Oiseaux mazoutés en mer

Table des matières

Un problème chronique qui passe inaperçu

Chaque année, la pollution chronique par les hydrocarbures provenant des navires qui sillonnent les eaux côtières du Canada tue des centaines de milliers d'oiseaux marins. On estime à 300 000 le nombre d'oiseaux qui meurent chaque année au large des côtes de Terre Neuve seulement. Autant meurent chaque année sur la côte pacifique à cause de cette pollution délibérée.

Les eaux qui bordent le littoral canadien sont parmi les plus importantes au monde pour les oiseaux de mer. Attirés par la nourriture abondante et des conditions de reproduction idéales, des dizaines de millions d'oiseaux s’y rassemblent chaque année. Sur la côte est, on trouve communément environ 15 espèces d'oiseaux de mer, tandis que la côte ouest en abrite environ 11 espèces.

Toutes les espèces présentes sur les deux côtes sont des espèces migratoires. Certaines parcourent chaque année de longues distances, depuis les mers du Sud ou d'autres rivages des océans du Nord. Des visiteurs occasionnels appartenant à des espèces rares viennent aussi d'autres parties du monde.

La plupart des oiseaux de mer de la côte est vivent dans des eaux qui sont traversées par les routes maritimes les plus fréquentées d'Amérique du Nord et où passent notamment le trafic maritime avec l'Europe et les bateaux de pêche fréquentant les eaux poissonneuses du Canada. Malheureusement, certains propriétaires, capitaines et équipages permettent, en toute connaissance de cause, le déversement de déchets d'hydrocarbures dans l'océan, où ils nuisent aux oiseaux de mer et aux mammifères marins.

Les hydrocarbures ne se mélangent pas à l'eau, mais ils se déposent rapidement sur les plumes des oiseaux, réduisant ainsi leur protection contre le froid et l'eau, mais aussi leur flottabilité. Les oiseaux atteints meurent immanquablement d'hypothermie ou de faim. Il suffit d'une seule tache d’hydrocarbure pour qu'un oiseau mazouté finisse par mourir dans les eaux froides des océans du Canada.

Sur la côte est, à Terre Neuve-et-Labrador en particulier, un petit nombre des oiseaux mazoutés en mer, morts ou mourants, s'échouent sur le rivage. La population locale est donc au courant du problème depuis de nombreuses années. Sur la côte ouest, en revanche, le problème est peu connu, car pratiquement invisible. À cause du vent, des marées et des courants marins, la plupart des oiseaux mazoutés par les rejets d'hydrocarbures des navires coulent en mer avant d'atteindre le rivage.

Ce que fait le gouvernement du Canada face à ce problème

Surveillance - Aéronefs et satellites

Le gouvernement du Canada a élaboré un système de surveillance intégré qui utilise les aéronefs et les satellites pour surveiller la pollution par les hydrocarbures dans les trois océans qui bordent notre pays ainsi que dans les Grands Lacs.

En 2005, le gouvernement du Canada a investi davantage dans la surveillance aérienne de la pollution marine par les hydrocarbures. Les avions de Transports Canada ont donc pu surveiller à plein temps les côtes atlantique et pacifique, l’un à partir de Moncton et l’autre à partir de Vancouver. Un troisième avion patrouille alternativement l’Arctique au cours des mois d’été et la région des Grands Lacs pendant l’hiver. Ces avions transportent des agents formés en prévention de la pollution à l’emploi de Transports Canada et d’Environnement et Changement climatique Canada. Équipés d’appareils de télédétection, ils peuvent détecter la pollution marine par les hydrocarbures dans pratiquement toutes les conditions météorologiques.

À la suite d’un projet pilote mené de 2000 à 2003, un programme opérationnel a été lancé pour détecter les hydrocarbures en mer à l’aide des images du satellite canadien RadarSat. Cette fonction relève du Service canadien des glaces d’Environnement et Changement climatique Canada, qui utilise les mêmes images satellitaires pour surveiller les conditions des glaces dans tout le pays. Des images satellitaires sont prises des océans (Pacifique, Arctique et Atlantique) ainsi que des Grands Lacs et du golfe du Saint-Laurent. Le système de surveillance est intégré aux opérations du gouvernement du Canada, de sorte que si une image satellitaire révèle des hydrocarbures en mer, l’avion de surveillance de la pollution reçoit l’information sur le lieu et la confirmation visuelle de la pollution.

En 2008, le Programme national de surveillance aérienne (PNSA) a observé visuellement près de 10 000 bateaux dans les trois océans du Canada et exercé une surveillance sur 77 000 autres. Ces efforts, ainsi que la surveillance continue du satellite RadarSat assurée par Environnement et Changement climatique Canada, ont permis la détection de 183 déversements dans les eaux canadiennes. Plusieurs poursuites ont été engagées par la suite et des amendes allant jusqu’à 80 000 $ ont été imposées.

Application de la loi

Depuis des années, deux ministères œuvrent de concert pour faire respecter les lois fédérales qui permettent d’inculper les pollueurs du milieu marin de nos littoraux et de les condamner à payer des amendes.

Environnement et Changement climatique Canada veille au respect de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999) et de la Loi sur les pêches. Transports Canada se charge d'appliquer les dispositions de la Loi sur la marine marchande du Canada. Pour sa part, la Garde côtière canadienne appuie l'action des ministères par ses interventions lors des incidents de pollution marine. Ces ministères font des enquêtes sur les activités illégales et ils intentent des actions en justice contre les propriétaires, les capitaines et les équipages de navires qui ont illégalement déversé des hydrocarbures dans les eaux canadiennes. La Direction générale de l’application de la loi d’Environnement et Changement climatique Canada collabore étroitement avec le Comité des crimes environnementaux d’INTERPOL pour lutter contre ce problème à l’échelle internationale.

Restauration - Fonds pour dommages à l’environnement

Le Fonds pour dommages à l’environnement (FDE), qui s’appuie sur le principe du pollueur-payeur, fait en sorte que les personnes qui portent atteinte à l’environnement assument la responsabilité de leurs actes. Créé par le gouvernement du Canada en 1995, le Fonds est administré par Environnement et Changement climatique Canada. Les sommes qui lui sont versées à la suite d’ordonnances d’un tribunal, d’amendes ou de paiements volontaires sont affectées à des projets prioritaires qui auront des retombées positives sur l’environnement naturel.

Affectation des sommes

La majorité des sommes versées au Fonds pour dommages à l’environnement proviennent d’amendes imposées par des lois ou d’ordonnances imposées par des tribunaux. Un certain nombre de lois fédérales autorisent les ordonnances discrétionnaires des tribunaux qui servent à verser des sommes au Fonds, par exemple :

Toutes les amendes versées en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs doivent être affectées au Fonds aux termes du paragraphe 13(6) de la Loi.

Soutien financier aux projets

Environnement et Changement climatique Canada sollicite des propositions des groupes admissibles et veille à ce que les projets soient économiques, réalisables sur le plan technique et scientifiquement rigoureux.

Les sommes versées dans le Fonds servent à financer des projets axés sur la restauration et l’amélioration de l’environnement, la recherche et développement ainsi que l’éducation et la sensibilisation dans le domaine de la restauration de l’environnement et de la conformité aux règlements.

Tous les projets doivent respecter les critères du programme. Les fonds sont dépensés dans la région géographique (localité, région, province ou territoire) où l’incident est survenu.

La priorité est accordée aux projets de restauration qui réparent les dommages causés par l’incident initial. Les sommes sont versées rapidement aux bénéficiaires qui sont en mesure de réaliser des projets très bénéfiques pour l’environnement.

Bénéficiaires admissibles

Au cours des dernières années, des sommes ont été versées au Fonds pour dommages à l’environnement à la suite de plusieurs incidents liés aux hydrocarbures. Dans la région de l’Atlantique, huit indemnités d’une valeur totale de 312 500 $ ont été versées au Fonds depuis 2004, à la suite de poursuites intentées en vertu de la Loi sur la marine marchande du Canada, de la Canada Newfoundland Accord Implementation Act et de la Canada Nova Scotia Offshore Petroleum Resources Accord Implementation Act. Dans la région des Prairies et du Nord, une indemnité de 10 000 $ a été versée en 2008, après une poursuite fructueuse intentée en vertu de la Loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques. Dans la région du Pacifique et du Yukon, 8 500 $ ont été versés depuis 2000 aux termes de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et de la Loi sur la marine marchande du Canada.

Visitez les documents suivants pour trouver un complément d'information sur le Fonds pour dommages à l'environnement :

Surveillance des oiseaux migrateurs

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada ainsi que ses partenaires continuent à surveiller les oiseaux échoués sur le rivage en faisant des relevés aux quatre coins du pays. Dans les régions du pays où les impacts n’ont pas été évalués (p. ex.le golfe du Saint-Laurent), Environnement et Changement climatique Canada élabore des stratégies visant à évaluer la pollution chronique par les hydrocarbures et ses effets sur les oiseaux marins.

Depuis 2005, les résultats des études sur la côte est du Canada indiquent un déclin du nombre d’oiseaux mazoutés échoués sur le rivage. Si de nombreux facteurs peuvent contribuer à réduire le nombre d’oiseaux mazoutés qui s’échouent sur le rivage, notamment les conditions météorologiques et les vents changeants, ces résultats semblent indiquer que le mazoutage d’oiseaux marins sur la côte commence peut-être à décliner. Une évaluation plus approfondie est prévue pour 2011-2012.

Renseignements complémentaires

Impact des déversements d’hydrocarbures sur les oiseaux de mer du Canada atlantique

A. Introduction - Les oiseaux de mer et les hydrocarbures dans les eaux canadiennes de l'Atlantique

Les hydrocarbures déversés en mer à la suite de rejets opérationnels chroniques ou de déversements accidentels peuvent tuer directement les oiseaux de mer avec lesquels ils viennent en contact à la surface de la mer. Ce mazoutage frappe durement les oiseaux et il risque d'avoir des conséquences importantes sur leur population. La pollution marine par les hydrocarbures provenant de rejets opérationnels chroniques est à la fois illégale et évitable. Compte tenu du coût associé aux mesures nécessaires pour empêcher de tels rejets, il est important de quantifier, dans la mesure du possible, les conséquences écologiques graves associées aux rejets continus d'hydrocarbures dans la mer.

Le Canada atlantique est un important carrefour pour les oiseaux de mer, car les eaux productives de la région font vivre des millions d'oiseauxNote1de bas de page. Ainsi, les vastes colonies de nicheurs de Terre-Neuve côtoient les millions de visiteurs saisonniers qui viennent hiverner depuis le Canada arctique, l'Europe et l'Atlantique Sud. Ces mêmes eaux sont aussi des lieux de pêche commerciale et de grandes routes de navigation entre l'Europe et l'Amérique du Nord. Les rejets opérationnels illégaux pratiqués par la multitude de navires présents dans la région à longueur d'année continuent de menacer des millions d'oiseaux de mer au Canada atlantique.

B. Relevés des oiseaux échoués sur les plages du Canada atlantique

Pour évaluer l'impact des déversements d'hydrocarbures sur les populations d'oiseaux de mer, il faut connaître le nombre d'oiseaux de chaque espèce qui sont tués par ces déversements. Or, cette information est difficile à obtenir au Canada atlantique, où les courants et les vents forts poussent habituellement les oiseaux mazoutés loin du rivage, et où les preuves directes d'une vaste mortalité d'oiseaux de mer au large seraient minces. Néanmoins, certains oiseaux morts s'échouent sur la côte sud de la péninsule d'Avalon, dans le sud-est de Terre-Neuve. Les relevés réguliers des oiseaux échoués sur les plages, réalisés dans cette région chaque mois depuis 1984 et presque chaque semaine de 1998 à 2001, donnent les meilleures indications du nombre d'oiseaux de mer tués par des rejets d'hydrocarbures au Canada atlantique.

Ces relevés indiquent que les cas de pollution chronique par les hydrocarbures le long de la côte sud-est de Terre-Neuve sont parmi les plus élevés au mondeNote2de bas de page. Plus de 60 % de tous les oiseaux morts trouvés entre 1984 et 1999 avaient les plumes souillées par des hydrocarbures - et ce pourcentage passe à 74 % durant les cinq dernières années de cette périodeNote3de bas de page. Toutefois, il n’y avait pas de tendance à la hausse ou à la baisse dans le nombre d'oiseaux mazoutés pendant cette période, c'est-à-dire dans le taux de mazoutage, lequel correspond le mieux au nombre d'oiseaux mazoutés trouvés chaque année sur chaque kilomètre de plage observée. La plupart des hydrocarbures présents sur les plumes des oiseaux de mer étaient en fait des hydrocarbures lourds mélangés à des lubrifiants, qui sont typiques des mélanges rencontrés dans le fond des salles de machines des grands naviresNote4de bas de page. Dans ces relevés, la proportion d'oiseaux échoués dont les ailes étaient souillées par les hydrocarbures variait considérablement d'une année à l’autre, se situant entre 31 % et 80 % Note5de bas de page.

Une analyse plus récente comprenant des données de 1984 à 2006 montrait un taux de pollution par les hydrocarbures semblable de 69 % en hiver, mais ne révélait aucune tendance apparenteNote19de bas de page. Toutefois, cette analyse a révélé que le nombre d’oiseaux mazoutés observés a diminué sensiblement de 1984 à 2006, et le fait que des facteurs autres que la mortalité aient diminué (p. ex. les pertes dues aux blessures infligées par des chasseurs, les prises de pêche accessoires) expliquerait les taux constamment élevés de pollution par les hydrocarburesNote19de bas de page.

Les impacts sur les populations examinés dans cette analyse scientifique sont largement fondés sur les résultats de ces relevés et sont pris en considération dans le contexte d'autres renseignements sur le nombre des oiseaux de mer, la fréquence et le lieu des déversements d'hydrocarbures, le nombre d'oiseaux tués dans des cas donnés de déversements d'hydrocarbures, ainsi que l'écologie et la dynamique de la population d'oiseaux de mer touchée.

C. Oiseaux tués par les hydrocarbures en mer

D'après les résultats du relevé des oiseaux échoués sur les plages de la péninsule d'Avalon, d'autres relevés à court terme des oiseaux échoués sur le littoral du Canada atlantique et des observations d'oiseaux tués directement par des incidents connus de déversements d'hydrocarbures, on peut formuler les énoncés suivants sur les impacts des rejets opérationnels chroniques d'hydrocarbures :

D. Évaluation du nombre d'oiseaux de mer tués par des hydrocarbures en mer

Seule une petite proportion des oiseaux tués par les hydrocarbures échoue sur les plages; un bon nombre d'oiseaux morts n'atteignent jamais le rivage parce qu'ils coulent ou qu'ils sont emportés au large. D'autres arrivent sur les plages, mais on ne les trouve pas, car ils finissent par y être enterrés, se décomposent ou sont emportés par des détritivores. Les estimations du nombre réel d'oiseaux qui meurent en mer sont établies à partir d’une méthode qui intègre dans l’ordre les renseignements suivants :

En ce qui concerne les eaux situées au sud-est de Terre-Neuve, on a réuni les nombreuses variables qu'il faut considérer pour effectuer ces calculs complexes au sujet de l'espèce la plus communément mazoutée : le guillemot de Brünnick. Cette espèce niche en colonies dans l'est de l'Arctique canadien et dans l'ouest du Groenland; c'est un des nombreux oiseaux marins qui hiverne dans les eaux du large de Terre-Neuve et du nord de la Nouvelle-Écosse. C'est une espèce importante à l'échelle régionale, car c’est la prise la plus courante de la chasse des guillemots à Terre-Neuve.

E. Nombre estimé de guillemots de Brünnick tués par les hydrocarbures

En utilisant la méthode susmentionnée, Francis Wiese, de la Memorial University of Newfoundland, a établi des estimations fondées sur les données recueillies de 1998-1999 à 2000-2001Note19de bas de page. Il a estimé que la pollution chronique par les hydrocarbures tue chaque année entre 180 000 et 250 000 guillemots de Brünnick dans les eaux du sud-est de Terre-Neuve, sur une étendue qui englobe les Grands Bancs adjacents, directement au sud de Terre-NeuveNote9de bas de page. Toutefois, compte tenu du degré d'incertitude au sujet de plusieurs des facteurs utilisés dans ces calculs, il recommande de s'en tenir à une estimation prudente d'environ 200 000 guillemots de BrünnickNote10de bas de page.

F. Impact de ces pertes sur les populations de guillemots de Brünnick

On peut mesurer les effets de ce niveau de mortalité sur les populations de guillemots de Brünnick en nous appuyant sur nos estimations de la taille de la population qui niche dans l'est de l'Arctique canadien - qui se chiffre à environ 2 000 000 de couples nicheursNote11de bas de page - et sur notre connaissance du cycle biologique et de la survie des guillemots, acquise au moyen d'études détaillées des colonies canadiennes, particulièrement dans le nord de la baie d'HudsonNote12de bas de page.

G. Mortalité des autres espèces d'oiseaux de mer

Wiese a également estimé qu'environ 25 000 à 40 000 guillemots marmettes et 60 000 à 80 000 mergules nains ont été tués chaque hiver par des hydrocarbures au sud-est de Terre-Neuve de 1998-1999 à 2000-2001Note19de bas de page. Comme il est très difficile de quantifier les autres espèces tuées au large du sud-est de Terre-Neuve et d'évaluer la mortalité due aux hydrocarbures au large des provinces Maritimes, on ne peut établir d'estimations pour ces autres espèces.

Toutefois, il est clair que la mortalité par les hydrocarbures déversés en mer peut réduire notablement l'effectif et la croissance des espèces d'oiseaux de mer longévives, en particulier quand les niveaux de mortalité sont soutenus et que les adultes et des espèces dont les populations sont peu abondantes sont touchés.

H. Nombre total d'oiseaux de mer tués chaque année

Compte tenu des incertitudes relatives à l'estimation du nombre d'oiseaux tués par les hydrocarbures, d’après les résultats des relevés d’oiseaux échoués, et de la variation annuelle du nombre d'oiseaux qui succombent aux hydrocarbures, il vaut mieux utiliser une estimation prudente, mais réaliste, du nombre minimal d'oiseaux tués. On peut établir une telle estimation minimale qui soit défendable sur le plan scientifique en utilisant les valeurs minimales des estimations de Wiese concernant les guillemots et les mergules nains tués au large de Terre-Neuve, en élargissant la zone considérée aux autres zones du Canada atlantique ou l’on trouve à la fois de la pollution par les hydrocarbures causée par les navires et des populations d'oiseaux de mer en hivernage, et en extrapolant les résultats à d'autres espèces d'oiseaux de mer présentes en hiver.

Une telle approche nous permet d’obtenir une estimation prudente chiffrant à environ 300 000 le nombre d'oiseaux de mer tués chaque année par des rejets opérationnels chroniques d'hydrocarbures dans les eaux du Canada atlantiqueNote16de bas de16page. Cette estimation minimale confirme nos craintes qu'un nombre prodigieux d'oiseaux soient tués inutilement et illégalement dans nos eaux, les effets étant particulièrement importants sur les populations d'espèces couramment mazoutées, comme le guillemot de Brünnick.

Cette évaluation globale dépasse les estimations de captures dans la chasse des guillemots à Terre-Neuve (approximativement de 170 000 à 290 000 oiseaux par anNote17de bas de page). Elle est aussi considérablement plus élevée que la plus haute des estimations du nombre d'oiseaux de mer nicheurs tués par les engins de pêche côtière dans les eaux de Terre-Neuve durant les années de pointe du début de la décennie 1980 (environ 30 000 oiseaux par anNote18de bas de page).

I. Sources des renseignements

Les résultats susmentionnés sont fondés sur les publications, thèses et rapports suivants, ainsi que sur les observations des biologistes et des chercheurs du Service canadien de la faune et de la Memorial Université of Newfoundland :

Figure 1 : RADARSAT-1 - Plate-forme Terra Nova - Nappe d’hydrocarbures

La figure 1 est une image satellite fournie par l'Agence spatiale canadienne qui a été prise le 23 novembre 2004 à l'aide du satellite canadien RADARSAT-1.
RADARSAT-1 - Plate-forme Terra Nova - Nappe de hydrocarbures
Description longue pour la figure 1

Deux jours plus tôt, la plateforme de forage en mer Terra Nova avait rejeté du pétrole brut dans l'océan Atlantique, au large de l'île de Terre-Neuve. L'image montre la plateforme Hibernia dans le coin supérieur gauche, la plateforme Terra Nova au centre de l'image, et une nappe de pétrole en forme de L dans le coin inférieur droit de l'image. Les deux lignes du « L » mesuraient chacune 10 km de longueur et environ 2 km de largeur. La taille de la nappe a été vérifiée par des observateurs de navire intervenus à la suite de l'incident. L'image satellite est en noir et blanc; les plateformes et les bateaux observés dans la région sont présentés en blanc, et la nappe de pétrole est présentée en gris foncé. L'océan se distingue par un mélange de gris pâles.

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