Résumé saisonnier Eaux arctiques de l’Amérique du Nord: Printemps 2024

Juillet 2024

Bassin Foxe, baie d’Hudson, détroit de Davis et côte du Labrador

Conditions glacielles à la fin de l’hiver et au printemps

De novembre 2023 à janvier 2024, les températures de l’air à la surface ont été de 2 à 5 °C plus élevées que la moyenne climatologique (figure 1). Par conséquent, la formation de la glace de mer s’est produite plusieurs semaines plus tard que la normale dans la majeure partie du bassin Foxe, de la baie d’Hudson, du détroit de Davis et de la côte du Labrador. L’épaisseur de la glace de mer était également inférieure à la normale dans la plupart des secteurs à la fin de l’hiver et au printemps 2024.

Bassin Foxe

À la fin du mois de janvier, la majeure partie du bassin Foxe était principalement couverte de glace mince de première année. Des vents forts du nord-ouest ont déplacé le pack principal vers l’est au cours du mois de janvier. Des zones d’eau libre et la formation subséquente de jeune glace se sont produites dans la partie ouest le long de la côte, à côté de la glace consolidée.

À la fin du mois de janvier, cette zone présentait un mélange de glace jeune et mince de première année avec de la glace moyenne de première année consolidée le long de la majeure partie des côtes (figure 3). Le bassin Foxe est normalement couvert de glace moyenne de première année à la fin du mois de janvier (figure 4). La formation de la glace de mer s’est produite environ une semaine plus tard que la normale; la glace a ensuite épaissi et elle est devenue de la glace moyenne de première année au cours de la première semaine de février.

Il a fallu attendre la troisième semaine d’avril pour que la majeure partie de la glace du bassin Foxe épaississe et devienne principalement de la glace épaisse de première année, soit environ 8 semaines plus tard que la médiane climatologique. Cependant, dans la partie ouest, on continuait d’observer principalement de la glace moyenne de première année avec de plus petites zones de glace grise adjacentes à la lisière de glace consolidée. La glace dans cette zone s’est épaissie pour devenir épaisse de première année à la mi-mai, soit environ 6 semaines plus tard que la normale.

Partie ouest du détroit de Davis

La partie ouest du détroit de Davis était couverte de glace mince de première année avec une trace de vieille glace. La lisière des glaces était plus à l’ouest que la normale en raison de l’effet conjoint des températures à la surface de la mer supérieures à la normale dans la partie est du détroit de Davis, des forts vents du nord-est et des températures à la surface supérieures à la normale.

On trouvait de la glace moyenne de première année consolidée le long de la côte de l’île de Baffin (figure 5). De la glace moyenne de première année s’est formée au début du mois de février, soit environ une semaine plus tard que la normale dans la partie ouest du détroit de Davis. De la glace épaisse de première année (avec 1 dixième de vieille glace) s’est formée dans la partie à l’extrême ouest du détroit de Davis à la fin du mois d’avril, soit environ un mois plus tard que la normale, et dans tout le reste du détroit de Davis à la mi-mai, soit environ 6 semaines plus tard que la normale (figure 8 et 10).

Baie Cumberland

De la glace blanchâtre couvrait la majeure partie de la baie Cumberland, tandis qu’il y avait de la glace mince et moyenne de première année consolidée le long des côtes. Dans la baie Frobisher, on observait un mélange de glace jeune et mince de première année (figure 5).

De la glace mince de première année consolidée était présente le long de la plupart des côtes; cette glace a épaissi pour devenir de la glace moyenne de première année à la fin du mois de février, soit environ 4 semaines plus tard que la normale. Dans la majeure partie de la baie Cumberland et de la baie Frobisher, on observait en alternance de la jeune glace et de la glace mince de première année à la fin de l’hiver, comme c’est normalement le cas dans ces régions sujettes aux polynies. Cependant, tout au long du mois de mai, les concentrations de glace étaient bien inférieures à la normale dans les deux secteurs, où l’on observait de vastes zones d’eau bergée (figures 8 et 10).

Détroit d’Hudson et baie d’Ungava

Dans le détroit d’Hudson et la baie d’Ungava, on trouvait un mélange de glace jeune et mince de première année avec de la glace mince de première année consolidée le long des côtes (figure 5). La glace dans la partie ouest du détroit d’Hudson s’est épaissie pour devenir de la glace moyenne de première année vers la fin du mois de février, soit environ 4 semaines plus tard que la normale.

De la glace moyenne de première année couvrait la majeure partie du détroit d’Hudson et de la baie d’Ungava au début du mois de mars, ce qui était près de la normale, mais il restait des zones de glace plus mince le long de la côte de l’île de Baffin et de la côte sud-ouest de la baie d’Ungava. Habituellement, la glace s’épaissit pour devenir de la glace épaisse de première année dans les deux secteurs au début d’avril, mais au début de mai, la glace ne s’était épaissie pour devenir de la glace épaisse de première année que dans certaines parties de l’ouest du détroit d’Hudson (figure 8).

Baie d’Hudson et baie James

Dans la baie d’Hudson et la baie James, on observait surtout de la glace mince de première année (figure 5). Tout au long du mois de janvier, des vents persistants du nord-ouest et de l’ouest ont entraîné la formation de plusieurs zones d’eau libre où de la jeune glace s’est formée par la suite. À la fin janvier, le long de la côte ouest de la baie d’Hudson et de la baie James, ainsi qu’au sud de l’île de Southampton, il y avait de vastes zones de jeune glace.

On trouvait de la glace moyenne de première année consolidée le long de la côte ouest de la baie d’Hudson et de la glace mince de première année consolidée le long de la côte est de la baie d’Hudson et dans la baie James (figure 5). Dans la majeure partie de la baie d’Hudson, la glace s’est épaissie pour devenir de la glace moyenne de première année à la fin du mois de février, soit environ 3 à 4 semaines plus tard que la normale.

Dans le nord de la baie James, la glace s’est épaissie pour devenir de la glace moyenne de première année au début du mois de mars, soit environ 3 semaines plus tard que la normale, et il a fallu attendre la fin du mois d’avril pour que la glace sur la moitié sud de la baie James s’épaississe pour devenir de la glace moyenne de première année, accusant un retard d’environ 8 semaines par rapport à la normale.

Les vents persistants du nord-est sur la partie est de la baie d’Hudson pendant les mois d’avril et de mai ont donné lieu à de vastes zones d’eau libre et à des concentrations de glace généralement inférieures à la normale (figures 8 et 10).

Habituellement, de la glace épaisse de première année couvre la majeure partie de la baie d’Hudson au début du mois d’avril. Cette année, la glace s’est épaissie pour devenir de la glace épaisse de première année uniquement dans la partie à l’extrême nord de la baie d’Hudson, et ce, environ 3 à 4 semaines plus tard que la normale. Dans le reste de la baie d’Hudson, la glace est demeurée moyenne de première année.

La persistance des vents du nord-est et de l’est tout au long des mois d’avril et de mai a entraîné une importante détérioration de la glace et a créé de nombreuses zones d’eau libre dans la partie est de la baie d’Hudson. La détérioration de la glace était en avance d’au moins 6 semaines par rapport à la normale dans la partie est de la baie d’Hudson, et elle était en retard d’environ une semaine dans la partie ouest de la baie d’Hudson, car les vents forts d’est ont transporté le pack vers l’ouest (figures 8 à 10).

Côte du Labrador

Le long de la côte du Labrador, au nord de 58° N, on trouvait de la jeune glace le long de la côte et un mélange de glace blanchâtre et mince de première année plus loin au large. On observait aussi de la glace mince de première année consolidée le long de certaines parties de la côte.

Au sud de 58° N et au nord de 55° N, il y avait principalement de la jeune glace le long de la côte et un mélange de glace jeune et mince de première année plus loin au large avec de la glace mince de première année consolidée le long de la côte (figure 5).

Normalement, à la fin du mois de janvier, on trouve principalement de la glace mince de première année le long de la côte entre 55° N et 60° N, et de la glace blanchâtre le long de la lisière des glaces et le long de certaines parties de la côte (figure 6). En plus des températures à la surface supérieures à la normale tout au long des mois d’hiver, les températures à la surface de la mer ont également été supérieures à la normale de 1 à 2 °C sur certaines parties du nord de la mer du Labrador et de l’est du détroit de Davis (figure 2). En conséquence, la glace de mer s’est formée environ 2 à 3 semaines plus tard que la normale et était en moyenne moins épaisse que la normale à la fin du mois de janvier ainsi que jusqu’à la fin de l’hiver et tout au long du printemps.

Habituellement, on observe de la glace épaisse de première année tout le long de la côte du Labrador au début du mois de mai, mais cette année, la glace est demeurée moyenne de première année (figure 8). En outre, malgré les vents persistants de terre du nord-ouest de décembre à mars, on trouvait moins de glace que la normale tout le long de la lisière des glaces dans la mer du Labrador (figure 7).

Au cours des mois d’avril et de mai, la direction prédominante du vent est devenue du nord-est, ou de mer. Ces conditions, combinées à une glace moins épaisse que la normale et des températures supérieures à la normale, ont entraîné une détérioration importante de la glace le long de la lisière est des glaces (figure 10).

Figure 1 : Anomalies des températures de l’air en surface ‒ octobre 2023 à avril 2024
Description longue

L’anomalie de température de l’air en surface pour l’Arctique basée sur la réanalyse ERA5 du CEPMMT montre que la température sur une grande partie de l’Arctique était de 2 à 5 degrés Celsius supérieure à la normale pour l’automne et l’hiver 2023 et le printemps 2024. Les anomalies les plus élevées ont été observées sur le bassin Foxe, le détroit d’Hudson, le sud de l’île de Baffin et l’est de la baie d’Hudson.

Figure 2 : Anomalies des températures à la surface de la mer ‒ octobre 2023 à avril 2024
Description longue

L’anomalie des températures à la surface de la mer pour l’Arctique basée sur la réanalyse ERA5 du CEPMMT montre que les températures à la surface de la mer étaient près de la normale sur une grande partie de l’Arctique pour l’automne et l’hiver 2023 et le printemps 2024. Toutefois, les températures à la surface de la mer étaient de 1 à 2 degrés Celsius supérieures à la normale sur certaines parties du nord de la mer du Labrador et de l’est du détroit de Davis.

Figure 3 : Analyse du stade de formation des glaces de mer pour l’est de l’Arctique le 29 janvier 2024
Description longue

Une grande partie de l’archipel arctique canadien (AAC) et de l’ouest de la baie de Baffin est principalement couverte de glace moyenne de première année. Sur le reste de la baie de Baffin, le bassin Foxe et le détroit de Davis, la glace est principalement mince de première année. On observe surtout divers types de jeune glace sur la baie Cumberland, l’ouest du bassin Foxe et quelques petites zones de l’AAC. Plus au nord, sur l’océan Arctique, le détroit de Nares et le secteur à l’ouest de l’île Axel Heiberg sont couverts de vieille glace.

Figure 4 : Médiane climatique sur 30 ans (1991-2020) du type de glace de mer prédominant pour l’est de l’Arctique le 29 janvier
Description longue

En comparant la médiane climatique aux conditions à la figure 3, on constate que la glace sur l’est de l’Arctique est plus mince que la normale dans la plupart des régions. La plupart des zones devraient être couvertes de glace de première année moyenne et épaisse. Les exceptions à ceci sont le bras Prince Regent, le détroit de Barrow, le détroit de Lancaster, l’ouest de la baie de Baffin, le détroit de Nares et le secteur au nord et à l’ouest de la baie Norwegian.

Figure 5 : Analyse du stade de formation des glaces de mer pour la baie d’Hudson, le détroit d’Hudson, le détroit de Davis et la mer du Labrador le 29 janvier 2024
Description longue

La baie d’Hudson, la baie James, le sud du bassin Foxe, le détroit d’Hudson et le détroit de Davis sont principalement couverts de glace mince de première année. Dans ces régions, les exceptions sont les endroits où le vent avait poussé la glace vers l’est, permettant ainsi à de la jeune glace de se former le long des rives ouest. Les eaux le long de la côte du Labrador sont principalement couvertes de jeune glace.

Figure 6 : Médiane climatique sur 30 ans (1991-2020) du type de glace de mer prédominant pour la baie d’Hudson, le détroit d’Hudson, le détroit de Davis et la mer du Labrador le 1er février
Description longue

En comparant la médiane climatique à la figure 5, on constate que la glace sur la majorité de la baie d’Hudson, du bassin Foxe, du détroit de Davis et de l’ouest du détroit d’Hudson est plus mince que la normale. Ces zones devraient être couvertes de glace moyenne de première année. La glace le long de la côte du Labrador est également plus mince; elle devrait être de la glace mince de première année à cette période de l’année.

Figure 7 : Écart par rapport aux concentrations de glace de mer normales pour la baie d’Hudson, le détroit d’Hudson, le détroit de Davis et la mer du Labrador le 29 janvier 2024
Description longue

La couverture glacielle est normale sur presque toute la région, sauf le long de la lisière de la glace sur le détroit de Davis et la mer du Labrador, où la glace s’étend habituellement plus à l’est.

Figure 8 : Analyse du stade de formation des glaces de mer pour la baie d’Hudson, le détroit d’Hudson, le détroit de Davis et la mer du Labrador le 27 mai 2024
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À la fin du printemps, l’extrémité nord de la région est principalement couverte de glace épaisse de première année tandis qu’on observe principalement de la glace moyenne de première année sur la moitié ouest de la baie d’Hudson, la baie James, la moitié est du détroit d’Hudson et la côte du Labrador. Une vaste zone anormale d’eau libre est présente sur l’est de la baie d’Hudson. De plus, la baie Cumberland et la baie Frobisher présentent des zones d’eau bergée.

Figure 9 : Médiane climatique sur 30 ans (1991-2020) du type de glace de mer prédominant pour la baie d’Hudson, le détroit d’Hudson, le détroit de Davis et la mer du Labrador le 4 juin
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Selon la climatologie, presque toutes les zones devraient être couvertes de glace épaisse de première année à la fin du printemps, la rive ouest de la baie d’Hudson et le sud de la baie James étant les principales exceptions. Des zones d’eau libre ou d’eau bergée commencent normalement à se former le long de certaines parties du littoral dans toute la région. Toutefois, à la figure 8, seule l’extrémité nord de la région correspond à la climatologie. Dans le reste de la région, la glace est plus mince que la normale ou, dans le cas de l’est de la baie d’Hudson, presque inexistante.

Figure 10 : Écart par rapport aux concentrations de glace de mer normales pour la baie d’Hudson, le détroit d’Hudson, le détroit de Davis et la mer du Labrador le 27 mai 2024
Description longue

À la fin du printemps, la couverture de glace est bien inférieure à la normale sur l’est de la baie d’Hudson puisque des vents du nord-est ont poussé la glace vers le sud et l’ouest. Ces vents ont entraîné la formation d’une couverture de glace supérieure à la normale sur le nord-ouest de la baie d’Hudson. Sur le détroit d’Hudson, le détroit de Davis et le long de la côte du Labrador, la couverture de glace est parfois supérieure et parfois inférieure à la normale; cependant, dans l’ensemble, elle est inférieure à la normale.

Tableau 1 : Degrés-jours de gel (DJG) à la fin d’avril et températures en mai pour le secteur de la baie d’Hudson.

Station

DJG réels à la fin d’avril

DJG médians à la fin d’avril
(1981-2010)

Pourcentage de DJG normaux

Températures moyennes en mai (°C)

Écart par rapport à la normale en mai (°C)

Nain

1435

2086

69

1.6

0.6

Iqaluit

2967

3653

81

-3.8

0.6

Kuujjuaq

2194

2934

75

3.7

3.5

Inukjuak

2333

3119

75

2.0

3.8

Cape Dorset

2445

3342

73

-3.3

1.7

Churchill

2763

3468

80

1.6

2.3

Hall Beach

3856

4863

79

-7.4

1.7

Est et nord de l’Arctique

Conditions glacielles à la fin de l’hiver et au printemps

De novembre 2023 à janvier 2024, les températures à la surface ont été de 1 à 3 °C au-dessus de la moyenne climatologique (figure 1). Par conséquent, la formation de glace de mer a accusé un retard de 2 à 3 semaines par rapport à la normale dans la plupart des secteurs de l’est de l’Arctique. L’épaisseur de la glace de mer était inférieure à la normale dans la plupart des secteurs à la fin de l’hiver et au printemps 2024.

Baie de Baffin

À la fin du mois de janvier, la partie ouest de la baie de Baffin était principalement couverte de glace moyenne de première année avec jusqu’à 3 dixièmes de vieille glace. La partie est était principalement couverte de glace mince de première année, et la partie nord était couverte d’un mélange de glace blanchâtre et mince de première année.
On observait de la glace moyenne de première année consolidée avec 3 dixièmes de vieille glace le long de la côte de l’île de Baffin et de la glace mince et moyenne de première année consolidée le long des côtes du Groenland (figure 3). On observe habituellement de la glace moyenne de première année dans la baie de Baffin, sauf dans le détroit de Smith, où l’on observe généralement de la glace jeune et mince de première année (figure 4).

Il a fallu attendre la fin du mois de février pour que la glace s’épaississe et devienne moyenne de première année sur la partie est de la baie de Baffin, ce qui correspond à un retard d’environ 4 semaines par rapport à la médiane climatologique. De plus, ce n’est qu’à la fin du mois d’avril que de la glace épaisse de première année s’est formée sur l’ensemble de la baie de Baffin, soit environ 8 semaines plus tard que la normale.

Bassin Kane

À la mi-janvier, le pont de glace du bassin Kane s’était formé sur l’ensemble du bassin. À la fin du mois de janvier, on observait de la glace épaisse de première année et de la glace vieille consolidée dans la partie nord du bassin Kane et de la glace moyenne de première année et de la glace vieille consolidée dans la partie sud (figure 3).

Au début du mois de février, la glace dans la partie sud s’était épaissie de manière à former un mélange de glace épaisse de première année et de glace vieille. De la mi-octobre au début janvier (avant la formation du pont de glace), de la vieille glace a été transportée depuis la mer de Lincoln à travers le bassin Kane et vers le sud, ce qui a entraîné des quantités de vieille glace supérieures à la normale dans certaines parties de l’est de l’Arctique (figure 11).

Détroit de Jones, Bras Pond et Baie Navy Board, Bras Admiralty, Détroit de Barrow, Golfe de Boothia

Le détroit de Jones, le bras Pond, la baie Navy Board, le bras Admiralty, certaines parties du détroit de Barrow et le golfe de Boothia étaient couverts de glace moyenne de première année (figure 3). Ces secteurs sont habituellement couverts de glace épaisse de première année à la fin du mois de janvier (figure 4). Il a fallu attendre la mi-février pour que de la glace épaisse de première année se forme dans le détroit de Jones cette année, ce qui correspond à un retard d’environ 3 semaines par rapport à la normale.

Dans le bras Pond et la baie Navy Board ainsi que dans le bras Admiralty Inlet et la baie Pelly, la glace épaisse de première année ne s’est formée qu’au début du mois de mars, soit environ 5 semaines plus tard que la normale. Dans le reste du golfe de Boothia, ce retard a été d’environ 6 semaines.

La formation de glace épaisse de première année a accusé un retard d’une semaine par rapport à la normale dans l’ouest du détroit de Barrow, et un retard de 2 semaines dans le détroit de Lancaster et le bras Prince Regent. Dans l’est du détroit de Barrow, la glace a été consolidée pendant seulement 2 semaines au début du mois d’avril, puis elle est redevenue mobile à la fin du mois d’avril (figure 12). Dans ce secteur, la glace se consolide généralement avant le début du mois de mars, puis elle demeure consolidée jusqu’au début du mois de juillet.

Détroit d’Eureka, Baie Norwegian, Détroit de McDougall, Détroit de Wellington

Dans le détroit d’Eureka, l’englacement s’est produit dans les temps l’automne dernier : la glace devenait blanchâtre consolidée (avec une trace de vieille glace dans la partie nord) vers la mi-octobre. La consolidation de la glace a toutefois accusé un retard d’environ une semaine par rapport à la normale dans la baie Norwegian, et d’environ 3 semaines par rapport à la normale dans le détroit de McDougall. Dans le détroit de Wellington, elle s’est produite environ 4 ou 5 semaines plus tard que la normale.

Baie de Baffin

Dans l’ensemble, la détérioration de la glace a été près de la normale ou légèrement en retard par rapport à la normale dans le nord-ouest et l’extrême est de la baie de Baffin à la fin mai, principalement en raison des températures inférieures à la normale au cours du mois de mai (figure 14).

Figure 11 : Écart par rapport aux concentrations normales de vieille glace pour l’est de l’Arctique le 25 décembre 2023
Description longue

Au début de l’hiver, on observe un peu plus de vieille glace que d’habitude sur l’est de l’Arctique, le détroit de Barrow, le détroit de Lancaster, le détroit de Jones, l’ouest de la baie de Baffin, l’ouest du détroit de Smith et le sud du détroit de Nares. En revanche, il y en a moins sur le nord-ouest de l’AAC.

Figure 12 : Analyse des concentrations de glace de mer pour l’est de l’Arctique le 22 avril 2024
Description longue

La glace couvre presque tout l’est de l’Arctique à la fin d’avril, à l’exception d’une zone d’eau bergée sur le sud-est de la baie de Baffin et l’est du détroit de Davis. Sur l’est du détroit de Barrow, après avoir été en banquise pendant seulement deux semaines, la glace est redevenue mobile.

Figure 13 : Médiane climatique sur 30 ans (1991-2020) des concentrations de glace de mer pour la baie d’Hudson, le détroit d’Hudson, le détroit de Davis et la mer du Labrador le 30 avril
Description longue

À la fin d’avril, la couverture de glace à la figure 12 correspond presque à la médiane climatologique, mais il y a quelques différences notables : la lisière de la glace s’étend habituellement plus à l’est sur le sud-est de la baie de Baffin et l’est du détroit de Davis, et la glace est normalement en banquise sur l’est du détroit de Barrow et le nord du bras Prince Regent.

Figure 14 : Écart par rapport aux concentrations de glace de mer normales pour l’est de l’Arctique le 27 mai 2024
Description longue

À la fin du printemps, quelques zones de couverture de glace inférieure à la normale sont apparues sur l’est du détroit de Barrow, l’ouest du détroit de Smith et la baie Cumberland. Une couverture de glace supérieure à la normale a été observée sur l’est du détroit de Smith et de la baie de Baffin. Dans toute la région, la couverture de glace est près de la normale sur l’est de l’Arctique.

Tableau 2 : Degrés-jours de gel (DJG) à la fin d’avril et températures en mai pour l’est de l’Arctique.

Station

DJG réels à la fin d’avril

DJG médians à la fin d’avril
(1981-2010)

Pourcentage de DJG normaux

Températures moyennes en mai (°C)

Écart par rapport à la normale en mai (°C)

Clyde

3637

4508

81

-7.8

0.4

Pond Inlet

4171

5322

78

-8.1

1.1

Resolute

4546

5520

82

-8.9

1.9

Eureka

6200

6720

92

-9.0

2.0

Ouest et centre de l’Arctique

Conditions glacielles à la fin de l’hiver et au printemps

De novembre 2023 à janvier 2024, les températures à la surface ont été de 1 à 3 °C de plus que la moyenne climatologique (figure 1). Par conséquent, la glace de mer s’est formée de 2 à 3 semaines plus tard que la normale dans la plupart des secteurs de l’ouest de l’Arctique. L’épaisseur de la glace de mer était inférieure à la normale dans la plupart des secteurs à la fin de l’hiver et au printemps 2024. Il restait nettement moins de vieille glace que la normale dans de nombreux secteurs (figure 15).

Mer de Beaufort et Golfe Amundsen

À la fin du mois de janvier, c’était principalement de la glace mince de première année qui couvrait le sud-ouest de la mer de Beaufort à l’extérieur de la lisière de glace consolidée (figure 16). Normalement, cette zone devrait être principalement couverte de glace moyenne de première année et de vieille glace (figure 17). Il a fallu attendre la mi-février avant que la glace de cette zone ne s’épaississe et devienne de la glace moyenne de première année, soit environ 6 semaines plus tard que la normale, sans compter la glace mince de première année qui est restée le long de la lisière de glace consolidée jusqu’au début mars.

Il y avait principalement de la glace moyenne de première année avec une trace de vieille glace dans la partie sud-est de la mer de Beaufort. De la glace moyenne de première année consolidée était présente le long de la côte de l’Alaska, du Yukon et des T.N.-O. Il y avait de la glace moyenne de première année consolidée avec une trace de vieille glace le long de la côte ouest de l’île Banks et dans le sud du détroit de Prince of Wales. On observait un mélange de glace moyenne de première année et de glace vieille consolidée dans le nord du détroit de Prince of Wales (figure 16).

La glace consolidée le long de la côte nord de l’Alaska, du Yukon et des T.N.-O. n’est devenue de la glace épaisse de première année qu’à la fin du mois de mars, soit environ 4 semaines plus tard que la normale. La glace mobile dans le sud de la mer de Beaufort et le long de la côte de l’Alaska s’est épaissie pour devenir de la glace épaisse de première année à la mi-avril, soit environ 7 à 8 semaines plus tard que la normale.

Le golfe Amundsen était principalement couvert de glace moyenne de première année, tandis que le golfe Coronation était couvert de glace moyenne de première année consolidée (figure 16). La glace s’est épaissie pour devenir de la glace moyenne de première année environ 2 semaines plus tard que la normale dans ces secteurs.

Océan Arctique

La glace dans le sud de l’océan Arctique correspondait à un mélange composé principalement de glace moyenne de première année et de glace vieille (figure 16). Normalement, cette région devrait être couverte principalement de vieille glace avec des quantités moindres de glace épaisse de première année à la fin du mois de janvier (figure 17).

Partie ouest et centrale d’archipel arctique canadien

Le détroit de M’Clure était principalement couvert de glace moyenne de première année consolidée avec une trace de vieille glace et jusqu’à 2 dixièmes de vieille glace dans la partie sud (figure 16). Normalement, il devrait y avoir de la glace épaisse de première année et une concentration accrue de glace principalement vieille dans la majeure partie du détroit (figure 17).

De la fin janvier au début mars, la glace a alterné entre de la glace consolidée et de la glace mobile dans la partie ouest, puis elle est demeurée mobile tout le printemps. Normalement, la glace se consolide à la fin du mois de février dans ce secteur et elle reste ainsi jusqu’au début juin ou à la mi-juin.

Dans le détroit du Vicomte de Melville, on observait de la glace moyenne de première année et de la glace vieille consolidée. Dans le détroit de M’Clintock et l’ouest du détroit de Barrow, on observait de la glace moyenne de première année consolidée. Normalement, il y aurait surtout de la vieille glace dans le détroit de M’Clintock et un mélange de glace épaisse de première année et de vieille glace dans le détroit de Barrow (figure 17). La glace dans le détroit de Barrow s’est épaissie pour devenir de la glace épaisse de première année au début du mois de mars, soit environ cinq semaines plus tard que la normale, tandis que dans le détroit de M’Clure, le détroit du Vicomte de Melville et le détroit de M’Clintock, ce phénomène a connu un retard de 6 semaines par rapport à la normale.

Partie sud d’archipel arctique canadien

Dans le détroit de Peel, le détroit de Victoria et le golfe Queen Maud, on observait de la glace moyenne de première année. Normalement, il devrait y avoir de la glace épaisse de première année dans ces secteurs (figures 16 et 17). La glace s’est changée en glace épaisse de première année 5 semaines plus tard que la normale dans le détroit de Peel, et 6 semaines plus tard que la normale dans le détroit de Victoria, le détroit de Larsen et le golfe Queen Maud. La glace moyenne de première année dans l’océan.

Conditions printanières

Arctique est devenue épaisse de première année à la mi-mars, soit environ 5 à 6 semaines plus tard que la médiane climatologique.

De la mi-mars à la mi-avril, puis de nouveau tout au long du mois de mai, on a observé des vents forts du sud-est et des températures supérieures à la normale sur le sud-est de la mer de Beaufort et le golfe Amundsen. Ces conditions ont entraîné des zones d’eau libre et la formation de jeune glace le long de la lisière de glace consolidée dans le sud-est de la mer de Beaufort, à l’ouest de l’île Banks, dans l’ouest du détroit de M’Clure et dans le centre du golfe Amundsen.

À la fin du mois de mai, il y avait de vastes zones d’eau libre dans ces secteurs, et dans l’ensemble, la débâcle avait environ 2 à 3 semaines d’avance par rapport à la normale (figures 18 et 19).

Figure 15 : Écart par rapport aux concentrations normales de vieille glace pour l’ouest de l’Arctique le 29 janvier 2024
Description longue

À la fin janvier, il y a beaucoup moins de vieille glace que la normale sur la majorité de l’ouest de l’Arctique, à l’exception du sud de la mer de Beaufort, du sud de l’AAC et de certaines parties du nord de l’AAC.

Figure 16 : Analyse du stade de formation des glaces de mer pour l’ouest de l’Arctique le 29 janvier 2024
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À la fin janvier, l’AAC est couverte de glace moyenne de première année, sauf sur le nord-ouest, qui est principalement couvert de vieille glace. Cette vieille glace s’étend sur l’est de l’océan Arctique et certaines parties du nord de la mer de Beaufort. Sur l’ouest de l’océan Arctique, on observe principalement de la glace moyenne de première année. La mer de Beaufort, elle, présente principalement de la glace mince de première année sur l’ouest et de la glace moyenne de première année sur l’est.

Figure 17 : Médiane climatologique (1991-2020) du type de glace de mer prédominant pour l’ouest de l’Arctique le 29 janvier
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En comparant la médiane climatologique à la figure 16, l’absence de vieille glace est évidente sur l’ouest de l’océan Arctique, le nord de la mer de Beaufort et une grande partie du centre et du nord de l’AAC. De plus, la glace est généralement épaisse de première année sur les autres parties de l’AAC, sauf sur le golfe Coronation. Sur l’est de la mer de Beaufort, la glace est conforme à la climatologie; cependant, sur l’ouest de la mer de Beaufort, elle est plus mince que la normale.

Figure 18 : Analyse du stade de formation des glaces de mer pour l’ouest de l’Arctique le 27 mai 2024
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À la fin du printemps, la glace est principalement épaisse de première année sur le sud de la mer de Beaufort, le centre et le sud de l’AAC et la moitié est du nord de l’AAC. De la vieille glace couvre l’est de l’océan Arctique et le nord de la mer de Beaufort. Le gyre de Beaufort a contribué à transporter la vieille glace plus à l’ouest, créant un mélange de glace vieille et épaisse de première année sur l’ouest de l’océan Arctique. Une vaste zone d’eau bergée s’est formée tout juste à l’ouest de l’île Banks et du détroit de M’Clure.

Figure 19 : Écart par rapport aux concentrations de glace de mer normales pour l’ouest de l’Arctique le 27 mai 2024
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La fonte printanière est déjà en avance sur la normale à la fin du mois de mai. Le golfe Amundsen et la vaste zone le long de la côte ouest de l’île Banks et de l’ouest du détroit de M’Clure contiennent moins de glace que la normale. Bien qu’il y a plus de glace que la normale sur une petite zone du sud-est de la mer de Beaufort, l’ouest de l’Arctique contient moins de glace qu’à la normale pour cette période de l’année.

Tableau 3 : Degrés-jours de gel (DJG) à la fin d’avril et températures en mai.

Station

DJG réels à la fin d’avril

DJG médians à la fin d’avril
(1981-2010)

Pourcentage de DJG normaux

Températures moyennes en mai (°C)

Écart par rapport à la normale en mai (°C)

Mould Bay

4938

5701

87

-8.4

2.5

Cambridge Bay

4244

5191

82

-4.1

5.0

Kugluktuk

3565

4290

83

1.0

6.0

Tuktoyaktuk

3699

4178

89

-2.6

1.6

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