Rapport annuel de 2019 à 2020 sur la Loi sur les ressources en eau du Canada : chapitre 7

7 Approches écosystémiques de la gestion de la qualité de l’eau 

La présente section décrit un certain nombre d’initiatives de coopération sur les écosystèmes grâce auxquelles ECCC peut s’assurer que la population canadienne a accès à une eau propre, salubre et saine, et que les ressources en eau du pays sont utilisées judicieusement, sur les plans économique et écologique. Bien que ces initiatives ne soient pas toutes officialisées en vertu de la Loi, elles contribuent à ses objectifs en améliorant la gestion des ressources en eau au Canada.

Les initiatives d’ECCC axées sur l’écosystème sont des programmes de collaboration appliqués à des endroits en particulier, conçus pour produire des résultats sur le plan de l’environnement dans des écosystèmes ciblés. L’objectif des initiatives axées sur l’écosystème est d’accroître ou de maintenir la durabilité des écosystèmes en s’attaquant à une série d’enjeux environnementaux locaux ou régionaux au moyen de mesures de partenariat. Les activités locales sont coordonnées par ECCC et réalisées en collaboration avec un éventail de partenaires et d’intervenants locaux qui comprennent notamment d’autres ministères fédéraux, des provinces et des territoires, des gouvernements régionaux, des administrations municipales et locales, des peuples autochtones, le gouvernement fédéral des États‑Unis et des gouvernements au niveau des États, des entreprises, des organismes non gouvernementaux et des organismes communautaires, des collèges et des universités.

7.1 Programme du bassin du lac Winnipeg

Le Programme du bassin du lac Winnipeg (PBLW) a été mis en place par le gouvernement du Canada pour régler les problèmes de la qualité de l’eau du lac Winnipeg (2017‑2022). Le PBLW vise à mobiliser les citoyens, les scientifiques et les partenaires nationaux et internationaux, dans le cadre de mesures axées sur le rétablissement de la santé écologique du lac Winnipeg, la réduction de son niveau de pollution par les éléments nutritifs et l’amélioration de la qualité de l’eau.

Le Protocole d’entente Canada‑Manitoba portant sur le lac Winnipeg et son bassin, conclu en vertu de la LREC, facilite la collaboration et la coordination pour améliorer la santé écologique du lac Winnipeg et de son bassin. Il comprend des efforts tels que l’élaboration d’indicateurs sur le lac et la production de rapports sur ces indicateurs, ainsi que la préparation d’un rapport sur l’état du lac Winnipeg qui devrait être publié au printemps 2020. Étant donné que le Protocole d’entente actuel expirera en septembre 2020, le Canada et le Manitoba collaborent pour élaborer et conclure un nouveau protocole d’entente en 2020.

Plan scientifique du Programme du bassin du lac Winnipeg

Le plan scientifique du PBLW s’appuie sur des travaux antérieurs décrivant l’état du lac Winnipeg. La recherche vise à améliorer les connaissances sur l’exportation d’éléments nutritifs vers des cours d’eau et la compréhension des conséquences sur le lac de la variabilité climatique et des espèces envahissantes. Le plan scientifique comporte quatre secteurs prioritaires :

  1. production de rapports sur les progrès réalisés en vue du rétablissement de la santé du lac Winnipeg;
  2. surveillance pour évaluer les progrès et suivre les changements;
  3. recherche sur les sources d’éléments nutritifs et les voies de transport vers le lac;
  4. recherche sur les composantes des écosystèmes lacustres en vue d’atteindre un équilibre nutritif durable.

Le PBLW appuie également le Lake Winnipeg Research Consortium [en anglais seulement], qui exploite et tient à jour la plateforme scientifique consacrée au lac Winnipeg, et le Réseau canadien d’information sur les bassins hydrographiques (CanWIN) [en anglais seulement], un réseau d’information et de données en accès libre sur le Web.

Les projets scientifiques de l’exercice 2019‑2020 étaient axés sur les points suivants :

Mesures de réduction des éléments nutritifs

Au cours de l’exercice 2019‑2020, le lac Winnipeg a connu de nombreux épisodes importants de prolifération d’algues en raison des fortes concentrations d’éléments nutritifs provenant de diverses sources transfrontalières, comme l’agriculture, les industries, les eaux usées municipales et les eaux de ruissellement en surface.

Grâce à un financement sur demande, le PBLW soutient des projets réalisés par des intervenants ciblés dans des zones géographiques clés du bassin du lac Winnipeg qui démontrent un moyen efficace de réduire la décharge de phosphore et d’accroître les connaissances et la participation du public en ce qui a trait aux questions sur la qualité de l’eau. Cela comprend les activités suivantes :

ECCC, le gouvernement du Manitoba et d’autres partenaires mobilisent de plusieurs façons la population dans des activités de réduction des nutriments, notamment en appuyant des travaux de recherche et des projets novateurs de démonstration de réduction des nutriments, par l’entremise du PBLW.

Les projets financés par ECCC qui ont été terminés entre 2010 et 2019 ont empêché environ 172 023 kilogrammes de phosphore d’atteindre le lac Winnipeg. Grâce à un financement axé sur la demande, le PBLW soutient les efforts dirigés par des intervenants dans des zones géographiques clés du bassin du lac Winnipeg, qui démontrent un moyen efficace de réduire la décharge de phosphore et d’accroître les connaissances et la participation du public en ce qui a trait aux questions sur la qualité de l’eau.

Figure 9. Estimation de la réduction cumulative de la quantité de phosphore atteignant le lac Winnipeg grâce à des projets mis en œuvre par l’entremise du PBLW d’ECCC, au Canada, pour la période d’avril 2010 à mars 2019
Figure 9. Estimation de la réduction cumulative de la quantité de phosphore atteignant le lac Winnipeg grâce à des projets mis en œuvre par l’entremise du PBLW d’ECCC, au Canada, pour la période d’avril 2010 à mars 2019
Description longue
Estimation de la réduction cumulative des apports de phosphore au lac Winnipeg grâce à des projets mis en œuvre dans le cadre des programmes du bassin du lac Winnipeg d'Environnement et Changement climatique Canada, Canada, avril 2010 à mars 2020
Année Estimation de la réduction de phosphore (kilogrammes de phosphore par année) Année (kilogrammes de phosphore) Estimation de la réduction de phosphore (kilogrammes de phosphore)
2011 4 906 s/o 4 906
2012 1 586 s/o 11 398
2013 0a s/o 17 890
2014 122 s/o 24 504
2015 8 194 s/o 39 312
2016 7 403 21 345 82 869
2017 7 504 s/o 112 583b
2018 0a s/o 142 298b
2019 9 s/o 172 022b
2020 11 932 s/o 213 678

Remarque :

s/o = sans objet.

a Aucun nouveau projet de réduction du phosphore n'a été financé cette année-là.

b La valeur a été mise à jour suite à une correction de la valeur rapportée d'un projet terminé.

Remarque : L’estimation de la réduction de la charge de phosphore repose sur les résultats des projets financés par le Programme du bassin du lac Winnipeg qui ont été achevés entre avril 2010 et mars 2019. Les estimations de la réduction du phosphore pour chacun des projets ont été additionnées pour obtenir le total. Le terme « année » fait référence aux exercices financiers, qui s’étendent du 1er avril au 31 mars. L’année 2019 commence donc le 1er avril 2018 et se termine le 31 mars 2019.

Source : Environnement et Changement climatique Canada (2019), Programme du bassin du lac Winnipeg.

Mobilisation des peuples autochtones

La qualité de l’eau du lac Winnipeg et de son bassin influe sur le bien‑être culturel, social, spirituel et économique des peuples autochtones. Le PBLW appuie les occasions de renforcer les capacités et d’augmenter la participation des gouvernements, des organisations et des communautés autochtones quant aux questions sur la qualité de l’eau du bassin du lac Winnipeg, y compris l’intégration des connaissances traditionnelles aux discussions sur la santé de l’écosystème du lac Winnipeg.

Voici quelques faits saillants de l’exercice 2019‑2020 :

7.2 Initiative de protection des Grands Lacs

L’Initiative de protection des Grands Lacs est le principal programme d’ECCC qui cible les priorités fédérales en matière de qualité de l’eau et d’écosystèmes aquatiques dans les Grands Lacs. Dans le cadre de cette initiative, ECCC combine la science et diverses mesures pour contrer les menaces les plus importantes à la qualité de l’eau et à la santé des écosystèmes des Grands Lacs. Ses mesures prioritaires actuellement comprennent : la collaboration avec d’autres intervenants pour protéger les Grands Lacs, le rétablissement de la qualité de l’eau et de la santé des écosystèmes dans les secteurs préoccupants, la prévention de la prolifération d’algues nuisibles et toxiques, l’amélioration de la santé des milieux humides côtiers, la désignation des eaux littorales à risque, la réduction des rejets de produits chimiques nocifs, la participation des peuples autochtones à la résolution des problèmes qui touchent les Grands Lacs et l’accroissement de la mobilisation du public grâce à la science citoyenne.

La responsabilité de la gestion de l’eau douce des Grands Lacs est partagée par plusieurs ordres de gouvernement. Pour coordonner les efforts en matière de gestion, de rétablissement et de protection de l’eau, ECCC travaille en étroite collaboration avec d’autres ministères fédéraux concernés, les gouvernements des États‑Unis et de l’Ontario, des administrations locales, des peuples autochtones, de nombreux autres organismes et des particuliers. Cette mise en œuvre passe par la coordination et l’application de l’Accord Canada–États‑Unis relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs (AQEGL) de 2012 et de l’Accord Canada‑Ontario sur la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème du bassin des Grands Lacs (ACO), qui a été conclu conformément à la Loi canadienne sur la protection de l’environnement de 1999. L’AQEGL fixe des objectifs binationaux à long terme relativement au rétablissement et à la protection des Grands Lacs, tandis que l’ACO fournit aux gouvernements du Canada et de l’Ontario un plan d’action commun à court terme (quinquennal) pour la réalisation des engagements pris par le Canada dans le cadre de l’AQEGL.

Voici les principales mesures prises pour la période visée par le rapport :

Afin d’aider les autres à prendre des mesures visant à protéger les Grands Lacs, le Canada a fourni du financement axé sur la demande à des projets dirigés par des partenaires pour faire progresser des priorités telles que :

Le rétablissement de la qualité de l’eau et de la santé des écosystèmes dans les secteurs préoccupants (SP) des Grands Lacs

Les SP sont des endroits précis, comme des rivières et fleuves, des ports et des échancrures, où la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème ont été altérées de façon importante par l’activité humaine locale.

En 1987, le Canada et les États‑Unis ont désigné 43 SP, dont 12 étaient situés au Canada et cinq chevauchaient les deux pays. Depuis, trois SP canadiens ont été rétablis et leur désignation de SP a été retirée.

Pour chaque SP, quatorze utilisations bénéfiques sont évaluées. La surveillance et les études environnementales permettent de déterminer si les utilisations bénéfiques dans un SP sont altérées et doivent être rétablies. Dès que des utilisations bénéfiques altérées sont déterminées, des plans d’assainissement visant à rétablir les utilisations bénéfiques sont élaborés et mis en œuvre en collaboration avec le gouvernement de l’Ontario, avec la participation des Premières Nations, des Métis, des administrations municipales, des organismes de gestion des bassins versants, d’autres organismes publics locaux et du public. Le Canada retire la désignation d’altération des utilisations bénéfiques lorsque les critères établis dans le plan d’assainissement sont respectés.

La qualité de l’environnement dans les SP canadiens des Grands Lacs s’est améliorée depuis le début du programme de rétablissement en 1987. À ce jour, sur les 157 utilisations bénéfiques altérées initialement cernées aux fins de mesures correctives ou d’étude plus approfondie, 84 ont été rétablies et retirées de la liste des SP. Les efforts se poursuivent pour rétablir et évaluer les 73 utilisations bénéfiques altérées restantes.

Au 31 mars 2020, le Canada a retiré officiellement la désignation de SP du havre Collingwood, du bras Severn et du port de Wheatley, qui faisaient tous partie des 17 SP initiaux. De plus, toutes les utilisations bénéfiques ont été rétablies dans le SP de la baie Nipigon, qui sera retirée de la liste des SP après l’approbation définitive de son rapport de fin d’évaluation.

Par l’entremise de l’Initiative de protection des Grands Lacs, le Canada fournit du financement et du soutien technique à ses partenaires à l’échelle locale pour la mise en œuvre de mesures correctives et de mesures de surveillance visant à faire progresser le rétablissement des utilisations bénéfiques dans les SP.

Voici des exemples d’activités menées ou soutenues par ECCC au cours de l’exercice 2019‑2020 pour rétablir la qualité de l’eau et la santé des écosystèmes dans les SP canadiens.

Science et surveillance

ECCC entreprend des travaux de recherche et de la surveillance en soutien à la prise de décisions dans les Grands Lacs. Au cours de l’exercice 2019‑2020, ECCC a mené un large éventail d’activités de surveillance ciblant les éléments nutritifs, les ions majeurs et les produits chimiques nocifs dans l’eau, les sédiments et le biote aquatique à l’appui de la prise de décisions dans les Grands Lacs. Les travaux scientifiques comprenaient des évaluations continues de la qualité de l’eau des Grands Lacs, l’examen et la mise à jour des plans binationaux d’action et d’aménagement panlacustre ainsi que la collecte et l’analyse continues de données en appui aux indicateurs environnementaux binationaux concernant l’état des Grands Lacs et à la production de rapports.

De plus, ECCC a réalisé des études scientifiques sur les poissons, la faune, le benthos, les algues et le plancton dans les SP afin d’évaluer l’état actuel des utilisations bénéfiques altérées dans les SP canadiens. Ces évaluations aident à orienter les mesures correctives et à confirmer si les critères de retrait de la désignation de SP ont été respectés, permettant le retrait des désignations d’utilisations bénéfiques altérées. Au cours de l’exercice 2019‑2020, le Canada a retiré quatre utilisations bénéfiques altérées : rivière Niagara (eutrophisation et présence d’algues indésirables), Thunder Bay (dégradation esthétique), baie de Quinte (fermetures de plages) et rivière Détroit (restriction des activités de dragage).

En outre, la surveillance et l’évaluation ont progressé dans plusieurs autres secteurs. Voici des exemples récents :

ECCC a entrepris de nombreuses activités scientifiques au cours de l’exercice 2019‑2020, en partenariat avec les gouvernements de l’Ontario et des États‑Unis, pour appuyer la mise en œuvre du Plan d’action Canada‑Ontario pour le lac Érié en vue de réduire de 40 % la charge annuelle de phosphore dans le lac Érié par rapport à 2008. Ces activités comprenaient l’amélioration du calcul des charges de phosphore provenant de sources canadiennes et la publication du premier rapport annuel sur les ICDE des charges de phosphore et de l’état des algues dans le lac Érié. Les charges de phosphore du lac Érié sont rendues publiques annuellement au moyen de divers mécanismes. L’évaluation conjointe de la qualité de l’eau du lac Sainte‑Claire (2016‑2019) se poursuit en partenariat avec le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs.

Au cours de l’exercice 2019‑2020, un accord de contribution d’ECCC avec Swim Drink Fish Canada a permis à l’organisme de mobiliser des Canadiens dans le cadre d’un projet de science citoyenne visant à effectuer une surveillance de la qualité de l’eau des plages et d’autres eaux utilisées à des fins récréatives. L’organisme a également pu sensibiliser les citoyens à l’importance de l’eau, à sa provenance et à son utilisation durable.

Swim Drink Fish Canada a établi trois centres de surveillance dans les Grands Lacs. Le premier centre de surveillance a été établi au centre‑ville de Toronto grâce à son initiative Lake Ontario Waterkeeper. Le deuxième centre de surveillance a été inauguré à l’automne 2018 sur l’île Manitoulin et est hébergé par la Première Nation de Zhiibaahaasing. Le troisième centre de surveillance est situé sur la rive est du lac Érié dans la région de Niagara. Les bénévoles aident les coordonnateurs des centres de surveillance à recueillir des échantillons d’eau dans des endroits où les gens nagent, naviguent et organisent des activités cérémonielles.

Au cours de l’exercice 2019‑2020, un programme de formation pour les bénévoles a été élaboré et les données recueillies grâce à la science citoyenne ont été rendues accessibles au public par l’entremise d’un portail de données ouvertes. Une collaboration avec les camps du Harbourfront Centre a permis au centre de surveillance à Toronto de mobiliser 233 jeunes.

Une surveillance des HAP dans l’eau a été effectuée dans le port de Hamilton en appui au projet d’assainissement du récif Randle. Les résultats de cette surveillance seront utilisés pour évaluer la réduction des charges d’HAP dans le port à la suite des efforts de nettoyage. Une surveillance des contaminants organiques a été effectuée dans la rivière Détroit en appui à l’évaluation de plusieurs utilisations bénéfiques altérées. Les résultats ont permis de repérer des régions sources dans le bassin versant. Cependant, les niveaux ont diminué au cours de la dernière décennie, ce qui reflète l’efficacité des mesures de gestion.

Dans la rivière Niagara et le fleuve Saint‑Laurent, des échantillonnages réguliers des éléments nutritifs, des métaux traces et des contaminants organiques, qui sont effectués depuis 1975, ont continué à fournir l’état de base de la qualité de l’eau, les tendances saisonnières et à long terme ainsi que les échelles spatiales, à déterminer la conformité aux objectifs en matière de qualité de l’eau et à définir les nouveaux enjeux.

Des outils de recherche sont actuellement élaborés pour fournir des images satellites quotidiennes afin de cartographier l’étendue de la prolifération d’algues et d’évaluer les tendances spatiales et temporelles de cette prolifération dans le lac Érié. Les efforts de recherche ont contribué aux prévisions portant sur la prolifération d’algues dans le lac Érié et des algorithmes ont été élaborés grâce à une combinaison de télédétection et de résultats provenant du modèle de prévision d’ECCC sur le cycle opérationnel de l’eau.

Les efforts de recherche ont fait progresser l’élaboration d’une nouvelle capacité de modélisation pour comprendre l’incidence des apports des bassins hydrographiques aux conditions locales de la qualité de l’eau et des algues benthiques (Cladophora) et améliorer la compréhension des principaux facteurs de variation. Les efforts de surveillance du littoral du bassin est du lac Érié se sont accrus en 2019, ce qui est en partie attribuable aux ICDE du lac Érié. Des capteurs sous l’eau ont été utilisés pendant la saison de végétation et la fréquence d’échantillonnage a été intensifiée en ce qui concerne la qualité de l’eau, les algues benthiques et les moules dreissenidées, afin d’améliorer la paramétrisation et la validation des modèles de prévision. Des modèles intégrés de bassins versants et de lacs ont été mis en œuvre pour le lac Érié afin d’améliorer la compréhension des facteurs responsables de l’hypoxie et du rejet périodique d’algues sur le rivage.

7.3 Plan d’action Saint‑Laurent

L’Entente Canada–Québec sur le Saint‑Laurent 2011‑2026, également connue sous le nom de Plan d’action Saint‑Laurent, s’échelonne sur une période de quinze ans, avec des cycles de planification quinquennaux.

Le Plan d’action Saint‑Laurent est une plateforme de collaboration entre les gouvernements du Canada et du Québec qui vise à renforcer les efforts collectifs concernant la gestion intégrée du bassin du fleuve Saint‑Laurent et à réaliser des actions conjointes de conservation et d’amélioration de son écosystème. Ces efforts sont axés sur trois priorités :

Ce plan pluriannuel, qui a été renouvelé cinq fois depuis sa signature initiale en 1988, a permis de produire des résultats concrets grâce aux efforts de collaboration du secteur privé, d’universités, de centres de recherche, de comités de zones d’intervention prioritaire (connus sous le nom de comités ZIP), d’organismes non gouvernementaux et de collectivités riveraines. Le plan cible tous les écosystèmes du fleuve Saint‑Laurent et ceux des embouchures de ses principaux affluents, à partir du lac Saint‑François, qui est situé de part et d’autre de la frontière entre le Québec et l’Ontario, jusqu’à l’extrémité est du golfe du Saint‑Laurent.

En ce qui concerne l’exercice 2019‑2020, 37 projets ont été réalisés dans le cadre du Plan d’action, pour lequel un certain nombre de projets de recherche, d’activités sur le terrain et d’outils décisionnels ont été élaborés, notamment :

Un réseau de collaborateurs gouvernementaux et non gouvernementaux a continué à mener les campagnes d’échantillonnage nécessaires à l’obtention de données scientifiques grâce au programme Suivi de l’état du Saint‑Laurent. ECCC a recueilli des données sur les niveaux d’eau et les débits, le transport fluvial des contaminants dans l’eau, les communautés benthiques du lac Saint‑Pierre, la végétation des milieux humides du lac Saint‑Pierre et du secteur des îles de Boucherville, la surveillance de l’eau du secteur coquillier et les fous de Bassan. Des fiches d’information ont été publiées sur la contamination des sédiments du lac Saint‑Louis et la couverture terrestre du Saint‑Laurent. Au cours de l’exercice 2019‑2020, une interprétation de la contamination des sédiments du lac Saint‑François, des communautés benthiques du lac Saint‑Pierre et des oiseaux de mer a été effectuée. Le Portrait global de l’état du Saint‑Laurent de 2019 a été rédigé et il sera publié au cours de l’exercice 2020‑2021.

Les activités entreprises par le groupe de travail sur les prévisions numériques environnementales en application du Plan d’action Saint‑Laurent ont continué au cours de l’exercice 2019‑2020. Ces activités sont réalisées grâce à la collaboration fédérale‑provinciale, conformément au Plan d’action Saint‑Laurent. Les principales activités du groupe étaient les suivantes :

Participation communautaire et sensibilisation

Dans le cadre du Plan d’action Saint‑Laurent, ECCC et le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec mettent en œuvre le programme Interactions communautaires (PIC), qui finance des organismes non gouvernementaux et des communautés autochtones pour des projets de conservation et d’amélioration de l’écosystème du Saint‑Laurent.

Au cours de l’exercice 2019‑2020, ECCC a financé quinze projets, pour un total de 414 515 $. Ces projets ont fait intervenir des collectivités riveraines, dont des municipalités, des Premières Nations, des milieux universitaires, industriels et agricoles, des collectivités locales ainsi que les ministères provinciaux et fédéraux concernés. Plus précisément, les projets financés visaient à :

De plus, le programme ZIP soutient l’organisme Stratégies Saint‑Laurent et ses douze comités ZIP dans leur action concertée de mobilisation et de soutien des intervenants locaux œuvrant à l’amélioration de la qualité de leur environnement. ECCC a fourni un financement de 1,1 million de dollars dans le cadre de ce programme.

7.4 Initiatives des écosystèmes de l’Atlantique

Le programme des Initiatives des écosystèmes de l’Atlantique (IEA) offre des subventions et des contributions à des projets qui améliorent la santé, la productivité et la durabilité à long terme des écosystèmes du Canada atlantique. Le programme finance les projets qui utilisent une approche axée sur les écosystèmes et comprend de grands partenariats et des mesures concertées permettant de produire des résultats positifs pour l’environnement dans l’ensemble du Canada atlantique. Le programme finance des organismes du Canada atlantique, y compris des organismes non gouvernementaux, des coalitions et des réseaux d’organisations, des établissements universitaires et de recherche ainsi que des gouvernements et des organisations autochtones, pour la réalisation de projets portant sur la planification et la prise de décisions intégrées en matière d’écosystèmes, la coordination de la science et de réaliser les initiatives.

Au cours de l’exercice 2018‑2019, le programme des IEA a mis à l’essai une approche axée sur la dimension locale dans deux écosystèmes préoccupants prioritaires, soit le bassin versant du fleuve Saint‑Jean (rivière Wolastoq) et le bassin versant du sud du golfe du Saint‑Laurent, afin de présenter des résultats ciblés dans ces écosystèmes au fil des ans. Au cours de l’exercice 2019‑2020, des fonds étaient disponibles dans ces deux écosystèmes prioritaires pour de nouveaux projets qui aident à conserver, à protéger et à rétablir la qualité de l’eau des eaux d’amont aux estuaires.

Au cours de l’exercice 2019‑2020, ECCC s’est engagé à verser plus de 500 000 $ pour quatre nouveaux projets pluriannuels du programme des IEA visant à améliorer la planification et la prise de décisions intégrées en matière d’écosystèmes, accroître les connaissances et la science des écosystèmes et prendre des mesures pour conserver, rétablir et améliorer la santé des écosystèmes des bassins versants du fleuve Saint‑Jean (rivière Wolastoq) et du sud du golfe du Saint‑Laurent.

Les projets suivants ont reçu du financement.

7.5 Bassin versant du fleuve Saint‑Jean (rivière Wolastoq [Wəlastəkw]) au Nouveau‑Brunswick

Au cours de l’exercice 2019‑2020, ECCC a continué de se concentrer sur quatre engagements principaux pour le bassin versant du fleuve Saint‑Jean (rivière Wolastoq) dans le cadre du Plan d’action sur l’eau douce :

Plusieurs activités ont été réalisées afin de faire évoluer une approche de gestion coordonnée et intégrée pour le bassin versant. ECCC a animé des réunions avec d’autres partenaires fédéraux (Canada et États‑Unis), des États partenaires et des partenaires provinciaux, autochtones et non gouvernementaux pour faire avancer les priorités communes, notamment la surveillance de la qualité de l’eau, la gestion des données et l’accès à celles‑ci, l’évaluation des eaux douces, la science citoyenne ainsi que les ententes de financement.

Les progrès se sont poursuivis dans le cadre de la Déclaration provisoire de coopération Wəlastəkw signée en 2017 par ECCC, le MPO, les chefs de la Nation Wolastoqey (Première Nation malécite) et plusieurs agences fédérales des États‑Unis (U.S. Environmental Protection Agency, U.S. Fish and Wildlife Service, U.S. Army Corps of Engineers, U.S. Geological Survey, département de l’Intérieur [Bureau des affaires indiennes]). Des sommets internationaux ont eu lieu au printemps et à l’automne 2019, portant sur l’avancement d’un modèle de gouvernance collaborative des bassins versants et des initiatives de science des écosystèmes.

ECCC a collaboré avec l’Institut canadien des rivières pour élaborer un rapport sur « l’état de la qualité de l’eau dans le bassin versant du fleuve Saint‑Jean (rivière Wolastoq) ». Ce rapport décrit l’état actuel et les tendances récentes de la qualité de l’eau du fleuve. Il orientera les discussions et appuiera la planification de la conservation, du rétablissement et de la gestion du bassin dans l’avenir.

De plus, ECCC a assuré la coordination d’un inventaire collaboratif de surveillance de la qualité de l’eau en vue d’accroître la compréhension à l’égard de programmes de surveillance de la qualité de l’eau du bassin versant du fleuve Saint‑Jean (rivière Wolastoq) des gouvernements fédéraux (Canada et États‑Unis) et provinciaux, des États et des peuples autochtones. Cet inventaire comprenait des renseignements sur les divers programmes de surveillance, notamment les paramètres, la fréquence et les emplacements des stations de surveillance, pour mieux comprendre et cartographier les données actuelles recueillies dans le bassin versant. Un atelier a ensuite eu lieu avec des représentants de divers ministères fédéraux (ECCC, le MPO, Agriculture et Agroalimentaire Canada), de gouvernements provinciaux, d’États (ministère de l’Environnement du Nouveau‑Brunswick et administration locale, Département de la protection de l’environnement de l’État du Maine), d’agences fédérales des États‑Unis (U.S. Environmental Protection Agency) et de peuples autochtones (Houlton Band of Indians, Conseil de conservation de la Nation malécite). L’atelier visait à définir des possibilités de faciliter la collaboration et la coordination des programmes de surveillance dans l’avenir.

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