déchets dangereux et les matières recyclables dangereuses de façon saine sur le plan environnemental, plusieurs participants ont soulevé la question à savoir comment les éléments proposés pourraient être appliqués dans le contexte du nouveau règlement. D'autres ont suggéré qu'il est peut-être prématuré d'aller de l'avant avec la GER parce que celle-ci est généralement mal comprise. Les séances en petits groupes ont également fait ressortir la confusion des participants quant à la distinction entre la GER et le SGE. Dans les séances en petits groupes, on a discuté de 10 questions portant sur la GER et le SGE. Dans certains des derniers ateliers, les questions à discuter ont été reformuler de manière à comporter 12 questions. La plupart des participants, étant exposés au SGE depuis assez longtemps, étaient favorables à son utilisation dans le règlement, alors que d'autres s'inquiétaient de la possibilité que l'imposition d'un tel système ne dédouble les exigences déjà en place en vertu des lois provinciales ou déjà en vigueur par accord volontaire dans l'industrie. Les deux problèmes suivants ont aussi été soulevés dans les séances en petits groupes :

En guise de dernier point au sujet de la GER, les participants ont suggéré qu'EC travaille à définir plus précisément les exigences en vertu de la GER. Par la suite, les participants ont demandé qu'EC consulte de nouveau les intervenants et reçoive des commentaires au sujet de la direction précise à donner à la GER.

Les questions de responsabilité et d'assurance ont suscité beaucoup de discussions qui ont fait ressortir des points de divergence et des intérêts communs. La plupart des participants ont convenu que les exigences et niveaux actuels sont adéquats compte tenu des activités des industries. Par contre, certains participants étaient d'avis que les niveaux sont trop bas et qu'ils ne correspondent pas aux risques présentés par le transport des matières dangereuses. D'autres intervenants ont exprimé des inquiétudes au sujet de la mise en application des exigences de responsabilité et d'assurance à ceux qui décident de faire le transport de matières dangereuses sans couverture. Les questions et inquiétudes soulevées lors de ces discussions comprenaient notamment :

Comme on le constate dans les points soulevés ci-dessus, les exigences de responsabilité et d'assurance font ressortir des divergences d'opinions. Toutefois, la plupart des participants s'inquiétaient des différences quant aux exigences dans les provinces, aux É.-U.. et dans le reste du monde.

Bien que présentée à titre de nouveau concept dans le domaine de la réglementation, l'inscription électronique a été bien accueillie par les participants aux ateliers. On est cependant d'avis qu'un tel système devrait être mis en place avec prudence afin de faire en sorte que le processus soit efficace, facile à comprendre et le plus léger possible. Les points soulevés par les participants comprennent :

Les réactions aux plans de réduction des déchets ont été mitigées parmi les participants aux ateliers. Certains trouvaient que les industries appliquent déjà de tels plans, Voici certaines des réactions recueillies à ce sujet :

Plusieurs des participants aux ateliers ont appuyé le mécanisme de renouvellement proposé en vue de rehausser l'efficacité du processus de notification et de faciliter la conformité dans la préparation des manifestes. Plusieurs ont indiqué que c'était un pas dans bonne direction menant à la création d'un système de rapports et de suivis plus efficace. Plusieurs suggestions ont été présentées pour permettre au programme de fonctionner efficacement afin d'atteindre les objectifs visés. Voici certains des commentaires reçus au sujet du mécanisme de renouvellement proposé :

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