Page 9 : Andrea Norris à Michel Robert

Andrea Norris

Photo: Andrea Norris


J’ai été plongée pour la première fois dans le monde des relations interspécifiques lorsque j’ai étudié les espèces nichant dans des cavités en Colombie-Britannique. En 2004, mon assistant de terrain et moi avons trouvé un nid qui était simultanément occupé par deux espèces : la Sittelle à poitrine rousse et la Mésange de Gambel. Le nid a produit avec succès deux sittelles et trois mésanges, les adultes présents étant d’abord un couple de mésanges et, plus tard, une sittelle femelle. Durant cette période, une éclosion de dendroctone du pin ponderosa est survenue, ce qui m’a amenée à me demander de quelle manière les espèces coexistaient en période de fluctuation des ressources, un sujet que j’ai étudié par la suite dans le cadre de ma maîtrise et de mon doctorat.

Monika Orzechowska

Photo: George Hoggarth

Roitelet à couronne rubis

Photo: Suzanne Labbé


Je recueille des données dans le nord-ouest de l’Ontario pour le Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord depuis de nombreuses années. Avant d’effectuer des recensements pour le Relevé, je consacre un nombre incalculable d’heures à entraîner mon oreille pour identifier les chants d’oiseaux. Dès le mois de mai, je vais dehors aussi tôt que possible pour savoir quels oiseaux sont arrivés. Je peux ainsi souhaiter le bonjour au Roitelet à couronne rubis, au Troglodyte des forêts, à la Paruline obscure, au Bruant à gorge blanche, au Moucherolle des aulnes… L’émotion qui m’envahit lorsque j’entends le choeur joyeux des oiseaux chanteurs qui reviennent est extraordinaire ! Je suis toujours extrêmement heureuse de voir que nos amis ailés ont su déjouer les nombreux dangers de la migration et qu’ils sont de retour pour une autre saison de nidification.

Melanie Palik

Photo: Melanie Palik

Plongeon huard

Photo: Melanie Palik


L’été dernier, dans un des lacs de notre région, nous avons trouvé un Plongeon huard emmêlé dans une ligne à pêche. La ligne était enroulée autour de son bec, son cou, son dos et ses pattes. Il n’y avait pas de spécialiste en réadaptation agréé à proximité. Les membres de notre groupe d’ornithologues ont donc entrepris de libérer ce pauvre oiseau, mais nous avons mis quelques jours pour l’attraper. Il était alors tellement enchevêtré qu’il ne pouvait plus bouger la tête. Une fois la ligne coupée et le flotteur retiré de son dos, l’oiseau a été remis à l’eau, où il a battu des ailes et lancé un cri. Un moment de joie que je n’oublierai jamais!

Cynthia Pekarik

Photo: Cynthia Pekarik

Labbe à longue queue

Photo: Christian Marcotte

Une partie de mon travail sur le terrain pour mon projet de maîtrise a été effectué sur l’île Flatpot, au Nouveau-Brunswick. J’avais déjà travaillé avec les oiseaux aquatiques dans des lacs intérieurs pendant de nombreuses années, mais cette île abritait de nombreuses espèces d’oiseaux de mer que je ne connaissais pas très bien. Lors de l’une de nos expériences les plus phénoménales, nous avions réglé nos alarmes pour deux heures du matin, et nous sommes allés observer la colonie d’Océanites cul-blanc alors que les parents revenaient de leurs aires d’alimentation et relayaient leur partenaire, qui couvait leur unique oeuf. Les océanites sont arrivés, se sont posés au sol et ont communiqué avec leur partenaire pour trouver leur nid et prendre la relève. J’ai eu la chair de poule d’avoir le privilège d’être témoin de quelque chose d’aussi magique.

Jean Piuze

Photo: Andrée Boucher


Le 16 juin 1978 a changé ma vie ! J’effectuai alors mon premier relevé d’oiseaux nicheurs, celui de St-Méthode dans la région de Thetford Mines au Québec. En 2017, je parcourais ce trajet pour la 40e fois de suite. Au fil des ans, plusieurs autres parcours se sont rajoutés à mon horaire du mois de juin. Même après avoir franchi le seuil des 200 Relevés cet été, je  suis toujours aussi enthousiasmé par ce programme, car il comble ma passion pour les oiseaux, plaît à mon côté scientifique par sa rigueur et me permet de faire du bénévolat important pour l’avenir de notre planète.

Jean Poitras

Photo: Micheline Gingras

Harle couronné

Photo: Jean Poitras



Un après-midi de novembre, en parcourant le Parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, j’aperçois sur la rive éloignée un couple de Harles couronnés. Je me hâte de m’approcher de l’endroit, en souhaitant que les deux palmipèdes ne décident pas de s’envoler. Arrivé sur la berge, ils sont encore là, à une dizaine de mètres, s’affairant à plonger pour trouver pitance. Puis après un autre plongeon, le mâle ressort de l’eau à quelque quatre mètres de moi. La femelle à son tour apparait entre le mâle et la rive. La lumière oblique du soleil permet alors la prise de cette superbe photo.

Jean-François Rail

Photo: Hélène Gaulin

Macareux moine

Photo: Christian Marcotte



Un des moments les plus excitants de ma carrière est survenu en 2004, lorsque j’ai débuté un projet de recherche sur le Fou de Bassan, à l’île Bonaventure. Nous avons posé des GPS sur 14 adultes nicheurs. Nous voulions découvrir jusqu’où vont pêcher ces oiseaux pour nourrir leur poussin. Le grand moment est arrivé après avoir téléchargé les premières données : nous avions tellement hâte de voir où notre fou s’était rendu! Nous étions rivés à l’écran, quand soudainement la carte du golfe du Saint-Laurent est apparue, avec le tracé de notre oiseau : un aller-retour aux Îles-de-la-Madeleine, soit à plus de 200 km de l’île Bonaventure!

Jennie Rausch

Photo: Lisa-Jo et Jeffrey Van Den Scott

Bécasseau variable

Photo: Lisa-Jo Van Den Scott


Bien que je sois spécialiste des oiseaux de rivage nichant dans l’Arctique, je suis également vice présidente du Comité de cogestion des aires protégées pour le Refuge d’oiseaux migrateurs du golfe Reine-Maud (Ahiak). Nous sommes responsables de la gestion quotidienne de même que de la rédaction d’un plan de gestion de l’aire protégée. Lors de notre visite d’une semaine à Ahiak, j’ai eu énormément de plaisir à apprendre des aînés sur la faune et la région, et à échanger mes connaissances sur les oiseaux. Il arrive souvent que les espèces qui ne sont pas chassées passent inaperçues ; les aînés ont donc aimé apprendre les noms des « petits oiseaux ».

Pete Read

Photo: Sue Read


J’ai été enthousiasmé par la réapparition au cours des deux dernières années du Pic à tête rouge sur le parcours que j’effectue pour le Relevé des oiseaux nicheurs, à l’emplacement même où des individus de l’espèce nichaient auparavant. Il y a environ huit ans, on coupait les grands arbres où ils nichaient, et les étourneaux leur étaient aussi très nuisibles. Cependant, il reste encore quelques arbres de nidification potentiels à cet endroit, et on retrouve maintenant de nombreux frênes morts dans les forêts avoisinantes. Si je n’avais pas suivi ce parcours du Relevé, je n’aurais pas connu cet emplacement ni fait cette découverte. Espérons que ces beaux pics éliront domicile dans ce refuge pendant bien des années à venir.

Michel Robert

Photo: Francis St-Pierre

Troglodyte à bec court

Photo: Suzanne Labbé



Cette image me rappelle le plaisir que j’ai eu à effectuer une des rares études conduites sur le Troglodyte à bec court dans le nord-est de l’Amérique du Nord, avec mes collègues et amis du Service canadien de la faune Benoît Jobin, François Shaffer et Sylvain Giguère. La photo a été prise en septembre 2005 dans la réserve nationale de faune du Lac-Saint-François, alors que nous venions de compléter la prise de données pour caractériser l’habitat utilisé par l’espèce. Cette année-là, la densité des mâles dans les prairies humides de la réserve atteignait des valeurs comparables à celles du Midwest, le coeur de l’aire de ce troglodyte.

Détails de la page

Date de modification :