Lignes directrices pour éviter de déranger les colonies d’oiseaux marins et d’oiseaux aquatiques au Canada
Cette section fournit des renseignements sur les effets du dérangement des colonies d’oiseaux marins et d’oiseaux aquatiques, ainsi que des lignes directrices permettant de réduire le risque de dérangement des colonies.
Renseignements généraux
Les oiseaux marins et les oiseaux aquatiques sont particulièrement vulnérables aux effets du dérangement causé par les activités humaines.
La plupart des espèces passent une bonne partie de l'année en mer, mais une partie de l’année est passée sur la terre ferme. Au printemps et en été, les oiseaux se rassemblent en colonies dans le but de se courtiser, de s'accoupler, de pondre et de couver leurs œufs, puis d’élever et de nourrir leurs petits.
Les périodes de reproduction se déroulent de mars à septembre le long des côtes océaniques sud du Canada, et au cours de la période des eaux libres de glace dans l’Arctique canadien.
Au Canada, la taille des colonies peut être de quelques couples nicheurs jusqu’à plus d’un million de couples. Ces oiseaux ont tendance à nicher:
- sur les îles ou les fronts de falaises près de l’eau;
- sur des corniches, des rochers dégagés, sous des rochers, dans des crevasses; ou dans des terriers creusés dans le sol situés près de l’eau;
- sur des toitures;
- dans des marais.
Les colonies sont vulnérables :
- au dérangement humain;
- à la perte et à la destruction de l’habitat;
- aux répercussions d’événements catastrophiques tels que les tempêtes, les maladies et les déversements de pétrole.
Les oiseaux aquatiques vivant en colonie peuvent être présents dans les zones marines et d’eau douce. La distinction entre les oiseaux nicheurs d'eau douce et les oiseaux marins n'est pas toujours bien définie, étant donné que de nombreuses espèces peuvent être présentes dans les deux milieux. Leur présence peut notamment être influencée par le moment de l’année.
Les espèces présentes exclusivement dans l’environnement marin (les oiseaux marins) incluent :
- les macareux, les guillemots, le Petit pingouin, les puffins;
- les Fous de Bassan;
- le Starique de Sassin et le Fulmar boréal;
- les océanites.
Certains oiseaux marins peuvent être présents dans les zones marines et d'eau douce, notamment :
- les mouettes et les goélands;
- les sternes;
- les cormorans et les pélicans (qui ne sont pas protégés en vertu de la LCOM).
Nous fournissons de l’information générale sur l’emplacement des colonies d’oiseaux de mer sur la côte est, la côte de l’Arctique et la côte du Pacifique du Canada.
Historique
Pendant des centaines d’années, on a exploité les oiseaux marins et les oiseaux aquatiques vivant en colonie pour leur viande, leurs œufs et leurs plumes. Ainsi de nombreuses colonies reproductrices ont été perturbées par le développement et le dérangement humains.
Au milieu du 19e siècle, le Grand Pingouin, un oiseau marin incapable de voler et nidifiant en colonie, a été chassé jusqu’à l’extinction.
En 1917, on adopta la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, par suite à plusieurs enjeux, dont la diminution importante du nombre d’oiseaux marins se reproduisant dans les zones côtières des provinces de l’Est du Canada.
Protection juridique
Les lois fédérales protègent :
- tous les oiseaux marins et les oiseaux aquatiques habituellement présents au Canada (à l’exception des cormorans et des pélicans);
- les colonies, lorsqu’elles sont situées dans :
- un refuge d’oiseaux migrateurs;
- une réserve nationale de faune;
- une réserve de parc national.
Au cours de la période de reproduction, l’accès aux visiteurs est interdit dans la plupart des colonies situées dans une aire protégée.
Mise en garde
Certaines espèces d'oiseaux sont protégées à la fois en vertu de la Loi de 1994 sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs et de la Loi sur les espèces en péril. La Loi sur les espèces en péril interdit certaines activités visant les espèces en péril. Dans certains cas, des renseignements plus détaillés sur la période de nidification peuvent être disponibles dans les documents de rétablissement d’espèces en péril et doivent être pris en compte. Il est de votre responsabilité de vous conformer à toutes les lois fédérales, provinciales ou territoriales. Pour obtenir de plus amples renseignements, voir les exigences relatives à la protection de la résidence en vertu de la LEP.
Impacts du dérangement
Lors de la planification de vos activités, vous devriez connaître les effets potentiels du dérangement sur les colonies d’oiseaux marins et d’oiseaux aquatiques.
Les activités suivantes peuvent avoir un effet négatif sur ces oiseaux :
- approcher les colonies, par la terre ou par l’eau;
- débarquer d’un bateau;
- laisser des animaux de compagnie errer;
- marcher à travers la colonie;
- rester trop longtemps au même endroit.
Ces dérangements peuvent inciter les oiseaux :
- à abandonner leur nid ou leurs petits;
- à se servir de précieuses réserves d’énergie pour se défendre au lieu de couver leurs œufs ou de nourrir leurs petits.
Les nids peuvent souvent passer inaperçus. Un seul pas imprudent dans une colonie peut détruire le terrier de reproduction, le nid, les œufs ou les petits d'un oiseau. Rappelez-vous que :
- un bon nombre d’espèces d’oiseaux marins et d'oiseaux aquatiques nichent dans :
- des crevasses cachées;
- des terriers;
- de la végétation;
- sur des corniches rocheuses exposées;
- certaines espèces sont actives uniquement après la tombée de la nuit.
Lorsque des oiseaux adultes sont forcés de quitter précipitamment le nid, beaucoup d'oisillons s’égarent de leur site de nidification et peuvent :
- tomber à l’eau;
- être capturés par des prédateurs;
- être becquetés à mort par des oiseaux avoisinants.
Certaines espèces sont particulièrement sensibles au dérangement à certains stades de leur cycle de reproduction. Par exemple, le dérangement peut entraîner les oisillons à quitter leur nid trop tôt, ce qui se traduit par une augmentation de la mortalité.
Lignes directrices
Pendant la période de reproduction, vous devriez :
- ne pas entrer dans les colonies d'oiseaux marins et d'oiseaux aquatiques;
- respecter les zones tampons qui conviennent autour des colonies;
- éviter de déranger les oiseaux migrateurs.
Les activités humaines en milieu aquatique près des colonies de nidification, par exemple la pêche, la navigation de plaisance ou le vol à basse altitude, peuvent aussi mettre en péril ces oiseaux.
Ces activités devraient être pratiquées à une certaine distance pour éviter que les oiseaux:
- soient forcés de quitter précipitamment leurs nids;
- foncent sur vous afin de vous éloigner de la colonie.
Dans tous les cas où vous pourriez déranger les oiseaux marins ou les oiseaux aquatiques, éloignez-vous le plus rapidement et le plus silencieusement possible.
Les directives générales de réduction du dérangement des colonies qui n'ont pas d'autres restrictions sont les suivantes :
Sur terre
- Restez à une distance suffisante pour ne pas déranger les oiseaux nicheurs. Des signes indiquant que les oiseaux ont été dérangés incluent une posture droite lorsqu’ils couvent le nid, une augmentation de la vocalisation et des oiseaux adultes quittant leur nid.
- Respectez une zone tampon d'au moins 1 km autour des colonies lors d’activités occasionnant un dérangement important, telles que le forage ou le dynamitage).
- Suivez les instructions et les règlements aux emplacements où des installations d'observation clôturées ont été établies.
- Approchez uniquement les colonies aux emplacements faisant l’objet d’une autorisation.
Si vous vous retrouvez par mégarde dans une colonie, partez aussi silencieusement que possible sans faire de gestes brusques.
Sur l'eau
- Restez à une distance suffisante pour ne pas déranger les oiseaux nicheurs. Des signes indiquant que les oiseaux ont été dérangés incluent une posture droite lorsqu’ils couvent le nid, une augmentation de la vocalisation et des oiseaux adultes quittant leur nid.
- Voyagez à une vitesse constante lorsque vous vous trouvez près d’une colonie d’oiseaux marins et d'oiseaux aquatiques, vous déplaçant parallèlement au rivage plutôt que d’approcher en direction de la colonie.
- Évitez de produire des bruits aigus ou forts, de klaxonner ou de siffler, et gardez constamment le moteur au même niveau sonore.
- Ne poursuivez pas les oiseaux marins ou les oiseaux aquatiques qui nagent à la surface de l’eau et évitez les grandes concentrations d’oiseaux sur l’eau.
- Dans la mesure du possible, rendez-vous à ces endroits seulement en utilisant des navires de croisière certifiés ou en compagnie de guides accrédités.
- Ancrez les gros navires, comme les navires de croisière, à une distance suffisante des îlots de nidification pour éviter le dérangement.
- Évitez de déranger les oiseaux en vous approchant d’une colonie à bord de petites embarcations.
- Ne déversez pas de pétrole ni de déchets à la mer puisque :
- même une petite quantité de pétrole peut tuer des oiseaux ou d’autres organismes marins, et les habitats peuvent prendre des années à se rétablir;
- les lignes de pêche, tout contenant en métal, les bouteilles en plastique et les autres déchets en plastique peuvent blesser ou tuer les oiseaux.
Dans les airs
- Les aéronefs peuvent perturber de façon importante les colonies d’oiseaux marins et d'oiseaux aquatiques et le risque de collision avec les oiseaux en vol est important.
- Les hélicoptères, les drones et les autres aéronefs devraient rester bien à l’écart des colonies de nidification.
- Les aires protégées telles que les refuges d'oiseaux migrateurs et les réserves nationales de faune peuvent avoir des restrictions supplémentaires en ce qui concerne les altitudes de vol.
- Les pilotes doivent communiquer avec leur bureau régional du Service canadien de la faune pour connaître les restrictions concernant :
- les altitudes de vol et les distances horizontales appropriées afin de réduire le risque de dérangement des colonies d’oiseaux;
- les restrictions particulières en ce qui concerne les altitudes de vol près des aires protégées telles que les refuges d’oiseaux migrateurs et les réserves nationales de faune.
Contactez-nous pour obtenir de plus amples renseignements concernant :
- la manière de signaler tout nouvel emplacement de colonie;
- les restrictions précises en ce qui concerne les zones tampons;
- les restrictions particulières en ce qui concerne les altitudes de vol près ou dans les aires protégées;
- l’accès aux colonies d’oiseaux à des fins de recherche;
- des conseils sur les distances appropriées pour observer les oiseaux de mer ou les colonies d’oiseaux aquatiques.
Liens connexes
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