Couguar : avis de commerce non préjudiciable
Publié 2015-01-09
Objet: Avis de commerce non préjudiciable du couguar pour le Canada
Résumé de l'avis
L'exportation de couguars (Puma concolor) obtenus légalement et figurant à l'annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) et est considérée comme non préjudiciable.
- Selon la taxinomie utilisée par la CITES Note1, il existe quatre sous espèces du couguar au Canada. Il s'agit du Puma concolor couguar (couguar de l'Est), qui figure à l'annexe I, ainsi que du Puma concolor vancouverensis(couguar de l'île de Vancouver), du Puma concolor oregonensis (couguar de l'Oregon) et du Puma concolor missoulensis (couguar de Missoula), qui figurent à l'annexe II.
- Cet avis de commerce non préjudiciable concerne uniquement les sous espèces du couguar qui figurent à l'annexe II de la CITES. Les sous espèces sont présentes au Yukon, dans les Territoires du Nord Ouest, en Colombie Britannique, en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba. La sous espèce de couguar qui figure à l'annexe I de la CITES est considérée comme disparue du Canada depuis le début du XXe siècle. Les spécimens des sous espèces figurant à l'annexe I sont protégés en vertu des lois provinciales et devraient entrer le commerce international seulement dans des circonstances exceptionnelles, c'est-à-dire lorsqu'un avis de commerce non préjudiciable positif a été émis.
- Au Canada, le couguar est considéré une espèce de gros gibier en Colombie-Britannique et en Alberta, en vertu des licences ou permis de chasse accordés aux termes des lois sur les espèces sauvages et des plans de gestion propres à l'espèce de chaque province. Les trophées de chasse constituent la majorité des exportations canadiennes.
- Le couguar est considéré comme « non en péril » au Canada selon le document Espèces sauvages 2010 : La situation générale des espèces au Canada. La population canadienne de couguars semble augmenter, et l'aire de répartition du couguar semble s'étendre lentement vers le nord et l'est depuis l'ouest du Canada et le nord des États Unis. Aucune menace généralisée ne pèse sur l'espèce.
- Comme tous les vertébrés du Canada, le couguar est protégé par des lois provinciales ou territoriales. Des règlements précis, adoptés en vertu de ces lois, permettent certaines utilisations des espèces sauvages du Canada sous réserve de l'obtention de licences ou de permis. En général, la prise, la possession, le commerce, la vente, la perturbation ou la destruction d'espèces sauvages sont interdits sans cette licence ou ce permis.
- Les gouvernements provinciaux et territoriaux sont responsables de la gestion des espèces sauvages terrestres. Au Canada, les prises sont régies par des programmes mis en place pour le gibier. Les décisions en matière de gestion se fondent sur des processus de planification, des politiques et des lois, des tendances relatives à l'utilisation historique et récente, des connaissances traditionnelles autochtones, ainsi que sur des données scientifiques. On peut ajuster la quantité de prises pour assurer la gestion durable du couguar selon la saison, l'unité de gestion géographique et/ou la limite de prises.
Information à l'appui
Caractéristiques biologiques
Le couguar est une espèce longévive dont le taux de reproduction est modéré. Le taux de survie des petits, depuis la naissance jusqu'à l'âge de douze mois, se situe entre 74 et 80 %, et l'espérance de vie d'un couguar adulte est de 8 à 13 ans. Seule la femelle s'occupe de l'élevage des petits; il arrive que la femelle se reproduise dès l'âge de 20 mois, et l'âge de la reproduction est déterminé par le statut social. La gestation dure environ 91 jours, les femelles mettent bas aux 18 à 24 mois, et les portées comptent en moyenne 2 ou 3 petits (variation de 1 à 6). Les couguars peuvent se reproduire en toute saison, et les femelles ont tendance à se reproduire une seconde fois après avoir perdu une portée.
Le couguar est solitaire, sauf durant la période de reproduction ou lorsque la femelle élève les jeunes. Il est polygame, et le territoire du mâle chevauche souvent celui de plusieurs femelles. L'organisation sociale du couguar est fondée sur le mode d'occupation des terres, et seuls les adultes résidents ont tendance à se reproduire. La densité de la population est fonction du nombre de proies et du type d'habitat. Les jeunes se dispersent après leur deuxième hiver, à l'âge de 16 à 19 mois. La dispersion des femelles dépend de la densité de la population résidente. Les mâles, ayant tendance à se disperser plus fréquemment et sur de grandes distances, sont généralement les premiers couguars à être repérés dans une nouvelle province ou un nouveau territoire. La présence de femelles indique habituellement l'existence d'une population d'individus reproducteurs.
Le couguar est un prédateur qui traque et qui tend des embuscades à ses proies; il occupe divers types d'habitats dans lesquels la végétation et la topographie favorisent un tel type de chasse. Le couguar est carnivore et préfère les cerfs ou d'autres ongulés, mais il chasse aussi les mammifères sauvages ou les mammifères domestiques de petite taille lorsqu'ils sont facilement accessibles. Le régime alimentaire du couguar varie selon la saison, selon l'abondance des différents types de proies. Le couguar a tendance à éviter les zones d'occupation humaine, c'est pourquoi les rencontres entre les couguars et les humains sont rares.
Aucune menace aiguë généralisée ne pèse actuellement sur la population canadienne de couguars. Des couguars meurent en raison d'activités humaines comme la chasse sportive réglementée et la prise réglementée à la suite de cas de prédation d'animaux d'élevage ou de conflits entre les couguars et les humains. Les autres menaces incluent la perte, la dégradation ou la fragmentation des habitats et la diminution du nombre de proies.
Situation
L'aire de répartition du couguar couvre l'ensemble de l'Amérique du Nord, de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud, depuis le sud du Yukon jusqu'à l'extrémité sud du Chili. La superficie de l'aire de répartition historique (vers 1600) de l'espèce au Canada et aux États Unis a été estimée à 8 900 000 km2. En 1983, cette superficie était estimée à 3 983 000 km2, ce qui représente une diminution de plus de 50 %; la majeure partie de la perte de la superficie de l'aire de répartition historique s'est produite avant 1900 dans l'est de l'Amérique du Nord. Les couguars sont abondants dans l'ouest du Canada, avec des populations reproductrices établies et confirmées en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan. La présence du couguar a été confirmée au Yukon, dans les Territoires du Nord Ouest et au Manitoba, ces populations ne sont pas considérées comme faisant partie de l'aire de répartition historique du couguar. Ces données suggèrent que les populations de couguars dans l'ouest prennent de l'expansion vers l'est et le nord, en suivant peut être l'expansion de la population de cerfs. Il est difficile d'estimer la taille de la population en raison de la nature discrète du couguar. La population canadienne actuelle compterait de 7 000 à 10 000 individus.
La CITES reconnaît quatre sous espèces de couguars au Canada. La sous espèce Puma concolor couguar, qui occupait par le passé l'est du Canada, a été inscrite à l'annexe I de la CITES en 1975. Les autres sous espèces présentes au Canada (Puma concolor vancouverensis, Puma concolor oregonensis et Puma concolor missoulensis) ont été inscrites à l'annexe II, sous Felidae spp., en 1977.
Selon La situation générale des espèces au Canada, le couguar est considéré comme « non en péril » de manière générale. La situation générale du couguar dans chaque province ou territoire est présentée dans le Résumé sur les autorités compétentes, à la fin du présent document. Le couguar qui figure à l'annexe II de la CITES n'a pas été désigné comme espèce prioritaire aux fins d'évaluation de la situation par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).
Gestion de la prise
Dans l'ensemble des autorités compétentes de l'aire de répartition canadienne du couguar figurant à l'annexe II de la CITES, à l'exception de la Colombie-Britannique et de l'Alberta, le couguar est protégé en vertu des lois sur les espèces sauvages de chaque province ou territoire, et la prise commerciale est interdite. En vertu de la Constitution canadienne, les peuples autochtones ont le droit de prendre des espèces sauvages pour des utilisations traditionnelles, ces prises de couguars sont considérées comme étant négligeables. Au besoin, la présence du couguar est surveillée au moyen de rapports d'observation, et une politique et des procédures sont en place pour réglementer le contrôle de l'animal et les problématiques liées à la sécurité des humains.
En Colombie-Britannique et en Alberta, le couguar est chassé comme une espèce de gros gibier en vertu des licences ou permis de chasse accordés aux termes des lois sur les espèces sauvages et des plans de gestion spécifique à l'espèce dans ces provinces.. Le cadre de gestion adaptative du couguar est conçu pour fournir le degré de réglementation nécessaire au maintien de populations autosuffisantes du couguar et de ses proies sauvages dans l'ensemble de l'aire de répartition du couguar tout en réduisant au minimum les menaces pour la sécurité des humains ainsi que la prédation d'animaux de compagnie et d'animaux d'élevage. Les programmes de gestion du couguar des provinces et territoires sont examinés annuellement et modifiés au besoin.
Réglementation de la prise
Les prises de couguar comme gros gibier sont gérées par un ensemble de contrôles réglementaires, comme les permis de chasse, les saisons de chasse, les limites de prises ou les limites propres à chaque genres par unité de gestion géographique, ceux-ci peuvent varier selon la province ou le territoire ou à l'intérieur d'une province ou d'un territoire. La saison de chasse ferme lorsque les limites de prises sont atteintes. Il est illégal de chasser un jeune couguar ou tout couguar qui l'accompagne. Il est obligatoire de mener une inspection lorsque survient une mortalité causée par les humains. Les agents responsables des espèces sauvages et de la conservation effectuent les contrôles nécessaires pour assurer la conformité avec la réglementation de chacune des autorités compétentes.
Les trophées de chasse (peaux ou animaux empaillés) constituent la majorité des exportations canadiennes de couguars. Tous les guides, pourvoyeurs, négociants en fourrure, taxidermistes, fabricants et détaillants susceptibles de participer au commerce du couguar sont tenus de respecter les lois sur les espèces sauvages de chaque province ou territoire. Ils doivent tous obtenir des permis pour travailler, et se soumettre aux procédures de production de rapports et d'inspections afin de faire en sorte que les mesures de contrôle mises en place soient efficaces et ainsi empêcher le commerce de couguars obtenus illégalement.
Dans l'ensemble, la confiance mise dans le système canadien de gestion des prises de couguars est élevée, car ces systèmes de gestion adaptative permettent de réagir à l'évolution de la situation et ainsi d'assurer un contrôle rigoureux des prises dans le but de conserver un taux de prises durable tout en maintenant la biodiversité.
Tendances concernant la prise
Jusqu'aux années 1960, le couguar était considéré comme un animal nuisible. Les prises associées à des primes et les prises d'individus abattus pour le contrôle des animaux sauvages représentent la seule source de données disponibles sur les tendances de la population de couguars entre 1910 et 1960. Bien que les taux de mortalité aient été élevés durant cette période, l'absence de disparitions à l'échelle locale montre la résilience de l'espèce. Au milieu des années 1960, la gestion du couguar en tant qu'espèce de gros gibier a commencé. À l'heure actuelle, les prises canadiennes de couguars sont gérées de manière à ce que le taux de prises soit environ 10 % de la population de couguars de la province ou du territoire, en tenant compte de toutes les pertes découlant des activités humaines (couguars chassés, piégés de manière accidentelle, tués par les propriétaires fonciers, tués parce qu'ils étaient considérés comme des animaux nuisibles ou trouvés morts).Un tel taux de prises est considéré comme durable dans une population de couguars en santé lorsque les prises de femelles adultes équivalent à moins de 40 % des prises totales.
Suivi de la prise
Grâce à la délivrance de licences et de permis aux fins de la réglementation de la prise, du commerce et de l'exportation interprovinciale du couguar, des renseignements sur les couguars sont recueillis, et ces renseignements peuvent également servir à des fins de surveillance. Les méthodes de surveillance comprennent les questionnaires sur les prises, les inspections ou la production de rapports obligatoires, l'attestation obligatoire du sexe, la comparaison des prises réelles à des modèles ou la soumission d'échantillons biologiques afin de déterminer les données démographiques des couguars prélevés. Les pourvoyeurs font l'objet d'un contrôle au moment de la délivrance des permis annuels, et la production de rapports est une condition au renouvellement des permis.
Mesures incitatives et avantages des prises
La gestion des prises d'animaux sauvages au Canada est réalisée dans le cadre d'un partenariat entre les gouvernements et les chasseurs. Une chasse durable repose sur la stabilité des populations d'espèces sauvages, ce qui favorise à la fois l'intendance du couguar et de ses habitats.
Protection contre la prise
Le cadre de gestion adaptative, actuellement appliqué aux programmes de gestion des prises d'espèces sauvages au Canada, est très efficace pour empêcher les prises excessives d'espèces sauvages, car il permet au besoin l'exécution de mesures restrictives. En général, il est illégal de chasser le couguar au Canada, à moins que l'espèce soit précisément inscrite comme une espèce de gibier en vertu des lois sur les espèces sauvages de la province ou du territoire. En Colombie Britannique et en Alberta, l'espèce peut être chassée dans la majeure partie de l'aire de répartition qu'elle occupe, mais les autorités de ces provinces peuvent mettre fin aux saisons de chasse dans la totalité de cette aire de répartition afin d'atteindre leurs objectifs en matière de conservation de l'espèce.
Résumé sur les autorités compétentes
Autorité compétente | Espèces figurant à l'annexe II | Prises | Situation générale 2010 | Site internet |
---|---|---|---|---|
Colombie-Britannique | Oui | Oui | 4 - Non en péril | Fish, Wildlife and Habitat Management (en anglais seulement) |
Alberta | Oui | Oui | 3 - Vulnérable | Fish and Wildlife (en anglais seulement) |
Saskatchewan | Oui | Non | 2 - Possiblement en péril | Ministry of Environment (en anglais seulement) |
Manitoba | Oui | Non | 2 - Possiblement en péril | Conservation and Water Stewardship (en anglais seulement) |
Territoires du Nord-Ouest | Oui | Non | 5 -Indéterminé | Environment and Natural Resources (en anglais seulement) |
Yukon | Oui | Non | 5 - Indéterminé | Environnement Yukon |
Canada | blank | blank | 4 - Non en péril | blank |
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