Refuge d’oiseaux migrateurs du Havre‑de‑Victoria

Le refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) du Havre-de-Victoria est situé dans la région urbaine de Victoria, près de l'extrémité sud de l’île de Vancouver, en Colombie-Britannique. Il abrite environ 270 espèces d'oiseaux, dont des oiseaux de mer, des oiseaux aquatiques et des oiseaux de rivage, notamment en hiver. Ce site abrite plus de 75 espèces d'animaux et de plantes dont la conservation est préoccupante aux niveaux fédéral et provincial. Il couvre 30 km du remarquable littoral de Victoria et englobe plusieurs zones naturelles uniques.

Importance du refuge : oiseaux migrateurs et espèces sauvages

Le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria, le premier refuge d’oiseaux du Pacifique canadien, est situé le long d’un corridor faunique achalandé à la pointe sud de l’île de Vancouver, dans le détroit de Juan de Fuca, au cœur de la mer des Salish. Il se trouve sur le territoire traditionnel Lekwungen (Premières Nations Songhees et Esquimalt), à « l’endroit pour fumer le hareng ». Il est également à proximité de cinq des municipalités du District de la capitale régionale de la Colombie-Britannique : Victoria, Oak Bay, Esquimalt, Saanich et View Royal.

Ce refuge a été créé le 27 octobre 1923 pour contrôler la chasse aux oiseaux, en particulier la chasse à la bernache cravant, à une époque où la chasse commerciale et la diminution rapide du nombre d’oies et de canards étaient préoccupantes. Le faible nombre d’oiseaux, expliqué par divers facteurs, demeure préoccupant aujourd’hui. Le refuge comprend tout le port public de Victoria, l’un des six ports fédéraux de la Colombie-Britannique mentionnés dans le Six Harbours Agreement (accord sur les six ports) de 1924.

Au cours des dernières décennies, la désindustrialisation, le nettoyage, les programmes de restauration écologique et de rétablissement des espèces sauvages par plusieurs gouvernements, organisations privées, non gouvernementales et bénévoles, entreprises et organismes ont contribué au rétablissement des eaux, devenues saines, et le retour d’espèces sauvages qui n’avaient pas été observées depuis plus de 50 ans, et ont favorisé le renouvellement urbain. La restauration des îles Trial, le nettoyage de Gorge Waterway, de Rock Bay et de Laurel Point, ainsi que la construction d'une station régionale de traitement des eaux usées sont des exemples d'initiatives notables.

Ce refuge offre un habitat essentiel et abrite des espèces sauvages précieuses, dont des oiseaux, des poissons, des mammifères, des mollusques, des crustacés, des plantes et d’autres organismes, dont plusieurs figurent sur la liste fédérale des espèces en péril. Le refuge est situé à proximité d’une ville animée, mais il demeure un site de repos et d’hivernage important pour un grand nombre d’espèces d’oiseaux migrateurs qui utilisent cet habitat essentiel de façon saisonnière ou toute l’année.

Image d'un Guillemot marbré sur l'eau
Guillemot marbré. Photo: Jacques Sirois 

Le saviez‑vous?

La bernache cravant noire, une petite oie de mer, est un oiseau migrateur assez courant, qui se nourrit souvent d’algues marines et de zostères près des côtes. Maintenant rare résidente en hiver, la bernache cravant y était courante il y a 100 ans et constituait un repas de Noël populaire. Dans les années 1920 et 1930, le désir de freiner la chasse commerciale des oiseaux, en particulier de la bernache cravant, a mené à la création de trois refuges d’oiseaux peu après la signature de la Convention concernant les oiseaux migrateurs avec les États-Unis en 1916.

Les principales espèces d’oiseaux présentes dans ce ROM sont les suivantes :

En hiver :

En été :

Présents toute l’année:

La région d'Oak Bay, à l'intérieur et à proximité du ROM, est connue pour son importance pour les oiseaux. En particulier, plus de 230 espèces ont été enregistrées le long du canal Enterprise, ainsi qu'à McMicking Point. D'autres zones dignes d'intérêt dans la région d'Oak Bay comprennent : les îles Trial, l'estuaire du ruisseau Bowker, les îlots Chain, le canal Baynes et les " Oak Bay Flats " avec leurs grandes dunes de sable sous-marines. Des milliers d'oiseaux (cormorans de Brandt, macareux rhinocéros, goélands à ailes grises) sont attirés dans la région lorsque le krill et les poissons fourrage abondent, créant une frénésie alimentaire géante. Des centaines de goélands de Heermann, de mouettes de Bonaparte, de macreuses à front blanc, de plongeons du Pacifique, de guillemots marmette, de guillemots à cou blanc et de guillemots marbrés peuvent également prendre part à cette frénésie. En été, plus de mille goélands à ailes grises nichent sur les îlots Chain avec des guillemots colombin et des huîtriers de Bachman. Les cormorans n'y nichent plus, probablement en raison du retour des pygargues à tête blanche prédateurs au cours des dernières décennies.

Le ROM est également l'habitat de l'hirondelle noire de l'Ouest, avec des nichoirs installés à sept endroits entre Cadboro Bay et Portage Inlet. On y trouve un assemblage exceptionnel de plus de vingt plantes rares (p. ex. le castilléjie dorée, le castilléjie de Victoria) sur les îles Trial, ainsi qu'un habitat approprié pour la pieuvre géante du Pacifique, l'ormeau nordique, l’huître plate du Pacifique, le saumon coho, la truite fardée et le syngnathe à lignes grises. Les observations confirmées de mammifères comprennent des loutres, des phoques, des baleines et deux écotypes d'épaulards (transitoire et résident du sud).

Malgré le retour en force du pygargue à tête blanche et de l'hirondelle noire, et la prolifération des bernaches du Canada (envahissantes, résidentes, introduites) au cours des dernières décennies, les déclins généralisés des oiseaux d'eau côtières (par exemple le grèbe élégant) sont inquiétants. Ces déclins peuvent être causés par la perte et la dégradation de l'habitat, le manque de disponibilité de la nourriture, le réchauffement des eaux océaniques et les perturbations anthropiques.

Paysage

Ce refuge comprend 1 840 hectares d’eaux marines et estuariennes sous la ligne des hautes eaux, dans la baie Portage, le Gorge Waterway, les eaux deSelkirk, le port de Victoria et les eaux côtières, de la pointe Macaulay aux îles Trial et à la pointe Ten Mile. Il comprend les rives des pointes Holland, Finlayson, Clover, Harling, Gonzales et Cattle et des baies Ross, Gonzales, McNeill, Oak et Cadboro.

Le refuge comprend une grande superficie de côtes et d’eaux marines. Le paysage marin est parsemé de petites îles et de récifs rocheux entourés par de forts courants de marée. La rive rocheuse est entrecoupée de baies abritées et de baies d’eau libre. Une portion du refuge, le Gorge Waterway, consiste d’un étroit chenal de marée d’une longueur de 7 km avec de vastes herbiers de zostères et des rapides réversibles inhabituels. Les terres autour du refuge sont à faible altitude et densément urbanisées. Si elle n’est pas perturbée, la végétation dans cette zone devient un rare écosystème du chêne de Garrycaractérisé par le chêne de Garry, l’arbousier et le sapin de Douglas entourés d’une multitudede fleurs sauvages.

Le ROM du Havre-de-Victoria est constitué d’une grande variété d’habitat, y compris des eaux de marée peu profondes et au débit rapide, des forêts de varech, des herbiers de zostères, des parcelles de phyllospadix, des vastes vasières et bancs de mollusques, des marais intertidaux, des aires d’alevinage de poissons et de krill, des rivages rocheux et des îles avec des chênes de Garry et des écosystèmes associés.  Les îles Trial abritent la plus grande prairie maritime du Grand Victoria. De grandes plages de sable, plusieurs plages de galets et six petits estuaires constituent également des types d'habitats remarquables dans le ROM.

Le saviez‑vous?

Le spectacle bruyant et comique de l’Huîtrier de Bachman peut être observé toute l’année sur les rives rocheuses. Ce gros oiseau de rivage niche sur plusieurs îles et îlots. En hiver, plus de 75 huîtriers se rassemblent et se reposent sur les îlots près de l’îlot Kitty, dans la baie Oak.

Huîtrier de Bachman sur une rivage
Huîtrier de Bachman. Photo : Marie O’Shaughnessy


Les ports intérieur et extérieur constituent une aire d’hivernage pour les harles, tandis que les lits de varech au large des côtes de la pointe McMicking, de la pointe Clover et de nombreuses petites baies abritent d’autres oiseaux, notamment des oiseaux de rivage. La zone de la pointe Clover attire un nombre impressionnant d’oiseaux aquatiques, notamment durant les mois d’hiver; sur une période de quatre ans, 161 espèces d’oiseaux ont été observées à cet endroit. Certains de ces oiseaux sont observés de façon rare ou non fréquente, mais un grand nombre d’espèces sont courantes dans la région.

Le saviez‑vous?

Les grèbes mangent régulièrement leurs propres plumes et les donnent à manger à leurs nouveau-nés. Ce comportement les aide à former des boulettes de régurgitation avec les matières non digestibles qu’ils ont mangées.

Les zones telles que la pointe de la baie Portage et les îles Trial sont considérées comme particulièrement importantes pour les espèces sauvages. La baie Portage, où l’on trouve de vastes lits de zostères, fournit un habitat important pour les espèces de la sauvagine en hiver. Parmi les paysages les plus fascinants, citons les îles Trial et leur phare patrimonial, Cattle Point et sa vue sur le mont Baker, Clover Point et sa vue sur le détroit de Juan de Fuca et les Dallas Bluffs, ainsi que le Gorge Waterway au niveau et à proximité du Tillicum Narrows.

Carte du refuge

Carte du refuge d'oiseaux migrateurs du Havre de Victoria
Carte du refuge d’oiseaux migrateurs (ROM) du Havre-de-Victoria

Planifiez votre visite

En raison de la proximité du ROM du Havre-de-Victoria avec les centres-villes et de l'abondance des parcs urbains et des espaces publics qui l'entourent, le ROM est une destination populaire recherchée par les observateurs d'oiseaux et les amoureux de la nature. Le ROM attire de nombreux passionnés de la nature qui viennent observer la faune, se promener sur les sentiers et photographier la nature.

Avant de visiter le ROM du Havre-de-Victoria, il est préférable de consulter les nombreux eBird hotspots situés autour du sanctuaire (voir Liens connexes). Prenez une carte cycliste de la région de la capitale et explorez le secteur à vélo, ou faites une croisière en bateau sur les rives. La partie est du sentier régional Galloping Goose est un autre excellent moyen d'explorer certaines parties du ROM à pied ou à vélo, parmi d'autres sentiers locaux.

Les refuges d’oiseaux migrateurs, comme celui de Havre-de=Victoria, sont établis pour la protection et la conservation des oiseaux migrateurs. Que ces aires soient utilisées pour l’alimentation, le repos ou la nidification, elles jouent un rôle important dans la survie de nombreuses espèces. Les activités qui pourraient nuire aux oiseaux migrateurs, à leurs nids et à leurs œufs sont interdites. Certaines parties du ROM sont désignées comme une réserve écologique provinciale et ne sont pas ouvertes au public ; elles font l’objet d’un ensemble de règlements supplémentaire(disponible en anglais seulement). Veuillez-vous assurer de savoir comment, en tant que visiteur, vous pouvez aider à protéger ce refuge et, avant d’accéder au site et veuillez lire les interdictions, y compris celles sur les armes à feu et la chasse, qui sont en place pour conserver la faune qui le fréquente. Les chiens et les chats sans laisse sont interdits dans les refuges d’oiseaux migrateurs.

Si vous souhaitez obtenir de plus amples renseignements sur ce qui est permis dans les refuges d’oiseaux migrateurs, veuillez consulter la section Gestion et activités du site Web. Pour en savoir plus sur le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria, veuillez communiquer avec notre bureau régional.

Faits saillants sur le refuge d’oiseaux migrateurs du Havre-de-Victoria

Désignation de l’aire protégée
Refuge d’oiseaux migrateurs
Province ou territoire
Colombie-Britannique
Latitude et longitude
48° 25 'N, 123° 20' O
Superficie
1 841 hectares (31,03 terrestres et 1 809,97 marins)
Date de création (publication dans la Gazette du Canada)
1923
Catégorie de gestion de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)
n/d
Désignations supplémentaires
Aucune
Type d’habitat principal
  • Eaux libres (60 %)
  • bord de mer rocheux (20 %)
  • chenal de marée (20 %)
Principales espèces d’oiseaux
Espèces figurant sur la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP)
Organisme de gestion
Service canadien de la faune, région du Pacifique
Propriétaires fonciers
Transports Canada, ministère de la Défense nationale et province de la Colombie-Britannique

Contactez-nous

Environnement et Changement climatique Canada – Région du Pacifique
Service canadien de la faune
Conservation des écosystèmes
5421, chemin Robertson
Delta BC V4K 3N2

Ligne sans frais : 1-800-668-6767 (au Canada seulement)
Courriel : enviroinfo@ec.gc.ca

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