Appauvrissement de la couche d'ozone : effets sur la santé et l'environnement
Sujets
Introduction
Les rayons ultraviolets (UV) sont classés en trois catégories, par ordre d’énergie croissante : UV-A, UV-B et UV-C. Les UV-A sont des UV de moindre énergie, qui n’entraînent que des effets biologiques minimaux. Les UV-B, qui ont une énergie supérieure, sont les UV qui infligent le plus de dommages aux organismes vivants et aux matériaux. Les UV-C sont absorbés par l’oxygène présent dans l’atmosphère et ne peuvent donc jamais nous atteindre.
La couche d’ozone agit comme un filtre naturel qui absorbe la plus grande partie du rayonnement ultraviolet (UV) en provenance du Soleil. L’appauvrissement de l’ozone stratosphérique entraîne une augmentation des UV-B qui atteignent la surface de la Terre, où ce type de rayonnement peut perturber les processus biologiques et endommager divers matériaux.
L’effet biologique des UV-B est bien mis en évidence par les coups de soleil qui font suite à une surexposition au soleil. L’impact d’une surexposition aux UV-B sur la santé va cependant au-delà d’une simple brûlure. Des études ont montré que l’exposition aux rayonnements UV était liée à de nombreux problèmes de santé humaine, notamment au cancer de la peau. Les scientifiques indiquent également qu’une exposition accrue aux UV-B affecte le système immunitaire humain et provoque un vieillissement prématuré de la peau.
Il est important de noter, toutefois, que les UV-B ont toujours provoqué ces effets chez les humains. Au cours des dernières années, ces effets sont devenus prévalants parce que les Canadiens passent plus de temps au soleil en exposant une plus grande partie de leur peau. L’augmentation des UV-B qui atteignent la surface de la Terre sous l’effet d’un appauvrissement de l’ozone pourrait amplifier les effets de ces habitudes d’exposition excessive.
Effets sur la peau
Ce sont les personnes qui ont la peau et les cheveux pâles qui courent le plus grand risque de développer un cancer de la peau, mais le risque augmente pour tous avec la durée d’exposition aux UV-B. Les effets des UV-B sur le système immunitaire humain ont été observés pour tous les types de peau. Il existe trois types principaux de cancer de la peau : les carcinomes basocellulaires, les carcinomes squameux et les mélanomes malins. La plupart des cancers de la peau diagnostiqués au Canada sont des carcinomes soit basocellulaires, soit squameux. Les carcinomes basocellulaires et squameux progressent lentement et n’entraînent que rarement la mort parce qu’ils ne se propagent généralement pas à d’autres parties du corps. Ces cancers sont facilement traitables par chirurgie. Le mélanome est le plus grave, et heureusement le moins fréquent, des cancers de la peau. Les scientifiques suspectent que le mélanome malin, qui peut être fatal, est causé par l’exposition aux UV.
Ils ont par ailleurs confirmé que les cancers de la peau autres que les mélanomes sont dus aux UV-B et qu’un appauvrissement constant de la couche d’ozone de 10 % devrait s’accompagner d’une augmentation de 26 % des cancers de la peau autres que les mélanomes. Cela se traduirait par 300 000 cas supplémentaires par an pour l’ensemble de la planète.
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Effets sur les yeux
Les UV-B peuvent endommager plusieurs parties de l’œil, notamment le cristallin, la cornée et la membrane qui recouvre l’œil (la conjonctive). L’« ophtalmie des neiges », qui résulte d’une surexposition aux UV-B, se rencontre dans les régions du monde qui reçoivent un niveau relativement élevé d’UV, notamment dans les zones neigeuses de haute altitude. L’ophtalmie des neiges n’est pas très différente d’un coup de soleil. Si elle se répète, l’œil peut subir des dommages à long terme.
La cataracte est une opacification du cristallin de l’œil. Cette condition est la première cause de cécité dans le monde. Elle résulte d’une surexposition aux UV. Un amincissement de 10 % de la couche d’ozone devrait entraîner l’apparition de près de deux millions de nouveaux cas de cataracte par an à l’échelle de la planète.
Effets sur le système immunitaire
Les UV affectent notre capacité à combattre les maladies. Le système immunitaire est la première ligne de défense du corps contre les germes qui se sont introduits dans l’organisme. Des études ont montré que certains virus peuvent être activés par une exposition accrue aux UV.
Effets sur l’environnement
Le rayonnement ultraviolet affecte non seulement les humains, mais aussi la faune et la flore. Un excès d’UV-B peut inhiber la croissance de la plupart des plantes vertes. Certains craignent donc que l’appauvrissement de l’ozone n’entraîne la perte d’espèces végétales et la réduction de l’approvisionnement alimentaire. Toute perturbation de l’équilibre des espèces végétale peut avoir de graves conséquences, car tous les organismes vivants sont interconnectés. Les végétaux forment la base de la pyramide alimentaire, préviennent l’érosion du sol et réduisent les pertes hydriques; ce sont les principaux producteurs d’oxygène sur la planète et un puits primaire pour la séquestration du dioxyde de carbone.
Chez les animaux domestiques, les UV-B causent l’apparition de cancers semblables à ceux observés chez les humains. La plupart des animaux bénéficient d’une protection accrue contre les UV-B grâce à leur fourrure épaisse ou à la pigmentation de leur peau, mais ils ne peuvent pas être protégés artificiellement contre les UV-B à grande échelle. Ce sont les yeux et les parties exposées du corps qui courent les risques les plus élevés.
Alors que faut-il faire?
Il y a toujours moyen de se protéger des rayons nocifs du Soleil. Voici quelques conseils faciles à suivre :
- N’exposez qu’un minimum de peau au soleil, en particulier entre 10 h et 15 h, lorsque le rayonnement solaire est le plus intense.
- Portez des chapeaux à large bord, des lunettes de soleil qui filtrent les UV-B, des chemises à manches longues et des pantalons longs.
- Appliquez un écran solaire dont le facteur de protection solaire (FPS) est supérieur ou égal à 15 sur toute partie du corps exposée. Appliquez une nouvelle couche après la baignade ou une activité ardue.
La couche d’ozone est une défense permanente contre la pénétration des UV, mais plusieurs autres facteurs jouent aussi un rôle :
La latitude : C’est à l’équateur que l’angle d’incidence du rayonnement solaire avec la surface de la Terre est le plus direct, et c’est donc sous cette latitude que les rayons du soleil sont les plus intenses.
Les saisons : Durant les mois d’hiver, les rayons du soleil arrivent en suivant une trajectoire plus oblique que durant l’été. Le rayonnement solaire parcourt donc en cette saison une plus grande distance dans l’atmosphère avant d’atteindre la surface de la Terre, ce qui lui fait perdre de l’intensité.
L’heure de la journée : La position du Soleil dans le ciel, et donc l’angle d’incidence du rayonnement UV, varie au cours de la journée et influence donc la quantité d’UV qui parvient jusqu’à la surface de la Terre après filtrage par l’atmosphère. Lorsque le Soleil est bas sur l’horizon, ses rayons doivent parcourir une plus grande distance dans l’atmosphère, et ont donc une plus grande chance d’être diffusés ou absorbés par la vapeur d’eau et d’autres composants atmosphériques. C’est vers midi que la quantité d’UV atteignant la Terre est à son maximum, lorsque le Soleil est au plus haut (au zénith).
L’altitude : L’air est moins dense et plus limpide au-dessus du sommet d’une montagne, et la quantité d’UV y est plus importante que dans la vallée.
Couverture nuageuse : Les nuages peuvent avoir une influence importante sur la quantité de rayonnement UV qui atteint la surface de la Terre. Généralement, les nuages épais bloquent plus efficacement les UV que les couches nuageuses minces.
La pluie : Des conditions pluvieuses réduisent la quantité d’UV transmise jusqu’à la surface de la Terre.
La pollution atmosphérique : Tout comme les nuages protègent la surface de la Terre contre le rayonnement UV, le smog urbain peut réduire la quantité d’UV qui parvient jusqu’à nous.
La couverture terrestre : Le rayonnement UV incident est réfléchi par la plupart des surfaces. La neige reflète jusqu’à 85 % des UV, le sable sec et le béton jusqu’à 12 %. L’eau n’en reflète que 5 %. Les UV réfléchis sont aussi nocifs à l’égard des personnes, des végétaux et des animaux que les UV directs.
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