Lynx : avis de commerce non préjudiciable
Publié 2007-10-25 - Révisé 2014-02-017
OBJET : Avis de commerce non préjudiciable de Lynx canadensis(lynx du Canada) pour le Canada
Résumé de l'avis
L'exportation de lynx du Canada obtenus légalement et prélevés dans la nature est considérée comme non préjudiciable.
- Le lynx du Canada est surtout prélevé comme animal à fourrure sous le régime d'un système de permis autorisant le piégeage. Le Canada exporte surtout à des fins commerciales des pelleteries entières. La prise ciblée ou accidentelle de lynx du Canada se produit dans 10 des 12 provinces et territoires de son aire de répartition au Canada (Territoires du Nord-Ouest, Yukon, Nunavut, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec et Terre-Neuve-et-Labrador). La prise de lynx du Canada est interdite au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, et l'espèce est disparue de l'Île-du-Prince-Édouard (0,1 p. 100 de son aire de répartition d'origine) depuis la fin des années 1800.
- Le lynx n'est pas considéré une espèce menacée au Canada. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué le lynx comme « Non en péril » au Canada en 1989 et a confirmé cette évaluation en 2001. De façon similaire, selon la Situation générale des espèces au Canada 2010, le lynx du Canada est désigné « en sécurité ». Cette espèce n'est pas considérée comme espèce en péril au Canada. À partir des estimations provenant du suivi annuel des statistiques de prise et de l'information recueillie sur les carcasses des spécimens prélevés dans la nature, les compétences font état de tendances démographiques stables ou à la hausse. De plus, aucune menace aiguë généralisée n'a été identifiée pour cette espèce.
- Comme tous les vertébrés au Canada, l'espèce est légalement protégée par diverses lois provinciales et territoriales sur les espèces sauvages. Des règlements précis, adoptés en vertu de ces lois, permettent certaines utilisations des espèces sauvages du Canada suite à l'obtention de licences ou de permis. En général, la prise, la possession, le commerce, la vente, la perturbation ou la destruction des espèces sauvages sont interdits sans ce genre de permis ou de licences.
- Les gouvernements provinciaux et territoriaux élaborent des programmes de gestion des espèces sauvages afin d'atteindre des résultats précis, tenant généralement en compte de façon équilibrées les facteurs écologiques, biologiques, culturels et socioéconomiques. Ces activités visent à assurer la viabilité des populations à long terme, ce qui est essentielle pour que les espèces sauvages continuent de remplir leur rôle c'est-à-dire maintenir la biodiversité des écosystèmes. Les gestionnaires des espèces sauvages utilisent les meilleurs renseignements disponibles (la taille des populations, les taux de natalité et de mortalité, le rapport des sexes et des âges, la qualité de l'habitat et les interactions entre les espèces) pour évaluer la durabilité des décisions de gestion. Ces décisions sont orientés par les processus de planification, les politiques, les lois, les tendances historiques et récentes en matière d'utilisation, et l'information scientifique.
Information à l'appui
Caractéristiques biologiques
Le lynx du Canada est une espèce longévive dont le taux de reproduction est faible. Le Lynx peut se nourrir de diverses proies. Toutefois, le cycle biologique du lynx du Canada, plus particulièrement dans la partie septentrionale de son aire de répartition, est étroitement lié à la présence du lièvre d'Amérique, reconnu pour ses cycles démographiques. Les tendances de la population de lynx du Canada sont également cycliques; ces cycles reflètent, à une ou à deux années d'intervalles, les fluctuations à la hausse ou à la baisse des populations de lièvres d'Amérique. Lorsque les populations atteignent des niveaux maximums, l'abondance du lynx du Canada est de 3 à 17 fois plus élevée que pendant les périodes creuses. Dans la partie méridionale de son aire de répartition, où la tendance démographique des lièvres est plus stable, la reproduction du lynx du Canada est également plus stable, soit deux ou trois individus par 100 km2. Le lynx du Canada s'adapte à une grande diversité d'habitats, réussit très bien à se disperser et tend en général à éviter les aires où il y a présence d'activités humaines.
Situation
L'aire de répartition du lynx du Canada est étendue, couvrant la presque totalité de la partie nord de l'Amérique du Nord, et l'espèce occupe actuellement 95% de son ancienne aire de répartition au Canada (environ 5 500 000 km2). La plupart des changements relatifs à la répartition ont eu lieu le long de la limite méridionale de l'aire de répartition (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, sud de l'Ontario et est du Québec) en raison de l'établissement des humains et de la déforestation.
Le lynx du Canada n'est pas considéré comme une espèce en péril au Canada. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué le lynx comme « Non en péril » au Canada en 1989 et a confirmé cette évaluation en 2001, basé sur un rapport de situation mis à jour. La Situation générale des espèces au Canada 2010 classifie le lynx du Canada « en sécurité ». À l'échelle provinciale, le lynx du Canada est déclaré « en sécurité » ou « vulnérable » dans tous les territoires ou toutes les provinces du Canada de son aire de répartition, sauf au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse où il est « en péril ». NatureServe Canada accorde au lynx du Canada un statut national N5 (espèce manifestement répandue, abondante et en sécurité [demonstrably widespread, abundant and secure]).
Un estimé conservateur suggère qu'il pourrait y avoir, pendant les périodes creuses, environ 110 000 lynx du Canada. Les tendances démographiques sont obtenues par l'intermédiaire des statistiques sur le suivi de la prise annuelle. Selon les diverses compétences du Canada, ces tendances sont stables ou à la hausse.
Aucune menace aiguë généralisée ne pèse sur la population canadienne de lynx du Canada. Les menaces potentielles comme le déclin de la population des espèces de proies, ainsi que la perte et l'altération de l'habitat sont prises en considération lorsque les contrôles provinciaux et territoriaux sont établis. Il est fort probable que, si elles n'étaient pas déjà réglementées, la prise de lynx du Canada et la modification de l'utilisation des terres auraient des incidences négatives sur les populations canadiennes de lynx du Canada.
Gestion des prises
La gestion Canadienne des prises de lynx du Canada vise à assurer la viabilité des populations à long terme tout en prenant en considération l'immigration et l'émigration de la population avec les États-Unis. Les gestionnaires des espèces sauvages utilisent les meilleurs renseignements disponibles pour évaluer la durabilité de leurs décisions en matière de gestion. La prise de lynx du Canada se produit dans 10 des 12 provinces et territoires de son aire de répartition au Canada (Territoires du Nord-Ouest, Yukon, Nunavut, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec et Terre-Neuve-et-Labrador) et elle est interdite en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, bien qu'il y ait à l'occasion des prises accidentelles.
Le lynx du Canada est géré en vertu de diverses lois provinciales et territoriales sur les espèces sauvages. Des règlements précis permettent la récolte, la possession, le commerce, la vente, la perturbation ou la destruction du lynx du Canada, sous réserve de l'obtention de licences ou de permis. Le lynx du Canada est surtout prélevé dans la nature comme animal à fourrure sous le régime de lignes de piégeage enregistrées. La coordination et la communication à l'échelle nationale s'effectuent par l'intermédiaire du Comité canadien de la gestion des animaux à fourrure, qui est formé de représentants des gestionnaires des animaux à fourrure de chacune des compétences. De plus, l'Institut de la fourrure du Canada, dont toutes les provinces et tous les territoires sont membres, est l'organisme national cadre pour l'industrie de la fourrure dans l'ensemble du Canada. La chasse limitée au lynx du Canada est également permise en Colombie-Britannique.
Les stratégies de gestion du lynx du Canada varient d'une compétence à l'autre, allant des plans de gestion approuvés formellement aux politiques ou procédures informelle de gestion des espèces sauvages. Dans toutes les compétences, la gestion du lynx du Canada comprend un agencement de systèmes fondés sur le territoire (les régions, les unités de gestion, les zones) et de systèmes fondés sur le temps (les saisons) adaptés à la nature cyclique des fluctuations des populations canadiennes du lynx du Canada. On revoit ces systèmes annuellement et on les ajuste en fonction des indices d'abondance des proies et des tendances de prise. La délivrance des permis est conditionnelle à la formation obligatoire des trappeurs ainsi qu'à la déclaration de toutes les prises (intentionnelles ou accidentelles). Dans certaines régions faisant l'objet d'accords de revendication territoriale, les bénéficiaires possèdent un droit exclusif de piégeage de tous les animaux à fourrure, et les Conseils de gestion des ressources fauniques ont été désignés à titre d'agents principaux de gestion des espèces sauvage dans les régions visées par ces accords.
Réglementation de la prise
La fourrure des lynx du Canada prélevés dans la nature au Canada compte pour la majorité du commerce à l'échelle mondiale de la fourrure de cette espèce. Le commerce des autres parties du lynx du Canada (notamment la viande, les dents, la queue ou le trophée) ou du lynx du Canada élevé en captivité est très limité. Depuis 1999, le Canada a fourni des lynx du Canada capturés dans la nature à un programme de réintroduction de cette espèce au Colorado, aux États-Unis.
Chaque région administrative provinciale est divisée en unités de gestion ou en zones dans lesquelles la prise des espèces sauvages est gérée par une réglementation précise fondée sur les caractéristiques écologiques du territoire ou sur les conditions locales. Dans toutes les compétences, les agents de conservation de la faune effectuent les contrôles nécessaires pour être conforme avec la réglementation de la compétence (p. ex. les saisons de chasse et le système de zonage). La proportion de prise ayant lieu sur les terres domaniales et les terres privées varie d'une compétence à l'autre.
La grande majorité des peaux de lynx du Canada sont vendues et exportées par l'intermédiaire de trois maisons de vente aux enchères, dont deux sont situées en Ontario et une en Colombie-Britannique. Le personnel responsable de l'application de la loi à l'échelle provinciale travaille très étroitement avec ces maisons pour veiller à ce que toutes les pelleteries vendues aient quitté la province ou le territoire d'origine légalement (avec un permis d'exportation provincial) et qu'elles soient déclarées avec exactitude. Ces systèmes s'ajoutent aux contrôles au niveau de la prise et permettent de croire que, dans l'ensemble, les exigences canadiennes en matière de prise et de permis sont strictement respectées.
Tendances concernant la prise
Des données sur la prise de lynx du Canada sont disponible depuis les années 1820 jusqu'à nos jours. Pendant les années 1800, les niveaux les plus élevés de prises sont demeurés relativement constants, variant de 10 000 pelleteries (pendant les périodes creuses) à 70 000 pelleteries (pendant les périodes fortes) annuellement. Pendant les périodes creuses, on dissuadait les trappeurs d'augmenter leurs activités de piégeage, ce qui a contribué à la protection du lynx du Canada alors qu'il était le plus vulnérable. Au début des années 1900 cependant, les périodes fortes ont diminué en raison du surpiégeage, et, dès 1948, le marché s'est effondré. Lorsque les nouvelles réglementations et les programmes de sentiers de piégeage ont été introduits dans les années 1950, les pointes démographiques cycliques sont presque revenues à leurs niveaux historiques pendant plusieurs décennies. Ces mesures se sont révélées efficaces jusqu'à ce que le prix élevé des pelleteries à la fin des années 1970 entraîne une augmentation du piégeage pendant les périodes creuses. Depuis l'adoption de modes de gestion dans les années 1980, la récolte annuelle canadienne du lynx du Canada est maintenant de 5 000 à 10 000 pelleteries.
Suivi des prises
Lorsque la prise est permise, l'obtention d'une licence ou d'un permis est exigée pour prélever, posséder, vendre et exporter des lynx du Canada. Les règlements relatifs aux permis et aux licences comportent aussi des dispositions précises exigeant la présentation de rapports sur la prise ou les ventes. Dans certaines provinces ou certains territoires, il faut également présenter les carcasses ou les soumettre au marquage ou à une inspection. Toutes les compétences effectuent un suivi sur les prises et les proies afin d'établir annuellement les mesures de contrôle appropriées (les saisons de chasse, etc.).
Incitations et avantages liés à la prise
À bien des égards, la gestion des animaux à fourrure est un partenariat entre les gouvernements et les trappeurs. Pour les trappeurs, la sensation de partager la responsabilité augmente leur conscience et améliore leur attitude à l'égard de l'intendance du lynx du Canada et de son habitat. Les trappeurs sont reconnus comme étant d'excellentes sources d'information relativement à la conservation, en raison de leur proximité avec les zones de prise qu'ils ont choisies et de leurs visites fréquentes. À ce titre, la prise peut constituer un avantage en matière de conservation, même si cet avantage ne peut pas être quantifié directement ou s'il ne s'agit pas d'un avantage monétaire.
Protection contre la prise
La portion de l'aire de répartition naturelle du lynx du Canada où la prise est légalement exclue comprend la plupart des zones protégées (des parcs, des réserves, etc.), ainsi que les régions, les zones ou les unités de gestion provinciales où la récolte n'est pas permise. D'autres mesures de protection sont présentées dans la description des pratiques de gestion actuelles. La formation des trappeurs est obligatoire et une condition pour obtenir des permis dans de nombreuses compétences.
D'autres informations pertinentes
Province | Espèce présente | Prises | Situation générale 2010 |
Réglementation relative aux prises |
---|---|---|---|---|
Colombie-Britannique | O | O | 4 - En sécurité | Fish, Wildlife and Habitat Management Branch (en anglais seulement) |
Alberta | O | O | 3 - Vulnérable | Environment and Sustainable Resource Development (en anglais seulement) |
Saskatchewan | O | O | 3 - Vulnérable | Ministry of the Environment (en anglais seulement) |
Manitoba | O | O | 4 - En sécurité | Conservation and Water Stewardship (en anglais seulement) |
Ontario | O | O | 4 - En sécurité | Ministère des Richesses naturelles |
Québec | O | O | 4 - En sécurité | Les ressources naturelles |
Nouveau-Brunswick | O | N | 1 - En péril | Les ressources naturelles |
Nouvelle-Écosse | O | N | 1 - En péril | Wildlife and Biodiversity (en anglais seulement) |
Île du-Prince-Édouard | N | N | 0.1 - Disparue de la région | Island Information (en anglais seulement) |
Terre-Neuve-et-Labrador | O | O | 4 - En sécurité | Newfoundland and Labrador (en anglais seulement) |
Nunavut | O | O | 5 - Indéterminé | Nunavut |
Territoires du Nord-Ouest | O | O | 4 - En sécurité | Department of Environment and Natural Resources (en anglais seulement) |
Yukon | O | O | 4 - En sécurité | Environnement Yukon |
Canada | blank | blank | 4 - En sécurité | - |
Information supplémentaire sur le lynx du Canada
Poole, K.G. 2003. A review of the Canada lynx, Lynx Canadensis, in Canada. The Canadian Field Naturalist 117(3):360 376.
Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)
Situation générale des espèces au Canada
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