Espèces en péril au Nunavut 2021
Guide des espèces en péril au Nunavut actuellement inscrites à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril fédérale, ou dont l’inscription est envisagée, édition 2021.

Source : Doug Dance

Source : Marc Gadoury

Source : Jim Richards

Source : Syd Cannings
Introduction
Comment utiliser ce guide
Nom commun français – Inuktitut
Sous-espèce ou population
Nom scientifique
Les deux lignes ci-dessous présentent le statut attribué à l’espèce lors de l’évaluation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) avec l’année d’évaluation, ainsi que le statut légal selon la Loi sur les espèces en péril (LEP) fédérale avec l’année d’inscription :
Évaluation du COSEPAC : Statut attribué lors de l’évaluation la plus récente du COSEPAC
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Statut selon la liste des espèces en péril (annexe 1 de la LEP)
Description des caractéristiques physiques de l’animal (taille, poids et couleur), y compris des marques et comportements distinctifs.
Aidez à l’identification et à la consignation des espèces au Nunavut en signalant vos observations à l’organisme approprié.
Si vous voyez une espèce rare ou si vous voyez une espèce dans un endroit inhabituel, notez par écrit le plus de renseignements possible – espèce, sexe, âge ou taille, nombre d’individus et emplacement. Ces renseignements pourraient aider à planifier la recherche sur ces espèces ou à en faire le suivi.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Les menaces qui pèsent sur une espèce peuvent varier d’une région à l’autre au Canada. L’information contenue dans cette section décrit les menaces pour l’espèce propres au territoire du Nunavut et, lorsque pertinent, à d’autres parties de son aire de répartition.

Source : Rob Gau
Habitat type
- L’information contenue dans cette section décrit l’habitat type de l’espèce au Nunavut.
Carte de répartition
- La carte illustre l’aire de répartition au Nunavut de chaque espèce, afin qu’on puisse voir, en un coup d’œil, où on peut s’attendre à ce que l’espèce soit présente. Remarquez toutefois que les cartes de répartition des espèces dans le présent guide sont approximatives et ne sont pas destinées à un usage juridique.
Population et biologie
- Cette section contient des renseignements supplémentaires sur l’espèce au Nunavut.
Le saviez-vous?
- L’information de cette section met en lumière des faits intéressants à propos de l’espèce.
Vous trouverez ici un lien vers un site Web où se trouve l’information la plus récente au sujet de l’espèce.

Source : Marianne Marcoux, MPO
Catégories d’espèces en péril
Le COSEPAC évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou des autres unités désignables considérées comme étant en péril au Canada. À la suite de son évaluation, le COSEPAC peut attribuer à l’espèce l’un des statuts suivants :
- Disparue : espèce sauvage qui n’existe plus.
- Disparue du pays : espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
- En voie de disparition : espèce sauvage qui, de façon imminente, risque de disparaître du pays ou de la planète.
- Menacée : espèce sauvage susceptible de devenir une espèce en voie de disparition si rien n’est fait pour contrer les facteurs menaçant de la faire disparaître du pays ou de la planète.
- Préoccupante : espèce sauvage qui peut devenir menacée ou en voie de disparition en raison de l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
- Données insuffisantes : catégorie qu’on attribue à une espèce lorsque l’information disponible est insuffisante pour a) déterminer l’admissibilité de l’espèce à l’évaluation ou b) permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
- Espèce non en péril : espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Les espèces peuvent être inscrites à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril dans l’une des quatre catégories suivantes : Disparue du pays, En voie de disparition, Menacée ou Préoccupante.
Autres termes utilisés dans les tableaux de statut des espèces :
- En cours d’examen : lorsqu’une espèce se voit attribuer un nouveau statut par le COSEPAC après une évaluation, le ministère fédéral (Environnement et Changement climatique Canada ou Pêches et Océans Canada, selon le cas) entreprend des consultations avant que l’espèce puisse être ajoutée à la liste des espèces en péril ou que son statut y soit modifié.

Description longue
Carte montrant les aires protégées du Nunavut, dont des réserves nationales de faune, une aire marine nationale de conservation, une aire marine protégée, des parcs nationaux, des refuges d’oiseaux migrateurs, des parcs territoriaux du Nunavut et le sanctuaire faunique de Thelon. Un médaillon montre également un gros plan de la baie James et le sud de la baie d’Hudson, y compris Sanikiluaq.
L’échelle de la carte est en kilomètres.
Les réserves nationales de faune que l’on voit au Nunavut sont les suivantes : Akpait, située à l’extrémité nord-est de la péninsule Cumberland de l’île de Baffin; Ninginganiq, située sur la côte nord-est de l’île de Baffin, à proximité de l’île Aulitivik; Nirjutiqarvik (île Coburg), située à 20 km au large de l’extrémité sud de l’île d’Ellesmere; Polar Bear Pass (Nanuit Itillinga), située dans l’île Bathurst; Qaqulluit, située à l’extrémité nord-est de l’île Qaqulluit, près de la réserve nationale de faune d’Akpait.
L’aire marine nationale de conservation qui se trouve au Nunavut est Tallurutiup Imanga, située au large de la côte nord de l’île de Baffin, depuis la baie de Baffin jusqu’à l’île Somerset, en passant par le détroit de Lancaster.
L’aire marine protégée qui se trouve au Nunavut est Tuvaijuittuq, située au large de la côte nord-ouest de l’île d’Ellesmere.
Les parcs nationaux qui sont présents au Nunavut sont les suivants : parc national Auyuittuq, situé sur la côte sud-est de l’île de Baffin entre Qikiqtarjuaq et Pangnirtung; parc national Sirmilik, situé sur la côte nord-est de l’île de Baffin, qui comprend l’île Bylot et les environs de Pond Inlet; parc national Quttinirpaaq, situé à l’extrémité nord de l’île d’Ellesmere; parc national Qausuittuq, situé dans l’île Bathurst; parc national Ukkusiksalik, situé autour de la baie Wager, un bras de mer le long du nord de la baie d’Hudson.
Les refuges d’oiseaux migrateurs qui se trouvent au Nunavut sont les suivants : île Akimiski (visible en médaillon), situé au milieu de la baie James; île Bylot, situé au nord-ouest de l’île Bylot; Dewey Soper (Isulijarnik), situé sur la côte sud-ouest de l’île de Baffin; baie Est (Qaqsauqtuuq), situé sur la côte est de l’île Southampton; Harry Gibbons (Ikkattuaq), situé sur la côte sud-ouest de l’île Southampton; rivière McConnell (Kuugaarjuk), situé à l’ouest de la baie d’Hudson, dans le sud de la région de Kivalliq; île Prince-Léopold, situé dans le nord-est de l’île Somerset; golfe Reine-Maud (Ahiak), situé dans le sud-ouest de l’île Victoria; île Seymour, situé au nord de l’île Bathurst.
Le parc territorial du Nunavut que l’on peut voir est le parc territorial Katannilik, dans le sud de l’île de Baffin, entre Iqaluit et Kimmirut. Il existe sept autres parcs territoriaux au Nunavut (parc territorial Mallikjuaq, parc territorial Iqalugaarjuup Nunanga, parc territorial Sylvia Grinnell, parc territorial Ovayok, parc territorial Qaummaarviit, parc territorial Kekerten, parc territorial Kugluk [Bloody Falls]), mais ils sont trop petits pour être visibles sur la carte.
Le sanctuaire faunique de Thelon se trouve à la frontière du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest, à mi-chemin entre Yellowknife et Baker Lake.
Espèces en péril au Nunavut
Afin d’empêcher la disparition des espèces en péril au Canada causée par l’activité humaine, toutes les provinces et tous les territoires du Canada ont signé l’Accord pour la protection des espèces en péril. Ils se sont ainsi entendus pour collaborer à une approche nationale de protection des espèces en péril.
La responsabilité de la conservation des espèces sauvages au Nunavut est partagée entre les gouvernements fédéral et territorial, le Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut (CGRFN), les organisations régionales des ressources fauniques (ORRF), et les organisations de chasseurs et de trappeurs (OCT). Le gouvernement fédéral est responsable des oiseaux migrateurs et des espèces aquatiques et terrestres présentes sur le territoire domanial, alors que le gouvernement du Nunavut est le principal responsable de toutes les autres espèces. Comme défini dans le chapitre 5 de l’Accord entre les Inuit de la région du Nunavut et Sa Majesté la Reine du chef du Canada (l’Accord du Nunavut), le CGRFN constitue le principal mécanisme de gestion des ressources fauniques dans la région du Nunavut. Parmi les fonctions du CGRFN les plus pertinentes pour les espèces en péril, décrites aux articles 5.2.33 et 5.2.34 de l’Accord du Nunavut, on trouve les suivantes : approuver la désignation d’une espèce comme étant rare (préoccupante), menacée ou en voie d’extinction, approuver des plans visant la gestion et la protection d’espèces sauvages (p. ex., les documents de rétablissement), approuver l’établissement, la suppression ou la modification des limites des Aires de Conservation, et approuver des plans de gestion et de protection visant des habitats fauniques particuliers (Aires de Conservation, Parcs Territoriaux et Nationaux). Le CGRFN a également comme fonction de participer aux activités de recherche, de réaliser l’Étude sur la récolte des ressources fauniques dans le Nunavut, d’établir, de modifier ou de supprimer les récoltes totales autorisées (RTA), de déterminer et d’ajuster le contingent de base, et de fixer les droits de trophée.
La récolte de ressources fauniques par les Inuits est également encadrée par les ORRF et les OCT. Les principales fonctions des OCT liées aux espèces en péril sont décrites à l’article 5.7.3 de l’Accord du Nunavut. Elles comprennent la réglementation des pratiques et techniques de récolte appliquées par leurs membres (notamment l’utilisation des limites non quantitatives), de même que la gestion des activités de récolte de leurs membres (p. ex. l’attribution des RTA). Les OCT réalisent également des activités communautaires de surveillance et de recherche. Le Nunavut compte trois ORRF, soit une par région : Kitikmeot, Kivalliq et Qikiqtaaluk. Les principales fonctions des ORRF liées aux espèces en péril sont décrites à l’article 5.7.6 de l’Accord du Nunavut et comprennent la réglementation des pratiques et techniques de récolte de leurs membres de la région (notamment l’utilisation des limites non quantitatives), de même que la gestion des activités de récolte de leurs membres (p. ex. l’attribution des RTA).

Source : Stephen Petersen

Source : Mark Peck
Questions qui relèvent du gouvernement fédéral
En 2003, le Gouvernement du Canada a adopté la Loi sur les espèces en péril (LEP), avec pour objectif de protéger et de favoriser le rétablissement des espèces sauvages et de leur habitat. La LEP établit un processus d’évaluation de la situation d’espèces individuelles, ainsi que d’un mécanisme d’inscription des espèces jugées comme étant en péril. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), responsable de l’évaluation des espèces présentant un risque de disparition, a été créé dans le cadre de la LEP. Ce comité relève les menaces réelles et possibles qui pèsent sur les espèces, et évalue la situation des espèces pour leur attribuer le statut d’espèce préoccupante, menacée, en voie de disparition, disparue du pays, disparue ou non en péril, ou encore le statut « données insuffisantes ». Après l’évaluation, la LEP prévoit un mécanisme d’inscription des espèces jugées préoccupantes, menacées, en voie de disparition ou disparues du pays, selon les tendances observées dans les populations et les menaces imminentes qui pèsent sur elles (voir section Catégories d’espèces en péril). Les espèces inscrites comme espèces préoccupantes font l’objet d’un plan de gestion national, alors qu’un programme de rétablissement, qui comporte la désignation de l’habitat essentiel, est élaboré pour les espèces inscrites comme menacées, en voie de disparition ou disparues du paysNote de bas de page 1 . Des consultations menées auprès des collectivités locales et des responsables de gestion de la faune (OCT) sont requises à chacune des étapes du processus, y compris la préinscription et l’élaboration des documents de rétablissement. La LEP prévoit la protection des individus des espèces sauvages inscrites, ainsi que de leur habitat essentiel et de leurs résidences.
Questions qui relèvent du gouvernement territorial
La Loi sur la faune et la flore du Nunavut établit un cadre complet pour la gestion des espèces sauvages et de leur habitat au Nunavut, y compris la conservation, la protection et le rétablissement des espèces en péril. Elle prévoit un processus de désignation des espèces en péril dans le territoire qui comporte des dispositions pour l’inscription provisoire et d’urgence d’espèces, de même que pour le rétablissement des espèces inscrites. Jusqu’à maintenant, aucune espèce n’a été inscrite en vertu de cette loi.
Évaluation et inscription des espèces en péril
Les espèces sont protégées par les dispositions de la Loi sur les espèces en péril (LEP) une fois qu’elles sont inscrites sur la liste des espèces en péril (annexe 1). Jusqu’à présent, cette inscription s’est faite selon les processus établis dans l’Accord du Nunavut.
Évaluation : Le COSEPAC est un comité national composé d’experts en matière d’espèces sauvages. Il a la responsabilité de l’évaluation du risque de disparition des espèces en s’appuyant sur les meilleures données scientifiques, connaissances des collectivités et connaissances traditionnelles autochtones (CTA). Le COSEPAC présente ses évaluations au ministre de l’Environnement et du Changement climatique pour examen en vue de l’inscription de l’espèce. Les espèces sont généralement réévaluées tous les dix ans.
Inscription à la LEP : Après réception de l’évaluation du COSEPAC, le ministère fédéral responsable présente une proposition d’inscription au CGRFN pour approbation. Cette proposition comporte tous les renseignements de contexte pertinents sur l’espèce, un survol des menaces qui pèsent sur elle et un résumé des renseignements recueillis durant les consultations menées auprès des collectivités dans les régions où l’espèce est présente. Le CGRFN peut, à sa discrétion, demander à ce que des audiences publiques soient tenues afin de veiller à ce que toutes les parties qui peuvent être touchées par l’inscription proposée aient une chance de pouvoir s’exprimer sur la question et de mettre en commun leurs connaissances. Le CGRFN s’appuie sur la meilleure information disponible pour rendre sa décision quant à l’inscription de l’espèce. Cette décision est ensuite transmise au ministre fédéral approprié, selon que l’espèce est terrestre (Ministre de l’Environnement et du Changement climatique) ou aquatique (Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne). Le ministre fédéral responsable a le pouvoir de modifier la décision du CGRFN en justifiant sa décision avant la fin du délai prescrit. Dans le cas où la proposition d’inscription est approuvée, le ministre la recommande au gouverneur en conseil, et la décision est alors prise d’inscrire ou non l’espèce à l’annexe 1 de la LEP, ou de renvoyer la question au COSEPAC pour un examen plus approfondi.

Mouette rosée
Source : Mark Mallory

Source : David Hardie
Pour obtenir des renseignements à jour
Le présent guide présente les espèces au Nunavut évaluées par le COSEPAC comme étant en voie de disparition, menacées, préoccupantes ou disparues du pays, et qui sont inscrites à l’annexe 1 de la LEP, ou en cours d’examen en vue d’une telle inscription ou d’un changement de statut, en date de novembre 2020. Ainsi, ce ne sont pas toutes les espèces présentées dans ce guide qui sont inscrites à la LEP. Les évaluations nationales des espèces par le COSEPAC sont généralement effectuées tous les six mois. Comme le statut d’une espèce peut changer, il est important de visiter régulièrement le Registre public des espèces en péril ou le site Web du COSEPAC pour obtenir l’information la plus récente.
De l’information à jour concernant la recherche sur les espèces sauvages effectuée par le gouvernement du Nunavut est accessible sur le site Web de celui-ci.
Mammifères terrestres
Caribou de la toundra – Napaaqtuqangituqmiut Tutungit
Sous-espèce ou population : Caribou (population de la toundra)
Nom scientifique : Rangifer tarandus
Évaluation du COSEPAC : Menacée – 2016
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En cours d’examen aux fins d’ajout
Le caribou de la toundra appartient à la famille des cervidés. À l’automne, les mâles matures ont le cou et la crinière d’un blanc éclatant, et une bande distinctive le long de leurs flancs sépare leur dos brun de leur ventre blanc. Leurs couleurs prennent une teinte plus pâle durant l’hiver. Autant les femelles que les mâles ont des bois, et le velours qui les recouvre est brun.
Poids :
Mâles, de 100 à 140 kg (de 220 à 309 lb)
Femelles, de 85 à 135 kg (de 187 à 298 lb)
Signalez toute observation du caribou de la toundra par courriel à Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Les changements climatiques pourraient avoir des répercussions sur le moment des activités saisonnières comme la mise bas et la migration.
- Diminution de la disponibilité des ressources alimentaires en raison des phénomènes météorologiques violents amplifiés par les changements climatiques.
- Perte et dégradation de l’habitat causée par l’exploitation des ressources et la mise en valeur.
- La construction de nouvelles routes pourrait faciliter l’accès aux chasseurs et aux prédateurs, et avoir une incidence sur les déplacements saisonniers.
- La chasse, sportive ou à des fins de subsistance, peut avoir un effet cumulatif sur la vitesse du déclin de la population après une réduction de la taille de la population.

Habitat type
- En été, le caribou de la toundra recherche des graminées, du carex, des arbustes et des champignons de haute qualité pour s’alimenter, et tente d’éviter le harcèlement par les insectes.
- En hiver, le caribou se déplace vers des endroits où la nourriture (principalement des lichens) est abondante et où la neige est peu épaisse.
- Le caribou de la toundra revient chaque année aux mêmes lieux de mise bas. Ils donnent naissance à leurs petits dans des zones de toundra ouverte ou des zones rocheuses surélevées, où ils sont en mesure de réduire au minimum leur exposition aux prédateurs et d’avoir accès à un maximum de nourriture.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition des hardes de caribous de la toundra au Nunavut. Les 11 hardes sont énumérées dans la légende et numérotées de 1 à 11. La harde de Bluenose Est (no 1) se trouve dans la région ouest de Kitikmeot, au Nunavut, et dans les Territoires du Nord-Ouest. La harde de Bathurst (no 2) est à l’est de la harde de Bluenose Est, dans la région de Kitikmeot, et continue vers le sud dans les Territoires du Nord-Ouest. La harde de Beverly (no 3) se trouve sur la partie continentale de la région de Kitikmeot et chevauche l’ouest du Kivalliq, et continue vers le sud, dans les Territoires du Nord-Ouest et la Saskatchewan.
La harde d’Ahiak (no 4) se trouve dans la presqu’île de Boothia et s’étend vers le sud dans les régions de Kitikmeot et de Kivalliq jusqu’à Baker Lake.
La harde de Boothia (no 5) se trouve dans la presqu’île de Boothia, dans la région de Kitikmeot.
La harde de la baie Wager (no 6) s’étend du milieu du continent à la frontière entre les régions de Kitikmeot et de Kivalliq et continue vers l’est jusqu’au bassin Foxe, incluant la plus grande partie de la presqu’île Melville, mais pas la partie nord où se trouvent Sanirajak et Igloolik.
La harde de l’île de Baffin (no 7) se trouve dans l’île de Baffin le long du côté ouest et s’étend dans la plupart des pointes sud et sud-est. La harde de l’île de Baffin couvre aussi l’île Prince-Charles.
La harde de Lorillard (no 8) se trouve près de Naujaat (Repulse Bay) et chevauche la harde de la baie Wager, dans la région de Kivalliq, et s’étend vers le sud jusqu’à Rankin Inlet.
La harde de Qamanirjuaq (no 9) se trouve dans le sud de la région de Kivalliq et s’étend dans les Territoires du Nord-Ouest, en Saskatchewan et au Manitoba.
La harde de l’île Southampton (no 10) est présente dans l’île Southampton.
La harde de l’île Coats (no 11) est présente dans l’île Coats.
Population et biologie
Au printemps, le caribou de la toundra migre vers le nord sur de longues distances pour atteindre ses lieux de mise bas, puis il se déplace vers le sud à l’automne pour regagner son aire de répartition hivernale. Le caribou est un animal très social, qui voyage souvent en vastes groupes de plusieurs centaines, voire de milliers d’individus. Il est capable de se reproduire à l’âge de trois ans, pour ne donner naissance qu’à un seul petit. Si les conditions sont favorables, il peut avoir un petit chaque année. Entre 1986 et le milieu des années 1990, la tendance générale de la population était à la hausse, et le nombre d’individus a alors dépassé les deux millions. Depuis, la population n’a cessé de décliner. On trouve actuellement 15 hardes de caribou de la toundra dans l’ensemble du Canada, dont 11 au Nunavut. Le déclin, si l’on examine les 70 % de la population pour lesquels les données sont suffisantes, est d’environ 56 % au cours des trois dernières générations, soit depuis 1989. La population de certaines des plus grandes hardes a connu un déclin de 80 % par rapport au pic d’abondance. La population, actuellement estimée à environ 800 000 individus, varie selon de grands cycles modulés par plusieurs facteurs, dont l’action du climat sur la disponibilité de la nourriture, la prédation, les parasites et la capacité limite des milieux. Normalement, la population augmente jusqu’à atteindre la capacité limite, puis elle diminue en raison de ressources alimentaires limitées, jusqu’à ce que l’habitat puisse se rétablir. Toutefois, de nouvelles menaces causées par l’humain ont des effets cumulatifs sur le caribou de la toundra et aggravent vraisemblablement le déclin au cours du cycle naturel.
Le saviez-vous?
- Depuis des temps immémoriaux, le caribou de la toundra a acquis une importance culturelle, spirituelle et économique colossale pour les habitants du Nunavut.
- Dans certains cas, ces animaux ont une telle importance que les familles suivent leur migration.
- Le caribou de la toundra est une espèce incontournable qui joue un rôle essentiel dans les écosystèmes du Nord.
- Les hardes, ou sous-populations, sont désignées surtout en fonction de leur fidélité aux lieux de mise bas.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Caribou de Dolphin-et-Union – Qikitaqmiut Tutungit Tulvin Ammalu Junian
Sous-espèce ou population : Caribou (population de Dolphin-et-Union)
Nom scientifique : Rangifer tarandus
Évaluation du COSEPAC : En voie de disparition – 2017
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2011
En cours d’examen aux fins d’un changement de statut
Le caribou de Dolphin-et-Union appartient à la famille des cervidés. Il est plus petit que le caribou de la toundra, mais plus grand que le caribou de Peary. Son pelage est blanc, avec le dos brun clair au début de l’hiver et gris ardoise ou brun en été. Ses pattes et son ventre sont blancs. Le mâle et la femelle ont tous deux des bois, recouverts d’un velours gris. Le caribou de Dolphin-et-Union est légèrement plus foncé que le caribou de Peary.
Signalez toute observation du caribou de Dolphin-et-Union par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Des changements dans la formation et la débâcle de la glace de mer, en raison d’une augmentation du transport maritime ou des changements climatiques, peuvent menacer la migration.
- La diminution de la disponibilité de la nourriture en raison de phénomènes météorologiques violents amplifiés par les changements climatiques.
- La prédation par les loups, l’augmentation du nombre de parasites et la hausse de la propagation des maladies.
- Le broutage excessif par les oies dans les lieux où le caribou attend de pouvoir migrer vers le continent pour l’hiver.

Habitat type
- Le caribou de Dolphin-et-Union passe l’été sur l’île Victoria, le plus souvent sur les crêtes de plage et les pentes des vallées fluviales.
- Après la reproduction, la majeure partie de la harde traverse sur le continent en vue d’y passer l’hiver. Les caribous s’installent dans des lieux exposés aux vents où la couverture de neige est mince, principalement aux environs de la baie Kiluhiqtuq. Ils ont également été observés le long de la côte, vers l’ouest, aussi loin que parc national Tuktut Nogait dans les Territoires du Nord-Ouest.
- La glace de mer est importante pour leur migration entre l’île Victoria et le continent.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du caribou de Dolphin-et-Union. L’aire de répartition couvre toute la portion de l’île Victoria qui se trouve au Nunavut et une partie de l’île Victoria située du côté des Territoires du Nord-Ouest, mais pas jusqu’à l’île Banks. L’aire de répartition s’étend également dans le détroit de Dolphin et Union, au Nunavut, puis au sud sur le continent, dans la région de Kitikmeot, au sud de Bathurst Inlet et à l’ouest au-delà de Kugluktuk et dans les Territoires du Nord-Ouest, sur le continent.
Population et biologie
Le caribou de Dolphin-et-Union migre deux fois par année entre l’île Victoria et le continent. Il est capable de se reproduire durant douze ans, à partir de l’âge de trois ans, voire deux lorsque la qualité des ressources alimentaires est élevée. Au milieu du 20e siècle, il y avait très peu de caribous de Dolphin-et-Union, et la migration entre l’île Victoria et la partie continentale des Territoires du Nord-Ouest s’était alors interrompue. Entre les années 1970 et les années 1990, leur nombre a augmenté et la migration sur la glace de mer a repris. Les estimations de la population réalisées en 1997, en 2007, en 2015 et en 2018 montrent que celle-ci dépassait les 30 000 individus en 1997, mais que depuis, elle a décliné pour atteindre environ 4 105 individus en 2018. Selon les connaissances autochtones, la population de loups augmente, et avec elle, le risque de prédation. L’ensemble de ces facteurs a contribué à la désignation de l’espèce comme étant « en voie de disparition » par le COSEPAC en 2017. La municipalité de Cambridge Bay a amorcé une entente avec Transport Canada (l’initiative de gestion proactive des navires) visant à atténuer l’incidence du transport maritime sur le caribou (migration) et les personnes (sécurité) en abordant les questions du moment, de la vitesse et de la fréquence des activités de transport maritime dans le secteur. Un plan national de gestion du caribou de Dolphin et Union est accessible sur le site du Registre public des espèces en péril. L’objectif de ce plan est de maintenir une population saine, viable et pérenne de caribous de Dolphin-et-Union, qui soit capable de se déplacer librement dans son aire de répartition actuelle et d’offrir des possibilités d’exploitation durable aux générations actuelles et futures.
Le saviez-vous?
- On a déjà cru que les caribous de Dolphin-et-Union étaient des caribous de Peary. Des études génétiques ont toutefois montré qu’en fait, ces deux populations de caribous sont distinctes.
- À l’automne, le caribou de Dolphin-et-Union se rassemble souvent en vastes nombres le long de la côte sud de l’île Victoria, en attendant que la glace de mer devienne suffisamment épaisse pour traverser.
- La distance parcourue par le caribou de Dolphin-et-Union lors de sa migration est de 300 à 500 km.
- Le caribou, tant source de viande et de gras pour l’alimentation que de fourrure pour les vêtements, constitue toujours une ressource importante pour les Inuits.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Ours grizzli – Akłait
Sous-espèce ou population : Ours grizzli (population de l’Ouest)
Nom scientifique : Ursus arctos
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2012
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2018
L’ours grizzli est plus gros et plus costaud que l’ours noir. Il se reconnaît à sa bosse proéminente entre les épaules, à son profil facial de forme concave et à ses longues griffes. Sa couleur varie entre le doré clair et des teintes presque noires, mais les ours de couleurs claires sont les plus communs dans la toundra.
Poids :
Mâles, de 150 à 250 kg (de 330 à 550 lb)
Femelles, de 120 à 160 kg (de 260 à 350 lb)
Signalez toute observation de l’ours grizzli par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- L’habitat a une productivité limitée (abondance et caractère saisonnier de la nourriture).
- Les changements climatiques pourraient avoir des répercussions sur les ressources alimentaires saisonnières.
- Il y a de plus en plus de rencontres entre des ours et des humains dans de nombreuses régions du Nunavut.
- L’augmentation des activités industrielles pourrait entraîner un déplacement d’ours grizzli et un accès plus facile pour la chasse.

Habitat type
- L’espèce est généraliste et peut faire usage d’une grande diversité de types d’habitat, notamment la forêt côtière, la toundra alpine, les versants de montagnes, la forêt boréale, la prairie et la toundra arctique.
- Elle est de plus en plus commune au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, où elle était auparavant rarement observée.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition de l’ours grizzli et sa présence accrue dans certaines limites de cette aire. L’aire de répartition comprend la plus grande partie de la région de Kivalliq et de la région de Kitikmeot sur le continent, mais aussi la partie sud de l’île Victoria. L’aire de répartition continue également dans les Territoires du Nord-Ouest, le long de la plus grande partie de la frontière avec le Nunavut et jusqu’au Grand lac des Esclaves à l’ouest. Les zones de présence accrue comprennent la région plus au nord de l’île Victoria, au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, mais aussi sur la côte sud-ouest, et dans toute l’île Banks. On note également une présence accrue au sud du Manitoba, le long de la côte de la baie d’Hudson, au nord jusqu’à l’île King William et juste au sud de la presqu’île Boothia, et à l’est dans la presqu’île Melville.
Population et biologie
L’ours grizzli est vulnérable aux déclins de population puisqu’il ne peut pas se reproduire avant l’âge de six à huit ans. Ses portées sont petites (d’un à trois oursons) et espacées de trois à cinq ans. Depuis le 19e siècle, le territoire occupé par l’ours grizzli a été réduit de plus de 50 %. Au cours des dernières années, la population est restée plutôt stable même si elle continue de décliner dans les zones où les populations sont petites et isolées et dans celles où l’habitat est très fragmenté. Le Nunavut constitue actuellement la limite de son aire de répartition, mais les populations se déplacent de plus en plus vers le nord et vers l’ouest, à l’intérieur du territoire. En conséquence, la population de l’espèce au Nunavut augmente d’environ 3 % par an. Un plan national de gestion de l’ours grizzli est en cours d’élaboration, en coopération avec les collectivités locales, les conseils de gestion des ressources fauniques et les gouvernements fédéral et territoriaux.
Le saviez-vous?
- L’ours grizzli peut voyager sur de grandes distances. Un ours en particulier, dont on a suivi les déplacements au moyen d’un collier émetteur, a voyagé 471 km (292 mi) en 23 jours dans la toundra.
- L’ours grizzli a besoin d’un vaste habitat. Les plus grands domaines vitaux se trouvent dans la toundra centrale du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest, où le domaine vital du mâle peut atteindre 6 700 km2 et celui de la femelle, 2 100 km2.
- Les oursons naissent vers le milieu de l’hiver. De la taille d’un petit écureuil, ils ne pèsent alors pas plus de 350 g (0,8 lb) et sont aveugles, dépourvus de poils et incapables de survivre seuls.
- La bosse caractéristique entre les épaules de l’ours grizzli est le résultat de muscles puissants dont il se sert pour creuser.
- Le nombre croissant d’ours au Nunavut a entraîné un nombre également croissant de rencontres entre eux et les humains. Ces rencontres se soldent souvent par la mort de l’ours, tué pour défendre la vie ou les biens des personnes.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Caribou de Peary – Qutiktuup Tutungit
Nom scientifique : Rangifer tarandus pearyi
Évaluation du COSEPAC : Menacée – 2015
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En voie de disparition – 2011
En cours d’examen aux fins d’un changement de statut
Le caribou de Peary est la plus petite des sous-espèces de caribous. Comme celui du caribou de Dolphin-et-Union, le pelage du caribou de Peary est majoritairement blanc en hiver et prend une couleur gris ardoise, avec les pattes et le ventre blancs, en été. Toutes proportions gardées, les pattes du caribou de Peary sont plus courtes que celles des autres sous-espèces canadiennes de caribou, alors que ses sabots tendent à être plus larges et sa face, plus courte. Les mâles et les femelles ont tous deux des bois, recouverts de velours gris-argenté en été. Le velours tombe à l’automne, laissant les bois nus, de couleur os.
Poids : Mâles, 70 kg (150 lb)
Longueur : 1,7 m (5,6 pi)
Signalez toute observation du caribou de Peary par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Les anomalies dans la formation et la débâcle de la glace de mer en raison des changements climatiques, du transport maritime et des activités de déglaçage pourraient perturber les déplacements de l’espèce d’une île à l’autre.
- Les rudes conditions météorologiques en hiver et au printemps créent des couches de glace qui empêchent le caribou d’atteindre sa nourriture, menant parfois à la famine ou à l’accumulation insuffisante de réserves de graisse pour que les femelles puissent se reproduire.
- La population à la fois petite et variable indique que le caribou de Peary est vulnérable aux catastrophes aléatoires comme les épisodes extrêmes de verglas.
- Le bœuf musqué peut avoir une influence sur les populations de caribous de Peary en raison de la compétition, de comportements d’évitement ou d’interactions avec les prédateurs et les parasites.

Habitat type
- Le caribou de Peary est présent en petits groupes sur les îles arctiques du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest.
- L’espèce se déplace sur de longues distances d’une île à l’autre afin de tirer le maximum de l’habitat disponible.
- Son habitat estival comprend les pentes de vallées fluviales ou d’autres zones humides, de même que les plaines surélevées où poussent une abondance de carex, de saules, de graminées et d’autres herbacées.
- L’habitat hivernal du caribou de Peary comprend quant à lui des zones dégagées comme des sommets de collines et des crêtes de plage surélevées où la neige est peu épaisse et où il est plus facile de trouver de la nourriture.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du caribou de Peary, y compris d’autres observations. L’aire de répartition du caribou de Peary comprend la bordure des îles d’Ellesmere et Axel Heiberg et le reste des îles de la Reine-Élisabeth (au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest), à l’exception de la partie la plus au sud de l’île Devon. L’aire de répartition inclut également l’île Banks, dans les Territoires du Nord-Ouest, et la partie nord de l’île Victoria, de l’île Prince-de-Galles, de l’île Somerset, de l’île King William et de la presqu’île Boothia. La carte montre aussi des observations supplémentaires dans le reste de l’île Victoria (la portion du Nunavut et la partie sud de la portion des Territoires du Nord-Ouest). D’autres observations sont également indiquées le long de la bordure nord de la partie continentale du Nunavut, y compris au sud jusqu’à Umingmaktok, à l’est jusqu’à Gjoa Haven et Kugaaruk et à l’ouest vers Kugluktuk et les Territoires du Nord-Ouest.
Population et biologie
Le caribou de Peary se déplace à l’intérieur des îles et entre elles pour exploiter différentes zones afin d’accomplir les étapes de son cycle vital, à savoir la mise bas, la saison du rut et la recherche saisonnière de nourriture, ou encore pour échapper à des phénomènes météorologiques extrêmes ou à de mauvaises conditions environnementales. La femelle du caribou de Peary est capable de se reproduire à l’âge de trois ans, et peut mettre bas chaque année lorsque les conditions sont favorables. Les populations de caribous de Peary au Nunavut ont possiblement diminué fortement entre les années 1960 et les années 1990, vraisemblablement en raison d’une combinaison de facteurs, dont plusieurs années de conditions météorologiques hivernales et printanières anormalement rudes. Les plus récents relevés permettent d’estimer la population à 13 700 individus, avec une variabilité entre les régions (notamment 2 200 caribous sur l’île Banks en 2014, et 7 300 caribous dans la partie ouest des îles de la Reine-Élisabeth en 2012-2013). Un programme de rétablissement du caribou de Peary est en cours d’élaboration, en collaboration avec les collectivités locales, les conseils de gestion des ressources fauniques et les gouvernements fédéral et territoriaux.
Le saviez-vous?
- Lors d’une bonne année, jusqu’à 88 % des femelles de trois ans et plus donnent naissance à un petit, alors qu’à la suite d’un hiver particulièrement rude, ce nombre peut tomber à zéro.
- En été, le museau des caribous peut prendre une couleur rouge parce que leur recherche de nourriture se concentre sur les fleurs de la saxifrage à feuilles opposées.
- Le caribou, tant source de viande et de gras pour l’alimentation que de fourrure pour les vêtements, constitue toujours une ressource importante pour les Inuits.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Ours blanc – Nanuq
Nom scientifique : Ursus maritimus
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2018
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2011
L’ours blanc est le plus grand carnivore terrestre au monde. Son pelage blanc lui permet de se camoufler facilement pour la chasse sur la neige et la glace. Même si sa fourrure est blanche juste après la mue, elle peut paraître jaune ou blanc cassé durant les mois d’été. En comparaison avec l’ours grizzli, l’ours blanc a une bosse entre les épaules plus petite, des griffes plus courtes et plus recourbées, et un cou plus long.
Poids :
Mâles, jusqu’à 800 kg (1 750 lb)
Femelles, moins de 350 kg (770 lb)
Longueur :
Mâles, 2,8 m (9,2 pi)
Femelles, 2,5 m (8,2 pi)
Signalez toute observation de l’ours blanc par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Les changements climatiques peuvent réduire la quantité d’habitat disponible (glace de mer pluriannuelle).
- L’augmentation des activités d’exploration et le développement peuvent perturber les femelles en période de mise bas, les déplacements et les voies migratoires, dégrader l’habitat et augmenter le nombre de rencontres entre les ours et les humains.
- Comme prédateur au sommet de la chaîne alimentaire, l’ours blanc est susceptible d’accumuler de fortes concentrations de divers contaminants environnementaux.

Habitat type
- L’ours blanc est une espèce arctique à répartition circumpolaire. Dans l’Arctique canadien, l’habitat de l’ours blanc est étroitement associé à celui du phoque annelé. Son habitat comprend les zones de banquise et les zones à proximité des crêtes de pression, entre le floe pluriannuel et le floe de l’année, de même qu’à la limite de dislocation des glaces.
- Dans certaines régions, l’ours blanc se déplace sur la terre ferme pendant plusieurs mois, durant la saison où la glace de mer est absente, en attendant que de la nouvelle glace se forme.
- Les zones de mise bas des femelles sont généralement situées sur la terre ferme, dans des amoncellements de neige près de la côte, mais certaines ont aussi été trouvées sur la glace de mer.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition de l’ours blanc. L’aire de répartition comprend toute les terres et la glace de mer/l’eau au nord et à l’est de la partie continentale du Nunavut, y compris la totalité des îles Banks et Victoria, jusqu’à l’île d’Ellesmere au nord et jusqu’à l’île de Baffin et le Groenland à l’est. L’aire de répartition s’étend vers le sud le long de la côte du Nunavut continental pour inclure la baie d’Hudson et les terres autour de la baie d’Hudson, y compris les limites du Manitoba et du Québec.
Population et biologie
L’ours blanc femelle est capable de se reproduire à l’âge de quatre ou cinq ans, alors que les mâles atteignent la maturité seulement à l’âge de huit à dix ans. Une portée type compte un ou deux petits, qui sont sevrés au bout de deux ans et demi. On estime que la population d’ours blancs se situe entre 14 000 et 16 000 individus. Parmi les douze sous-populations présentes au Nunavut, huit couvrent un territoire qui chevauche celui d’autres gouvernements (Territoires du Nord-Ouest, Québec, Manitoba et Groenland). Les premières restrictions sur la chasse de l’espèce ont été imposées dans les années 1960. Depuis, l’ours blanc est devenu une espèce en péril phare, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale, ce qui a entraîné des pressions pour sa conservation. Toutefois, les recherches scientifiques et l’Inuit Qaujimajatuqangit (IQ) observent à présent un nombre plus élevé d’ours blancs, et les objectifs de gestion sont davantage axés sur le maintien ou la diminution du nombre d’individus dans les communautés et dans les zones fragiles (p. ex. les colonies d’oiseaux). Les Inuits sont préoccupés par le nombre croissant de rencontres avec les ours et les dommages accrus causés par ceux-ci. Ces rencontres et dommages peuvent être le résultat d’une combinaison de facteurs, notamment la croissance de la population dans certains secteurs et la diminution de la durée de l’étendue de la glace de mer. Le plan de cogestion de l’ours blanc au Nunavut est accessible sur le site du Nunavut Wildlife Management Board (non disponible en français).
Le saviez-vous?
- Les coussinets des pattes de l’ours blanc sont complètement recouverts de fourrure, ce qui peut aider à garder les pattes au chaud et à augmenter l’adhérence pour la marche sur la glace et la neige.
- La peau de l’ours blanc est noire, ce qui augmente l’absorption de la chaleur du soleil.
- Le Canada investit environ 1,7 million de dollars par année dans la surveillance de sa population d’ours blancs afin de veiller à ce que les quotas de chasse soient durables.
- L’ours blanc était traditionnellement chassé à l’aide de chiens, qui pouvaient être lâchés pour coincer les ours, ou pour flairer les abris des ours en hibernation.
- Le savoir inuit nous a appris que certains ours blancs vivent presque exclusivement sur la glace de mer et en eau libre.
- Les groupes familiaux sont protégés contre la chasse, et tous les ours blancs font l’objet d’une réglementation stricte et d’une surveillance rapprochée.
- L’ours blanc est vulnérable aux déclins de population parce qu’ils ne se reproduisent qu’une fois tous les trois ans, qu’ils ont de petites portées et qu’ils mettent beaucoup de temps à atteindre l’âge de la reproduction.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Caribou des monts Torngat – Tuungait Tuktungit
Sous-espèce ou population : Caribou (population des monts Torngat)
Nom scientifique : Rangifer tarandus
Évaluation du COSEPAC : En voie de disparition – 2016
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En cours d’examen aux fins d’ajout
Le caribou des monts Torngat appartient à la famille des cervidés. Il est presque blanc en hiver, et d’un brun clair à moyen en été. Il fait partie de l’écotype montagnard de la sous-espèce du caribou des bois.
Signalez toute observation du caribou des monts Torngat par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Chasse abusive, qu’elle soit sportive ou à des fins de subsistance.
- Prédation, en particulier par les loups.
- Les changements climatiques dégradent la qualité de l’habitat et la disponibilité des ressources.
- L’activité humaine, comme le bruit, les activités récréatives et le développement.

Habitat type
- Le caribou choisit son habitat surtout en fonction de la disponibilité des ressources alimentaires, en particulier le « lichen des rennes » (lichens du genre Cladina).
- Il utilise les zones alpines des plateaux montagneux des monts Torngat et les vallées adjacentes, de même que des zones côtières. La mise bas a lieu sur des versants montagneux, dans des îles et sur des plateaux alpins.
- Les connaissances autochtones traditionnelles laissent croire que le caribou des monts Torngat reste dans les milieux dépourvus d’arbres durant la majeure partie de l’année, mais qu’il effectue une migration annuelle verticale, c’est-à-dire qu’il s’installe dans les zones de toundra alpine en été, puis descend dans les vallées et les zones de plus basse altitude en hiver.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du caribou des monts Torngat.
Un médaillon sur la carte indique l’emplacement de l’aire de répartition au Canada.
L’aire de répartition se trouve à l’extrémité nord du point de rencontre du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador et comprend la petite île située directement au nord qui appartient au Nunavut.
Population et biologie
Le caribou des monts Torngat ne se rassemble pas en vastes groupes pour mettre bas, mais montre plutôt une tendance à la dispersion. Il se positionne en altitude pour atténuer les effets des rudes conditions neigeuses, éviter les prédateurs durant la période de mise bas et profiter de l’émergence et de la croissance de la végétation stratifiée. La longévité type du caribou est de moins de 10 ans pour les mâles et de moins de 15 ans pour les femelles. La plupart d’entre elles ne donneront naissance qu’à un seul petit par année après avoir atteint la maturité sexuelle, à l’âge de trois ans. La population de caribous des monts Torngat occupe un vaste territoire situé dans le nord du Labrador, au Québec et au Nunavut (île Killiniq et îles adjacentes). Comme leur migration est verticale, leur aire de répartition est plus petite que celle d’autres hardes de caribous migrateurs. La population était estimée à environ 5 000 individus dans les années 1980, mais a décliné pour atteindre 930 individus en 2014, soit une baisse estimée de 80 %. Le savoir autochtone traditionnel indique lui aussi un déclin de la population. On croit que l’espèce se fait rare, peut-être en lien avec le cycle de la population. Toutefois, de nouvelles menaces, en plus d’un nombre très peu élevé d’individus, pourraient nuire à son rétablissement.
Le saviez-vous?
- Chaque année, les caribous se déplacent d’une distance qui équivaut à 4,5 km/jour en moyenne.
- De nombreux échanges se font entre la population de caribous des monts Torngat et la population migratrice de l’Est. Par conséquent, ces deux populations sont très similaires sur le plan génétique. Toutefois, l’immigration est insuffisante pour atténuer le déclin de la population des monts Torngat.
- On croit que les restrictions sur la chasse visant la harde de caribous de la rivière George ont augmenté la pression de chasse sur la population des monts Torngat.
- Pour de plus amples renseignements, consultez le rapport suivant (en anglais) : Wilson KS, MW Basterfield, C Furgal, T Sheldon, E Allen, the Communities of Nain and Kangiqsualujjuaq, and the Co-operative Management Board for the Torngat Mountains National Park. (2014). Torngat Mountains Caribou Herd Inuit Knowledge, Culture, and Values Study. Final Report to the Nunatsiavut Government, Makivik Corporation, Parks Canada, and the Torngat Wildlife and Plants Co-Management Board. Nain, NL.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Carcajou – Qavvik
Nom scientifique : Gulo gulo
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2014
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2018
Le carcajou est le plus gros des membres de la famille des mustélidés. Sa couleur varie entre le brun et le noir, souvent avec un masque facial clair et, de chaque côté, des bandes plus pâles qui partent des épaules et se croisent à la queue.
Poids :
Mâles, de 12 à 16 kg (de 26 à 35 lb)
Femelles, de 7,5 à 11 kg (de 16 à 24 lb)
Signalez toute observation du carcajou par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Faible taux de reproduction et besoin de vastes territoires pour maintenir des populations viables.
- Habitat de plus en plus fragmenté par l’activité industrielle.
- Conflits entre humains et carcajous aux camps miniers.
- La perturbation des sites où se trouvent les tanières maternelles peut conduire à un abandon de la progéniture.

Habitat type
- Le carcajou occupe une grande diversité de milieux, de la forêt boréale à la limite des arbres, et dans l’ensemble de la toundra arctique.
- On peut le trouver également le long des côtes, et sur des affleurements rocheux et des versants de montagne.
- Les domaines vitaux sont vastes. Ils varient de 50 à 400 km2 pour les femelles, et de 230 à 1 580 km2 pour les mâles.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du carcajou et sa présence accrue. L’aire de répartition comprend toute la partie continentale du Nunavut, l’île de Baffin, l’île Devon, l’île d’Ellesmere, l’île Graham, l’île Cornwall et l’île Amund Ringnes. Les zones de présence accrue comprennent l’île Banks (dans les Territoires du Nord-Ouest), toute l’île Victoria, l’île Somerset, l’île Prince-de-Galles, l’île King William, la presqu’île Boothia, l’île Cornwallis, l’île Southampton, l’île Coats et l’île Mansel.
Population et biologie
Le carcajou atteint la maturité sexuelle à deux ans, et on pense qu’il se reproduit durant l’été, quoique les connaissances autochtones laissent entendre qu’il se reproduit en mars et avril. Il donne naissance, une année sur deux, à des portées qui peuvent compter jusqu’à quatre petits. On estime que la population canadienne de carcajous compte au moins 10 000 individus. Leur nombre semble diminuer dans le sud de leur aire de répartition, mais augmente au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest, et dans certaines parties du Manitoba et de l’Ontario. Dans la partie ouest de la région de Kitikmeot, un programme de suivi à long terme est en place depuis 1985. Ce programme a récemment été élargi pour inclure la partie est de la région de Kitikmeot et la région de Kivalliq. Le programme a révélé que les populations locales tendent à fluctuer selon un cycle qui suit la disponibilité de nourriture.
Le saviez-vous?
- Dans la région de Kitikmeot, des restes de caribou ont été retrouvés dans l’estomac de 62 % des carcajous piégés durant l’hiver, et des restes de bœuf musqué, dans 11 % d’entre eux.
- Durant les mois d’été, le carcajou mange de petits mammifères, des œufs, des raxdu poisson et des petits fruits. Ses puissantes mâchoires lui permettent de broyer les os et la nourriture gelée.
- Le carcajou est un animal solitaire, qui ne tolère la présence d’un membre du sexe opposé que durant la période d’accouplement.
- Les carcajous s’accouplent durant l’été, mais l’embryon ne commence à se développer que de nombreux mois après.
- La fourrure du carcajou résiste à la formation de givre, et est souvent utilisée dans la confection de capuchons, de manchettes, de cols de parkas et de poignets de mitaines.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Mammifères marins
Morse de l’Atlantique – Aiviq
Sous-espèce ou population : Population du centre de l’Arctique et du Bas-Arctique, et population du Haut-Arctique
Nom scientifique : Odobenus rosmarus rosmarus
Population | Évaluation du COSEPAC | Statut selon l’annexe 1 de la LEP |
---|---|---|
Centre de l’Arctique et Bas-Arctique | Préoccupante – 2017 | En cours d’examen aux fins d’ajout |
Haut-Arctique | Préoccupante – 2017 | En cours d’examen aux fins d’ajout |
Le morse est un grand mammifère marin grégaire à la tête beaucoup plus étroite que son cou. Sa peau est rugueuse, de couleur argentée et couverte de poils clairsemés rouge-brun. Ses canines supérieures croissent pour se transformer en longues défenses. Le morse porte une moustache de vibrisses rigides qui peuvent atteindre une longueur de 30 cm (1 pi). Ses grandes nageoires pectorales soutiennent son corps en position dressée, alors que ses nageoires caudales ressemblent à celles du phoque.
Poids :
Mâles, 760 kg (1 650 lb)
Femelles, 570 kg (1 250 lb) en moyenne
Signalez toute observation du morse de l’Atlantique par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Le bruit et les perturbations dus aux activités humaines, aux voies de navigation et aux corridors aériens peuvent pousser les morses à abandonner leurs échoueries ou à se bousculer, ce qui peut causer la mort de petits morses.
- La chasse (sportive ou à des fins de subsistance).
- Les changements climatiques ont des répercussions sur la qualité de l’habitat.

Habitat type
- Le morse de l’Atlantique a besoin de grandes étendues d’eau libre peu profonde, et passe une grande partie de son temps près de la banquise en mouvement, où il peut sortir de l’eau. En été et à l’automne, il se rassemble en vastes groupes sur des côtes rocheuses basses avec des zones infratidales abruptes appelées échoueries (uglit en inuktitut).

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du morse de l’Atlantique, où l’on voit les emplacements de la population du Haut-Arctique et de la population du centre de l’Arctique et du Bas-Arctique. La population du Haut-Arctique se trouve dans les eaux entourant le côté est de l’île Bathurst, au sud jusqu’à l’extrémité nord de l’île Prince-de-Galles et à l’est dans le détroit de Barrow et le détroit de Lancaster, autour de l’île Bylot. L’aire de répartition de la population du Haut-Arctique s’étend également au nord de l’île Bathurst, autour de l’île Cornwallis et le long de la côte nord de l’île Devon jusqu’à la baie de Baffin et au nord entre l’île d’Ellesmere et le Groenland jusqu’au détroit de Nares. L’aire de répartition s’étend également vers le sud le long de la côte du Groenland jusqu’à Nuussuaq, au Groenland. L’aire de répartition de la population du centre de l’Arctique et du Bas-Arctique commence dans la baie de Baffin, au large de la côte du Groenland, au sud, près de l’endroit où la population du Haut-Arctique s’arrête, et longe la côte vers le sud. L’aire de répartition de la population du centre de l’Arctique et du Bas-Arctique se trouve également dans les eaux le long de la côte est de l’île de Baffin, du nord de Clyde River jusqu’au Québec, à l’ouest du bassin Foxe, englobant toutes les eaux entre la côte ouest de l’île de Baffin et la côte est de la partie continentale du Nunavut, jusqu’au sud de l’île Coats et la moitié nord de l’île Mansel. L’aire de répartition s’étend également le long de la côte est du Nunavut continental jusqu’à Arviat, et autour de l’île de Sanikiluaq, au nord des îles Ottawa.
Population et biologie
Les deux populations de morses de l’Atlantique du Nunavut (celle du Haut-Arctique et celle du centre de l’Arctique et du Bas-Arctique) ne sont pas très différentes sur le plan génétique, mais résident dans des contextes écologiques différents qui pourraient donner lieu à des adaptations locales. La principale différence d’habitat entre ces deux populations réside dans la qualité, l’étendue et la durée du couvert de glace de mer, et elle pourrait avoir une incidence sur leur réponse aux changements climatiques. Le morse est grégaire et polygyne, et les mâles adultes se livrent à une intense compétition pour les femelles. Celles-ci deviennent sexuellement actives entre quatre et onze ans, et elles ne peuvent donner naissance qu’à un seul petit tous les trois ans. À l’heure actuelle, nous avons peu d’information sur la taille, la tendance ou la structure des populations de morses, mais on estime la population du Haut-Arctique à 2 500 individus et celle du centre de l’Arctique et du Bas-Arctique, à 18 900 individus. Le ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO) a élaboré un plan de gestion intégrée des pêches pour le morse de l’Atlantique dans la région du Nunavut, qui vise à guider la conservation et la gestion de pêches durables, et à regrouper les connaissances scientifiques et traditionnelles sur les espèces marines.
Le saviez-vous?
- Le morse se nourrit en balayant le fond de la mer à l’aide de ses défenses, qui lui servent de râteau, puis en repérant les mollusques grâce à ses vibrisses. Ensuite, il aspire ces mollusques hors de leur coquille en créant un vide avec sa langue.
- Des observations indiquent que les morses passent beaucoup moins de temps sur la terre ferme qu’ils ne le faisaient dans le passé, probablement parce qu’ils sont devenus méfiants envers l’humain et les perturbations qu’il peut causer.
- Il arrive parfois qu’un mâle mature adopte un comportement inhabituel et se nourrisse de phoques, de narvals et de bélugas.
- Selon les observations, le morse est capable de voyager de 24 à 32 km (de 15 à 20 mi) sur la terre ferme.
- Les cris du morse mâle peuvent être entendus à une distance de 1,6 km (1 mi).
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Béluga – Qauluqtaq Qillalugaq
Sous-espèce ou population : Population de la baie Cumberland
Nom scientifique : Delphinapterus leucas
Évaluation du COSEPAC : En voie de disparition – 2020
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Menacée – 2017
Le béluga est une baleine à dents de taille moyenne. Les mâles adultes peuvent atteindre une longueur de 4,5 m (15 pi), alors que les femelles sont généralement plus petites, pouvant atteindre 3,5 m (11,5 pi). Les bélugas de l’est de l’Arctique tendent à être plus petits que ceux du Pacifique. À la naissance, le baleineau est gris foncé, puis sa couleur pâlit à mesure qu’il vieillit. Il devient complètement blanc vers l’âge de cinq à sept ans. Le béluga n’a pas de nageoire dorsale, et ses nageoires pectorales sont relativement courtes et arrondies.
Poids : jusqu’à 1 900 kg (4 200 lb)
Longueur :
Mâles, jusqu’à 4,5 m (15 pi)
Femelles, jusqu’à 3,5 m (11,5 pi)
Signalez toute observation du béluga par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- La prédation par l’épaulard et l’ours blanc contribue à la mortalité du béluga dans toutes les populations.
- Vulnérabilité accrue à la chasse en raison de la prédictibilité de sa migration.
- Augmentation du bruit provenant du passage de navires.
- Des mortalités massives peuvent survenir lorsque des individus se retrouvent pris dans la glace et sont incapables d’atteindre la surface pour respirer.

Habitat type
- Le béluga habite les eaux froides de l’Arctique, mais il utilise cet habitat de différentes façons selon la saison. À mesure que la débâcle de la banquise côtière progresse à la fin du printemps, le béluga se déplace le long des lisières de glace et dans les chenaux. Ainsi, le béluga arrive souvent dans les estuaires fluviaux libres de glace plusieurs semaines avant la débâcle complète des grandes étendues de glace de mer.
- Durant l’été, le béluga se retrouve le long des côtes en eaux peu profondes et dans des estuaires fluviaux. Vers la fin du mois d’août, le béluga retourne vers ses aires d’hivernage, en s’arrêtant dans les chenaux et les polynies.
- La population de la baie Cumberland se rassemble principalement dans la zone du fjord Clearwater, où elle occupe l’estuaire du fleuve Ranger durant l’été.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du béluga (population de la baie Cumberland). L’aire de répartition est visible dans les eaux de la baie Cumberland.
Population et biologie
Le béluga de la population de la baie Cumberland se déplace généralement en groupes de deux à dix individus. Les femelles atteignent la maturité sexuelle entre l’âge de quatre et sept ans, et elles se reproduisent environ tous les trois ans pour ne donner naissance qu’à un seul baleineau. L’espèce se nourrit de près de 50 espèces de poissons et d’invertébrés différentes, dont le calmar, le ver tubicole, le capelan, et les morues du Groenland et de l’Atlantique. Huit populations distinctes de bélugas sont présentes au Canada. La population de la baie Cumberland est actuellement estimée à environ 1 100 individus, soit une diminution depuis 1960, où la population était alors estimée à 2 900 bélugas. Entre les années 1860 et les années 1940, des activités de chasse commerciale intensive du béluga se sont déroulées, ce qui a grandement réduit la population. Les autres populations de bélugas du Nunavut ne sont pas inscrites sur la liste des espèces en péril, mais deux d’entre elles ont été évaluées comme étant en péril par le COSEPAC en 2020 : la population de l’est du Haut-Arctique et de la baie de Baffin (préoccupante) et la population de l’est de la baie d’Hudson (menacée). Ces populations ne font toutefois pas encore l’objet d’un examen aux fins d’ajout à la liste des espèces en péril.
Le saviez-vous?
- Plus de 100 bélugas par kilomètre ont été signalés près de l’embouchure du fleuve Churchill durant l’été.
- L’espèce est très vocale; elle produit une variété de souffles, de sifflements, de cris et de beuglements. Dans les écrits des premiers baleiniers européens, elle est surnommée le « canari des mers ».
- Le béluga a été l’un des premiers cétacés à être gardé en captivité, puisqu’il s’adapte facilement, survit bien et se reproduit avec succès dans ces conditions.
- Le béluga peut s’aventurer loin à l’intérieur des terres en remontant le cours des fleuves et des rivières. On a notamment signalé que l’un d’eux aurait été chassé à 1 100 km (700 mi) en amont d’une rivière au Yukon.
- Le béluga est l’une des plus importantes ressources marines de l’Arctique. Sa peau peut être mangée en muktuk ou servir dematériau pour la fabrication de bottes et de lacets; traditionnellement, elle servait aussi à recouvrir la coque de bateaux (« umiaaq »).
- Le béluga a une forte philopatrie, c’est-à-dire qu’ils retournent toujours aux mêmes endroits selon un cycle saisonnier.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Baleine boréale – Arvik
Nom scientifique : Balaena mysticetus
Population | Évaluation du COSEPAC | Statut selon l’annexe 1 de la LEP |
---|---|---|
Population de l’Est du Canada et de l’Ouest du Groenland | Préoccupante – 2009 | En cours d’examen aux fins d’ajout |
Population des mers de Béring, des Tchouktches et de Beaufort | Préoccupante – 2009 | Préoccupante – 2007 |
La baleine boréale est une baleine à fanons, principalement bleu-noir avec des taches de couleur crème sur le menton et le ventre, ainsi qu’une grande tache grise sur la queue. Les fanons, de longues plaques minces composées d’un matériau flexible et disposées le long de la mâchoire, servent à filtrer les petites particules de nourriture et remplacent le recours à des dents ordinaires. Les nageoires pectorales sont larges au centre et effilées à la pointe. La baleine boréale n’a pas de nageoire dorsale. Sa tête est grosse par rapport à son corps puisqu’elle fait le tiers de sa longueur totale.
Poids : de 68 000 à 91 000 kg (de 150 000 à 200 000 lb)
Longueur :
Mâles, de 14 à 17 m (de 46 à 56 pi)
Femelles, de 16 à 18 m (de 53 à 59 pi)
Signalez toute observation de la baleine boréale par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- La population est petite en raison de la chasse commerciale qui a eu lieu dans le passé.
- Des facteurs climatiques influencent les conditions de glace et la disponibilité des proies.
- La navigation maritime et le bruit associé aux activités d’aménagement extracôtier.

Habitat type
- La baleine boréale habite les eaux marines arctiques et subarctiques, ou elle fréquente les baies, les détroits et les estuaires.
- L’espèce se trouve souvent en bordure du couvert de glace, migrant au nord ou au sud pour suivre l’expansion ou le retrait des glaces.
- Durant les mois d’hiver, les baleines se retrouvent dans des zones où il y a un mélange d’eau libre et de morceaux de banquise brisée.
- La réserve nationale de faune de Niginganiq, sur la côte est de l’île de Baffin, protège un important habitat estival de la baleine boréale.

Référence de la carte : Cooke, J.G. et Reeves, R. 2018. Balaena mysticetus. The IUCN Red List of Threatened Species 2018 : e.T2467A50347659. Téléchargée le 27 janvier 2021.
Description longue
Carte montrant l’aire de répartition de la baleine boréale (population de l’est du Canada et de l’ouest du Groenland et population des mers de Béring, des Tchouktches et de Beaufort). La population des mers de Béring, des Tchouktches et de Beaufort est observée dans les eaux entre l’île Victoria et la côte nord du Nunavut continental, à partir du détroit de Dease, à l’ouest de Cambridge Bay, jusqu’au golfe d’Amundsen, en passant par le détroit Dolphin et Union, puis vers l’ouest, au large des côtes des Territoires du Nord-Ouest. La population de l’est du Canada et de l’ouest du Groenland se trouve dans les eaux situées au nord et à l’est de l’île Prince-de-Galles, autour de l’île Cornwallis et de l’île Somerset. L’aire de répartition continue à l’est par le détroit de Lancaster et au sud jusqu’au golfe de Boothia. L’aire de répartition s’étend dans la baie de Baffin au nord, entre l’île d’Ellesmere et le Groenland, jusqu’au détroit de Nares, et couvre la totalité de la baie de Baffin au sud, au-delà du Nunavut. L’aire de répartition sur la carte comprend également toute la baie d’Hudson, le bassin Foxe et le détroit d’Hudson.
Population et biologie
La baleine boréale nage lentement et peut plonger pendant 30 minutes lorsqu’elle se nourrit. Elle atteint la maturité sexuelle vers l’âge de 25 ans, et peut donner naissance à un baleineau tous les trois ans. Au début des années 1800, il y avait environ 11 000 baleines boréales dans l’est de l’Arctique. En 1991, ce nombre était passé sous la barre des 1 000 individus. La chasse commerciale à la baleine a été interdite au Canada en 1915. Les observations de l’Inuit Qaujimajatuqangit et celles des relevés aériens laissent supposer que la population est actuellement en croissance. De nos jours, l’espèce est chassée à des fins de subsistance en Alaska, en Russie, au Groenland et au Nunavut. Un plan national de gestion de la population de baleines boréales des mers de Béring, de Tchoukotka et de Beaufort est accessible sur le site du Registre public des espèces en péril. Il vise principalement à maintenir une saine population de baleines boréales en les protégeant, elles et leur habitat, et à fournir des renseignements et des stratégies pour aider le gouvernement, les responsables des processus d’examen et d’étude des impacts environnementaux des Inuvialuits, et la Commission inuvialuite d’administration des terres dans leur évaluation des projets d’aménagement.
Le saviez-vous?
- La baleine boréale peut vivre jusqu’à l’âge de 150 ans.
- On a observé qu’elle peut percer avec sa tête une couche de glace de plus de 20 cm (8 po) d’épaisseur, et les Inuits ont signalé qu’elle peut briser une glace trois fois plus épaisse (60 cm ou 2 pi) pour atteindre la surface.
- La baleine boréale a les plus longs fanons de toutes les baleines; ils peuvent atteindre une longueur de 4 m (13 pi).
- Des groupes de baleines dispersés sur une superficie de 10 à 20 km2 (de 3,9 à 7,8 mi2) peuvent rester en communication acoustique entre elles durant la migration.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Épaulard – Aarluk/Aarluq
Sous-espèce ou population : Population de l’Atlantique Nord-Ouest et de l’est de l’Arctique
Nom scientifique : Orcinus orca
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2008
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En cours d’examen aux fins d’ajout
L’épaulard est facilement identifiable à sa grande nageoire dorsale triangulaire et à ses motifs blancs et noirs. Une tache gris-blanc en forme de selle est visible à la base de sa nageoire dorsale. L’espèce présente un dimorphisme sexuel : les mâles sont considérablement plus gros et ont une nageoire dorsale plus longue pouvant atteindre 1,8 m, alors que celle des femelles ne dépasse pas 0,9 m. Les mâles ont également les nageoires pectorales et les pointes de la queue plus longues que celles des femelles.
Poids :
Mâles, 6 600 kg (14 550 lb)
Femelles, 4 700 kg (10 362 lb)
Longueur :
Mâles, 9 m (30 pi)
Femelles, 7,7 m (25 pi)
Signalez toute observation de l’épaulard par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca, ou en ligne à l’aide du formulaire sur le site Orcas of the Canadian Arctic (en anglais seulement).
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- La navigation maritime cause des perturbations acoustiques et physiques.
- Présence de contaminants dans l’eau.
- Diminution de la glace de mer, et il arrive que des individus soient pris au piège dans la glace ou dans des eaux peu profondes.
- L’intensité des activités de chasse visant la population de l’Atlantique Nord-Ouest et de l’est de l’Arctique au Groenland est inconnue.
- Vulnérabilité accrue en raison de la petite taille de la population et du faible taux de reproduction de l’espèce.

Habitat type
- Les besoins en habitat propres à l’épaulard de l’Atlantique et de l’est de l’Arctique canadien sont inconnus. Dans d’autres régions, l’épaulard habite une grande variété de milieux côtiers et extracôtiers, et il tolère de grandes variations de température. Ses besoins de base comprennent une nourriture de qualité élevée, ainsi qu’un environnement silencieux pour lui permettre de communiquer.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition de l’épaulard. L’aire de répartition comprend le golfe de Boothia, au nord, jusqu’au bras Prince Regent, puis à l’est, dans le détroit de Lancaster jusqu’à la baie de Baffin. L’aire de répartition s’étend au nord jusqu’au détroit de Jones, juste après Grise Fiord. L’aire de répartition s’étend également vers le sud le long de la côte est de l’île de Baffin et s’étend vers l’est jusqu’à la moitié de la baie de Baffin. L’aire de répartition continue au-delà de l’île de Baffin et du nord du Québec. Elle comprend également la partie nord de la baie d’Hudson, au nord de Sanikiluaq, s’étend sur tout le bassin Foxe et le détroit d’Hudson jusqu’à la mer du Labrador.
Population et biologie
L’épaulard est un animal de grande longévité, puisque les femelles peuvent vivre jusqu’à 80 ans. Celles-ci sont capables de procréer vers l’âge de 12 à 17 ans, et elles se reproduisent aux cinq ans pour donner naissance à un baleineau à la fois. La répartition de l’épaulard dans le nord-ouest de l’Atlantique et dans l’est de l’Arctique n’est pas bien documentée, et aucune information n’est disponible quant aux tendances dans la taille de la population. Le savoir local laisse entendre que les observations sont en croissance dans l’est de l’Arctique canadien. La diminution de la quantité de glace de mer en été semble permettre à l’épaulard d’étendre son aire de répartition vers le nord. On les observe de plus en plus fréquemment dans la baie d’Hudson et près de Kugaaruk, au nord-ouest.
Le saviez-vous?
- Chaque épaulard peut être distingué des autres grâce à la forme unique de sa nageoire dorsale et de sa tache en forme de selle, ainsi qu’aux marques et aux cicatrices présentes sur ces zones.
- Les groupes d’épaulards sont principalement composés d’individus qui ont des liens familiaux entre eux. Les baleineaux tendent à rester dans le même groupe que leur mère, même à l’âge adulte.
- L’épaulard évite de se reproduire avec des membres de sa famille rapprochée. La plupart des accouplements se font entre des individus qui n’ont que peu ou pas de cri en commun, ce qui signifie qu’ils sont de groupes différents.
- Selon l’état actuel des connaissances, les concentrations de contaminants chez l’épaulard sont les plus élevées de tous les mammifères marins.
- Le régime alimentaire et les comportements de chasse varient d’une population d’épaulards à l’autre. Certaines populations du Pacifique se nourrissent principalement de poissons, alors que celle de l’Atlantique Nord-Ouest et de l’est de l’Arctique cible plutôt les mammifères marins.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Narval – Tugaalik
Nom scientifique : Monodon monoceros
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2004
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En cours d’examen aux fins d’ajout
Le narval a une petite tête, un corps massif et des nageoires pectorales courtes et arrondies. La longueur du mâle atteint 4,7 m (15 pi) en moyenne. Le narval n’a pas de nageoire dorsale. Son dos est tacheté de noir, de gris ou de brun, et son ventre est blanc. Le mâle possède une unique défense qui croît de sa mâchoire supérieure et qui peut atteindre une longueur de 3 m (10 pi). Les femelles peuvent aussi, parfois, avoir une défense, et on a observé des mâles qui en avaient deux.
Poids :
Mâles, jusqu’à 1 935 kg (4 265 lb)
Femelles, jusqu’à 1 552 kg (3 420 lb)
Signalez toute observation du narval par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Concentrations élevées de contaminants (en particulier le cadmium et le mercure).
- Disponibilité des proies réduite en raison des activités de pêche commerciale du turbot.
- Changements dans la répartition, la durée et la qualité du couvert de glace saisonnière en raison des changements climatiques.
- L’augmentation des activités de navigation pourrait avoir des répercussions néfastes sur la population.
- Activités de chasse au Groenland et dans l’est de l’Arctique canadien.

Habitat type
- La zone habitée par le narval est vaste, mais on connaît peu ses besoins particuliers en habitat. Durant l’été, il affiche une préférence pour les zones côtières à l’abri du vent où l’eau est profonde. Certains individus passent l’été dans des détroits, des baies, des chenaux et des bras, particulièrement le long de la côte du nord de l’île de Baffin. Lors de la migration automnale, le narval affiche une préférence pour les fjords profonds et le talus continental. Il passe l’hiver dans les eaux profondes et couvertes de glace de la baie de Baffin et du détroit de Davis. La qualité de la glace semble être un facteur déterminant dans le choix de son habitat.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du narval. L’aire de répartition comprend le détroit de Peel entre l’île Prince-de-Galles et l’île Somerset, le bras Prince Regent entre l’île Somerset et la presqu’île Brodeur dans l’île de Baffin, s’étendant vers l’est dans le détroit de Lancaster et dans la baie de Baffin jusqu’au Groenland. L’aire de répartition s’étend vers le nord dans les eaux entre l’île d’Ellesmere et le Groenland, au-delà du détroit de Nares, et s’étend également vers l’ouest par le détroit de Jones, autour de l’île North Kent, le long de la côte est de l’île Axel Heiberg jusqu’à la moitié de l’île. L’aire de répartition continue vers le sud, y compris dans toute la baie de Baffin entre le Groenland et le Nunavut, en passant par le détroit de Davis et le Québec. L’aire de répartition comprend aussi les eaux entourant l’île Southampton, au sud de Rankin Inlet, la portion sud de la presqu’île Melville, au sud autour de l’île Coats mais au nord de l’île Mansel, et continue vers l’est dans le détroit d’Hudson et la mer du Labrador.
Population et biologie
Le narval suit un cycle migratoire saisonnier distinct et se déplace en groupes de dix ou plus. En avril et en mai, la population de la baie de Baffin migre vers le nord le long de la lisière de glace sur la côte est de l’île de Baffin. Ensuite, généralement vers juin et juillet, elle se déplace vers l’ouest dans les détroits de la côte est de l’île de Baffin, puis dans le détroit de Lancaster, en suivant les craques et les chenaux dans la glace. On pense que les femelles donnent naissance à leur premier petit vers l’âge de 7 à 13 ans, et qu’elles se reproduisent ensuite tous les trois ans jusqu’à l’âge de 23 ans, à raison d’un petit par portée. On reconnaît actuellement deux populations de narvals au Canada : la population du nord de la baie d’Hudson et la population de la baie de Baffin. En 2000, on estimait la population de la baie d’Hudson à 5 053 individus, alors que la population de la baie de Baffin était beaucoup plus nombreuse. En effet, selon les estimations découlant d’une série d’inventaires réalisés entre 1996 et 2010, celle-ci comptait plus de 90 000 individus. En 2013, un plan de gestion intégrée des pêches a été adopté pour le narval de la région du Nunavut. Les principaux objectifs de ce plan sont notamment de maintenir des populations saines et vitales de narvals, de protéger son habitat et de continuer à documenter les connaissances écologiques traditionnelles inuites sur cette espèce.
Le saviez-vous?
- Les petits du narval naissent gris pâle, puis leur couleur foncit vers l’âge de quatre ans. Ils deviennent ensuite progressivement plus pâles avec l’âge. Ces changements de couleur permettent aux chasseurs d’estimer l’âge des animaux.
- Au Moyen-Âge, les défenses de narval étaient vendues comme des cornes de licorne, et on croyait qu’elles étaient magiques et capables de guérir toutes les maladies.
- L’espèce est capable de plonger jusqu’à une profondeur de 1 500 m (4 900 pi).
- Les narvals sont chassés lorsqu’ils se reposent près de la surface. Traditionnellement, les chasseurs s’approchaient à bord de kayaks, auxquels était attaché un flotteur en peau de phoque, avant de harponner l’animal.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Phoque annelé – Natiq/Natsiq
Nom scientifique : Pusa hispida
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2019
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En cours d’examen aux fins d’ajout
Le phoque annelé est la plus petite espèce de la famille des phocidés. Sa tête est petite et son museau est court. Le phoque annelé doit son nom au motif de pâles anneaux sur fond sombre qu’on peut voir sur son pelage. Cette espèce est la plus abondante des espèces de phoques dans les eaux arctiques.
Poids : de 50 à 70 kg (de 110 à 154 lb)
Longueur : 1,5 m (5 pi) en moyenne
Signalez toute observation du phoque annelé par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Les changements climatiques entraînent une modification de l’habitat (réduction de l’étendue, de la durée et de l’épaisseur de la glace de mer).
- Les activités humaines, comme le transport maritime, le tourisme et le développement industriel, peuvent causer des perturbations, une modification de l’habitat et de la pollution

Habitat type
- Le phoque annelé vit dans les eaux arctiques et se sert de la glace de mer comme plateforme pour élever ses petits, se reposer et muer.
- En hiver et au printemps, les adultes reproducteurs préfèrent les banquises côtières stables avec une bonne couverture de neige, comme les crêtes de pression, les baies et le littoral. La couverture de neige est importante parce que les femelles mettent bas dans des tanières creusées dans la neige.
- Durant la saison d’eau libre, le phoque se déplace dans les zones où il peut trouver de la nourriture.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du phoque annelé. L’aire de répartition du phoque annelé autour du Nunavut comprend toutes les eaux et les baies du territoire, et s’étend au sud jusqu’à la baie d’Hudson, vers le Québec, et à l’ouest vers les Territoires du Nord-Ouest.
Population et biologie
Le phoque annelé est présent dans les eaux océaniques autour du pôle Nord, y compris dans toutes les mers de l’océan Arctique. Son habitat est fortement lié à la glace de mer. Il se nourrit d’une grande variété de petites proies, comme la morue arctique, des crevettes, et d’autres espèces de poissons et de crustacés. La femelle du phoque annelé atteint la maturité sexuelle à l’âge de six ans et peut donner naissance à un seul petit par année, en mars ou en avril. Les petits naissent dans une tanière de neige qui les protège des conditions ambiantes et des prédateurs. Il est difficile de déterminer les tendances des populations de phoques annelés parce qu’il n’existe pas de méthode d’inventaire viable. L’espèce est toujours abondante, et on estime qu’il y a environ 2,3 millions d’individus au Canada et dans les eaux environnantes. Toutefois, leur habitat de glace de mer dans l’Arctique a énormément changé depuis les années 1970. La glace de mer et la couverture de neige diminuent sur les plans de l’étendue et de la quantité, et la saison d’eau libre devient de plus en plus longue.
Le saviez-vous?
- Le phoque annelé creuse des trous dans la glace pour respirer. Il se sert des griffes sur ses nageoires pectorales pour racler la glace afin de maintenir ces trous ouverts.
- Au printemps, le phoque annelé sort de l’eau pour muer et se reposer au soleil sur la glace de mer.
- Le phoque annelé est une importante source traditionnelle de nourriture, de combustible et de fourrure pour les Inuits.
- Le phoque annelé est la principale proie de l’ours blanc, et ses petits sont chassés par le renard arctique.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Oiseaux
Bécasseau roussâtre – Qursuqtaq Sigjariarjuk ou Qursuqtaq Sigjariaq ou Sikjariaq
Nom scientifique : Tryngites subruficollis
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2012
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2017
Le Bécasseau roussâtre est un oiseau de rivage de taille moyenne. Sa tête paraît petite par rapport à son corps, son bec est court et noir, et ses pattes sont jaune-ocre (jaune-brun) ou jaune orangé. Son cou paraît long en raison des bords de couleur chamois sur ses plumes brun foncé. La poitrine est de couleur chamois (pêche clair ou beige-jaunâtre), et le dos est tacheté de brun foncé et de chamois, ce qui lui donne un air « écailleux » en raison de la différence marquée entre ces deux couleurs.
Poids :
Mâle, de 51 à 117 g (de 1,8 à 4,1 oz)
Femelle, de 46 à 87 g (de 1,6 à 3,1 oz)
Longueur : de 18 à 20 cm (de 7,1 à 7,8 po)
Signalez toute observation du Bécasseau roussâtre par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca, ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- La dégradation de l’habitat de reproduction causée par des menaces comme les changements climatiques et le développement industriel.
- Perturbations directes aux sites de nidification causées par la mise en valeur des ressources et le développement.

Habitat type
- L’utilisation de l’habitat par le Bécasseau roussâtre varie tout au long de la saison de reproduction dans la toundra.
- Les activités liées à la reproduction commencent généralement sur des zones sèches, dépourvues de végétation et de neige, puis, à mesure que la saison avance, se déplacent vers des zones de prairies humides à carex ou à plantes herbacées.
- La nidification se fait normalement dans des parcelles de carex à proximité de zones sèches et de sources d’eau, ou dans des milieux humides près de vastes plans d’eau ou de rivières.
- La recherche de nourriture se fait généralement dans des zones de végétation peu dense, particulièrement le long des berges de ruisseaux et de rivières.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du Bécasseau roussâtre. L’aire de répartition, qui comprend le nord-ouest du Manitoba et le nord-est de la Saskatchewan, s’étend vers le sud. L’aire de répartition dans les Territoires du Nord-Ouest comprend l’île Banks et la portion des Territoires du Nord-Ouest de l’île Victoria et de l’île Melville, ainsi que l’île Prince Patrick. L’aire de répartition inclut également la côte nord des Territoires du Nord-Ouest. Au Nunavut, l’aire de répartition comprend la partie du Nunavut de l’île Victoria et de l’île Melville, la côte nord du Nunavut continental au sud de Cambridge Bay jusqu’au milieu du golfe Reine-Maud. L’aire de répartition inclut aussi l’île King William, l’île Prince-de-Galles, la portion sud-ouest de l’île Bathurst, l’île Somerset, la presqu’île Boothia et la côte nord de la partie continentale entre Gjoa Haven et Taloyoak. On trouve également une portion de l’aire de répartition dans la partie nord-est de l’île Devon.
Population et biologie
Actuellement, la population de Bécasseaux roussâtres est de taille relativement petite (en comparaison d’autres espèces d’oiseaux de rivage dans l’Arctique), et on soupçonne que son déclin se poursuit en raison de changements dans l’utilisation des terres dans les haltes migratoires (de prairies indigènes à des terres agricoles). Le Bécasseau roussâtre passe l’hiver dans les pampas (plaines herbacées) de l’Amérique du Sud. Les mâles et les femelles arrivent aux sites de reproduction en même temps, entre la fin mai et la mi-juin, et la femelle pond quatre œufs. Leur régime alimentaire consiste en des insectes et des araignées terrestres, des invertébrés aquatiques et des graines. L’Arctique canadien renferme environ 87 % de l’aire de reproduction nord-américaine de cet oiseau de rivage, et soutient environ 75 % de sa population globale. L’espèce était autrefois commune, mais elle a subi de graves déclins en raison de la chasse commerciale au XIXe siècle et au début du XXe siècle, si bien qu’en 1920, le Bécasseau roussâtre était sur le point de disparaître. Depuis qu’il est interdit de le chasser en Amérique du Nord, sa population a augmenté, mais elle reste bien inférieure à celle d’avant la chasse.
Le saviez-vous?
- Le Bécasseau roussâtre parcourt environ 26 000 km (16 155 mi) lors de sa migration annuelle.
- Lorsque les oiseaux arrivent dans leur aire de reproduction en Arctique, les mâles se regroupent dans les premières zones dépourvues de neige.
- On sait que le Bécasseau roussâtre est extrêmement docile et qu’il retourne vers les membres blessés de son troupeau, ce qui le rend particulièrement vulnérable à la chasse.
- L’espèce est polygame, c’est-à-dire que les mâles courtisent plusieurs femelles et se reproduisent avec plusieurs partenaires.
- Le Bécasseau roussâtre est la seule espèce d’oiseaux de rivage en Amérique du Nord à avoir un mode d’accouplement de type lek, selon lequel les mâles se regroupent pour exécuter des parades compétitives qui incitent les femelles à venir observer pour repérer des partenaires potentiels.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Courlis esquimau – Akpingak
Nom scientifique : Numenius borealis
Évaluation du COSEPAC : En voie de disparition – 2009
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En voie de disparition – 2003
Le Courlis esquimau est un oiseau tacheté de brun à la poitrine rayée. Ses pattes sont longues et grises, et son bec, étroit, mince et légèrement incurvé vers le bas. On le confond parfois avec son proche cousin, le Courlis corlieu, mais le Courlis esquimau est plus petit (entre la moitié et les deux tiers de la taille d’un Courlis corlieu), ses plumes sous les ailes ne présentent pas de bandes ni de rayures, et sa bande centrale sur la tête n’est pas aussi large ni aussi bien définie.
Poids : de 270 à 454 g (de 9,5 à 16,0 oz)
Longueur : de 32 à 37 cm (de 13 à 15 po)
Signalez toute observation du Courlis esquimau par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca, ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Inconnues.

Habitat type
- L’habitat de reproduction connu du Courlis esquimau est composé de milieux de toundra de terrain élevé, de toundra herbacée et d’arbustes nains, ainsi que de prairie herbacée. Lors de la migration du printemps et de l’automne, l’oiseau utilise une grande variété de milieux côtiers et terrestres. Selon certaines observations, le Courlis esquimau concentre ses activités de recherche de nourriture dans les milieux où pousse la camarine noire (Empetrum nigrum).

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition historique du Courlis esquimau. L’aire de répartition, qui comprend la partie nord-ouest du Nunavut autour de Kugluktuk, s’étend vers le sud dans les Territoires du Nord-Ouest, au nord jusqu’à la côte et à l’ouest dans les Territoires du Nord-Ouest.
Population et biologie
Autrefois abondante, l’espèce a été chassée à la fin du XIXe siècle, à tel point qu’elle en était au bord de la disparition. Elle ne s’est jamais rétablie. Aucun signalement de reproduction du Courlis esquimau n’a été confirmé depuis plus de 100 ans, et aucune présence documentée (spécimen ou photographie) de l’espèce n’a été consignée depuis 1963. Un petit nombre d’observations non confirmées laisse croire qu’une très petite population (moins de 50 oiseaux) persiste peut-être encore. Le Courlis esquimau construit son nid vers le milieu ou la fin de juin, et les œufs éclosent à partir du début ou du milieu de juillet. On pense que la taille d’une couvée est de quatre œufs, et l’espèce est nidifuge (c’est-à-dire que les petits peuvent marcher et se nourrir eux-mêmes dès le jour de leur éclosion). Selon les scientifiques, le rétablissement de cette espèce n’est pas réalisable à l’heure actuelle. Un programme national de rétablissement du Courlis esquimau est accessible sur le site du Registre public des espèces en péril. Ce programme comprend une description de l’espèce et de ses besoins, la désignation de son habitat essentiel dans la mesure du possible, et les raisons pour lesquelles le rétablissement n’est pas réalisable.
Le saviez-vous?
- Une espèce peut être désignée comme étant disparue s’il s’est écoulé 50 ans depuis le dernier signalement crédible d’un ou des individus.
- Durant la migration automnale, des groupes extrêmement nombreux de ces oiseaux rejoignaient la côte de l’Atlantique avant de voler sans s’arrêter vers le sud, jusqu’en Argentine. La migration du printemps se faisait vers le nord, traversant le Texas et les États du Midwest.
- Le Courlis esquimau avait l’habitude de se rassembler en vastes groupes durant la migration, ce qui en faisait une cible de choix pour la chasse commerciale.
- On dit que le Courlis esquimau avait tendance à rebrousser chemin et à repasser à portée de fusil lorsqu’un membre du groupe était touché, ce qui le rendait particulièrement vulnérable à la chasse abusive.
- Le Courlis esquimau avait seulement deux sites de reproduction connus : l’un à l’entrée de la péninsule Bathurst sur le fleuve Anderson, dans les Territoires du Nord-Ouest, et l’autre dans la région du golfe d’Amundsen, de la rivière Coppermine et du golfe du Couronnement, au Nunavut.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Arlequin plongeur – Turngaviaq ou Ivigaq
Sous-espèce ou population : Population de l’Est
Nom scientifique : Histrionicus histrionicus
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2013
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2003
Le Arlequin plongeur est un petit canard marin. Vu de loin, le mâle adulte a une apparence sombre. Son plumage est bleu ardoise et ses flancs, brun noisette. Des bandes blanches sont visibles sur sa tête et son corps. Une unique bande noire traverse le dessus de sa tête, du bec à l’arrière de la tête, avec une bande couleur noisette de chaque côté. Le ventre du mâle est gris ardoise. De son côté, la femelle est d’un gris-brun sobre avec des taches blanches derrière, sous et devant les yeux. Le caneton immature ressemble à la femelle.
Poids : de 450 à 650 g (de 15,87 à 22,9 oz)
Longueur : de 33 à 46 cm (de 13 à 18 po)
Signalez toute observation du Arlequin plongeur par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca, ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Les répercussions de la chasse au Nunavut sont limitées.

Habitat type
- Le Arlequin plongeur passe la majeure partie de l’année dans les milieux côtiers marins. Durant l’hiver, il se trouve plus souvent sur des îles extracôtières, des promontoires et des côtes rocheuses. Chaque printemps, le Arlequin plongeur se déplace vers l’intérieur des terres pour se reproduire le long de rivières à fort débit turbulent, près de zones à l’abri des intempéries pour la nidification. Les nids sont principalement composés de duvet et sont généralement installés au sol près de l’eau.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition de l’Arlequin plongeur (population de l’Est), qui comprend les terres autour de la baie de Cumberland et s’étend vers le sud jusqu’à la côte sud de l’île de Baffin et jusqu’à la côte est. L’aire de répartition inclut également le nord du Québec autour de la baie d’Ungava.
Population et biologie
On croit que les Arlequin plongeurs qui se reproduisent dans le sud de l’île de Baffin passent leurs hivers au Groenland. Ils produisent une ponte par saison, dont la taille varie entre cinq et six œufs. Le succès reproducteur tend à être faible avant l’âge de cinq ans pour les femelles et de trois ans pour les mâles. La plupart des inventaires de l’espèce sont effectués durant l’hiver, lorsqu’ils s’assemblent en vastes groupes le long des côtes. Cependant, ces inventaires n’ont pas été faits au Groenland. Selon les estimations les plus récentes, pas plus de 100 couples se reproduisent sur l’île de Baffin. Dans l’ensemble, le nombre d’individus a augmenté depuis la fin de la chasse en 1990. Un plan national de gestion du Arlequin plongeur est accessible sur le site du Registre public des espèces en péril. L’objectif à long terme en ce qui concerne la population de l’Est est d’atteindre 3 000 oiseaux passant l’hiver dans l’est de l’Amérique du Nord, dont au moins 1 000 femelles en âge de procréer, au cours d’au moins trois années sur une période de cinq ans.
Le saviez-vous?
- Les chasseurs de Kimmirut ont contribué à la cueillette de renseignements importants sur la répartition et l’abondance de l’espèce à l’échelle locale.
- Le Arlequin plongeur est régulièrement chassé à des fins de subsistance au Groenland, où ils servent à la confection de courtepointes traditionnelles en peau d’oiseau.
- Les liens entre mâle et femelle se créent durant la période internuptiale, en dehors des aires de reproduction, puis se maintiennent lors de la reproduction au printemps. Ainsi l’espèce établit des relations monogames à long terme.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Bruant à face noire – Qupanuarjuk ou Qupanuaq (Nom générique d’oiseau chanteur)
Nom scientifique : Zonotrichia querula
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2017
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En cours d’examen aux fins d’ajout
Le Bruant à face noire est la plus grande espèce de bruants en Amérique du Nord. Son corps est trapu, et sa poitrine en forme de baril fait paraître sa tête un peu petite par rapport au reste de son corps. Les mâles et les femelles ont un aspect semblable. Leur plumage est rayé de brun et de noir, leurs joues sont grises ou brunes, leur ventre, blanc et leur bec, rose. Les adultes reproducteurs ont une tache noire distinctive qui couvre la gorge, la face et le couronne.
Poids : de 30 à 45 g (de 1,1 à 1,6 oz)
Longueur : de 17 à 20 cm (de 6,7 à 7,9 po)
Signalez toute observation du Bruant à face noire par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca, ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Dégradation de l’habitat en raison des changements climatiques.
- Perte d’habitat et dégradation de l’habitat en raison de la mise en valeur des ressources et du développement.
- Les activités humaines entraînent un déclin des ressources alimentaires et un nombre accru de prédateurs.

Habitat type
- Le Bruant à face noire se reproduit dans la taïga ouverte (boisés épars), près de la limite septentrionale des arbres.
- Il niche au sol, caché dans la végétation arbustive dense dominée par le bouleau nain, l’aulne et le saule.
- Son territoire de reproduction comprend généralement des conifères.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du Bruant à face noir, qui comprend tout le Nunavut continental (à l’exception de la presqu’île Boothia) et s’étend dans le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest.
Population et biologie
L’aire de reproduction du Bruant à tête noire est entièrement située dans l’Arctique canadien et dans la forêt boréale, près de la limite des arbres. Le Bruant à tête noire arrive sur son territoire de reproduction au Nunavut entre la fin mai et le début juin. La femelle construit un nid au sol dans lequel elle pond de trois à cinq œufs. Le mâle aide à nourrir les petits. À la fin de l’été, les bruants de l’espèce se regroupent en groupes peu serrés avant de migrer vers leurs aires d’hivernage, dans les grandes plaines du centre-sud des États-Unis. La population de Bruants à face noire a subi un important déclin à long terme. Les recensements des oiseaux de Noël aux sites d’hivernage ont témoigné d’une baisse de 59 % de la population entre 1980 et 2014, y compris une baisse de 16 % au cours de la dernière décennie (2004-2014). On croit que la conversion des terres en terres agricoles dans les aires d’hivernage et l’utilisation de pesticides figurent parmi les facteurs à l’origine du déclin.
Le saviez-vous?
- Le Bruant à face noire est le seul oiseau chanteur qui se reproduit exclusivement au Canada.
- Son chant est composé d’un simple sifflement d’une à trois notes identiques, également espacées les unes des autres.
- La camarine noire, le bleuet et le raisin d’ours constituent d’importantes sources de nourriture pour le Bruant à face noire lorsqu’il arrive tout juste à son aire de reproduction, avant l’émergence des insectes. À mesure que la saison avance, il ajoute de plus en plus d’insectes et de graines à son menu.
- Le Bruant à face noire peut être présent aussi loin au nord que Kugluktuk.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Grèbe esclavon – Nujaralik
Sous-espèce ou population : Population de l’Ouest
Nom scientifique : Podiceps auritus
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2009
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2017
Le Grèbe esclavon est un petit oiseau aquatique doté d’un bec noir court et droit, pâle à l’extrémité. Le plumage nuptial des deux sexes comprend, derrière chaque œil, une touffe de plumes dorées (semblable à une corne) qui se prolonge derrière la nuque. Le cou, les flancs et la poitrine sont roux alors que le dos est noir et le ventre, blanc. En hiver, le grèbe esclavon a la calotte et le dos noirs, les joues blanches et le ventre clair.
Poids : de 300 à 570 g (10,6 à 20,1 oz)
Longueur : de 31 à 38 cm (12 à 15 po)
Signalez toute observation du grèbe esclavon par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- L’augmentation de la prédation des nids par les corneilles, les corbeaux, les pies, les goélands, les visons et les renards.

Habitat type
- Le Grèbe esclavon se reproduit dans les prairies et les zones de forêt-parc au Canada, mais on peut également le trouver dans l’ensemble des régions boréale et subarctique de l’Ouest du Canada.
- L’espèce niche habituellement dans les étangs d’eau douce, les marais et les baies peu profondes.
- Les sites de reproduction comportent des zones d’eau libre parsemées d'îlots de végétation émergente. Les nids flottent dans l’eau peu profonde entre les plantes, ce qui les protège des prédateurs et du vent.
- Les Grèbes esclavons passent généralement l’hiver dans les estuaires et les baies, les plus grandes concentrations se trouvant dans les habitats côtiers qui offrent un certain degré de protection.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du Grèbe esclavon. Au Nunavut, l’aire de répartition comprend la partie la plus au sud de la région Kivalliq et s’étend vers le sud jusqu’au Manitoba et vers l’ouest dans les Territoires du Nord-Ouest, autour du Grand lac des Esclaves, et vers le sud jusqu’en Saskatchewan et en Alberta. Une partie de l’aire de répartition se trouve également sur la côte nord des Territoires du Nord-Ouest.
Population et biologie
Les Grèbes esclavons peuvent se reproduire au cours de leur première année, et on trouve à la fois des oiseaux nicheurs et non nicheurs dans les lieux de reproduction. Les Grèbes esclavons sont généralement des nicheurs solitaires et la taille moyenne des couvées est de cinq œufs. On estime que la taille de la population de l’Ouest du Grèbe esclavon se situe entre 200 000 et 500 000 individus en Amérique du Nord, environ 92 % de son aire de reproduction se trouvant au Canada. Le nombre de Grèbes esclavons est en baisse dans les aires d’hivernage, mais on n’a pas observé de baisses semblables dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, ce qui pourrait s’expliquer par un manque de données ou par un changement dans la répartition de la population.
Le saviez-vous?
- Lorsqu’il se repose ou qu’il dort, le Grèbe esclavon pose son cou sur son dos en gardant sa tête vers l’avant, légèrement de côté.
- Pendant la parade nuptiale, les grèbes se livrent à un véritable « ballet aquatique ».
- L’oiseau mange ses propres plumes, qui s’amassent dans son estomac et forment éventuellement un bouchon. Il semble que ce bouchon pourrait servir à filtrer la nourriture, en gardant les matières difficiles à digérer dans l’estomac jusqu’à ce qu’elles se désagrègent.
- Une fois sortis de l’œuf, les oisillons peuvent nager et plonger sous l’eau presque immédiatement. Au cours des premières semaines, cependant, ils se déplacent souvent sur le dos de leurs parents et peuvent même aller sous l’eau avec eux lors des plongées.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Barge hudsonienne – Sigguraujaquqtujuq ou Siguraujaqrkutujua
Nom scientifique : Limosa haemastica
Évaluation du COSEPAC : Menacée – 2019
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En cours d’examen aux fins d’ajout
La Barge hudsonienne est l’un des plus gros oiseaux de rivage se reproduisant au Nunavut. Elle a de longues pattes de couleur foncée et un long bec légèrement retroussé. Les deux sexes ont le bec bicolore, rouge rosâtre à la base et devenant plus foncé vers le bout. Les femelles sont typiquement plus grosses que les mâles, lesquels ont un plumage globalement plus foncé. La poitrine des mâles est d’un rouge distinctif durant la période de reproduction, tandis que celle des femelles est d’un brun roussâtre plus clair.
Poids :
Mâles, de 196 à 266 g (de 6,9 à 9,4 oz)
Femelles, de 246 à 358 g (de 8,7 à 12,6 oz)
Longueur : de 36 à 42 cm (de 14 à 17 po)
Signalez toute observation de la Barge hudsonienne par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- La dégradation de l’habitat de reproduction causée par les changements climatiques et le développement industriel.
- Les perturbations directes aux sites de nidification découlant de l’exploration et de l’exploitation des ressources.

Habitat type
- L’habitat de la Barge hudsonienne comprend les milieux humides des régions arctiques et subarctiques, comme les prairies de graminées et de carex et les muskegs.
- Les nids sont bien camouflés et souvent construits sur des buttes sèches ou sur la crête des polygones de toundra.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition de la Barge hudsonienne et d’autres observations de l’espèce. L’aire de répartition comprend les environs de la côte de la baie James et le parc provincial Polar Bear, dans le nord de l’Ontario. Elle inclut également une portion est de la côte manitobaine de la baie d’Hudson, y compris le parc national Wapusk. En Saskatchewan, l’aire de répartition comprend une grande partie du centre et du nord de la province, du sud de Saskatoon au nord du lac Reindeer. Dans les Territoires du Nord-Ouest, l’aire de répartition se trouve sur la côte nord du territoire, à partir de Paulatuk, et continue vers l’ouest. La carte montre qu’au Nunavut, des observations supplémentaires ont été faites dans la région de Kivalliq, le long de la côte est du Nunavut continental, de la frontière avec le Manitoba jusqu’à Chesterfield Inlet. Les observations supplémentaires s’étendent vers l’ouest presque jusqu’à Baker Lake.
Population et biologie
On sait que les Barges hudsoniennes se reproduisent principalement à trois endroits en Amérique du Nord : l’ouest de l’Alaska, la côte de la baie d’Hudson (incluant le Nunavut) et le long de la côte de la mer de Beaufort (dans le delta du Mackenzie). Les barges atteignent la maturité à l’âge de trois ans et demeurent dans leurs aires d’hivernage pour se reproduire, les femelles pondant une seule couvée de quatre œufs. Les dénombrements d’oiseaux aux haltes migratoires indiquent que l’espèce a connu un déclin marqué depuis les années 1970, quoique la fiabilité de ces estimations demeure faible. On ne comprend pas bien les causes de ce déclin, mais l’espèce est considérée comme vulnérable aux perturbations parce qu’un grand nombre d’individus de la population se rassemblent dans un petit nombre de sites clés pendant la migration et en dehors de la période de reproduction.
Le saviez-vous?
- La migration des Barges hudsoniennes est l’une des plus longues parmi celles de toutes les espèces d’oiseaux dans le monde. Elles peuvent parcourir plus de 32 000 km chaque année entre les aires de reproduction d’Amérique du Nord et les aires d’Amérique du Sud, utilisées en dehors de la période de reproduction.
- Les barges hudsoniennes subissent des changements drastiques dans leur physiologie en vue de leur longue migration. La taille des muscles servant au vol peut tripler, les réserves de graisse augmentent de façon spectaculaire, et les organes digestifs (qui ne sont pas utiles pour le vol) peuvent rétrécir jusqu’à une fraction de leur taille normale afin de réduire le poids des oiseaux. Au total, leur masse corporelle peut doubler ou même tripler.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Mouette blanche – Naujavaaq
Nom scientifique : Pagophila eburnea
Évaluation du COSEPAC : En voie de disparition – 2006
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En voie de disparition – 2009
La Mouette blanche est une mouette de taille moyenne ayant un plumage d’adulte parfaitement blanc, les pattes noires et le bec vert olive. Les oiseaux immatures sont blancs mouchetés de noir.
Poids : de 448 à 687 g (de 16 à 24 oz)
Longueur : de 40 à 49 cm (de 16 à 19 po)
Envergure : 94 cm (37 po)
Signalez toute observation de la Mouette blanche par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- La prédation par les ours blancs, les renards arctiques et les Grands Corbeaux, qui peuvent détruire des colonies de nidification entières en une seule saison.
- Les activités industrielles, incluant l’exploration et l’exploitation, peuvent perturber les colonies, attirer les prédateurs aux sites de nidification et mettre les oiseaux à risque d’être exposés à la pollution par le pétrole.
- Les changements climatiques altèrent l’état des glaces, ce qui peut nuire à la disponibilité des ressources alimentaires et à la capacité des mouettes de les localiser.
- La vulnérabilité à l’accumulation de toxines, car la Mouette blanche occupe un niveau élevé dans le réseau trophique.

Habitat type
- Les Mouettes blanches passent toute l’année à des latitudes élevées, où elles s’éloignent rarement de la banquise.
- L’espèce a besoin de sites de reproduction qui se trouvent à l’abri des prédateurs terrestres et sont partiellement libres de glace à la fin mai et au début juin. Dans l’Extrême-Arctique, la plupart des sites de nidification connus se situent à moins de 100 km (62 mi) des polynies voisines ou des chenaux récurrents.
- La plupart des colonies sont établies sur des falaises de granit abruptes émergeant des glaciers ou sur des plateaux de calcaire dénudés.
- La Mouette blanche passe l’hiver dans des environnements marins souvent associés à la glace de mer ou à la limite de dislocation des glaces. Il semble qu’une grande partie de la population mondiale passe l’hiver au même endroit : les eaux marines du détroit de Davis, entre le nord du Labrador et le Groenland.

Description longue
Carte montrant les colonies de Mouettes blanches et l’habitat essentiel désigné de l’espèce. Des colonies se trouvent dans l’île d’Ellesmere, principalement le long de la côte sud-est, et une colonie est aussi présente dans le nord de l’île. On observe également une colonie sur la côte sud de l’île d’Ellesmere, à l’ouest de Grise Fiord. De plus, des colonies se trouvent sur la côte est de l’île Devon, et une autre est présente près de la péninsule Grinnell. Il y a aussi une colonie dans l’île Cornwallis et une sur la pointe nord de l’île Barthurst. Enfin, il y a quelques colonies sur la côte nord-ouest de la péninsule Brodeur, au nord de l’île de Baffin. L’habitat essentiel désigné comprend toutes les colonies de l’île d’Ellesmere, à l’exception de celle près de Grise Fiord. De plus, l’habitat essentiel comprend une des colonies sur la côte est de l’île Devon et la colonie près de la péninsule Grinnell. Les colonies de l’île Cornwallis et de la pointe nord de l’île Bathurst font également partie de l’habitat essentiel. Quelques-unes des colonies de la péninsule Brodeur sont également désignées comme un habitat essentiel.
Population et biologie
La taille des colonies varie de quelques couples à 200 couples, les nids contenant de un à trois œufs. Les Inuits d’Arctic Bay, de Grise Fiord, de Resolute Bay et de Pond Inlet ont observé un déclin du nombre de Mouettes blanches près de leurs communautés et le long des lisières de glace, lors des migrations du printemps et de l’automne. Des relevés scientifiques menés par ECCC indiquent que les populations de Mouettes blanches ont connu une baisse de plus de 80 % au cours des 30 dernières années. En 2009, il restait environ 800 Mouettes blanches au Canada. Un programme de rétablissement national de la Mouette blanche peut être consulté sur le site du Registre public des espèces en péril. Le but à long terme pour cette espèce est d’augmenter la population canadienne de Mouettes blanches à plus de 1 000 oiseaux.
Le saviez-vous?
- Les aînés inuits de Grise Fiord se souviennent que la Mouette blanche était autrefois très commune : les oiseaux faisaient un tel vacarme au printemps qu’il était parfois difficile de dormir sur la glace marine.
- En mer, les Mouettes blanches se nourrissent de petits poissons et durant la saison de reproduction, de petits mammifères. Elles consomment également des carcasses de poissons et de mammifères marins tués par de grands prédateurs, comme l’ours blanc.
- Jusqu’à 35 000 Mouettes blanches ont été observées en train d’hiverner sur la banquise du détroit de Davis et de la mer du Labrador en mars 1978. À l’époque, on ne savait pas d’où provenaient ces oiseaux. Un récent programme de recherche international a depuis confirmé que les Mouettes blanches qui se reproduisent en Russie arctique, en Norvège, au Groenland et au Canada convergent vers ce site d’hivernage.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Moucherolle à côtés olive – Qupanuaq Qirniqtaaq
Nom scientifique : Contopus cooperi
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2018
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Menacée – 2010
En cours d’examen aux fins d’un changement de statut
Le Moucherolle à côtés olive a les côtés et les flancs d’un gris-vert olive brunâtre profond et la gorge, la poitrine et le ventre blancs. Les parties foncées de chaque côté de son ventre blanc donnent l’impression que l’oiseau porte une veste déboutonnée. Son bec est court et robuste; la mandibule supérieure est foncée et la mandibule inférieure, pâle avec l’extrémité noire.
Poids : de 29 à 35 g (de 1,0 à 1,2 oz)
Longueur : de 18 à 20 cm (de 7 à 9 po)
Signalez toute observation du Moucherolle à côtés olive par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Le déclin ou les fluctuations à grande échelle des populations d’insectes.

Habitat type
- Le Moucherolle à côtés olive vit à la lisière de forêts conifériennes ou mixtes où l’on trouve de grands arbres, incluant des forêts adjacentes à des milieux humides ou ayant poussé après des feux ou des coupes à blanc. Dans le nord de la zone boréale du Canada, l’espèce est associée aux muskegs, aux tourbières et aux marécages dominés par les épinettes.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition des Moucherolles à côtés olive. L’aire de répartition se trouve au Québec, vers le nord au-delà de Fort George, et s’étend vers l’ouest par la baie James (incluant l’île Akimiski, au Nunavut) jusqu’en Ontario et au Manitoba.
Population et biologie
Le Moucherolle à côtés olive arrive dans le nord du Canada entre la fin mai et la mi-juin pour les périodes d’incubation des œufs et d’élevage des oisillons, puis quitte le pays en août (à un moment qui peut varier selon la latitude). La taille moyenne des couvées est de trois œufs, lesquels sont incubés de 15 à 19 jours. Le Moucherolle à côtés olive passe l’hiver en Amérique du Sud et en Amérique centrale. Il mange des insectes volants. Comme c’est le cas de plusieurs autres espèces d’oiseaux qui se nourrissent d’insectes volants, la population de Moucherolles à côtés olive a connu un déclin d’environ 70 % depuis les années 1970. On a récemment estimé un déclin de 19 % au cours d’une période de 10 ans (2006 à 2016) au Canada. On ne comprend pas bien les raisons de ce déclin, mais il pourrait être lié à l’impact de menaces multiples ou à des effets cumulatifs affectant les Moucherolles à côtés olive dans leurs aires de reproduction et leurs aires d’hivernage et durant la migration. Un programme de rétablissement national du Moucherolle à côtés olive peut être consulté sur le site du Registre public des espèces en péril. Le but à long terme pour cette espèce est d’assurer une tendance positive de la population sur 10 ans.
Le saviez-vous?
- Le Moucherolle à côtés olive se perche sur des arbres ou des chicots de grande taille et attend que des insectes proies passent avant de voler à leur poursuite.
- Il émet un sifflement puissant qui, aux oreilles d’un anglophone, semble dire « Quick, THREE BEERS! (Vite, TROIS BIÈRES !) ».
- Les femelles poussent un cri d’alarme lorsqu’elles sont agitées ou lorsqu’un animal qu’elles perçoivent comme un prédateur s’approche de leur nid.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Faucon pèlerin – Kiggaviarjuk ou Kigavik
Nom scientifique : Falco peregrinus anatum/tundrius
Évaluation du COSEPAC : Non en péril – 2017
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2012
En cours d’examen en vue d’un changement de statut
Le Faucon pèlerin est un oiseau de la taille d’une corneille avec de longues ailes pointues. Les deux sexes ont les parties supérieures gris-bleu, des taches noires sur les joues et un « casque » foncé sur la tête. Ils ont des marques noires s’étendant vers le bas à partir des yeux. Les parties inférieures, gris pâle ou chamois, sont plus ou moins tachetées et rayées de brun-noir selon l’individu.
Poids :
Mâles, de 450 à 1 060 g (de 15,8 à 37,4 oz)
Femelles, de 800 à 1 600 g (de 28,2 à 56,4 oz)
Longueur :
Mâles, de 36 à 49 cm (de 14,2 à 19,3 po)
Femelles, de 45 à 58 cm (de 17,7 à 22,8 po)
Signalez toute observation du Faucon pèlerin par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- L’échec de la reproduction dû à l’utilisation généralisée de pesticides chimiques entre les années 1940 et 1970.
- La construction de chalets, les activités récréatives et l’exploration des ressources peuvent perturber les couples nicheurs qui ne sont pas habitués aux activités humaines.
- Les conditions météorologiques exceptionnelles attribuables aux changements climatiques peuvent affecter la migration et la reproduction.

Habitat type
- Les Faucons pèlerins occupent un vaste éventail d’habitats, allant de la toundra arctique aux îles côtières, aux canyons désertiques et aux grandes villes.
- Les nids se trouvent le plus souvent sur les saillies de falaises ou dans des crevasses rocheuses, généralement à une hauteur de 50 à 200 m (164 à 656 pi). Les sites de nidification se trouvent généralement près de l’eau et à proximité d’aires d’alimentation produisant une grande abondance de petits mammifères et d’oiseaux.
- On a trouvé que les faucons vivant aux alentours de Rankin Inlet préfèrent nicher sur des falaises orientées vers le sud ou le sud-ouest.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du Faucon pèlerin. L’aire de répartition se trouve à l’extrémité nord du Québec. Au Nunavut, l’aire de répartition comprend la côte sud de l’île de Baffin, qui s’étend jusqu’après Iqaluit et se prolonge vers l’est en direction de la côte. L’aire de répartition inclut également la côte autour de la baie Cumberland et le nord de l’île de Baffin entre Pond Inlet et Arctic Bay, s’étendant vers le sud jusqu’à la partie sud de l’île de Baffin au nord d’Igloolik. L’aire de répartition continue vers le sud à partir d’Igloolik, y compris la presqu’île Melville, et vers le sud dans toute la partie continentale du Nunavut, à l’exception d’une petite portion dans le coin sud-ouest de la région de Kivalliq. L’aire de répartition comprend également la côte sud-est de l’île Southampton et de l’île Coats ainsi que les îles Somerset, Victoria et Banks. L’aire de répartition s’étend vers l’ouest dans les Territoires du Nord-Ouest le long de presque toute la frontière, à l’exception de la partie la plus au sud-est. L’aire de répartition s’étend aussi dans les Territoires du Nord-Ouest le long de la côte nord. La portion sud de l’aire de répartition se termine dans le sud du territoire, dans le Grand lac des Esclaves, et comprend la côte de la partie est du lac et s’étend vers le sud en Alberta et en Saskatchewan, se terminant au lac Athabasca.
Population et biologie
La population de Faucons pèlerins a fortement diminué dans les années 1970 par suite de l’utilisation généralisée de pesticides. La réduction de l’utilisation de DDT partout dans le monde et des activités de rétablissement soutenues ont aidé l’espèce à se rétablir. Depuis les années 1970, les populations du Canada ont connu une augmentation constante. Vers la fin des années 1990, on estimait que 4 800 à 6 000 couples (des deux espèces confondues) se reproduisaient en Amérique du Nord. Les Faucons pèlerins se reproduisent à l’âge de deux ou trois ans et pondent de trois à quatre œufs. Les adultes retournent habituellement dans les sites de nidification qu’ils ont utilisés précédemment. De nombreux Faucons pèlerins se reproduisant dans les paysages arctiques inhabités n’ont pas été inclus dans les relevés réguliers menés dans d’autres parties de l’aire de répartition de l’espèce. Un plan de gestion national du Faucon pèlerin peut être consulté sur le site du Registre public des espèces en péril; ce plan vise à rendre l’espèce autosuffisante d’ici 10 ans.
Le saviez-vous?
- Le Faucon pèlerin peut atteindre des vitesses de plus de 320 km (200 mi) à l’heure lorsqu’il plonge dans les airs pour attraper sa proie.
- Au cours des années 1970, l’effondrement des populations a fait du Faucon pèlerin un emblème qui a mené le public à changer d’attitude en faveur d’une meilleure intendance environnementale en général.
- Les pluies ont causé la mortalité d’un oisillon sur trois selon une étude réalisée à Rankin Inlet entre 2008 et 2010.
- Un nombre inconnu de Faucons pèlerins est prélevé illégalement en Amérique du Nord, plusieurs de ces oiseaux étant exportés pour être utilisés en fauconnerie.
- Le retour du Faucon pèlerin illustre bien comment la lutte contre les menaces peut aider une espèce en péril à se rétablir.
- Le Faucon pèlerin était inscrit comme espèce menacée au Canada, mais a été reclassé dans la catégorie des espèces préoccupantes en vertu de la Loi sur les espèces en péril en 2012. En 2017, le COSEPAC a réévalué le complexe anatum/tundrius comme étant non en péril.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Bécasseau maubèche – Saarraq Sigjariarjuk/Sigjariaq ou Aupaqtuq Sigjariarjuk/Sigjariaq ou Kajuglak
Nom scientifique : Calidris canutus islandica/rufa
Sous-espèce | Évaluation du COSEPAC | Statut selon l’annexe 1 de la LEP |
---|---|---|
islandica | Non en péril – 2020 | Préoccupante – 2012 En cours d’examen en vue d’un changement de statut |
rufa | En voie de disparition – 2020 | En voie de disparition – 2012 |
Le Bécasseau maubèche est un oiseau de rivage de taille moyenne qui possède une petite tête, un bec droit et noir (épais à la base et s’amincissant vers l’extrémité) et des ailes longues et effilées qui lui donnent un profil allongé et fuselé. Les Bécasseaux maubèches en plumage nuptial ont la face, la poitrine et le ventre rouges; les bécasseaux de la sous-espèce islandica ont un plumage nuptial de couleurs plus vives que ceux de la sous-espèce rufa.
Poids : de 85 à 220 g (de 3 à 7,8 oz)
Longueur : de 23 à 25 cm (de 9 à 10 po)
Signalez toute observation du Bécasseau maubèche par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- La dégradation de l’habitat de reproduction causée par des menaces telles que les changements climatiques et le développement industriel.
- Les perturbations directes aux sites de nidification découlant de l’exploration et de l’exploitation des ressources.

Habitat type
- Les Bécasseaux maubèches nichent dans des habitats secs et végétalisés ou presque dénudés comme les crêtes, les pentes et les plateaux balayés par le vent.
- Les nids sont habituellement construits dans de petites touffes de végétation poussant dans des endroits secs et exposés au sud, à environ 500 m d’un étang, d’un milieu humide ou d’un autre plan d’eau.
- Pendant la migration et en dehors de la période de reproduction, les Bécasseaux maubèches ont tendance à préférer les zones côtières avec de vastes battures intertidales.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du Bécasseau maubèche de la sous-espèce islandica, du Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa et l’habitat essentiel désigné du Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa.
Un médaillon sur la carte montre un gros plan de la baie James et du sud de la baie d’Hudson, y compris Sanikiluaq.
L’aire de répartition du Bécasseau maubèche de la sous-espèce islandica comprend toutes les terres situées au nord de l’île Prince-de-Galles, de l’île Somerset et dans l’extrémité nord de l’île de Baffin. L’aire de répartition du Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa inclut les îles Banks, Victoria et King William et la presqu’île Boothia, et s’étend vers le sud-est jusqu’à Naujaat et vers le nord, incluant toute la péninsule Melville. L’aire de répartition comprend également toutes les îles Southampton, Coats, Mansel, Nottingham, Salisbury et Prince Charles et le reste de l’île de Baffin au sud de la pointe nord. L’aire de répartition du Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa inclut également la côte du Québec et de l’Ontario autour de la baie James et s’étend légèrement dans les portions de la baie d’Hudson des deux provinces, ce qui comprend l’île Akimiski (Nunavut). L’habitat essentiel du Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa peut être observé sur la côte sud de la baie d’Hudson en Ontario et sur le côté ouest de la baie James, le long de la côte ontarienne ainsi que le long des côtes sud et est de l’île Akimiski et au Québec, sur la côte sud de la baie James près de l’île Charlton (Nunavut).
Population et biologie
Les Bécasseaux maubèches pondent une seule couvée de quatre œufs à la fin juin, l’éclosion ayant lieu à la mi-juillet. Les mâles restent sur le site pour accompagner les oisillons jusqu’à ce qu’ils soient capables de voler, car les femelles quittent le nid peu après l’éclosion. Les deux sous-espèces de Bécasseau maubèche ont connu un déclin depuis les années 1980 en raison d’une diminution des ressources alimentaires : dans les aires d’hivernage pour l’islandica, et dans les haltes situées le long de leur voie migratoire pour le rufa. Entre les années 1970 et 1990, des recensements de population effectués en dehors de la période de reproduction ont mené à une estimation de 300 000 à 400 000 individus d’islandica. On estime actuellement la population de cette sous-espèce à 270 000 individus (dont environ 81 000 se reproduisent au Canada). Les estimations initiales de la population de rufa étaient de 100 000 à 150 000 individus. En 2005, ce nombre avait chuté à 18 000 à 20 000 individus. Un plan de gestion national du Bécasseau maubèche de la sous-espèce islandica et un programme de rétablissement national du Bécasseau maubèche de la sous-espèce rufa peuvent être consultés sur le site du Registre public des espèces en péril.
Le saviez-vous?
- Les nids sont extrêmement difficiles à trouver, car les oisillons du Bécasseau maubèche sont bien camouflés et ne quittent pas le nid, même lorsqu’on les approche.
- En préparation de la migration vers leurs aires de reproduction, les Bécasseaux maubèches augmentent la taille des parties de leur corps qui servent à voler (le cœur et les muscles associés au vol) et réduisent celle des parties qui ne servent pas à voler (les organes du système digestif). Une fois les oiseaux arrivés dans leurs aires de reproduction, leurs organes reproducteurs grossissent, alors que le cœur et les muscles associés au vol rétrécissent jusqu’à reprendre leur taille normale.
- Il existe une troisième sous-espèce de Bécasseau maubèche appelée roselaari, qui est inscrite sur la liste des espèces menacées du gouvernement fédéral. De nouvelles données semblent indiquer que le roselaari se reproduit en Alaska et en Russie et qu’on ne le trouve au Canada qu’en petits groupes dans des haltes migratoires de moindre importance.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Phalarope à bec étroit – Aupaluktuq Saurraq ou Aupaqtuq Saarvaq
Nom scientifique : Phalaropus lobatus
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2014
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2019
Le Phalarope à bec étroit est un petit oiseau de rivage doté d’un bec fin comme une aiguille. Les deux sexes ont la tête de couleur foncée avec une tache blanche au-dessus des yeux, la gorge blanche et le dos foncé avec de larges rayures de couleur chamois. L’oiseau présente une bande distinctive d’un roux vif qui part du derrière de l’oreille et se prolonge sur les côtés du cou. Les femelles arborent des couleurs généralement plus vives et plus brillantes et sont légèrement plus grosses que les mâles.
Poids : de 29 à 44 g (de 1,0 à 1,6 oz)
Longueur : de 18 à 20 cm (de 7,1 à 7,9 po)
Signalez toute observation du Phalarope à bec étroit par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- La dégradation de l’habitat de reproduction causée par des menaces telles que les changements climatiques et le développement industriel.
- La perte d’habitat directement attribuable à la surabondance des Oies des neiges.

Habitat type
- Les Phalaropes à bec étroit se reproduisent dans les milieux humides du Bas-Arctique et subarctiques, ou dans les habitats de transition toundra-forêt. Les nids sont généralement construits dans une végétation dominée par les graminées et les carex, près de plans d’eau de tailles et de profondeurs variées. Les nids sont bien camouflés puisque les oiseaux les entourent de brins de végétation pour mieux les cacher des prédateurs.
- L’espèce passe la plus grande partie de son temps en mer en dehors de la saison de reproduction, les oiseaux se rassemblant dans les zones de remontée des eaux où de nombreuses proies sont disponibles.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du Phalarope à bec étroit.
Un médaillon sur la carte montre un gros plan de la baie James et du sud de la baie d’Hudson, y compris Sanikiluaq.
L’aire de répartition comprend tout le Nunavut, à l’exception de la partie est de l’île de Baffin, de l’île Bylot à Pangnirtung, et du nord du Nunavut (zone située au nord de l’île de Baffin, de la presqu’île Boothia et de l’île Victoria). L’aire de répartition inclut également le nord du Québec, du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta, ainsi que les Territoires du Nord-Ouest, à l’exception des îles situées au nord de l’île Banks. L’aire de répartition comprend la côte nord-ontarienne où la baie James rencontre la baie d’Hudson, y compris Sanikiluaq et les îles environnantes.
Population et biologie
Les Phalaropes à bec étroit peuvent se reproduire dès leur première année, la ponte d’une couvée de quatre œufs se déroulant sur quatre jours. Les femelles pondent des couvées supplémentaires avec d’autres partenaires si la saison de reproduction est favorable. La population actuelle de l’espèce en Amérique du Nord est estimée à au moins 2,5 millions d’oiseaux. On croit que 74 % (1,85 million) de ces individus nichent au Canada. La population de Phalaropes à bec étroit semble avoir connu une baisse notable à une importante halte migratoire depuis les années 1970, mais on ne connaît pas la tendance globale de la population.
Le saviez-vous?
- Les rôles sexuels que l’on observe chez la plupart des espèces d’oiseaux sont inversés chez les phalaropes. En effet, ce sont les femelles qui ont un plumage de couleurs vives et se disputent les mâles, qui eux préfèrent se camoufler et prodiguent seuls les soins parentaux (soins du nid, des œufs et des oisillons).
- Lorsqu’il n’y a pas d’invertébrés aquatiques disponibles à la surface de l’eau, les phalaropes utilisent leurs pieds et leurs pattes pour tourner sur eux-mêmes de manière à faire remonter la nourriture à la surface, où ils peuvent s’en emparer.
- On a remarqué qu’en dehors de la saison de reproduction, lorsqu’ils sont en mer, les Phalaropes à bec étroit s’associent aux baleines, aux Hareldes kakawis et aux bancs de poissons, probablement parce que la présence de ces espèces aide à ramener les proies invertébrées à la surface de l’océan.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Mouette rosée – Naujavaaralaaq (Naujaq)
Nom scientifique : Rhodostethia rosea
Évaluation du COSEPAC : Menacée – 2007
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Menacée – 2003
La Mouette rosée est une petite mouette avec un bec noir et des pieds et des pattes rouges. Elle se distingue des autres mouettes par sa queue en biseau, la face inférieure de ses ailes grise et le collier mince et noir encerclant complètement sa tête. En période de reproduction, presque tout son corps prend une teinte rosée, laquelle est plus prononcée sur la poitrine et le ventre.
Poids : de 120 à 250 g (de 4,2 à 8,8 oz)
Longueur : de 29 à 32 cm (de 11,4 à 12,6 po)
Envergure : de 82 à 92 cm (de 32,3 à 36,2 po)
Signalez toute observation de la Mouette rosée par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Les risques de déversements de pétrole dans les mers de Beaufort et de Béring associés à l’exploitation pétrolière dans la région.
- Les changements climatiques et leurs répercussions prévues sur le régime des glaces et de la neige, qui influe sur la reproduction de l’espèce.
- Les perturbations anthropiques accrues.

Habitat type
- Les Mouettes rosées nichent habituellement dans les zones marécageuses, mais également dans la toundra subarctique ou du Haut-Arctique et sur les récifs de gravier. Les nids sont construits près d’étendues d’eaux libres comme des lacs, des étangs, des polynies et des ouvertures dans la banquise; ils se trouvent souvent à proximité de colonies de Sternes arctiques. On ne connaît pas bien l’aire d’hivernage de la mouette rosée, mais on croit qu’elle est associée à la lisière des banquises dans le nord de la mer de Béring. Récemment, on a montré que plusieurs oiseaux nichant au Nunavut passent l’hiver dans la mer du LabradorNote de bas de page 3 .

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition de la Mouette rosée. L’aire de répartition comprend le nord du Manitoba, et s’étend au-delà de la frontière du Nunavut jusqu’à Arviat (sur terre et sur l’eau). L’aire de répartition inclut aussi les terres et l’eau autour de l’île Bathurst et le long du détroit de Lancaster jusqu’à la baie de Baffin. L’aire de répartition va vers le nord entre le Groenland et l’île d’Ellesmere, et vers le sud dans la baie de Baffin, le détroit de Davis et la mer du Labrador. L’aire de répartition englobe les terres autour de Pond Inlet, s’étend vers le sud jusqu’à Pangnirtung et autour de la baie Frobisher. L’aire de répartition sur la carte couvre la plus grande partie du bassin Foxe, y compris Igloolik et Sanirajak, s’étend vers le sud et inclut la partie est de l’île Southampton et la péninsule Foxe. Elle s’étend vers l’est dans le détroit d’Hudson, y compris la côte nord du Québec et dans la mer du Labrador.
Population et biologie
La Mouette rosée se reproduit principalement dans l’est de la Sibérie, mais on a confirmé l’existence de quatre sites de reproduction dans le nord du Canada : un près de Churchill, au Manitoba; un dans l’ouest de l’île de Baffin; et deux dans le Haut-Arctique. Les Mouettes rosées atteignent la maturité sexuelle au cours de leur deuxième année et pondent trois œufs, qui éclosent au bout d’environ 22 jours. Une colonie compte généralement de 8 à 20 couples. On dispose de peu de données de suivi en raison de la rareté de l’espèce et de l’éloignement des sites de reproduction. La meilleure information existante laisse penser que la population canadienne a connu assez peu de changement depuis 1970 environ. On sait qu’à chaque année, le nombre total de couples nicheurs peut varier de 0 à 10, mais certaines études laissent entendre qu’il pourrait y en avoir plus de 100 dans des sites qui ne sont pas encore découverts. On ne dispose pas de suffisamment de données récentes pour déterminer si la population mondiale est stable. Un programme de rétablissement national de la Mouette rosée peut être consulté sur le site du Registre public des espèces en péril. Le but à long terme est d’assurer la survie de l’espèce en maintenant la population à son niveau actuel et en conservant les sites de reproduction courants et certains sites de reproduction historiques.
Le saviez-vous?
- Compte tenu de sa rareté, cette espèce constitue toujours une trouvaille remarquable pour les observateurs d’oiseaux. La découverte de l’espèce nichant près de Churchill, au Manitoba, dans les années 1980 a stimulé l’économie locale en attirant une grande quantité d’ornithologues et de photographes.
- Des œufs de Mouette rosée se vendaient sur le marché noir dans les années 1980, leur valeur étant alors estimée à 10 000 $ à 20 000 $ par œuf.
- En hiver, le régime alimentaire de la Mouette rosée est essentiellement composé de morue polaire, alors qu’en saison de reproduction, ce sont les insectes qui constituent sa principale source de nourriture.
- La plupart du temps, le silence règne dans les colonies de nidification, de rares cris étant lancés pour prévenir de la présence d’un prédateur.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Quiscale rouilleux – Kajuangajuq Qiqniqtaq Qupanuaq
Nom scientifique : Euphagus carolinus
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2017
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2009
Les Quiscales rouilleux sont des oiseaux forestiers aux ailes étroites et pointues. En période de reproduction, le plumage des mâles est uniformément noir et légèrement irisé de vert sur le corps et de violet sur la tête. Le plumage des femelles est gris ardoise et n’est pas irisé. À l’automne et en hiver, les plumes de la tête, du dos et de la poitrine prennent une couleur brun rouille chez les deux sexes. Le Quiscale rouilleux a les pattes et le bec noirs et les yeux jaune pâle.
Poids : de 45 à 80 g (de 1,6 à 2,8 oz)
Longueur : de 21 à 25 cm (de 8,2 à 9,8 po)
Signalez toute observation du Quiscale rouilleux par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Les activités modifiant les habitats forestiers et humides, telles que les coupes forestières, les changements dans les niveaux d’eau de surface ou dans l’écoulement des eaux, et l’assèchement des milieux humides causé par les changements climatiques.
- Le mercure atmosphérique qui se dépose dans les milieux humides et est libéré par la fonte du pergélisol.
- Les activités humaines entraînant un déclin des sources de nourriture et une augmentation du nombre de prédateurs.

Habitat type
- Le Quiscale rouilleux niche dans la région de la forêt boréale à la lisière de tourbières, de marais, de marécages et de muskegs. Les nids sont faits de brindilles, d’herbes, de racines, de mousses et de lichens et sont aménagés dans des fourrés de petits conifères ou d’arbustes ou dans des arbres morts.
- Le Quiscale rouilleux passe la plus grande partie de l’hiver dans des milieux humides comme les forêts inondées, les lacs, les ruisseaux et les étangs de castors.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du Quiscale rouilleux.
Un médaillon sur la carte montre un gros plan de la baie James et du sud de la baie d’Hudson, y compris Sanikiluaq.
Au Nunavut, l’aire de répartition comprend la portion sud-ouest de la région de Kivalliq, la frontière est du Kitikmeot avec les Territoires du Nord-Ouest et l’île Akimiski, dans la baie James. On trouve également l’aire de répartition dans le nord du Québec jusqu’à Umiujaq, en Ontario, au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et dans les Territoires du Nord-Ouest.
Population et biologie
Les Quiscales rouilleux amorcent la nidification vers le milieu ou la fin du mois de mai dans le nord de leur aire de répartition et la poursuivent jusqu’à la mi-juillet. Ils pondent généralement une seule couvée par an composée de trois à sept œufs. La densité de l’espèce varie beaucoup d’une région à l’autre. Il est difficile d’obtenir des estimations de son abondance, car la plus grande partie de la population du Nord n’est pas couverte par les relevés traditionnels. Malgré les écarts entre les différentes estimations de la taille de la population de Quiscales rouilleux, on s’entend généralement pour dire que la population a connu une baisse d’environ 88 % depuis les années 1970. Plus de 70 % des Quiscales rouilleux dans le monde nichent dans les forêts boréales du Canada. Un plan de gestion national du Quiscale rouilleux peut être consulté sur le site du Registre public des espèces en péril. Les principaux objectifs pour cette espèce sont de mettre un terme au déclin, de maintenir la population au niveau où elle était en 2014, puis de l’accroître.
Le saviez-vous?
- Les oiseaux noirs ne sont pas protégés par la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs parce qu’ils étaient considérés comme des espèces nuisibles au moment où la Loi a été adoptée, en 1917.
- Lorsque les conditions hivernales sont rigoureuses, les Quiscales rouilleux peuvent se nourrir d’autres oiseaux.
- Sur les voies de migration et dans les aires d’hivernage, les Quiscales rouilleux se joignent parfois à des bandes de Carouges à épaulettes, d’Étourneaux sansonnets et de Quiscales bronzés.
- Durant la saison de nidification, le Quiscale rouilleux compte presque exclusivement sur les insectes et les larves aquatiques pour se nourrir, et montre une préférence pour les nymphes de libellules.
- Les Quiscales rouilleux peuvent accumuler de grandes concentrations de mercure par le biais des insectes dont ils se nourrissent.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Hibou des marais – Siutikituq Ukpik
Nom scientifique : Asio flammeus
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2008
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2012
Le Hibou des marais a un plumage moucheté, strié de beige, de brun et de noir, qui lui permet de bien se camoufler sauf lorsqu’il est en vol. L’espèce doit son nom anglais, Short-eared Owl (« hibou à petites oreilles »), à ses petites aigrettes (touffes) évoquant des oreilles, qui sont plus visibles lorsque les hiboux se mettent en position de défense : ces aigrettes sont en réalité des plumes, mais elles ressemblent aux oreilles poilues des mammifères. Les femelles sont légèrement plus grosses que les mâles et ont le plumage un peu plus foncé avec des stries plus marquées.
Poids :
Mâles, de 206 à 363 g (de 7,3 à 12,8 oz)
Femelles, de 284 à 475 g (de 10,0 à 16,8 oz)
Longueur : de 34 à 42 cm (de 13,3 à 16,4 po)
Envergure : de 85 à 110 cm (de 33 à 43 po)
Signalez toute observation du Hibou des marais par courriel à l’adresse NWT_NUChecklist.TNO_NUReleve@canada.ca ou en ligne sur le site eBird.
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Les données de suivi pour évaluer les tendances de la population au Nunavut sont insuffisantes.
- Les changements climatiques pourraient altérer l’habitat de toundra ou nuire aux populations de proies.
- La dégradation et la perte d’habitat tant dans les aires d’hivernage que dans les aires de reproduction.

Habitat type
- Les Hiboux des marais utilisent plusieurs des habitats représentés dans leur aire de répartition, incluant la toundra arctique, les prairies, les tourbières, les marais et certains habitats agricoles. Les nids sont souvent construits dans des prairies ou des fourrés de saules denses, dans la toundra.
- L’espèce niche au sol dans des dépressions peu profondes tapissées d’herbes et de plumes. En hiver, on peut trouver le Hibou des marais dans de nombreux types d’habitats, pourvu que des proies convenables soient disponibles.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du Hibou des marais.
Un médaillon sur la carte montre un gros plan de la baie James et du sud de la baie d’Hudson, y compris Sanikiluaq.
Au Nunavut, l’aire de répartition comprend tout le sud de la région de Kivalliq, le nord au-delà de Chesterfield Inlet et à l’ouest dans le Kitikmeot, y compris Cambridge Bay et la côte sud de l’île Victoria. Dans ce territoire, l’aire de répartition inclut aussi Sanikiluaq et les îles environnantes, ainsi que l’île Akimiski et les plus petites îles de la baie James. L’aire de répartition comprend également le Québec, à l’exception de la partie nord, l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et les Territoires du Nord-Ouest, à l’exception de la partie de l’île Victoria et des îles au nord de l’île Banks.
Population et biologie
Les Hiboux des marais pondent de quatre à sept œufs entre les mois d’avril et de juin et n’élèvent qu’une seule couvée. Les relevés indiquent une forte diminution de la population dans tout le sud du Canada depuis 1970 environ. La population semble s’être stabilisée dans les dernières années, mais certaines données indiquent que la population canadienne a continué de diminuer entre 1998 et 2008, d’environ 27 %. On estime la population mondiale de Hiboux des marais à quelque 2 millions d’individus, dont environ 350 000 sont présents au Canada. Un plan de gestion national du Hibou des marais peut être consulté sur le site du Registre public des espèces en péril. L’objectif à long terme pour cette espèce est d’assurer une tendance positive de la population et d’augmenter la zone d’occupation, notamment en favorisant la recolonisation de régions situées dans la portion sud de son aire de répartition canadienne.
Le saviez-vous?
- Le Hibou des marais fait partie des quelques rares espèces de hiboux qui construisent leur propre nid.
- Les Hiboux des marais sont largement répandus au Nunavut et sont présents en plus grande concentration pendant les années où les lemmings abondent.
- L’une des meilleures façons d’identifier un Hibou des marais est d’observer son vol lorsqu’il chasse, un vol irrégulier distinctif rappelant celui d’un papillon : ses battements d’ailes sont amples, il plane à l’occasion, et il aime voler au ras de parcelles de prairie ou de marais.
- Les hiboux ne sont pas capables de digérer les os et les poils des proies qu’ils avalent. Pour rejeter ces parties, ils les régurgitent sous forme de « pelotes ».
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Poissons
Morue franche – Ugaq
Sous-espèce ou population : Population des lacs de l’Arctique
Nom scientifique : Gadus morhua
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2010
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En cours d’examen aux fins d’ajout
La morue franche a la forme fuselée typique d’un poisson d’eau libre. Elle possède trois nageoires dorsales, deux nageoires anales et un seul barbillon. Sa couleur varie entre le brun et le vert, avec des taches sur les côtés et le dos. Les populations vivant dans les lacs de l’Arctique sont constituées principalement de spécimens de petite taille, mais contiennent quelques gros poissons. Dans l’océan, les morues peuvent atteindre plus de 2 m (6,5 pi) de longueur, alors que dans les lacs de l’Arctique, elles sont légèrement plus petites, leur longueur ne dépassant pas 1,5 m (5 pi).
Longueur : de 1,5 à 2 m (de 5 à 6,5 pi)
Signalez toute observation de la morue franche par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Cette population est vulnérable parce qu’elle n’est présente que dans trois localités confirmées et que les proies sont absentes de ces lacs.
- La diversité génétique est réduite, car les lacs sont isolés les uns des autres et isolés des populations marines.
- Les activités de pêche dans l’un des trois lacs, le lac Ogac.

Habitat type
- La morue franche fréquente généralement des eaux dont la température varie entre 2 et 11 °C. On a signalé la présence de cette population dans seulement trois lacs dans la partie sud-est de l’île de Baffin, mais les connaissances inuites indiquent qu’elle serait présente dans d’autres lacs. Ces lacs de l’Arctique se caractérisent par une couche d’eau douce en surface, mais la morue ne vit que dans la couche d’eau salée plus en profondeur. Les morues franches des lacs de l’Arctique vivent séparées de l’océan et sont devenues génétiquement distinctes de leurs cousines marines et génétiquement distinctes les unes des autres.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition de la morue franche (population des lacs de l’Arctique). On voit trois points sur la carte représentant les trois lacs dans lesquels on trouve l’espèce. Les trois lacs se trouvent dans l’île de Baffin. L’un est dans la baie de Frobisher, au large de la côte sud. Les deux autres sont dans la baie de Cumberland, au large de la côte sud-ouest.
Population et biologie
Les femelles produisent de 300 000 à 500 000 œufs au cours d’une seule saison de reproduction; les grosses femelles peuvent même en produire plusieurs millions par an. Les populations marines de morues franches sont la source d’origine des populations des lacs de l’Arctique. Une étude menée au lac Ogac en 2003 a permis d’obtenir des estimations de population semblables à celles d’une autre étude réalisée entre 1957 et 1962, ce qui laisse penser que la population de ce lac est demeurée relativement stable. On dispose de très peu d’information sur les tendances des populations vivant dans les deux autres lacs.
Le saviez-vous?
- La morue franche produit des protéines plasmatiques antigel qui lui permettent de résister à des températures aussi basses que −1,5 °C sans que des cristaux de glace se forment dans son sang.
- Les poissons les plus gros des lacs de l’Arctique arrivent à atteindre cette taille grâce au cannibalisme.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site des Espèces aquatiques en péril.
Loup atlantique – Pingannaq Imavingmitiktaalirlait (Akuak)
Nom scientifique : Anarhichas lupus
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2012
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Préoccupante – 2003
Le loup atlantique est un gros poisson des fonds marins qui possède une grosse tête et un museau arrondi. Il a un profil arrondi, sans nageoires pelviennes. Comme les autres loups de mer, il a de grandes dents qui ressemblent à des canines à l’avant de la mâchoire, et des dents broyeuses aplaties à l’arrière. La couleur du loup atlantique varie en fonction de son environnement, du bleu ardoise au brun violacé, en passant par le vert olive. Les poissons ont de neuf à treize bandes transversales foncées sur le corps.
Poids : jusqu’à 1,5 m (5 pi)
Longueur : jusqu’à 24 kg (44 lb)
Signalez toute observation du loup atlantique par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Inconnues.

Habitat type
- Le loup atlantique occupe différents habitats selon son stade de développement : il a besoin de blocs rocheux ou de cavernes pour frayer, les œufs sont pondus au fond de l’eau, les larves se déplacent dans la colonne d’eau et les juvéniles et les adultes vivent principalement dans les eaux froides et profondes près du fond de la mer. Les loups atlantiques préfèrent les fonds rocailleux ou d’argile dure et n’utilisent qu’occasionnellement les fonds sablonneux ou vaseux.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du loup atlantique. L’aire de répartition se trouve dans la mer du Labrador, au large des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador, presque jusqu’à l’extrémité de la péninsule Meta Incognita (sud de l’île de Baffin).
Population et biologie
Les loups atlantiques femelles pondent plusieurs fois au cours de leur vie, et la production d’œufs est faible. Les changements dans l’abondance des loups atlantiques ont été estimés à partir des résultats de relevés scientifiques au chalut, qui servent à évaluer l’abondance de plusieurs espèces de poissons et d’invertébrés de fond. Le nombre total de loups atlantiques dans les eaux canadiennes a été estimé de façon prudente à 49 millions, incluant environ 5 millions d’individus matures. Cependant, les données sont insuffisantes pour établir le statut de l’espèce dans la portion la plus au nord de son aire de répartition canadienne. Un plan de gestion national du loup atlantique peut être consulté sur le site du Registre public des espèces en péril. L’objectif principal établi pour le loup atlantique est d’accroître les effectifs et la répartition de cette espèce dans l’est du Canada afin d’assurer sa viabilité à long terme.
Le saviez-vous?
- Le loup atlantique se nourrit principalement de mollusques trouvés dans les fonds marins, mais il mange de petits poissons à l’occasion.
- Les loups atlantiques sont presque exclusivement sédentaires, s’éloignant très rarement d’un emplacement précis qu’ils ont choisi sur le plancher océanique.
- L’espèce est appelée steinbítur en Islande, ce qui signifie « mordeur de pierre ».
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site des Espèces aquatiques en péril.
Grosse poule de mer – Nipisa
Nom scientifique : Cyclopterus lumpus
Évaluation du COSEPAC : Menacée – 2017
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En cours d’examen aux fins d’ajout
La grosse poule de mer est un poisson large et rond qui possède une tête courte, un museau arrondi et une bouche s’ouvrant vers le haut. La première nageoire dorsale forme une longue crête chez les adultes. Les nageoires pelviennes sont modifiées en un disque adhésif (ventouse). La coloration du corps peut varier entre différentes nuances de bleu, gris bleuté ou verdâtre, avec le ventre d’une teinte jaunâtre ou blanchâtre. Cette couleur se marie souvent avec l’environnement, en particulier chez les jeunes. Chez les mâles en période de reproduction, les nageoires et le ventre prennent une couleur orange à rouge.
Poids : jusqu’à 10 kg (22 lb)
Longueur :
Mâles, de 26 à 46 cm (de 10,2 à 18,1 po)
Femelles, de 29 à 68 cm (de 11,4 à 26,7 po)
Signalez toute observation de la grosse poule de mer par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Inconnues.

Habitat type
- Selon la période de l’année et le stade biologique, on peut trouver la grosse poule de mer dans la colonne d’eau ou près du fond dans des habitats variés. Les jeunes de l’année se fixent souvent aux herbiers de zostère ou aux algues marines flottant près des eaux de surface, tandis que les adultes vivent dans la colonne d’eau, sauf pendant la saison du frai.
- À tous les stades biologiques, la grosse poule de mer possède une ventouse qui lui permet de se fixer à des objets tels que des casiers à homards, des pierres et des algues, et qui l’empêche de dériver avec les courants. Dans les eaux canadiennes, la grosse poule de mer semble préférer une température de l’eau de moins de 5 °C.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition de la grosse poule de mer près du Nunavut. L’aire de répartition semble être sporadique dans la baie d’Hudson, au large de la côte du Québec, en face de Sanikiluaq, dans le détroit d’Hudson, la baie d’Ungava, et la portion sud de la baie de Baffin, au sud du détroit de Davis, puis dans la mer du Labrador. L’aire de répartition continue le long de la côte de Terre-Neuve-et-Labrador.
Population et biologie
On croit que les grosses poules de mer femelles atteignent la maturité sexuelle quelque part entre l’âge de trois et cinq ans et qu’elles frayent au moins deux fois au cours de leur vie. L’espèce est parfois capturée jusqu’au 65e parallèle nord, dans le détroit de Davis, mais elle est plus commune vers le sud, les estimations de l’abondance les plus élevées ayant été faites dans les eaux entourant l’île de Terre-Neuve. Il n’y a pas de réglementation des quotas pour cette pêche, mais des plans de récolte axés sur la conservation sont en place dans les régions de Terre-Neuve-et-Labrador et du Québec. Les mesures de gestion actuelles comprennent les dates des saisons de pêche, des restrictions sur les engins utilisés, des restrictions sur la profondeur et des restrictions sur la taille des navires.
Le saviez-vous?
- Les mâles adultes sont dotés d’un instinct de retour qui leur permet de revenir à leur aire de frai préférée chaque année. Les femelles quittent le nid après le frai, pendant que les mâles restent autour du nid pour nettoyer et aérer les œufs et pour les protéger des prédateurs.
- Dans les années 1980 et 1990, le Canada était le principal exportateur d’œufs de grosse poule de mer. La grosse poule de mer (d’origine sauvage ou issue de l’élevage) est utilisée pour lutter contre les poux de mer dans certains sites d’aquaculture du saumon de Terre-Neuve-et-Labrador.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site des Espèces aquatiques en péril.
Loup à tête large – Agguqpasiani Tiktaalirlait ou Uangnangarnimiu Akuak
Nom scientifique : Anarhichas denticulatus
Évaluation du COSEPAC : Menacée – 2012
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Menacée – 2003
Le loup à tête large est un poisson marin relativement gros. Son corps est long et trapu avec des nageoires pectorales petites ou absentes. Il est de couleur uniforme, noire à brun chocolat, et orné de bandes indistinctes sur le dos et les côtés. Sa tête est relativement petite et sa bouche, petite, est dotée de mâchoires puissantes garnies de dents proéminentes à l’avant. Le museau est arrondi et les yeux sont petits.
Poids : de 13,5 à 20 kg (de 30 à 44 lb)
Longueur : de 0,8 à 1,45 m (de 2,6 à 4,8 pi); peut atteindre 180 cm (5,9 pi)
Signalez toute observation du loup à tête large par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Le loup à tête large est vulnérable aux prises accessoires dans les pêches commerciales.
- La pêche de pétoncles et de palourdes au chalut sur les fonds marins peut nuire au frai, dégrader l’habitat et entraîner la suspension de sédiments, ce qui peut causer des dommages aux branchies.
- L’exploration et l’exploitation pétrolières et gazières en mer de même que les activités sismiques en mer.
- Le rejet en mer de substances telles que les boues d’épuration, les déchets de poisson et les rejets de drague.

Habitat type
- Le loup à tête large est une espèce d’eau froide, les densités les plus élevées étant observées à des températures oscillant entre 2 et 5 °C. Les œufs sont probablement pondus sur le fond marin. Les larves et les juvéniles occupent la couche supérieure de la colonne d’eau.
- Les loups à tête large adultes passent plus de temps dans la colonne d’eau comparativement aux deux autres espèces de loups de mer présentes dans les eaux du Nunavut. Parmi les trois espèces de loups de mer qui vivent dans l’Atlantique du Nord-Ouest, c’est le loup à tête large qui fréquente les plus grandes profondeurs, les adultes pouvant descendre jusqu’à 1 500 m (4 900 pi).

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du loup à tête large près du Nunavut. L’aire de répartition se trouve au large de la côte est de l’île de Baffin, entre Qikiqtarjuaq et Pangnirtung. L’aire de répartition s’étend vers le sud en direction de la mer du Labrador et continue le long de la côte de Terre-Neuve-et-Labrador.
Population et biologie
Le loup à tête large est un poisson solitaire à croissance lente et de grande longévité. Il vit dans les eaux abyssales froides et se nourrit de méduses, d’oursins, de crabes et d’étoiles de mer. Ce poisson n’entreprend pas de longues migrations et son territoire est très restreint. Les loups à tête large atteignent la maturité à l’âge de 5 ans et peuvent vivre jusqu’à 14 ans. Pour un poisson de cette taille, le loup à tête large a une faible capacité de reproduction. L’espèce se trouve surtout dans l’est et se rencontre vers le nord jusqu'au détroit de Davis, au large du Nunavut et du sud-ouest du Groenland ainsi que sur les plates-formes nord-est de Terre-Neuve et du Labrador, sur le bonnet Flamand, dans le golfe du Saint-Laurent et parfois sur la plate-forme Néo-Écossaise. Dans les eaux canadiennes, le nombre de loups à tête large dépasserait les 2,5 millions. L’espèce est relativement rare au large des côtes du Nunavut. Six relevés distincts effectués dans les eaux de l’Arctique n’ont permis de capturer que 10 loups à tête large au total. Il existe aussi quatre mentions vérifiées de l’espèce en Arctique de l’Ouest, ce qui porte à croire que son aire de répartition pourrait s’étendre à l’ensemble de l’Arctique; cependant, d’autres relevés devront être menés pour confirmer cette hypothèse. Un programme de rétablissement national du loup à tête large peut être consulté sur le site du Registre public des espèces en péril. L’objectif principal pour le loup à tête large est d’accroître les effectifs et la répartition de l’espèce dans l’est du Canada afin d’assurer sa viabilité à long terme.
Le saviez-vous?
- Les dents redoutables du loup à tête large lui assurent d’avoir peu de prédateurs naturels.
- Ce poisson est un aliment peu prisé dans la plupart des régions à cause de sa chair gélatineuse.
- Le loup à tête large se nourrit essentiellement de crustacés et d’invertébrés benthiques.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site des Espèces aquatiques en péril.
Grenadier de roche – Uugaralaat Ijirkuqtujumariit
Nom scientifique : Coryphaenoides rupestris
Évaluation du COSEPAC : En voie de disparition – 2008
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En cours d’examen aux fins d’ajout
Le corps du grenadier de roche est court et s’effile en une queue pointue. Sa tête est de grand diamètre, mais assez courte, et représente environ 15 % de la longueur totale de son corps. Il a un barbillon sous le menton. Le grenadier de roche est de couleur brune ou grise et possède des yeux, une bouche, des branchies et des nageoires noirs ou bruns. Il se distingue des autres espèces de grenadiers par son museau court et arrondi.
Longueur : jusqu’à 100 cm (39 po)
Signalez toute observation du grenadier de roche par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Inconnues.

Habitat type
- Le grenadier de roche est essentiellement un poisson de fond, mais on a trouvé des spécimens jusqu’à 100 m au-dessus du plancher océanique.
- Dans l’ensemble de son aire de répartition, on a rapporté la présence de l’espèce à des profondeurs variant entre 200 et 2 600 m (650 et 8 500 pi). Dans la partie ouest de l’Atlantique Nord, la plus forte abondance de grenadiers de roche s’observe à des profondeurs se situant entre 400 et 1 200 m (1 300 et 3 900 pi). Les grenadiers de roche montrent une préférence pour les secteurs où le courant est faible ou nul et forment des concentrations denses dans les dépressions, les gorges et les terrasses.
- Au Canada, les grenadiers de roche se trouvent généralement dans des eaux où la température oscille entre 3,5 et 4,5 °C.
- Des études laissent entendre que l’espèce pourrait effectuer des déplacements verticaux saisonniers le long du talus continental.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition du grenadier de roche près du Nunavut. L’aire de répartition se trouve dans les eaux au large de la côte sud-est de l’île de Baffin, entre Qikiqtarjuag et Pangnirtung, mais plus vers la côte sud-ouest du Groenland, continuant autour de la pointe sud du Groenland et remontant partiellement la côte est. L’aire de répartition se trouve aussi dans la mer du Labrador, plus près de Terre-Neuve-et-Labrador, et continue le long de la côte vers le sud.
Population et biologie
La biologie du grenadier de roche est relativement peu connue. L’âge maximal rapporté est de 60 ans et l’âge de maturité des femelles est de 10 ans. Le grenadier de roche se nourrit d’une variété d’invertébrés des grands fonds, allant des amphipodes aux calmars. Une pêche commerciale ciblant le grenadier de roche a été entreprise en 1967 (hors des eaux du Nunavut). Les niveaux de prises étaient élevés, plus de 75 000 tonnes de grenadiers ayant été pêchées en 1971. Les premiers quotas ont été établis en 1974, et les taux de prise ont chuté drastiquement à partir de 1978. Les relevés réalisés entre 1978 et 1994 ne couvraient pas toutes les profondeurs auxquelles on trouve des grenadiers de roche; cependant, les données indiquent que l’espèce aurait connu une baisse allant jusqu’à 96 % au cours de cette période. En 1997, on a décrété un moratoire sur la pêche dirigée du grenadier de roche dans les eaux canadiennes. La population était estimée à environ 73,6 millions d’individus entre 2000 et 2003.
Le saviez-vous?
- Les grenadiers de roche nagent très lentement : en l’absence de courant, ils sont presque immobiles.
- Des études ont montré que les mâles constituaient généralement près de 65 % de la population.
- Le grenadier de roche est considéré comme l’une des espèces de proies les plus importantes pour le turbot.
- Des différences dans le type et le nombre de parasites ont permis aux chercheurs de déterminer que les grenadiers de roche vivent en petits groupes isolés les uns des autres.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site des Espèces aquatiques en péril.
Loup tacheté – Taqsalit Tiktaalirlait (Akuak)
Nom scientifique : Anarhichas minor
Évaluation du COSEPAC : Menacée – 2012
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Menacée – 2003
Le loup tacheté est un poisson allongé doté d’une tête relativement grosse, d’un museau arrondi et de grandes nageoires pectorales. Comme tous les loups de mer, il a de grandes dents saillantes qui ressemblent à des canines à l’avant de la mâchoire et des dents broyeuses aplaties à l’arrière. Les loups tachetés sont d’un brun jaunâtre ou brun grisâtre à brun foncé. Le loup tacheté se distingue des autres loups de mer par le motif de taches caractéristique sur son corps. L’espèce est pourvue d’une longue nageoire dorsale, mais les nageoires pelviennes font défaut.
Poids : jusqu’à 23 kg (51 lb)
Longueur : peut atteindre 1,8 m (5,9 pi)
Signalez toute observation du loup tacheté par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Les changements climatiques pourraient avoir une incidence sur l’habitat et la répartition du loup tacheté.
- Le loup tacheté est vulnérable aux prises accessoires dans les pêches commerciales dirigées vers d’autres espèces.
- La perturbation ou l’altération des fonds marins par le passage répété des engins de pêche mobiles (principalement le chalut de fond et les dragues).

Habitat type
- Comme les autres espèces de loups de mer, le loup tacheté est un poisson d’eau froide, les densités les plus élevées étant observées à des températures oscillant entre 1,5 et 5 °C.
- Le loup tacheté occupe différents habitats selon son stade de développement. Les œufs sont pondus sur le plancher océanique et les larves passent du temps dans la colonne d’eau avant de s’établir au fond de la mer. Des expériences en laboratoire ont montré que les loups tachetés juvéniles utilisent des abris.
- À ce jour, aucune aire de frai, d’alevinage ou d’alimentation n’a été repérée au Nunavut.

Description longue
Carte montant l’aire de répartition du loup tacheté près du Nunavut. L’aire de répartition se trouve au large de la côte sud-est de l’île de Baffin, près de Qikiqtarjuak, et s’étend vers le sud et partiellement dans la baie de Cumberland et la baie de Frobisher, et continue vers l’ouest, dans le détroit d’Hudson, jusqu’à la moitié de la baie d’Ungava. L’aire de répartition continue dans la mer du Labrador, le long de la côte de Terre-Neuve-et-Labrador.
Population et biologie
On croit que les loups tachetés femelles atteignent la maturité entre l’âge de cinq et six ans et qu’elles produisent un petit nombre d’œufs. L’espèce a suscité un intérêt commercial dans les années 1990, mais les densités de loups tachetés n’étaient pas assez élevées pour soutenir une pêche commerciale dirigée. On estime le nombre total de loups tachetés dans les eaux canadiennes à plus de 5 millions d’individus. Dans la partie nord de son aire de répartition canadienne (soit dans la baie de Baffin et le détroit de Davis), les données disponibles sont insuffisantes pour établir le statut de cette espèce. Dans le reste de son aire de répartition canadienne, l’abondance du loup tacheté est relativement faible, mais on observe une tendance à la hausse depuis le début des années 1990. Un programme de rétablissement national du loup tacheté peut être consulté sur le site du Registre public des espèces en péril. L’objectif principal pour le loup tacheté est d’accroître les effectifs et la répartition de cette espèce dans l’est du Canada afin d’assurer sa viabilité à long terme.
Le saviez-vous?
- Il est possible de tanner la peau du loup tacheté.
- Des études en laboratoire ont montré que le loup tacheté peut s’hybrider avec le loup atlantique, mais aucune étude ne s’est intéressée à leur potentiel d’hybridation en milieu naturel.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site des Espèces aquatiques en péril.
Raie épineuse – Qarlik
Nom scientifique : Amblyraja radiata
Évaluation du COSEPAC : Préoccupante – 2012
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : En cours d’examen aux fins d’ajout
La raie épineuse est une raie de taille relativement grande. Son corps (disque) est en forme de spatule ou de cœur; les coins et le museau sont arrondis. La coloration de son dos est généralement brune, mais peut varier, et les jeunes raies peuvent présenter des taches plus foncées. La taille des raies épineuses, les proportions de leur corps et leur taux de croissance varient selon les régions. La raie épineuse se distingue des autres raies présentes dans l’Atlantique du Nord-Ouest par la rangée de 11 à 19 grandes « épines » disposées le long du milieu de son dos et de sa queue.
Poids : jusqu’à 12,5 kg (27,6 lb)
Longueur : jusqu’à 110 cm (43 po)
Signalez toute observation de la raie épineuse par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Prédation par les phoques.

Habitat type
- Ces poissons de fond se trouvent habituellement à des profondeurs allant de 18 à 1 400 m (59 à 4 600 pi). Les raies épineuses vivent sur divers types de substrat, notamment le sable, les coquilles brisées, le gravier, les cailloux et la vase meuble. La raie épineuse peut vivre à des températures allant de −1,7 à 11,4 °C, mais les densités les plus élevées se trouvent dans des eaux de 0 à 5,5 °C. Quant aux associations particulières d’habitats, elles semblent varier à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce.

Description longue
Carte montrant où des raies épineuses ont été capturées et non capturées lors du relevé réalisé par Pêches et Océans Canada. Les sites du relevé s’étendaient du début du détroit d’Hudson, près de Kinngait, jusqu’à la baie de Baffin, en passant par le détroit d’Hudson, le long de la côte du Nunavut jusqu’à l’île Devon. La raie épineuse a été observée durant le relevé à côté de l’île Salisbury, dans la baie d’Ungava et au nord de celle-ci, sporadiquement au nord jusqu’à Qikiqtarjuaq où elle a été observée en grand nombre, puis sporadiquement au large de la côte est de l’île de Baffin jusqu’à l’île Devon.
Population et biologie
Les raies épineuses atteignent la maturité à l’âge de 11 ans environ, peuvent vivre de 16 à 20 ans et pondent 6 à 40 œufs par année. D’après des relevés menés au nord du 60e parallèle entre 1999 et 2009, la densité des populations de raies épineuses est plus faible dans la baie de Baffin, le détroit de Davis, le détroit d’Hudson et la baie d’Ungava que dans les parties sud de son aire de répartition. L’abondance minimale de la population de l’Arctique a été estimée à 1,5 million pour la période de 1999 à 2000, soit moins de 1 % de toutes les raies épineuses présentes dans l’aire de répartition. On croit que les raies épineuses pourraient être plus abondantes près du Groenland. L’espèce a connu un déclin dans l’ensemble de son aire de répartition canadienne, mais les données disponibles sont insuffisantes pour établir les tendances dans les eaux de l’Arctique.
Le saviez-vous?
- Au Canada, les raies épineuses sont pêchées pour leurs ailes. Il existe un petit marché intérieur pour ce produit, mais la plus grande partie est exportée.
- On sait que sur les Grands Bancs de Terre-Neuve, les raies épineuses consomment plus de 90 espèces différentes, principalement des poissons et des crustacés.
- On a trouvé un spécimen de raie épineuse dans un lac d’eau salée situé à plus de 140 km (87 mi) à l’intérieur des terres près de la baie Goose, au Labrador.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site des Espèces aquatiques en péril.
Plantes
Bryum de Porsild – Maniq ou Urjurnait
Nom scientifique : Haplodontium macrocarpum
Évaluation du COSEPAC : Menacée – 2017
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Menacée – 2011
Le bryum de Porsild forme des coussins vert vif avec des tiges individuelles brun rougeâtre d’une longueur de 0,5 à 3,0 cm. Les feuilles de cette mousse sont luisantes ou ont un aspect scintillant. Les colonies poussent en touffes compactes. L’ouverture de la capsule est bordée d’une seule rangée de dents étroites et fragiles.
Signalez toute observation du bryum de Porsild par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Menaces potentielles pour l’espèce au Nunavut
- Capacité limitée d’établir de nouvelles populations.

Habitat type
- Le bryum de Porsild a des exigences particulières en matière d’habitat et n’occupe donc que quelques zones isolées.
- On trouve le bryum de Porsild sur des falaises de roches calcaires dans des zones qui sont continuellement mouillées durant la saison de croissance. Il semble que la présence d’eau gelée durant les mois d’hiver soit nécessaire pour fournir un habitat convenable à l’espèce.
- La mousse pousse principalement sur du calcaire, du basalte, du grès ou du schiste dans des dépôts de limon.

Description longue
Carte montrant l’aire de répartition et l’habitat essentiel désigné du bryum de Porsild. L’aire de répartition comprend presque toute l’île d’Ellesmere. L’habitat essentiel se trouve dans un site de l’île d’Ellesmere, au nord de Greely Fiord, dans le parc national Quttinirpaaq.
Population et biologie
Le bryum de Porsild est présent dans 26 sites distincts en Amérique du Nord et seulement 10 localités au Canada. Les colonies ont une superficie moyenne de 22 cm² (3,4 po²). Le nombre de colonies présentes dans chaque site varie de 3 à 260. Le seul emplacement connu de l’espèce au Nunavut est le parc national du Canada Quttinirpaaq, situé dans le nord de l’île Ellesmere. Plusieurs populations ont connu un déclin ces dernières années. En Alberta, une population s’est asséchée pendant l’hiver 2001 2002, et à Terre-Neuve, l’érosion par la glace et un éboulement ont pratiquement éradiqué une autre population au cours de ce même hiver. Un programme de rétablissement et un plan d’action nationaux pour le bryum de Porsild peuvent être consultés sur le site du Registre public des espèces en péril. L’objectif est de maintenir ou d’accroître la répartition et le nombre de colonies de toutes les populations connues du bryum de Porsild et, dans la mesure du possible, de rétablir l’espèce dans les sites qu’elle occupait auparavant.
Le saviez-vous?
- On croit que le bryum de Porsild appartient à un ancien groupe d’espèces autrefois très répandues qui ont survécu à la glaciation dans des refuges situés près du détroit de Béring.
- L’espèce a beaucoup de mal à produire de nouvelles populations, mais lorsqu’elle arrive à s’établir sur un nouveau site, elle semble capable d’y persister à long terme.
Pour obtenir l’information la plus à jour concernant cette espèce, visitez le site du Registre public des espèces en péril.
Autres plantes rares à l’échelle mondiale
Puccinellie de l’île Banks – Ikahuakmi Tariulingmi Piruqtut Ivik
Nom scientifique : Puccinellia banksiensis

Observée en de rares occasions dans la toundra dense soulevée par le gel située près des rives de lacs d’eau douce intérieurs. On sait que l’espèce est présente dans trois sites sur l’île Banks dans les Territoires du Nord-Ouest, dans quatre sites au Nunavut, et dans un seul site en Alaska.
Mertensie de Drummond – Turaman Pulupiul
Nom scientifique : Mertensia drummondii

© Musée canadien de la nature
Rencontrée sur des berges ou des crêtes sablonneuses et graveleuses dans dix sites dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, et dans quatre sites en Alaska.
Signalez tout site hébergeant une de ces plantes rares par courriel à l’adresse Takuvunga@gov.nu.ca
Pourquoi posent-elles des préoccupations pour la conservation?
Ces plantes rares à l’échelle mondiale ne sont pas évaluées par le COSEPAC et ont une répartition très restreinte au Nunavut.

Description longue
Carte de répartition de la puccinellie et l’île Banks et de la mertensie de Drummond. On trouve la puccinellie de l’île Banks dans la portion sud de l’île Victoria, en face d’Umingmaktok et à l’ouest, mais pas jusqu’à Kugluktuk. L’espèce est également présente dans la partie sud de l’île Banks, dans les Territoires du Nord-Ouest. La mertensie de Drummond se trouve sur la côte sud-ouest de l’île Banks et de l’autre côté, au nord de Kugluktuk, au Nunavut. On observe aussi la mertensie de Drummond dans les Territoires du Nord-Ouest, près de Paulatuk.
Aperçu des espèces en péril
La liste ci-dessous présente de façon concise les espèces en péril au Nunavut et les régions où elles sont présentes. Veuillez consulter la section Évaluation et inscription des espèces en péril pour une explication des processus d’évaluation et d’inscription sur la liste des espèces en péril pour le Canada et le Nunavut. Consultez la section Catégories d’espèces en péril pour une explication des catégories utilisées dans le tableau.

Espèce | Évaluation du COSEPAC | Statut selon l’annexe 1 de la LEP | Kitikmeot | Kivalliq | Qikiqtaaluk |
---|---|---|---|---|---|
Caribou de la toundra | Menacée | En cours d’examen | ✓ | ✓ | ✓ |
Caribou de Dolphin-et-Union | En voie de disparition | Préoccupante | ✓ | – | – |
Ours grizzli (population de l’Ouest) | Préoccupante | Préoccupante | ✓ | ✓ | ✓ |
Caribou de Peary | Menacée | En voie de disparition | ✓ | – | ✓ |
Ours blanc | Préoccupante | Préoccupante | ✓ | ✓ | ✓ |
Caribou – population des monts Torngat | En voie de disparition | En cours d’examen | – | – | ✓Note de bas de page 7 |
Carcajou | Préoccupante | Préoccupante | ✓ | ✓ | ✓ |
Espèce | Évaluation du COSEPAC | Statut selon l’annexe 1 de la LEP | Kitikmeot | Kivalliq | Qikiqtaaluk |
---|---|---|---|---|---|
Morse de l’Atlantique – population du centre de l’Arctique et du Bas-Arctique |
Préoccupante | En cours d’examen | – | ✓ | ✓ |
Morse de l’Atlantique – population du Haut-Arctique | Préoccupante | En cours d’examen | – | – | ✓ |
Béluga – population de la baie Cumberland | En voie de disparition | Menacée | – | – | ✓ |
Baleine boréale – population de l’Est du Canada et de l’Ouest du Groenland | Préoccupante |
En cours d’examen | ✓ | ✓ | ✓ |
Baleine boréale – population des mers de Béring, des Tchouktches et de Beaufort | Préoccupante | Préoccupante | ✓Note de bas de page 8 | – | ✓Note de bas de page 8 |
Épaulard – population de l’Atlantique Nord-Ouest et de l’est de l’Arctique | Préoccupante | En cours d’examen | ✓ | ✓ | ✓ |
Narval | Préoccupante | En cours d’examen | ✓ | ✓ | ✓ |
Phoque annelé | Préoccupante | En cours d’examen | ✓ | ✓ | ✓ |
EspèceNote de bas de page 9 | Évaluation du COSEPAC | Statut selon l’annexe 1 de la LEP | Kitikmeot | Kivalliq | Qikiqtaaluk |
---|---|---|---|---|---|
Bécasseau roussâtre | Préoccupante | Préoccupante | ✓ | – | ✓ |
Courlis esquimau | En voie de disparition | En voie de disparition | ✓ | – | – |
Arlequin plongeur (population de l’Est) | Préoccupante | Préoccupante | – | – | ✓ |
Bruant à face noire | Préoccupante | En cours d’examen | ✓ | ✓ | ✓ |
Grèbe esclavon (population de l'Ouest) | Préoccupante | Préoccupante | – | ✓ | – |
Barge hudsonienne | Menacée | En cours d’examen | – | – | ✓Note de bas de page 10 |
Mouette blanche | En voie de disparition | En voie de disparition | ✓ | ✓ | ✓ |
Moucherolle à côtés olive | Préoccupante | Menacée | – | – | ✓Note de bas de page 10 |
Faucon pèlerin | Non en péril | Préoccupante | ✓ | ✓ | ✓ |
Bécasseau maubèche – islandica |
Non en péril | Préoccupante | – | – | ✓ |
Bécasseau maubèche – rufa |
En voie de disparition | En voie de disparition | ✓ | ✓ | ✓ |
Phalarope à bec étroit | Préoccupante | Préoccupante | ✓ | ✓ | ✓ |
Mouette rosée | Menacée | Menacée | – | ✓ | ✓ |
Quiscale rouilleux | Préoccupante | Préoccupante | ✓ | ✓ | ✓Note de bas de page 10 |
Hibou des marais | Préoccupante | Préoccupante | ✓ | ✓ | ✓Note de bas de page 10 |
Espèce | Évaluation du COSEPAC | Statut selon l’annexe 1 de la LEP | Kitikmeot | Kivalliq | Qikiqtaaluk |
---|---|---|---|---|---|
Morue franche (population des lacs de l’Arctique) | Préoccupante | En cours d’examen | – | – | ✓ |
Loup atlantique | Préoccupante | Préoccupante | – | – | ✓ |
Grosse poule de mer | Menacée | En cours d’examen | – | – | ✓ |
Loup à tête large | Menacée | Menacée | – | – | ✓ |
Grenadier de roche | En voie de disparition | En cours d’examen | – | – | ✓ |
Loup tacheté | Menacée | Menacée | – | – | ✓ |
Raie épineuse | Préoccupante | En cours d’examen | – | – | ✓ |
Espèce | Évaluation du COSEPAC | Statut selon l’annexe 1 de la LEP | Kitikmeot | Kivalliq | Qikiqtaaluk |
---|---|---|---|---|---|
Bryum de Porsild | Menacée | Menacée | – | – | ✓ |
Intendance : Ce que vous pouvez faire
Les activités d’intendance entraînent de véritables changements dans la protection de l’habitat, le rétablissement des espèces et la conservation de la biodiversité. Il existe de nombreuses façons dont VOUS pouvez être un intendant des terres, des animaux et des plantes du Nunavut, et des fonds sont disponibles pour vous y aider :
- Le Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril du gouvernement fédéral prévoit du financement pour des projets qui visent la conservation et la protection des espèces en péril et de leur habitat. Pour obtenir plus de renseignements, veuillez consulter le site du Programmes de financement d'Environnement et Changement climatique Canada ou celui des Espèces aquatiques en péril.
- Le programme fédéral du Fonds autochtone pour les espèces en péril permet aux organisations et aux communautés autochtones de participer activement aux activités de conservation et de rétablissement d’espèces en péril. Pour obtenir plus de renseignements, veuillez consulter le site du Programmes de financement d'Environnement et Changement climatique Canada ou celui des Espèces aquatiques en péril.
- Le Fonds d’études sur les ressources fauniques du Nunavut finance des projets de gestion et de recherche fauniques locaux au Nunavut, notamment ceux dirigés par des groupes communautaires ou des particuliers bénéficiaires de revendications territoriales. De plus amples renseignements sont disponibles sur le site du Nunavut Wildlife Management Board (en anglais; cliquez sur « Funding » et sélectionnez « Nunavut Wildlife Studies Fund » dans le menu de gauche).
- Le Fonds de recherche de l’Inuit Qaujimajatuqangit (IQRF) finance des projets de gestion et de recherche communautaires au Nunavut, notamment ceux dirigés par des organisations de chasseurs et de trappeurs. L’IQRF alloue chaque année un montant destiné à encourager les organisations inuites et communautaires à entreprendre et à diriger des projets de recherche qui répondent aux besoins et aux préoccupations de la collectivité concernant la gestion des espèces sauvages au Nunavut. De plus amples renseignements sont disponibles sur le site du Nunavut Wildlife Management Board (en anglais; cliquez sur « Funding » et sélectionnez « Inuit Qaujimajatuqangit Research Fund » dans le menu de gauche).

Source : Dr. Becky Sjare
Projets en vedette
Échantillonnage non invasif de poils de carcajou près d’Arviat
L’Organisation de chasseurs et de trappeurs d’Arviat a reçu du financement du Fonds autochtone pour les espèces en péril pour prélever des échantillons de poils de carcajou qui serviront à établir des données de référence sur cette espèce. Les échantillons de poils permettent d’identifier des spécimens individuels à l’aide de l’analyse d’ADN, et ainsi d’estimer la taille de la population de carcajous dans la région. Au printemps 2015, 182 postes de prélèvement de poils ont été appâtés et entourés de fil barbelé. Un total de 851 échantillons de poils ont été prélevés sur une superficie de 4 550 km², définie en s’appuyant sur des entretiens avec des chasseurs et des aînés locaux. Cette région sera reconnue comme importante pour l’habitat du carcajou à des fins de protection et de surveillance futures dans le cadre d’un Plan de gestion pour cette espèce. Les échantillons de poils ont été remis à un laboratoire de génétique pour y être analysés, et les résultats ont été combinés avec des données antérieures obtenues au cours de la saison 2016.
Surveillance de l’ours grizzli dans la région de Kitikmeot : initiative non invasive fondée sur la communauté
En 2020, le gouvernement du Nunavut a reçu du financement par l’entremise du Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril afin d’estimer la taille et la densité de la population d’ours grizzlis. L’estimation se fera en combinant des méthodes scientifiques culturellement acceptables (non invasives) aux connaissances des chasseurs. Le projet mettra à profit les connaissances écologiques traditionnelles, les compétences et les capacités des chasseurs inuits nécessaires à la collecte des données, de même que des stations de prélèvement de poils (trépieds de bois) à des fins d’analyse d’ADN. Cette combinaison de méthodes permettra de localiser des aires de mise bas et d’établir des données de référence sur cette population. Le projet servira de fondement à la surveillance à long terme de l’ours grizzli au Nunavut. Il permettra également aux membres de l’Organisation de chasseurs et de trappeurs de Kitikmeot de bénéficier d’une formation sur le terrain, du transfert de compétences technologiques et de perspectives d’emploi et améliorera la collaboration entre le gouvernement et les partenaires de cogestion.

Source : Syd Cannings
Glossaire
- Accord du Nunavut
-
Accord entre les Inuit de la région du Nunavut et Sa Majesté la Reine du chef du Canada, tel que modifié.
- Banquise
-
Étendue de glace flottante composée de gros morceaux qui forment ensemble une masse presque continue, comme on l’observe dans les mers polaires.
- Capacité limite
-
Population maximale théorique qu’un habitat donné peut supporter sans subir de détérioration.
- Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)
-
Comité de spécialistes qui évalue le degré de risque de disparition d’espèces sauvages au Canada.
- Connaissances autochtones
-
Connaissances, savoir-faire et philosophies développés par des sociétés ayant une longue histoire d’interaction avec leur environnement naturel.
- Connaissances traditionnelles autochtones (CTA)
-
Ensemble de connaissances, croyances et traditions ayant pour but de préserver, communiquer et contextualiser les relations des Autochtones avec la culture et le paysage au fil du temps.
- Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut (CGRFN)
-
Le principal instrument de gestion des ressources fauniques dans la région du Nunavut.
- Crête de pression
-
Crête produite sur la glace flottante par la déformation ou l’écrasement de la glace sous la pression latérale du vent ou de la marée.
- Disparue
-
Espèce sauvage qui n’existe plus.
- Disparue du pays
-
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qu’on trouve ailleurs à l’état sauvage.
- Données insuffisantes
-
Catégorie qu’on attribue à une espèce sauvage lorsque l’information disponible est insuffisante pour déterminer l’admissibilité de l’espèce à l’évaluation ou permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
- En voie de disparition
-
Espèce sauvage qui, de façon imminente, risque de disparaître du pays ou de la planète.
- Évaluation
-
Acte d’évaluer le risque de disparition de la planète ou du Canada.
- Floe
-
Plaque de glace de mer flottante.
- Habitat
-
- S’agissant d’une espèce aquatique, les frayères, aires d’alevinage, de croissance et d’alimentation, voies migratoires et autres aires dont sa survie dépend, directement ou indirectement, ou les aires où elle s’est déjà trouvée et où il est possible de la réintroduire.
- S’agissant de toute autre espèce sauvage, l’aire ou le type de site où un individu ou l’espèce se trouvent naturellement ou dont leur survie dépend directement ou indirectement ou se sont déjà trouvés, et où il est possible de les réintroduire.
- Habitat essentiel
-
Habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite et qui est désigné comme tel dans le programme de rétablissement ou dans un plan d’action relatif à cette espèce.
- Inuit Qaujimajatuqangit (IQ)
-
Connaissances traditionnelles des Inuits.
- Limite de dislocation des glaces
-
Appelée sinaaq en inuktitut et également connue sous le nom de « ligne de vie », soit là où la banquise côtière rencontre les eaux libres de l’océan Arctique.
- Limite non quantitative
-
Tout type de limite — à l’exception d’une récolte totale autorisée — et, notamment, des limites touchant les saisons de récolte, le sexe, la taille ou l’âge des animaux sauvages, ou encore les méthodes de récolte.
- Liste des espèces en péril
-
Liste officielle des espèces classées comme disparues du pays, en voie de disparition, menacées ou préoccupantes en vertu de la Loi sur les espèces en péril.
- Loi sur la faune et la flore
-
Loi territoriale du Nunavut qui a pour but d’établir un régime exhaustif de gestion des espèces sauvages et de l’habitat au Nunavut, notamment la conservation, la protection et le rétablissement des espèces en péril, de manière à mettre en application les dispositions de l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut touchant les espèces sauvages, l’habitat et les droits des Inuits relatifs aux espèces sauvages et à l’habitat.
- Loi sur les espèces en péril (LEP)
-
Loi fédérale qui vise à prévenir la disparition — de la planète ou du Canada seulement — des espèces sauvages, à permettre le rétablissement de celles qui, par suite de l’activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées, et à favoriser la gestion des espèces préoccupantes pour éviter qu’elles ne deviennent des espèces en voie de disparition ou menacées.
- Menace
-
Activité ou processus (d’origine naturelle ou humaine) qui a causé, cause ou peut causer des dommages à une espèce en péril, sa mort ou des modifications de son comportement, ou la destruction ou la détérioration de son habitat.
- Menacée
-
Espèce sauvage susceptible de devenir une espèce en voie de disparition si rien n’est fait pour contrer les facteurs menaçant de la faire disparaître du pays ou de la planète.
- Non en péril
-
Espèce sauvage qui a été évaluée par le COSEPAC et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
- Organisation de chasseurs et de trappeurs (OCT)
-
Organisation généralement responsable de gérer les activités de récolte de ses membres dans la collectivité du Nunavut où elle est établie.
- Organisation régionale des ressources fauniques (ORRF)
-
Composée de représentants de chaque OCT de la région, elle est généralement responsable de gérer les activités de récolte de l’ensemble des membres des OCT de la région. Il existe trois ORRF au Nunavut, c.-à-d. une pour chaque région (Qikiqtaaluk, Kivalliq et Kitikmeot).
- Population
-
Nombre total d’individus vivant dans la même zone ou la même région au même moment. Il y a habituellement peu de déplacements d’individus entre deux populations de la même espèce.
- Préoccupante
-
Espèce sauvage qui peut devenir « menacée » ou « en voie de disparition » en raison de l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
- Programme de rétablissement
-
Document écrit qui établit les mesures qui seront prises pour aider une espèce à se rétablir.
- Rapport de situation
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Rapport commandé par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada sur la situation d’une espèce sauvage. Le rapport contient un résumé de la meilleure information accessible sur l’espèce, y compris les connaissances scientifiques, les connaissances communautaires et les connaissances traditionnelles autochtones.
- Récolte totale autorisée (RTA)
-
Nombre d’individus d’une population d’une espèce sauvage qui peut être récolté légalement, comme établi par le CGRFN en vertu des articles 5.6.16 à 5.6.18 de l’Accord du Nunavut.
- Résidence
-
Gîte — terrier, nid ou autre aire ou lieu semblable — occupé ou habituellement occupé par un ou plusieurs individus pendant toute leur vie ou une partie de leur vie, notamment pendant la reproduction, l’élevage, les haltes migratoires, l’hivernage, l’alimentation ou l’hibernation.
- Rétablissement
-
Retour à l’état ou à la situation initiale ou à un état ou à une situation sains et durables. Pour une espèce sauvage, le rétablissement se traduit généralement par un accroissement de la population et/ou de la répartition.
- Sous-espèce
-
Catégorie parmi les éléments de la classification biologique située immédiatement sous l’espèce. Elle désigne une population dans une région géographique donnée qui est distincte génétiquement des autres populations de la même espèce et qui peut se croiser avec ces populations dans les aires d’habitat qui se chevauchent.
- Unité désignable
-
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte qui peut être évaluée par le COSEPAC si elle présente des attributs qui la rendent distincte et importante dans l’évolution.
Contactez-nous
Gouvernement du Canada
Environnement et Changement climatique Canada – Service canadien de la faune
Téléphone : 867-975-4633
Courriel : sara.north@ec.gc.ca ; ec.sarnt-lepnt.ec@canada.ca
Site Web : Registre public des espèces en péril
Pêches et Océans Canada
Téléphone : 204-983-5000
Site Web : Espèces aquatiques en péril
Agence Parcs Canada
Téléphone : 204-984-2416
Site Web : Parcs Canada
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)
Site Web : COSEPAC
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