Bulletin trimestriel des impacts liés au climat et aperçu saisonnier pour la région de l'Alaska et du Nord-Ouest de Canada : mars 2018

Points saillants et répercussions de la météo et du climat, de décembre 2017 à février 2018; aperçu du climat d’avril 2018 à juin 2018

Points saillants et répercussions de la météo et du climat de décembre 2017 à février 2018
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Région de l’Article de l’Alaska et du Canada : Presque toutes les stations de la région ont enregistré les températures hivernales les plus élevées jamais enregistrées : la température moyenne à Utqiaġvik était de -16,8 °C (1,8 °F), soit 7,5 °C (13,5 °F) au-dessus de la normale; la température moyenne à Old Crow était 5,3 °C (9,5 °F) au-dessus de la normale; Inuvik a enregistré une température de 7,1 °C (12,8 °F) au-dessus de la normale; la température à Norman Wells était 5,8 °C (10,4 °F) au dessus de la normale.

Mer de Béring : le 20 février 2018, une diminution record de l’étendue de glace de mer a entraîné une inondation côtière sans précédent en plein milieu de l’hiver à Little Diomede, ce qui a provoqué la fermeture de l’héliport et une inondation brève de la centrale électrique.

Whitehorse : Un froid extrême a sévi durant la course en montagne Yukon Arctic Ultra au début février.

Whitehorse : Il s’agit du 4e hiver le plus humide à ce jour et du mois de février le plus humide jamais enregistré.

Col Thompson : Très fortes chutes de neige : 102 cm (40 po) sont tombés en 12 heures le 6 décembre 2017.

Kechikan : La température maximale le 14 janvier 2018 a atteint 19,4 °C (67 °F). C’est la température la plus élevée jamais enregistrée en Alaska au mois de janvier. L’ancien record était de 16,7 °C (62 °F).

Température et précipitations, de décembre 2017 à février 2018

La majeure partie de l’Alaska, du nord du Yukon et de la partie ouest des Territoires du Nord-Ouest a enregistré des températures nettement plus élevées que la normale entre décembre 2017 et février 2018. Presque tout le reste de la région a enregistré, en moyenne, des températures près de la normale, à l’exception d’un petit secteur dans le centre de la Colombie-Britannique où les températures moyennes étaient inférieures à la normale. Les quantités totales de précipitations étaient supérieures à la normale sur la majeure partie de l’Alaska, du nord et du sud du Yukon et de la partie nord-ouest des Territoires du Nord-Ouest, et sur un petit secteur du nord-est de la Colombie-Britannique, tandis que des quantités de précipitations inférieures à la normale ont été enregistrées sur la partie nord-ouest de la Colombie-Britannique et le sud-est des Territoires du Nord-Ouest.

Le 20 février 2018, la montée des eaux causée par une onde de tempête a entraîné l’inondation de basses terres de Little Diomede et le dépôt de morceaux de glace de la taille de grosses pierres qui ont causé la fermeture de l’héliport de la communauté jusqu’à ce qu’on puisse les retirer. Selon les membres de la communauté, un événement de cette ampleur était du jamais vu (photo : Henry Soolook).

Montée des eaux causée par une onde de tempête, secteur de Little Diomede
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Le 20 février 2018, la montée d’eaux causée par une onde de tempête a entraîné l’inondation de basses terres de Little Diomede et le dépôt de morceaux de glace de la taille de grosses pierres. Photo : Henry Soolook.

Le 23 février, une dépression en provenance de l’Alaska qui traversait le sud du Yukon et le nord de la Colombie-Britannique a occasionné une accumulation totale de 25 cm (9,8 po) de neige sur la ville de Whitehorse et de 10 à 20 cm (de 3,9 à 7,9 po) sur les régions avoisinantes. Cette chute de neige reçue en 24 heures a non seulement dépassé la quantité totale de 18,3 cm (7,2 po) de neige que Whitehorse reçoit généralement pour tout le mois de février, mais elle a également contribué à faire de février 2018 le mois de février le plus humide enregistré depuis que des données sont consignées, en 1943 (image fournie par Mike Rudyk).

Tempête de neige à Whitehorse
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Un homme se fraie un chemin après le passage d’une tempête ayant laissé 25 cm (9,8 po) de neige au sol dans la ville de Whitehorse. Image fournie par Mike Rudyk.

Anomalies climatologiques de températures de décembre 2017 à février 2018

Source : NOAA et ECCC

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La carte présente les anomalies climatologiques de températures de décembre 2017 à février 2018. La majeure partie de l’Alaska, du nord du Yukon et de l’ouest des T. N.-O. a enregistré des températures nettement plus élevées que la moyenne pendant cette période. Presque tout le reste de la région a enregistré, en moyenne, des températures près de la normale, à l’exception d’un petit secteur dans le centre de la Colombie-Britannique où les températures moyennes étaient inférieures à la normale. Source : NOAA et ECCC.

Emplacement Température moyenne (°F) Température moyenne (°C)
Anchorage 21.9
-5.6
Beetles -0.3
-17.9
Bethel 19.4
-7
Cold Bay 33.5
0.8
Dawson -9.2
-22.9
Deadhorse -0.1
-17.8
Fairbanks 1.9
-16.7
Fort Nelson 3.0 -16.1
Fort Simpson -3.5
-19.7
Fort St. John 11.5
-11.4
Inuvik -1.1
-18.4
Juneau 55.2
12.9
Ketchikan 33.5
1.9
King Salmon 25.4
-3.7
Kodiak 34.4
1.3
Kotzebue 10.7
-11.8
McGrath 8.4
-13.1
Nome 16
-8.9
Norman Wells -3.5
-19.7
Prince George 14.5
-9.7
St. Paul 33.5
0.8
Utqiagvik (Barrow) 1.8
-16.8
Whitehorse 5.9
-14.5
Yakutat 28.6
-1.9
Yellowknife -9
-22.8
Anomalies climatologiques de précipitations de décembre 2017 à février 2018

Source : NOAA et ECCC

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La carte présente les anomalies climatologiques de précipitations de décembre 2017 à février 2018. La quantité totale des précipitations était supérieure à la moyenne sur la majeure partie de l’Alaska, du nord et du sud du Yukon, du nord-ouest des T. N.-O. et sur un petit secteur du nord-est de la Colombie Britannique, tandis qu’une quantité de précipitations inférieure à la normale a été observée sur la partie nord-ouest de la Colombie-Britannique et le sud-est des T. N.-O.  Source : NOAA et ECCC.

Location Précipitations totales (pouces) Précipitations totales (mm)
Anchorage 3.58
91
Beetles 3.57
91
Bethel 2.87
73
Cold Bay 10.48 266
Dawson 1.77
45
Deadhorse N/A N/A
Fairbanks 3.04
77
Fort Nelson 2.64
67
Fort Simpson 1.50
38.1
Fort St. John 3.32
84.4
Inuvik 1.69
42.9
Juneau 19.36 492
Ketchikan 34.06 865
King Salmon 5.51
140
Kodiak 23.80
650
Kotzebue 2.36
60
McGrath 2.77
70
Nome 3.48
88
Norman Wells 3.09
78.4
Prince George 3.58
91
St. Paul 4.97
126
Utqiagvik (Barrow) 1.07
27
Whitehorse 2.94 74.7
Yakutat 40.62 1032
Yellowknife 1.57 40

Diminution record de la couverture de glace de mer dans la mer de Béring

La glace de mer dans la mer des Tchouktches et la mer de Béring pendant l’hiver s’est distinguée par sa formation tardive dans la saison et par la très faible étendue de sa couverture pendant l’hiver. La glace dans la mer des Tchouktches a finalement couvert 95 % du bassin à la veille du jour de l’An seulement, plus d’un mois plus tard que la date moyenne établie avant la fin des années 1990. Dans la mer de Béring, la couverture glacielle était près des plus faibles niveaux jamais enregistrés tout au long de la saison.

Une série de tempêtes au milieu du mois de février a entraîné la perte de plus de la moitié de la glace formée. Il y a aussi eu très peu de glace de rive le long de la côte de l’Alaska, ce qui a contribué à la grande variabilité de l’état des glaces et a donné lieu à des scènes remarquables de vagues se brisant sur la plage à Utqiaġvik lors du solstice d’hiver et à une mer pratiquement libre de glace vue de Gambell en direction du littoral sibérien.

La faible couverture glacielle a eu des répercussions importantes sur les activités de subsistance de plusieurs communautés, notamment sur la chasse au morse et la chasse aux phoques dans le nord de la mer de Béring, ce qui a forcé les communautés du sud-est de la mer de Béring à changer de stratégie pour se nourrir. La photo ci-dessous montre la côte sibérienne et la mer de Béring presque libre de glace vues de Gambell, en Alaska, le 30 janvier 2018 (photo : Clarence Irrigoo, Jr.).

Diminution record de la couverture glacielle dans la mer de Béring
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Vue de la côte sibérienne et de la mer de Béring presque libre de glace à partir de Gambell, en Alaska, le 30 janvier 2018. Photo : Clarence Irrigoo, Jr.

Températures extrêmes au Yukon

Une fluctuation extrême de la température s’est produite à la mi-janvier sur la majeure partie du Yukon, alors que les températures ont passé de maximums diurnes de -37,1 °C (-34,8 °F) à Mayo, par exemple, à 7,0 °C (44,6 °F) en seulement deux jours. Plusieurs jours de températures au-dessus de zéro et de températures minimales nocturnes douces ont entraîné la fonte de plus de la moitié de la neige au sol.

Malgré ce répit bienvenu des températures glaciales, de nombreux observateurs ont signalé des inondations par endroits et de mauvaises conditions routières. La photo de gauche montre la neige fondante dans les rues de Whitehorse pendant un épisode de réchauffement inhabituel pour le mois de janvier (image fournie par CBC).

Les températures extrêmes au Yukon ont eu des répercussions sur deux courses qui avaient lieu au mois de février 2018. Avec des températures variant entre -28 et -40 °C (-20 à -40 °F), seulement une fraction des participants de la course Yukon Arctic Ultra ont terminé, les autres ayant abandonné la course en raison d’engelures et d’hypothermie.

En revanche, à Dawson City, des températures plus élevées que la moyenne ont empêché la traversée du fleuve Yukon qui n’était pas gelé, ce qui a poussé les équipes d’attelage de chiens participant à la course Yukon Quest à installer leurs campements à d’autres endroits. Un épisode de froid cinglant suivant les températures élevées à la fin de janvier a ensuite rendu la piste originale trop glacée et accidentée pour les attelages de chiens. La photo ci-dessous montre un meneur de chiens (musher) voyageant sur le fleuve Yukon pendant le Yukon Quest (photo : Philippe Morin, CBC).

Températures extrêmes au Yukon
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Un meneur de chiens (musher) passe à proximité d’eaux libres sur le fleuve Yukon pendant le Yukon Quest. Photo : Philippe Morin, CBC.

Réchauffement du pôle Nord

Une intrusion d’air extrêmement doux causée par une tempête dans l’Atlantique Nord a brièvement permis aux températures de s’approcher du point de congélation près du pôle Nord à la fin février. Cette période de réchauffement a été le point culminant d’un épisode presque ininterrompu de températures douces aux latitudes les plus élevées de la Terre qui sévissait depuis le mois de septembre. Selon l’analyse des températures quotidiennes moyennes au nord de 80° N de l’Institut météorologique du Danemark, la dernière fois que la température moyenne pour cette région a été inférieure à la normale de la fin du 20e siècle était à la mi-août 2017. L’exemple suivant, daté du 23 février 2018, montre les anomalies de températures positives dans l’Arctique pouvant être observées au-dessus du pôle Nord et sur la majeure partie du nord de l’Alaska, du Yukon et de l’ouest des T. N. O. (image adaptée de Climate Reanalyzer).

Anomalie de température (en °C) à 2 m du sol sur l’Arctique le 23 février 2018
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La carte montre l’anomalie de température (en °C) à 2 m du sol sur l’Arctique en date du 23 février 2018. Les anomalies de températures positives peuvent être observées au-dessus du pôle Nord et sur la majeure partie du nord de l’Alaska, du Yukon et de l’ouest des T.N-O. Image adaptée de Climate Reanalyzer, du Climate Change Institute de l’Université du Maine.

Conditions des glaces de mer à la fin février 2018 dans les mers de Beaufort et des Tchouktches

L’étendue des glaces marines était au niveau le plus bas jamais enregistré pendant la majeure partie du mois de février (ainsi que pour la majeure partie de l’hiver) dans la mer de Béring. La mer des Tchouktches n’était pas complètement couverte de glace avant la veille du jour de l’An et, à la fin du mois de février, une très faible quantité de glace de rive était présente sur la côte de l’Alaska. Une quantité limitée de vieille glace se trouvait dans la mer de Beaufort, au nord de l’Alaska, où des estimations tirées des données satellitaires ont révélé une épaisseur de glace généralement inférieure à deux mètres. 

Il n’y avait pas d’écart notable par rapport aux conditions glacielles normales (zones blanches sur la carte) à la fin février 2018. Toutefois, la vieille glace avait dérivé lentement vers le sud sur le côté est de la mer de Beaufort, à l’ouest des îles de la Reine-Élisabeth, depuis la période de la prise des glaces à l’automne. À la fin février, la lisière de la vieille glace dans la partie sud-est de la mer de Beaufort, près de la péninsule de Tuktoyaktuk et du delta du Mackenzie, était située plus au sud qu’en temps normal, tandis que la lisière de vieille glace dans la partie sud-ouest de la mer de Beaufort, au nord de la côte de l’Alaska, était située plus au nord qu’en temps normal.

Conditions des glaces de mer dans la mer de Beaufort en février 2018
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Carte montrant l’écart par rapport aux conditions glacielles normales dans la mer de Beaufort en date du 26 février 2018. La carte montre que les secteurs de la mer de Beaufort ont une concentration normale ce jour-là (zones blanches sur la carte).

Aperçu des températures et des précipitations : d’avril à juin 2018

Les prévisions étalonnées et catégorisées tirées des quelque 100 membres de l’ensemble multimodèle nord-américain (North American Multi-Model Ensemble [NMME]) pour la période d’avril à juin 2018 indiquent que la majeure partie de l’Alaska et du nord du Canada a une probabilité de 36 à 60 % d’enregistrer des températures supérieures à la normale, tandis que la partie sud de la côte ouest de la Colombie Britannique a une probabilité de 36 à 40 % d’avoir des températures inférieures à la normale. Presque tout l’intérieur de la Colombie-Britannique et le sud-ouest du Yukon ont des probabilités légèrement supérieures d’avoir des températures près de la normale.

L’aperçu des précipitations d’avril à juin 2018 indique des petites zones qui ont de 36 à 40 % de probabilité de recevoir une quantité de précipitations supérieure à la normale le long de la côte ouest et dans les régions nord-ouest de la Colombie-Britannique, et une petite zone qui a de 36 à 40 % de probabilité de recevoir une quantité de précipitations inférieure à la normale à partir de l’île Kodiak vers l’ouest jusqu’aux îles Aléoutiennes. Le reste de la région, indiqué en blanc, ne montre aucune indication quant à des précipitations supérieures, inférieures ou égales à la normale (c.-à-d. probabilité égale pour les trois catégories).

Prévision de probabilité par l’ensemble multimodèle nord-américain (North American Multi-Model Ensemble [NMME]) d’un écart par rapport aux températures normales d’avril à juin 2018.
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La carte montre la prévision de probabilité par l’ensemble multimodèle nord-américain (North American Multi-Model Ensemble [NMME]) d’un écart par rapport aux températures normales pour les mois d’avril à juin 2018. La majeure partie de l’Alaska et du nord du Canada a une probabilité de 36 à 60 % d’enregistrer des températures supérieures à la normale, tandis que la partie sud de la côte ouest de la Colombie-Britannique a une probabilité de 36 à 40 % d’avoir des températures inférieures à la normale. Presque tout l’intérieur de la Colombie-Britannique et le sud-ouest du Yukon ont des probabilités légèrement supérieures d’avoir des températures près de la normale.

Prévision de probabilité par l’ensemble multimodèle nord-américain (North American Multi-Model Ensemble [NMME]) d’un écart par rapport à la quantité normale de précipitations d’avril à juin 2018.
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La carte indique la prévision de probabilité par l’ensemble multimodèle nord-américain (North American Multi-Model Ensemble [NMME]) d’un écart par rapport à la quantité normale de précipitations d’avril à juin 2018. Sur la carte, des petites zones ont de 36 à 40 % de probabilité de recevoir une quantité de précipitations supérieure à la normale le long de la côte ouest et dans les régions nord-ouest de la Colombie-Britannique, et une petite zone a de 36 à 40 % de probabilité de recevoir une quantité de précipitations inférieure à la normale à partir de l’île Kodiak vers l’ouest jusqu’aux îles Aléoutiennes.

Le contenu et les graphiques ont été conçus en collaboration avec le Western Regional Climate Center, le National Weather Service - Alaska Region de la NOAA et Environnement et Changement climatique Canada.

Partenaires pour la région de l'Alaska

Personnes-ressources de la NOAA pour la région de l’Alaska :

Rick Thoman : richard.thoman@noaa.gov
ncei.noaa.gov   •   #regionalclimateoutlooks
Brian Brettschneider : ACCAP  brbrettschneider@alaska.edu

Personnes-ressources pour l’ouest de Canada :

Environnement et Changement climatique Canada (ECCC)
Lisa West : lisa.west@canada.ca
Cindy Yu : cindy.yu@canada.ca
Gabrielle Gascon : gabrielle.gascon@canada.ca

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